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Temps de lecture estimé : 24 mn
30/07/16
Résumé:  Laure, kiné, est appelée chez ses proprios pour aider un de leurs amis. Tout semble étrange dans ce qu'elle découvre.
Critères:  2couples voisins fsoumise hsoumis fellation cunnilingu hsodo confession
Auteur : Roby      

Série : Divertissements en province

Chapitre 01 / 02
Un massage révélateur

Le samedi soir, c’est toujours un moment difficile. Depuis que j’ai emménagé dans ce village de Dordogne – neuf mois déjà – je n’ai pas encore un cercle d’amis suffisant pour avoir une vie sociale mieux remplie. On m’avait prévenue que dans ces régions le premier contact est facile, mais que franchir la porte de la maison est plus dur.


Mais je n’ai qu’à m’en prendre à moi-même. C’est bien moi qui ai décidé de quitter Paris pour la province ; pire, un village. Mais j’en avais marre. Trop de boulot. Trop de bouchons. Trop de pollution. Sans parler du reste. Des copains qui se succèdent sans que je trouve le bon. Et toujours cette impression de « Pourquoi pas moi ? »


Il n’est pas loin de minuit. J’ai regagné ma chambre après une soirée télé et je lis. Je viens de terminer « 50 Nuances de Gris ». Je sais : cela fait un moment que le bouquin est sorti, le film aussi et même la suite du livre, mais je ne suis pas attirée par ce genre, ni la littérature érotique en général. C’est vrai que les scènes sont érotiques, suggestives et parfois excitantes. Mais cette Anastasia se laisse bien facilement mener par le bout du nez, si ce n’est par d’autres extrémités plus sensibles.


Le téléphone sonne. Normalement, je ne réponds pas à cette heure tardive, mais l’écran affiche « Proprio ». Mes proprios sont en plus mes voisins. Ils me louent une maison de gardien de l’ancienne propriété qu’ils ont totalement réaménagée. On est au bout du village, dans une impasse et en bordure d’une magnifique forêt.



Comment refuser ce service à mes proprios qui sont sympas et qui m’ont donné un coup de main à mon arrivée ? Un polo et un jean enfilés, mon matériel pour la kiné à domicile dans la main, je sonne chez eux. C’est Agnès qui m’ouvre.



Elle m’entraîne, mais alors que je pensais aller dans leur salon, elle pousse une porte qui donne sur des escaliers. Pourtant j’entends des voix qui viennent de la pièce. On va au sous-sol. On débouche dans une pièce. Un lit au milieu. L’homme est manifestement allongé ; seule sa tête apparaît. Le reste du corps est caché par des couvertures.



Deux autres personnes sont présentes. Le proprio, Hugo, une femme qu’on me présente comme Claire, et l’épouse de celui qui est couché, Régis.

Je m’approche. Le gars, manifestement couché sur le ventre, me fait un sourire contraint. Son visage est marqué par la douleur.



Je ne termine pas ma phrase que je pensais « enlevions votre chemise », car alors que je tire les couvertures, je constate qu’il est torse nu.



Doucement j’explore sa colonne. Comme attendu, c’est vers le bas du dos que le nerf est comprimé. En posant des questions, j’élimine le risque de hernie discale. C’est plutôt une contracture qui pince le nerf.

Dans mon examen j’ai fait descendre progressivement la couverture, et c’est seulement arrivée au coccyx que je constate qu’à la place d’un pantalon ou même d’un slip je découvre les fesses nues. Je vais m’étonner de sa tenue lorsque sa femme m’interroge :



Tous les trois me regardent. Je pense qu’ils ont remarqué ma surprise de découvrir cet homme totalement nu, du moins jusqu’aux cuisses, mais je fais comme si de rien n’était – même si je m’interroge – et je remonte la couverture jusqu’aux épaules.



Pendant tout le temps de mon massage, j’ai le loisir de regarder la pièce où nous sommes. Elle est voûtée, bien qu’assez haute de plafond, mais les murs sont cachés par des tentures. Pourtant, la forme de la voûte peut faire penser que les murs sont très en retrait par rapport à cette limite. Certainement une façon de rendre plus intime et plus confortable cet endroit. Mais aussi pourquoi un lit ? Mes proprios m’ont dit avoir plus de huit chambres dans leur grande bâtisse.


Mon patient se calme doucement. Mes massages assouplissent ses muscles. La conjugaison des antalgiques, de la chaleur et de mon intervention lui permet de se lever sans hurler de douleur.

Claire, sa femme, me raccompagne. Elle me remercie chaleureusement, et un instant j’ai l’impression qu’elle veut ajouter quelque chose ; mais non.


Inutile de dire que dès la porte refermée derrière moi, je gamberge : « Pourquoi… Pourquoi… Et cela… »



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Deux jours plus tard, Agnès sonne à ma porte en me tendant une bouteille, des fleurs et une boîte de chocolats.



Elle va repartir, mais se retourne juste avant que je referme la porte.



« Discrétion » : voilà ce qui va s’ajouter aux questions que je me pose. La réponse la plus évidente, c’est que Régis devait être avec une femme dans ce lit. « Dans cette pièce, ils devaient être tranquilles. Pourtant Claire ne semblait pas en colère. Alors la femme, c’était peut-être elle. Mais non, c’est ridicule : un couple marié ne va pas se cacher pour baiser chez des amis. Elle était peut-être au courant, et elle s’en fout ! Et si s’était Agnès, la femme avec Régis ? Alors… alors, et si Hugo et Claire… Mais non. Et les autres dans le salon ? » C’est ridicule de gamberger sur la vie des autres ; ils ont bien le droit de faire ce qu’ils veulent : coucher avec le conjoint d’un autre, des orgies, des gang-bands, si cela leur chante.

C’est juste que mon désert sexuel exacerbe mes réflexions.



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Il fait un temps magnifique, pas trop chaud, pas trop froid. Un temps à lézarder au soleil. C’est dimanche, et pour la première fois je vais pouvoir profiter du fait que ma maison est éloignée du village, avec des haies épaisses et impénétrables. Un transat m’attend. Personne ne peut me voir, et je m’installe à poil. Ce n’est pas au Trocadéro ou dans un parc parisien que je pourrais faire cela !

Ce n’est pas désagréable de sentir le soleil se glisser partout, astre indiscret et complice. Il fait chaud rapidement, et la petite brise se charge de rafraîchir.


Une voiture passe. Depuis l’impasse, on ne peut rien voir. Un reste de haut mur de la propriété fait barrage. Indiscrète, je vais regarder par une fente. Un homme en sort. Mais un autre véhicule se gare aussi. Un couple. Ils se saluent. C’est Claire et Régis. Mon patient semble guéri. Agnès les accueille. Ils entrent.

Pourquoi suis-je frustrée de ne pas voir, de ne pas entendre ce qu’ils disent ?


Je retourne sur mon transat. Maintenant, je m’installe sur le ventre. Le soleil retrouve ma peau. Mes épaules, mon dos, mes hanches, mes fesses… Mes fesses : cela me rappelle un souvenir d’il y a huit jours. Les fesses de Régis. Régis, nu, allongé sur ce lit. Et qu’il était bloqué… Agnès m’a appelée à la rescousse. Mais aussi je me souviens qu’elle a vu de la lumière dans ma chambre. Donc si… dans l’autre sens aussi.


Une minute plus tard, les jumelles qui me servent à regarder les biches dans la forêt en main, me voici sur le petit balcon de ma chambre à essayer de regarder chez mes voisins. En effet, je vois chez eux. Plus exactement, j’ai une vision tronquée, mais cependant suffisante de leur terrasse avec les fauteuils et leur table basse. Ils sont installés. On dirait qu’ils attendent. Apparaît alors mon patient, avec un seau et une bouteille de champagne. Rien que de plus normal, si ce n’est que l’homme est nu. Décidément, c’est une habitude chez lui !


Il sert les autres. C’est drôle, car ce devrait être à Agnès ou Hugo de le faire ; mais l’étrangeté ne s’arrête pas à ce détail. À un moment où il est bien de face, je vois un reflet métallique vers son sexe. La base de sa hampe et des bourses semblent étranglées par un anneau. Pire : alors qu’un des convives fait un geste, il se penche en avant, et là aussi je pense découvrir un reflet. On dirait qu’il… mais oui, certainement que son anus est occupé par un objet dont l’extrémité brille. La vision est fugitive et floutée par la distance et le mouvement, mais tout de même on dirait une mise en scène. Mais que font-ils ? À nouveau mes hypothèses reprennent vie.

Troublant !


Je vois Agnès quitter la tablée, non sans flatter les fesses de l’homme. Cela semble si naturel !

Quelques secondes, une ou deux minutes, et je suis dérangée par la sonnerie de mon portable.

À cette heure ! Mais qui ? Pourtant, c’est le nom de mes voisins qui apparaît.



Je reconnais la voix.



J’essaie de plaisanter alors que je suis troublée par cette coïncidence.



Maintenant, je suis plus que troublée. Je ne sais pas comment réagir. Dois-je nier ? Mais peut-être que c’est un hasard. Je n’ai pas vraiment le temps de trouver une réponse appropriée qu’elle reprend :



À cet instant, je voudrais être une petite souris pour pouvoir me cacher. Mais Agnès, que je découvre avec des jumelles, me fait un signe de la main.



Pourquoi nier ? Au moins, je les espionne pour une bonne raison.



Je ne sais quoi répondre, aussi elle enchaîne :



Elle m’explique ce que je dois faire, et en terminant elle ajoute :



C’est à cet instant-là que je me rends compte que je suis toujours à poil : je suis passée directement de ma séance de bronzage à l’espionnage de mes voisins. Cela fait donc plusieurs minutes que je lui offre une vue imprenable sur mon corps. Ce n’est pas tant le fait de me montrer nue – ce n’est pas la première fois qu’une femme me voit ainsi – que de m’être laissée prendre par surprise. Mais de toute façon, en face, la femme a quitté son observatoire.


Il faut vraiment être curieuse et en manque de sensations fortes pour faire ce que je fais.

Les trente minutes écoulées comme l’a dit ma voisine, je passe la porte de leur maison.


Personne. Comme demandé, je donne un tour de clé derrière moi. Je retrouve l’escalier qui descend au sous-sol. Quinze marches. Un petit couloir. La porte en face, je la connais : elle donne dans la pièce où j’ai soigné Régis. Juste avant, porte droite. La pièce est sombre. Un fauteuil en osier qui fait face à un rideau. Je tire sur la corde, et la lumière entre dans la pièce à mesure que le tissu libère la fenêtre. Non, pas une fenêtre : un miroir. Je comprends : un miroir sans tain. Ce genre d’objet que l’on ne trouve que dans les romans depuis qu’on a inventé les caméras miniatures. Un objet désuet, comme le lit que je reconnais de l’autre côté de la cloison. Un lit avec des barreaux.


Il me faut quelques secondes avant de m’asseoir dans le fauteuil. Il faut dire que j’en prends plein les yeux. Je voulais savoir ce qui se passait chez mes voisins et me voici voyeuse de partouze !


Mon ex-patient, Régis, doit être guéri ou à tout le moins ne plus souffrir, car il est à quatre pattes sur le lit, nu comme un ver, avec la bouche prise par le mandrin de mon voisin. Et Hugo n’y va pas en douceur : il tient la tête de l’homme entre ses mains et se baise profond dans la gorge.


La femme de Régis est, elle, tranquillement assise sur le lit, appuyée contre les barreaux.

Agnès et l’homme que je ne connais pas sont de l’autre côté. Justement, Agnès est en train de tirer sur ce que je découvre être un plug qui occupait le cul du soumis. Elle accompagne ce mouvement par des claques sur les fesses, mais ne s’attarde pas, cédant la place à l’inconnu. L’homme bande fort. Il empoigne les fesses, les écartèle pour dégager l’anus, et sans fioritures se place pour sodomiser Régis. Le coup de reins est brutal ; il manque déséquilibrer l’enculé qui vient s’empaler un peu plus sur la queue qui lui occupe la bouche. J’espère que le cul est bien lubrifié, car même déjà entrouvert par le gode, la charge est violente.


Voici Régis pris en sandwich par deux hommes. Deux hommes qui ont fait de lui leur jouet.

Leur jouet ou bien celui d’Agnès qui tourne autour d’eux, leur parle, flatte une fesse, claque une autre, masse les couilles pendantes et de temps en temps se dirige vers Claire pour déposer un baiser sur ses lèvres et l’encourager à se caresser du spectacle de son mari. Elle l’aide même à enlever sa robe. Une robe sous laquelle elle est nue. Et Claire se caresse. Autant les trois hommes sont dans un trip de brutalité, autant Claire est délicate. Une main qui enveloppe un sein, tire sur un téton, alors que l’autre disparaît entre les cuisses.


La sonnerie de mon téléphone sonne. Agnès m’avait demandé de le prendre avec moi.



Le tutoiement ne me surprend même pas. Il paraît si évident après l’intimité dévoilée, même si moi je suis invisible.



Que répondre ?



Pendant cet échange, Agnès s’est approchée du miroir tout en me laissant la vue sur le lit. Elle regarde dans ma direction. J’ai l’impression qu’elle me voit.



Son regard me transperce.



Je voudrais pouvoir lui dire. Peut-être qu’avec elle, séparées l’une de l’autre, je pourrais lui parler. Lui avouer mes problèmes avec le sexe. Le fait que je n’arrive que très rarement à jouir avec un homme. Que j’ai tout essayé. Que j’ai tout accordé. Que j’ai multiplié les partenaires et les liaisons. Mais que je peux compter sur les doigts de la main le nombre de fois où un homme m’a fait jouir. J’ai aussi tenté le diable en baisant sans capotes, pensant que le plastique en était la cause.



Je vais lui dire que dans sa cave je n’aurai jamais assez de signal pour passer, mais soudain je me rappelle que je dois être connectée sur leur box. À mon arrivée, en attendant que mon fournisseur m’installe la ligne, mes voisins m’avaient gentiment proposé d’utiliser le Wi-Fi de leur box, et donc leur mot de passe est enregistré. Avouez que c’est ridicule d’avoir cette pensée et non pas de demander pourquoi une liaison Skype !


Je la vois. Elle me voit.



Le ton est sec. Ses yeux brillent. C’est étonnant de sentir une telle autorité dans cette femme qui paraît et que je ne connais que tout en douceur. Mais elle reprend, plus tendre :



Je ne réponds pas, mais déjà je gamberge. Pourtant elle m’a vue avec ses jumelles. Mais me dénuder ici, avec les autres qui baisent à côté, c’est d’une certaine façon me joindre à eux, m’associer à leurs actes, participer à cette scène. Pourtant je le fais. Moi aussi, j’ai juste enfilé une robe sans prendre soin de faire mieux, sachant que je n’allais faire qu’un aller-retour dans cette maison.



Et je regarde. J’ai une vision globale de la pièce avec les deux hommes qui baisent, le troisième avec Claire qui se caresse. Mais aussi par l’écran de mon smartphone où Agnès fait des gros plans de la scène. Elle ne me parle plus, mais filme.


Elle filme la bouche de Régis littéralement dévastée par cette queue qui la baise. Elle approche son téléphone si près que j’entends le ressac de la salive, les gémissements de l’homme. Et puis elle fait le tour et me montre cette autre queue qui encule. Cette queue qui libère l’anus, juste le temps de le saisir dans cet instant obscène où il reste ouvert, bâillant d’envie, quémandant d’être repris, juste avant que la queue revienne en prendre possession. C’est une vision que je ne connaissais pas. C’est la vision de celui qui sodomise, pas de celle comme moi qui s’est laissé faire. On dirait que l’anus vit, que le sphincter est son propre maître. Étonnant ! Surprenant ! Dérangeant, mais aussi excitant.


Et puis elle va vers Claire. À elle, Agnès montre son écran. Son écran qui doit m’afficher, voyeuse nue derrière ce miroir. Elles échangent quelques mots et Claire regarde manifestement dans ma direction avec un sourire complice. Ce n’était pas prévu. Je pensais rester anonyme, et une autre femme est au courant. Mais je n’ai pas le temps de réagir qu’Agnès retourne vers les hommes. Moi aussi j’ai entendu par son micro des mots qui préviennent. Et je suis aux premières loges.


Je vois Hugo jouir et étouffer son soumis par des flots de sperme. Du sperme qui coule des lèvres et qui va se joindre aux coulures de salive qui souillent le visage, se mêlant aux larmes que cette possession profonde a provoquées.


Et puis c’est au tour de l’autre homme qui, lui, décharge dans le cul. Un instant je suis à la place de Régis. C’est agréable de sentir ses entrailles inondées. Presque plus agréable ; en tout cas, bien plus sensible que dans son vagin. Et je vois aussi ce que toute enculée ressent lorsque la bite abandonne le trou. Cette coulure de foutre que l’on sent tracer son chemin et tomber vers le bas. Cette coulure, je la vois. C’est délicieusement pervers. Mais ici, le filet blanchâtre ne disparaît pas dans une fente de femme. Non, il trouve sur son chemin des couilles sur lesquelles il glisse.


Ces jouissances masculines semblent donner le départ à un autre jeu.

Régis est invité à se coucher. Sa femme vient se saisir de son sexe. Sexe en demi-érection, mais que bientôt, en quelques va-et-vient, elle durcit pour venir s’empaler dessus. En même temps, Agnès vient s’asseoir sur le visage de l’homme. Voici les deux femmes qui se font face. Pendant un instant Agnès me montre son amie se faire du bien sur la bite de son mari. Et puis je sens bien que ma correspondante est moins concentrée. D’ailleurs elle pose son téléphone sur le lit, et je dois me contenter de ce que je vois par le miroir.


Les deux femmes s’embrassent, formant un pont de plaisir. Le plaisir de la femme qui a vu son mari se faire prendre par d’autres et sur lequel, cavalière dominante, elle se bourre. Le plaisir de celle, manifestement organisatrice de ces agapes sexuelles, qui se fait lécher par celui qu’elle dirige.


Tout à coup, j’ai chaud. J’ai envie de me caresser. J’ai eu droit à bien plus qu’une explication. Ma poitrine est gonflée. D’un doigt, je sens que ma fente est humide. Il suffirait que je…

Mais je n’ose pas. Si jamais ils me voyaient !

Et puis tout s’accélère. De l’autre côté, la jouissance arrive. Après les hommes, ce sont les femmes qui clament leur plaisir.



Elle coupe le téléphone sans même attendre une réponse.

Agnès a retrouvé son ton sec. Elle est partie, la femme dont j’ai vu le visage déformé par le plaisir. Dès qu’elle a retrouvé ses esprits, elle est revenue vers moi alors que ses amis se reposent sur le lit.


J’obéis. Oh, ce n’est pas grand-chose. Cinquante mètres porte à porte, et dans une impasse où nos deux maisons sont les seules. En plus, il est tard, et si des promeneurs étaient en forêt, ils sont rentrés chez eux. C’est juste que je n’ai pas l’habitude de me laisser commander. Mais après tout, Agnès et ses amis se sont bien plus dévoilés que moi. Je peux faire cette concession.

Une fois à ma fenêtre je la rappelle. Il fait encore bien jour, et le soleil couchant m’éblouit.



Le ton est tranchant. Elle ne m’intimide pas ; c’est juste par curiosité que j’obéis.



J’ai du mal à me concentrer. Le soleil brûle mes paupières ; c’est comme si un projecteur était sur moi.



Ce n’est pas la même voix : c’est Hugo. Ainsi, lui aussi regarde. Peut-être même que les autres aussi. Les rôles sont inversés. Je frissonne. C’est troublant d’imaginer mes voisins me contempler ainsi. Le spot astral doit m’éclairer dans toute mon intimité.



Une voix féminine. Ce n’est pas Agnès, donc c’est Claire. C’est donc vrai : tous sont spectateurs. La voix m’accompagne maintenant :



C’est la voix d’Agnès.



La salope vicieuse que je suis vient de jouir. Une jouissance rapide, bien plus rapide que d’habitude. Pas de doute que cette mise en scène – et savoir qu’on me regarde – a contribué à cet orgasme si violent. Violent, mais ô combien libérateur.


Le silence s’installe. Je suis presque déçue. J’ai aimé la liberté de nos échanges. Je n’avais pas l’habitude de me laisser aller ainsi. J’ai fait beaucoup de choses dans ma vie sexuelle, mais cela a toujours été dans l’intimité d’une chambre, seule ou en tête-à-tête avec mon amant de l’époque. « Que m’arrive-t-il ? Qu’est-ce que m’a dit Agnès au moment où je jouissais ? Je me souviens de « Ta jouissance est la mienne. » Mais après ? »



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Plusieurs jours passent. La routine reprend. Mais chaque soir j’espionne mes voisins. Je le fais discrètement, derrière mes rideaux. Arrive le samedi soir. Plusieurs voitures se garent devant chez eux. J’espère enfin pouvoir profiter de quelques indiscrétions, mais les rideaux de leur salon restent désespérément fermés. C’est vrai qu’il ne fait pas beau, et même un peu froid pour aller sur la terrasse. Mais aller jusqu’à tirer les rideaux ! Tout en me disant que je deviens une vraie mégère, je m’approche de leur maison.


De la musique. Des rires. Et puis le silence.


Je reste seule. Je gamberge. Si je n’entends plus rien, c’est que certainement ils sont allés au sous-sol. Au sous-sol où la semaine dernière j’ai été invitée. Ce soir j’ai compté quatre voitures, donc une dizaine de personnes si je pars sur la base de couples. La pièce est trop petite pour tout ce monde. Mais peut-être que derrière ces tentures qui semblent amovibles se cachent d’autres pièces.


Je me retiens d’essayer d’entrer et de m’inviter derrière le miroir. Heureusement, il me reste un peu d’honnêteté et de retenue. « Ma pauvre fille, il te suffit d’une soirée qui sorte de l’ordinaire et tu deviens accro ! Quel désert est donc ta vie sexuelle pour en arriver là ! » Voilà mes pensées alors que je rentre chez moi et m’installe devant la télé. En plus, je tombe sur « Enquête très spéciale » sur la 17 avec cette fille qui trimbale les voyeurs et les voyeuses que nous sommes de club en club, de tournage porno en conseils pour vivre pleinement sa sexualité.



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Le lendemain, je croise Agnès et son mari sur le marché. Nous échangeons quelques mots, mais sans aucune allusion à ce qui s’est passé il y a huit jours maintenant.


Je n’ai été pour eux qu’une passade ! C’est drôle comme maintenant je considère cela comme un échec. Mais après tout je n’avais été qu’une invitée et j’avais payé ma place avec mon exhibition. À cette pensée, je frissonne. Le souvenir de cette jouissance se rappelle à moi.



C’est Agnès qui revient vers moi.



Je rentre avec Laure. À tout à l’heure.


En deux paroles, Agnès a tout organisé. Elle me tient par le bras pour finir mes courses. Elle porte mon panier. Elle conduit ma voiture. Je la laisse faire, et pourtant je suis en pleine possession de mes moyens. Mais c’est agréable de se laisser guider. Il y a bien longtemps que personne ne s’est occupé de moi. Vouloir être une femme indépendante, c’est tout assumer, mais il y a des moments où l’on voudrait partager.


Arrivées chez moi, elle entre aussi. Je l’invite à prendre un verre pour la remercier. Nous sommes assises l’une en face de l’autre, elle tient mes mains dans les siennes ; c’est si naturel… Elle me regarde dans les yeux.



Et elle sort son smartphone, fait deux-trois mouvements et me montre une photo. Il me faut quelques secondes pour réaliser que c’est moi. Moi, photographiée depuis sa maison. Moi, les cuisses ouvertes, les jambes appuyées sur la rambarde. Moi, le sexe ouvert par des doigts qui sont les miens. Moi, le visage crispé, transpirant la perversité, la douleur, la jouissance.



Ses yeux me fixent. Ses mains se sont emparées des miennes après avoir abandonné le téléphone sur la table.



Ces quelques paroles me troublent. Je n’ai aucune expérience des relations dominant/soumis, mais je m’attendais à quelque chose de plus tranché. Un maître, ou une maîtresse, dans mon imaginaire est une personne qui donne des ordres. Pas quelqu’un qui reconnaît avoir une sensibilité, des envies, et qui demande l’accord de l’autre, du moins au début de la relation.



Je pense que depuis plus d’une semaine mon inconscient avait décidé pour moi. Je n’étais certainement pas prête à n’importe quoi, mais la délicatesse de la demande a forcé le barrage de mes certitudes.



Agnès est rayonnante. Elle se lève. Tire sur mes bras pour m’amener en face d’elle. Sa bouche est déjà sur la mienne. Sa langue est une intruse bien vite acceptée. Mon premier baiser de femme. Une langue intrusive qui joue et repousse la mienne. Et puis la même langue qui se glisse dans mon oreille. Des mains qui me caressent.



Elle parle de ma lingerie. Mais c’est dimanche, et je m’habille confortable. J’ai plus sexy, mais depuis que j’ai déménagé aucun homme ne m’a donné l’occasion de le mettre.



Depuis mon enfance, jamais je n’avais reçu la moindre claque, et encore moins sur les fesses. Je ne sais si mon visage n’est pas plus rouge que mes fesses après cette fessée chargée de symbole.



La fermeture Éclair de sa robe est si longue que j’ai l’impression de la séparer en deux. Elle tombe facilement au sol. Sa lingerie est délicate. Le soutien-gorge n’a pas de bretelles, bretelles qui auraient défiguré les épaules nues. Le slip, dentelle légère, taillé si près de son corps qu’une partie semble greffée dans le sillon des fesses.



Le défi est évident. D’autant plus évident que je ne l’ai jamais fait avec une femme. Mais pas question de le reconnaître.


D’abord, c’est à moi de l’embrasser. Juste quelques baisers sans profondeur sur ses lèvres humides. Ma bouche qui descend le long du cou, suivant la veine jugulaire que je sens battre. Une impression, ou bien la maîtresse-femme que je dois caresser est moins insensible qu’il n’y paraît ? Les battements du cœur sont rapides. Ainsi, ce n’est pas un être de bois, mais de chair qui se livre.


Les seins sont des merveilles de fermeté. On sent la femme qui prend soin d’elle et qui doit procéder chaque jour que Dieu fait à une gymnastique d’entretien de chaque partie du corps.

Le ventre est plat. Je joue avec le nombril alors que plus haut mes deux mains caressent les lobes fermes et mes paumes agacent les mamelons.


Il suffit que je m’agenouille pour qu’elle s’assoie sur la chaise. Ma tête trouve le chemin entre ses cuisses. Pour le reste, il suffit de lui faire tout ce que j’aime qu’on me fasse, avec cette sensibilité que seule une femme peut apporter.


Lorsqu’elle place ses cuisses sur mes épaules, je me sens pousser des ailes.

Lorsque ses mains s’emparent de ma tête, j’ai peur de n’avoir pas su la sucer et lécher comme il fallait. Mais bien vite elle me libère, et je comprends qu’elle me fait confiance. Alors, lorsque sa respiration s’accélère, qu’elle pousse son sexe à ma rencontre, qu’elle gémit et qu’enfin son humidité se transforme en un suintement manifeste, je sais que j’ai gagné.



Ce n’est pas terrible comme encouragement, mais le sourire et cette lueur dans son regard complètent largement le jugement.

Au moment de partir, elle me dit :




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Chaque soir, je pense qu’elle va venir me rendre visite. Mais non. Est-ce que cela fait partie de sa technique ? Après tout, je ne sais rien de ce type de relation. Sur le Net, on voit de tout. Du plus crade au plus délicat. Heureusement que d’une certaine façon, je suis rassurée par ce que j’ai vu dans leur sous-sol.


Bien sûr, je me suis déjà fait épiler, mais jamais dans ces zones si sensibles. La vache, que c’est douloureux ! La fille connaissait Agnès, mais ce n’est pas ce qui a atténué la douleur. L’humoriste Antonia de Rendinger a très bien décrit la situation, aussi bien la douleur que les positions. La copine d’Agnès, qui devait avoir l’habitude, m’a proposé de faire les photos demandées par ma Maîtresse.


Même si je ne continue pas dans cette relation si particulière, au moins cela m’aura obligée à me faire épiler. C’est vrai que les photos montrent mon pubis, ma chatte et la raie de mes fesses dans de belles couleurs roses.

Mais même cela ne la fait pas venir. La vache… Oh, pardon, Maîtresse !