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n° 17504Fiche technique12549 caractères12549
Temps de lecture estimé : 8 mn
08/08/16
Résumé:  Accompagnée de son mentor, Esther tombe sous le charme et fait l'achat d'un manteau noir et d'une paire de gants de soie...
Critères:  hplusag cérébral exhib noculotte nopéné jeu -fsoumisah -lieuxpubl
Auteur : Maître G            Envoi mini-message
Un long manteau noir


Ils longeaient les vitrines, s’arrêtant de temps à autre devant l’une d’elles. En cette fin du mois de septembre, le soleil faisait encore un gros effort en répandant ses derniers restes de chaleur, mais les rues paraissaient bien désertes en cette fin d’après-midi. Esther se tenait à son bras, seule concession lui ayant été accordée. Elle s’était résignée à ne jamais sentir sa main dans la sienne ni ses lèvres sur les siennes. Les règles étaient claires, le jeu était à ce prix.


Elle avait été touchée par sa proposition de l’accompagner faire un petit tour en ville et très surprise quand il lui avait proposé de faire du « lèche-vitrines ». À son côté elle se sentait fière et son bonheur eût été au comble si elle avait pu croiser une personne de sa connaissance. Pour une fois, elle n’aurait pas été dérangée que des ragots aillent bon train en la signalant au bras d’un homme d’une rare élégance…


Comme à son habitude, du temps s’était écoulé depuis son dernier appel. Quand son numéro s’affichait sur l’écran de téléphone portable, le monde aurait pu s’écrouler, Esther n’avait plus de pensées que pour lui. Ce n’était pas de l’amour à proprement parler mais elle se sentait dans une telle confiance en sa présence qu’autour d’elle tout s’effaçait comme par enchantement. Le quotidien disparaissait au profit d’un présent figé hors du temps.


Pour le moment elle s’ingéniait à profiter du plaisir de sa présence. Elle portait haut son regard et sa poitrine était tendue en avant, affichant clairement qu’une rivale se ferait immédiatement lapider et sans aucune hésitation ! Les inquiétudes du jour avaient disparu et les projets d’avenir s’étaient évanouis, balayés au premier regard de sa part. Il se dégageait de lui une force et une sérénité capables d’anesthésier la moindre anxiété qui aurait pu germer en elle. À son bras, elle déambulait heureuse et détendue.


Elle marchait alors le plus lentement possible, se donnant ainsi l’illusion que cet instant pourrait être sans limite. Bien qu’il n’affichait ou n’exprimait jamais ses sentiments, il transpirait une certaine tendresse au travers de ses gestes attentionnés. Elle restait toutefois attentive au fait aussi que s’il était là aujourd’hui c’est qu’il avait un dessein à son sujet. Que lui réservait-il cette fois ?…


À travers le pull fin, qu’elle portait à même la peau, le frottement de son manteau venait durcir les pointes de ses seins. La fraîcheur de cette fin de journée n’avait aucune prise sur elle, les petits soldats chargés de réguler sa température corporelle étaient tous sur le pont ! Chaque parcelle de son corps témoignait d’une sensualité en plein éveil. Sous sa jupe courte, ses bas laissaient glisser la légère brise venant caresser doucement le haut de ses cuisses. Elle était consciente qu’il n’allait pas tarder à lui déclencher une irrépressible envie mais pour l’heure elle n’était pas excitée et profitait juste de sa compagnie, les sens en alerte…


Esther s’arrêta devant une boutique et s’intéressa à un long manteau de laine noire. Elle sollicita son avis, il lui proposa d’entrer pour l’essayer. Un repérage rapide dans les rayons et elle dénicha l’objet. Un col très épais se remontait sous les oreilles et se sanglait dans le cou, une huitaine des mêmes sangles rencontraient une série de boucles assurant une fermeture croisée. Équipée ainsi, Esther pourrait sans crainte affronter les rigueurs de l’hiver. Il confirma qu’il tombait à merveille.


Pendant qu’elle finissait de s’admirer dans le grand miroir, il partit musarder dans la boutique. Il ne fut pas bien long à lui apporter ce qui donnerait la touche finale : une paire de longs gants de soie noire. Esther les enfila, elle était superbe. Aucun détail ne venait ternir le plaisir qu’elle prenait à se contempler. Un large sourire de satisfaction illumina son visage, leurs regards se croisèrent, une étincelle passa de l’un à l’autre dans un sourire tendrement complice. Les achats furent réglés rapidement et elle sortit de la boutique parée de ses nouvelles acquisitions, un grand sac en papier à la main.


La petite brise s’était faite un peu plus insistante mais elle se sentait bien dans sa nouvelle armure et ne se privait pas d’afficher sa satisfaction. Le vent balayait légèrement ses longs cheveux fins et l’image qui se reflétait d’elle dans les vitres était digne d’une gravure de mode. Ils continuaient à flâner tranquillement quand il l’invita à entrer dans les Grandes Galeries. Ils gravirent la totalité des étages pour se rendre au rayon des dessous féminins. Elle ne parlait pas, se contentant seulement de se laisser guider. Il lui fit traverser les présentoirs, semblant s’intéresser à ces petits bouts de tissu admirablement dessinés et ornés de fines dentelles, sans faire de commentaire.



Sans plus d’explications Esther s’exécuta. Elle accrocha son manteau, ôta son pull-over et sa jupe, ne gardant sur elle que ses bas et chaussures. Elle attendit ainsi deux à trois minutes qu’il vienne la retrouver. Ainsi dévêtue, immobile dans une cabine d’essayage, le temps prend une autre dimension. Les pointes de seins tendues, sa peau ressentait le moindre mouvement d’air se faufilant dans le petit réduit. Le rideau s’écarta légèrement, elle chercha du regard les dessous qu’il allait lui proposer mais il n’avait rien apporté. Sans un mot et sous ses yeux étonnés il rangea délicatement les vêtements dans le grand sac, ne lui laissant que son manteau.



Et il laissa le rideau se refermer. « Bien joué !… » pensa-t-elle. Piégée de la plus belle manière, elle n’avait pas d’autre choix. Elle enfila donc le manteau de laine, ferma les boucles et sortit. Il l’attendait sagement à l’entrée des rayons et lui tendit une main accompagnée d’un sourire des plus charmeurs.



Du haut du grand escalier, le volume du grand magasin lui fit l’effet d’un gouffre. Un long frisson la parcourut de la tête aux pieds. Esther marqua un temps d’hésitation au seuil de la première marche. Il lui imprima un mouvement confiant sur le bras et ils commencèrent la descente. Le mouvement de ses jambes écartait légèrement les longs pans de laine, laissant paraître ses jambes gainées. Elle s’appliquait à les croiser, pour limiter les mouvements de l’étoffe, ce qui lui donnait la démarche d’un top-modèle. La descente lui parut interminable. Dans chacun des regards qu’elle croisa, elle se perçut nue. Elle ne voulait pas se presser, évitant de la sorte les mouvements trop amples. En posant le pied sur le carrelage du rez-de-chaussée son entrejambe laissait déjà perler une once de plaisir. Elle se tourna vers lui, ses joues avaient pris une belle teinte rosée.



Avant de franchir la porte, elle enfila ses longs gants noirs et ils partirent à l’aventure. Les rues changeaient de teinte, le soir pointait le bout de son nez. Les voitures circulaient feux allumés et les derniers badauds pressaient le pas. Esther savourait l’instant : au milieu de tous ces inconnus, eux seuls savaient. Chaque pas, chaque mouvement faisait que la laine lui caressait le corps. Épaules, bras, seins, fesses, cuisses… Toute sa peau était l’objet d’une délicate et agréable sensation, inondant de chaleur le dessous de son nombril et venant mouiller ses fines lèvres intimes. Elle se promenait nue dans la rue en se faisant doucement dorloter les sens. Agréable cocktail de sensations mêlées : tension, retenue, désir…


Elle se tenait droite, poitrine tendue, comme si elle souhaitait exposer son plaisir et cette nudité aux yeux de tous. Progressivement, le désir montait en elle. Son corps n’était plus morcelé comme il est ressenti d’ordinaire, elle ne faisait plus qu’UNE. Chaque partie de son corps se percevait avec la même intensité, dans une intense cacophonie sensuelle.


Peut-être aurait-elle eu envie qu’on distingue un peu du haut de ses cuisses humides, aidée par les faveurs de la brise, offrande aux inconnus qui rentreraient chez eux avec le souvenir d’une femme pas tout à fait comme les autres… Elle cessa le pas, dégrafa les deux boucles du bas, puis ils reprirent calmement leur marche, sans un mot, profitant pleinement.



Une décharge électrique lui parcourut le dos. Jouir dans la rue ?!… L’idée était si saugrenue et tellement déplacée que l’envie de le faire ne s’en faisait que plus désirable. Il ne lui fallut que quelques secondes pour basculer dans la tentation. L’étrange énergie qu’il dégageait lui assurait qu’en sa présence tout était possible et elle savait aussi que le refus n’était pas en option.


La situation se clarifiait dans l’esprit d’Esther. Sans s’en douter, il l’avait gentiment amenée là où il voulait. Le shopping, le manteau, la cabine, la descente de l’escalier, il avait tout orchestré pour qu’elle s’inonde de ce désir et qu’elle brûle d’une envie d’interdit. Se caresser et se libérer là, sur le trottoir, dans une attitude totalement dévergondée ! Fugacement, l’idée que ce fût impossible à réaliser lui traversa l’esprit et une douleur vive vint alors lui serrer l’estomac. Le doute n’était plus d’actualité, sa chair lui donnait confirmation. Elle n’arriverait pas à s’en priver…


Une boucle fut à nouveau libérée, puis une autre. Esther ne croisait plus les jambes en marchant et la couronne de dentelle de ses bas apparaissait maintenant à chacun de ses pas. Le désir monta encore d’un cran lorsqu’il lui fit emprunter la rue suivante, sur leur droite. L’endroit était plus calme, moins éclairé et abrité du vent.


Entre deux points de lumière, faisant mine de chercher un nom sur un bouton de sonnette, Esther s’arrêta et posa le pied droit sur la marche d’une entrée d’immeuble. Ses doigts se faufilèrent sous le manteau. Le contact du gant de soie était d’une grande douceur, laissant l’impression que cette main n’était pas la sienne. Les frissons se succédaient en rafale. Sa main remuait discrètement, la sensation était profonde et intense…


Derrière elle, un bruit de porte la ramena soudain à la réalité. Esther suspendit son geste et fit de nouveau quelques pas. Une trentaine de mètres plus loin, un passage couvert se distinguait dans l’ombre. Ils s’y engagèrent tous deux et il la prit contre lui, la serrant à la taille. Esther posa sa tête dans le creux de son épaule et passa un bras autour de son cou. L’autre main repartit sous le manteau.


Lorsque l’orgasme la posséda toute entière, ses jambes se dérobèrent et ne purent la retenir. Il dut la serrer fort contre lui pour éviter qu’elle ne tombe. Agitée de spasmes elle s’abandonna entre ses bras, debout, jambes écartées et tremblantes…


Le bus s’arrêta devant l’abri où se tenait Esther. Le chauffeur ouvrit la porte, leurs regards se croisèrent, ils se reconnurent mutuellement. Elle lui adressa un léger sourire qu’il lui rendit, accompagné d’un discret clin d’œil. La banquette du fond était vide Esther dégrafa de nouveau les quatre boucles du bas de son manteau, qu’elle avait rattachées avec regret en le quittant, et s’installa sur le siège du milieu. Elle croisa les jambes pour que les pans glissent naturellement de chaque côté et guetta les yeux du chauffeur dans le rétroviseur. Elle vit alors un large sourire se dessiner quand elle écarta généreusement les genoux…