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n° 17489Fiche technique10458 caractères10458
Temps de lecture estimé : 7 mn
27/07/16
corrigé 06/06/21
Résumé:  Ma Douce et moi décidons de terminer la soirée en plein-air... Devinez pourquoi ?
Critères:  fh neuneu délire humour
Auteur : Brodsky      Envoi mini-message
Trucidez-les tous !

Avertissement


Il est de coutume de prévenir avant chaque écrit que toute ressemblance avec tel ou tel événement ou telle ou telle personne ne serait dû qu’au hasard. Sauf qu’en la circonstance, dans cette histoire, tout est vrai. J’ai juste changé les noms des personnages et des lieux pour éviter un procès, et raccourci la véritable taille de mon zgeg pour éviter des jalousies.

Pour le reste, tout est vrai. TOUT, je vous dis. Pauvre France…



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Donc, ce soir-là, ma Douce et moi sortons de chez beau-papa le cœur joyeux et l’âme en fête, dopés à la bonne humeur, après un après-midi passé à picoler devant le barbecue. Pastis, rosé, rouge, champagne, liqueurs, bizarre… Il est pas loin de 23 heures 30, et à cette heure il y a tout à parier que les flics sont rentrés se coucher dans la mesure où ici, à la campagne, les risques d’attentats sont quand même un chouïa moins élevés qu’ailleurs en France. Forts de ce raisonnement alcoolisé, mais cependant intellectuellement inattaquable, ma Divine s’empare du volant et décide de m’emmener faire un tour avant de rentrer chez nous, « pour se rafraîchir un peu », qu’elle me dit.

Moi, je me dis qu’on pourrait pour cela reprendre un peu de rosé glacé, vu qu’il en reste encore presque une bouteille entière, et que tous les autres participants de notre petite fête ronflent étalés les bras en croix au milieu du jardin. Mais visiblement, ma Déesse a une autre idée derrière la tête…


Direction donc, le centre-ville. On se gare et on descend de la chignole. Castel Rock by night ! (Comme je vous l’avais dit, il m’a fallu pour cette histoire changer le nom du lieu. Pas envie que d’ici quelques mois, des lecteurs aient l’idée de suivre notre périple dans les mêmes rues que nous, comme on en a vus visiter Paris après avoir lu le Da Vinci Code. Ici, c’est chez nous ! C’est un coin tranquille ! Pas question d’y voir débarquer des hordes de touristes en tongs et des bus entiers d’Allemands en short.)


Castel Rock by night, donc… Sa rue piétonne, ses mille-et-un clochers, sa statue de Stephen King, son avenue Charles-de-Gaulle, son impasse François-Hollande, son parc floral avec des bancs pour les vieux et son terrain de jeux pour les mouflets… C’est justement dans ce dernier endroit que m’entraîne mon Étoile. Je comprends alors le pourquoi du comment du parce que nous nous trouvons là. En temps normal, la déduction serait montée plus rapidement au cerveau, mais là, elle a dû se frayer un chemin au milieu des vapeurs d’alcool… De même, en temps normal, cette déduction aurait déclenché en moi toutes les alertes rouges : BIP-BIP – ATTENTION : DÉLIRE DANGEREUX !


Mais là, la seule alerte qui se déclenche, c’est alerte au Malibu-whisky-vodka-orange… Avec les merveilleux seins de Pamela Costa, future Madame Brodsky, alias « ma Douce », « ma Divine », « mon Adorée », « ma Merveilleuse », « Lumière de ma vie », « Soleil de mon cœur », et occasionnellement « Maîtresse Pamela ».

Bref, vous l’avez compris, mes zamours : quoi de mieux, quoi de plus peinard pour niquer en plein air qu’un parc de jeux réservé aux enfants de moins de douze ans, une nuit d’été, à presque minuit ? Rien. À cette heure, les gniards sont tous au pieu, d’autant plus qu’on est dimanche soir et qu’environ la moitié des parents vont devoir se lever demain pour aller voir la gueule de raie de leur patron.


On se trouve donc un banc sous un arbre et assez loin des réverbères (on ne sait jamais), et on échange notre première pelle magistrale de la nuit, mélangeant tout à la fois nos langues, nos salives, mes dernières vapeurs de cognac et ses dernières vapeurs de vodka. Je commence à caresser ses cuisses qui attiraient mes mains depuis pas mal de minutes, et je remonte doucement jusqu’à son entrejambe pour m’apercevoir que non seulement ma Coquine Adorée n’a pas mis de culotte, mais qu’elle a commencé à inonder le banc sur lequel nous sommes assis.

Délicatement, j’entreprends de glisser mon majeur dans sa petite fente accueillante, et je la vois se raidir en fermant les yeux.



Stupeur ! Je me retourne et je vois, à une allée de là, deux crétins en vélo qui avancent dans le parc en zigzagant à moitié, non pas parce qu’ils ont bu, mais parce qu’ils tiennent leur portable devant eux en roulant. Ce sont des ados ; ils doivent avoir entre quinze et dix-sept ans… ET ILS CHERCHENT DES POKÉMONS dans un parc pour enfants, à plus de minuit !



Ils sont trois qui viennent d’entrer par l’autre côté. Habillés en touristes… mais avec leur portable bien devant eux. Un père et une mère de famille avec leur môme de cinq ans… QUI CHERCHENT DES POKÉMONS EN PLEINE NUIT !


On est complètement dégoûté. Et totalement dégrisé… Ma Belle a les joues en feu, les seins redressés, les tétons qui tétonnent et les yeux qui s’étonnent ; quant à moi, j’ai le sang qui bout et le bout qui sent qu’hélas ça ne sera pas pour tout de suite.

Trouver d’urgence une solution de repli à l’abri des chasseurs.


J’ai toujours détesté les chasseurs. Avant, j’écrivais « gros cons de chasseurs ». Et puis je me suis rendu compte que c’était un pléonasme.

Qu’il chasse le sanglier ou le pigeon, qu’il soit de primes ou de salopes, le chasseur est toujours un type qui a besoin d’un truc énorme pour tirer son coup. Il a souvent le QI d’une huître et l’haleine plus chargée que son fusil ! Il est nul, il est moche et il sent mauvais, mais… même s’il a besoin d’objets de substitution pour affirmer sa virilité, il est toujours question en ce qui le concerne de valoriser (tant que faire se peut) sa nature masculine.

D’où la question qui me taraude immédiatement l’esprit : si la Winchester est le substitut de la queue du chasseur, le téléphone portable est-il le substitut de la nouille de cette nouille de chasseur de Pokémons ?


Et puis, lorsque le chasseur rentre avec ses perdrix, ses lapins ou ses cueilleurs de champignons, il en fait un gueuleton. Que fait le chasseur de Pokémons avec le produit de sa chasse virtuelle ? Un gueuleton virtuel ? Le chasseur de Pokémons est donc un être virtuel, qui vit virtuellement, qui bouffe virtuellement, qui baise virtuellement, qui chie virtuellement, MAIS QUI NOUS EMMERDE VRAIMENT !


On est remonté fissa dans la tire et on a entrepris de trouver un autre coin tranquille, quitte à sortir un peu de Castel Rock, mais macache ! Ça pullulait de ramollis du bulbe et de crétins boutonneux en train de chercher les bébêtes virtuelles. Ils étaient partout… Fourrer dans un fourré était devenu mission impossible. On a donc décidé de rentrer chez nous.


Évidemment, ma Princesse était d’une humeur massacrante et avait envie de se défouler un peu. J’eus à peine le temps d’entrer dans la chambre et de me déloquer que je la vis apparaître dans sa tenue en vinyle rouge écarlate, celle sur laquelle les taches de sang ne se voient pas. Elle tenait à la main le fouet dont les lanières sont garnies de gros clous de tapissier. Je me suis dit alors que, finalement, la soirée allait plutôt bien se terminer. Je fermais les yeux, attendant de recevoir le premier coup de la soirée, lorsqu’on sonna à la porte.



J’ouvris la porte de l’appartement, et fis alors face à deux trépanés en sueur dont l’un d’eux demanda :



À cet instant précis, ma Bien-Aimée déboula dans le couloir, armée de sa sulfateuse à pruneaux. Elle lâcha une rafale en direction des deux abrutis, et la tête de celui qui avait parlé explosa avec un bruit de pastèque recevant un coup de marteau. L’autre, terrifié, tenta de fuir, mais je décidai de le courser à travers les couloirs de l’immeuble. Il crut s’en sortir en prenant les escaliers, comptant sans doute sur le fait que je n’oserais pas sortir en string dans la rue, mais l’ascenseur était à l’étage. Ce qui fait que lorsqu’il arriva épuisé au rez-de-chaussée, je l’attendais devant la porte en compagnie de Terminator qui lâcha une nouvelle rafale qui le coupa en deux.


En regardant l’une des moitiés du débile qui baignait dans son sang, je commençais à me demander ce qu’on allait bien pouvoir foutre maintenant, lorsque ma Pamela chérie me susurra à l’oreille :



Faut reconnaître que mon Adorée a toujours de bonnes idées dès qu’il s’agit de se fendre la poire.

Finalement, cette nuit-là, on a pas baisé… mais qu’est-ce qu’on s’est marré !