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n° 17833Fiche technique23147 caractères23147
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Temps de lecture estimé : 16 mn
17/03/17
Résumé:  Le cadavre d'un moine est retrouvé dans un potager. Une pierre noire est serrée dans sa main. Un fantôme semble hanter le monastère... Meslier et Lebeau enquêtent.
Critères:  #nonérotique #policier #fantastique
Auteur : Brodsky      Envoi mini-message

Collection : Les enquêtes du curé Meslier
La malédiction des Immaculés

Le soleil était déjà haut et la chaleur étouffante. Le monastère était en vue, mais les deux hommes avançaient lentement. Trop lentement aux yeux de l’inspecteur Lebeau qui commençait à s’impatienter.



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« Rappelle-toi que tu dois mourir. » Il n’était nul besoin d’écrire cette maxime dans la cellule des moines. Devant le monastère se trouvait en effet un grand cimetière que l’on devait traverser avant d’en atteindre la porte. Deux moines à cette heure y officiaient, recouvrant de terre un cercueil qu’ils venaient de descendre. L’inspecteur Lebeau et le curé Meslier se présentèrent à eux et demandèrent s’il s’agissait du moine qu’on avait assassiné.



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Le père Luc était le père supérieur du monastère. C’est lui-même qui vint accueillir les deux visiteurs à la porte d’entrée. C’était un homme d’une quarantaine d’années solidement bâti, à la barbe et aux sourcils noirs. Sa mine était grave et austère, ses gestes lents et empreints de la dignité due à sa charge.



Bien que minuscule, la chapelle était superbe et d’une propreté parfaite. De grands vitraux laissaient entrer une lumière vive qui tombait sur l’autel comme l’esprit de Dieu était censé tomber sur ses apôtres. Le père Luc appuya à un endroit précis du mur situé derrière l’autel ; ce dernier s’ouvrit, laissant juste un petit espace permettant d’entrer.



Ils entrèrent dans la crypte qui était aussi propre que la chapelle et presque plus grande. Une table, quelques fauteuils et une grande armoire de fer s’y trouvaient.



Ouvrant une petite trappe dans le sol, le père supérieur en sortit un coffre d’environ un mètre sur cinquante centimètres. Il l’ouvrit à l’aide d’une petite clef. À l’intérieur se trouvaient des pièces d’or, des pierres précieuses, des ciboires ornés de rubis, d’émeraudes, et de petits diamants.



Des hurlements coupèrent la conversation des trois hommes qui sortirent prestement de la crypte au moment où le père Grégoire entrait dans la chapelle.



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Le corps sans vie du prêtre était effectivement allongé au milieu des salades. La tête avait été coupée proprement, et une pierre lisse et noire avait été glissée dans sa main droite.



Anselme, lui, ne disait rien. Son visage restait impassible mais ses poings étaient serrés et de la sueur perlait sur son front. L’inspecteur Lebeau remarqua pourtant des traces de sang. L’assassin avait marché dans une flaque et laissé des empreintes bien visibles. Il suivit ces traces accompagné de Meslier, et arriva jusqu’à la blanchisserie. Là, ils trouvèrent au milieu des robes de bure des chaussures, un pantalon et une chemise pleine de sang qui n’avaient rien à y faire. Un des carreaux de la blanchisserie avait été cassé et la fenêtre était ouverte.



Meslier s’apprêtait à le rejoindre lorsqu’il entendit l’inspecteur crier :



Cette nuit-là, nos deux hommes partagèrent la même cellule, située juste à côté de celle du père Grégoire et dont la fenêtre donnait sur le cimetière. Ils furent soudain réveillés par des cris…



Derrière sa fenêtre, le père Grégoire semblait en proie à une crise d’hystérie.



Au milieu du cimetière se tenait un spectre à la figure et aux habits blancs qui semblait regarder dans leur direction. Ils ouvrirent la fenêtre…



Lebeau fit feu. Le spectre arrêta immédiatement de parler et s’enfuit hors de leur vue.



Les pères Luc et Anselme arrivèrent tous les deux en même temps.



Ils se retrouvèrent tous les quatre autour d’une corbeille abondamment remplie de fruits en tout genre. Les pères Grégoire et Luc n’avaient guère faim, mais Meslier et Lebeau se laissèrent tenter par une orange tandis qu’Anselme se précipitait sur les dattes.



Le lendemain matin, Meslier, Lebeau et le père Luc furent les premiers à arriver au réfectoire pour prendre leur petit déjeuner. Ils s’apprêtaient à commencer lorsqu’une fois de plus un hurlement se fit entendre dans la chambre du père Grégoire. Ils ’y précipitèrent et le trouvèrent prostré, assis sur le sol, une hache ensanglanté auprès de lui.



Dans la cellule du père Anselme, ils trouvèrent comme ils le craignaient un cadavre décapité reposant sous les couvertures, une pierre lisse et noire déposée sur le lit. À sa vue, le père Grégoire hurla une dernière fois avant de se jeter par la fenêtre et trouver la mort en s’écrasant sur le sol.


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Sur le chemin du retour à Étrépigny, l’inspecteur Lebeau se mit à parler à voix haute, comme chaque fois qu’il réfléchissait intensément :



Le père Luc ne masqua pas son étonnement en voyant le retour des deux hommes.



Sous la menace des armes, le père supérieur finit par s’exécuter. La crypte s’ouvrit et Lebeau ne put masquer sa surprise.