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Temps de lecture estimé : 24 mn
10/02/17
corrigé 06/06/21
Résumé:  Quand Léna m'a proposé deux semaines de randonnée au Canada, j'ai commencé par refuser. Pourtant, j'allais y découvrir une nouvelle passion...
Critères:  fff frousses collègues bain forêt nudisme intermast cunnilingu init
Auteur : Nymphea      Envoi mini-message
Le sommeil des ours





Elles ne m’avaient pas abandonnée à l’aéroport. J’eus un soupir de soulagement en repérant le phare de la chevelure de Léna au milieu du torrent de têtes qui s’éloignaient du portique des douanes. Au moins je n’étais pas seule et perdue à Montréal, c’était un bon point. Pour le reste du programme, j’avais encore mes doutes. Quand Léna, une collègue que je connaissais à peine, m’avait proposé de partir randonner au Canada, ma première réaction avait été un « non » franc et direct. Ma dernière expérience du camping datait de presque dix ans, et s’était limitée à quelques jours de farniente à distance de marche de la civilisation et de sa principale bénédiction, la douche chaude. Elle, elle ne me proposait rien de moins que deux semaines de marche intensive avec logement sous la tente en plein cœur des forêts sauvages canadiennes. Au milieu des ours. Adieu, veaux, vaches, cochons, électricité ! Je n’étais pas certaine d’être à la hauteur, ni physiquement ni moralement.


Mais Léna ne s’était pas laissé démonter par mon refus. Une de ses amies s’était décommandée, elle avait besoin d’une remplaçante et elle n’était vraiment pas prête à faire une croix sur ses vacances annuelles. Elle avait su trouver les mots pour me convaincre. Je n’étais pas très aventureuse, mais la perspective de m’envoler, même pour quelques jours, loin des files d’attente et des tunnels infinis du métro parisien était suffisante pour me faire réfléchir. Elle n’avait eu qu’à m’inonder de photos de leurs excursions précédentes jusqu’à ce que je demande grâce. Et que j’achète mes billets d’avion.


Et à présent, j’étais là, avec mon énorme sac à dos, dans l’aéroport de Montréal. Dès que Léna m’aperçut, elle se mit à gesticuler avec enthousiasme. Le temps que je les atteigne, la marée humaine s’était retirée. Léna me serra brièvement contre son imposante poitrine, célèbre dans notre entreprise majoritairement masculine. Elle était grande, et son étreinte plaçait ladite poitrine presque sous mon nez. Les deux premiers boutons de son corsage avaient sauté et me laissaient tout le loisir de compter les taches de rousseur. Je me morigénais intérieurement, je n’étais pas là pour reluquer le décolleté, même bien rempli, de mes petites camarades. Heureusement, son amie Louise se contenta d’une bise. C’était une brunette avec une coupe garçonne, une coupe « pixie » comme disent les Anglais en référence aux lutins de leur folklore, ce qui allait parfaitement avec son sourire en coin un peu moqueur. Ses cheveux courts dégageaient joliment sa nuque brune et élégante. Le contraste avec la grande taille de Léna et sa largeur d’épaules contribuait à évoquer un esprit follet.


Louise et elle s’étaient rencontrées pendant une année de césure à Montréal, m’expliqua Léna dans la voiture qui nous emportait vers le point de départ de notre périple. Ensemble, elles avaient pris goût aux randonnées dans la nature nord-américaine, et elles se retrouvaient maintenant au moins une fois par an pour « communier avec la nature », dit-elle en riant. Elle était certaine que je tomberai moi aussi amoureuse du Canada pendant ce périple. Si je ne me faisais pas croquer par un ours. Moi, j’étais surtout inquiète de pouvoir suivre le rythme, avec mes kilos en trop et mes poumons de phtisique. Impossible de me souvenir de la dernière fois où j’étais allée courir. Je lorgnai avec un brin de jalousie les longues jambes de Louise et les cuisses musclées de Léna, mises en valeur par leurs tenues de randonnée, mais je fis taire mes complexes. Nous ne serions pas poursuivies par les paparazzis une fois perdues dans les bois et alors mon postérieur un peu trop rebondi à mon goût n’aurait plus d’importance. C’était une sortie entre filles, pas un concours de beauté. Ces vacances, c’était une expérience unique, et je comptais bien en profiter au maximum. J’allais faire le plein de souvenirs, assez d’images pour retapisser dans ma tête tous les panneaux publicitaires du métro. Je respirai un grand coup par la fenêtre entrouverte de la voiture et admirai le paysage déjà splendide. Une fois mon anxiété bâillonnée, j’étais vraiment excitée de commencer cette aventure. À moi le Canada !




**********




Une bonne nuit de sommeil et cinq heures de voiture plus tard, je marchais enfin entre les arbres. Il faisait un temps magnifique, sans doute trop chaud pour randonner en plein soleil, mais celui-ci ne nous arrivait que doucement tamisé par les conifères immenses qui nous entouraient. J’appréciais pleinement l’alternance de soleil et d’air frais sur mes bras nus. À chacun de mes pas, le tapis d’aiguilles crissait. La brise embaumait, je respirais, presque littéralement, le bonheur.


Et pour faire mentir toutes mes inquiétudes, les premières journées de marche filèrent sans souci. Le rythme était largement tenable et j’avais les jambes solides, en tout cas plus que je ne le pensais. Le sac me pesait un peu, surtout en fin de journée, mais les filles m’avaient promis un peu de repos une fois que nous nous serions aventurées plus loin dans les bois. À mon grand soulagement, elles m’avaient intégrée très facilement. En fait, elles rivalisaient même de petites attentions pour moi. Peut-être avaient-elles déjà emmené d’autres « débutantes », avec plus ou moins de succès, en tout cas elles avaient l’air bien déterminées à ne surtout pas me laisser me fatiguer, et encore moins à me laisser mourir de faim. Et ce n’est certainement pas moi qui allais refuser un peu de chocolat… Il fallait bien prendre des forces.


Le troisième jour, nous nous sommes arrêtées au bord d’une cascade et avons lézardé toute la journée au soleil. Le cadre était idyllique : des rayons de lumière perçaient les frondaisons et dessinaient des taches dorées qui tremblaient doucement sur la mousse et les feuilles tombées au sol. Au milieu de cet écrin, une cascade digne d’une carte postale, ou d’une pub Tahiti douche. Nous avons posé notre chargement et alors que je commençai à sortir le nécessaire pour pique-niquer, Léna m’a crié :



Léna s’est contentée de rigoler, et de se débarrasser de tous ses vêtements. Tous. Bien sûr, je ne suis pas particulièrement prude, et de toute manière, nous n’avions pas tellement d’intimité pour nous changer et nous laver depuis le début de notre petit périple. J’avais donc déjà aperçu les formes de mes camarades, mais je prenais en général soin de ne pas regarder dans leur direction, question de politesse élémentaire.


Mais là, il n’était pas tellement possible d’ignorer l’opulente poitrine de Léna alors qu’elle gesticulait dans ma direction pour m’inviter à la rejoindre au bord de l’eau. Pendant que je protestai encore, pensant à mon épilation approximative et à mes grosses fesses, Louise se glissa sournoisement derrière moi et commença à me déshabiller sans me laisser le temps de réagir. Elle souleva mon débardeur juste assez pour bloquer mes bras au-dessus de ma tête et déboutonna mon short en moins de temps qu’il ne faut pour dire « string ». Je rougis. C’était effectivement ce que je portais ce jour-là. Plus exactement un tanga vert émeraude avec bordure en dentelles et petit nœud devant. Louise, qui s’était penchée pour mieux me débarrasser de mon short émit un petit claquement de langue appréciatif et s’exclama :



Puis elle me fit pivoter, bras toujours entravés par mes vêtements, pour faire admirer sa trouvaille à Léna qui s’empressa de siffler mon postérieur dénudé.



Celle-ci approuva avec enthousiasme qui fit tressauter sa chevelure rousse et son imposante poitrine. Louise sourit avec un petit air mutin.



Et sans me laisser le temps de protester, elle m’asséna une petite claque sur la fesse droite, parfaitement dosée pour être légère, mais tout de même cuisante.



Léna se réjouit de la teinte rosée qu’avait prise mon postérieur, pendant que son acolyte se décidait à finir de me déshabiller, me laissant nue et contrite, les pieds dans l’herbe. Je me décidai à aller dans l’eau, pour dissimuler la double rougeur de mes joues et de mes fesses. Et pour ne pas rester plantée là, telle la Vénus sortie des eaux, à essayer de dissimuler ma toison pas exactement taillée à la dernière mode. J’allais plonger l’orteil dans l’eau, assez fraîche, il faut le dire, de la cascade, lorsque Louise m’interrompit.



Je me tournai, inquiète, me demandant si je devais craindre une nouvelle fessée.



La rousse Léna vint à ma rescousse.



Je me couchai sur le ventre et attendis avec un peu d’appréhension. Je n’étais pas vraiment habituée à me laisser toucher par d’autres que mes partenaires amoureux. C’était un niveau d’intimité qui me paraissait trop important pour toute personne qui ne partageait pas mon lit. Mais ce n’était qu’un peu de crème solaire, je n’allais pas me montrer désagréable envers ma nouvelle camarade pour si peu.


Le tube de crème émit un léger chuintement et une odeur de noix de coco parvint jusqu’à mes narines. Puis je sentis les mains de Léna se poser doucement de chaque côté de ma nuque. J’avais appréhendé le contact. Pour moi, la crème solaire était une horreur froide et vaguement collante dont je me tenais généralement éloignée. Mais ce tube avait dû prendre le soleil dans son sac à dos, et le lait se répandant était tiède sur ma peau. Léna massa longuement mes épaules, appuyant de ses pouces au départ de ma colonne vertébrale, dessinant mes omoplates. Elle descendit avec douceur le long de ma colonne, tour à tour par légères pressions du bout des doigts ou posant sa main entière. Je commençais à me détendre. Je n’avais jamais eu l’occasion, ni même l’envie de profiter d’un massage professionnel, mais j’en comprenais à présent un peu mieux l’attrait.


Je fermai les yeux, et profitai de la chaleur du soleil qui caressait déjà mes épaules. J’oubliai la présence de Léna pour simplement ressentir. Des pressions, des frôlements. Les muscles de mon dos se détendaient l’un après l’autre et je décollais peu à peu dans une extase paresseuse de chat gorgé de caresses et de chaleur. Je n’étais pas très loin du ronronnement. Le soleil brûlant dessinait des motifs de kaléidoscope rougeâtres sur mes paupières closes. Je n’étais pas atteinte de cette somnolence dont on parlait souvent, simplement je planais. À la fois l’esprit ailleurs, et en même temps tellement attentive à l’instant présent, à chaque glissement sur ma peau, au bruissement du vent dans les feuilles à travers le brouhaha de la cascade. Au parfum de coco.


Un mouvement soudain de Léna me fit presque sursauter, me tirant de mon paradis sensoriel. Elle ôta ses mains du bas de mon dos. Je n’avais pas la moindre idée du temps qu’elle avait passé à me tartiner de crème, peut-être seulement quelques minutes, mais certainement assez pour que je sois protégée. Je remuai, prête à me lever, un peu engourdie, mais Léna posa une main ferme sur mon épaule.



Je renonçai à protester. Je dus avouer que je n’étais pas mécontente que la séance se prolonge. Ses genoux frôlèrent ma hanche quand elle pivota. Ses mains trouvèrent mes pieds.



Elle avait raison, après des jours de marche et de maltraitance, mes pauvres petons frémirent de bonheur de trouver un peu de douceur. Je replongeai rapidement dans mon état second pendant que ses mains grimpaient peu à peu le long de mes mollets puis de mes cuisses. Elle montait encore, et sans s’arrêter, naturellement, elle posa ses dix doigts sur mes fesses. Je dus me raidir à ce contact parce qu’elle se déplaça de nouveau, et remonta au bas de mon dos. Je laissais échapper un soupir, entre le soulagement et la déception. J’avais senti ses mains presque partout sur ce côté de mon corps, et leur absence à cet endroit précis se faisait brusquement sentir. Mais c’était les règles de base du massage, le masseur ne touche pas ce qui est couvert par la serviette.


Seulement nous n’étions pas dans un salon de massage, et je n’avais de toute manière pas de serviette pour protéger mon postérieur généreux. Léna s’était simplement installée à califourchon au-dessus de mes jambes, et ses pouces, qui appuyaient légèrement dans le creux au bas de mon dos, ce point si sensible chez moi, ne servaient que d’ancrage, de point de départ à ses caresses.


Le reste de ses doigts glissa doucement sur mes hanches avant de suivre la courbe de mes fesses. Elle traça de la pulpe des doigts le pli avec ma cuisse, englobant autant qu’elle le pouvait chacune de mes fesses dans ses mains ouvertes. Lorsqu’elle avait appuyé au creux de mon dos, je m’étais cambrée par réflexe, écartant légèrement les jambes, et maintenant qu’elle approchait si près, si près de mon intimité du bout de ses doigts, j’eus soudain la conscience aiguë de ma nudité, de l’image que je devais lui offrir de mon sexe seulement à demi dissimulé entre mes cuisses entrouvertes. Cette idée était à la fois terriblement embarrassante et plutôt excitante. Les mains de Léna qui malaxaient maintenant mes fesses, les écartant puis les resserrant tour à tour ne faisaient rien pour calmer mon trouble. Le mouvement se répercutait sur mon sexe et une sensation de chaleur envahit rapidement mon bas-ventre.


J’écartai involontairement un peu plus les jambes, et elle en profita immédiatement pour caresser la peau si douce, tout en haut, à l’intérieur de la cuisse. Ce morceau si tendre et si sensible à l’extrême limite de mon intimité. Je me mordillai la lèvre, en me demandant si elle se rendait compte de ce qu’elle était en train de faire. Pourtant, de là où elle était, elle devait avoir un point de vue parfait pour observer mes cuisses qui s’écartaient contre ma volonté, mes lèvres qui s’ouvraient comme pour l’attirer et l’humidité qui y perlait. Elle devait bien me sentir frémir sous sa main. Alors à quoi jouait-elle ? Elle n’avait absolument pas l’air décidée à soulager l’excitation qui montait irrésistiblement en moi, alors que faisait-elle ? Était-ce une sorte de bizutage ? Ne se rendait-elle compte de rien ? Ou bien était-elle simplement très à l’aise avec son corps, et celui des autres ?


Je commençai à hésiter réellement entre lui demander d’arrêter de tourner autour du pot, ou de me laisser tranquille quand Louise vint à ma rescousse.



Louise poussa un soupir faussement exaspéré.



Louise était sortie de l’eau, toute ruisselante, avait confisqué le tube de crème et envoyé Léna à la baignade, collant une moue boudeuse sur ses lèvres de rousse pulpeuse. La jolie brune me retourna comme un pancake sur ma serviette. Elle engloba d’un regard appréciateur mes mamelons dressés et mes cuisses maintenant pudiquement serrées sur mon sexe humide, tout en versant une quantité généreuse de lait de coco dans la paume de sa main.



Et avant que j’aie eu le temps d’émettre l’idée que j’étais probablement capable de le faire moi-même, elle m’avait coincée entre ses cuisses brunes, fines, mais musclées, et elle s’était mise à appliquer la crème à son tour. J’étais bel et bien réduite au rang de pancake, que l’on tartinait sans demander lui son avis. Heureusement, elle n’avait pas la lenteur délibérée et provocante de Léna. Néanmoins, elle ne m’aidait pas non plus à retrouver mon calme. Ses mains étaient moins insistantes, mais elles étaient douces, et elle avait caressé de ses doigts gantés de crème mes clavicules, mon cou. Elle avait suivi mes côtes et tracé du pouce le contour de mes seins. Elle les avait enduits rapidement, efficacement, mais la sensation de sa paume contre mes tétons dressés était restée vive pendant qu’elle finissait de passer sur mon ventre.


Et je n’étais pas insensible à son charme. J’avais noté depuis longtemps une certaine attirance pour les brunes espiègles, de préférence aux cheveux courts. Là, j’étais comblée. Celle-ci, en plus de correspondre parfaitement à mon unique fantasme féminin, était agenouillée nue au-dessus de moi. Sentir sa toison contre mon ventre était pour moi une sensation aussi nouvelle que troublante, qui évoquait immédiatement foule de questions.


Et si je me redressais pour embrasser la bouche qu’elle gardait entrouverte dans sa concentration ? Et si je posais ma main sur ses hanches ? Et si je remontais un peu pour que son sexe ne soit plus contre mon ventre, mais tout contre le mien ? Je me mordis les lèvres à cette idée. Il fallait que j’arrête de laisser courir mon imagination, ou je risquais de perdre le contrôle à la prochaine caresse.


J’avais toujours préféré les hommes avec certitude et n’avais même jamais embrassé une fille de ma vie, mais je ne pouvais pas nier l’attirance que je ressentais pour Louise. Cette petite séance de massage m’avait mise dans un état d’excitation assez avancé, et par-dessus tout j’étais curieuse. Très. Ma première expérience saphique était à portée de main, à portée de bouche, et pourtant je n’osais pas. Comment réagirait-elle ? Nous n’étions pas à la moitié du séjour et l’ambiance risquait d’être sacrément refroidie si je me laissais aller à un geste déplacé. Je ne savais pas à quoi elle jouait, mais j’étais convaincue que l’attirance ne pouvait être qu’unidirectionnelle. Je n’étais qu’une idiote qui se faisait des films. J’espérais seulement que Louise ne se rende pas compte, qu’elle avait mis mes tétons dressés et ma chair de poule sur le compte de l’air frais de la cascade.


Je resserrai les cuisses pour mieux dissimuler l’incendie qui dévorait mon entrejambe, mais la pression soudaine me fit presque gémir. Et Louise sépara mes genoux pour finir d’enduire mes jambes. Elle ne me facilitait vraiment pas la tâche. Heureusement, elle ne fit pas durer beaucoup plus longtemps ma séance de torture. Elle ignora mes tremblements d’impatience et mit la dernière couche de crème à son œuvre. Elle m’inspecta d’un œil critique et sembla satisfaite du résultat. Elle essuya du pouce une dernière trace blanche juste en bas de mon ventre.



Et elle partit se baigner comme si de rien n’était. Je la rejoignis immédiatement. L’eau fraîche de la cascade ne soulagea que peu mon excitation au premier abord, si bien que j’envisageai de m’administrer moi-même le plaisir qui m’avait été si cruellement suggéré puis refusé, mais mes camarades ne m’en laissèrent pas l’occasion. Il fallut nager, puis jouer dans l’eau. La baignade se passa sans incident notable, si l’on excepte le fait que ces demoiselles prenaient un peu plus de libertés avec mon anatomie que mon confort ne le permettait. Mais globalement, je réussis à reprendre ma contenance et le contrôle de mes pulsions.


Léna proposa ensuite de s’allonger un peu au soleil pour bouquiner, ce que j’acceptai avec plaisir. Je comptais en profiter pour me rhabiller un peu, mais Louise ne m’en laissa pas l’occasion. Selon elle, c’était dommage de risquer d’avoir des marques de bronzage, alors que nous étions suffisamment perdues dans la nature pour bronzer sans maillot. J’hésitai à lui faire remarquer que, de toute façon, je ne risquais pas de bronzer, surtout avec la quantité de crème indice 250 dont elles m’avaient tartinée, mais je décidai de tenir ma langue. Je n’étais plus à ça près. Je m’allongeai donc au soleil avec mon livre, et profitai de la chaleur des rayons sur ma peau nue. Il faut avouer que la sensation, après l’eau si fraîche des torrents canadiens, était tout simplement délicieuse.




**********




Les jours suivants, nous croisâmes d’autres ruisseaux et d’autres cascades, et chaque fois je dus subir le supplice de la crème solaire. Léna enduisait mon dos et mes fesses avec une lenteur et une ferveur quasi religieuse et Louise prenait le relais sur mes seins et mes cuisses. Et loin d’être plus clémentes avec mon pauvre corps, elles s’enhardissaient. Elles faisaient durer le plaisir, ou le supplice selon les points de vue.


Louise aimait dessiner « innocemment » le contour extérieur de mes seins avec la crème depuis qu’elle avait remarqué les frissons que cela provoquait chez moi. Léna, elle, ne semblait jamais se lasser de masser mon arrière-train. Ni d’appuyer entre les deux fossettes en bas de mon dos, ce qui me faisait invariablement me cambrer, et dans le même mouvement convulsif écarter les cuisses. Le « bouton ouverture facile » disait-elle en riant. Pour ma part, je m’étais décidée à accepter ce petit jeu tel qu’elles voulaient le jouer. Je ne cherchais plus vraiment à cacher mon excitation, puisque c’était clairement ce qu’elles souhaitaient obtenir de moi, et commençais à prendre de plus en plus de plaisir, même inassouvi, à leurs caresses.


Et j’espérai toujours que l’une d’elles se décide à me faire jouir une bonne fois pour toutes. Sans compter que l’envie commençait à me démanger sérieusement de goûter moi-même aux délices saphiques, en partie « pour voir », et en partie parce que les viles tentatrices paradaient leurs corps magnifiques sous mes yeux, chacune superbe dans son propre style. Léna, rousse et voluptueuse. Grande, forte, opulente avec ses cuisses musclées, sa bouche gourmande et ses seins généreux. Louise, fine et élancée, avec son ventre brun parfait, son sourire mutin et ses yeux noirs ensorceleurs… Elles me rendaient folle.


Et pourtant, le reste du temps se passait comme si de rien n’était. Nous marchions, de préférence de bonne heure le matin et tard en fin de journée, afin d’éviter le soleil qui pouvait être brûlant à cette époque de l’année, nous installions le camp, lisions, cuisinions, jouions, plaisantions. Le soir, mes compagnes s’endormaient comme des souches pendant que je restais éveillée, les mains entre mes cuisses, à soulager le désir insoutenable qu’elles avaient éveillé à l’heure de la sieste.




**********




Quelques jours s’écoulèrent de cette manière, jusqu’à ce qu’enfin, nous arrivions à notre but, le camp fixe tant attendu. Effectivement l’endroit était parfait. Une petite clairière offrait à la fois ombre et clarté, avec un charmant ruisseau pour l’approvisionnement en eau fraîche. Les filles commencèrent à s’installer comme si elles étaient chez elles, et comme j’avais pris dans les derniers jours les habitudes de la parfaite campeuse, je me mis moi aussi au travail.


Une fois le camp monté, Louise annonça que puisque nous avions bien marché – nous avions même un jour d’avance sur notre programme – la journée du lendemain serait consacrée au farniente. Une journée entière à buller, le bonheur.


Le lendemain Louise m’éveilla, me sembla-t-il, aux aurores. Pourquoi se lever si tôt, si le but de la journée était de ne rien faire, cela me dépassait, mais Louise avait l’air décidée, et elle n’était pas le genre à qui l’on refuse. Je la suivis donc dans la clairière. Elle ne me laissa pas le temps de m’habiller, et même me débarrassa elle-même de ma chemise de nuit puisque n’étant pas encore bien réveillée je mettais beaucoup trop de temps à son goût. Depuis les brumes de ma conscience encore endormie, je finis par saisir que la journée dans la clairière commençait rituellement par un bon bain dans le ruisseau, pour se débarrasser symboliquement de la fatigue du voyage. Et dans l’espoir d’entrevoir un ours à la pêche.


J’avoue que le côté symbolique me passa bien loin au-dessus de la tête, mais ce bain inattendu eut au moins pour avantage de me réveiller complètement. L’eau glacée me laissa lucide, mais frissonnante, pour ne pas dire complètement frigorifiée. Léna, toujours protectrice envers moi, n’avait pas manqué de voir la chair de poule qui me couvrait de la tête aux pieds et les tremblements qui me parcouraient alors que je tentai de revenir à une température humaine. Elle s’empara d’une serviette et entreprit de me frictionner énergiquement en m’appelant « pauvre chaton ». Je grinçais mentalement des dents (et les claquais physiquement) en me disant qu’elles auraient pu y songer avant de me tremper dans l’eau glacée avant même que le soleil ne soit complètement levé. Heureusement, celui-ci ne tarda pas à pointer son nez au-dessus de notre petite clairière et ses rayons combinés aux bons soins de Léna eurent raison de mes tremblements.


Pour se faire pardonner, Louise me concocta un petit déjeuner gargantuesque. Thé à la cannelle pour finir de me réchauffer, tartines de Nutella avec des vraies noisettes dedans, chocolat, confiture de mûres, sablés maison, que des bonnes choses. Pour digérer, Louise m’emmena en safari-photo. Elle s’était rarement séparée de son appareil photo pendant nos premières journées de marche, mais en se déplaçant en groupe il n’était pas évident de surprendre des animaux. Ce matin-là, nous n’avions pas besoin de nous presser. Nous nous assîmes sur un tronc, discutant à voix basse des différences entre la faune de ma Bourgogne natale et celles des forêts canadiennes. Nous n’avions qu’à attendre, et à nous faire discrètes. Nous vîmes deux geais bleus, une gélinotte huppée, plusieurs mésanges. Un écureuil vint presque à nos pieds, sans doute attiré par nos haleines parfumées au Nutella…


De retour au camp et après une légère collation, il fut décidé que nous passerions le reste de l’après-midi à nous prélasser.

Mais qui dit sieste au soleil dit crème solaire, et mes camarades ne semblaient pas résolues à me laisser m’en passer. J’aurais pu me sentir touchée de tant de considération pour mon « capital soleil », mais je savais bien que m’éviter les coups de soleil n’était pas tout à fait leur unique objectif. D’ailleurs, à ce stade des vacances, j’aurais été déçue si Léna n’avait pas sorti son flacon de crème.


Léna avait décidé de commencer par les jambes et elle m’enduisit avec application les orteils un par un avant de masser longuement la plante de mes pieds, pendant que je soupirais d’aise. Elle remonta sur mes mollets, détendant chacun de mes muscles grandement sollicités par la marche des derniers jours. Alors qu’elle continuait sur mes cuisses selon mon anticipation, je remarquai que la texture de la crème paraissait différente sur ma peau. D’ailleurs, je ne sentais pas non plus le léger arôme noix de coco qui suffisait presque maintenant à déclencher mon excitation. Le parfum qui me parvenait était plus proche de celui d’huiles essentielles, un peu épicé, avec une note de cannelle, sa texture plus liquide.



Effectivement, malgré mes longues heures d’exposition au soleil, je n’avais pas rougi. Je ne sais pas si on pouvait tout à fait dire que j’avais bronzé, mais ma peau avait pris une teinte dorée qui n’était pas désagréable au regard. Une fois mes jambes enduites jusqu’à mi-cuisses, Léna me fit me mettre à genoux pour mieux protéger mon dos. Louise vint alors nous rejoindre sur la serviette pour badigeonner mon ventre et mes épaules. Bien vite, à elles deux, elles eurent enduit toutes les zones non érogènes de mon anatomie. Cet évitement soigneux était une forme de torture en soi et mon impatience montait.


Je ne devais pas être la seule à m’impatienter, car Léna se mordillait les lèvres d’un air gourmand, ce qui fit rire Louise. Elle demanda malicieusement à la jeune femme si elle pensait que j’avais eu « ma dose », et devant sa réponse affirmative se tourna vers moi avec un de ces sourires de guingois dont elle avait le secret :



Comme je craignis d’avoir mal compris, elle plaça ses deux mains sur mes côtes, juste sous mes bras, ses deux pouces juste à la lisière de mes seins, et se pencha vers moi pour m’embrasser, longuement, avec la langue. Une vraie pelle. Puis écrasant sa poitrine ferme et bien dessinée contre la mienne, elle se pencha un peu plus pour coller un baiser sur la bouche de Léna dont les gros seins ronds me chatouillaient les omoplates. Un véritable sandwich de seins. Louise, l’impatiente, se saisit du tube de crème et en vida une bonne partie directement sur chacun de mes tétons. La crème, plus liquide que la précédente coula en longues traînées, gouttant du bout de mes mamelons, le long de mon ventre, formant une petite flaque dans mon nombril, débordant rapidement.


Louise stoppa les gouttes avant qu’elles n’atteignent ma toison et badigeonna généreusement mes seins en cercles concentriques, s’arrêtant de temps à autre pour essuyer une goutte perlant sur un téton durci. Je tressaillais, n’osant croire qu’enfin, enfin…


Entre-temps Léna, accroupie derrière moi, avait augmenté l’écartement de mes genoux plantés au sol pour pouvoir finir d’enduire mes cuisses. Ses mains remontèrent rapidement du genou vers le haut de mes cuisses, de plus en plus haut comme à son habitude. Mais contrairement à celle-ci, elle déposa cette fois un baiser sur ma nuque et, une main sur mon épaule, elle glissa, enfin !, l’autre entre mes cuisses. Je laissai échapper un gémissement de plaisir qui parut déplaire à Louise. Ne voulant pas être en reste, elle mordilla ma bouche et fit rouler mes tétons entre ses doigts. Je me cambrai pour presser ma poitrine contre ses doigts et pour amener mon sexe dans ceux de Léna.


Malheureusement pour moi, celle-ci retira immédiatement sa main, non sans avoir effleuré mon clitoris au passage, pour mieux masser mon postérieur. Louise m’embrassa de nouveau, fougueusement, saisissant ma nuque dans une de ses mains, elle posa l’autre en coupe sur mon sexe. Sa peau était fraîche contre mes lèvres brûlantes. Bouillante d’excitation, j’eus un mouvement incontrôlé du bassin pour tenter de me frotter contre sa paume, qui me valut une morsure sur le téton. Le cri d’extase et de douleur qu’elle m’arracha m’attira la pitié de mon amante rousse, qui, écartant mes fesses d’une main, se décida à glisser deux doigts lubrifiés de crème dans mon sexe ouvert, son pouce appuyant très légèrement à la base de mon postérieur. La lubrification était inutile, j’étais plus que prête, à vrai dire, j’étais prête depuis des jours. Je criai de soulagement, presque déjà au bord de l’orgasme. Alors qu’elle faisait coulisser lentement ses doigts, je ne résistai pas à l’envie de glisser ma main entre mes cuisses pour caresser mon clitoris, tristement ignoré jusque-là. Ce geste me valut une tape sur la main de la part de Louise.



Puis elle guida ma main entre ses propres jambes.



Concentrée sur cette tâche nouvelle, je retardais l’orgasme qui me guettait. Sa toison, plus courte que la mienne, était aussi plus douce. J’avançai à tâtons, curieuse de ce sexe qui n’était pas le mien, mais qui lui était pourtant si semblable. Je trouvai sans peine son clitoris gonflé, la faisant tressaillir. Me vengeant un peu, je ne m’attardai pas sur le centre de son plaisir et glissai doucement mes doigts entre ses lèvres, les séparant délicatement, comme si je craignais de les abîmer. J’eus la confirmation que tout ce qu’elle m’avait fait subir l’excitait considérablement, elle mouillait, bien plus que ce dont j’étais moi-même capable.


Un peu surprise, et curieuse, j’enfonçai un doigt dans ses profondeurs humides. Elle était aussi bien moins étroite que moi, et forte de cette constatation, je ressortis pour mieux replonger trois de mes doigts avec aisance. Louise se serra contre moi, et mordit mon cou avec force. La douleur m’aurait fait crier dans une autre situation, mais j’étais concentrée à essayer de caresser convenablement son clitoris avec mon pouce, tout en gardant un mouvement de pénétration satisfaisant avec mes trois autres doigts, ce qui n’était pas exactement aisé. Par ailleurs, Léna s’était décidée à utiliser sa deuxième main et faisait jouer mon clitoris entre deux de ses doigts. Quand Louise prit un de mes tétons entre ses lèvres, c’en fut trop pour moi, et je me laissai envahir par l’orgasme, remuant mon bassin spasmodiquement contre Léna.


La vue de mon plaisir avait dû stimuler Louise, ou bien mon bassin n’était pas la seule chose que j’avais agitée convulsivement, car elle me suivit de peu au paroxysme, enfonçant ses ongles dans mon épaule. Elle avait dû laisser une marque bien visible, en tout cas suffisante pour se faire sermonner par Léna pour m’avoir « abîmée ».



Encore essoufflée, je tentai de me décaler pour lui laisser la place, mais Louise me bloquait le passage. Léna se coucha donc à mes genoux, ses jambes autour des miennes, sa belle chevelure rousse étalée sur la serviette. C’était sans doute la plus athlétique de nous trois, elle me dépassait d’une bonne tête et pouvait sans doute soulever Louise d’une seule main, mais c’était aussi la plus ronde et l’essentiel de sa rondeur était concentré dans ses seins que je trouvais magnifiques. Cet avis devait être inscrit sur ma figure, car Louise posa ma main directement dessus :



On dit souvent que tout le monde aime les seins, c’est sans doute vrai d’une partie importante de la population. En tout cas, j’aimais les miens, et je ne me gênais pas pour les toucher. Ceux de Léna étaient bien plus gros, certainement moins fermes, mais tout de même très agréables au toucher. Sa peau satinée qui sentait le lilas était douce, très douce, et ses mamelons, au milieu d’aréoles plus larges que les miennes, durcirent instantanément sous mes doigts. Comme je prolongeai ma caresse, Léna gémit, et j’entendis une autre respiration s’accélérer. Louise couchée sur sa serviette se masturbait en nous regardant. Comme Léna semblait apprécier mes attentions, je m’enhardis, et promenai mes mains inquisitrices sur toutes ses courbes. J’aurais pu la faire languir un peu, ne serait-ce que pour me venger des jours passés, mais quand il est question de sexe, je ne suis pas particulièrement patiente. Quoiqu’encore un peu timide, je plongeai donc ma tête entre ses cuisses laiteuses. Je décidai de commencer par glisser ma langue entre ses lèvres, remontant lentement le long de la fente jusqu’à son clitoris, pour voir.


Je recommençai plusieurs fois le processus, en prenant mon temps, alors que son sexe et ses cuisses s’ouvraient pour m’inviter plus avant. Elle avait un petit goût salé, comme nous toutes j’imagine, qui ne m’était pas désagréable. Et d’après la musique de ses gémissements, j’avançais dans la bonne direction. Ensuite, je posai ma bouche sur son clitoris et le suçotai légèrement. Je fis plusieurs tours, à distance, avec ma langue en prenant soin de ne pas le toucher. Léna commençait à s’agiter entre mes mains, marmonnant des demandes incohérentes entre deux gémissements. Magnanime, et pas complètement sûre de mon jeu de langue, j’introduisis deux doigts dans son sexe prêt à les engloutir.


Alors que je commençai à accélérer le rythme, je sentis du mouvement au niveau de mes jambes. Louise s’était allongée entre mes cuisses, et ayant agrippé mes fesses, était en train de me positionner au-dessus de sa bouche. Inutile de dire que je lui facilitai la tâche. Après tout, j’avais bien mérité un deuxième orgasme, si ce n’est plus. D’ailleurs, le premier ne m’avait clairement pas suffi, car j’accueillis sa langue avec soulagement. Seul problème, il fallait que je garde suffisamment de concentration pour satisfaire la pauvre Léna qui recommençait à s’agiter sous mes caresses irrégulières.


Je repris le contrôle en quelques coups de langue plus lents puis accélérai de nouveau le rythme en appuyant mes doigts vers le haut. Après tout, cela fonctionnait pour moi… De l’autre main, je saisis un de ses tétons et le caressait doucement. Bientôt, je n’eus plus besoin de faire le moindre mouvement de va-et-vient, Léna glissait toute seule sur mes doigts et je sentais ses muscles se contracter pour m’attirer plus en elle. Encore un dernier effort, et elle cria mon nom en poussant ma tête entre ses cuisses. C’était la première fois que quelqu’un criait mon nom au moment de l’orgasme, et j’en conçus une fierté un peu absurde. Je n’eus de toute manière pas tellement le temps de profiter de mon sens du travail bien fait. Louise, qui devait commencer à s’impatienter, prit le parti de s’attribuer tous mes orifices. Mais à ce stade de la journée, j’étais prête, même pour une quantité irraisonnable de doigts.


Haletante, je poussai mon bassin vers elle pour la faire entrer plus profond en moi. Le plus léger trémolo de ses doigts suffit à me faire atteindre l’orgasme. Heureusement, les voisins n’étaient pas trop proches dans cette clairière canadienne. J’espérai juste ne pas avoir réveillé un ours dans sa sieste…


Soudain consciente de l’incongruité de ma position, les fesses en l’air et le nez dans la serviette, je m’écroulai aux côtés de Léna qui avait l’air satisfait d’un chat savourant un bol de lait. Bientôt, je m’endormis du sommeil du juste, sa main caressant ma hanche.


En rejoignant les bras de Morphée, une dernière pensée amena un sourire sur mon visage. Léna ne s’était pas trompée, j’étais séduite. Je reviendrai l’année prochaine marcher dans les forêts du Canada…


Pour les ours, bien entendu.