- — Bonsoir, nous avons réservé pour deux personnes au nom de Lassal, déclara Sonia.
- — Oui, bien sûr, je vous emmène, répondit un serveur enjoué.
Il contourna le bar et les précéda d’un pas vif que les amoureux essayèrent de suivre tant bien que mal, les talons aiguilles de Madame l’obligeant à faire preuve de prudence.
- — Cela vous convient-il ?
- — Parfait !
La salle du restaurant était vaste, mais accueillante avec sa déco chaleureuse faite de pierre et de bois relevé par un éclairage intimiste. Aux tables en hêtre brut étaient installés une majorité de couples et seul un groupe d’amis attablé au fond venait à peine perturber la quiétude du lieu.
Elle prit son temps pour quitter son long manteau et son foulard devant les yeux admiratifs, mais quelque peu inquiets de son homme.
- — Ma chérie, tu es magnifique ! Tu vas encore mettre le feu à toute la gent masculine avec cette petite robe.
- — Ah bon ? fit-elle, pleine d’espièglerie, en s’asseyant,
La petite robe à bretelles était assurément remarquable. D’un rouge sombre, elle ne se contentait pas de mouler le haut de son corps façon bustier, mais offrait également une vue vertigineuse sur le sillon de ses seins. Le décolleté était splendide et impudique à souhait et attirait à coup sûr le regard sur son 95E qui ne passait déjà pas inaperçu habituellement.
À partir de la taille, la robe était plissée et plus évasée, ondulant librement à mi-cuisses autour de ses jambes habillées de soie noire.
- — Je peux vous proposer un apéritif ? lança aimablement le serveur qui était revenu et leur tendait les menus.
- — Pour moi ça sera un kir, répondit-elle.
- — La même chose, poursuivit son homme
- — Très bien, je vous amène ça.
Et il repartit comme il était arrivé.
- — C’est une idée ou il t’a maté les seins l’air de rien ? demanda alors son homme.
- — Je vois pas pourquoi il aurait envie de me mater les seins, fit-elle un petit sourire coquin aux lèvres.
- — C’est vrai que tes yeux valent largement la peine d’être admirés aussi.
- — Tu es un flatteur.
Elle avait rougi un peu. Jolie presque quadra, ses yeux noisettes étaient d’un bleu intense et transmettaient toute la gaieté de son âme et sur ses joues des fossettes se creusaient dès qu’elle souriait. Dans son dos, une longue chevelure châtain cascadait pour couler sur la chute de ses reins. Assurément, tout méritait d’être admiré chez elle. Hanches larges et taille bien marquée, son corps se dessinait tout en courbes et rondeurs délicieusement placées.
- — Et toi, une petite allumeuse.
- — Moi ? une allumeuse ?
Le ton était exagérément outré.
- — Tu sais très bien que je n’en suis pas une… n’est-ce pas ?
Il sourit à son tour… Ils se plongèrent ensuite dans la carte.
- — Et voilà deux kirs, fit le serveur de retour, verres en main. Vous avez fait votre choix ?
- — J’hésite encore entre… répondit Sonia en parcourant du doigt les lignes sur le papier plastifié.
- — Dites-moi…
Il vint se placer légèrement derrière elle pour regarder par-dessus son épaule. Bien évidemment, la vue sur son décolleté était juste affolante sous cet angle et Sonia, après avoir écouté les explications du mateur, prit tout son temps pour finalement se décider.
Il nota la commande et laissa les amoureux finir leur apéritif.
- — Bon bah, cette fois c’est sûr… non seulement il te mate, mais en plus, il le fait sans gêne devant moi, ce petit con.
- — Tu es jaloux maintenant ?
- — Tu le sais très bien.
- — Hein hein, répondit-elle en buvant une longue gorgée. Mais je sais aussi que tu dois avoir une grosse tension quelque part sous la table, n’est-ce pas ?
Il ne répondit pas, mais détourna les yeux,
- — Dommage d’ailleurs qu’il n’y ait pas de nappe, je serais allé vérifier ça du bout du pied…
- — La prochaine fois, on demande en réservant…
Ils rirent tous les deux de bon cœur.
- — Et puis tu sais, ajouta-t-elle innocemment, ce n’est pas le seul ici qui a remarqué mes atouts…
- — C’est-à-dire ?
- — La table derrière toi, sur ta gauche…
- — Eh ben ?
- — Y’a un beau mec un peu grisonnant qui me reluque discrètement dès que sa femme, qui nous tourne le dos, met le nez dans son assiette.
- — Mais c’est pas possible… pourquoi faut-il qu’à chaque fois qu’on sort, j’aie l’impression de me balader avec un bouquet de menthe au milieu d’un essaim de bourdons ?
- — Peut-être parce que tu aimes ça.
Les plats arrivèrent, accompagnés d’une bouteille de vin et les amoureux trinquèrent à nouveau avant d’attaquer les mets appétissants.
- — Hou… je commence à avoir chaud, moi… fit Sonia, parlant pratiquement seule.
- — Tu as déjà bu trop de vin, ma chérie ?
- — Mmmm…
- — Chérie ?
Elle semblait ailleurs
Elle lui accorda enfin son attention.
- — Mais qu’est-ce que tu trafiques à la fin ?
Son homme était cette fois un peu agacé.
- — Je joue à Basic instinct.
- — Tu quoi ?
- — Basic instinct… le film, insista-t-elle.
- — J’ai bien compris… et alors ?
- — Alors… je croise et je décroise
- — Tu vas pas me dire que c’est encore ce type derrière moi ?
- — Si, si… il me mange du regard dès qu’il peut… sans aucun scrupule, comme si j’étais une brioche dans la vitrine d’une boulangerie…
- — Et donc tu l’aguiches encore plus en lui faisant des jeux de jambes ?
- — Il commence sérieusement à m’exciter, ce con, à me considérer comme un bout de viande…
- — Mais t’es pas possible, toi !
- — Oups !
- — Quoi encore ?
- — Euh, à force de croiser, il se pourrait que ma robe soit remontée assez pour dévoiler le haut de mes bas et la pointe d’une jarretelle.
- — Mais tu vas t’arrêter, oui ?
- — Pourquoi, tu vas me mettre la fessée… ou mouiller ton boxer ?
Le serveur revint les débarrasser et leur laissa la carte des desserts. Sonia la parcourut rapidement et déclara :
- — Pour moi, ça sera un chocolat liégeois glacé… ça me refroidira peut-être… Sinon, tu crois que ça le fait si je glisse une main entre mes cuisses sous la table ?
- — Je ne crois pas non… sauf si tu veux que tout le monde remarque ton petit jeu.
- — Ce que tu peux être coincé !
Elle sembla presque déçue.
- — Bon, je te laisse commander, je passe aux toilettes… il faut vraiment que je me rafraîchisse si je veux pas laisser une flaque sous ma chaise.
- — Sois sage… je n’aime pas te laisser seule dans cet état.
- — Tu n’as qu’à venir avec moi ? Tu pourrais me faire ma fête, vite fait.
Elle lui avait lancé son regard de braise.
- — J’en meurs d’envie, mais il va falloir attendre d’être à la maison parce que là, partir à deux aux toilettes, c’est vraiment pas discret.
- — Dommage ! souffla-t-elle d’une voix rauque, avant de se lever.
- — Mais tu vas me rendre fou, grogna-t-il.
Elle sourit et tourna les talons. Son homme la suivit des yeux alors que la belle traversait la salle d’un pas lent et chaloupé. Il se mordit les lèvres à la vue de son joli cambré et l’espace d’un instant se dit qu’il allait se lever et la rejoindre.
- — Alors, on se laisse tenter par quelque chose, fit le serveur, interrompant sa rêverie.
Oui, je vais me laisser tenter par le joli cul de ma femme, pensa-t-il, mais se contenta de :
- — Oui, pour Madame, un chocolat liégeois et pour moi, juste un café.
- — Très bien Monsieur, je vous amène cela.
Assez rapidement, son café arriva et l’homme put patienter en sirotant le nectar amer. La fin de soirée s’annonçait très chaude et la caféine serait la bienvenue pour ne pas flancher. Sa compagne avait décidément un don pour le mettre dans des états pas possibles.
Comme cela lui arrivait parfois, il se demanda ce qui clochait chez lui. Qu’est-ce qui pouvait bien se passer pour qu’il soit dans un tel état dès que sa belle s’amusait à mettre le feu à d’autres hommes en sa présence. Bien sûr il était jaloux, terriblement jaloux. Mais ce sentiment se mêlait à une excitation si intense qu’il pouvait parfois, sans aucun contrôle, remplir son boxer d’un sirop poisseux sans aucune intervention extérieure. Ce petit jeu s’était installé entre eux progressivement et Sonia en maîtrisait maintenant tous les ressorts et ne manquait pas une occasion de le chauffer à blanc.
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Il se souvint de la première fois où cela était arrivé. Ils étaient invités dans une soirée et Sonia s’était faite sublime comme d’habitude. Elle avait enfilé une petite robe moulante très fine par-dessus sa guêpière de dentelle noire et un petit string assorti. Ils avaient dansé une bonne partie de la soirée et étaient parti se désaltérer lorsqu’une série de slow avait débuté. Sonia lui avait alors glissé à l’oreille.
- — Si on m’invite, tu me laisses y aller ?
- — Euh… oui, pourquoi ?
La perspective ne l’avait pas enchanté, mais il savait que sa belle ne souffrait pas qu’on lui dicte sa conduite.
- — Tu sais qu’avec ma robe, mes dessous n’auront aucun secret pour mon cavalier ?
Elle avait pris un ton terriblement aguicheur.
- — Je ferai mieux de t’inviter avant alors !
Il avait renâclé à l’évocation qu’un autre puisse poser les mains sur sa femme et découvrir ses trésors cachés, mais son érection avait était si brutale qu’il n’aurait pu se lever.
C’est à cet instant qu’un gars sorti de nulle part avait lancé le fatidique « Vous dansez ? ». Sonia s’était alors levée et, avant de suivre l’homme qui lui tendait la main pour la guider sur la piste, avait lancé un clin d’œil à son homme.
Il les avait observés discrètement, sa femme blottie contre l’inconnu qui semblait ne pas en perdre une miette. Les mains de l’homme prenaient sans vergogne possession de son corps, s’emparant de ses hanches qui roulaient langoureusement au rythme de la musique ou s’étalant sur sa chute de rein.
Le morceau touchant à sa fin, il s’était levé, cachant tant bien que mal l’érection qui déformait son pantalon et avait simplement lancé : « Je récupère ma femme pour la suivante », en tirant sa belle des griffes de son chanceux cavalier. La serrant contre lui, ils partirent pour une nouvelle danse.
- — C’est fou ça, qu’est-ce que vous avez tous à bander quand vous dansez un slow ? lui avait-elle simplement dit en pressant son bas-ventre contre lui.
- — Tu veux dire qu’il…
Son homme avait écarquillé les yeux.
- — Je te rassure mon chéri, il n’était pas aussi dur que toi, avait-elle soufflé dans son oreille.
- — Il ne s’est pas gêné quand même, avait-il protesté.
- — De quoi tu parles ?
- — De ses mains sur tes hanches, ton cambré… pas étonnant qu’il bandait !
- — Tu es jaloux, chéri ?
- — En plus, dans ta tenue…
- — C’est clair qu’il ne s’est pas privé…
- — Arrête !
- — Et encore… tu n’as pas tout vu…
- — Assez pour voir qu’il te pelotait joyeusement…
- — Dès qu’il te tournait le dos, ses mains descendaient sur mes fesses.
- — Sur quoi ? s’étrangla-t-il.
- — Il me caressait les fesses…
- — Et tu l’as laissé faire ?
Sa voix avait tremblé.
- — Il était vraiment doué.
Elle avait du velours dans la bouche, mais ses yeux embrasés ne cachaient rien de son état intérieur.
Tous les deux avaient alors été surpris par la violence des spasmes qui avaient soudainement agité le caleçon de l’homme.
Sonia était restée comme hébétée par cette soudaine éruption avant de l’embrasser fougueusement.
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La dernière lampée de café coula dans sa gorge. Mais que fichait-elle ? Sonia n’était toujours pas revenue et il commençait à trouver le temps long. Il repensa au voyeur derrière eux et se dit que c’était le moment idéal pour se retourner l’air de rien et voir à quoi il ressemblait. Aussi, il prétexta chercher quelque chose dans la poche de sa veste sur le dossier de sa chaise et en profita pour jeter un œil en arrière vers la table supposée.
Une petite blonde aux cheveux courts lui tournait le dos, absorbée par son portable sur lequel ses doigts pianotaient frénétiquement. Face à elle, un manteau pendait mollement sur le dossier de la chaise vide.
- — Alors… on profite de mon absence pour mater les nanas ?
- — Te voilà enfin… mais qu’est-ce que tu fabriquais ?
Ne l’ayant pas entendu revenir, il avait sursauté.
- — Tu t’inquiétais, mon chou.
Attendrie, elle avait tendu la main pour lui caresser la joue.
- — Je t’avais pourtant bien dit que je devais me rafraîchir.
- — Il t’en faut du temps pour te passer le visage sous l’eau froide ?
Elle sourit à pleine dent.
- — Le visage sous l’eau froide ? Mais ça n’est pas au visage que j’avais chaud…
Ses doigts avaient glissé doucement et effleuraient maintenant la moustache finement taillée. Son homme prit soudain une grande inspiration et ses yeux s’agrandir.
- — Tu t’es…
- — Touchée… Hein hein…
Elle l’observa quelques secondes, lui laissant le temps d’apprécier la situation et le fumet de ses doigts puis se pencha par-dessus la table pour amener son visage au plus près du sien
Il ne put cette fois retenir un mouvement de recul réflexe puis se figea incrédule.
- — Mais… tu sens le… tu as… ne me dit pas que tu…
Les mots ne semblaient pas vouloir franchir ses lèvres.
Elle remercia le serveur en se tournant vers lui alors qu’il s’inclinait pour déposer l’assiette. Lui aussi eut l’air ahuri l’espace d’un instant.
- — Tu as vu sa tête ? s’amusa Sonia.
- — Ça ne fera que le deuxième dans ce resto à ce dire qu’il a affaire à une belle salope.
Son ton était cassant.
- — Que deux ? Pourquoi, tu ne le penses pas, toi ?
- — Tu sais très bien ce que je pense.
- — Voyons… à l’instant même… tu as envie de gifler la garce que je suis… mais au même moment, tu luttes pour ne pas me retourner sur la table et me baiser comme une chienne… enfin si tu n’as pas déjà explosé dans ton boxer en m’imaginant sucer un inconnu dans les toilettes de ce resto alors que tu m’attends sagement à table… j’ai bon ?
- — Tu as vraiment ?
- — Si j’en crois votre tête en sentant mon haleine… oui, j’ai vraiment.
- — Vas-tu me raconter, à la fin ?
- — Monsieur est bien curieux…
- — Oui, bizarrement, quand ma femme revient des toilettes en sentant le sperme… je suis curieux.
- — Bon… mais ça ne va pas me calmer si je te raconte…
- — Alors ? s’impatienta-t-il
- — Alors, j’étais au lavabo en train d’essayer de remettre une de mes jarretelles qui s’étaient détachée…
- — Tu pouvais pas faire ça dans la cabine ?
- — Je ne l’ai vu qu’en sortant… et puis dans la cabine, j’étais trop occupée à me toucher, appuyée contre le mur, un pied sur la cuvette et la jupe remontée… hum, j’ai bien failli me faire jouir
- — Tu m’excites… mais ça pouvait pas attendre qu’on soit rentré ?
- — Je t’ai pourtant dit que je n’en pouvais plus… mais je ne suis pas allée jusqu’au bout, je voulais te garder cela… du coup, j’étais encore plus excitée en sortant… bref, je me battais avec cette jarretelle lorsqu’il est entré.
- — Qui, il ?
- — Devine.
- — Ne me dit pas que c’est l’autre mateur, derrière, que tu as allumé pendant tout le repas ?
- — Gagné !
- — Tiens, mais quel hasard ! railla-t-il, et qu’est-ce qu’il foutait chez les femmes ?
- — Ce sont des toilettes mixtes, mon chéri.
- — OK, je vois, donc tu remets une jarretelle devant les lavabos de toilettes mixtes sachant que n’importe qui peut entrer à tout moment ?
- — Mais si tu m’interromps sans arrêt, je ne vais jamais y arriver, s’agaça-t-elle finalement. Et tu sais très bien comme je suis quand je suis excitée…
- — J’aurais dû venir avec toi.
- — Tu ne le penses pas vraiment, n’est-ce pas ? le moucha-t-elle.
Il ne répondit pas, attendant la suite.
- — Donc, il entre et loin d’être gêné, referme la porte tranquillement et me demande si j’ai besoin d’aide. Tu me connais, je suis vraiment nulle avec ces trucs donc naturellement j’accepte…
- — La vache, qu’est-ce qu’il est sympa ! On se croirait dans un porno… Tu acceptes donc qu’un inconnu rattache tes bas sur ton porte-jarretelles ? Mais tu ne sais pas t’arrêter ?
- — C’est vrai… surtout quand je sais que mon homme est juste à côté et que je vais tout lui raconter. Ensuite… Bref… il a été très délicat et en deux secondes s’était fait… du coup, il m’a demandé si je voulais qu’il vérifie les autres et avant que je réponde, il s’était déjà mis à inspecter chaque jarretelle en glissant ses mains autour de mes cuisses sous ma robe. Je l’ai laissé faire, immobile, les jambes légèrement ouvertes puis ses mains chaudes ont, je ne sais pour quelle raison, commencé à remonter plus haut. Je crois que c’est lorsqu’il a découvert mes fesses nues et mon petit minou complètement rasé encore dégoulinant de ma petite séance dans la cabine qu’il a un peu perdu les pédales.
- — Ah bon, c’est bizarre, ironisa son mari.
- — Ses gestes sont devenus plus brusques et plus aventureux, ses doigts ont commencé à se glisser partout. J’ai essayé de m’esquiver en lui rappelant que mon mari m’attendait dans la salle, mais il m’a retourné que, vu comment je l’avais allumé tout le repas, mon mari pouvait bien attendre encore quelques minutes. Ses doigts s’étaient emparés de mon bouton et je commençais à avoir du mal à tenir sur mes jambes. Pour me soulager, il m’a appuyée contre lui, collant son bas-ventre sur mes fesses et je me suis abandonnée. D’une main, il fouillait le creux de mes cuisses alors que l’autre était réapparue de sous ma robe pour s’occuper de mon décolleté. Il savait y faire et je n’en pouvais plus.
Son homme restait sans voix ne sachant plus que dire devant tant de perversité. Sa jolie compagne prenait un malin plaisir à lui raconter tous les détails en ne s’interrompant çà et là que pour avaler quelques cuillères de glace.
- — Il bandait vraiment dur contre mes fesses, reprit-elle, et j’ai commencé à rouler du bassin pour lui rendre le plaisir qu’il me donnait. On était tellement chauds qu’on a à peine remarqué la porte qui s’ouvrait et se refermait aussitôt.
- — Tu veux dire que quelqu’un t’a vue ?
- — Probablement.
- — OK… donc je passe pour le cocu de service pour au minimum trois personnes…
- — Oh, comme tu es… où j’en étais d’ailleurs ? Ah oui, je me frottais donc sur la bosse qui se pressait contre mes fesses quand il s’est écarté quelques instants. J’ai juste entendu une fermeture éclair et il est revenu se coller à moi. D’un geste sûr, il a relevé l’arrière de ma robe et a plaqué son sexe nu entre mes fesses. Tu sais comme j’adore ça ? Je me suis bien cambrée pour l’accueillir et il a entrepris des petits va-et-vient. Entre ses doigts qui s’acharnaient sur mon bouton et tiraient mes tétons et son sexe qui s’agitait dans le sillon de mes fesses, je n’en pouvais plus. Aussi, quand il a pressé sur mon dos d’une main forte pour que je me penche en avant, j’ai tout de suite compris ce qu’il voulait.
- — Tu ne l’as pas laissé te… son visage s’était décomposé.
- — Pourquoi ? j’aurais dû ? Remarque, j’ai bien failli m’exécuter tant j’en avais envie… me faire prendre comme ça, à la va-vite, appuyée sur le lavabo… hum… mais je me suis juste arrachée à son étreinte en me retournant… Tu sais, je suis une fille sage.
- — Sage… c’est relatif quand même.
Son homme sembla toutefois soulagé.
- — Je l’ai poussé contre la porte d’entrée pour être sûr qu’elle ne s’ouvrirait pas à nouveau et me suis accroupie devant lui. Je voyais son sexe pour la première fois et je dois dire qu’il était assez appétissant, tellement tendu et rouge que j’avais peur qu’il m’éclate sur le visage au premier contact. J’ai d’abord glissé mes doigts jusque sa base puis l’ai serré dans ma main pour le maintenir devant ma bouche sous les yeux de mon inconnu qui me scrutait. Du bout de la langue, j’en ai parcouru toute la longueur avant de tourner autour de son gland. Puis, j’ai planté mes yeux dans les siens et, sans me presser, je l’ai avalé centimètre par centimètre jusqu’à ce que mes lèvres rejoignent ma main. Là, j’ai attendu un peu, la bouche complètement remplie, pour profiter de la sensation des battements de son sang entre mes lèvres. Puis, j’ai fait le chemin inverse et j’ai recommencé et recommencé encore, le plus doucement possible. Je pouvais sentir la tension dans tout son corps et l’impatience qui l’envahissait. Une fois bien à point, j’ai repris mes petits jeux de langue sur son gland, l’enveloppant, le taquinant. Il n’avait qu’une envie, me baiser la bouche et je dois bien confesser que ce petit jeu me mettait, moi aussi, dans tous mes états. Si bien qu’aussi impatiente que lui, j’ai fini par glisser ma main libre entre mes cuisses, largement ouverte dans ma position, pour me caresser. Bien sûr, je n’ai pas oublié mon petit cochon de voyeur et j’ai remonté le bas de ma robe jusqu’à ma taille pour qu’il profite du spectacle de mes doigts sur mon petit minou.
Le visage de son homme exprimait le combat qui se menait en lui. Les traits tirés et les tempes rouges y côtoyaient des pupilles dilatées au maximum dans lesquelles elle voyait brûler le feu de l’excitation animale.
- — Forcément, reprit-elle, à partir de ce moment, et au fur et à mesure que mon plaisir montait sous mes doigts, ma bouche s’est faite moins délicate…
Elle hésita un instant.
- — Bon en fait, je pense qu’on peut dire que je me suis mise à le sucer comme une grosse cochonne affamée.
En face d’elle, son chéri déglutit. Il savait exactement ce que cela voulait dire et ce dont était capable sa belle et tendre en matière de plaisir buccal. Il pouvait la voir clairement engloutir le sexe sauvagement comme si sa vie en dépendait, le branler en serrant son gland entre ses lèvres, le lécher, l’aspirer. Elle aimait cela et cela se voyait.
- — J’étais trempée et mes doigts bougeaient entre mes lèvres au même rythme que mon autre main sur sa queue. Quand j’ai senti mon plaisir qui montait, je me suis concentrée sur mon petit bouton qui me brûlait. Il m’a laissé faire, mais en a alors profité pour saisir ma tête à deux mains pour imprimer son rythme. J’ai joui juste un peu avant lui, mes gémissements étouffés par son sexe. J’ai à peine eu le temps de reprendre mes esprits qu’il me remplissait la bouche de son jus chaud par grandes saccades qui ne semblaient pas vouloir s’arrêter. Ou je mourais dans les toilettes de ce resto, étouffée par le sperme d’un inconnu, ou j’avalais sans broncher gorgée après gorgée…
- — Et te relever et cracher dans le lavabo, c’était pas possible ? s’étouffa-t-il
- — Ah non ! s’indigna-t-elle, si tu n’avales pas après une pipe pareille, tu perds toute crédibilité. Non, je me suis efforcée d’être le meilleur réceptacle possible en plaquant son gland qui tressautait contre ma langue tout en le branlant comme une furie. Mon cochon me regardait, le souffle coupé et les yeux injectés de sang. Sous son regard absent, j’ai pressé son sexe comme un citron et ma langue a léché jusqu’à la dernière goutte de son plaisir. L’éruption a fini par s’apaiser et je l’ai encore cajolé de ma bouche et de mes mains pour le laisser redescendre en douceur. Quand le vit a commencé à se faire plus mou entre mes lèvres, je me suis enfin relevée, les cuisses douloureuses et la bouche imprégnée du parfum intime de mon inconnu. Je me suis réajustée devant le miroir et suis sortie en le gratifiant juste d’un au revoir alors qu’il se rhabillait… et me voilà !
- — Tu es vraiment la reine des…
- — Salopes ? Garces ? Putes ? coupa-t-elle, oui, c’est vrai… mais je suis à toi et rien qu’à toi, mon chéri.
Et elle prit ses mains dans les siennes tendrement et se pencha pour déposer un baiser sur ses lèvres par-dessus la table. Le doux parfum du chocolat avait remplacé l’odeur de sexe dans sa bouche et il aventura sa langue timidement.
- — Tu peux te lever ou il faut qu’on attende un peu ? demanda-t-elle doucement.
- — Avec mon manteau, ça devrait aller.
- — Dans ce cas, allons-y, je suis pressée de rentrer maintenant.
Ils se levèrent et Sonia sourit en voyant la bosse que son homme s’efforçait de cacher tant bien que mal. Avec le manteau, se fut mieux, mais pas totalement invisible non plus.
- — Je suis peut-être une salope, lui glissa-t-elle en s’accrochant à son bras, mais toi, tu es un sacré pervers.
- — C’est aussi pour ça qu’on s’aime non ?
Se retournant pour la première fois, le regard de son homme se jeta directement vers la table de tous ses tourments de la soirée. Elle était vide.
- — Parti il y a dix minutes, dit simplement Sonia qui avait compris ce qu’il cherchait.
Ils réglèrent au bar à un jeune homme qui ne cessa de lancer des regards en biais à Sonia. Il savait, c’était évident. Elle ne baissa pas les yeux et lui lança même un sourire complice.
Une fois dehors, ils avancèrent bras dessus bras dessous vers la voiture garée à une centaine de mètres dans le parking souterrain du centre.
- — Tu as vu comme il te regardait ?
- — Difficile de ne pas le voir.
- — Sûrement notre serveur qui a parlé de ton haleine un peu… spéciale.
- — Probablement… ou alors c’est la caméra…
- — La caméra ?
Il eut une fois de plus un air effaré.
- — Ben oui, j’ai cru voir une caméra pour surveiller la pièce commune dans le coin près du lavabo.
- — Et tu l’as vu quand cette caméra ?
- — Ben… quand je remettais ma jarretelle, je crois… mais je n’étais pas sûre que s’en était une…
- — Donc… tu as fait tout ce que tu m’as raconté en sachant qu’il y avait sûrement une caméra avec quelqu’un derrière qui se régalait du spectacle ? En gros, je suis le seul à pas avoir profité de ma femme ce soir.
- — Mais la soirée n’est pas finie mon chéri… et puis tu imagines… si cette caméra filmait bien et qu’en plus elle enregistrait… ça lui fera un petit souvenir pour s’occuper les soirs de solitude…
- — Oui, j’imagine effectivement… un petit merdeux se branler en matant les exploits de ma femme… peut-être même qu’il va regarder ça avec ses potes. De mieux en mieux.
– Arrête, tu m’excites…
Ils descendirent les marches, validèrent le ticket et rejoignirent la voiture quelques allées plus loin. Sonia ouvrit la porte arrière et se pencha pour déposer son sac au sol.
D’un geste brusque et sans ménagement, son homme releva d’un coup son manteau et sa robe, découvrant ses fesses nues.
- — Chéri… qu’est-ce que tu fais.
- — Il est hors de question que je reste le pigeon de la soirée un instant de plus.
Sa voix était sèche et ne souffrait aucune contradiction.
- — Mais on…
- — On quoi ? On pourrait nous voir ? Mais ça ne t’a pas dérangée ce soir pour t’exhiber.
Déjà, il introduisait ses doigts entre ses lèvres qui ruisselaient toujours.
- — Regarde-moi ça, tu mouilles encore comme une petite salope. Je vais te montrer, moi, ce que je fais aux filles de ton espèce et je t’assure que le premier qui nous surprend ici, je le laisse te baiser qu’il soit seul ou à dix.
Il était comme envoûté et avait perdu toute retenue. La pénétrant sauvagement d’une main, il sortit son sexe de l’autre et poussa sur son dos. Elle écrasa son buste sur la banquette arrière. Seul le bas de son corps émergeait de la voiture. Des jambes parées de bas noirs maintenus par un porte-jarretelles rouge, des fesses nues et bien cambrées comme en offrande. C’est là tout ce qu’il voulait.
Le visage caché dans ses bras, elle commençait à jouir sous les caresses brutales des doigts qui l’envahissaient.
Il plaqua son sexe entre ses fesses et, la saisissant par les hanches, se mit à se frotter sur le sillon un peu ouvert.
- — C’est bien ça qu’il t’a fait ? Ça te plaît de sentir une queue bien dure contre ton cul, n’est-ce pas ?
Il hésita à se répandre sur ses fesses sans lui accorder la pénétration qu’elle attendait. Ce n’aurait été que justice. Mais il se décida finalement à guider son gland contre la fente incandescente. Il fallait qu’il s’enfonce au creux de son ventre, qu’il reprenne possession de ce corps, qu’il le marque de l’empreinte de sa chair.
Sans aucune prévenance, il s’enfonça d’un trait jusqu’à cogner son ventre contre le joli cul cambré et une longue plainte étouffée s’échappa de l’habitacle de la voiture. Il se retira et recommença plus fort encore. Il dut maintenir le corps entre ses mains pour que sa femme reste debout sur ses jambes et ne s’écroule pas complètement sur la banquette. Son bassin accélérait progressivement, mais il prenait soin que chaque coup de reins la bouscule. Il se dit que s’il l’avait prise sur le capot, le parking serait rempli des gémissements de sa belle, mais heureusement, l’habitacle atténuait fortement la douce mélodie.
- — Tu es sûr qu’il n’y a personne, chéri ?
Sa voix était déformée par la jouissance.
- — Oui, la rassura-t-il après avoir jeté un coup d’œil circulaire.
- — Dommage… ça m’aurait bien dit de me faire baiser par dix inconnus devant toi.
L’écho de la claque magistrale qu’il lui asséna rebondit sur tous les murs et laissa une trace rouge sur ses fesses. Il se mit alors à la baiser brutalement. Il ne se contenait plus et n’avait plus qu’une chose en tête, ce joli cul nu entre ses mains. Il planta ses doigts dans les hanches larges et accéléra encore. Des images de sa femme suçant un inconnu et se touchant sans retenue devant lui s’immiscèrent dans son esprit, d’abord un peu floues puis de plus en plus précises jusqu’à ce qu’il en goûte la pleine obscénité. Il balança une nouvelle claque qui colora encore la peau blanche. Sonia avait enfoui son visage dans la banquette pour étouffer les cris qu’elle ne parvenait plus à retenir. Elle entendait à peine ce que son homme marmonnait entre ses dents serrées mais connaissait exactement les mots. Tous deux oublièrent à cet instant le parking, la voiture, la soirée même pour n’être plus que deux corps en fusion, deux cœurs battant au rythme des coups de reins, deux sexes qui finirent par ne faire plus qu’un.
Perdu dans les images qui l’envahissaient, il entrevit le corps de sa femme entouré d’homme, assailli de toute part, harcelé de sexes tendus qui ne cessaient de réclamer une main, une bouche, une place entre ses cuisses.
Il essaya de lutter encore, mais perdit le combat. Son bassin s’anima d’une vie propre dans une cavalcade de mouvements désarticulés et il se planta enfin au fond de son ventre ou son plaisir explosa, violent, presque douloureux.
Il rouvrit les yeux et admira encore le cul entre ses mains. À cet instant, il n’était qu’à lui.
Levant la tête, il remarqua, à l’autre bout du parking, un couple rejoignant sa voiture
Il profita encore un instant de la chaleur dans laquelle il baignait, mais il fut bientôt temps de se retirer, la voiture des amoureux démarrait déjà et bientôt, le véhicule passerait près d’eux. Fourbue, Sonia se releva tant bien que mal, les jambes flageolantes et les reins douloureux alors que son homme se rhabillait, encore hagard. Avec l’air de ne pas y toucher, ils gagnèrent chacun leur place et ce n’est qu’une fois à l’intérieur de la voiture qu’ils échangèrent, sans un mot, un long baiser tendre et passionné.
Sonia tourna finalement la clef et le moteur s’ébranla. Avant d’entamer ses manœuvres, elle se tourna vers son chéri en lui tendant la main :
- — Au fait, tiens, je n’en ai pas besoin.
- — C’est une carte de visite, constata-t-il en prenant le bout de papier cartonné.
- — Oui… il me l’a mise dans la main quand je suis sorti des toilettes… mais comme je te l’ai dit, je n’en ai pas besoin.
- — Mais qu’est-ce qui me dit que tu n’as pas appris le numéro par cœur ? la taquina-t-il d’un ton exagérément suspicieux en déchirant la carte minutieusement.
- — Mmmhhh… rien… acquiesça-t-elle, provocatrice, en s’engageant sur la rampe de sortie.