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Temps de lecture estimé : 10 mn
29/12/16
corrigé 06/06/21
Résumé:  Samia s'est résolue à n'être que la maîtresse de Thierry. Mais voici que ce dernier refuse de la voir. Samia contacte la copine de Thierry et ça n'a pas l'effet escompté...
Critères:  ff couleurs extracon dispute nonéro
Auteur : Olivier J.  (J'espère que mes histoires vous plairont...)      

Série : Samia

Chapitre 04 / 06
Chaos

Dans les épisodes précédents :


Soirée érotique au Bonsaï hôtel

La 206 automatique

Une nuit sans sommeil


En apparence, chacun est heureux. À défaut d’amour, Samia peut s’offrir des galipettes avec Thierry comme lors de la « Nuit sans sommeil ». Quant à ce dernier, il se sert de sa maîtresse pour compenser une copine guère portée sur le sexe. Mais ce fragile équilibre va s’effondrer…



____________________________________________




Samia a très envie de passer une autre nuit avec Thierry, chez lui. Tous les soirs, avant de s’endormir, elle repense aux vingt-quatre heures de sexe quasi non-stop… À force, ses doigts seront usés ! Néanmoins, on lui a toujours appris qu’il fallait faire languir les hommes.


Lorsqu’elle le recontacte, c’est trop tard : Stéphanie vit chez lui. Il ne peut plus s’absenter comme cela. La chance lui sourit un week-end. En effet, sa rivale doit aller faire du shopping avec une vieille copine, Sophie. La copine en question a des invitations pour une vente privée à Usines Center et ça tombe le week-end où Marion garde Leo. De quoi laisser quelques heures de battements aux amants.


Thierry prépare un planning millimétré avec un temps pour le sexe, un temps pour le câlin post-coïtal et un temps pour le nettoyage. Le jour J, la future cocue se pomponne. Elle change trois fois de tenue. Au point où Thierry se demande si, elle aussi, elle ne va pas voir un amant ! Plus elle tarde, moins il pourra consacrer du temps à Samia. Plus de temps pour les préliminaires ! Il faudra qu’elle écarte les cuisses dès qu’elle arrivera ! Et bien sûr, pour ne pas que ça ait l’air suspect, il doit surveiller sa préparation de loin. Il est dans les starting-blocks. Il joue avec la clef du Kadjar, car dès qu’elle aura tourné les talons, il foncera au parking.


Avec trente minutes de retard, Stéphanie part enfin. Thierry se frotte les mains. Elle enfile son manteau, jette un coup d’œil à son portable, puis elle repose son manteau. Inquiet, il demande :



Thierry maudit Sophie. La salope ! Quel est le rapport entre la pluie et le shopping ? Elles ne vont pas marcher dehors ! Annuler un rendez-vous pour cause de pluie, c’est bien une excuse de nanas ! Lorsque Stéphanie retourne à la salle de bain pour se démaquiller et se changer. Il envoie un SMS à Samia :


« Laisse tomber. J’annule. Stéphanie ne sort plus. »

« D’accord. »


Il est déçu que ses plans s’effondrent. Il est énervé. Il avait tant envie de Samia… Il tente de garder une expression neutre, vu que Stéphanie ne sait rien du rendez-vous annulé.


Elle réapparaît un mois plus tard :


« Salut. »

« Salut. »

« Ça va ? »

« Ça va et toi ? »

« Ça va. Je veux que tu me baises. Tu es libre ce soir ? »


Elle est toujours aussi directe ! Il pourrait inventer une réunion tardive et lui proposer d’aller au Bonsaï hôtel. Ces derniers temps, il a pas mal de réunions planifiées au dernier moment. Quant à Samia, si elle est suffisamment en chaleur, elle acceptera une partie de jambes en l’air dans une chambre d’hôtel. Mais pour une fois, il a des scrupules. Lorsqu’il avait rencontré Stéphanie, il s’était promis de ne plus avoir de maîtresse. Comme dans les dessins animés, Thierry a l’impression qu’il a un ange et un démon au-dessus de chaque épaule. L’ange lui conseille de rester fidèle. Le démon l’incite à la luxure. Voyant qu’il traîne, Samia envoie un autre SMS :


« Tu pourras m’enculer. »


Ce dernier mot a toujours l’effet d’une bombe dans le cerveau de son amant. Il aime tellement ses fesses… Mais cette fois, il est décidé :


« Non, je n’ai plus envie. »

« Tu es sûr ? Je ne t’attire plus ? Mon cul ne t’attire plus ? »

« Je ne veux plus faire ça à Stéphanie. Désolé. »

« Tu as fait une connerie et tu vas le payer cher ! »


Il sait que lorsqu’elle est en colère, Samia est une vraie furie. Les menaces sont sérieuses. Que va-t-elle faire ?


Pendant des jours, Samia ressasse son ressentiment. Elle veut se venger. Elle est vexée qu’il la lâche. Le vent qui vient emporte Thierry ! Pour qui la prend-elle ? Déjà, il pense que la fois précédente, il s’était moqué d’elle. Il ne pouvait pas trouver un prétexte pour la voir malgré tout ? Et pourquoi sa copine a annulé au dernier moment ? C’était très suspect. Cela fait deux fois qu’il lui jette de l’eau… Thierry est quand même son amant préféré. Elle n’ose pas s’avouer qu’elle est amoureuse de lui et donc jalouse de sa nouvelle compagne. Il ne veut plus la voir pour Stéphanie. Il s’est acheté une conduite. Mais cette Stéphanie, sait-elle ce qu’ils ont fait ensemble ? Non ? Il serait peut-être temps de l’informer ! Thierry l’a blessée, alors elle va lui faire du mal. Elle possède une arme nucléaire qui va pulvériser leur couple et peut-être même qu’il reviendra vers elle…


Elle cherche les coordonnés de Stéphanie. C’est presque trop facile ! Sur la plupart des photos Facebook de Thierry, elle est taguée. Elle regarde chaque album, non sans être jalouse. « Thierry et Stéphanie à Punta Cana. » « Thierry et Stéphanie à Prague. » « Le Noël de Thierry, Stéphanie et Léo… » Que d’albums ! Que de souvenirs ensemble ! Dire que Thierry et elle n’ont jamais été nulle part. Quel mufle !


Au fil des photos, son opinion sur Stéphanie change. Elle la voyait vieille et ridée. Elle est finalement assez mignonne. Une fille châtain à la peau assez pâle. Elle est plus grande et a moins de ventre qu’elle, mais l’Algérienne possède de plus belles jambes. Et ses goûts vestimentaires sont plutôt tartes : jeans, shorts, tee-shirts… Elle doit sûrement porter des gros sous-vêtements en coton. À ses yeux, Stéphanie est une fille bien. Et dire qu’elle va sans doute briser son couple… Elle a une pointe de culpabilité, tandis qu’elle envoie une demande de contact. Elle surveille son Facebook pour voir si l’autre répond. Le lendemain soir, elle accepte la demande de contact. Le cœur de Samia bat la chamade. C’est le moment de se lancer.


« Bonsoir. »

« Bonsoir. »

« Ça va ? »

« Oui. On se connaît ? »

« Non, mais tu vas me haïr. »

« Pourquoi ? »

« Je suis la maîtresse de ton mec. »

« C’est une blague ? Tu n’es pas drôle ! »


Pour prouver ses dires, Samia dit tout ce qu’elle sait sur Thierry : la ville où il habite, l’entreprise où il travaille. Samia raconte le Bonsaï hôtel, la 206 et la nuit chez lui, autant de fois où ils ont fait l’amour alors qu’il fréquentait déjà Stéphanie.


La cocue passe par tous les sentiments. Au début, Stéphanie croit à un canular. Ensuite, elle a du mal à y croire. Ce Thierry qu’elle décrit, ce n’est pas celui qu’elle connaît. Celui qui revient parfois du bureau avec un bouquet de fleurs et qui lui avait dit « je t’aime » devant un coucher de soleil. Peut-être que cette inconnue parle d’un homonyme. Mais non, il y a trop de détails qui correspondent. C’est lui. Et il l’a trompée. Et pas qu’une fois… C’est donc ça, l’explication de la bouteille de shampooing vide retrouvée dans la salle de bain…


Elle veut les tuer tous les deux, Samia et lui. Elle est hors d’elle. Elle voudrait détruire ce qu’il a de plus cher : un poster dédicacé de Zinedine Zidane, conservé pieusement sous verre. Ou bien s’acharner sur sa voiture, comme le font les filles trompées sur internet. Elle pourrait aussi le poursuivre avec un grand sécateur… Elle voudrait s’enfuir et vivre toute seule au fin fond de la forêt, avec un gros pot de glace.


Pour autant, elle a mille questions a posé à Samia. Pourquoi ? Quand ? Comment ? Pendant ce temps, la belle Algérienne se sent libérée. Elle veut cracher son venin sur cet ex-amant haï. Toutes les fois où il l’a abandonnée, seule, après avoir vidé ses couilles en elle. Toutes ces années à se servir d’elle… Le « on va continuer à se voir, mais juste pour le cul, d’accord ? » Subir l’arrivée de Marion, leur mariage… Quand il était venu la baiser juste après avoir déposé sa femme à l’hôpital. Puis le divorce et les faux-espoirs. Et maintenant, cette autre femme… Elle sait déjà que cette nuit, elle dormira très bien. Stéphanie quitte la conversation d’un simple ciao.


Stéphanie, elle, passe une mauvaise soirée. Thierry a reconnu les faits. Sa seule défense, c’est que c’est du passé. Stéphanie dort à peine. Elle veut tout de même remercier Samia de lui avoir ouvert les yeux. Elle se reconnecte le lendemain, mais c’est Samia – qui guettait sa venue – qui lui envoie tout de suite un message.


« Salut. »

« Salut. »

« Ça va ? »

« Non. Cassée. »

« Il a dit quoi ? »

« Il a dit que c’était vrai, toi et lui. Il m’a menti tout ce temps. »

« Le mufle ! Tu vas faire quoi ? »

« Je ne sais pas. Je l’aime quand même. Je veux te dire merci. Sans toi, je n’aurais jamais rien su. »

« T’inquiète. Solidarité féminine ! »

« Tu sais, il y a tellement de questions que je voudrais te poser… »

« Tu veux qu’on parle ensemble, en vrai ? »

« Comment ? »

« On pourrait boire un verre. Dimanche, je ne travaille pas. »

« D’accord. »


Stéphanie se sent complètement perdue. Elle ne sait pas pourquoi elle veut voir la maîtresse de son mari. A priori, Samia est trop vulgaire pour elle. Sur toutes les photos, elle est trop maquillée et trop peu vêtue. En plus, elle « like » des sites de potins et d’horoscope. Pourtant, elle a envie de lui parler. Il est vrai qu’elle a grandi à Rennes et qu’elle n’a pas beaucoup d’amis à Paris. Et sûrement pas des amis assez intimes pour pouvoir leur confier que son copain l’a trompée. Cette Samia a l’air gentille et elles sont dans la même galère : ça rapproche.


Le jour J, elle se surprend à être impatiente. Elle a hâte de voir cette Samia. Est-ce qu’en vrai, elle est mignonne ? Ça lui ficherait mal qu’il la trompe avec un thon ! Ça doit être une femme très forte. À sa place, Stéphanie n’aurait pas osé contacter la copine de son amant. Elle porte un jean et un gros pull en laine. Elle se maquille au minimum. Elle a envie d’être transparente ; comme si les autres pouvaient voir qu’elle est cocue. Samia lui a donné rendez-vous à 15 h dans un café, dans un centre commercial près de chez elle. Stéphanie arrive avec quinze minutes de retard. Elle la reconnaît d’après les photos sur Facebook. Elle porte une robe noire, très moulante (celle qu’elle avait lorsqu’elle a dormi chez Thierry.) Elle a l’air décontractée et fière, alors que Stéphanie voudrait se cacher dans un trou de souris ! Elle lui fait de grands signes :



Elles se serrent la main. Après tout, elles sont deux inconnues. Elles parlent d’emblée de Thierry. Ou plutôt, Samia parle d’emblée de Thierry. Elle le décrit en termes orduriers. Elle souhaite vider son sac et les mots sortent comme ils peuvent. Alors que Stéphanie est plus timide. Elle n’ose même pas dire « tromper » en public. Elle n’ose pas trop le condamner, non plus.


L’Algérienne comprend vite que Stéphanie ne lâchera pas son homme, même s’il est infidèle. Tant pis. Son portable, posé sur la table, vibre à plusieurs reprises. Samia explique que c’est Tony, un mec qu’elle a rencontré la semaine dernière sur internet. Elle pense qu’il est Portugais ou Espagnol. Sans aucune pudeur, elle raconte qu’ils ont fait l’amour dans les toilettes du cinéma où ils s’étaient donné rendez-vous. Puis trois jours plus tard, elle l’a sucé dans un parking souterrain. Stéphanie est choquée d’entendre des détails aussi intimes.


Puis elle revient sur Thierry, détaillant bien chaque rencontre. Tandis qu’elles se parlent, elles sont toutes les deux troublées. Stéphanie est subjuguée par cette femme libre qui a visiblement de nombreux amants. Elle ne veut pas de mari, ni avoir des enfants. Elle n’a besoin des hommes que pour jouir. Stéphanie, elle, n’a connu qu’une poignée d’hommes depuis l’adolescence. Elle a toujours craint d’être seule, quitte à rester avec un copain qu’elle n’aimait plus. Et puis, il y a cette sensualité orientale, sa peau caramel, ses cheveux noirs complètement fous, ses grands yeux noirs, cette bouche pulpeuse et cette tenue provocante… Au moins, elle reconnaît que Thierry a bon goût !


Samia, elle, admire cette femme volontaire. Elle modèle sa vie professionnelle et personnelle au gré de ses envies. Elle travaille dans un bureau et elle a des responsabilités. Samia avait traversé la Méditerranée en espérant faire une thèse, se trouver un mari et envoyer régulièrement de l’argent au bled. Quinze ans plus tard, elle est vendeuse dans une boutique de souvenirs, elle habite un studio seule et cela fait des mois qu’elle n’a pas ouvert un livre…


Avec ses petites lunettes, son tailleur abricot et ses bijoux discrets, elle a de la classe. De par les reliefs du chemisier, on devine qu’elle a une poitrine généreuse. Samia se demande si ses seins sont aussi sensibles que les siens et si, comme ses cheveux, ses poils pubiens sont châtains. Elle a une vision fugitive du sexe de Stéphanie et ses joues deviennent rouges. Elle en bafouille. Son téléphone vibre encore : c’est encore Tony ; il a vraiment l’air en manque.


Stéphanie lui pose des questions sur son métier, sur son appartement, sur sa vie. D’abord par convenance, puis parce qu’elle a envie de tout savoir d’elle. Samia lui répond franchement, comme si elles étaient deux vieilles amies. Stéphanie découvre que son interlocutrice est moins vulgaire qu’elle le pensait. Quant à Samia, elle trouve la Bretonne moins nunuche qu’elle ne l’imaginait. Quel dommage qu’elles se rencontrent dans ces circonstances…


Au moment de se dire au revoir, elles s’autorisent à se faire la bise. Elles sont un peu maladroites et leurs lèvres se touchent. Elles ont un mouvement de recul. Elles tentent l’autre joue et de nouveau, leurs lèvres se touchent. Et si ce n’était pas une maladresse ? La troisième fois, Stéphanie vise franchement les lèvres de sa partenaire. Pendant quelques secondes, elles restent ainsi, s’embrassant du bout des lèvres, les yeux clos. Le temps semble suspendu. Lorsqu’elles s’arrêtent, elles trouvent toutes les deux que c’était trop court.


Cette fois, c’est Stéphanie qui est cramoisie. Elle part en courant. Que lui a-t-elle pris ? Pourquoi a-t-elle eu envie d’embrasser une autre femme ? Elle est si stressée qu’elle manque une marche dans l’escalier du métro et manque de tomber. Samia, elle, s’est rassise, comme si on lui avait coupé les jambes…