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Temps de lecture estimé : 23 mn
10/02/17
Résumé:  Véro accepte d'aller à la plage avec son mari dans un endroit un peu retiré et, malgré elle, se découvre une nature inconnue.
Critères:  fhh hplusag plage
Auteur : Pascal Laurent

Collection : Véro & Jean-Jean
Véro à la plage

Véro à la plage



Voyons. Rien oublié ? La glacière, la crème solaire, les serviettes, les mots croisés… C’est fou comme une balade-détente comme celle-ci peut être contraignante dans ses préparatifs car, bien sûr, ça n’est pas à trois kilomètres qu’il faut se rendre compte de l’oubli des petites cuillères… Et je ne peux pas compter sur mon Jean-Jean pour prendre en charge ce genre de chose : ce n’est pas les petites cuillères qu’il oublierait, mais tout le panier les contenant ! D’ailleurs, il caracole déjà sur le chemin, se retourne et me lance un impatient :



Mais je n’en prends pas ombrage car je le connais trop ! Je sais ce que représente cette journée pour lui : c’est le jet de vapeur de la cocotte minute. Il évacue toute cette tension qu’il ne cesse d’accumuler, que ce soit au travail où tant de choses reposent sur ses épaules ou à la maison, avec nos ados qui ne le ménagent pas. Mais aujourd’hui, rien de tout ça : l’usine est à des kilomètres de ses préoccupations de l’instant et Lucas et Justine, les ados précités, sont aussi heureux que leur père puisqu’invités à une sortie avec des copains. Alors je comprends l’impatience de mon tendre époux : cette évasion, il l’attend depuis un moment et il a eu trop peur d’un grain de sable qui aurait grippé notre belle organisation. Et hier soir, je n’ai pu m’empêcher de sourire devant son air rassuré après avoir regardé le bulletin météo : là aussi, tout allait pour le mieux.


Aussi, je réfrène mon envie de lui faire part de mon propre agacement et je lui réponds de la manière la plus conciliante qui soit :



Non sans m’être assurée que tous les éléments indispensables à la réussite de notre escapade soient bien dans mes mains ou dans les siennes. Car, même si la patience n’est pas sa vertu première, je dois bien reconnaître qu’il a largement pris sa part du « semi-remorque », comme il dit, de nos préparatifs. Aucune trace de machisme dans sa façon d’être à mon égard, même après toutes ces années de vie commune. Au contraire, il est sans doute plus respectueux et plus présent dans notre vie quotidienne que lors de nos débuts. Je mesure pleinement ma chance, surtout quand j’entends les copines me faire part de leurs démêlés conjugaux : rien de tel chez nous. Il est toujours aussi amoureux, tendre et… gourmand de moi !


D’ailleurs, je me demande bien s’il n’aurait pas une idée derrière la tête, mon grand coquin ! D’abord, cet endroit où il a tenu à m’emmener, si éloigné de chez nous, alors qu’habituellement il se contente de la plage la plus proche car « Tu sais, je suis sur la route toute la semaine. » Mais, cette fois, ça a été :



C’est vrai, mais aussi plus difficile d’accès et donc beaucoup moins fréquentée. Aurait-il envie d’un petit câlin un peu moins routinier ? Encore qu’avec mon Jean-Jean, il n’y ait pas vraiment routine ! S’il y a un terme approprié pour qualifier la nature de nos rapports amoureux, c’est « imprévisible » ! Il aime me rendre heureuse et l’être aussi. Il n’y a rien de vraiment défini, pas de rituels, ni de recettes établies. Juste des tendances qui n’ont pas force de loi bien arrêtée. Ainsi, je suis plutôt passive, attentiste… et en l’occurrence, on verra bien !


J’empoigne donc un panier d’une main et les serviettes de bain de l’autre après avoir ajusté mon chapeau de paille et mes lunettes de soleil puis je me lance sur cet étroit chemin de sable. Et s’il est vrai que la récompense est à la mesure de l’effort fourni, alors la journée promet d’être inoubliable ! Mais pour l’instant, il faut se concentrer sur chaque pas dans ce sable mou dans lequel je m’enfonce et qui me donne l’impression de ne pas avancer. Ça monte et ça descend, une dune succède à une autre et ce soleil qui m’écrase de sa chaleur, ça n’en finit et où est passé Jean-Jean en plus ? Ah, le voilà qui vient à moi et me décharge de mon fardeau :



De fait, voilà la mer qui apparaît enfin ! D’un bleu éclatant avec juste quelques minuscules crêtes blanches, une mer de carte postale. Un ultime effort m’amène au sommet d’une dune qui surplombe une bien jolie plage déserte et je comprends bien pourquoi ! L’endroit est vraiment de toute beauté. Mon petit homme a déjà aménagé notre petit nid et je n’ai plus qu’à m’effondrer sur une serviette, bien à l’abri sous le parasol. Une douce langueur m’envahit tandis que, allongée sur le ventre, je sens des mains délicates me débarrasser de mes vêtements désormais superflus et je sombre dans une agréable somnolence, juste caressée par une brise chaude qui souffle par à-coups. Près de mon visage, les oyats qui ondulent au vent font comme un murmure auquel s’associe le bruit des vagues. Même le piaillement des mouettes participe de cette ambiance sonore relaxante.


Je suis bien, totalement détendue, loin de tout, juste là, à me laisser aller, à ressentir cette quiétude, endormie sans vraiment l’être. J’ai une bouffée de reconnaissance pour mon mari qui a su créer, une fois de plus, ce cadre dans lequel je peux me laisser aller. Et si je n’étais aussi alanguie, je lui manifesterais cette tendresse que j’éprouve pour lui. Mais comme s’il avait perçu cet élan, je sens sa main qui vient se poser sur moi, à peine plus perceptible que le souffle chaud et irrégulier de la brise. Elle est à peine présente et ne fait que m’effleurer, se posant de ci, de là, ne s’attardant pas, comme si un élément supplémentaire était venu s’ajouter discrètement à l’ambiance déjà si relaxante.


Suis-je vraiment endormie et cette main fait-elle partir d’un rêve ? En tout cas, rêve ou réalité, je goûte ces doux instants et, involontairement, laisse échapper un soupir de bien-être tout en me lovant contre ma serviette. Cette main investigatrice se sent alors autorisée à être plus présente : elle se pose sur le bas de ma jambe qu’elle remonte lentement et délicatement, arrive à la cuisse où les doigts s’ouvrent pour en apprécier l’ampleur. Puis elle reprend sa progression jusqu’à atteindre un globe fessier dont je prends conscience à ce moment qu’il est dénudé. Cette sensation est si agréable que je ne m’offusque pas d’être nue, moi qui ai toujours refusé de retirer mon maillot, aussi réduit qu’il soit. Bien au contraire, je guette l’avancée de ces doigts qui glissent doucement sur l’autre fesse. Le rythme s’est ralenti encore comme si cette part de moi nécessitait plus de soin. Je sens chaque doigt s’attarder sur mes rondeurs et alors que la main entière pivote pour redescendre sur l’autre cuisse, un doigt se fixe au creux de mon pli fessier et profite de ce mouvement de rotation pour s’y enfoncer et effleurer délicatement mon anus, m’arrachant un petit cri de surprise et de plaisir, accompagné d’un mouvement du bassin qui se cambre.


Ce doigt investigateur se retrouve alors comme aspiré vers le bas et pénètre cet antre jusqu’alors défendu et y reste figé. Je réalise alors brièvement à la périphérie de ma conscience que deux interdits majeurs viennent de voler en éclats. La nudité sur la plage et l’accès à mon petit derrière, et loin de provoquer une crise de conscience, je balaie rapidement tout sursaut rigoriste en poussant un gémissement de bonheur. Jusqu’alors, lors de nos sorties pique-nique, mon Jean-Jean pouvait se permettre quelques caresses discrètes, certes agréables, mais limitées et surtout pas sous le maillot, pendant que je m’assurais que personne ne pouvait nous surprendre. Hors de question que je me laisse aller à une quelconque forme de plaisir que je jugeais réservée à la sphère privée, même si je percevais le désir de mon mari alors que j’étais en maillot de bain, la fierté qu’il éprouvait à me montrer, à exhiber les rondeurs de sa femme à la vue de tous, à peine masquées par ce minuscule deux-pièces. C’est d’ailleurs l’une des rares exigences vestimentaires qu’il a me concernant : le minimalisme du maillot de bain ! Je m’y soumets, avec parfois un peu de mauvaise volonté, arguant de leur indécence mais je reconnais apprécier son intérêt pour mes formes ainsi dévoilées, et aussi, peut-être celui des autres hommes présents sur la plage. Malgré tout, j’étais persuadée que la pudeur la plus élémentaire présidait à chacun de mes actes.


Mais je ne suis plus moi-même, je ne contrôle plus rien. J’écarte les cuisses, me cambre davantage encore, pour autant que cela soit encore possible pointant ainsi mes fesses au ciel. Est-ce l’excuse de la somnolence et aussi peut-être parce que j’ai le visage caché sous mon chapeau que j’arrive à m’autoriser ces débordements ? Je sens ce doigt inquisiteur s’enfoncer encore un peu, doucement, délicatement, comme si sa présence était légitimée par ma posture totalement impudique. Je me surprends à souffler profondément tandis que mon anus se crispe et s’entrouvre comme pour happer cet élément étranger qui se met à tournoyer pour caresser les parois intérieures et bien les ouvrir. Car bientôt ce doigt se transforme en un minuscule pénis qui entre et sort délicatement, et mon corps ne s’y trompe pas et assimile cette intrusion à un coït, car je sens une lubrification en faciliter l’accès et mon bassin en accompagne le mouvement.


Il ne m’est plus possible de simuler un assoupissement ; ma tête se redresse pour mieux haleter et mes bras prennent appui sur la serviette pour pousser mes fesses vers ce doigt qui occupe toute ma conscience. Les sensations sont de plus en plus fortes, je me mets à crier mon plaisir et je sens tout à coup l’orgasme qui déferle sur moi comme un flash éblouissant. Au paroxysme du bonheur, je m’effondre en essayant de retrouver mon souffle tandis que ce merveilleux doigt me quitte, laissant mon anus tout dilaté, en proie à des sensations inconnues. Mon esprit est lui aussi en pagaille, il ne sait plus où il en est, partagé qu’il est entre la puissance et la nouveauté de ce plaisir mais aussi la force de tous ces interdits qui viennent d’être transgressés.


Mais la tendresse de mon Jean-Jean m’apporte la sérénité dont j’ai grand besoin, il murmure des mots d’amour qui me ramènent à une réalité rassurante. Il m’aime et ce que je viens de vivre ne fait pas de moi une femme dévoyée, indigne de lui. Je prends conscience qu’on peut aimer de cette manière-là et être une épouse respectable. Je peux alors me tourner vers lui et l’étreindre avec tout l’amour et la gratitude que j’éprouve pour lui.

Il me regarde avec ses grands yeux clairs et me dit :



Il faut dire que tous les deux, nous aimons beaucoup l’eau qui nous donne toujours le sentiment de nous régénérer. Nous ne saurions nous en éloigner et même au cœur de l’hiver, nous marchons au bord des vagues, quitte à avoir le pantalon mouillé. Alors, quand elle a des airs de lagon polynésien comme ce jour, il est impossible de résister à l’attrait d’une bonne trempette ! Mais… encore faut-il réussir à se lever ! Je suis toujours sous le coup des fortes émotions encore toutes récentes et mes jambes sont flageolantes. Jean-Jean m’aide à me relever avec un beau sourire dont est absent toute trace de moquerie, lui qui sait pourtant être si taquin !


Je constate alors à ce moment que lui aussi est nu et qu’il a l’intention d’aller à l’eau ainsi ! Mais dans un sursaut de pudeur, je ramasse mon maillot et l’enfile tant bien que mal, surtout le bas ! Par contre, lui n’esquisse aucun mouvement vers le sien et j’accepte l’idée qu’il puisse descendre vers la mer dévêtu. Pourtant, il y a encore une heure, je lui aurais fait un beau scandale même sur une plage aussi déserte que celle-ci car, et je m’entends le dire ! « Il peut toujours y avoir quelqu’un ! » et l’avenir allait nous le prouver…


L’image romantique du couple courant à l’eau et s’y jetant dans de grandes éclaboussures n’est pas celle que nous offrons ! Je descends la dune lentement et n’accélère pas le pas en arrivant sur la plage pourtant plane. En cause mes jambes qui ne retrouvent leur tonus habituel que peu à peu mais aussi mon petit derrière qui me rappelle qu’il vient de vivre une expérience inédite : les sensations que j’éprouve sont un mélange de douleur et de plaisir et c’est somme toute bien agréable.


L’entrée dans l’eau et son contact avec cette zone sensible me font pousser un petit cri de surprise. Au regard interrogateur de mon mari, je réponds par un « Elle est fraîche ! » qui ne le trompe pas. Nous nous connaissons depuis trop longtemps et sommes trop à l’écoute l’un de l’autre : il sait où j’en suis. Je sais qu’il me trouve trop pudique et, lors de nos disputes, il me dit parfois qu’il a épousé une bonne sœur. Et patiemment, il essaie de me faire évoluer mais il se heurte à mon intransigeance ; aussi, aujourd’hui, alors qu’il vient de remporter des victoires éclatantes, il a l’intelligence de ne pas pavoiser. Il n’insiste pas davantage pour nager vers le large, comme nous aimons le faire, et après avoir fait trempette nous revenons vers le bord de l’eau où il m’enlace de ses grands bras et me fait un de ces délicieux baisers qui font fondre les femmes.


Mais ce baiser, tout délicieux qu’il soit, n’est pas le seul à m’émouvoir : je sens contre mon ventre son pénis qui se dresse peu à peu et je devrais normalement le repousser avec des yeux furibonds, mais non. Les temps changent, semble-t-il ! Je me colle à lui et lui rends son baiser avec fougue, acceptant ainsi tacitement la présence de son pénis nu et désormais en belle érection contre moi, au vu et au su de tous, même si en cet instant présent je ne pense à rien d’autre qu’aux sensations que j’éprouve et n’imagine pas que quelqu’un puisse me regarder. Mon Jean-jean comprend ainsi que prenant l’initiative au niveau du baiser, je la lui laisse… plus bas.


Je sens sa main qui baisse le devant de ma culotte et guide son pénis vers mon entrejambe qui s’ouvre, lui facilitant ainsi le passage et lui signifiant également que j’ai envie de l’accueillir là, sur cette plage. J’aime l’idée de sentir son gland, que je sais gros, se frayer un passage, forçant ma vulve lentement mais avec une force contre laquelle je ne peux rien. Je me surprends à aimer l’idée de ne pouvoir repousser cette intrusion, j’adore cette force amoureuse qui m’envahit. Il se frotte maintenant contre mon clitoris qui est si sensible que c’en est presque insupportable. Mon baiser se fige tandis que je le sens entrer lentement, doucement en moi. Ses deux mains m’agrippent par les fesses et me soulèvent, ce qui me permet de m’ouvrir complètement. Mes jambes s’enroulent autour de sa taille et je me cramponne à ses épaules. Son sexe me pénètre alors, et je suis tellement mouillée qu’il entame immédiatement un va-et-vient puissant.


Malgré l’inconfort de la position à laquelle s’ajoute la présence de ma culotte, dernier rempart d’une pudeur désormais perdue et que j’aurais été bien inspirée de ne pas remettre, car maintenant elle me cisaille les cuisses, je sens à nouveau monter une onde de plaisir comme si le précédent orgasme était encore tapi quelque part et se trouvait amplifié par ces nouvelles sensations. J’explose en poussant un cri de bête, moi qui ai toujours contrôlé mes émissions vocales de peur de choquer nos voisins. Mon Jean-Jean n’est pas en reste et son pénis se fige au plus profond de moi tandis qu’il éjacule puissamment. Son halètement se transforme en grognement long et rauque. Mes muscles qui étaient comme tétanisés se relâchent et, n’étaient-ce les bras de mon mari, je tomberais à l’eau. Son sexe qui m’apparaissait comme l’énorme extension d’un personnage fabuleux tiré de ces histoires fantastiques dont raffolent nos ados s’échappe comme à regret de mon vagin, accompagné de ce que j’imagine être un bouillonnement de sperme.


Tandis qu’il me pose délicatement et me maintient le temps que je retrouve mon équilibre, je me rends compte du spectacle que j’offre ! Ce maillot de bain que j’avais enfilé par décence ne protège plus grand-chose : mes seins qui d’ordinaire sont déjà à peine contenus par le soutien-gorge en ont profité pour s’échapper je ne sais comment, et ma culotte qui m’enserrait tant il y a quelques minutes est descendue à mi-cuisses et dévoile mon pubis. Je sens le sperme qui s’écoule de mon vagin et glisse sur mes cuisses. Ainsi dépoitraillée et déculottée, je fais quelques pas hésitants vers la haute mer pour me faire une toilette sommaire. Je rajuste mon maillot plus par confort que par décence car je suis au delà de ce genre de chose ! Je me fais la réflexion que je viens à nouveau de briser un interdit – le troisième ! – faire l’amour en extérieur. Mais que m’arrive-t-il ? Pourquoi cette succession d’évènements que je ne maîtrise pas ? Pire même, contre lesquels je ne m’insurge pas ! Est-ce à dire que j’étais prête ? Que j’étais secrètement désireuse que tout ceci arrive ? Ou alors que le premier événement a provoqué le deuxième ? Comme un effet domino ! Mais alors, ce n’est peut-être pas fini !


C’est en remuant ces pensées inquiétantes – mais le sont-elles ? – que je rejoins mon Jean-Jean qui me prend dans ses bras pour me sortir de l’eau.

Il me regarde avec infiniment de douceur, sans doute très surpris lui aussi par tout ce qui vient de se passer, mais bien sûr également ravi ! Il s’apprête à me parler mais son regard se porte vers les dunes et il dit alors :



L’inquiétude me submerge tandis que je tourne la tête et découvre un homme qui descend vers la plage. Vite, comme une petite fille prise en faute, je saute sur mes pieds et inspecte ma tenue, persuadée que tout ce que je viens de faire est visible pour cet inconnu. Et s’il nous avait vus ? S’il nous guettait depuis les dunes ? Je jette un œil désapprobateur à la nudité de mon Jean-Jean tandis que ce perturbateur se dirige vers nous. J’espère qu’il va passer son chemin et détourne la tête à son approche, mais il s’arrête et nous dit :



Et là, mon Jean-Jean, habituellement si froid, distant, voire même rustre, lui répond :



Non mais, je rêve ! Le voilà qui entame une conversation badine alors qu’il est à poil ! Et j’ai beau le tirer discrètement, impossible de le faire avancer.



Je bous intérieurement et j’ai beau lui écraser la main, regarder ailleurs de manière on ne peut plus explicite, rien n’empêche mon mari d’y aller de sa tirade convenue :



Alors là, c’est du délire ! Lui qui me coïtait bruyamment il a cinq minutes se mue en agent touristique, mauvais en plus ! C’en est trop. Je lui lâche la main et pars, furieuse, rejoindre notre « paradis », consciente toutefois que ma démarche a quelque chose de ridicule car mon entrejambe ne s’est pas encore remis du double traitement inhabituel qu’il vient de vivre… Mais, tout en m’éloignant, j’ai encore le temps d’entendre la dernière réplique de ce… de cet… :



Quoi ? Mais il est fou ? Trois petites phrases et il croit déjà être le bienvenu ? J’imagine une collection de réparties assassines qui vont de « Allez vous faire voir ! » à « Dégage, connard ! » un peu excessives, je le reconnaîtrais sans doute volontiers si je n’étais pas aussi remontée. J’arrive péniblement en haut de notre dune et m’allonge, au soleil cette fois. Je sens la chaleur du sable à travers la serviette sous mon ventre et je suis surprise d’éprouver l’envie de retirer mon maillot. Mais non, cette fois, c’est fini les bêtises, je vais me ressaisir et retrouver un comportement normal. J’attends que mon Jean-Jean me rejoigne, retrouve lui aussi ses esprits, nous pique-niquerons alors gentiment et prendrons le soleil en faisant des mots croisés, puisqu’il aime ça.



Il est toujours là ! Donc, mon cruciverbiste l’a invité « à se joindre à nous » ! Mais moi, je ne l’ai pas convié ! Je veux qu’il s’en aille ! Et pour bien montrer mon mécontentement, je leur tourne le dos… encore que ce n’est pas vraiment mon dos que je leur montre, mais plutôt mes fesses, et bien écartées avec ça. Je m’empresse subrepticement de les refermer. Mais mon mari lui répond comme si je n’étais pas là :



Oui Véro, c’est moi. En fait Véronique, bien sûr. Et là, Véro, elle sait plus trop. Un peu partagée en fait. L’enquiquineur a une histoire et il se trouve que je suis sensible aux histoires. Peut-être que le voyeur n’est en fait qu’un type malheureux et que je vais encore rajouter une pierre à un fardeau déjà bien lourd ; or, je n’aime pas enfoncer les gens, je suis plutôt du genre Saint-Bernard avec son tonneau de rhum, si vous voyez ce que je veux dire. Alors, je tourne un peu la tête et, d’une voix pas vraiment convaincue, lui dis :



Et, sentant que je n’en dirai pas plus, Jean-Jean renchérit :



Abuser de mon temps ? J’ai l’impression que depuis que je suis arrivée ici, ça n’est pas de mon temps que l’on abuse !



Oui, j’aimerais bien les connaître, ses pensées ; mais s’il connaissait les miennes, il ne rirait pas autant ! Mais le rosé effectivement bien frais agit comme un baume adoucissant et me calme. J’en bois d’ailleurs peut-être un peu trop, comme pour chasser ces pensées confuses.

Tout à coup, mon mari avise mon dos et s’inquiète :



C’est vrai que je sens le soleil qui commence à cogner mais il en a de bonnes ! Se mettre de la crème dans le dos, on fait comment ? Robert intervient alors :



Si elle a un effet apaisant, c’est ce qu’il me faut, là, tout de suite ! Car je reste malgré tout énervée, sans trop savoir pourquoi, comme si je ne maîtrisais plus les choses, moi qui gère si efficacement toute notre vie. Mais c’est le côté odorant qui emporte le morceau, et je reprends la parole avec réticence :



Qu’est-ce que c’est encore que ça ! Voilà qu’il me colle dans les mains d’un quasi inconnu ! On l’a rencontré il y a à peine un quart d’heure. Mais je n’ai même pas le temps de manifester mon refus que Robert reprend :



Mais où va-t-il chercher ce genre de blague lourdingue ! Ça ne lui ressemble pas du tout, cette fausse bonhommie : on le dirait mal à l’aise, il me donne l’impression de masquer ses véritables sentiments derrière cet entrain forcé. Je le regarde à la dérobée et surprends son regard en retour : il me fait un petit signe de tête d’assentiment on ne peut plus sérieux, comme pour me signifier « Vas-y, laisse-toi aller. »


Alors, est-ce l’effet rosé, car j’en suis à plus qu’un verre, mais j’ai envie de lâcher la pression et puis, après tout, si c’est ce qu’il veut.



Mais je ne m’en offusque pas et même, je crois que je m’en réjouis. À peine ai-je le temps de déceler une odeur de Provence que j’aime tant (thym, romarin…) que je sens ses deux mains se poser sur moi et décrire de larges cercles pour étaler la crème. Elle a sans doute un effet relaxant, mais le massage y contribue très largement aussi. Instantanément, je suis saisie par une détente infinie comme si toute cette colère avait été factice, mais peut-être que l’encouragement de mon petit mari a été déterminante.

D’ailleurs, il se lève et nous dit :



Et il dévale la dune en me laissant entre les mains de cet inconnu dont je n’ai même pas encore vu le visage. Mais je connais ses mains, et de sa voix douce et grave il me dit :



Ses paroles font mouche tout comme ses caresses, car il ne fait pas que m’étaler de la crème solaire. Une grande langueur s’abat à nouveau sur moi tandis qu’il s’affaire partout sur moi, respectant toutefois la zone protégée par la culotte. Je suis la progression de ses mains qui explorent méthodiquement tout mon corps, s’attardant là où il me sent réceptive. Il me propose de me retourner, ce que je fais sans rechigner, prenant même plaisir à lui dévoiler mes seins, et je sens durcir mes tétons rien qu’à l’imaginer me regarder.


Les senteurs provençales me chatouillent à nouveau les narines, et il reprend son exploration de cette autre face de moi. Je me sens plus exposée, et le plaisir de ses caresses en est encore accentué. J’ai l’impression que ma poitrine enfle quand il entreprend de la masser longuement. J’ai écarté les cuisses mais comme précédemment, il ne fait qu’effleurer ma culotte s’interdisant d’y pénétrer. Je sens ma vulve se tendre et s’ouvrir d’impatience.


À son retour, Jean-Jean apprécie d’un coup d’œil la situation et je lui demande de venir à mon secours :



Il sourit, se baisse et je sens enfin, avec infiniment de bonheur, ma culotte descendre doucement. Je soulève légèrement le bassin pour aider la manœuvre puis écarte juste un peu les jambes et, les yeux fermés, j’attends la suite.


Si mon corps est passif, mon esprit, lui, tourne à plein régime. Je me rends compte qu’un quatrième interdit s’est envolé : me faire caresser par un autre homme car je ne vais pas me mentir à moi-même : Robert ne m’a pas massé comme le fait un ostéopathe. D’ailleurs, il y a comme un flottement dans les initiatives de mes deux hommes, comme si ma nudité totale et aussi la présence d’un autre homme les intimidaient. Mais bientôt une main se pose sur moi, puis deux, et trois et enfin quatre. Je ne sais pas qui fait quoi, je me laisse faire.


Une main investit ma vulve, puis une autre tandis que les deux autres s’occupent de mes seins. Se faire caresser par un homme est délicieux, mais par deux ! J’ai l’impression de ne plus savoir où concentrer mon attention. Leurs savoir-faire conjugués ne tardent pas à me faire gémir et les petits doigts qui s’insinuent dans mon vagin m’amènent à nouveau au paroxysme. Encore ! Ca fait combien déjà ? Je regarde mes hommes. Mes hommes ! L’évidence me frappe alors : cinquième interdit. Tu ne feras pas l’amour avec deux hommes ! Certes, ça n’est pas tout à fait réalisé, mais j’ai bien l’intention que ça arrive, et au diable les principes d’autrefois !


J’allonge le bras et saisis le pénis de mon Jean-Jean que ces péripéties ont érigé à nouveau et commence à le manipuler lentement puis me tourne vers Robert dont je découvre seulement le visage à ce moment éclairé par un beau sourire. Je lui dis :



Et je pose ainsi mon autre main sur son pénis, mais à travers le slip. Je lui demande :



Il se dénude alors et je constate que c’est vraiment un bel homme. Il est plus âgé mais mince, maigre presque, mais fort. Lui aussi est en érection, et son pénis est n’est pas aussi épais que celui de mon mari mais il est plus long, et je me demande quelle sensation on éprouve à se faire pénétrer par un sexe comme celui ci. Mais pas de précipitation ! Pour l’instant, je tiens un pénis dans chaque main que je masturbe doucement car j’ai envie que ça dure. Je touche aussi les testicules que je devine pleins.


Quelle douce sensation que de sentir ces queues prêtes à me prendre et aussi d’utiliser ce mot que je jugeais jusqu’alors indécent. Ma chatte encore mouillée du traitement qu’elle vient de subir s’humidifie à nouveau. Je plonge ma tête vers le pénis de mon Jean-Jean, engloutis son gland goulûment et en joue avec ma langue. Mais bien vite, je le quitte pour prendre celui de Robert et constate avec plaisir que les sensations que je ressens ne sont pas les mêmes qu’avec mon mari. Je me sens l’état d’esprit d’un scientifique qui vient de faire une découverte majeure et énonce un axiome personnel important : des pénis différents procurent des sensations différentes !


Je passe de l’un à l’autre en les mouillant abondamment, ce qui en facilite la masturbation quand je ne les ai pas en bouche. Mes deux hommes soufflent bruyamment en me caressant les épaules, les seins, le cou jusqu’à ce que mon Jean-Jean n’y tenant plus passe derrière moi et me pénètre sans ménagement. En temps normal, il le fait doucement pour habituer les chairs à la présence de son pénis qui est épais, mais aujourd’hui la normalité n’est plus de mise et je pousse un grognement de bien-être à cette bien agréable intrusion. Je me mets à quatre pattes et me concentre sur le sexe de Robert que je lèche et suce avec application et gourmandise tout en le masturbant. Moi qui n’apprécie guère la fellation en temps normal, au grand regret de mon mari, m’y consacre avec fougue aujourd’hui ! Mais il est vrai que cette journée n’a rien d’ordinaire…


Mon Jean-Jean qui a éjaculé il y a peu sur la plage me travaille la chatte avec force et endurance mais finit quand même par lâcher son sperme en moi en s’agrippant fermement à mes hanches. Quand il sort de mon vagin, je tourne mon fessier vers Robert et prends son pénis pour le guider en moi pour parachever le travail. Quelle femme n’a jamais ressenti la frustration de sentir une queue la quitter alors que le désir, lui, ne l’a pas quittée ? La solution est toute simple : continuer avec une autre (que de découvertes en une seule journée !). Au passage (si je puis dire), je vérifie la validité du théorème énoncé plus haut : les sensations varient en fonction de la queue ! Robert ne fait pas que poursuivre le travail de Jean-Jean, il y ajoute sa touche personnelle, et de sentir ce sexe étranger me procure des émotions inouïes.


Un nouvel orgasme me submerge tandis que je sens Robert s’épancher en moi, puis me caresser doucement le dos. Quand il se retire, je reste prostrée dans la même posture, à quatre pattes, les jambes écartées, les fesses poussées vers l’arrière, et je sens mon sexe grand ouvert et le sperme qui coule lentement. Je suis concentrée sur toutes les sensations que cette région de mon corps, à savoir mon vagin et mon anus, me procure. Ce n’est que peu à peu que je reprends conscience et m’allonge. Robert et Jean-Jean sont près de moi, de part et d’autre, et posent tendrement une main sur moi.


Robert nous dit alors :



Nous avons tous appris beaucoup sur cette plage. J’ai découvert une part de moi dont je ne soupçonnais pas l’existence, et il va falloir que j’en tienne compte, même si je ne sais pas comment. Je crois que désormais je fuirai la rigidité et garderai l’esprit ouvert. Je regarde mon mari : lui aussi a changé, mais je crois surtout qu’il est enchanté du changement qu’il a perçu chez moi.

Alors comment tout ça va-t-il évoluer ? Je ne le sais pas, mais je crois que ce sera bien.