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1833
Temps de lecture estimé : 8 mn
01/09/16
Résumé:  Une lettre (apocryphe et anachronique) d'Elizabeth Bennet à Fitwilliam Darcy.
Critères:  #épistolaire #exercice #humour amour jeu
Auteur : Zeno            Envoi mini-message
À la Jane Austen

À la Jane Austen – lettre (anachronique) d’Elizabeth Bennet à Fitzwilliam Darcy.




Cher Monsieur Darcy,



Cette lettre, de la main d’une jeune femme de bonne éducation, vous semblera peut-être fort inconvenante, mais j’ai la faiblesse de penser que vos préventions seront atténuées par le souvenir des heures qu’ensemble nous avons partagées et qui vous auront, je l’espère, convaincu que la jeune femme dont il est question a le cœur pur, et que ses intentions à votre égard ne sauraient être ternies du moindre soupçon de malhonnêteté.


Les mois défilent et nous devons bien nous rendre à l’évidence : les hommes n’ont qu’une vie, je vous le certifie, même ici au bord de la rivière, à l’ombre des grands saules, dans la douceur du Hertfordshire.


Trop de temps perdu au fil des pages entre les silences et les non-dits dont naissent les quiproquos qui nourrissent eux-mêmes le développement tarabiscoté de dix ou quinze intrigues que mènent en sous-main – comme de minuscules guerres de manigances – les autres personnages de notre histoire. Car, vous en conviendrez je pense avec moi, cher Darcy, il s’agit bien là, sans que le moindre doute soit permis, de notre histoire à tous les deux, n’est-ce pas ?


Et ceci sans même parler des positions de principe, des points d’honneur, de ces absurdes fiertés mêlées de scrupules sans nombre qui renchérissent souvent vos charmes et parfois les miens, mais qui, à l’usage, se révèlent, comme nous pouvons tous deux nous en apercevoir – dire que j’ai moi-même poussé la sottise jusqu’à vous refuser une fois ! quelle idiotie, nous n’en serions pas là – de redoutables boulets engendrant nécessairement de multiples complications et de dangereux obstacles dont, je vous l’avoue, je suis épuisée rien qu’à l’idée de continuer à les surmonter à travers dix ou vingt chapitres.


Et puis j’en ai assez des allers et venues à Londres qui, d’une manière ou d’une autre, nous éloignent le temps de la saison, sans qu’avancent véritablement nos affaires. Et vous remarquerez encore que je n’ai pas fait mention des terribles et interminables parties de chasse à la traversée desquelles il semble bien que le cours de notre histoire ne puisse échapper. J’en viens même – c’est un comble – à maudire le Ciel de m’avoir donné quatre sœurs – je ne dis pas un mot de la vôtre, vous l’aurez noté – dont les possibles mariages, à espérer, à faire avancer ou à organiser, tissent, autour de nos deux âmes, un réseau de digressions permanentes qui, sans cesse, fait reculer l’horizon du destin qui nous semble promis.


Bref, vous l’aurez compris Darcy, je suis fatiguée, et impatiente, ce qui nous amène directement à l’objet de ma lettre.


Puisque vous ne pouvez douter de mes sentiments, et que je crois pouvoir répondre des vôtres, il n’y a plus désormais pour moi qu’une seule question : voulez-vous de moi comme épouse légitime ?


Vous connaissez mon caractère volontaire et intrépide – si j’aime marcher dans la campagne, c’est toujours d’un bon pas – aussi je pense bien que vous excuserez la violence de mon propos qui n’a d’autre but que d’abréger d’inutiles circonvolutions qui, de revirement en revirement, nous grandiraient, je n’en doute point, aux yeux des hommes et aux yeux de Dieu. Mais pour moi, je ne vous le cache pas, il n’est plus temps.


Résumons donc la situation : nombreux sont ceux qui considèrent ce mariage comme inapproprié et tout à fait impossible ; ils ont leurs arguments : des fâcheries, des vexations entre nos deux familles ; une trop grande différence de rang social ; le problème de cette maison que ma famille et moi occupons encore à l’heure qu’il est mais dont nous seront probablement bientôt chassés… Disons plus globalement que devant vous, je n’ai pas, sous forme de rente, le nombre de livres adéquat, que le patrimoine de ma famille est minuscule au regard du vôtre et que je demeure sans espérance du moindre héritage. Mais je peux vous sucer, et mon con est à vous tout aussi bien que mon cœur.


Si vous aimez à me parler des largesses infinies de mes grands yeux sombres en lesquels vous ne rêvez, dites-vous, que de vous perdre – c’est si joliment dit que j’en fonds encore – sachez que j’aspire à vous faire découvrir de toutes autres profondeurs qui n’en sont pourtant pas moins miennes. Et chaque fois que vous me le demanderez – croyez bien que je ne me forcerai pas : l’affaire s’annonce de mon point de vue délicieusement agréable – je pourrais me présenter nue devant vous, les tétons dressés, à l’aplomb de votre sexe – que mes œuvres, j’ai la faiblesse de le croire, n’auront aucun mal à faire se dresser – et vous vous viderez les couilles dans ma bouche, entre mes seins, où bon vous semblera, l’attirance et les sentiments que je nourris à votre égard – corps et âme – me poussant, je le confesse, à abroger vis-à-vis de votre personne jusqu’à la dernière retenue.


Oui, il n’y a rien d’autre à dire, et j’en termine en formulant à nouveau ma requête dont, je l’espère, vous ne penserez pas qu’elle outrepasse mes droits légitimes : voulez-vous, Monsieur Fitzwilliam Darcy, prendre pour épouse légitime mademoiselle Elizabeth Bennet ici présente, étant bien entendu que cette dernière est sans argent mais que, pour son bonheur, elle met tout le reste à votre disposition pleine et entière ?


Je vous imagine en juge de paix – tandis que vous peaufinez votre réponse – dans les merveilles de Pemberley, juché au sommet de l’avantage définitif que vous aurez toujours sur moi : quitte à nous tromper l’un l’autre, personne ne vous ôtera jamais la possibilité de me payer votre acceptation de quelques subsides prélevés sur votre fortune colossale – quoique, vous l’aurez compris, je préfèrerais une monnaie autrement précieuse ; par contre, quant à moi qui, par cette missive, vous dis oui d’ores et déjà, je puis seulement vous proposer – en plus de mon temps et de mon âme – mon amour dont à vrai dire – décidément, il s’agit bien de pauvreté – mon cul fait l’unique personnel mais aussi le plus fidèle valet.


Avant de vous expédier cette lettre, j’éprouve évidemment quelque inquiétude sur la nature de votre réaction. Je ne puis croire pourtant que le Darcy que je connais puisse faire montre, pour me juger, de la bêtise étroite et sûre d’elle-même de monsieur Collins qui, à la lecture de cette missive, me rangerait à tout coup dans la catégorie des filles perdues, des sorcières et des prostituées. Ces dernières sont-elles d’ailleurs si méprisables ? Qui donne le plus entre celle qui écarte avec joie les lèvres de son sexe et celui qui desserre les cordons de sa bourse ? N’est-il pas plus admirable de n’avoir à offrir que ce qu’on a quand on n’a plus rien ? Comme vous avez souvent vanté la sûreté de mes vues allant même jusqu’à avouer qu’il vous seyait de cheminer aux côtés d’une femme aussi intelligente qu’indépendante d’esprit, je vous prends au mot sans m’interroger plus longtemps sur la part de flatterie que recèlent nécessairement de tels hommages et je vous livre donc les fruits de mes réflexions dans ce domaine.


Pour être tout à fait franche, je trouve que les victoires qu’on remporte sur le terrain de la séduction, appuyé sur la jambe de bois de sa fortune et de sa condition restent sans mérite. De toute façon, votre argent ne me suffit pas. Vous savez à quel point j’aime Pemberley, mais Pemberley ne me suffit pas. Nous avons perdu trop de temps. Nous pouvons, il me semble, estimer sans trop nous tromper que nous n’ignorons rien de nos caractères et tempéraments réciproques ; je crois d’autre part être en mesure d’affirmer que vous m’avez beaucoup raconté ce que furent pour vous, et depuis votre naissance, les années d’avant notre rencontre et j’ai procédé de même avec mon passé. Ainsi tous deux, nous avons fait ensemble le tour de presque toutes les questions. Au bout d’un moment – le nôtre fut particulièrement long à mon goût, il suffit d’en compter les chapitres – l’homme et la femme qui reviennent toujours l’un vers l’autre auront beau continuer à tourner autour du pot, ce ne sera jamais que pour oublier qu’il ne leur reste plus qu’une seule chose à faire ensemble.


Cher Darcy, les aveux deviennent plus faciles à faire au fur et à mesure que cette lettre avance. Pour éclairer votre lanterne avant de vous laisser choisir, j’ai encore besoin, par souci d’honnêteté, de dissiper un possible malentendu : je ne voudrais pas avoir l’air de me résigner à vous offrir ma vertu. Comprenez bien que je me trouve dans la situation idéale de celle qui n’a rien d’autre à offrir que ce qu’il me hâte de vous donner. Et chaque jour je bénis le Ciel de m’avoir affublé de cette pauvreté à porter devant vous. Il me convient parfaitement bien de n’avoir à vous offrir pas grand-chose d’autre que mon cul. Le cadeau est intéressé puisque le don de mon cul a pour corollaire immédiat l’obtention de ce qu’il me brûle le plus de recevoir.


Oui, Darcy, je vous le dis sans fausse honte, j’ai envie de votre semence au fond de mes entrailles, les autres richesses ne sont que leurres de pure convention… Il me tarde de vous sentir vous répandre au fond de mes entrailles, et dans les années qui viennent, je n’ai plus rien envie d’attendre que votre prochain coup de reins… Je veux vos testicules qui battent le tambour à l’entrée de cette grotte au fond de laquelle se mélange tout ce qui doit… Votre sexe dans le puits de mon vagin… Mes mains agrippées à vos fesses pour mieux vous attirer, et mieux jouir. Je m’ouvre, et me partage en deux, éventrée volontaire, pour que vienne plus complètement votre verge…


Nous avons trop tergiversé : si vous acceptez ma proposition, il vous incombe désormais – et vous n’y couperez pas – de me prendre comme une chienne… Je veux que vous me fassiez oublier le nom de mon père, ce que je fabrique sur cette terre… Cela fait si longtemps, Darcy : je veux que vous me baisiez comme un forcené, et je rêve, pour avoir abusé du délice des cuisses écartées, de finir, à cause de vous, par marcher comme un cavalier qui ne serait pas descendu de sa monture depuis un mois… Je rêve de me resserrer sur votre verge que je ne veux plus laisser partir… Et surtout déborder, déborder de votre foutre…


Vous voyez bien que je vous ai tout dit cette fois et j’attends maintenant votre réponse en confiance, sans plus d’orgueil que celui que je mets à me tenir bien droite, le dos galbé, la tête haute, tandis que, la nuit grande ouverte devant nous, pointe des seins en avant, j’avance vers vous la vulve gonflée et le clitoris dressé.



Votre aimante et dévouée Elizabeth Bennet.