Une Histoire sur http://revebebe.free.fr/
n° 17767Fiche technique22620 caractères22620
Temps de lecture estimé : 13 mn
01/02/17
Résumé:  Ce n'est pas ce soir que je vais commencer mon texte !
Critères:  fh ffh couleurs uniforme strip 69 nopéné fdanus humour -humour
Auteur : Radagast      Envoi mini-message
Revebebe devra attendre encore un peu

Une bonne douche ; rien de mieux qu’une bonne douche par ces temps de canicule !

Je me balade dans mon appartement uniquement vêtu d’un drap de bain noué autour de la taille. La baie vitrée grande ouverte laisse entrer une brise légère, les fins rideaux flottent mollement.

Je me promènerais bien sur la terrasse si la vieille bignole d’en face ne me reluquait pas à la jumelle ; je crois qu’elle apprécie mon corps d’athlète, ma silhouette de rêve. Je ne vais pas baguenauder ainsi vêtu, les yeux vont lui sortir des orbites !

À moins qu’elle n’espionne tous les habitants de ma résidence.

À mon grand regret, mon orgueil dut-il en souffrir, je crains que la seconde hypothèse ne soit la bonne.


Presque nu, je me sens bien ; quelques gouttes d’eau s’évaporent sur mes testicules et mon gland.

Je me sers un verre de Talisker*, laissant toutefois la bouteille à portée de main, je m’assieds face à l’écran de l’ordinateur et réfléchis. Que vais-je pouvoir raconter comme âneries ?


En effet j’écris.

Oh, pas de grands romans, pas d’essais philosophiques, pas de grandes envolées lyriques, non ! Juste de petites nouvelles pleines d’humour, d’amour et de poésie, parsemées – je l’avoue – de scènes coquines. Pour m’amuser, je poste ces écrits sur un site d’histoires érotiques, un site connu de nombreux initiés. Initiés cultivés et de bonne compagnie, bien évidemment, que j’espère faire rire et rêver.


Sur Revebebe, nulle histoire grasse, nulle pratique honteuse… enfin, j’idéalise quelque peu.

Je coince en ce moment sur un texte ; je crains de devoir faire attendre mes lecteurs. Parfois l’inspiration vient d’un coup, d’un fait divers, d’une expérience personnelle. En ce moment, peau de zob, cet état de fait étant dû, selon moi, à cette chaleur qui me ramollit les neurones.

Écrire semble facile ; pourtant, l’exercice demande beaucoup de temps, d’attention, de méditation.


Il faut choisir ses mots selon le contexte. J’aime aller chercher de vieilles expressions de nos jours peu usitées pour en épicer mes écrits plutôt que d’employer un anglicisme barbare. Il en va des termes comme des outils : si vous ne vous en servez plus, ils tombent dans l’oubli et finissent par disparaître, délaissés de tous. Notre langue a ceci en commun avec la biodiversité : un mot qui meurt est une espèce animale ou végétale qui s’éteint.

J’aime aussi créer de nouveaux termes, jouer à l’apprenti sorcier, quitte à faire maronner les correcteurs. Point trop s’en faut, sinon ils se fâchent.


J’en suis là de mes réflexions lorsqu’un mouvement sur la terrasse attire mon attention.

Une jeune femme blonde juste vêtue de son innocence se tient près de la baie vitrée. Un bras et une main posés sur sa poitrine, l’autre au confluent de ses cuisses et de son ventre, elle essaie d’attirer mon attention.



Vu sa tenue et sa silhouette, je n’ai aucune hésitation.



Svelte, les cheveux lui tombent presque aux reins ; elle possède de longues jambes, la taille fine, la peau couleur de lait. Malgré sa main posée sur sa poitrine, je devine ses seins ronds, fermes et de belle taille.

Pour ne pas paraître vulgaire, j’essaie de ne regarder que son visage, loin d’être désagréable ; un petit nez mutin, de jolies lèvres pulpeuses que j’aimerais savourer, un regard vert et de longs cils de biche.



« Et même te tirer tout court, s’il t’en vient l’envie ! » Une chance que mon drap de bain soit ample, car une partie de mon anatomie commence à prendre ses aises face à cette charmante vision.



J’en reste baba.



Elle me tend la sienne en un geste réflexe, dévoilant deux beaux globes fermes et blanc nacré, aux grandes aréoles rosées décorées d’une drupe appétissante. Elle rougit, se mord les lèvres et laisse tomber la main qui cache son mont de Vénus.



Quelle belle petite hermine se pelotonne sous sa main ! Un joli mustélidé au pelage châtain très clair, le minois fendu d’un doux sourire, les joues rebondies.


Nous entendons des cris et des bris de verre chez les voisins. Sale temps ! Une tornade ravage l’appartement et la vaisselle vole bas.



Quitte à jouer un rôle, autant bien le jouer.



Alors que je lui donne le verre couvert de buée et que je dépose un léger baiser sur ses lèvres – j’adore ce rôle –, une femme entre dans mon salon par la terrasse. Cela devient une habitude ! Elle a dû, comme, Marie enjamber la rambarde.



Deux petits seins tressautent tandis qu’elle sautille en faisant passer le sous-vêtement par-dessus ses chevilles. Un buisson sombre et fourni surmonte deux jolies lèvres zinzolines.

Me voilà avec deux beautés nues dans mon salon. L’une blonde scandinave, l’autre le teint mat, les yeux de braise, une Méditerranéenne au sang chaud.

La brune semble soudain se rendre compte de la présence d’une autre femme.



Elle s’interrompt soudain, hume les cheveux blonds.



Elle est interrompue par des cris venant de la terrasse.



Dans quel merdier me suis-je fourré ? Ou plutôt, dans quel merdier viennent-elles de me fourrer ?

Les deux grâces m’entourent et se pressent contre moi. Les cris se rapprochent. Je veux fermer la fenêtre ; trop tard : un gus entre, une chemise de traviole et mal boutonnée qui sort de son froc, les yeux injectés de sang et la bave aux lèvres. Je frissonne et je sens les deux naïades frémir à mes côtés. Ce taré a un pétard à la main. Pistolet ? Revolver ? Un Glock ou un Geluck, que sais-je.



Apparemment, môssieur n’hésite pas à faire des accrocs au contrat de mariage, mais déteste en être la victime. Il nous tient en joue ; sa main tremble. Tenir une arme pareille d’une seule main me semble dangereux : non tenue fermement, le coup peut partir à tout moment, par accident.

Les femmes et moi faisons ce que tout un chacun fait face à un flingue : nous levons les bras.


Moi qui peine à débuter un texte érotique, je vais passer vite fait dans la Série Noire. Je vois d’ici les titres des journaux de demain : « Un écrivain amateur et grivois victime d’un mari jaloux ». Maigre consolation, ça va faire de la pub au site Revebebe.





~o~





Deux flics viennent d’entrer à leur tour, un homme et une femme. Ils ont chacun un pistolet à la main. Merde, ça va finir comme dans un western ou un thriller : L’arrière-train sifflera trois fois ou Poulpe friction.

Mon salon se remplit petit à petit ; il va bientôt ressembler à un hall de gare à l’heure de pointe. Qui va arriver maintenant ? Les pompiers, le SAMU, le GIGN ou les gardes suisses ?



Le cornard accuse le coup.



J’entends le flic murmurer :



Pourquoi fait-on cocu son conjoint, ou même son amant ? Vaste sujet, que même Marc ou Bernard-Henri Lévy n’ont jamais osé affronter. On trompe, car on aime trop l’un et plus assez l’autre ; nous ne désirons plus la bonne personne, ou trop d’autres à la fois.


Il existe toujours un instant i, un nœud spatio-temporel, un instant-clef où le destin s’occupe de votre avenir, comme le disait Stephen Hawking. Nous nous trouvons dans un de ces moments où un fait quelconque et banal peut tout bouleverser, telle la baignoire d’Archimède ou la pomme de Newton.


Nous nous tenons toujours les bras en l’air lorsque mon drap de bain se fait la malle. Détail anodin pourtant lourd de conséquences. La fliquette repère mon mât de cocagne ; je vois son regard s’éclairer et sa bouche s’arrondir tandis qu’elle murmure un « Oh… » appréciateur.



Je ne sais plus quel comportement adopter. Faire le mariole ou me faire tout petit. Je deviens le centre de l’attention générale, car non contentes de chanter mes louanges, elles caressent avec ravissement et délectation l’objet du débat qui réagit aussi sec.

La jeune policière ouvre la bouche, subjuguée.



Que c’est beau… Je ne me connaissais pas si expérimenté.



J’ai maintenant la grande aiguille qui pointe et vibre sur midi. La jeune policière se passe la langue sur les lèvres ; son collègue murmure un « Nom de Dieu ! » admiratif. Le cocufieur cocufié éclate en sanglots et laisse tomber son arme.

Les deux poulets le menottent tandis que mes deux co-otages continuent de me manipuler le rostre en un concerto à quatre mains, deux diaphanes et deux hâlées.

Je n’y tiens plus. Je ferme les yeux, balance un cri de ravissement, puis j’envoie la purée à travers la pièce, une giclée sur la chemise du mari, une autre sur la chaussure de la poulette, les dernières dans les mains de mes deux Maja Desnuda.



Je m’enfile le verre de whisky pour me remettre de mes émotions. Toujours dans le plus simple appareil, je m’approche des policiers.



« Faudra que j’aille lui faire une bise le jour de l’an… »



Alors qu’ils emmènent le menotté, je vois le flic qui montre la chaussure de sa collègue et qui lui dit :



Paula et Marie m’attendent sagement l’une à côté de l’autre, toujours habillées de leur seule vertu.



Sa langue vient s’amuser avec la mienne. Ses petits seins se pressent sur mon torse. Je caresse ses hanches et ses fesses.



« Gloups ! »


Je les regarde sortir côte à côte ; elles discutent comme de vieilles amies. Vues de dos, leurs chutes de reins valent bien celles du Niagara ou Victoria ; je les Zambèzerais volontiers !


Mes jambes tremblent un peu. Je m’assieds dans le canapé et me sers une grande rasade de « Rocher Escarpé »* pour me remettre de mes émotions. Lors de notre câlin, j’ai égaré mes doigts dans de sombres et suaves contrées gorgées d’humidité. Il semble que la simple évocation de nos hypothétiques ébats les ait émues au plus haut point, tout comme moi.




~o~




Je vais reprendre une douche. Je me verse un autre verre de Talisker et tente de poursuivre l’écriture de mon texte, toujours vêtu de mon éternel drap de bain. Je suis tout de même tourneboulé par mes aventures de ce tantôt.


À peine ais-je tapé le premier mot que l’on sonne.

À ma porte se tient la jeune et jolie policière de cet après-midi. Toujours accoutrée de son uniforme si peu seyant. Je la contemple, étonné.



Ce faisant, elle ôte sa casquette, libérant une longue cascade de cheveux de jais et baisse la fermeture Éclair de son blouson, rendant la liberté à ses seins opulents, aussi sombres que sa chevelure, un buste qui attire mon regard et mes mains comme un aimant attire la limaille de fer. Elle arrache mon drap de bain ; mon menhir se dresse déjà au garde-à-vous. Elle m’embrasse à pleine bouche ; nos langues s’affrontent, nos dents se heurtent. Je caresse son dos et sa poitrine ; elle se saisit de mon calibre comme elle empoigne son arme de service.



Quelle abnégation ! Quelle conscience professionnelle dans ce beau corps qu’est la police nationale !


Je gobe les mûres ornant son orgueilleuse poitrine. Renversant les rôles, j’effectue une méticuleuse fouille au corps. Pour me faciliter le travail, je baisse son pantalon.



J’apprécie ce sens de l’anticipation.


Le futal vole à travers la pièce. Nous dansons tous deux, serrés l’un contre l’autre, lèvres soudées, moi lui baissant sa mignonne petite culotte rose, elle me caressant la matraque.

Je risque deux doigts vers son bénitier ; je le découvre rasé de près et dégorgeant d’humidité.



Arrivés près du canapé, je l’y allonge et plonge mon visage vers sa fontaine de Jouvence.



Tout aussi soudainement, la policière reprend le dessus.



Je ne comprends plus, surtout qu’elle prend sa voix de représentante des forces de l’ordre pour me le signifier. Un ton autoritaire et impératif.

Elle me retourne et se vautre sur moi, tête-bêche. Je comprends et aime mieux cela.


Elle embouche goulûment ma corne d’abondance.

J’ai au-dessus de moi une œuvre de Stendhal, Le Rouge et le Noir : lèvres rubicondes sur peau d’onyx. Je plonge le nez dans ce roman. Je le dévore, j’en écarte les feuillets, j’y glisse une langue inquisitrice, titille le bourgeon au sommet de la cicatrice.

Je sépare les fesses fermes, insinue un doigt dans sa fleur et un autre dans son trou noir**.



Elle pose son nénuphar dégoulinant sur ma bouche. Dans cette configuration, difficile d’appeler police-secours… Elle me saisit les valseuses et me pompe de plus en plus énergiquement ; je me déverse dans sa bouche tandis qu’elle me serre le visage entre ses cuisses et m’inonde.


Allongés sur le canapé, nous reprenons notre souffle. Elle se retourne et vient se nicher dans mes bras, sa poitrine s’écrasant sur mon torse.



À peine terminées les présentations d’usage, nous voyons entrer Marie et Paula, toujours nues. Ma vieille voisine ne doit plus savoir où donner de la jumelle !



Ce n’est pas ce soir que je vais commencer mon texte. D’ailleurs, que pourrais-je bien raconter ? Revebebe devra attendre encore un peu.



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*Talisker : « Rocher escarpé », en langue viking. Merci à l’ami qui me l’a fait découvrir.

Merci à Edmond Rostand et Henri Beyle pour leurs conseils avisés.

Une pensée pour Goya, source d’inspiration (Francisco, pas Chantal).


**Voir Trous noirs et bébés univers de S. Hawking.