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n° 17677Fiche technique58431 caractères58431
Temps de lecture estimé : 32 mn
05/12/16
Résumé:  De l'imprévu, rien que de l'imprévu !
Critères:  fff hotel caférestau toilettes fdomine noculotte fmast intermast cunnilingu jeu init -fhomo -mastf
Auteur : InisCognomenn            Envoi mini-message
L'invitation

Quand Jeanne entend frapper à sa porte, elle sursaute et se demande qui cela peut être. Missionnée, au dernier moment, pour remplacer un collègue souffrant, elle est arrivée le matin-même dans la région parisienne pour réaliser un audit chez un client. Son travail nécessitant de revenir le lendemain, en fin d’après-midi, elle a trouvé un hôtel et une chambre où passer la nuit.



Lorsque le mystérieux visiteur cogne trois coups à la porte, elle vient juste d’appeler son époux pour prendre de ses nouvelles, lui raconter sa journée, lui faire un bisou et lui souhaiter une bonne nuit. Bref, la routine, dans la mesure où elle est fréquemment en déplacement.


Intriguée, elle entrouvre la porte et est surprise en découvrant deux employées croisées lors d’une réunion à laquelle elle a participé au cours de la journée.



Une invitation ?… Il ne manquait plus que ça !… Spontanément, elle a plutôt envie de refuser. Cependant, malgré la fatigue accumulée après un lever très matinal, un long voyage en train et une journée consacrée à de multiples et ardues discussions, elle voit là l’opportunité de ne pas dîner seule et de passer une soirée agréable. Finalement, elle leur répond :



Ses visiteuses parties, elle entreprend le rangement de ses affaires, prend une longue douche, se fait une beauté, se glisse dans une légère robe d’été et s’allonge sur le lit pour regarder la télé en attendant l’heure convenue.


Les deux personnes avec qui elle a rendez-vous sont des assistantes commerciales de concessionnaires du sud-ouest. Elles sont venues dans « le grand nord », comme elles l’ont dit, pour assister à la présentation de nouveaux produits destinés à la métallurgie et le plan d’action défini par leur direction marketing. Manifestement, se souvient Jeanne, à voir leur attitude nonchalante et leur expression incrédule lors de la réunion, elles n’étaient ni passionnées ni convaincues par le discours débité par l’orateur.


L’une des deux, la plus âgée semble-t-il, la quarantaine resplendissante, est une grande blonde longiligne plutôt sophistiquée comme en témoignent sa tenue vestimentaire, sa coiffure et son comportement maniéré. L’autre, la trentaine, semble plus spontanée et naturelle. C’est une jolie rousse aux cheveux mi-longs encadrant un visage d’ange percé de deux magnifiques grands yeux bleus très clairs ne pouvant passer inaperçus. Jeanne, l’espace d’un instant, a croisé ce regard à la fois énergique et énigmatique, remarquant l’étincelle d’un esprit malicieux et polisson. Et pour compléter le tableau, cette jeune femme affiche un sourire à la fois angélique et ravageur, susceptible d’ensorceler ceux à qui il est adressé.


Aussi, regardant la télé d’un œil distrait, elle songe à ces personnages avec qui elle a rendez-vous. Par leur allure, elles l’ont impressionnée et, sans éprouver de l’amertume ou de la jalousie, elle regrette d’être autant supplantée pour le charme et la beauté. En effet, impitoyable vis-à-vis d’elle-même, en comparaison avec ces femmes, elle se juge quelconque et se désespère d’avoir largement franchi le cap des quarante ans, lequel a – selon elle – laissé des traces indélébiles sur son aspect physique ! Et ceci même si son mari, toujours très attentionné et amoureux, lui répète fréquemment qu’elle gagne en charme et en pouvoir de séduction au fil des années. Réaliste, elle observe, entre autres, ses seins s’affaissant légèrement, ses fesses moins fermes et rondes, sa peau perdant de son élasticité et quelques vilaines ridules apparaissant, sans y être invitées, sur son visage. Bref, un tantinet complexée, elle ne se sent pas une âme et surtout un physique de top model !


L’heure venue, quand elle entre dans la salle du restaurant, les deux jolies convives sont déjà attablées et l’attendent en papotant. Une conversation probablement très drôle car elles rient de bon cœur. Les regardant, elle s’approche de la table ronde où une place libre lui est destinée. À son arrivée, la plus jeune l’accueille chaleureusement et l’invite à s’asseoir.



Tout en s’asseyant, Jeanne songe à cette complicité apparente entre les deux convives et se demande, pour ne pas se sentir « exclue », comment elle va procéder pour s’intégrer… Toujours critique vis-à-vis d’elle-même et plutôt timide, elle ne peut s’empêcher de douter malgré la bonne humeur ambiante ! Finalement, trop fatiguée pour prolonger cette inutile réflexion, elle tait ses appréhensions, s’en remet à la fatalité et se dit :


- Tu as l’occasion de passer une soirée agréable, profites-en !


Après avoir étudié attentivement et commenté le menu, elles commandent et dégustent de grandes salades agrémentées de saumon, de crevettes et de noix de pétoncle accompagnées d’une fameuse bouteille de vin blanc dont le niveau baisse très rapidement ; comme si, frappé d’un sortilège, il s’évaporait ! Aussi, une seconde bouteille remplace rapidement la première. Tout en discutant, en faisant connaissance et en racontant des anecdotes, elles boivent plus qu’elles ne mangent. Le repas se déroule dans un climat très amical et Estelle comme Carole font tout pour que Jeanne se sente à l’aise. Et c’est vrai, l’alcool aidant, elle se sent parfaitement détendue.


Elles viennent à peine de finir leurs salades et de commander des desserts au chocolat quand Carole, l’air espiègle, s’adresse à elle :



Suivant le conseil de Carole, Jeanne tourne donc la tête et découvre, comme on vient de lui indiquer, une jeune trentenaire, assez jolie et dînant seule tout en lisant un livre.



Elle jette un autre coup d’œil.



Intriguée, elle reprend ses investigations, adoptant une attitude plus inquisitrice et observe à nouveau la jeune femme. Tout à coup, quelques secondes plus tard, une révélation à faire rougir lui saute aux yeux : la lectrice, la robe remontée très haut, découvre largement des cuisses suffisamment écartées pour offrir un panorama pittoresque.



Quelques secondes supplémentaires suffisent pour déclencher ce constat outré :



Nul ne sait si ce sont les effets euphoriques du vin blanc, l’esprit de contradiction ou une extravagante vantardise mais Estelle et Jeanne sont stupéfaites quand Carole se lève de table en s’exclamant :



Et elles l’observent, s’éloignant en direction des toilettes, dans sa minijupe en jeans moulant un joli postérieur au galbe parfait prolongé par de fines jambes bronzées. L’une et l’autre ne peuvent s’empêcher d’admirer cette sensuelle silhouette et d’admettre intérieurement son incontestable sex-appeal. Jeanne, sous le charme, s’émeut d’en être troublée et Estelle, vive comme l’éclair, remarquant sa réaction, lui dit sur un ton goguenard :



Légèrement gênée par la spontanéité et la véracité de la question, Jeanne ne peut masquer cette évidence et lui répond franchement :



À cet instant, leur échange est interrompu. Elles voient la porte des toilettes s’ouvrir et Carole apparaître, un sourire provocateur et victorieux sur les lèvres. Son chemisier, dans une demi-transparence, affiche la nudité de son buste : elle a enlevé son soutien-gorge. Ses seins, plutôt menus, et surtout ses aréoles sont tout à fait visibles sous la fine soie écrue. Et, jouant la désinvolture, l’œil provocateur, elle revient prendre sa place à la table en s’exclamant :



Jeanne, éberluée par les excentricités licencieuses de ses nouvelles amies et les dérives croustillantes de ce dîner, écoute silencieusement ces échanges ne sachant quoi en penser, quoi dire et tente de masquer son trouble en plongeant le nez dans son assiette. Quand, soudain, Carole s’adresse à elle :



Déstabilisée, bredouillante et rouge comme une pivoine, elle parvient à répondre :



Fort heureusement, le restaurant se vide et il ne reste plus que deux tables occupées et suffisamment éloignées ; exception faite, bien sûr, de la table de la lectrice exhibitionniste qui, de temps à autre, jette un coup d’œil amusé dans leur direction.



Cette manière magistrale de s’adresser à elle les fait éclater de rire. Jeanne sourit mais son malaise est réel. Notamment quand son regard, irrésistiblement, hors de contrôle, se pose sur les seins de Carole. Sans en comprendre la raison, honteuse et effarée d’éprouver du plaisir à les contempler, elle se reproche d’être captivée par cette vision. Puis, au comble de la confusion, voyant les tétons érigés pointer à travers le chemisier, elle croit avoir perdu la raison. « Que se passe-t-il ? se demande-t-elle. Deviendrais-je folle ? »



Instinctivement, le regard de Jeanne, affolé, croise celui d’Estelle. Dans un premier temps, croyant y lire l’expression d’un refus, elle est soulagée, même si elle doit offrir le champagne à la tablée. Cependant, brusquement, le visage de la rousse s’illumine et, contre toute attente, elle l’entend déclarer :



Jeanne s’apprête à exprimer son désaccord mais Carole, la prenant de vitesse, rétorque :



Estelle répond « oui » immédiatement et ajoute en regardant Jeanne :



Et là, emportée par le délire collectif, à l’inverse de ce que lui dicte une voix intérieure, surmontant miraculeusement ses appréhensions, faisant fi de ses principes, elle s’entend prononcer un « oui », acceptant ainsi la gageure. Cependant, elle redoute la suite, convaincue d’avoir franchi une frontière conduisant vers un univers inconnu, inquiétant mais si singulièrement émoustillant. Chaque minute passant, grisée – au sens propre comme au figuré – elle s’acclimate un peu plus à cette ambiance surréaliste et se laisse pénétrer par une voluptueuse euphorie. Son trouble a subitement évolué et l’objet de son stress se métamorphose peu à peu en une douce fièvre lascive. Insidieusement, un doux parfum libertin l’enveloppe, développant et attisant ses sens.


Après un instant d’hésitation, Carole se lève, oubliant sa nudité voilée, et se dirige d’un pas assuré vers la lectrice. Quand elle lui adresse la parole, celle-ci, peu surprise, l’accueille avec le sourire et l’invite à s’asseoir. Jeanne et Estelle, trop à l’écart pour entendre leur discussion, les observent avec un vif intérêt ; aux comportements et à l’expression des visages des deux femmes, elles déduisent facilement que le contact établi est cordial. Cinq minutes plus tard, Carole leur fait une surprise à laquelle elles ne s’attendaient pas : elle revient à la table accompagnée de la lectrice exhibitionniste.



Interloquées, se sentant prises à leur propre piège, Estelle et Jeanne restent figées dans un silence qui en dit long sur l’amplitude de leur confusion. Carole, fière du bon tour joué à ses amies, se régale de les voir ainsi. Quant à Hélène, malicieuse, elle observe la scène avant d’intervenir sur un ton ironique.



Et Carole d’ajouter, les voyant hésiter :



Jeanne se sent au pied du mur : incontestablement, Carole a raison même si la situation ressemble à une ubuesque parodie de film de série B. Et, Estelle restant muette, elle se dit : - Qu’elle importance, au point où j’en suis !, et prend l’initiative.



Hélène et Estelle ont l’air surprises par ce propos audacieux, lequel est chaleureusement approuvé – et encouragé - par Carole. Son regard, plongé dans celui de Jeanne révèle à quel point elle est heureuse et fière d’être en aussi bonne compagnie ; une sorte d’alliance tacite vient d’être conclue entre elles. Puis, soudainement, l’expression du visage des deux femmes et le reflet de leurs yeux changent, se chargeant d’une évidente émotion. Malgré elle, hors de toute logique, Jeanne est comme aimantée par ce regard et elle réalise l’inimaginable : elle est séduite… elle est attirée par Carole et, stupeur, elle a envie de la toucher, de la serrer dans ses bras, de sentir son parfum et de l’embrasser. Bouleversée par cette incroyable évidence, tout chavire. Elle a l’impression de ne plus rien contrôler et d’être engloutie dans un implacable étourdissant et sensuel tourbillon.


Cet échange silencieux et intense a duré suffisamment pour ne pas passer inaperçu, loin de là. Hélène et Estelle, complices épatées, stupéfaites mais discrètes, s’abstiennent de tout commentaire. Et, comme pour changer de sujet et détendre l’atmosphère, Hélène reprend à nouveau parole :



En chœur, elles répondent :



Toujours en chœur, elles répondent :



Jeanne regarde Estelle, laquelle hausse les épaules et lui fait « oui » résigné de la tête. Sans un mot, particulièrement discrètes et sans manifester un réel enthousiasme, elles se lèvent et se dirigent vers les toilettes. Jeanne entre la première, Estelle la suit sans lui demander son avis et verrouille la porte dernière elles.



Puis, n’ayant pas de réponse de son interlocutrice, elle poursuit sur un ton enjoué :



Jeanne ne répond pas, plongée dans une tourmente dont les tenants et les aboutissants la perturbent.



Jeanne garde le silence ; les idées sens-dessus-dessous, elle ne sait ni ne veut répondre. Tout en relevant sa robe pour ôter sa culotte, elle pense aux propos d’Estelle et, finalement, lui donne raison : il faut dédramatiser et se calmer. Pourtant, c’est plus facile à dire qu’à faire et ce déshabillage dans les toilettes fait encore monter la pression d’un cran. Sans la moindre pudeur, Estelle, face à elle, si près et l’air tellement aguicheur, se livre à un lent strip-tease torride, faisant glisser en même temps son jeans et un minuscule string le long de ses jambes.



Elle est nue, magnifique, provocante, exhibant son corps parfait, son soutien-gorge ayant rejoint le string sur le bord du lavabo.



À l’initiative d’Estelle, en un éclair, la robe, plutôt ample, a glissé aux pieds de Jeanne. Immédiatement, sa culotte l’a rejointe. Pour seul rempart, il lui reste son soutien-gorge. Contre toute attente, elle n’a pas protesté. Dans son regard il n’y a ni gêne ni peur mais, au contraire, l’expression d’une excitation croissante et envahissante. Estelle, s’attendant à des cris et à une résistance, est stupéfaite. Et, encouragée par cette passivité, sur un ton directif, elle lui demande de se retourner – ce qu’elle fait sans rechigner – et dégrafe la dernière pièce de dentelle blanche la couvrant.



Jeanne est incapable de répondre. Elle est honteuse mais son envie de poursuivre ce jeu pervers est le plus fort.



Ce contact est fulgurant mais, aussitôt, la raison s’en mêle et lui fait dire :



Cette réponse soulage Jeanne un instant et l’angoisse juste après. Le nœud, les fourmillements et la chaleur dans son bas-ventre lui révèlent la conséquence ce renoncement : il la prive de ce dont elle a terriblement envie. Attentive et déchaînée, Estelle choisit ce moment pour poser sa main sur la toison de Jeanne et glisser un doigt inquisiteur entre ses lèvres pour, moins d’une minute plus tard, l’abandonner définitivement en lui disant :



Pour Jeanne, une nouvelle étape est franchie. La sensation de cette main, de ce doigt sur son sexe a provoqué une décharge quasi-électrique, comme un début d’orgasme. Elle aurait tant voulu être caressée, se sentir partir et jouir mais, au lieu de cela, faisant fi de ce désir, l’audacieuse Estelle l’a négligée, préférant enfiler son jeans sans même la regarder. Jeanne reste prostrée, frustrée et blessée par ce geste pervers.



Obéissante, Jeanne remonte sa robe quand l’autre ajuste son tee-shirt et, deux minutes plus tard, elles ressortent des toilettes. Sur le court chemin qui mène à la table, Estelle lui glisse dans le creux de l’oreille.



Jeanne n’a pas le temps de répliquer, elles sont déjà arrivées.



Puis, plus solennellement, Carole leur explique :



À nouveau, Estelle a pris la décision et Jeanne est mise devant le fait accompli. Cela l’agace mais, une fois de plus, elle se contente de suivre. Elle ne se reconnaît plus. Elle, si déterminée, réputée pour être autoritaire et rigoureuse dans son travail, se tait, se laissant mener par le bout du nez. Ce changement la stupéfait. Elle, qui n’a jamais trompé son mari, est en train de plonger dans une aventure au parfum lesbien. Et plus la soirée avance, plus elle se soumet volontiers.


Après quelques minutes dans l’ascenseur, ponctué de rires bruyants, elles arrivent à la chambre de Carole. Et, comme elle l’avait dit, un plateau avec deux bouteilles de champagne et quatre flûtes les attend, posé sur le sol, devant la porte.



Leurs propos raisonnent dans la tête déjà bien embrouillée de Jeanne comme autant d’allusions à un jeu pervers dont les parties vont désormais se dérouler dans un espace privé. Elle a conscience d’être au point de non-retour mais, au lieu de se sauver et de se réfugier dans sa chambre, comme elle l’aurait fait la veille, elle conclut en disant :



Et elles pénètrent dans une pièce mesurant 15 m² dont la moitié est occupée par un grand lit couvert d’une parure turquoise et oranger. Première entrée, Estelle s’assoit sur l’unique chaise de la pièce, accolée à une sorte de bureau et Carole, Hélène et Jeanne s’affalent sur le lit puis placent le plateau avec le champagne au milieu. Le déplacement du restaurant à la chambre a, semble-t-il, un peu cassé l’ambiance et Hélène tente promptement de remédier à cela.



Estelle lui rappelle sa promesse d’être sérieuse pour la réunion de travail devant débuter dans quelques heures. Puis elle enchaîne :



Manifestement, Estelle à fait allusion à leur tête-à-tête dans l’intimité des toilettes du restaurant et Jeanne est soulagée de voir l’explication écourtée malgré les sollicitations d’Hélène et Carole. Si le secret avait été révélé, l’humiliation aurait été insupportable.


Estelle commence donc à leur expliquer les règles du « poker spécial » pendant que Carole débouche la première bouteille de champagne et remplit les flûtes. Elles trinquent et portent le liquide frais et pétillant à leurs lèvres.



Entendant cela, Jeanne se sent défavorisée car elle porte peu de choses : sa robe, ses chaussures, son alliance et une chaîne en or.



Plutôt impatientes de commencer à jouer elles répondent « Oui » et se séparent de tout ce qui est au-delà de cinq. L’une sa montre, l’autre un collier…


Assises aux quatre coins du lit la partie démarre. Estelle bat soigneusement les cartes pendant que les autres dégustent une gorgée de champagne et elle en distribue cinq à chacune. Jeanne est plutôt satisfaite, il y a deux as et deux quatre dans son jeu. Carole annonce qu’elle passe. Estelle mise une chaussure, Jeanne aussi et Hélène sa montre. Le suspense est grand, c’est excitant et amusant… Elles changent toutes les trois une seule carte ; cela inquiète Jeanne car, sauf si elles bluffent, cela peut signifier qu’elles ont peut-être un aussi bon jeu. Suspense vite levé car la chance est avec elle : elle récupère un troisième as.



Et c’est aussitôt fait. Jeanne est fière d’avoir gagné avec son full aux as contre des doubles paires. Elle se retrouve à la tête d’un capital d’objets représentant une marge de sécurité confortable. Le tour suivant, elle gagne à nouveau et le suivant également.



Malheureusement, elles suivent scrupuleusement son conseil ! Après quelques coupes de champagne et plusieurs tours, il lui reste seulement son alliance et sa robe. Carole n’est pas mieux lotie et Hélène dispose encore de trois mises avant de se retrouver nue. Seule Estelle, copieusement ivre à force de fêter chaque victoire au champagne, gagne allègrement leurs effets et bijoux. Le tour suivant est fatal pour Carole : elle doit abandonner son chemisier, toujours à Estelle, non sans provoquer quelques gloussements de plaisir autour d’elle. Jeanne a perdu son alliance, quant à Hélène, il lui reste deux choses à miser.



Seulement quelques minutes plus tard, la prédiction de la rousse se vérifie exacte. Jeanne lui cède sa robe, Carole sa jupe et Hélène son corsage. Cela lui semble bizarre, mais Jeanne, prise dans le mouvement, a renoncé à toute pudeur ; au contraire, elle exhibe sa nudité et apprécie celle des autres. Carole nue et Hélène, les seins à l’air, lui inspirent de tendres et inavouables pensées. Elles se regardent d’un air curieux et amusé, scrutant avec convoitise les formes harmonieuses de leurs voisines. Excepté Estelle, toujours vêtue, laquelle les contemple avidement et, pour les narguer, leur déclare sur un ton sulfureux :



À la distribution suivante, le jeu de Jeanne est très mauvais et elle se voit obligée de passer son tour, escomptant y trouver un peu de tranquillité. Cette fois-ci, Hélène gagne. Estelle lui donne un des multiples objets trônant à ses côtés et Carole récupère un gage. Lors de son annonce par Hélène, chacune a une confirmation : le fait de passer ne protège en rien. La gagnante vient d’ordonner à Carole de sucer les tétons de Jeanne ! Pas le temps de protester, Carole est déjà là, l’air réjoui et prête à exécuter l’ordre reçu.



Aussitôt, Jeanne sent les mains de sa complice se poser délicatement sur ses hanches et son visage approcher de sa poitrine ; puis les lèvres s’emparant d’un téton, puis de l’autre et, sur chacun, la langue titillant lentement, langoureusement et avec application déclenchant un enchaînement de sensations délicieuses. Ensuite, malheureusement, plus rien, elle est retournée à sa place !



Estelle, n’ayant rien perdu de cette scène, commente :



Déjà très troublée par les attouchements de Carole, cette intervention, plutôt humiliante, accroît à sa gêne. Elle sent son sexe dégoulinant et se demande s’il n’est pas déjà trop tard. Probablement pour la soutenir, Carole lui demande gentiment lui en ramener une également. Bien obligée, elle se lève donc sous leurs regards lubriques et rejoint la salle de bain. Elle tente d’y reprendre ses esprits, se fait une rapide toilette et revient dans la chambre avec quatre draps de bain.



Les trois tours suivant offrent le réel plaisir de voir Hélène exécuter une danse extrêmement sensuelle, Carole caresser son corps avec volupté au point de se procurer un réel plaisir et Estelle se faire lécher les seins par Hélène. Ces gages sont terriblement excitants et Jeanne a maintenant une envie folle de se caresser, ou mieux encore, de s’abandonner aux caresses de ses partenaires. Elle ne désire plus qu’une chose, se laisser aller, être un objet de plaisir, être saisie d’un orgasme géant. Malheureusement, leur gage réalisé, chacune reprend « sagement » sa place avec probablement les mêmes frustrations et désirs qu’elle.


Elles jouent maintenant depuis plus d’une heure. Il faut arrêter cela ! Elles n’en peuvent plus d’attendre et désirent ardemment passer à autre chose. Jeanne, guidée par ses sens et aussi par sa rancune vis-à-vis d’Estelle, interrompt le jeu et déclare :



Et, comme des chattes en chaleur, au propre comme au figuré, sans plus de concertation, le trio excité se jette littéralement sur sa victime.



Elle n’a pas le temps de finir sa phrase. Sans se consulter le trio vengeur passe à l’action. Carole d’un côté, Hélène de l’autre, la tirent par les jambes vers le milieu du lit. Estelle proteste encore, veut se dégager et se redresser mais Jeanne, vive comme l’éclair, la saisissant fermement par les épaules, la maintient allongée sur le dos. Elle résiste encore, s’arc-boute, proteste et elles doivent s’y reprendre à plusieurs fois avant de parvenir à lui ôter son jeans et son tee-shirt.



Et Jeanne, totalement désinhibée, leur raconte, sans omettre les détails, comment Estelle s’est comportée quand elles étaient aux toilettes pour ôter leur lingerie.



Jeanne jubile. En une soirée, elle est passée de l’état d’épouse fidèle et inhibée à celui de lesbienne dominatrice. Elle n’en revient pas ! Surtout, elle s’étonne d’éprouver une folle excitation en regardant ses voisines nues et Estelle, dont l’angoisse est manifeste.



La question l’étonne. Apparemment, elle n’imaginait pas être consultée et sa physionomie change aussitôt.



Puis, s’adressant à Estelle :



Hélène tenant fermement Estelle par les bras, Carole lui écarte les cuisses pour mieux révéler son sexe offert et ses lèvres luisantes. Jeanne s’approche alors lentement, regarde Estelle droit dans les yeux et, sur un ton masquant mal son excitation, lui dit :



Déjà les doigts de Jeanne caressent la vulve et pénètrent le vagin inondé de la rouquine. Celle-ci réagit à ces attouchements et s’agite sur le lit, poussant de longs soupirs.



Comme Jeanne l’a fait, Hélène caresse le sexe d’Estelle, la fait haleter, gémir puis l’abandonne pour ne pas précipiter les choses. Vient le tour de Carole, provoquant les mêmes effets… Estelle fait presque pitié. Elle ferme les yeux pour mieux apprécier les attouchements et se mord légèrement la lèvre inférieure à chacun des courts assauts de ces doigts furetant furtivement dans son intimité. Elle est à leur merci, les supplie de la faire jouir ; elles le savent et s’en délectent.



Jeanne, menant la danse, est devenue une sorte de bourreau, Carole et Hélène, ses « assistantes ». Ce sentiment de pouvoir l’exalte et lui permet d’exprimer un aspect de sa personnalité enfoui au fond d’elle-même depuis probablement fort longtemps. Elle a envie de soumettre Estelle, de lui faire payer toutes ces frustrations et surtout d’avoir joué d’elle. Elle est décidée à ne rien céder avant de l’entendre supplier encore et d’arriver à un niveau de docilité suffisant. Toutes ces pensées se bousculent dans sa tête. Elle est assoiffée de sexe et il lui est donné l’opportunité d’assouvir ses désirs les plus obscurs. Et plus elle y pense, plus cela l’excite.


Tandis que des doigts s’agitent de plus en plus profondément en Estelle, d’autres caressent ses seins, des langues la lèchent et des bouches la sucent. Elle est agitée de soubresauts et gémit au rythme des caresses, alternant douceur et fermeté. À chaque assaut elle soulève son bassin pour être pénétrée un peu plus profondément et, de concert, le trio relâche la pression, faisant durer le plaisir.


Puis l’envie est trop intense pour résister encore. Carole, la première, impatiente et ivre de désir, se caresse violemment en regardant sa collègue cheminer inexorablement vers un orgasme surpuissant. Hélène, n’ayant plus besoin de tenir Estelle, chevauche maintenant son visage, appuyant son sexe béant sur sa bouche et celle-ci lui lèche goulûment la fente. Quand à Jeanne, tout en masturbant Estelle, elle caresse les seins de Carole avec l’autre main. Elles sont maintenant en pleine orgie lesbienne et la pièce est envahie de gémissements. Toutes sont sur le point d’atteindre l’extase, enfin presque, car personne ne s’occupe réellement de Jeanne.


Un oubli vite réparé quand elle sent une main, celle d’Estelle, se glisser entre ses cuisses et des doigts la pénétrer brusquement, coulisser avec force en elle au point de la faire crier de plaisir presque aussitôt. L’excitation est à son paroxysme ; en peu de temps et en chœur, elles sont submergées par un orgasme si puissant et prolongé qu’il leur fait quasiment perdre conscience. En tout cas, Jeanne, pour la première fois de sa vie, atteint un sommet méconnu et vertigineux dans l’échelle du plaisir.


Il leur faut quelques minutes, ensuite, pour reprendre leurs esprits. Leurs corps enchevêtrés sont encore parcourus de légers soubresauts et se soudent les uns aux autres à la recherche de tendresse. Les lèvres se cherchent et, ainsi, Jeanne échange un premier long et passionné baiser avec Carole. Leurs langues se livrent à une joute exquise leur faisant oublier cette soirée mémorable et le reste du monde.


Jeanne a, maintenant, abandonné son rôle de « maîtresse » pour celui de l’amoureuse éperdue et langoureuse. Elle ressent un bonheur intense et son cœur bat la chamade au gré des caresses de sa partenaire. Hélène et Estelle partagent les mêmes émotions au même moment. Puis c’est le « réveil », le moment de la prise de conscience, le temps des regrets et de la culpabilité. Jeanne se sent comme une enfant ayant fait une énorme bêtise. Dans la même soirée, elle a trompé mon mari, est devenue lesbienne et a découvert sa tendance dominatrice. Quel palmarès !



Discrètement, elles se lèvent, enfilent juste ce qu’il faut pour être décentes au cas où elles rencontreraient quelqu’un et récupèrent tant bien que mal leurs chaussures et bijoux. Avant de quitter la pièce, Jeanne s’approche des deux corps nus enlacés et aux bouches soudées dans une énième embrassade passionné pour déposer un doux baiser sur le front d’Estelle en lui disant à voix basse :



Celle-ci relève alors la tête et avec un immense sourire lui dit :



Et elle dépose également un baiser sur les lèvres d’Hélène avant de rejoindre Carole l’attendant dans le couloir. Celle-ci a l’air de s’impatienter et la regarde arriver en secouant la tête comme pour la réprimander.



Une fois dans la chambre, elles ont très peu parlé. Elles se sont aimées avec tendresse et passion et se sont endormies blotties l’une contre l’autre. Finalement, elles ne sont pas allées à la réunion… Elles avaient bien mieux à faire !


Depuis, Jeanne entretient avec Carole une relation suivie. Un mélange d’amour et d’amitié, un cocktail qui allie tendresse, érotisme et sensualité. Elle vient de temps en temps chez elle et son mari, à qui elle a tout raconté, ne semble pas se plaindre lors des visites de cette nouvelle amie.


Quant à Estelle, Jeanne l’a revue une fois et elles ont pu aller au bout de ce qu’elles avaient commencé dans les toilettes du restaurant. La jolie rousse en a profité pour lui confier qu’elle voyait toujours Hélène et envisageait même d’habiter sous le même toit.