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Temps de lecture estimé : 12 mn
18/07/16
corrigé 06/06/21
Résumé:  Marc, 21 ans, étudiant en art, va devenir l'assistant de son professeur à l'université et découvrir de nouvelles perspectives.
Critères:  h fh fplusag jeunes profélève voir hmast portrait
Auteur : Dhmx721      Envoi mini-message

Série : Dans l'atelier du peintre

Chapitre 01
Des perspectives intéressantes

– I –



La route nationale n°4 n’en finissait plus. Avec une circulation tout sauf fluide et la chaleur étonnamment étouffante de cette fin d’après-midi d’avril, ce n’était pas le moment propice pour une longue balade. Malgré les fenêtres grandes ouvertes, la 2 CV flambant neuve que conduisait Marc commençait à devenir aussi confortable qu’une calèche roulant sur une route non goudronnée. Il faut dire aussi que le jeune homme de vingt et un ans en était déjà à sa deuxième journée de route, longue escapade depuis la côte qui n’avait été interrompue que par une nuit dans un pittoresque hôtel bon marché en bordure de la route.


Le jeune homme, tout sauf réservé, avait dû négocier ferme avec ses parents pour emprunter la voiture pour quelques jours. Le fait qu’il s’agisse d’un emprunt pour des raisons professionnelles avait grandement aidé à l’issue positive de la négociation. Depuis Maison-Carrée, où il résidait, la route avait été plus longue que d’habitude.


La fatigue occultait le magnifique paysage tantôt sec tantôt vert clair. Le jeune conducteur n’en pouvait plus de voir défiler la route, et il était bien content d’arriver prochainement à destination. Un ultime contrôle routier à l’entrée de la ville, et la Citroën entrait dans la capitale du département. Comme la plupart des locaux, Marc était rassuré par la présence des militaires qui étaient en train de remettre le pays d’aplomb, appuyé par les discours encourageants du chef de l’État. Mais il était tout de même impatient de pouvoir se promener sans voir du kaki partout, et il était aussi pétrifié à l’idée d’être prochainement appelé à son tour.


Enfin ! Il touchait au but. Cherchant son chemin, il se gara sur le bas-côté, provoquant la colère d’une paire d’automobilistes pressés, manifestant leur courroux via des coups de klaxon. La carte routière n’était pas assez détaillée, il était perdu, si près de la délivrance. Hésitant un instant, il se décida à demander son chemin, puis sortit de la voiture.


À une jeune femme qui passait, il demanda :



Le garçon continua ainsi dans sa royale monture jusqu’à l’entrée de la rue. Il n’eut pas à chercher longtemps la maison qu’il devait trouver : elles n’étaient que trois, clairement indiquées.

Comme il s’y attendait, la bâtisse était conforme à la description qu’il lui en avait été faite. Grande, massive, et un peu délabrée par endroits. Elle portait d’ailleurs les stigmates – de grandes lézardes ici et là – du grand tremblement de terre qui avait ravagé la zone il y a bientôt cinq ans.


Stoppant le véhicule sous un porche attenant la maison, le jeune homme poussa un soupir de plaisir de pouvoir se dégourdir les jambes. Son plaisir fut rapidement gâché par la chaleur qui lui intimait de se mettre à l’ombre. Il se dirigea vers la porte, d’un air décidé, et frappa.

Un vieil homme claudicant d’environ soixante-dix ans ouvrit :



Avançant dans le corridor, Marc nota les murs couverts de photographies et d’illustrations. Il n’eut pas de suite le temps de les observer, ne voulant pas passer pour un être curieux et malpoli. Mais quand l’homme lui demanda de patienter ici, dans le boudoir, le jeune homme ne s’en priva pas.


Les clichés et peintures étalés sur le mur étaient tels une frise chronologique représentant l’Histoire de la province. D’un côté, des vieilles photographies montrant des paysans crasseux, de l’autre, des gens simples, mais clairement endimanchés pour la pose. Au milieu de tout cela, peintures et cartes postales montraient l’évolution de la ville, fondée au début de la conquête, et qui aujourd’hui était une cité vivante et peuplée.


À la jonction du couloir avec une porte, un dessin représentait un jeune homme portant les traits de son professeur. Reculant pour mieux la contempler, Marc remarqua au-dessus une photographie montrant ce qui semblait être ce même jeune homme. Sur le cliché, il était clairement habillé en tenue de militaire, avec son pantalon rouge garance. Pas de date, mais la petite gravure dans le coin « Pour la patrie en danger » laissait sous-entendre que la photographie avait dû être prise durant l’été 1914.


Revenant sur le dessin du dessous, également en tenue de miliaire, mais plus récente visiblement, car il portait le casque Adrian, Marc essayait de se confirmer qu’il s’agissait d’une seule et même personne. Le contraire lui fut affirmé quand le serviteur revint :



Un sentiment de tristesse parcourut Marc, qui ne sut quoi répondre. Il n’eut pas trop le temps d’y réfléchir que l’homme continua :



Le jeune homme suivit instinctivement le serviteur, parcourant un autre corridor un peu poussiéreux et abîmé. La maison était clairement mal entretenue, ce qui lui donnait un aspect pittoresque. Le carrelage était fendu, la tapisserie décollée et décrépite. La maison était triste, mais il était clair qu’elle n’avait pas toujours été comme cela.


Marc entra seul dans l’atelier. En un rapide coup d’œil, il devina aussi que l’endroit n’était plus utilisé depuis fort longtemps. La pièce spacieuse était, elle aussi, assez poussiéreuse et la verrière qui la recouvrait était tellement sale que la lumière avait parfois du mal à passer, laissant l’endroit dans une petite pénombre.

L’éclairage était cependant largement suffisant pour observer les lieux en détail. Deux chevalets étaient présents, un replié contre le mur, l’autre portant une toile à peine commencée au point qu’il était impossible d’en deviner le modèle. Sur le support, la peinture était sèche – et depuis longtemps, car toute craquelée – avec des tubes rendus inutilisables et durs comme de la pierre. Posée sur le tabouret, une palette couverte de pigments secs eux aussi. La scène semblait avoir été abandonnée précipitamment.


Dans le fond de la pièce, Marc ouvrit grand les yeux quand il discerna un stock incroyable de peintures, pour la plupart achevées. Une collection importante, qu’il ne put se retenir d’observer en détail, retournant et soulevant parfois les toiles avec précaution. Il était impressionné, notamment car elles étaient toutes signées du maître des lieux, avec la date en bas à droite : 1941, 1926, 1919, 1910, 1953… C’était un historique du travail d’une vie, et on suivait l’évolution artistique du peintre. Tout y était mélangé, pêle-mêle ; les toiles parfois alignées et appuyées contre les murs ; les tableaux pouvaient tout aussi bien être empilés, correctement ou en vrac. Il était d’ailleurs évident que parfois une pile s’était effondrée.


Marc n’était pas au bout de ses surprises. Il savait que son maître alternait les styles, mais pas à ce point. Au-delà des tableaux classiques représentant des portraits, des paysages, il remarqua aussi des voitures, des scènes de vie, et surtout…


En un instant, il constata qu’il y avait aussi une grande quantité de peintures assez osées. Des femmes, que des femmes, nues, mais masquant leurs parties intimes, montrant au mieux leurs seins ou leur postérieur. Là aussi en vrac, les dates montrant l’étalement de la production à travers les décennies. Marc eut un sourire coquin de gêne et d’excitation de voir que son vieux professeur était un admirateur du corps féminin.


Pas du tout décontenancé – ce n’était pas son style – le jeune homme regarda s’il était toujours seul et s’arrêta sur les détails des tableaux. Des femmes de tous âges avaient posé pour le maître. Elles portaient des tenues osées, voire aucune tenue. Dans un pays encore très conservateur, le jeune homme se demanda qui étaient ces femmes ? Cela ne pouvait pas être des prostituées, car certaines étaient clairement de la bourgeoisie. Il fallait qu’il pose la question au maestro ! Plus tard, peut-être…


Marc entendit des bruits de pas dans le couloir et retourna en vitesse, mais en toute discrétion, vers le chevalet abandonné. Faisant semblant de l’observer, il entendit le maître s’adresser à lui :



Marquant un temps d’arrêt et serrant la main à son hôte, le vieil homme continua :



Marc acquiesça. Le professeur reprit :



Le professeur fit un signe au serviteur qui était à la porte, et ce dernier disparut. Alors il continua son quasi-monologue :



Le serviteur entra dans la pièce avec un plateau, servant les deux hommes avec de quoi boire. Marc répondit :



Puis il se tourna vers le maître :





Journal de Marc Weber, 28 avril 1959


Je suis arrivé à Orléansville en toute fin d’après-midi, après une journée passée sur la route, le trafic étant peu fluide. Rien à signaler de ce côté-là.

Nous repartons demain, le professeur et moi, pour commencer nos travaux à l’Université, dans deux jours si tout va bien.


Avec cette chaleur, nous avons dîné dehors sur la terrasse de la maison familiale du professeur. Il s’agit d’une vieille demeure coloniale transformée, au fil des générations, en une grande villa avec dépendances. Elle est cependant dans un état peu reluisant, et le professeur y vit seul, sans descendance, avec son serviteur. Dans la nuit, alors que nous discutions, nous entendions toutes sortes de bêtes. Cette proximité de la nature, l’odeur et le climat m’ont rappelé mes vacances dans le Var, il y a deux ans.


En allant me coucher, quelle ne fut pas ma surprise de trouver dans ma chambre une incroyable collection de peintures, mais pas toutes du même auteur cette fois, de femmes dans des positions et des tenues qui feraient pousser des cris à bien des vieilles bigotes.


Sur les étagères de la chambre, il y a des livres, en français, en anglais et en espagnol ; sur la peinture, évidemment, mais aussi sur l’érotisme. Le genre d’ouvrage que je n’ai jamais lu, car on ne les trouve pas forcément à la Bibliothèque Nationale, ou alors personne n’ose trop les montrer.


Je dois dire que ces peintures et la curiosité d’avoir ces ouvrages à portée de main me font un drôle d’effet. Je suis certain que le professeur doit avoir beaucoup de choses à partager sur son expérience dans la peinture des femmes, et je meurs d’envie de participer à ce genre de travaux à ses côtés.


Marc



Claquant son journal qu’il reposa dans son sac avec son stylo à bille tout neuf, Marc souffla un instant, allongé en sous-vêtements sur le lit, contemplant d’un côté la bibliothèque et de l’autre toutes ces peintures. Il se rappela que parmi elles, une en particulier avait attiré son attention.


Se levant, il attrapa délicatement la toile, souffla dessus pour en dégager la poussière et la ramena avec lui sur le lit. La peinture était encore plus belle, magnifique, presque digne d’une photographie en couleurs. De par ses teintes et l’esprit qu’elle dégageait, Marc était absorbé par la contemplation. La peinture, datée de 1930, représentait une belle femme, blonde, assez fine, dans les trente-cinq ou quarante ans. Assise sur un canapé devant une fenêtre, le modèle ne portait qu’une fine robe blanche ainsi qu’un collier de grosses perles, elles aussi blanches.


La robe était transparente, laissant apparaître la peau un peu basanée de la belle femme. Tout était érotique dans ce tableau. Le visage au maquillage léger, les mains délicates, le corps du modèle. La robe était toujours attachée par la bretelle gauche alors que la femme était en train de défaire celle de droite. Ainsi, alors que sous le tissu on distinguait nettement un sein massif dont le téton déformait l’étoffe, la montagne de droite était en train d’être découverte. La main délicate qui tirait le tissu s’était suffisamment avancée pour que la masse soit presque intégralement dévoilée, montrant un magnifique sein avec un mamelon d’une taille conséquente, mais adaptée aux formes. Le dégradé des couleurs était magnifique.


La peinture était comme un cliché, et Marc se surprit d’avoir une légère érection sous son caleçon, ce qui l’amusa. Les choses ne s’arrangèrent pas, car regardant le tableau dans chaque détail il imaginait la suite, comme si le temps était reparti après s’être figé. Il imaginait la femme retirer intégralement sa robe, se dévoiler, toute nue, au peintre. La position assise ne dévoilait rien de son intimité. Quel dommage de ne pas avoir assisté à la scène !


Marc se posait bien des questions. Qu’avait-elle là-dessous ? Qui était-elle ? Pourquoi posait-elle ? Qu’est-elle devenue ?


Le jeune homme posa la toile sur le lit, ayant du mal à quitter du regard ce magnifique sein prenant l’air. Retournant vers les peintures, il chercha d’autres perles. Il en saisit un petit groupe de trois et les amena vers le lit. La première datait de 1921. À genoux sur le lit, dressée droite, une jeune femme au corps fin dont on ne voyait pas le visage. Les cheveux longs du modèle tombaient jusque sur sa poitrine, masquant le sein gauche et ne laissant apparaître que la moitié de l’autre, dont on distinguait aisément le mamelon dans l’ombre. Sur le reste de son corps, la beauté ne portait qu’une sorte d’étoffe blanche enroulée autour de la taille, masquant tout juste son intimité.


Cherchant à reconnaître les lieux, Marc réfléchit. Il se demandait si son professeur avait pu peindre ici de tels tableaux. Replongeant sur la toile qui n’arrangeait rien à son érection, il imaginait une jeune femme brune se dévêtir et se présenter quasiment nue devant le peintre, dressée à quelques mètres de ce dernier. Comment rester sérieux dans de telles conditions ? Comment ne pas être déboussolé ? Ces femmes étaient-elles des conquêtes – le professeur étant toujours bel homme ?


Marc n’était pas au bout de ses surprises. Le dernier tableau qu’il avait pris était encore plus érotique que les deux précédents. Il représentait deux femmes en train de manger du raisin, dans une position, disons, chaleureuse. Une première jeune femme, intégralement nue, était assise sur un tapis blanc, une corbeille de raisins blancs à ses côtés. Les jambes dépliées, elle avait entre elles une autre jeune beauté, à demi nue, les seins à l’air, allongé sur le sol, la tête posée sur un oreiller placé entre les jambes de la première. Cette dernière était penchée en avant, nourrissant tendrement sa compagne qui fermait les yeux. Marc ne savait laquelle choisir. Celle allongée, avec deux petits seins plats et larges, les tétons dressés ? Ou celle penchée sur elle, les cheveux longs dans le dos, un visage et un cou fin, deux jolies montagnes d’un volume moyen, reposant sur le coussin ?


Tellement surpris et chauffé par tant de beauté, le jeune homme regarda deux fois la signature et la date : mars 1958. Son professeur avait dépeint ces deux merveilleuses créatures l’année précédente. Il avait réussi à avoir deux magnifiques modèles ! Comment avait-il fait ? Encore une fois, il se posa la question de savoir s’il s’agissait de prostituées. Il ne pouvait pas en être autrement.


Fatigué, mais très excité par tout cela, Marc commença à se caresser. Il se leva, vérifia que la porte de sa chambre était bien fermée, puis retira son caleçon. Posant les toiles sur le sol, il s’allongea et éteignit la lumière. Fixant le plafond, il imaginait, tout en se touchant, la belle quadragénaire venir vers lui, puis s’arrêtant, reprendre la scène du tableau.


Le jeune homme, bien que loin d’être introverti, manquait cruellement d’expérience avec les femmes, aussi laissait-il son esprit imaginer les pires folies, les fantasmes les plus inavoués, avec facilité.


La dame descendait les deux bretelles de sa robe, dévoilant deux magnifiques montagnes, un peu volumineuses et grasses, mais terriblement attractives. Un large mamelon rose était posé de manière un peu aléatoire sur ces masses qui se présentaient au rêveur. Après avoir marqué un temps de pause, la créature reprit le processus pour se dévêtir. La fine robe transparente glissa, découvrant un corps entièrement nu. Bien que plus vieille que lui, la femme était des plus séduisantes. Un fin triangle de poils denses marquait l’emplacement, et Marc imaginait le baiser tendrement alors qu’il venait de repousser la femme sur le lit. Délicatement, avec de tendres baisers puis avec sa langue, il goûtait le plaisir de la chair, se délectait de l’arôme suprême.


Trop excité, il se redressa, montrant son membre fièrement au garde-à-vous. Devant lui, celle qui devait avoir presque deux fois son âge écarta délicatement ses jambes, dévoilant plus que jamais son intimité, l’offrant au jeune débutant. Celui-ci, hébété, avança alors, sa flèche étant comme aimantée vers la terre promise, la belle lui tendant les bras.


Sa rigueur entra au contact de la tendre moiteur, faisant frissonner les deux amants. Oubliant la créature devant lui, il se concentrait uniquement sur la vision de son membre disparaître dans les entrailles chaudes de l’origine du monde. Il s’imaginait son membre dur enlacé par la tendresse et l’humidité, la femme se délectant sous ses tendres attaques. Il sentait le plaisir monter, la rigueur augmenter, sa peau glisser contre l’intérieur de cette merveille. Il ne lui fallut pas longtemps pour se délester de toute sa pression ; terriblement excité, Marc s’imaginait combler cette femme mûre.


Reprenant son souffle, s’endormant, Marc attendit avec impatience de collaborer avec le professeur.