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n° 17827Fiche technique13476 caractères13476
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Temps de lecture estimé : 10 mn
15/03/17
corrigé 06/06/21
Résumé:  Le curé Meslier et l'inspecteur Lebeau sont confrontés à un meurtre étrange.
Critères:  #nonérotique #historique #policier
Auteur : Brodsky      Envoi mini-message

Collection : Les enquêtes du curé Meslier
M.A.

Le curé Meslier et l’inspecteur Lebau aimaient deviser ensemble. Tous deux étaient des hommes de raison que leur foi n’aurait su égarer.

Le premier est connu pour avoir laissé à sa mort un testament qui fit de lui le premier philosophe véritablement athée. Connaissant parfaitement la bible et la théologie (ce qui était rarement le cas des curés de l’époque), il passait ses nuits armé de sa plume à réfuter les dogmes et les superstitions de la foi catholique. Il n’aurait su rendre publiques ses réflexions, bien entendu, et garda cela pour lui jusqu’à sa dernière heure.



L’Histoire n’a gardé aucune trace du second, au point qu’on pourrait se demander s’il n’est pas, à l’instar de ce qu’écrivait Meslier sur Jésus, un mythe inventé par un écrivain en recherche de personnage pour ses nouvelles policières.


Quoi qu’il en soit, les deux hommes étaient du même âge, nés tous les deux en 1678 et officiaient en ce printemps de l’année 1744 dans le petit village d’Etrépigny dans les Ardennes.


Le début de notre histoire les retrouve attablés tous deux au presbytère, autour du café que vient de servir la belle Marguerite ; bonne du curé de son état, Marguerite vaut à son employeur bien des soucis à cause de son jeune âge et des regards éperdus d’amour qu’elle lance en permanence à ce dernier.



Des coups répétés retentirent alors à la porte du presbytère. Deux hommes entrèrent :




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L’homme qui gisait dans la rue du Potier était vêtu à la manière d’un gentilhomme. Il avait été poignardé dans le dos et n’avait pas eu le temps de tirer son épée du fourreau.



L’hôtel des voyageurs était petit. Il faut dire qu’Etrépigny n’en recevait pas beaucoup et que hormis la grande foire aux bestiaux d’automne, aucun événement particulier n’avait de raison de voir les foules s’y précipiter. Le concierge confirma bien l’arrivée d’un dénommé Adam Mills, le matin même, à cheval.



La chambre ne contenait pas grand-chose, hormis un grand sac de voyage. Les placards étaient vides, et le lit n’avait pas été défait. Dans le sac, ils trouvèrent quelques vêtements de rechange et un petit coffret en bois fermé par une serrure. Ils essayèrent la clef, et le coffre s’ouvrit. À l’intérieur, ils trouvèrent une paire de gants blancs et deux boutons de manchettes aux initiales A et M superposées également.




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Le lendemain matin, Augustin Parmentier, le patron de l’auberge du Bon Accueil confirma bien qu’il avait eu plusieurs voyageurs durant la semaine. Un Allemand qui se rendait en Flandre, arrivé la veille dans l’après-midi et parti le matin même, un vieil homme boiteux du nom de Marc Avranche, qui se déplaçait avec une canne et était en visite chez ses neveux, depuis cinq jours, et un Italien du nom de Benzetti qui passait ses journées à dormir et ne sortait que la nuit depuis deux semaines.




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Lorsque le vieillard entra, il eut la surprise de trouver dans sa chambre l’inspecteur Lebeau assis derrière son secrétaire, et le curé Meslier debout près de la fenêtre.



Lebeau désignait un petit coffre semblable à celui trouvé chez le moribond, orné des mêmes initiales.






Nota bene : Dans cette histoire, seuls les personnages de Meslier et du Prince sont réels. Le Prince Charles-Edouard Stuart était un cousin de Louis XV et ce dernier lui accorda l’aide dont il avait besoin. Hélas, la flotte française ne put débarquer… Après avoir remporté quelques victoires, le Prince, que ses partisans surnommaient Bonnie Prince Charlie, finit par être écrasé à la bataille de Culloden, le 16 avril 1746.


Déguisé en femme, il réussit finalement à embarquer pour la France et passa le reste de sa vie en exil. Il mourut à Rome en 1788.