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Temps de lecture estimé : 44 mn
12/01/17
Résumé:  Ma voisine de train est des plus jolies et ne fait pas attention au fait que j'écris un récit à son propos. Elle finit néanmoins par me surprendre.
Critères:  fh inconnu bus train douche intermast fellation cunnilingu anulingus pénétratio fdanus fsodo hdanus attache journal mélo -occasion
Auteur : Filo            Envoi mini-message

Collection : Les femmes de ma vie
Une charmante compagne de voyage



Dehors, il fait nuit et le paysage qui défile derrière les vitres est une succession d’obscurité et de lumière. En temps normal, je me plongerais dans la contemplation de ce ballet et je tenterais d’imaginer la vie dans ces maisons aux fenêtres allumées ou de deviner ce à quoi peuvent penser les conducteurs de ces voitures dont les phares déchirent la nuit. Pas cette fois-ci. Cette fois-ci, je n’en ai absolument rien à cirer !


Je suis dans le train entre Paris et Angers et j’ai la chance d’avoir à mes côtés une très jolie jeune femme. C’est très rare et cela me change agréablement du cadre de province ou de la personne âgée en maraude. Celle dont je vous parle est juste à ma gauche à l’instant même où j’écris ces lignes. Elle est actuellement en train d’utiliser son Smartphone, qu’elle n’a d’ailleurs pas lâché depuis sa montée il y a quinze minutes. Elle ne fait donc absolument pas attention au fait que j’écrive ces mots la concernant. Je ne me cache pourtant pas. Certes la luminosité de l’écran est faible mais un rapide coup d’œil permettrait de lire sans aucune difficulté ce que j’écris. Pour ma part, je ne me permets pas de lire ce qu’elle écrit mais peut-être n’a-t-elle pas autant de scrupules…


Comment réagirait-elle ? Un scandale ? Elle aurait parfaitement le droit et même beaucoup de raisons de la faire. C’est vrai que c’est assez flippant, non ? Et puis à qui j’écris ça, d’abord ? Elle me prendrait sûrement pour un taré. Et pourtant, non, je ne le suis pas. En ce moment même, mon sang cogne dans mes oreilles. J’ai à la fois la peur et l’espoir de me faire découvrir. Tout dépendrait de sa réaction, en réalité. Je souhaiterais qu’elle fasse semblant de ne rien voir tout en ne ratant pas un mot de ce que j’écris. Laisser planer le doute. Du frisson, des sensations, c’est ça tout l’intérêt.


Si cette situation vous gêne et que vous voulez y mettre fin, déplacez votre bouteille de l’autre côté de votre tablette.


À partir de maintenant, elle peut le faire à n’importe quel moment. Peut-être qu’elle ne lira jamais tout ça. Je tente le coup et j’augmente la luminosité. Encore quelques lignes et la page aura trop défilé pour que le début de ce texte reste visible.


J’ai dit plus tôt qu’elle était très jolie. J’ai croisé son regard quelques secondes à peine et elle m’a fait immédiatement cette impression. J’aimerais mieux l’observer mais je me dois de le faire à la dérobée pour ne pas donner l’impression de la dévisager. Elle ferme régulièrement les yeux pour s’assoupir mais je ne prends pas le risque pour le moment.


Ça y est, la première ligne est cachée. J’enlève la règle de Word et c’est bon. Dommage que j’aie gaspillé l’espace gagné en écrivant ça mais j’ai décidé de tout décrire en temps réel. Je masque le ruban des outils, ce qui libère plus de place mais pas suffisamment. Allez, changement d’éditeur de texte, soyons fous. Wow ! Plein de place ! Bien, je continue sa description.


Elle porte un jean bleu clair avec une jolie broderie de triangles presque blancs sur la couture extérieure. Elle est également vêtue d’un manteau pourpre assez épais, qui ne devrait pas tarder à lui donner trop chaud, et a des boucles d’oreilles de couleur or, assez volumineuses et à caractère exotique. Aïe aïe aïe ! Tant qu’on est dans les bijoux, elle porte une fine bague à l’annulaire gauche. Par esthétisme ou plus probablement par engagement ? Elle paraît pourtant jeune. Risquons de se planter quitte à être offensant : je dirais 26 ans. Si elle a plus que 28, c’est qu’elle fait vraiment très jeune. Elle est blonde assez foncé, les cheveux ramenés en chignon au-dessus de sa tête, à l’arrière du crâne. Je ne peux pas en dire tellement plus, elle me tourne presque le dos. Je suis pourtant sûr qu’elle n’a rien lu. Et la bouteille n’a pas bougé. Il est 22 heures, il fait nuit dehors et je vais essayer de profiter de l’effet miroir des fenêtres. Ce n’est pas discret mais bon. Pour tout dire, elle est assez ronde mais c’est exactement mon type de femmes. Là, je ne vais pas m’aventurer à donner un poids, cela manquerait franchement d’élégance.


Son regard s’est posé sur le billet de train juste à côté de mon ordinateur portable. J’ai baissé immédiatement la luminosité. Froussard que je suis.


Elle a un visage agréable à regarder. Je dis ça plus de mémoire qu’autre chose car je n’ose pas me tourner vers elle. Elle a l’air très fatiguée. Elle vient peut-être de loin. Je devrais peut être la laisser tranquille car, d’une certaine manière, je la harcèle à son insu. Les hommes n’arrêtent pas de la regarder, de lui sourire. L’un d’entre eux vient même de prétexter un cahot du train pour engager quelques mots et en plaisanter avec elle.


Ne pouvant la décrire mieux pour le moment, je le fais pour moi : la fenêtre me renvoie une image de moi-même assez horrible mais c’est une fenêtre de TGV produisant un fort dédoublement. En vrai, je suis d’un blond plus foncé qu’elle, les yeux bleus-gris, un nez pas très discret dirons-nous, une barbe un peu trop longue qui me donne un air sévère au premier abord. Les Algériens (j’étais à Alger il y a encore quelques heures) me disent souvent que je ressemble à un Kabyle bien que mes origines soient exclusivement européennes. Cette impression de fermeté disparaît pourtant dès que je souris. Il faut juste me faire sourire ! Et on voit alors une pub vivante pour Colgate. Je suis grand, large d’épaules et je porte une chemise et un jean. L’uniforme masculin.


Ça y est ! Là, c’est sûr : elle a regardé mon écran ! Un peu trop longtemps. Je suis en pleine panique ! Tant mieux d’une certaine manière car encore deux lignes et le début n’aurait plus été visible. Je fais comme si de rien n’était et je regarde dehors. Il fait un noir d’encre maintenant mais, bon, il faut bien qu’elle me rattrape. À toute à l’heure.



Je lui ai laissé assez de temps, je pense. Je suis convaincu qu’elle a beaucoup regardé car je la voyais dans la vitre/miroir. La bouteille est toujours à sa place. Elle me tourne moins le dos désormais. Elle a les yeux marron avec une teinte de vert et de longs cils. Elle a un joli profil mais je me souviens que, de face, elle est encore plus belle. Elle a une très belle bouche, pas trop petite. On a envie de la voir sourire. On a envie de l’embrasser. On a envie qu’elle sourie alors qu’on l’embrasse.


Oui, là, je dépasse peut-être les limites, non ? Ou peut-être pas. N’oubliez pas le deal de la bouteille. Déplacez-la, si c’en est trop.


Elle ne bouge pas ? Ok ! Je m’aventure donc à décrire ce que cache votre manteau maintenant que vous l’avez enlevé. Un chemisier noir un peu brillant, en tissu synthétique et assez près du corps. Il ne possède pas de bouton en haut ce qui produit un décolleté qui permet de voir le débardeur blanc qui est dessous. Il n’y a pas que le débardeur ou le collier assorti aux boucles d’oreilles qui attirent l’œil : le soutien-gorge est … plein de promesses. On a envie de s’y perdre, d’y déposer des baisers, d’y enfouir son visage…


La bouteille reste en place ? Eh bien ! Je n’entends plus le bruit du train tant mes oreilles sont assourdies par les battements de mon cœur. On fait quoi, maintenant ? Parce que, à partir de là, on n’a que deux choix : soit je continue et je sors de la réalité et je vous fais part des fantasmes que vous m’inspirez ; soit on établit un contact physique. Pour la deuxième possibilité, effleurez ma cuisse gauche avec votre main droite.


Pas de caresse. Si ça se trouve, vous avez arrêté de lire. Peut-être que vous n’êtes même pas arrivée au passage de la bouteille et c’est pour ça qu’elle reste là. Posez votre Smartphone sur la tablette si vous êtes toujours avec moi.


Ah ! On obtempère ! Ok, on vient aussi de recevoir un SMS, mais on n’a pas lâché l’appareil depuis le début. Je vais arrêter d’utiliser le « on », je peux vous tutoyer ? Qui ne dit mot consent. Tu es très belle, pleine de charme. Le genre de fille dont on a envie d’être le petit ami plus qu’un partenaire d’un soir. Quoique, je ne serais pas contre, je te l’assure ! J’ai très envie de te toucher mais ce ne serait pas discret.


Tu sais ce qui me fait trotte dans la tête, là, tout de suite ? Ton manteau est posé sur tes jambes et les couvre. J’ai envie de glisser ma main sur ta cuisse droite et en apprécier le galbe. J’adorerais. Tu me laisserais te toucher ? Pour être franc, ce n’est plus mon cœur qui bat à cette idée.


Allez ! Je tente le coup. Je vais faire semblant de regarder un truc dans ma sacoche et, en me relevant, j’effleurerai ta cuisse.


Le stress ! J’ose pas ! Bon, allez !


Tu as tressailli mais pas protesté. Je retente sans me pencher en avant au préalable. Tu ne dis toujours rien.


Yes ! Ta main me caresse aussi le côté de la cuisse. Je tremble comme une feuille. Toi aussi. On respecte la symétrie : tu fais quelque chose, je le fais et inversement.


Nos doigts se déplacent sur le dessus de nos cuisses et sont tels des patineurs artistiques virevoltant sur nos pantalons. Nos mains se mettent à plat, le frôlement se transforme en caresse appuyée. J’ai envie de remonter, je peux ? Je remonte et tu fais de même. Ma main est posée à l’intérieur de ta cuisse, l’auriculaire frôlant la couture entre tes jambes. Le tien est posé sur ma braguette et commence à appuyer sur ma verge. J’appuie également sur ton intimité. Oh, c’est bon ce que tu viens de faire : tu malaxes ma verge à travers le jean comme pour en apprécier la dureté qui est, pour tout dire, à son comble. Mes doigts viennent appuyer à l’endroit de ton petit bouton. Ça commence à ne pas être discret tout ça ! Nos caresses continuent en essayant de dissimuler notre activité.


L’annonce pour la gare d’Angers. Le temps est passé si vite. Pour moi, le voyage ne s’arrête pas car je dois prendre un autocar qui fait la navette jusqu’à Nantes. Il y a des travaux sur le chemin de fer entre les deux villes et il faut changer de mode de transport. Toi aussi tu prends le bus ? Serre ma queue très fort pour dire oui.


Ouille ! Ça, c’est un oui enthousiaste !



Dans l’autocar



La suite, je l’écris a posteriori.


Nous sommes très chanceux : deux cars assurent la navette entre Angers et Nantes sur le trajet Paris-Nantes de ce soir-là. Le premier est évidemment bondé mais tel n’est pas le cas du deuxième. Tout l’arrière, ou presque, est inoccupé car le plafonnier est en panne. L’obscurité n’attire pas les gens mais nous, oui. En fait, nous ne sommes pas seuls : un autre couple s’est placé dans la même zone mais pas à proximité immédiate.


Le car démarre et vibre. Nos caresses reprennent, plus appuyées que jamais. L’obscurité le permettant, nous ouvrons nos jeans que nous faisons descendre sous nos fesses accompagnés de nos sous-vêtements. Nos manteaux sont toujours là pour nous couvrir. Le dispositif est complété par le chèche que j’ai acheté deux jours plus tôt à Alger.


Je suis complètement dans sa main et elle me masse vigoureusement en ne s’interrompant que pour titiller mon gland avec la pulpe de ses doigts. Une goutte de plaisir vient lubrifier le bout et la caresse n’en devient que plus agréable. Mes propres doigts viennent se glisser dans sa fente tout humide et harcèlent son petit bout gonflé de plaisir.


L’image de cette belle poitrine me revient à l’esprit et je tente de la caresser de ma main libre, la gauche. Comme ce n’est pas pratique, j’abandonne un instant son minou pour effleurer puis malaxer ses deux seins. Ils sont volumineux et lourds, comme je les aime ! Ça fait un peu penser à un gars qui tâte des melons au supermarché, dit comme ça.


Elle lâche ma verge et se contorsionne pour enlever son débardeur et son soutien-gorge sans enlever son chemisier. Après un peu de mal, le résultat est là : le chemisier blanc est la seule barrière de tissu entre moi et cette belle poitrine. Elle ouvre deux boutons pour me faciliter l’accès et ma main droite, portant l’odeur de son intimité, vient plonger et enfin toucher les globes nus.


Pour la première fois, nous nous embrassons et son baiser est avide. Elle plonge sa langue dans ma bouche et je m’en saisis avec les lèvres. La mienne vient la rejoindre. Pour appuyer la passion de ce baiser, sa main revient d’autorité s’emparer de mon membre qu’elle masse avec insistance. Ma main gauche vient à son tour plonger entre ses jambes mais avec moins d’habileté que montrait la droite un peu plus tôt.


Elle interrompt son baiser, me fait tourner la tête avec la sienne, elle vient me susurrer à mon oreille, de manière presque inaudible :



Voilà une invitation plus que tentante. Dire que ce sont les premiers mots qu’elle m’adresse. Je suis côté fenêtre, personne ne verra rien. Je lui réponds sur le même ton après avoir embrassé sa tempe et approché mes lèvres de sa propre oreille :



Sans même regarder autour d’elle, elle se lance. Je vois sa tête se rapprocher rapidement de ma verge qu’elle a sortie de sa cachette, l’obscurité aidant à conserver notre intimité. Sans même prendre le temps de l’embrasser, elle me prend directement dans sa bouche chaude. Je ne peux que laisser échapper un soupir de contentement pas très discret mais je pense que personne n’a entendu car nous sommes baignés des bruits du car : moteur et vibrations. Sa langue tourne dans tous les sens et sa ferveur combinée à mon enthousiasme m’amène à m’imaginer déjà jouir, là, maintenant, dans sa bouche, ce qui n’a pour seul effet que de faire monter plus vite la sève.


Il faut que je détourne un peu mon attention. Sa position interdit l’accès à son minou mais facilite celui à ses seins et je me mets donc à les lui caresser. Je titille ses tétons tout durs d’excitation. Je m’attarde aussi sur les plis de son ventre, ses poignées d’amour. Une femme qui n’a pas de poignets d’amour c’est comme une glace sans chantilly : ça manque de volume et d’onctuosité. Cette peau chaude sous mes doigts me donne envie de la prendre, tout de suite, dans cet autocar. Je voudrais la voir nue, je voudrais la posséder complètement devant tous ces gens.


Emporté par mes pensées, je ne suis pas passé loin de l’explosion à ce moment-là. En plus, elle me fait un truc super agréable avec sa langue sur mes testicules puis remonte vers le bout. Sentant que j’arrive près du point de non-retour, je le lui fais savoir en le lui murmurant. Elle ne s’arrête pas mais fait preuve de plus de douceur. Elle me suce lentement, tendrement. Elle ne veut pas empêcher ma jouissance car elle ne fait rien en ce sens. Elle veut que mon orgasme soit long mais qu’il ait lieu. La lenteur des mouvements de sa langue explorant chaque millimètre carré de mon gland est une source de plaisirs indicibles.


L’inévitable allait arriver et ma main droite s’empare de ses cheveux pendant que la gauche assure une prise plus ferme d’un sein, sans lui faire mal. La sève monte, très lentement, puis je la sens sortir de moi. Je m’abandonne totalement dans la bouche de cette presque inconnue avec qui je n’avais pas échangé plus de quelques mots. Sa langue continue à s’enrouler autour de mon gland et ses lèvres n’interrompent pas leur va-et-vient le long de la hampe. J’ai l’impression que ça n’en termine pas de jaillir alors que mon ventre se contracte de soubresauts erratiques. Non contente d’accueillir ma substance, elle l’avale discrètement et sa fellation durera autant que ma rigidité.


Elle se redresse, se pince les lèvres comme si elle vient de mettre du rouge à lèvre, et me fait un clin d’œil. Elle a une révélation et, soudain prise de panique, me demande si j’étais sûr de ne pas pouvoir lui refiler un truc. Un peu tard pour s’en inquiéter, mais je la rassure car je sais être clean. Ma vie amoureuse récente et un dépistage de routine m’en donnent la certitude.


Bien que « vidé », pour parler avec classe, j’ai encore envie de la toucher mais elle préfère se rhabiller. Je fais de même. De toutes manières, nous arrivons près de Nantes et la luminosité extérieure de l’agglomération chasse notre îlot d’intimité. Je regarde autour de moi et je vois l’autre couple me regarder en souriant. Au temps pour la discrétion. Je réalise que je n’avais pas particulièrement étouffé les râles accompagnants mon orgasme. Je n’étais plus dans un autocar à ce moment-là mais dans cette belle bouche chaude, humide et onctueuse.


La fin du trajet se passe la main dans la main, sans échanger un nouveau mot. L’arrivée à Nantes se fait tardivement : 0 h 20. Nous sortons de l’autocar et il va être temps de se dire au revoir, avec beaucoup de regrets pour ma part. J’aimerais la revoir. Entamant finalement une vraie conversation, je lui demande :



Un copain ? Dieux, que je suis jaloux !



La police algérienne nous avait fait subir un dernier et pénible contrôle avec fouille dans le boyau d’accès à l’avion. Cela nous avait retardé d’une heure et, ensuite, la navette Orly-Montparnasse avait été bloquée dans les bouchons ce qui m’avait empêché de prendre le train prévu. J’avais maudit intérieurement la paranoïa exacerbée présente dans les aéroports. Je ne sais pas si ça arrête les terroristes mais, sans elle, je n’aurais jamais vécu ce que je venais de vivre.


Je m’enquiers de son programme pour la suite :



Nous nous tournons vers l’arrêt de tram pour nous y rendre et attraper le dernier de la ligne 1 lorsque je réalise soudain quelque chose :



Je lui réponds en souriant :



Et nous reprenons notre marche pour nous précipiter dans la rame qui vient d’arriver.



À destination



Le tram de 0 h 23 est le dernier de la soirée et il est rempli de jeunes viandes saoules qui braillent à tue-tête. Les autres passagers sont soit exaspérés ou soit amusés. Pour ma part, je les trouve inoffensifs et leur joie ne fait que souligner un peu plus la gaieté qui m’habite.


Nous descendons à Commerce, le nœud principal des transports nantais. Nous sommes jeudi soir et les étudiants sont de sortie et attendent les trams des lignes 2 et 3 dans une joyeuse ambiance. Des groupes de garçons, de filles, de garçons et de filles. Ça me fait drôle de voir la gent féminine de sortie si tard. Ces semaines passées à Alger m’avaient habitué à ne plus la voir une fois la nuit tombée. J’ai une sensation de joyeuse décadence ambiante. Il y a de très jolies jeunes femmes et je me promets de sortir un jeudi soir avec des copains avant longtemps. Mais pour l’heure, je ne peux pas espérer meilleure compagnie que celle de Mélanie.


Une rame arrive depuis le nord en direction du sud. Nous l’empruntons afin de rallier mon appartement sur l’Île. Quelques braillards et braillardes montent avec nous et leurs chants accompagnent notre court voyage. À peine cinq minutes après être montés à bord, nous descendons et marchons, main dans la main, vers mon domicile situé à quelques centaines de mètres. Nous rentrons dans cette maison de bourg reconvertie en un petit immeuble de trois logements. Nous grimpons à l’étage et pénétrons dans mon appartement.


L’endroit est petit et assez spartiate. Je m’étais séparé depuis quelques années de Marie, mon amour de fac qui était par la suite une de mes compagnes pendant plusieurs années. Oui, le pluriel peut choquer, je sais. En vérité, il s’agit d’une longue histoire qui ne saurait être résumée ici mais dont je vous parlerai peut-être une autre fois. Ce qu’il faut savoir c’est que j’étais en ménage avec deux femmes : la brune Marie et le blonde Léna. Nous nous aimions tous sincèrement et profondément. Mais Léna nous avait quittés et notre foyer, devenu un simple couple, s’était trouvé trop sévèrement amputé et s’était peu à peu éteint. J’ai donc demandé à ma boîte ma mutation de l’agence de Paris pour le siège à Nantes, la ville d’origine de Léna.


Me retrouvant seul, j’avais fait le choix d’adopter une existence simple. Les rares ambassadeurs de l’ère technologique se constituaient d’un four, d’un téléphone basique et d’un ordinateur portable professionnel sur lequel j’écris ces lignes. Même la décoration était sommaire : quelques tentures ramenées de mes missions en Afrique ou en Asie, quelques babioles, des photos et une quantité non-négligeable de livres. C’était rustique mais douillet.


Un sac à dos avec le strict nécessaire traînait dans le salon pour le jour où je rentrerais chez moi et que je déciderais de partir sans regarder en arrière. L’idée ne cessait de faire son chemin depuis que Marie et Léna m’avaient quitté. J’aspirais de plus en plus à plus de simplicité et même un certain retour aux sources autant que je souhaitais m’enfuir et me sentir libre.


Mais, pour l’heure, je reviens avec ma valise de voyage et je ne compte pas m’enfuir tant que Mélanie serait là. Depuis ma séparation, j’avais bien eu plusieurs rendez-vous mais elle est la première que je ramène chez moi.



Un «magasin ethnique» ? Je ne connaissais pas ce terme.



C’est vrai ça, à ce propos : je ne sais même pas d’où elle vient. À part le fait qu’elle s’appelle Mélanie, j’ignore tout d’elle, en fait.



Elle pose ses affaires et part s’isoler en enclenchant le verrou. Pour ma part, je range un peu mes affaires, tant celles que je ramène avec moi que celles qui traînent dans l’appart. La chasse d’eau est tirée puis j’entends la porte restée fermée se déverrouiller. Frou-frou de vêtements qui tombent. La douche commence à couler. Je ne résiste pas et je me rapproche de la salle de bain. Pris d’une envie de voyeurisme, je tente d’ouvrir la porte. Elle n’est effectivement pas fermée à clef et je prends donc ce fait comme une invitation.


Il n’y a pas de rideau de douche et je peux donc la voir dans toute sa grâce : elle est effectivement assez ronde, plus que ce que je pensais mais les formes sont harmonieuses et bien placées. Ses seins sont lourds mais ne tombent pas, elle a les hanches larges et un beau cul rebondi. Elle est entièrement épilée ce qui accentue sa grâce naturelle. L’eau ruisselle sur son corps alors qu’elle prend garde à ne pas mouiller ses cheveux. Ma verge commence à grossir à nouveau.



Je pénètre dans la pièce.



Elle rit et répond :



Je quitte mes vêtements le plus élégamment possible en tentant de ménager mon empressement à exaucer son vœu, puis je grimpe dans la baignoire. Elle me place sous le jet d’eau et m’embrasse à pleine bouche pendant que mon sexe vient cogner sur son ventre alors que ses seins s’écrasent sur mon torse.


Je me saisis de ma brique de savon et lui frotte le dos et les fesses. Après l’avoir reposée, je lui masse avec application les parties savonnées de mes mains nues pour faire monter la mousse. Au passage, j’en profite pour agripper ses belles fesses. Je ne résiste pas à la tentation de glisser mes doigts dans sa raie et même caresser son petit trou. Comme elle me fait face, je vois bien que ces attouchements très osés sont loin de lui déplaire.


Je la retourne pour m’occuper de l’avant. Ma queue raide vient se placer entre ses fesses pleines de mousse et appuyer sur sa petite rondelle détendue par mon massage. Je me demande si je m’enfoncerais en poussant un peu. Je reprends le savon et l’applique sur sa poitrine, son ventre et ses cuisses. Comme pour l’arrière, mes caresses provoquent l’apparition d’une mousse onctueuse qui fait glisser mes mains sur son corps. Ainsi lubrifiés, j’ai même du mal à faire tenir ses seins lourds dans mes paumes. Ma main droite descend plus au sud et, prenant garde à ne pas faire rentrer de savon, je viens titiller son petit bouton. Pendant tout ce temps, ses fesses remuent afin de masser ma colonne de chair qui ne cesse de glisser entre elles.


À son tour, elle me savonne le torse non sans le tâter à loisir. Sans être accro à l’apparence physique, j’entretiens la mienne et les muscles saillants glissent sous ses doigts. Elle se mord la lèvre. Le plus beau compliment qui soit. Elle poursuit sa mission lavante en allant de plus en plus bas avant de s’emparer de mon membre afin de lui prodiguer le plus onctueux des massages. Après un tel nettoyage, je défie le moindre scientifique de retrouver quelque trace de sa salive ou de ma semence suite à notre épisode dans le bus, moins d’une heure auparavant. Elle finit par délaisser mon bonhomme pour faire passer ses mains dans mon dos puis de rapidement descendre sur mes fesses rondes qu’elle empoigne avec plaisir. J’ai, paraît-il, un très beau petit cul ! De mon côté, je ne reste pas inactif et je reproduis la symétrie de mouvement telle que nous avons pratiquée plus tôt en venant tâter son propre derrière.


Elle arbore alors le sourire de quelqu’un qui prépare un mauvais coup.


Elle se venge de mes attouchements sur son petit trou en les reproduisant sur ma personne. Qu’à cela ne tienne ! J’en fais de même ! Son sourire s’élargit néanmoins alors qu’un de ses doigts me pénètre. Je ne suis pas habitué à cette caresse mais, après un moment de surprise, j’y prends un certain plaisir. Bien entendu, ma riposte symétrique ne se fait pas attendre. Elle semble apprécier et vouloir que j’aille plus profond car elle se fait elle-même plus intrusive. Nos majeurs entament alors une caresse de la plus intime de nos intimités. Je saisis son sein droit afin de pouvoir mieux en lécher le téton alors que, de son côté, sa main s’active sur mon membre.


Nous terminons notre nettoyage et la douche prend ainsi fin. Privé de la chaleur de l’eau, nos corps sont parcourus de frissons. Ruisselant, je sors deux serviettes propres et nous nous séchons l’un l’autre. Je les pose sur le porte-serviettes, une fois nos peaux suffisamment sèches puis nous nous enlaçons. Nos corps, nos bouches et nos langues se cherchent, se trouvent et se mêlent alors que nos mains s’égarent un peu partout.



Je lui prends la main et, nus, nous sortons de la salle de bain. L’air frais s’engouffre dans la pièce réchauffée par les vapeurs de la douche. La porte de la chambre lui fait face et nous y pénétrons. L’ambiance est du même acabit que le salon : beaucoup de livres et des cartes accrochées aux murs. Au milieu, le lit n’attend que nous. Mélanie me passe devant et s’y prélasse avec un soupir ravi de soulagement.



Elle ajoute, voyant que je reste debout :



Et belle, elle l’est. Son corps étendu ainsi permet de la contempler dans toute sa splendeur. Ses seins volumineux aux tétons clairs, son ventre très légèrement bombé, ses hanches larges et accueillantes, sa fente que l’on entraperçoit entre ses jambes fuselées.


Elle apprécie visiblement le compliment et décide de mettre en mouvement cette belle image en faisant glisser ses doigts sur son corps. Ils suivent un chemin identique à celui de ma précédente description : ils viennent dessiner des cercles sur les collines de sa poitrine pour venir en titiller le sommet puis partent vers la plaine de son ventre pour continuer leur course vers la vallée des plaisirs. Elle écarte ses jambes, me dévoilant ainsi totalement de son intimité dont j’obtiens, pour la première fois, une véritable vue. Et une fort belle vue, ma foi. Le sexe d’une femme est comme tout trait physique : des fois vous le trouvez beau et des fois non. Le sien me donne une furieuse envie d’embrasser ses lèvres charnues. Mon petit bonhomme semble également avoir très envie de faire connaissance avec cette charmante homologue.


Repu de cette vision, et souhaitant ardemment la rejoindre, je m’engage sur le lit. Je décide de remonter le long du corps de ma partenaire en envoyant mes lèvres en éclaireur. Elles commencent leur mission sur le dessus de ses pieds puis remontent le long de ses jambes, de ses cuisses. Arrivé au niveau de son sexe, j’en embrasse les côtés, me gardant pour plus tard une visite plus appuyée. Alors que je traverse la plaine ondulée de son ventre en direction de la vallée de ses seins, ma langue vient se perdre dans son nombril. Comme ses doigts tout à l’heure, mes lèvres suivent une ascension en spirale autour de ses globes afin d’en atteindre les tétons que j’embrasse et que je taquine de ma langue. Je quitte la douceur exquise de sa poitrine pour me diriger vers les épaules, le cou, l’oreille droite, la joue et finalement atteindre sa bouche que je ne me lasse pas de goûter.


Je suis au-dessus d’elle et, entre ses jambes écartées, mon sexe frôle le sien. Mon gland vient masser son bouton et il suffirait d’un coup de reins pour plonger en elle. Mais pas tout de suite. Je reprends le même chemin qu’à l’aller pour revenir sur cette étape que j’ai volontairement délaissée dans mon exploration.


Arrivé à destination, je me penche en avant et j’embrasse son bas-ventre exempt de pilosité. L’odeur de son intimité est là, légère mais enivrante. Mes baisers s’éloignent du pubis pour se diriger vers les ravissantes crêtes de ses hanches, un de mes endroits préférés du corps féminin. Mes lèvres retournent vers son aine et marquent un temps alors qu’elles ne sont qu’à un centimètre de son abricot. Elle doit sentir mon souffle sur son intimité. Je pose mes lèvres sur les siennes en un «chaste» baiser. Un autre, plus haut, vient trouver son petit bouton. En suivent d’autres encore qui se font plus appuyés, affamés et, très clairement, beaucoup moins chastes. Des baisers qui arrachent de gémissements à ma belle partenaire.


Je pousse plus loin l’exploration en faisant entrer ma langue en scène. Elle s’insinue entre ses grandes puis ses petites lèvres. Je reviens vers son bouton que j’aspire doucement dans ma bouche afin de pouvoir mieux le titiller de ma langue. Ses mains viennent dans mes cheveux et m’appuient encore plus fort sur son sexe. Je ramène ses cuisses de manière à ce qu’elles m’emprisonnent. Je sens sa douce chair m’écraser les oreilles. J’adore ça : être le prisonnier des jambes d’une femme et n’avoir pour seule mission que de lui donner un maximum de plaisir. Je me délecte de sa chaude et humide intimité pendant que ses gémissements me parviennent de plus en plus audibles bien qu’étouffés.


Je lève les yeux et je la vois en train de mater, le visage déformé par le plaisir. Beaucoup de femmes préfèrent fermer les yeux pour mieux ressentir mais Mélanie prend visiblement son pied en ne ratant pas une miette du spectacle. Ses cuisses se resserrent alors si fort que je crains que cet étau me fasse exploser la tête ! Son corps est secoué de spasmes. La pression sur mes tempes se relâche et ses jambes retombent sur le lit.



Mon cœur se serre. C’était Léna qui m’avait tout appris. Lorsque j’irai la visiter, je ne manquerai pas de le lui dire car, la connaissant, elle aurait été flattée. Je ne réponds néanmoins pas à Mélanie et me contente de lui retourner un grand sourire. Je ne vais pas casser l’ambiance ni laisser entendre que je puisse rester en contact avec une ex au point de lui transmettre ce genre de commissions.


Elle enchaîne :



Je m’exécute et je me place comme si j’allais me faire masser. Mélanie s’assoie sur mes fesses et je sens son sexe encore humide sur ma peau. Elle se penche en avant et ses cheveux viennent me chatouiller. Comme moi tout à l’heure, ses lèvres et sa langue partent de mon cou pour entamer une expédition vers le sud. Elle embrasse mes omoplates, mes reins puis la naissance de mes fesses. Pendant tout le trajet, je sens la caresse de ses tétons précédant celle de sa bouche. Arrivée au niveau de mes fesses, celles-ci se font embrasser comme un homme embrasse la poitrine d’une femme. Puis un coup de langue vient saluer la naissance de ma raie, de bas en haut. Un frisson me parcourt. Elle recommence en partant d’un peu plus bas puis récidive à nouveau en s’aventurant de plus en plus loin. Quelle délicieuse caresse ! Je ne saurais que trop la recommander pour ceux qui ne l’ont jamais expérimentée. Vous n’êtes même pas obligés d’aller jusqu’au bout pour procurer une sensation des plus agréables. Une douche préalable est quand même préférable et c’est mieux encore si, comme moi, vous veillez à limiter la pilosité du secteur.


Mais Mélanie, elle, n’avait pas l’intention de s’arrêter là et aventura sa langue agile là où nulle ne s’était jamais rendue. Bien que toutes les conditions d’hygiène aient été réunies, je peux néanmoins comprendre que certaines ou certains d’entre vous puissent être dégoûtés. Pour ceux-là, sautez le paragraphe suivant.


Toujours là ? Vous savez ce qui est bon, vous ! Et bon, ce le fut. Après sa descente, le bout sa langue vint faire des tours au bord de ma rondelle. Les cercles allaient rapetissant. Lentement, elle l’enfonça juste un peu mais suffisamment pour me procurer énormément de plaisir. Régulièrement, elle interrompait son manège pour le recommencer avec plus ou moins d’insistance. Mon corps était plus détendu que jamais sous l’assaut de ce massage des plus intimes. Après un moment, elle me demanda mon sentiment et je lui fis un retour des plus positifs.


Je lui propose la même caresse sur elle. Une proposition qu’elle accepte avec joie. Je reproduis sa technique sur ce très beau cul bien bombé. Avant d’enfoncer à mon tour ma langue, j’appréhende le goût mais sans raison : la douche avait été méticuleuse. J’accompagne cette intrusion de celle de mon majeur et de mon index dans la chaleur de son sexe. Elle tend bien ses fesses pour faciliter ces deux attentions et ses hanches se mettent à onduler. J’ai très envie de la prendre. Par devant, par derrière, sans limite.


Alors que je lui donne du plaisir à mon tour, elle se retourne et me déclare :



Je n’en avais pas eu besoin depuis longtemps et je n’avais pas de «stock d’avance». Elle me fait remarquer :



Je suis soulagé par ses déclarations. Je ne suis pas fan à l’idée de coucher avec une femme mariée même si, après tout, c’est son choix et le sien seul et que je n’aie aucune culpabilité à éprouver. Ça ne résout néanmoins pas la question du préservatif. Après tout, je la connais à peine. J’avais déjà eu un rapport à risque une fois et j’avais subi la cure préventive d’un mois avec des résultats définitifs au bout de quatre. Une période horrible pleine de doutes et d’appréhensions. Je suis, depuis, très prudent sur le sujet même si tout ce que nous avions fait avait également une part non négligeable de risque. De son côté, elle a sucé et avalé la semence d’un inconnu. Elle s’en est néanmoins inquiétée immédiatement après, certes trop tard, ce qui démontre une connaissance des risques.



Je reste néanmoins un peu inquiet. Je referai un test dans quelques semaines. Je vais encore baliser bêtement mais je serai rassuré sous un mois. Avec tout ça, je n’ai pas pensé à la MST la plus répandue : les enfants. Attention, je ne considère pas les bébés comme une maladie et, à dire vrai, je les adore. Mais le sac à dos qui m’attend dans le salon indique clairement que ce n’est pas ce dont j’ai besoin en ce moment. Et puis, je fais confiance à Mélanie pour gérer cette partie-là.


Toutes ces considérations ont émoussé notre enthousiasme sexuel que nous nous décidons à restaurer. Je m’allonge sur le dos et elle vient me recouvrir de son corps. Nous nous embrassons à nouveau alors que nous faisons onduler nos bassins l’un contre l’autre. Mon sexe retrouve une dureté plus qu’opérationnelle et il en va de même de l’humidité du sien. Mélanie redescend alors vers mon membre afin de me prodiguer une délicieuse caresse buccale dans l’intention de me lubrifier. Ma colonne de chair déforme ses lèvres et, régulièrement, la belle suceuse l’ôte de sa bouche et la lèche sur toute sa longueur sans me lâcher des yeux. Magnifique vision.



Nouvelle petite pointe de douleur dans le cœur. C’était exactement ce que Léna m’avait sorti lorsqu’elle m’avait sucé pour la première fois. Lorsque l’on m’avait sucé pour la première fois.



Elle finit par interrompre son ouvrage. Je suis bien assez lubrifié et elle est trempée. Elle vient se placer à califourchon au-dessus de mon pieu sur lequel elle s’empale lentement, avec plaisir. Alors que mon sexe s’enfonce toujours plus loin dans son ventre brûlant, mes mains remontent le long de ses cuisses puis de ses flancs pour venir englober ses seins non sans en caresser les tétons de mes pouces. Je suis maintenant enfoncé jusqu’à la garde et les mouvements de va-et-vient commencent. J’imagine ma chair coulisser dans la sienne alors que son visage est de nouveau déformé par le plaisir.


Je suis d’un naturel tendre et attentionné dans ma façon de pratiquer les préliminaires et dans celle d’entamer l’acte sexuel à proprement parler. Vient néanmoins un moment où cette attitude disparaît au profit d’un moi plus profond, plus ferme et plus brutal. Je ne parle pas de violence, soyons clairs, mais plus de «laisser parler l’animal» enfoui en chacun de nous. À mes débuts, je me réfrénais de bout en bout, par peur que ma partenaire ne prenne pas bien d’être ainsi malmenée. J’ai fini néanmoins par constater que cette attitude était souvent appréciée voire communicative. Et puis, dans le cas contraire, il suffit de se reprendre.


Mes coups de boutoir se font donc plus impératifs, plus amples, plus profonds. Mes mains se saisissent de toute partie du corps de Mélanie passant à leur portée quand mes bras ne l’enserrent pas totalement. Mes gémissements se font plus sonores et ma bouche dévoile ses crocs. La belle amazone qui me chevauche avec fougue laisse également parler l’animal en elle en adoptant des comportements dominants et en plantant ses griffes dans ma peau. Elle va même jusqu’à me mordre l’épaule lorsque je la tiens prisonnière. Je ne suis pas masochiste mais ce genre de douleurs a le don d’aiguiser mon excitation. Son sexe est parcouru de spasmes pour notre plus grand plaisir à tous deux puis, dans un presque hurlement, elle atteint l’orgasme.


Les bêtes cèdent leur place aux humains. Je ralentis la cadence pour lui appliquer de lentes pénétrations alors que les caresses viennent succéder aux prises autoritaires.



Mélanie s’allonge sur moi et je la prends dans mes bras comme pour la câliner. Ma chair dure reste néanmoins vigoureusement fichée dans la sienne.



La vérité était évidemment tout autre. Beaucoup d’hommes sont complexés, probablement à tort, par la taille de leur pénis et trop peu le sont par leur endurance. J’ai compris assez tôt dans mon adolescence que je n’avais pas à me plaindre de mes attributs. Le deuxième point m’angoissait bien plus et j’avais tenté d’atténuer cette peur de venir trop tôt en me documentant et en pratiquant quelques exercices. Cela avait été efficace mais ce qui avait vraiment fait la différence, ce fut les jeux que nous avons pratiqué par la suite avec Marie et Léna : très souvent, elles me mettaient au défi de ne pas jouir le premier et, après quelques mois, je ne perdais presque plus. Elles y mettaient pourtant de la volonté. Ce fut même presque trop efficace puisque, depuis, il peut même m’être très difficile d’éjaculer après une dizaine de minutes.


«Et tout à l’heure dans le bus, alors ?» me semble-t-il entendre par les esprits les plus attentifs à ce récit. Je pensais alors tout simplement que cette histoire n’irait pas plus loin et que nous nous séparerions une fois arrivés à Nantes. Par ailleurs, je sortais d’une longue abstinence de plusieurs mois ce qui avait fatalement pour effet d’émousser ma résistance. Je ne parle même pas de la situation de recevoir une somptueuse fellation par une inconnue, ni même de l’inconnue en elle-même.


Mélanie se redresse et me regarde droit dans les yeux. Elle adopte un discret mais appuyé mouvement de bassin. Elle me déclare alors :



J’ai à nouveau utilisé un ton taquin car je m’apprête en réalité à refuser cet honneur mais elle devance la deuxième partie de ma phrase.



Il est amusant qu’une femme prenne très mal de ne pas avoir fait jouir un homme alors que la plupart d’entre elles n’atteignent pas l’orgasme à tous les coups. Il n’y a pourtant aucune honte car j’ai pris un pied monstrueux. Je suis tout de même bien embêté car cela semble lui gâcher tout le plaisir.



Je lui réponds, en augmentant encore la cadence et en adoptant une vulgarité que je n’utilise qu’avec une grande parcimonie :



Elle semble alors chercher quelque chose autour d’elle puis finit visiblement par trouver. Un sourire carnassier se dessine sur ses lèvres. Elle se saisit de ma robe de chambre qui était restée sur le bord du lit depuis le matin de mon départ pour l’étranger. Elle en retire la ceinture et m’attache les mains aux montants en fer. Un éclair d’inquiétude d’être ainsi à la merci d’un presque inconnue me traverse. Je repense au film Basic Instinct. Alors que je suis ainsi lié, elle se déchaîne à nouveau au-dessus de moi. Je me fais l’effet de n’être qu’un objet mais ça me procure un intense plaisir : la voir ainsi monter et descendre sur mon pieu de chair, admirer ses ondulations de bassin et ses seins qui rebondissent au rythme de cet intense mouvement. Elle ponctue sa chevauchée d’injonctions à jouir en elle, de la remplir, à l’aide de termes fleuris des plus imagés et stimulants. Je sens mon bas-ventre répondre à l’appel : la sève y fait son chemin et se dirige vers sa destination. Dans un râle, je finis par effectivement remplir ce ventre si chaud et accueillant.



Elle se penche en avant et m’embrasse longuement. Elle se relève.



Mélanie me détache donc pendant que je lèche ses seins opportunément placés au-dessus de mon visage. Les nœuds sont plus serrés qu’elle ne l’aurait cru et elle éprouve une certaine difficulté à les défaire. Ou peut-être fait-elle durer le moment volontairement. Une fois libre, je l’enlace à nouveau. Après un court câlin, nous nous dégageons l’un de l’autre tout en essayant de ne pas en mettre partout et de conserver une certaine dignité.


Un tour chacun à la salle de bain puis nous revoici au lit. Sous les couvertures cette fois-ci. Nous sommes en cuillère et ses fesses nues et rebondies accueillent mon sexe au repos. Je sens ses cheveux. Ils sentent si bons.


Mon cœur se serre à l’idée que, demain matin, je l’amènerai à la gare toute proche et que je ne la reverrai peut être plus. Épuisés par un long voyage mouvementé et une soirée riche en émotions, nous nous endormons en quelques instants.




Le lendemain matin



Je me réveille. Le soleil s’engouffre par la fenêtre : je n’ai pas fermé les volets hier soir. Je tâte mon lit à mes côtés. Vide. Je regarde le réveil. 10 h 14. Elle est certainement partie. Partie prendre son train pour le Croisic afin de rejoindre son ami. J’aurais été triste de l’amener mais j’espérais tout de même pouvoir lui dire au revoir. L’embrasser une dernière fois. Essayer de mémoriser la chaleur de son corps, le parfum de ses cheveux. Je prends mon visage dans les mains. J’ai envie de pleurer. C’est ridicule : ce n’était qu’un coup d’un soir. Je me redresse et, assis sur mon lit, je regarde autour de moi. C’est tellement vide. Je me sens si seul. Moi qui m’étais endormi convaincu de l’avoir à mes côtés à mon réveil. C’est peut-être aujourd’hui que je vais prendre mon sac et partir, finalement.


Alors que ces tristes et sombres pensées me gagnent, quelqu’un frappe à la porte. Porté par une bouffée d’allégresse, je bondis hors du lit pour me précipiter dans l’entrée. C’est sûrement Mélanie qui a oublié quelque chose ! J’ouvre la porte en grand et tombe nez à nez avec ma voisine du dessous, une étudiante en médecine de dix-neuf ans prénommée Lola. J’avais déjà discuté de temps à autre avec elle et nous avions sympathisé. Elle venait de Marseille même si on n’en décelait aucune trace dans son accent, pas plus que des notes malgaches qu’elle aurait pu hériter de ses parents. Une jolie fille avec de très beaux yeux sombres, bien plus sombres que sa peau chocolatée. Bien qu’attirante, je n’avais jamais tenté de la draguer car elle était tout de même de plus de dix ans ma cadette.


À ce moment, ses beaux yeux dont je vous ai parlé sont écarquillés. Je me demande un peu ce qui se passe. Je réalise alors que je suis nu et que mon sexe n’est pas tout à fait au repos, ce qui est bien normal en considérant le fait que je venais de me réveiller. Son regard s’attarde sur mon corps avant que je le cache derrière la porte.



Je retourne dans ma chambre récupérer un jean que j’enfile rapidement avant de revenir à la porte. Je réalise à mon retour que je l’avais laissée ouverte et qu’elle avait donc pu largement me mater les fesses qui, je vous le rappelle, ont pas mal de succès. Elle doit sûrement croire que je l’allume. Un sourire content s’est dessiné sur ses lèvres.



Mon sac va donc rester là encore une semaine, au moins. Jusqu’à ce je me sois acquitté de ce service. D’ici là, l’épisode Mélanie sera loin et je ne serai certainement plus d’humeur. Je dis au revoir à Lola en lui faisant la bise alors que sa joue s’attarde plus que de raison et que sa main vient caresser mon bras. Elle finit néanmoins par redescendre les escaliers pour rejoindre son minuscule T1.


Je rentre dans le salon afin d’aller me préparer un café lorsque je trouve, près du canapé, la valise de Mélanie. Je reste interdit un instant. Si ça se trouve, elle est dans la salle de bain ? Non, elle était ouverte et ses vêtements ont disparu. Je suis seul dans l’appartement. La réponse me vient de l’interphone qui se met à sonner. Je décroche.



Elle monte les escaliers puis frappe à la porte. Je lui ouvre.



J’essaie de ne pas montrer la blessure que cela m’avait fait.



Elle me montre alors ce qu’elle tient dans sa main : un sac en papier dont le fond devenait transparent à cause du beurre suintant de viennoiseries à l’odeur alléchante ainsi que qu’un autre, arborant la croix verte des pharmacies. Je m’inquiète en silence de la présence de ce dernier.



Le café est prêt. J’ai envie de la voir nue pendant le repas. Elle accepte si je respecte la réciproque. Je lui demande :



Elle se lève, fait le tour de la table et me tourne le dos. Son cul n’est pas petit. On peut même le qualifier de gros mais il est magnifique : ferme malgré sa taille et fort bien dessiné. Un beau gros cul, en fait ! Elle le fait remuer devant moi alors que je suis assis sur ma chaise, toujours nu. Elle ondule son corps en une danse sensuelle. De temps à autre, elle se cambre et sa fente apparaît. Je l’effleure du bout des doigts alors que je brûle d’y goûter à nouveau. Elle s’assied sur moi et fait coulisser mon sexe dur entre ses fesses.


Je me lève et l’amène sur le canapé afin qu’elle s’y mette à quatre pattes. Elle tend sa croupe pour mieux faire apparaître son petit trou. Je lui masse les fesses pendant que je reproduis avec ma langue la caresse que nous sommes prodigués l’un l’autre la veille au soir. Elle colle son postérieur sur mon visage pour m’inciter à aller plus loin. Quand je la sens prête, je m’empare de la boîte de préservatif et en enfile un.


Une fois équipé, je pose mon membre à l’entrée de son œil rose tout humide. Je pousse un peu et mon gland commence à s’enfoncer jusqu’à disparaître entièrement. Chaque centimètre de ma verge de plus dans son beau derrière arrache à ma partenaire un gémissement qui va crescendo. Doucement, j’en arrive à être totalement en elle. Je sens la chaleur brûlante de son sexe délaissé contre mes bourses. Je me recule lentement puis je m’avance à nouveau, puis à nouveau encore, de plus en plus vite, de plus en plus profond. Ses gémissements se transforment en cris de plaisir. Mes assauts se font plus violents, ce qui a pour effet de faire cogner le canapé contre le mur. Mes mains lui tiennent fermement les hanches mais elle imprime le mouvement autant que moi en se cambrant et reculant en rythme. Elle hurle autant pour elle que pour moi : «Oh! Putain que c’est bon ! Baise moi bien le cul, j’aime trop ça !».


Je quitte ses hanches pour remonter mes mains le long de son dos. De la gauche, je me saisis de ses cheveux que je tire en arrière en prenant bien garde de ne pas lui faire mal pendant que la droite la saisit par l’épaule. Un «Oh oui ! Vas-y !» me rassure sur son consentement. Ses cris redoublent encore alors que son orgasme monte autant que le mien. Mes mains viennent alors se poser fermement autour de son cou. Je ne compte pas l’étouffer et encore moins l’étrangler, je vous rassure. Je souhaite seulement lui donner l’impression d’être ma captive, mon esclave sexuelle. Elle apprécie visiblement autant que moi la situation car nous atteignons l’extase simultanément.


Nous restons emboîtés ainsi, contentés. Elle se redresse pour poser son dos contre mon torse. Je lui caresse le ventre et la poitrine pendant que nous nous embrassons langoureusement et que sa main vient me cajoler les cheveux. Je finis par me retirer d’elle et vais jeter le préservatif à la poubelle de la cuisine avant de me laver les mains dans l’évier. Lorsque je me retourne, Mélanie est en train de se rhabiller.



Je ne sais vraiment pas comment agir devant ce trop brutal changement de comportement. J’ai l’impression d’être un coup d’un soir. C’est peut-être le cas, en réalité. Ou peut-être pense-t-elle que je la considère moi-même de cette manière et met-elle une distance pour se protéger ? J’enfile en vitesse des sous-vêtements, un jean et un-t-shirt. Je ressors de la chambre et elle est là, prête à partir. Je mets ma veste et mes chaussures puis nous sortons de l’appartement. La porte d’entrée de l’immeuble s’ouvre juste au moment où Lola rentre d’une course. Je suis rassuré qu’elle ne fut pas chez elle pendant nos ultimes ébats car nous avions vraiment été bruyants. Elle me lance un grand sourire qui se fige en apercevant ma compagne. Sans un mot, elle nous laisse le passage non sans dévisager Mélanie.



Je hausse les épaules. Je n’ai pas la tête à penser à Lola : toutes mes pensées sont concentrées sur Mélanie, son comportement et sur ce qui va, ou ne va pas, se passer ensuite. Est-ce que l’on se reverra ? Est-ce que ça en restera juste là ? Je ne connais rien d’elle en dehors de ses appétits sexuels que je ne fais, si ça se trouve, qu’entrevoir. Peut-être que l’on a rien en commun en dehors de ça. Si cette «relation» s’arrête là, ça restera dans nos souvenirs des instants parfaits. Mais à réfléchir ainsi, on ne connaît jamais vraiment personne.


De son côté, Mélanie continue de babiller. Peut-être pour ne pas avoir à réfléchir de son côté. Ou peut-être n’y a-t-il pas matière à s’interroger de son côté.



Mélanie éclate de rire. Elle me demande, d’un ton taquin :



Je fronce les sourcils. Elle ajoute :



Primo, Lola est beaucoup plus jeune que moi. Secundo, je viens de vivre mes plus belles heures depuis de nombreuses années. Pas avec ma voisine mais avec Mélanie. Et j’aimerais bien que la Mélanie en question n’évoque pas avec autant de légèreté et de détachement que je puisse sauter sur la première venue comme si ce que nous avions vécu ne représentait rien. J’ai vraiment beaucoup de mal à me glisser dans ce rôle d’amant d’un soir dans lequel elle semble vouloir me cantonner.


Nous refaisons en sens inverse le trajet effectué la veille. J’essaye de ne pas me montrer morose et de discuter joyeusement avec elle mais chaque mètre parcouru en direction de la gare me serre un peu plus le cœur. Arrivé à destination, nous rejoignons le quai où son train l’attend. Elle se tourne vers moi.



Je m’exécute en égrenant les nombres pendant qu’elle les rentre dans son Smartphone. À ma grande déception, elle ne fait pas mine de me donner le sien ni même de m’appeler pour qu’il s’affiche sur mon téléphone. Il est temps d’en finir : je lui souhaite un bon séjour sur la côte et nous nous embrassons une dernière fois. Avant de la relâcher, je lui souffle à l’oreille :



Elle monte dans son train qui part déjà lorsque je quitte le quai. Le retour au domicile est triste et me semble durer des heures au lieu d’une quinzaine de minutes. Arrivé à la maison, j’ouvre la boîte aux lettres pour relever mon courrier. La porte de Lola, juste à côté, s’ouvre.



Je hausse les épaules de nouveau. Je ne vais pas me torturer pour une fille qui est, si ça se trouve, complètement à mon opposé sur tous les autres sujets que le sexe. Je secoue la tête comme pour tenter d’en faire échapper ma morosité.



Le fait qu’elle ne me redemande pas de simplement l’accompagner à la fac me confirme que sa situation est parfaitement gérable et qu’il ne s’agissait que d’un prétexte. Mélanie avait vu juste. Je sais que je blesse ma jeune voisine en agissant ainsi. Peut-être que je ne veux pas être le seul à souffrir.


Lola se venge dans la nuit du jeudi au vendredi suivant en passant un moment des plus intenses à se faire prendre bruyamment dans sa chambre, située juste en dessous de la mienne. Paradoxalement, je me sens surtout soulagé de la culpabilité de lui avoir fait faux bond et de ne pas avoir été un bon ami.


De son côté, Mélanie ne m’appelait pas. Au bout de deux semaines, je posais un congé sabbatique d’un an. Au boulot, mon plan de charge était durablement vide du fait de l’arrivée à terme de mes projets en cours. Ma direction ne fit aucune difficulté pour accéder à ma requête sous réserve de respecter un préavis d’un mois pour que tout soit en bon ordre. Comme promis, je laissais tout derrière moi, même mon téléphone. J’avais retiré de l’argent en suffisance et approvisionné mon compte pour que les factures se payent toute seules. Je confiai mes clefs à une Lola interloquée.



Elle me regarde sans comprendre. Elle ne pouvait pas détecter le pluriel que j’avais employé. La mort de Léna puis la perte de Marie, notre compagne et mon amour de fac, puis maintenant cette histoire avec Mélanie, ça me faisait beaucoup. Beaucoup trop. J’avais mon sac sur le dos. Il était temps de partir.



Puis ce fut le premier pas d’un long voyage plein d’expériences qui me procura ce dont j’avais besoin. Première étape : la ZAD de Notre-Dame-des-Landes, toute proche.


Je ne le vis qu’à mon retour mais Mélanie m’appela une heure après mon départ, peu avant que mon téléphone resté derrière ne s’éteigne par défaut de batterie. Elle n’avait pas laissé de message. Lola, qui avait quasiment emménagé dans mon appartement en mon absence tout en ayant conservé la location du sien, me demanda si je comptais la rappeler. Un an avait passé et je ne gardais dans mes souvenirs que le meilleur de ces moments passés ensemble. La page était tournée et le chapitre Mélanie était pour moi clos.


Comme quoi, nul ne devrait ainsi présager de l’avenir.