n° 17669 | Fiche technique | 32647 caractères | 32647Temps de lecture estimé : 18 mn | 29/11/16 |
Résumé: « On t'a préparé une surprise... Cécile viendra te chercher... » lui avait dit son amie Catherine. Elle attendait depuis une heure... mais personne ne venait la chercher. | ||||
Critères: ff inconnu fsoumise fdomine soubrette intermast sm -initff -fhomo | ||||
Auteur : Inis Cognomenn (Auteur amateur) Envoi mini-message |
J’attendais depuis une heure au moins. Comme d’habitude, Cécile était en retard. Pourquoi avais-je rendez-vous, avec elle, dans ce bar glauque ? Je l’ignorais. Catherine m’avait appelée, deux jours plus tôt : « On t’a préparé une surprise… Cécile viendra te chercher… » m’avait-elle dit sans dévoiler de quoi il s’agissait.
Perchée sur un tabouret, à l’extrémité du comptoir, j’espérais la voir entrer. Devant moi, le barman s’agitait et les clients défilaient : tantôt un homme costumé en banquier, une hétaïre fardée à outrance, un ouvrier du bâtiment poussiéreux, des étudiants sortant de la fac ou des personnes âgées venant boire un ballon de rouge. Tout un échantillon bigarré de la société allait et venait dans cet établissement vieillot où résonnait un brouhaha permanent et flottait des relents acres de vinasse.
Catherine était une amie depuis vingt ans. Rencontrée à l’époque où j’étais mariée, chez des relations communes, nous avions sympathisé. Nos parcours de vie, semblables sur de nombreux points, nous avaient rapprochées. De temps en temps, nous nous retrouvions pour déjeuner, faire du lèche-vitrine ou papoter chez l’une ou chez l’autre. Parfois, nous restions plusieurs mois sans nous voir ni prendre de nouvelles puis, peut-être pour compenser, nous ne nous quittions plus pendant une semaine. Elle était ma confidente, mon confesseur, comme elle aimait le dire. Nous savions tout l’une de l’autre… enfin presque. Quant à Cécile, je l’avais souvent rencontrée lors de soirées chez Catherine mais, elle, restait un mystère : une sorte de personnage dont l’allure et le discours m’ont fréquemment impressionnée. Cette belle et grande femme brune portait en elle ce don naturel de se situer au-dessus de la mêlée, d’être admirée et enviée sans même avoir besoin d’ouvrir la bouche. Et, quand elle disait quelque chose, tout le monde l’écoutait. Qui était-elle vraiment ?… Que faisait-elle ?… D’où venait-elle ?… Je n’en savais rien et Catherine – une de ses proches – restait évasive quand je lui posais des questions.
Seize heures venaient de sonner à l’église voisine. Oh, bien entendu, je pouvais partir et rentrer chez moi. Cependant la curiosité dominait largement mon agacement. J’avais l’intuition de devoir prendre mon mal en patience et de faire confiance au destin. Pour une fois, il se passait quelque chose d’inattendu dans ma vie !… Des amies voulaient me faire une surprise !… Eh bien, je serais bien bête de dédaigner cette marque d’attention.
« Bizarre !… » pensais-je, déconcertée par ce dénouement imprévu. Néanmoins, contente de quitter le bar, je réglais mes consommations et suivais cet homme. Après tout, il venait de la part de Cécile… Peut-être était-ce le coup d’envoi de « ma » surprise ?…
Le trajet fut plutôt rapide. À cette heure, la circulation sur les quais était fluide puis, sur l’autoroute, « mon » chauffeur, peu respectueux des limitations de vitesse, m’amenait à destination en moins d’une heure.
Je sortis du véhicule et appuyai sur la sonnette. Dans l’interphone, une voix cristalline me répondit : « Je vous ouvre… » Les battants du portail s’écartèrent lentement et je découvris un espace de verdure au fond duquel se dressait une jolie bâtisse en meulière comportant trois étages et dotée d’un large perron comme c’était l’usage à la fin du 19ème siècle. Je parcourus la centaine de mètres me séparant de cette habitation et, à peine avais-je grimpé deux marches, la massive porte d’entrée s’ouvrait et une jeune soubrette, souriante, me recevait.
Son ton et son attitude étaient particulièrement révérencieux, presque obséquieux. Que de précautions à mon égard !… Pourquoi tant d’honneur ?…
Décidément, rien ne se passait comme je l’imaginais !… D’abord, cette interminable attente dans le bistrot, ensuite cet improbable taxi et, pour finir – si toutefois c’était fini –, l’absence de Cécile. Quel serait le prochain imprévu ?… J’emboitai le pas de mon hôtesse qui me conduisit dans un superbe et vaste salon où elle m’invita à m’asseoir sur une bergère. Cette maison sentait le luxe et le raffinement ; il y régnait une atmosphère à la fois paisible et mystique en parfait accord avec sa propriétaire : une sorte de temple dédié à une énigmatique déesse.
Inès, ma jeune hôtesse, s’était assise sur un fauteuil, en face de moi. Elle me proposa un rafraîchissement, j’acceptai et l’observai du coin de l’œil lors de ce court aller-et-venue. Je n’y avais pas prêté attention en arrivant mais la tenue vestimentaire d’Inès n’était pas tout à fait conforme à ce que porte communément une femme de chambre ou une bonne. Quelques détails insolites m’interpellaient : d’une part, ces curieux accessoires en cuir ornant son cou et ses poignets ; d’autre part, cette mini-jupe – plutôt cette micro-jupe – fort indécente à peine masquée par un tablier blanc… et puis, ce chemisier dont l’opalescence laissait deviner une poitrine nue, fière et menue. Comment avais-je pu ne pas m’en rendre compte au premier regard ?… « Tu dois être aveugle !… » me répondrait Catherine, fréquemment atterrée par mon côté tête-en-l’air. C’était surprenant et je m’interrogeais au sujet de cet accoutrement si aguichant : « Où étais-je tombée ?… »
La tournure des événements me déplaisait. Je me sentais manipulée et déconsidérée. J’étais profondément vexée. Cette accumulation d’imprévus, cet accueil délirant et le secret entourant ma soi-disant surprise avaient un parfum de canular et, pourquoi pas, de guet-apens. Pourquoi tout ce cirque ? Voulait-on se moquer de moi ?… J’eus envie de fuir.
Je la dévisageai, bouche bée, effarée par ces épouvantables perspectives. Puis, regardant attentivement son collier, ses bracelets de cuir et son habillement, tout fut soudainement clair dans mon esprit. Enfin, je comprenais à qui j’avais affaire !… C’était évident !… Cette jeune femme arborait les attributs consacrés d’une soumise !… C’était probablement l’esclave consentante de Cécile… et, finalement, cette révélation ne m’étonnait pas. C’était évident ! L’accoutrement d’Inès, l’attitude dominatrice, autoritaire et distante de Cécile semblaient le démontrer. Mes connaissances sur l’univers sado-maso étaient succinctes – j’avais lu quelques romans – mais largement suffisantes pour m’éclairer. Me voyant confrontée à cette possibilité, tout d’un coup, je me sentis fébrile, mal à l’aise et une étrange bouffée de chaleur m’enveloppa.
Elle ne répondit pas mais je lisais dans son regard : « Pourquoi me faites-vous ça ? » Je me posais également la question !… Ses confidences bousculaient mes idées reçues et j’avais mauvaise conscience d’avoir profité de ma position pour la faire parler. Je me sentais d’autant plus coupable que j’y avais pris un certain plaisir.
Cette réflexion me fit froid dans le dos. Je réalisais alors l’âpreté de mes propos et ma totale absence de compassion à l’égard de cette jeune femme. Emportée par la colère et imprégnée de cette atmosphère licencieuse, machinalement, je m’étais approprié les manières de cet univers nébuleux. Oui, j’étais troublée !… Je m’en défendais mais ne pouvais le nier. Des images de nudité et de fouets avaient traversé mon esprit… et engendré des frissons équivoques. Et puis il y avait « elle » : diaboliquement suggestive !…
À ce moment-là, notre ahurissante conversation fut – à mon grand soulagement – interrompue par la sonnerie du téléphone. C’était Catherine.
Et elle coupait brusquement la communication. J’étais abasourdie et, j’en étais certaine, rouge comme un coquelicot. Oui, cette discussion avec Catherine avait eu lieu… Oui, je lui avais révélé mes désirs et même certains de mes fantasmes… Oui, j’étais lasse de ces nuits d’amour sans réel plaisir… Mais était-ce une raison suffisante pour imaginer un tel substitut ?… J’étais déstabilisée car, en y réfléchissant bien, je n’étais pas sûre de pouvoir apporter une réponse définitive à cette question. En moi, se livrait une lutte sans merci entre mes préjugés, mes principes et mon appétit de sexe. Car là était bien mon dilemme : j’étais en manque d’émotions fortes depuis trop longtemps… et cette « surprise » était incontestablement une opportunité. La phrase de Catherine résonnait dans mon cerveau : « Prépare-toi à gravir les sommets du plaisir ! » et je me sentais attirée comme un aimant.
Inès, en face de moi, m’observait. Son regard semblait de dire : « Alors ?… » Elle s’était assise sur ses talons, à même le sol, agenouillée, les mains jointes posées sur ses genoux et donnait l’impression de m’adresser une prière. Quelle incroyable vision !… Cette soumise – dont la beauté retentissait – était-elle un avant-goût de « ma » surprise ? Je me surprenais à l’espérer… et même à dévorer des yeux la douce transparence de son chemisier : j’étais captivée par la beauté de ses seins arrogants…
Évidemment, elle s’en aperçut aussitôt et, en esclave voulant exaucer les vœux de sa maîtresse, suggéra :
Quelle question !… J’aurais voulu lui crier « oui ! » mais une voix lugubre et moralisatrice me l’interdisait. Cependant, j’étais incapable de lui dire « non », habitée par un violent désir dont les parties les plus intimes de mon corps commençaient à en témoigner.
J’étais choquée !… Non pas parce qu’elle osait m’impliquer dans son délire sexuel mais parce que cette fille – cette esclave ! – s’était autorisée une familiarité en m’appelant « Anna » au lieu de « Madame » !… Venant d’une autre personne, je ne m’en serais pas offusquée mais, de sa part, je considérais cet écart comme inadmissible. Pour qui se prenait-elle ?… Réalisant que j’entrais à grand pas dans son jeu, je gardais pour moi cette pensée belliqueuse et répliquais rudement, du tac au tac :
Elle me provoquait. C’était manifeste : son ton était malicieux, son regard, effronté et ses gestes, lascifs. Elle m’avait parfaitement évaluée et me savait vulnérable. Elle en profitait allègrement.
J’étais bluffée par son aplomb et son flegme. Comme je ne répondais pas à sa proposition, elle se leva et d’un tour de main, en une poignée de secondes, elle se débarrassa de tous ses vêtements. Vêtue de ses simples attributs de cuir, elle vint se positionner à mes pieds, à quatre pattes. Je l’avais regardée faire, sans protester, sidérée.
J’étais sans voix, anéantie, les yeux rivés sur ce corps magnifique. J’étais envoûtée à la vue de cette peau uniformément bronzée et soyeuse, de ce petit cul ferme et aux rondeurs parfaites, de cette jolie poitrine aux tétons érigés… Le désir m’assaillait lentement comme la mer couvrant inexorablement la plage à marée montante. J’avais peur… mais j’ignorais de quoi… de moi ? Ou d’elle ? Mon corps vibrait, mes sens étaient exacerbés, je perdais la tête : mes seins étaient gonflés et durs, j’imaginais mon sexe dégoulinant et le sang battre dans mon antre… C’était terrifiant et bigrement délicieux.
Et elle en rajoutait !… Quel supplice !… Oh ! Oui !… Je mourais d’envie de lui faire payer son audace et mon incommensurable faiblesse. Elle méritait d’être châtiée… Mes mains claquant ses fesses, malmenant ses tétons, mes doigts s’insinuant dans sa fente : voilà ce dont je rêvais… mais j’étais tétanisée.
C’en était trop… J’étais au bord du gouffre. Je m’apprêtais à basculer d’un monde à un autre, irrésistible… J’allais passer de l’ombre à la lumière, oublier le goût amer de la morosité pour me repaître des saveurs étourdissantes de l’amour. Rien ne pouvait plus me retenir… Toutes mes barrières étaient tombées : seul mon sexe béant, palpitant, impatient et famélique me commandait. J’étais obnubilée par cette chienne – oui, cette chienne ! – suppliante et obscène.
Quand ma main toucha le corps d’Inès, je fus traversée par une onde de choc puissante et ensorcelante. Mon cœur battait à tout rompre, je tressaillais et tremblais mais il m’était désormais interdit d’hésiter. C’était surréaliste. Jamais je n’avais touché une peau aussi douce !… Je caressais son dos et, la voyant soulever ses fesses, m’invitant à prendre de l’assurance, j’effleurais ses globes affriolants puis, confortée par cet appel, je les pétrissais avidement. Indéniablement, elle y prenait autant de plaisir que moi… et m’encourageait par des : « Oui, comme ça !… », « Oui, allez-y ! », « Hum, plus bas !… ». Et, obsédée par la promesse d’une jouissance salvatrice, je lui obéissais, haletante, excitée comme jamais je ne l’avais été. La rencontre de son sexe et de mes doigts fut un émerveillement. Ils y furent accueillis par un « Oh… Oui !… » soufflé du plus profond d’elle-même. Ses lèvres inondées et brûlantes de désir s’offraient à mes caresses et engloutirent majeur et index avec avidité… ponctuée par des : « Plus fort !… », « Encore ! » et des « Oui !… Oui !… » pantelants. J’allais et venais en elle, attentive à chacun de ses sursauts puis, impatiente de la conduire à l’apothéose de la béatitude, je taquinais son bouton. La réaction fut immédiate et fulgurante. Quand je m’y acharnais un peu plus, je vis son corps se tendre et tressaillir, j’entendis sa respiration se couper et un puissant feulement sourd sortir de sa gorge. Quel spectacle !… Quelle vision féérique !… Elle jouissait bruyamment, longuement et m’offrait le plus beau des triomphes.
Cependant, autant je me réjouissais de voir Inès au comble du bonheur, autant je me sentais frustrée de ne l’avoir pas totalement partagé. J’étais en feu et il me tardait d’être l’objet de furieuses attentions. Je rêvais d’inverser les rôles et devenir la chienne, l’esclave et la soumise dont on peut disposer à souhait… J’étais jalouse d’Inès et prête à subir toutes les humiliations pourvu que l’on me libère de ces insupportables exaspérations lubriques…
Elle avait abandonné la position « à quatre pattes » et s’était assise sur le tapis, juste en face de moi, les jambes croisées, m’offrant la vue indécente de sa chatte luisante. L’éclat de ses yeux avait changé : l’assurance et l’autorité s’étaient substituées à la soumission. Elle m’observa quelques secondes et reprit :
Sa remarque arriva à mon cerveau sens dessus dessous comme un coup de massue. Que disait-elle ?… Au lieu de s’occuper de moi, elle entamait un débriefing !… Et que pouvais-je lui répondre ?… Oui, c’était une première pour moi ! Jamais, auparavant, je n’avais caressé une femme !… Devais-je m’en excuser ?…
Je l’entendais à peine. Ses mots me parvenaient dans le désordre, entrecoupés par le film de mes envies. Comme je ne répondais pas, elle poursuivit :
J’étais au supplice. Cette conversation humiliante contribuait à me déboussoler un peu plus : j’étais anéantie par ces propos vulgaires et excitée par celle qui les prononçait. J’avais espéré inverser les rôles… eh bien, j’étais servie !… Je me sentais dégouliner, ma culotte était trempée et, j’en étais sûre, ma jupe devait l’être aussi. Je continuais à me taire.
Dans un état second, j’obéissais et elle se dressa devant moi, dans sa sublime et envoûtante nudité. Me prenant par la main, elle m’entraîna au milieu de la pièce et, là, je subis une déroutante inspection. Silencieusement, lentement, elle tourna autour de moi deux ou trois fois puis, avec des gestes nonchalants, entreprit de me déshabiller. Le frôlement de ses mains sur mon corps fut une véritable torture : à ces simples et furtifs contacts, je me suis sentie au bord de l’orgasme.
Je tenais à peine sur mes jambes. C’était horrible et divin à la fois. Je sentais le plaisir monter irrémédiablement en moi et d’une force inédite. J’étais malmenée, outragée, méprisée et j’en raffolais.
Je lui obéis et j’en étais immédiatement récompensée : elle glissa sa main entre mes cuisses et ses doigts me pénétrèrent énergiquement, déclenchant quasi-immédiatement un orgasme phénoménal et tonitruant qui me fit perdre connaissance.
Quand j’émergeai de cette délicieuse agonie, j’étais allongée sur le sol, blottie dans les bras de mon amante. Elle me regardait d’un air bienveillant et amusé.
Quand, une heure plus tard, Catherine et Cécile arrivèrent, presque toutes les traces de cette merveilleuse aventure avaient disparu. Nous avions pris une longue douche et nous étions rhabillées afin d’être présentables – excepté ma culotte, immettable, que j’avais dû cacher au fond de mon sac à main. Néanmoins, les sourires et les regards sous-entendus de mes amies m’indiquèrent qu’elles savaient… C’était normal, elles en étaient les initiatrices !… Ma réaction m’étonna : je n’en éprouvais aucune gêne et, si j’avais su comment l’exprimer dignement, je les aurais remerciées chaleureusement.
Vers 21 heures 30, les invités firent leur entrée. Le dîner se déroula tout à fait normalement, dans une ambiance joyeuse et je fus surprise de constater que la soirée s’acheva sans qu’il fût question de soumission ou de domination. À minuit, chacun repartait comme il était venu. Seul un clin d’œil complice d’Inès me rappela qu’un événement inoubliable avait ponctué cette journée.
Je repartis avec Catherine. Le trajet fut plutôt silencieux et elle se garda bien de me poser des questions. Arrivée devant chez moi, elle se contenta de me donner un papier sur lequel était griffonné : « Inès D., 21 rue des Jardins Fleuris, Parisy-sur-Cours, 06.22…… »
À peine étais-je arrivée, je composai ce numéro…