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17/07/16
Résumé:  Je ne sais trop comment je vais raconter cette histoire. Par la simple vérité ou bien par le fantasme ; ce dernier m’est venu au souvenir de l’expérience que voici...
Critères:  hh hotel cérébral
Auteur : Samir Erwan            Envoi mini-message
Contrepoint italien

Je ne sais trop comment je vais raconter cette histoire. Par la simple vérité ou bien par le fantasme ; ce dernier m’est venu au souvenir de l’expérience que voici.


Dix-huit ou dix-neuf ans, je voyageais en Europe avec mon sac à dos, sans trop d’argent, juste avec la soif de découvrir le monde, de réussir à me découvrir. J’étais dans un train entre la France et l’Italie, un train de nuit avec des cabines-couchettes. À la frontière, je me suis réveillé, car les douaniers vérifiaient nos passeports et je n’ai pu me rendormir. J’ai fumé une cigarette dans l’allée, tranquille. Il y avait un monsieur, un Italien, je crois, parlant bien français, qui fumait aussi et nous avons donc discuté. De tout, de rien, de mon voyage, de son business.


Il allait à Rome pour affaires, moi je ne faisais qu’y passer. Nous avons pris un café, nous avons continué à causer. Tout simplement il m’a demandé, puisque je n’avais pas beaucoup d’argent, s’il ne pouvait pas faire quelque chose pour moi, s’il ne pouvait pas m’héberger le temps de mon passage à Rome. Je me suis questionné, mais j’ai accepté ; il était très gentil, aussi grand que moi, un peu bedonnant, une belle couleur de peau luisante, peu de cheveux, un sourire franc. Je suis retourné dans ma cabine après avoir fixé un rendez-vous avec le monsieur à l’arrivée à la gare.


Ainsi, avec tout ce que j’avais dans mon sac à dos, j’ai suivi le monsieur. Nous avons pris un taxi, sommes parvenus à un hôtel riche. La chambre qui lui avait été réservée était immense, le lit aussi. Dans mon vagabondage, je n’avais pas vu autant de luxe depuis des mois. Il m’a invité à dîner, mais j’ai préféré me doucher avant. La salle de bain gigantesque m’a procuré le plus grand bien. Tout de même, j’étais fatigué, car j’avais peu dormi la nuit dans le train.


Je suis sorti de la salle de bain bien propre, en jeans et torse nu, ayant laissé ma chemise dans mon sac. L’Italien était étendu sur le lit et m’a souri.



Naïf, mais avec quelques doutes, je me suis allongé à côté de lui. Nous avons parlé un peu. Il s’est retourné vers moi, appuyé sur un coude, et s’est mis à me caresser les cheveux mouillés que j’avais longs et dénoués. Je lui ai dit qu’il devait y avoir malentendu. Je me suis levé ; il était désappointé, un peu fâché. Nous n’avons pas mangé ensemble ; j’ai parcouru Rome de long en large. J’ai tout de même dormi avec lui – il m’avait invité et ne pouvait revenir sur sa décision –, mais je ne me suis pas mis entre les mêmes draps que lui. Au matin, je l’ai salué, l’ai remercié, et j’ai continué ma route.


L’expérience réelle se termine ici. Mais si, alors qu’il me caressait les cheveux, je ne lui avais pas dit non ? Si je m’étais laissé tenter ?


Je lui aurais souri, aurais même fermé les yeux pour savourer la douceur de sa caresse. Du dos de sa main, il aurait parcouru ma joue pour descendre dans mon cou, ma clavicule, mon torse. En prenant une grande respiration, j’aurais ouvert les yeux et il aurait souri à son tour, heureux et soulagé par ma passivité. Sa main aurait continué vers le bouton de mon jeans, et j’aurais été surpris par la sensation vécue.


Je n’avais pas fait l’amour depuis quatre mois ; je me masturbais en cachette entre les draps dans les dormrooms des auberges de jeunesse, j’avais seulement embrassé une fille à Paris depuis mon départ. Et cet Italien, plus vieux que moi, sympathique, aurait déboutonné mon pantalon d’une main habile. Poussé par l’excitation due au manque et à l’interdit, j’aurais bougé des hanches pour innocemment encourager mon hôte. Il aurait donc glissé sa main tranquillement dans mon caleçon pour, du bout des doigts, caresser mon membre déjà dur.


Couché sur le dos avec la main de l’Italien dans mon pantalon, j’aurais assurément senti une décharge en moi, un mouvement de désir ; j’aurais voulu qu’il me touche plus fort, plus loin : j’aurais alors, de mes deux mains, descendu mon pantalon pour dégager mon sexe. L’Italien aurait alors eu un grand sourire, heureux qu’un jeune homme veuille bien jouer avec lui, dans ce lit, dans cette grande chambre d’hôtel.


Ma honte n’aurait pas duré longtemps, mais elle aurait été présente. Ses doigts auraient joué avec mes couilles alors qu’il aurait collé son oreille sur mon torse, mon ventre, approchant sa bouche de mon gland. J’aurais respiré fort, inquiet, anxieux, excité. Jusqu’où serais-je allé ? C’est une question que je me serais posée pour l’oublier, parce que les lèvres de l’Italien auraient absorbé mon pénis, et j’aurais expiré.


L’histoire pourrait se terminer à ce moment. Quand j’y repense, me masturbant le soir, j’éjacule alors que l’Italien commence seulement à me sucer. D’autres fois, le rêve continue.

L’Italien redresse sa tête, recule son corps du mien, se couche sur le dos aussi et enlève rapidement son pantalon. Je le regarde faire. Je suis presque nu, le jeans sur mes chevilles, en érection, et l’Italien prend sa bite pour rapidement se masturber, comme pour se soulager d’une forte tension.



Et je ne sais pas quoi faire. Je ne peux me relever, le quitter, lui dire « Merci, c’était sympa ! » Alors j’enlève mon pantalon qui me gêne les jambes ; alors je suis obnubilé par son sexe ; alors je me souviens de toutes les fois que je me suis fait sucer, je me souviens de toutes les caresses que j’ai reçues. J’en oublie complètement la honte de passer pour un homosexuel ; je brave l’interdit, me disant que personne ne pourra apprendre ce qui se déroule en ce moment. Et alors que ces fugaces pensées me traversent, ma bouche est ouverte et aspire un pénis. Un pénis chaud, doux, vivant, tressaillant.


J’entends l’Italien faire un « Ah… » de satisfaction et je me surprends à apprécier le goût de son sexe, la vie sous ma langue, la texture de ses couilles, de ses poils sous ma main. Je ne veux pas le regarder dans les yeux, je ne veux pas voir son visage ému, je ne veux pas lui donner l’image du jeune homme qu’il a rencontré dans un train en train de lui faire une fellation, qui le regarde, sa langue sur son sexe. Je ne veux pas.


Je veux plutôt tester mon habileté. Je tente de prendre son sexe le plus loin possible. J’enserre les lèvres, joue de ma langue sur son vit, j’essaie de respirer, je me dégage en reprenant ma respiration, mes lèvres sur son gland. L’Italien met sa main dans mes cheveux. C’est vrai que je pourrais passer pour une fille : j’ai les cheveux longs, bruns, raides ; ils m’arrivent aux épaules, mais je les attache habituellement en queue de cheval.


L’Italien donne une douce pression derrière ma tête ; je reprends son sexe en bouche et je retrouve la douceur de sa fine peau, le goût suave. Je salive, et ma main empoigne la base de son sexe que je masturbe doucement tout en alternant les gestes, gardant les lèvres sur son gland ou m’enfonçant le membre en bouche. Je me surprends encore par l’audace de mes mouvements : on pourrait dire que j’ai déjà sucé des queues, on pourrait dire que je suis né pour cela ; certaines personnes sont vraiment douées.


Et c’est à ce moment-là, alors que j’offre mes talents inattendus à un Italien inconnu, que je pense à mon corps. Il est tout concentré sur le membre de mon partenaire ; tous mes sens sont en lien direct avec ce sexe dressé dans ma bouche. Et moi, sans le savoir, de manière tout innocente, je me suis mis à quatre pattes devant lui, entre ses jambes, pour laisser de l’espace à mon sexe à moi, délaissé, toujours excité, bien ferme, mais pendouillant dans le vide.

S’il y avait eu un miroir derrière moi, l’Italien aurait pu être fasciné par mes fesses alors que je le suçais.


Est-ce que l’aventure aurait fini là, si j’avais accepté ses avances et serais resté dans le lit ? Peut-être. Peut-être aurait-il éjaculé à cet instant. Peut-être aurais-je reçu son sperme dans ma gorge, ou bien peut-être me serais-je retiré, et l’Italien aurait éjaculé dans ma main, radieux d’avoir joui. Si rien de tout cela ne s’était passé, peut-être aurais-je cessé de le sucer pour le regarder.

L’Italien aurait souri, essoufflé par les sensations que lui aurait procurées ma fellation et m’aurait chuchoté, dans son beau français chantant :



Intimidé, j’aurais haussé les épaules et hoché la tête en disant non. Il m’aurait invité à le rejoindre plus près. Lentement, je me serais allongé près de lui. Il m’aurait entouré les épaules de son bras ; ma main gauche, sans le faire exprès, serait restée sur son sexe et aurait continué à le stimuler doucement. L’Italien aurait voulu m’embrasser ; je me serais détourné, mais j’aurais collé mon sexe contre sa jambe. J’aurais ondulé du bassin pour me caresser contre son corps, car, malgré tout, j’aurais été excité ; je ne voulais seulement pas embrasser cet homme.



Je me serais soustrait à son étreinte et aurais pris quelque distance. Mon partenaire se serait assis dans le lit, sans pantalon, mais toujours avec sa chemise, et aurait tenté de calmer mon appréhension.



« Vous voulez me sodomiser ? » était la question que j’aurais posée si toute l’histoire s’était rendue jusqu’à ce point. Si je l’avais posée, l’Italien aurait acquiescé en apaisant toute inquiétude ; il m’aurait parlé avec des mots doux, m’aurait caressé, mon corps aurait voulu de ces caresses et probablement que, confiant, je me serais allongé lentement sur le lit.


C’était l’instant où tout peut arriver, l’instant où l’on se demande si l’on fait le bon choix, l’instant où le non-retour approche et où, fébrile et émoustillé, on agite les fesses, car on sait que ce qui suivra peut faire jaillir du corps une jouissance insoupçonnée.


L’Italien aurait caressé avec calme et assurance mon corps, mon dos, mes épaules. Du plat de sa douce main, il aurait parcouru mes fesses musclées de jeune homme de 18-19 ans, et continué sur mes cuisses, s’aventurant un peu vers l’intérieur. Pour collaborer, j’aurais écarté un peu les jambes ; mon sexe bien dur n’ayant aucune place pour vivre entre mon corps et le matelas, j’aurais soulevé mon bassin pour freiner l’élancement. Mais aussi, pour donner toute la place nécessaire aux desseins de l’Italien.


Aurait-il mis sa langue sur mon anus ? M’aurait-il léché ? Aurait-il enfoncé sa langue en moi ? Si oui, je me serais laissé aller complètement. J’aurais même poussé mon cul vers lui, j’aurais mis ma main derrière sa tête pour qu’il y reste. Simplement, il aurait ensuite inséré un doigt entre mes fesses ; j’aurais été dilaté par la volonté de braver cet interdit, de jouir comme je n’avais jamais joui. J’aurais gémi, surpris. Il aurait laissé son doigt dans mon anus, le temps que je l’accepte, le temps que mon corps le fasse bouger de lui-même. Doucement alors, l’Italien serait revenu en moi, son doigt raide glissant dans mon anus lubrifié par sa salive. Après quelque temps, j’aurais bougé les hanches par moi-même, je me serais enculé tout seul sur son doigt. Et lui, l’Italien, se masturbant doucement, assis derrière moi, moi à quatre pattes, aurait souri.


S’appuyant de ses deux mains sur mes fesses, il se serait redressé, à genoux derrière moi. Mon corps aurait tressailli ; la question « Mais qu’est-ce je fais ? » aurait traversé ma tête enfoncée dans l’oreiller. L’Italien aurait senti ma crainte, et la caresse de sa main dans mon dos m’aurait sécurisé tandis qu’il positionnait son membre. Son gland contre mon anus, j’aurais pris une grande aspiration, bougé peut-être un peu les hanches, ouvert aux expériences et dilaté pour notre plus grand bonheur. Je l’aurais senti soudainement. Oh oui, je l’aurais senti entrer doucement ; j’aurais poussé de tous mes muscles, j’en aurais perdu le souffle.


Point de non-retour ; il aurait été en moi, moi qui étais à l’autre bout du monde, dans une chambre d’hôtel, avec un inconnu, et une bite dans le cul. Rendu à ce point, je n’aurais pu reculer, sinon sur son membre. J’aurais senti mon partenaire fiévreux, heureux, souriant. Tout doucement, il aurait coulissé entre mes fesses, le menton au plafond, charmé qu’un gamin de 18-19 ans veuille bien lui donner son cul. Et moi, enfin, j’aurais aimé…


Il y aurait eu un silence, un moment de suspension du temps, comme si je m’étais élevé de mon corps et que je nous aurais vus : cet Italien bedonnant, toujours avec sa chemise cachant son ventre, avec une calvitie naissante, en train de mouvoir son membre en moi, moi réceptif à l’acte, les cheveux longs et détachés, en train d’en redemander.


Rendu à ce nouveau point, lui entièrement en moi, j’aurais claqué sa cuisse de ma main en l’encourageant, et je me serais enfoncé sa queue au plus profond possible. L’Italien aurait soufflé son air et commencé à bouger de façon régulière, et j’aurais perdu la tête.

Comme une sensation d’évanouissement… J’aurais eu chaud, un feu partout dans le corps, des décharges électriques des orteils crispés aux doigts serrant l’oreiller, la bouche ouverte dans un râle de femme qui se fait prendre. J’aurais joui, accompagnant ma jouissance de petits cris à chaque mouvement, et l’Italien se serait effondré sur mon dos ; je me serais écroulé sous son poids. Il se serait retiré et j’aurais senti son sperme couler de mon anus sur mes testicules.

Je me serais endormi. Peut-être m’aurait-il sucé au réveil. Peut-être aurions-nous été dîner, puis peut-être aurions-nous fait l’amour durant la nuit. Peut-être m’aurait-il payé pour chaque pénétration. Peut-être aurais-je accepté. Peut-être que non.


En fait, je ne sais trop ce qui se serait passé si j’avais accepté les caresses de cet Italien dans mes cheveux, lors de ce voyage européen. Tout ce dont je suis certain, c’est que j’ai continué ma route en Grèce, en Macédoine, en Hongrie… Tout ce dont je suis certain, c’est que j’ai appelé ma sœur, Christine Panama, après cette aventure pédéraste possible à Rome, pour faire un contrepoint à son histoire.