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n° 17493Fiche technique8416 caractères8416
Temps de lecture estimé : 6 mn
29/07/16
Résumé:  Les affres d'un amour immodéré.
Critères:  f ff ffh médical amour jalousie fellation cunnilingu anulingus fdanus -amourdram
Auteur : Igitur            Envoi mini-message
Ne viens pas

Ne viens pas, ne me regarde pas, ne pose pas tes mains sur mon corps. Je suis venue à petit pas. J’ai mis la robe rouge. À travers la fine semelle de mes ballerines je sentais la caresse des graviers qui crissaient sous mes pas. Le château est désert et silencieux.


Je ne viens pas à toi, je passe comme une ombre, l’ombre d’un nuage projetée sur le parterre de rosiers. Je sens déjà ton souffle sur ma peau. N’approche pas tes doigts, je sens tes lèvres sur ma cuisse. Sous la robe rouge. Ta robe rouge. Il n’y a pas eu dans ce salon empire de grande réception, pas de gâteaux, pas de frôlements de corps des danseurs.


Butine-moi, je suis ta fleur, sois mon abeille.

Tu m’as si souvent dit que rien n’est plus suave que la bouche d’une femme sur un sexe de femme.


Vois, je ne porte aucune lingerie sous notre robe rouge, aucune eau de toilette sur ma peau, aucun maquillage, aucun vernis. Je ne sais plus pourquoi nous sommes ici. Des enfants dansent autour de toi. Ce garçon te sourit. Je sens tes doigts qui glissent sur mes fesses comme les gouttes de la pluie sur les vitres des fenêtres du château.


Ne regarde pas ce garçon qui tourne et tourne autour de toi. Mon amie, ma sœur. Il n’y a pas dans ce pantalon que tu déboutonnes la baguette magique qui te fera princesse, juste quelques grammes de chair qui se dressent prétentieusement.

Tu m’as si souvent dit que rien n’est plus doux que les doigts d’une femme sur un clitoris.


Il t’a dit ces mots : « Mon amie, ma sœur, songe à la douceur… » Tu lui as souri comme tu me souriais quand je te récitais le poème en caressant tes seins. Des enfants dansent autour de toi. Non, ne pleure pas. Tes larmes qui glissent sur la robe rouge délavent la couleur en longues traînées blanches.


Dans sa livrée bleue un laquais ce soir a voulu m’offrir sa chair prétentieuse. J’ai pensé à toi, mon amie, ma sœur, et à pleines dents j’ai croqué le fruit et j’ai bu le sang qui jaillissait de la grosse veine percée. Comme il a hurlé ! Comme tu as crié ! Non, ne pleure pas. On m’a attachée sur cette table pendant qu’on emportait le pervers sanguinolent pleurant sa fierté entamée.


Viens ma sœur, mon amie, prends mes seins dans le creux de tes mains, joue encore sur ma peau nue cette sonate que tu as répétée si souvent pour ton concours de piano. Tu me disais que ma peau était le plus bel instrument. Enlève-moi la robe rouge et habille-moi de ton regard. Tu m’avais dit : « Ce n’est qu’une robe de bal, une robe blanche pour mon mariage. » Cette plaisanterie nous avait fait tellement rire. Des enfants dansent autour de toi, les invités me regardent en s’esclaffant, certains chuchotent. Ils se moquent de moi, de mon amour pour toi, du désir de toi qui me consume.


Les costumes noirs ont apporté un énorme gâteau et le long couteau pour le partager. Tu ne me vois pas, plus personne ne me voit, les rires m’ont effacée. Personne n’a remarqué la disparition du couteau, ni mes petits pas dans la foule. Les enfants dansent autour de toi et ta robe rougit, rougit. Il est tombé en s’agrippant à ton corps, sa main s’est crispée sur ton sein et il a disparu, il n’y a plus dans la pièce que toi et moi qui dansons. Tu es belle, le rouge met ta poitrine en valeur.


Je ne sais plus comment je suis arrivée dans ce château. Je suis seule. Parfois dans la journée ou la nuit des elfes viennent me voir. Ils me touchent, mais leurs caresses ne me tirent que des sanglots, toi seule savais jouer de mon corps et en sortir tous les sentiments, toutes les sensations cachées, comme tu le faisais avec ton piano, en effleurant ma peau comme tu en effleurais les touches.


Parfois le seigneur du château vient me rendre visite. Il veut que je l’appelle "docteur", mais il ne me touche pas. Il veut toujours que nous parlions, mais il ne sait pas parler d’amour. Il voudrait que je lui parle de toi, rassure-toi notre secret est bien gardé, je ne lui dis rien. Il me fait penser à Frédéric, tu te souviens de ce grand dadais qui voulait faire l’amour avec toi ? Tu lui avais dit : « D’accord, mais avec ma copine. » Il n’en revenait pas de se retrouver dans ce grand plumard avec nous deux. On l’avait vite fait jouir ensuite on s’était occupées l’une de l’autre, on s’était tellement données dans notre corps-à-corps qu’il s’était remis à bander, alors tu m’avais ouverte avec ta langue, avec tes doigts et tu l’avais fait entrer dans mon petit cul. Pendant qu’il me chevauchait tu lui massais les couilles et tu me caressais les seins. Après on l’avait jeté comme un malpropre en menaçant de raconter à tout le monde que c’était un pervers. Si tu étais là, avec moi, on pourrait baiser le seigneur du château, je voudrais goûter sa chair ruisselante du nectar de ton désir, comme avec Frédéric. Je voudrais sentir tes longs doigts fins m’ouvrir et introduire sa chair en moi, peut-être qu’alors il arrêterait de vouloir parler.


La nuit quelquefois je me mets nue et je me caresse en pensant à toi, par le judas dans la porte je vois des yeux qui me regardent alors je me tourne pour que la pâle lueur qui ne s’éteint jamais éclaire bien les doigts ruisselants qui jouent en moi. Je ne suis pas la seule princesse du château, mais c’est un secret. Parfois la nuit j’entends les pas des elfes, des bruits de portes, des soupirs, des feulements de plaisir, des chuchotements.


Je voudrais que tu viennes me voir avec ta robe rouge, le seigneur me demande toujours ce que c’est que cette robe rouge. Je ne sais pas pourquoi il voudrait que ce rouge symbolise le sang. Le rouge de notre amour, le rouge d’un amour interdit qu’il ne peut pas comprendre et que tout le monde réprouve.


Un joli petit elfe m’a dit que j’étais à l’hôpital et qu’elle était une infirmière, mais je ne la crois pas. Une infirmière ne m’aurait pas laissé passer ma main sous sa blouse et caresser son sexe, elle ne m’aurait pas glissé sa langue dans la bouche avec une telle gourmandise, elle n’aurait pas si gentiment joué avec mon clitoris pour me faire jouir mieux que je ne le fais moi-même, elle n’aurait pas posé son téton sur mes lèvres. Seules les petites elfes comme elle et toi savent cet érotisme-là.


Le seigneur du château m’a dit que j’étais là parce que j’avais tué ton mari. Il m’a mise très en colère, c’est ridicule n’est-ce pas, imaginer que tu te maries ? Je sais que c’est ta famille qui m’a fait enfermer pour me séparer de toi. Parce qu’ils ont peur du plaisir que l’on se donne, notre amour est trop puissant. J’ai griffé et mordu le seigneur, le sang a rougi sa belle chemise blanche, ça m’a fait penser à ta robe qui rougissait. Le couteau était si long qu’il t’avait aussi égratigné le sein. Tu t’es évanouie et on m’a empêchée de te ranimer d’un baiser, comme lorsque je te réveillais en glissant le matin ma langue entre tes lèvres, j’aimais sentir ta cuisse chaude contre ma joue et le goût de ton sexe ensommeillé dans ma bouche.


La pluie glisse sur les vitres en longue traînées comme les larmes sur ton visage tout à l’heure. Tu viens de quitter l’hôpital, mon psychiatre pensait que le choc de te revoir pourrait m’être salutaire. L’imbécile. Tu ne m’as pas touchée, tu avais du mal à me regarder. Moi, je me souvenais de tout. J’ai écarté les cuisses pour te montrer que j’avais enlevé ma culotte pour t’accueillir, pour te dire que je ne t’en voulais pas, mais tu as fait une grimace, tu es partie sans un mot, sans un baiser, sans une caresse, en pleurant, comme tous ces enfants qui ne dansaient plus autour de toi.

Finalement tu es bien comme ta famille, tu as peur que mon désir te dévore.


Mon petit elfe est là, elle a mis sa main dans ma culotte, elle me caresse doucement pendant que je pleure, bientôt je t’aurai complètement oubliée, rien n’est plus doux que son doigt sur mon clitoris, j’aime sa blouse rose et ses petits seins pointus qui caressent ma joue.


Ne reviens pas, je pourrais tuer pour la garder près de moi.