n° 17639 | Fiche technique | 26958 caractères | 26958Temps de lecture estimé : 16 mn | 06/11/16 corrigé 06/06/21 |
Résumé: Sans ce grain de sable dans leur histoire, jamais elle n'aurait pu imaginer lui céder, jamais il n'aurait osé l'espérer. | ||||
Critères: h fh voisins campagne vengeance dispute pénétratio -voisins | ||||
Auteur : Olaf Envoi mini-message |
Cette apparence indatable, cette trompeuse maturité caractérisaient Jean depuis très longtemps. Depuis son retour de l’armée, à vrai dire. Non que l’inhumaine réalité du front l’ait transformé. Et pour cause. Il avait fait son service à l’arrière, là où l’on interroge les prisonniers. Là où l’on ne tue que le temps. À courir les filles. Celles qui veulent. Et à défaut, celles qui ne sont pas trop sûres de vouloir. De manière très persuasive si nécessaire…
Il vivait seul, dans la ferme héritée de ses parents, où il s’occupait du train de campagne, sans plus. On ne lui connaissait aucune amitié, aucun passe-temps particulier. Si ce n’était une virée mensuelle à la ville, habillé de son meilleur costume et bien peigné. Il en revenait au petit matin, la tête dans le cul, à l’heure de s’occuper des bêtes. Le reste de son temps, il le passait en habit de travail, mal soigné, terne.
Dans sa jeunesse, on disait Marinette plus avenante que jolie. Grande, charpentée, dure à la tâche, elle n’était pas farouche. Ce qui éveillait un intérêt certain chez les jeunes gars de la région. Jusqu’au jour où l’on ne l’avait pratiquement plus revue en société. Aigrie ou frustrée ? Personne n’aurait pu le dire. Et tout le monde s’en fichait.
En réalité, après la mort de sa mère, elle avait servi à son tour de bonniche pour son père et son frère. Jusqu’à ce qu’il faille placer le vieux en institution. Où il avait fini par décéder. Quant au frère, on l’avait retrouvé quelques mois plus tard dans sa grange, empalé sur une porte mal fermée après une chute de dix mètres. Le médecin avait conclu à un accident. Il faut dire qu’avant d’appeler la police, Marinette avait pris soin de casser un barreau de l’échelle, et surtout d’enlever la cordelette qui avait serré le cou de l’accidenté. À quoi bon compliquer la procédure…
—ooOoo—
C’est en allant porter un document officiel à la mairie, par un bel après-midi de février, qu’elle réalisa que quelque chose clochait dans le champ près du cimetière. Le tracteur de Jean s’y trouvait. Il n’était cependant pas arrêté à un endroit habituel. De loin, il lui sembla que le vieux garçon s’affairait autour de son engin. À bien y regarder, il ne se comportait cependant pas comme quelqu’un qui répare un moteur. Marinette eut même l’impression que Jean se cachait, pour manigancer Dieu sait quoi. Intriguée, elle s’approcha discrètement.
Elle vit alors quel engin le vieux cochon était en train d’astiquer. Regardant dans la même direction que Jean, elle comprit la cause de cette envie irrésistible. Un couple d’ados s’ébattait dans la cabane du croque-mort, à l’autre bout du cimetière. Un bon coin pour faire son affaire tranquille. Pour autant qu’on ne restât pas trop près de l’unique fenêtre. Elle en savait quelque chose, du temps où les gars lui couraient après avec insistance.
Elle avança encore un peu, sans se faire remarquer. La pogne de l’homme allait et venait sur sa queue raide bandée. De plus en plus vite. Elle en ressentit une certaine fascination. D’où elle était, elle ne pouvait voir précisément ce qui se passait dans la cabane du cimetière. La progression de la masturbation de Jean lui permit toutefois d’imaginer la nature du spectacle qu’offrait le jeune couple.
Enfin, un long grognement de contentement se fit entendre. Elle tendit le cou pour voir qui de Jean ou du jeune gars avait commencé à jouir. D’épaisses giclées laiteuses s’échappaient de la verge de Jean. Son visage cramoisi et ses traits crispés soulignaient l’intensité de son plaisir. Le moment de le surprendre et d’en profiter était venu.
Enragé d’avoir été découvert, et frustré par la brièveté de son plaisir, l’homme se mit à l’insulter.
Sans attendre une réponse sans doute ulcérée, elle le laissa planté là et retourna au village. Pourquoi avait-elle dit ça ? Sa dernière envie remontait à des siècles et Jean n’avait rien de bien séduisant. Il lui faisait même plus pitié qu’envie. Mais tant qu’à faire, s’il mettait son beau costume pour elle, pour une fois, qui sait en quoi la pitié pourrait se transformer ?
Quelques minutes plus tard, elle entendit le tracteur approcher. Jean freina à sa hauteur, puis s’arrêta. Suprême galanterie, il coupa le moteur.
Elle sentit son regard sur elle pendant qu’elle s’éloignait. Sur son dos, et sans doute ses hanches et son cul. Un frisson de satisfaction parcourut son échine. Un homme la regardait, la matait. Voilà bien une sensation dont elle avait perdu le souvenir.
—ooOoo—
Quelques jours plus tard, elle placarda une feuille de papier dans l’espace réservé aux communications officielles de la mairie. Le seul endroit devant lequel elle savait Jean s’arrêter de temps à autre. D’une écriture mal assurée, elle avait écrit sans autre précision :
Menu de Sainte-Agathe (le 5 février au soir) :
Feuilleté de Roquefort et poires dans leur jus
Poulet en croûte de noix et sa fondue de poireaux
Tarte à l’ananas et au gingembre
Avec un peu d’imagination, le message était clair. Les poires symbolisant les seins torturés d’Agathe (1), le jus du désir, le gingembre aphrodisiaque, rien ne manquait à l’évocation de ses intentions. Si Jean passait par là et s’il n’était pas complètement borné, il comprendrait. Elle l’avait d’ailleurs prévenu qu’elle se manifesterait. Il n’aurait pas de seconde chance.
Le jour de la fête de Sainte-Agathe, elle passa tout son temps à mettre de l’ordre dans son intérieur. Après avoir éliminé les nombreuses vieilleries qui encombraient la maison, l’envie lui prit de décorer son lieu de vie avec des objets qui lui plaisaient. Elle trouva un tableau au galetas, que son père ne lui avait jamais permis d’accrocher. Elle ajouta dans une autre pièce un bibelot rapporté de vacances par son parrain. Un truc sans valeur, mais une gentille attention, datant d’une époque où quelqu’un se souciait encore de son existence.
Elle passa le reste de l’après-midi à préparer le repas. Elle n’était pas sûre que Jean vienne le partager avec elle. Mais, à y regarder de plus près, l’envie de quelque chose d’inattendu dans son existence lui importait plus que le rendez-vous. Elle ne s’en habilla pas moins du mieux qu’elle put. Une longue robe marron, fermée sur le devant par une rangée de boutons de nacre lui parut correspondre à son état d’esprit. C’était de toute façon le seul vêtement dans lequel elle se sentait à l’aise et pas trop mal fagotée.
Jean arriva en début de soirée, dans son costume de goguette. Même si elle savait cette tenue réservée à d’autres plaisirs, elle apprécia le soin qu’il avait mis à se préparer avant de se présenter à elle. Il lui tendit une bouteille de rouge en guise de salutation. Elle le fit asseoir à la table de la cuisine et lui servit de la bière. Pour cacher son émotion, elle fit semblant de mettre une dernière main à son repas. Jean la regarda faire, et vida son verre sans mot dire. Lorsque tout fut prêt, elle lui proposa de passer dans le séjour, là où elle avait dressé la table. Il acquiesça d’un grognement satisfait.
Ils échangèrent à peine trois phrases pendant l’entrée, dégustant le Roquefort et les poires symboliques les yeux baissés. Quelque chose dans l’attitude de Jean laissa toutefois supposer qu’il appréciait ce que Marinette avait préparé. Elle servit ensuite son poulet, en remplissant largement l’assiette de Jean. Après quelques bouchées, il leva les yeux sur elle, et marmonna une sorte de compliment. De nouveau concentré sur ce qui se trouvait dans son assiette, il ne la vit pas rosir.
Ils ne conversèrent pas beaucoup plus jusqu’au dessert. Juste quelques mots sur les récoltes passées, la température de la saison et des soucis avec les bêtes, histoire de meubler le silence. Marinette n’en éprouvait pourtant aucune gêne. Elle savait les hommes ainsi faits, taiseux et malhabiles avec leurs émotions. La seule présence de son invité lui apportait un peu de chaleur humaine. Elle n’envisageait pas avoir droit à plus.
Entre deux bouchées, elle regarda l’homme à la dérobée. Qu’est-ce qui pouvait bien se cacher derrière cette façade, ce masque impassible ? Était-il aussi vide de sentiments qu’il le laissait paraître ? Ou souffrait-il en silence pour mieux cacher ce qui le rongeait ? Comment le savoir ? À quoi bon le savoir, d’ailleurs ?
Le vin aidant, il sembla à Marinette que Jean commençait à lever de plus en plus souvent les yeux sur elle. Un regard assez doux, à vrai dire, qui la toucha là où elle n’avait plus rien éprouvé depuis longtemps. Elle se surprit même à tourner un peu la tête, pour lui laisser voir son cou, qu’elle savait attirer les regards des hommes. Enfin, lorsque c’était encore d’actualité pour elle.
Il tomba dans le piège et se mit à la dévisager plus franchement. Elle profita de ces bonnes dispositions pour proposer un café, avec « quelque chose de fort pour l’accompagner ». Il sourit à cette manière de présenter la suite de la soirée. La glace était enfin brisée.
Il se leva pour l’aider à débarrasser les couverts. Marinette ne fut pas dupe, comprenant qu’il voulait en profiter pour l’observer de dos, comme l’autre jour. Elle se tint bien droite au passage du seuil de la cuisine. Elle prit aussi garde à ses gestes, et tenta de se montrer un tant soit peu féminine. Même si la lumière crue du néon n’était pas très flatteuse pour elle.
Elle finit par s’avouer que la présence physique d’un homme dans sa maison ne la laissait pas complètement indifférente. Les larges épaules, le torse musclé, la nuque virile de Jean avaient quelque chose de troublant. Á son tour, elle le laissa passer devant elle au moment de retourner dans le séjour. Détail amusant, il ne tenait plus ses épaules en dedans, comme lorsqu’il était entré chez elle en début de soirée.
Le moment était venu de prendre l’initiative, avant que le soufflé ne retombe. L’argument de la sorcière lui permit de renforcer le début de connivence qui s’installait entre eux.
Elle s’attendait à beaucoup de choses, mais certainement pas à ça ! L’incongruité, mais aussi la simplicité de la demande la poussèrent dans les cordes.
D’où pouvait lui venir une telle envie ? Qu’avait-elle fait pour la provoquer ? Était-il à ce point en manque pour croire possible de lui trouver quelque attrait, pour espérer éprouver quelque désir à la vue de son corps dénudé ? Voulait-il se moquer, ou désirait-il vraiment la contempler, elle, la pas jolie, celle qu’on entraînait dans la cabane du cimetière sans la raccompagner une fois le coup tiré ? La juste avenante, celle à qui le sexe servait d’ersatz de tendresse ? Qu’avait-elle à offrir à un homme qui trouvait régulièrement bien mieux en ville ?
Tout cela était ridicule. Pourtant, avant de repousser vertement cette provocation, quelque chose d’irrationnel la fit se raviser. En invitant Jean, elle ne s’était autorisé aucun fantasme. Maintenant qu’elle avait réussi à l’attirer chez elle, même s’ils n’avaient pas échangé grand-chose, il venait d’exprimer ouvertement une envie plutôt intime, qu’elle sentit correspondre à quelque chose d’enfoui au fond de son ventre à elle. Quel bel effort pour un type dans son genre. Combien cela lui avait-il coûté d’oser dire cela ? Il venait de faire un pas vers elle. Peut-être bien que le manque de femme et la frustration sexuelle lui en avaient donné le courage. Quelle importance ? Il avait largué les amarres. Il avait dit. Il s’était un tant soit peu confié, fût-ce sans fioritures.
Pourquoi ne pas l’aider à faire évoluer cette pulsion en quelque chose de plus raffiné ? Entrer dans son jeu, répondre à son désir viril, tout en lui montrant comment l’enrober de ce tout petit plus dont elle aurait besoin pour s’enflammer. Qu’avait-elle à perdre ? Elle avait déjà vécu le pire et le meilleur, en la matière. Surtout le pire. Elle saurait bien se défendre si cela devait mal tourner.
Ainsi piquée dans sa fierté, elle décida de relever le défi. Redressant le buste, elle s’approcha d’un pas et regarda Jean droit dans les yeux.
Elle lui prit les mains et les porta à son col. Il resta immobile, tétanisé, comme un enfant pris en faute. Alors le comportement de Marinette changea du tout au tout. Elle essaya d’écarter brusquement les mains de l’homme, puis de les tirer vers le bas. Voyant qu’elle n’y arriverait pas contre son gré, la colère monta en elle.
Il encaissa sans broncher. L’immense désarroi que Marinette vit dans les yeux de Jean ne suffit pas à la calmer. Elle le gratifia d’une nouvelle baffe, encore plus douloureuse que la première. Alors il se décida. D’un geste sec il déchira la robe de haut en bas, faisant gicler les boutons de nacre dans toute la pièce.
Jean eut un hoquet de surprise. Jamais il n’aurait pu imaginer que la femme ne portait rien sous sa robe. La découvrir complètement nue le déstabilisa. Le fait qu’elle se laisse contempler sans réagir lui donna le coup de grâce.
Ses seins étaient lourds, mais toujours attirants. Sa peau était lisse, sans doute très douce, et chaude. Son ventre était joliment bombé, ses hanches larges, comme il les aimait chez les filles qu’il payait pour le plaisir.
Il n’osa pas poser la main sur elle. Mais il ne put s’empêcher d’imaginer à quoi ressemblait le reste de son corps, maintenant qu’il en avait découvert quelques charmes cachés.
Après s’être laissé contempler de la plus impudique manière, Marinette referma les pans de sa robe, comme pour se protéger du froid. Puis elle se ravisa, et demanda à Jean de finir de la déshabiller. Il prit entre ses doigts épais le tissu qui recouvrait les épaules de la femme. Elle ne décroisa pas les bras. Il lui faudrait donc s’imposer par la force, s’il voulait la dénuder entièrement. Le souffle court, il scruta le visage de la femme. Elle resta impassible, comme à la fois soumise à sa volonté de mâle et maîtresse d’un jeu auquel il n’était pas habitué. Il ne trouva pas assez de force en lui pour imposer sa domination. Elle dut le provoquer à nouveau pour qu’il craque. Elle le toisa d’un air narquois.
Ce rappel du passé terrassa Jean.
Il tomba à genoux devant Marinette. Entourant ses hanches de ses bras puissants, il posa sa joue contre son ventre. Les larmes qui coulèrent sur sa peau la troublèrent presque autant que la chaleur des larges mains posées sur ses fesses.
Il déposa des dizaines de baisers sur le ventre de la femme. Des baisers mouillés de larmes. Ses mains tremblaient. Désespéré, rongé par toutes ces années à porter cet odieux secret, conscient qu’il ne pouvait rien faire pour apaiser la femme, pour obtenir son pardon, il resta à ses pieds, muet.
Elle le fit se relever, essuya ses joues avec le bas de sa robe. Malgré la violence des souvenirs resurgis, il n’y avait plus aucune animosité en Marinette. Il reprit un peu confiance. En elle. En eux, peut-être.
Elle le regarda longuement. Puis elle lui demanda de la serrer entre ses bras. Il la prit avec délicatesse contre lui. Elle s’abandonna à la douceur de l’instant.
Où trouvait-t-elle la force de pardonner ? Où trouvait-t-elle la sérénité d’offrir un peu de tendresse, malgré les cicatrices ?
Ils restèrent longtemps enlacés, immobiles. Puis elle murmura les mots du pardon. Assortis d’une étrange condition :
Elle laissa tomber les restes de sa robe au sol avant d’aider Jean à se déshabiller. Elle ne se priva pas de caresser son sexe, ses couilles pleines de sève, les poils de son ventre, les muscles de ses cuisses. Satisfaite de ce qu’elle découvrait, elle se retourna et lui tendit sa croupe.
Il plaça son membre bandé contre ses fesses. Elle écarta les jambes pour lui faciliter la tâche, et confirmer son pardon. Avec une maîtrise toute relative, puis de manière de plus en plus désordonnée, il fit coulisser son sexe contre la vulve de la femme. La vigueur de ce qu’elle sentait contre sa vulve fit remonter d’agréables souvenirs en elle. Quelque chose qui ressemblait à du désir envahit son ventre, la fit frissonner et durcit les pointes de ses seins.
L’homme s’activa de plus en plus. Ému du cadeau qu’elle lui faisait de sa féminité, il tenta maladroitement de lui faire partager la montée de sa jouissance. Elle se gava de sensations nouvelles, de l’importance qu’il lui donnait. En crispant les muscles de son vagin, elle arrivait à bien sentir le volume de la queue, douce et agréablement envahissante dans son manchon de chair. L’homme était à sa merci, il ne résisterait plus longtemps.
Elle amplifia son excitation par des basculements des hanches, jusqu’à ce qu’il saisisse sa croupe à pleines mains, et, de quelques mouvements du bas-ventre, provoque l’orgasme. Il jouit longuement, abondamment, inondant son entrejambe et ses cuisses de son sperme. Le souffle rauque de l’homme et la pression de son torse puissant contre sa peau nue l’excitèrent. Elle profita de chaque spasme traversant le sexe du mâle, se délectant de l’intensité de ce que sa féminité retrouvée provoquait en lui. L’homme qu’elle avait choisi. Auquel elle s’était offerte de son plein gré. Qu’elle consommait tout son saoul.
Bien au-delà de ce qu’elle avait espéré, elle était arrivée à surmonter et à faire surmonter ce qui les avait détruits dans leur jeunesse. Jamais elle ne l’aurait imaginé possible avant l’épisode du cimetière, quelques jours plus tôt.
Maintenant, elle savait ne pas être plus belle pour autant. Mais elle ne doutait plus qu’il y eût une lumière différente dans ses yeux de femme désirée. Si au moins Jean voulait bien s’y perdre…
Elle se redressa lorsqu’elle le sentit débander. Pour éviter tout faux-semblant, elle se montra à lui en pleine lumière. Sans se priver non plus de le dévisager. Leurs corps n’avaient rien de gracieux. Mais ce qu’ils venaient de partager, l’animalité de leur précipitation érotique, leur donnait une apparence aussi émouvante qu’attirante.
Elle s’amusa à dessiner le contour des muscles du torse de Jean de ses doigts. Il effleura les pointes de ses seins, puis prit les masses voluptueuses à pleines paumes. Elle glissa ses mains le long de des flancs musclés, alternant griffures et caresses, avant de caresser sa verge détendue. Le sourire de l’homme lui plut. Le tressaillement de son sexe aussi. Le membre encore timide la troubla, la tenta. Une irrésistible envie de lécher monta en elle. Une envie de déguster. Et, pourquoi pas, d’engloutir et de faire éjaculer à nouveau.
Elle s’interrompit avant qu’il ne réponde trop intensément à ses manipulations. Changeant d’attitude, elle lui demanda quel serait son troisième souhait. D’un mouvement du menton, il indiqua la direction de la chambre à coucher. Elle lui montra le chemin. Mais en arrivant au premier étage, elle sembla se raviser.
Tout n’était donc peut-être pas fortuit dans le déroulement de cette soirée. Quelle importance ? Il fit un brin de toilette et la rejoignit dans le lit où elle s’était allongée en l’attendant, les jambes légèrement écartées, les bras grands ouverts, le regard gourmand.
Il y avait si longtemps qu’il n’était pas resté une nuit entière auprès d’une femme. Saurait-il encore les gestes qui conviennent ? Les élans de tendresse ? Arriverait-il à répondre à ses attentes, à ses audaces de femelle ? Une multitude de pensées contradictoires se bousculaient sous son crâne au moment de s’allonger contre elle.
Posant sa main sur sa queue, elle lui montra à quel point elle appréciait ce qu’il avait à lui offrir.
Elle fut une excellente maîtresse ; il fut un élève prometteur. Particulièrement attentionné. Trop, en fait, tant il prit de temps avant de s’emparer d’elle, la faisant longuement danser sur sa queue plantée dans son ventre.
La montée interminable du plaisir la rendit folle, tout comme la sensation tant attendue du mâle couché sur elle, la serrant contre son torse, murmurant d’incompréhensibles compliments dans son cou pendant qu’il labourait son ventre avec une endurance peu commune. Longuement, il la malmena presque amoureusement.
La vague de plaisir la submergea juste avant qu’il ne la remplisse une nouvelle fois de sa semence. Elle redécouvrit alors avec délice le goût de la peau et l’odeur de la sueur de l’homme en rut, juste avant l’extase.
Le sentir jouir en elle lui procura un bonheur inattendu, une sensation de puissance érotique d’une intensité inconnue.
Elle sut alors qu’elle ne pourrait plus se passer de telles extases. Plus jamais.
(1) https://fr.wikipedia.org/wiki/Agathe_de_Catane