Amoureuse (ça, c’est elle qui le dit), elle "parle" en normal, et Lui en italique.
J’ai écrit ce texte en utilisant une correspondance que j’avais à l’époque avec une amie qui m’est restée très chère, même si je ne l’ai pas revue depuis bien des mois. Même plusieurs années. Et tout ça de ma faute. Je n’en dirai pas plus… Seule toi, Viviane ma douce fée, pourra rétablir le contact et lever cette malédiction.
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- — Tu sais, tes cinquante-six ans, je trouve que tu les portes bien.
- — Merci, tu me rassures.
- — L’essentiel est ailleurs que dans ton âge ; ton âme est aussi jeune que la mienne, et c’est ce que j’aime. Oui, au rayon folie, nous avons le même profil. C’est un état que je connais bien, le manque ; c’est souvent que Kiki, en colère, dressé sur ses deux boules, m’invective et me reproche de te laisser seule. Parfois je le calme, parfois je l’enferme et vaque à d’autres occupations pour ne pas être contraint de lui donner raison.
- — Ce soir tu me manques terriblement, et une terrible envie de toi m’étreint… Incendie dedans mon ventre, reins qui ondulent en pensant à toi que j’imagine nu contre moi, ton sexe qui s’enfonce si bien au fond du mien, qui sait si bien me donner du plaisir, ton corps qui me possède, me conjugue, qui me rend si femme…
- — Brûlez, ma Dame ; brûlez de ce feu qui nous dévore. Vous serez Jeanne la Pucelle et moi votre feu. Avant de vous posséder, je lécherai de mes flammes guillerettes votre jeune corps tant aimé. J’en explorerai chaque parcelle, je dévorerai le moindre repli de votre peau, je me glisserai en vous pour vous consumer, me nourrir de vous.
- — La bouche sèche, je serre les cuisses sur mon désir. Je voudrais que tu sois là, que ta langue et tes doigts me torturent avant que tu ne me soumettes totalement. Je te voudrais maintenant…
- — Mais je suis là : ne sens tu pas mes doigts qui te fouillent à la recherche de ton plaisir, ne sens tu pas ma langue qui recueille la moindre goutte de ton jus abondant et sucré ?
Pourquoi dois-je encore attendre pour te voir ? J’aimerais planter ma semaine, ma vie pour te rejoindre, te voler et nous faire l’amour comme j’en ai envie, passer des moments tous les deux, rien que nous… Grrrrrrrrrr… je déteste les kilomètres qui me séparent de toi… Si seulement je pouvais les abolir, disparaître et te rejoindre…
- — Hélas, la cruauté du destin n’a pas de bornes. Prends-moi… prends-moi maintenant et fais-moi tout oublier, tout ce qui n’est pas nous. Je te veux tellement fort… tellement. Arrache mon jean, mes bas, ma culotte en dentelle, plaque-moi contre le mur et introduis-toi en moi, possède-moi à me faire crier, hurler de plaisir !
- — Alors puisque tu le demandes, je le fais ; pourquoi attendre ? Sens mon dard qui écarte tes lèvres, qui t’embroche, qui te comble. Il ne cesse de grossir et de raidir. J’emplis ta grotte nacrée de ma virilité impatiente et gourmande, je mélange mon désir au tien, je te force et tu m’attires en toi, tu me prends et je te fais esclave de nos désirs.
- — Je te veux jusqu’à me répandre sur le sol, jusqu’à ce que tu coules en moi et que j’entende ton cri rauque répondre à mon cri aigu lorsque tu t’épanches enfin…
- — Crie, ma belle, crie ta joie ! Sois femelle sans retenue ; hurle, dis-moi que tu jouis de mes coups de boutoir. Aimons-nous aux limites de la douleur ; retenons-nous encore : nous ne faisons que commencer.
- — Je veux que tu me prennes sur la table, mes cuisses largement écartées, ton sexe bien au fond de ma matrice, la labourant avec douceur et force. Je veux tes baisers, je veux sentir l’élan de tes reins lorsque tu me pénètres, je veux tes yeux dans les miens lorsque tu butes au fond de moi, je veux le feu de mes reins, je veux le miel, mon clito gonflé sous tes caresses, mes lèvres rouges de tes baisers et du frottement de ta barbe naissante. Je veux ton odeur, je veux tes mains sur mes hanches, je veux tes caresses, je veux ton désir d’homme, je veux engloutir ton sucre d’orge, le sucer, le déguster jusqu’à ce qu’il explose de bonheur, je veux caresser ta hampe douce, arrondie, salée, goûteuse, chaude, je voudrais m’empaler sur elle, l’emprisonner dans ma grotte humide, ruisselante à la pensée d’être visitée par toi…
- — Sur la table ou ailleurs, tu seras soumise à tes désirs et aux miens. Je serai ton mâle, animal et vainqueur, amant et soumis à ton plaisir, vainqueur de ta retenue et boutefeu de ton plaisir.
- — Viens, mon enchanteur, viens me remplir de toi, de tout ce qui fait cet homme que tu es et que j’aime, tout ce que tu caches et qu’avec moi tu oses, tout ce que nous sommes l’un à l’autre sans fard et sans notion de temps…
- — Attention : ne lâche pas le fauve qui habite en moi, telle la boîte de Pandore ; cette porte, une fois ouverte, ne se referme plus !
- — Je voudrais ton plaisir, ta semence en moi… combien de fois j’y pense dans une journée ! Parfois c’en est presque douloureux. J’y pense au réveil, en tendant le bras sur le côté gauche hélas froid du lit, j’y pense sous la douche, me remémorant ce que nous avons vécu l’été dernier, j’y pense dans le bus, dans le ronron voluptueux des moteurs et le balancement régulier de la machine. J’y pense lorsque seule après un cours, je m’imagine coincée dans les toilettes avec toi me caressant tandis que j’étouffe mes cris pour ne pas éveiller l’attention. J’y pense en rentrant quand je pense à tous les cinq-à-sept que nous ratons sur le lit, le canapé en levrette, sur la machine à laver, la table à roulettes de la cuisine, dans l’escalier ou l’ascenseur… J’y pense le soir quand je t’écris, quand je mange, quand je vais au lit et que j’essaie de t’imaginer près de moi…
- — Combien de fois n’ai-je pas pensé à toi dans les endroits les plus fous, dans les moments les moins raisonnables ? Ne t’ai-je pas vue nue dans mes bras face à tous ces hommes qui saluaient, vits tendus et frénétiquement agités, récompensant de litres de foutre répandus ta prestation et ton plaisir ? Salles de cours, amphis, labos, magasins, cabines d’essayage, tous les endroits nous sont bons pour montrer combien je suis à toi, comment tu t’offres à moi.
- — Je pense aussi que tu me prends dans ta voiture, parce que nous ne pouvons pas attendre. Je pense que tu me prends sur le capot, au retour d’une promenade où tes mains se sont égarées sous ma jupe.
- — Sais-tu qu’il m’arrive de le faire, lorsqu’au retour d’Yss… je range la voiture au garage et que je te vois offerte sur le capot ? Je ferme les yeux et tu es là, somptueuse dans ta nudité, corps de porcelaine fine et délicate, la blessure de ton sexe rose et humide comme une invite à y replonger mon épée.
- — Je pense aussi à nous aimer dans un grand pré, quand les fleurs nous cachent à tous et que le soleil nous chauffe les épaules, le dos et les reins… Je rêve que je suis écartelée dans l’herbe tandis que tu m’explores toute, aussi nu que moi, aussi avide, aussi passionné. J’ai tant aimé nos ébats dans la campagne… Je crois qu’ainsi nous nous appartenions encore plus : nous faisions aussi l’amour avec la terre que nous aimons et qui nous aime. Une sorte de ménage à trois… Une sorte de communion païenne, une fête de la fertilité…
- — Je suis revenu il y a peu sur le grand pré. J’ai retrouvé le petit bosquet ; je nous ai contemplés, jeunes et heureux, insouciants et amoureux. Il faisait trop froid pour me remettre nu et répandre sur ton corps la liqueur de mon désir, mais j’aurais bien aimé…
- — Oui, je me sens bien en Viviane, je te sens tout à fait Merlin… Nous sommes l’un avec l’autre au-delà de nos conditions humaines. Au-delà de toutes les contingences qui nous retiennent loin l’un de l’autre. Je t’aime et rien d’autre n’existe. J’espère vraiment te retrouver bientôt. Je rêve de ma petite jupe rouge à pois que tu ouvres pour accéder à mon sexe nu, à ta main qui me caresse la motte, le clito et ma petite source… J’imagine que tu fais cela dans un endroit où nous pourrions être surpris… La sauvette, ma jupe retroussée, ton sexe bien tendu que je caresse au travers de ton pantalon, que je sors de sa cachette pour te sucer… Une cabine d’essayage… peut-être… Nos gémissements, je les entends… Je sens ta fièvre et la mienne… Si je serre encore les cuisses, je sais que je pourrais jouir rien qu’en voyant ton visage, nos corps réunis dans le plaisir…
- — Lorsque nous serons à nouveau réunis, nous le ferons ; je te ferai découvrir des endroits que je ne connais pas encore mais que je cherche, où tu pourras te livrer et t’offrir, où seule tu décideras de ce qui se fera ou pas, où la crainte (le désir ?) d’être surprise te rendra encore plus audacieuse, plus folle.
- — Aussi je vais vite te rejoindre dans notre chambre virtuelle. J’ai trop envie de toi et je vais donc recourir à mes doigts en imaginant que c’est toi qui es là, que se sont tes doigts et ton sexe qui me font ça. Je te veux si fort… si fort… J’espère que tu ressentiras mon plaisir, mon désir infini de toi… et que cela te donnera autant de bonheur…
- — Je suis venu, je t’ai vue, tu m’as vaincu. En toi répandu et repu, je ne suis plus que l’ombre de mon triomphe. Inondé, noyé par tes flots sucrés, je goûte le repos du guerrier.
- — Vite Merlin… rejoins-moi ! Je t’aime et te désire tant… Dans notre baldaquin où tu m’attaches, où tu me possèdes, où je t’appartiens pour toujours, je t’attends. Je te respire et je me languis de toi. Je partirai cette nuit et saurai te trouver.
- — Je suis là, en toi, triomphant et comblant les moindres recoins de ta grotte ; j’y resterai pour les siècles. Et quoi, ne sommes-nous pas éternels ? Même si tu dors…
- — Tendresses câlines brûlantes, telles que tu les connais quand nous sommes ensemble.
Viviane
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La suite : entre-temps nous avons échangé des recettes qui ne vous sont pas accessibles, mortels que vous êtes.
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- — Merci pour la recette et tes réponses ; je les ai enfin reçues. J’écoute Murat (oui, bon, ce n’est pas ce que j’aurais choisi !) avant de dormir, et de nouveau la faim de toi m’étreint… La musique semble presque rajouter à mon désir… « Vîmes singes nus dégringoler l’abîme, vîmes roses trémières allumer un grand feu, nous nous aimions tant, comme on s’aimait, Miette, nous nous aimions tant ; il faut nous séparer… »
- — Fais-moi une place et fais-moi tienne… Je voudrais que le désir nous emporte très loin de ce qui nous empêche d’être ensemble…
- — Ta place est là qui t’attend ; tu es mienne depuis le premier jour. Dors bien, mon amour… doux et fort enchanteur. Je sens ton souffle apaisé me chauffant l’épaule nue, je sens ta chaleur contre mon corps, je sens ta main avancer subrepticement vers moi alors même que tu sommeilles… Tromperie de sorcier ? Je la laisse parcourir le chemin qu’elle souhaite, de mes seins à mon ventre, attiser la fièvre déjà bien présente, entrevoir mes charmes et se glisser au plus chaud de mes chairs… Un éclat de ton rire, et je sais que tu ne dors pas. Comment dormir quand tu es dans mes bras ? Quand le temps qui nous est compté défile et que Chronos du haut de l’Olympe s’amuse à nous voir courir après ?
- — Tu me guettais, voyou !
- — Oui, je joue de nos désirs et de nos envies retenues. Faire durer… toujours plus… Tu sais bien que de l’esprit et du corps, c’est ce dernier qui fatigue le plus vite, et qu’une fois le feu d’artifice tiré, la fête touche à sa fin.
- — Tu te colles à moi, tu m’attires sur ton ventre, que je goûte la raideur de ton sexe dans ma bouche et contre mon ventre. Je ris et m’empare de ce caramel beurre salé dont la rondeur me ravit…
- — Légère comme un duvet, je te sens sur moi. Pourquoi ton bassin roule-t-il sur le mien ? Que cherches-tu à provoquer ? Me voudrais-tu tel le faune de Pascin, monstrueux et irréel ?
- — Et je te fais gémir en le léchant avidement aussi lentement et profondément qu’il est possible. J’aime te sentir ainsi abandonné… J’aime le cri rauque que tu pousses quand je trouve l’endroit de ton plaisir… J’aime l’animal en toi… Mais voilà que tu me repousses, me redresses et me couches sous toi avec force. Tu veux me rendre la pareille et me visiter de ta langue et de tes doigts, trouver la source… Tu me dis que tu n’arrêteras pas tant que tu n’auras pas senti venir à tes lèvres la source dont tu aimes tant le bruit et la violence. Tu écartes mes jambes, les attaches aux montants du lit et plonges la tête entre mes cuisses. Je gémis sous la caresse conjuguée de ta langue et de tes doigts, écartelée dans le plaisir… Mon ventre s’arrondit, se contracte sous la fièvre…
- — Animal je suis et reste pour te combler. J’aime moi aussi ton plaisir, ton désir, ton corps offert à toutes nos fantaisies, tes gémissements, tes encouragements, tes talons sur mes reins qui m’appellent au creux de ton ventre, ta bouche qui me suce, me déguste. Que ne suis-je comme ces fontaines que rien ne tarit et qui désaltèrent l’assoiffée, qui rafraîchissent les corps nus que le soleil a brûlés, qui sont la vie et la donnent sans retenue…
- — Viens… Jouis de mes caresses, m’encourages-tu entre deux d’entre elles appuyées… Tu as dégagé mon clito de son repli de chair, et de ton majeur gauche tu l’agaces avec douceur et frénésie tandis que tu bois la cyprine de ma grotte avant qu’elle ne coule dans la raie de mon cul.
- — Oui, jouis sans retenue, laisse-toi aller et coule sur mes doigts, mes mains, mon sexe vissé en toi !
- — Je sens le plaisir qui monte ; une vague puis une autre m’enlèvent… J’ai peur de couler et de tremper le lit, mais tu m’encourages, accélères tes caresses. Je te prendrai dès que je te saurai au bord de jouir… Ainsi je goûterai avec toi la violence de l’orgasme en mêlant mon suc au tien.
- — Nous aurons cette chance que peu connaissent de mêler nos cris et nos sucs, de ne plus rien contrôler, d’être enfin mêlés.
- — Je gémis à cette promesse qui a le don de faire monter d’un cran mon plaisir… Tu lis dans mes yeux cet émoi reconnaissable d’un anéantissement prochain et te redresses avant de pénétrer ma grotte trempée du désir de toi de ta verge gonflée. Je gémis de bonheur de te sentir en moi et t’attire jusqu’à ce que je te sente buter au fond de mon ventre. Je sais que je ne vais plus pouvoir tenir le siège très longtemps. Tu recules et à nouveau m’envahis de ton pieu, me faisant crier… Tu gémis, toi aussi… Tu me dis que je dois me laisser aller… Que tu vas venir en moi et que tu veux jouir en même temps que moi. Que tu es prêt et que je ne pourrai plus résister à tes assauts… Que je t’appartiens. Alors je m’abandonne, j’accepte de me livrer totalement à toi et te livrer au déluge de la passion. Mon vagin se contracte sous le plaisir et communique à ton membre toute la pression que tu recherchais pour nous ouvrir les portes du ciel. Et nous crions… hurlons notre plaisir tandis que se déversent en même temps nos liqueurs respectives… Je suis tienne et tu es mien, enchaînés au sublime, à l’orgasme fulgurant qui fait tressauter nos corps, à cette étreinte profonde de nos âmes réunies par l’amour, par tout ce que nous savons et que nous voulons ensemble… Je sais qu’à cette minute nous faisons le plus sublime acte d’amour qui soit… qu’il est le prélude à mon ventre rond, à d’autres plaisirs charnels encore plus forts et plus suaves…
- — J’y suis. Je nous vois : je suis en toi et te laboure. Je sème, je t’emplis de mon amour de toi, je nous voudrais baignant dans nos humeurs et nos sueurs, ravageant le lit et nos corps. Ton ventre gonflera un jour, que ce soit dans des circonstances analogues et que celui qui aura le plaisir de te féconder sache te donner aussi l’envie de crier au monde que tu es LA vie, LA femme, L’amante, LA mère, celle, unique, dont tout homme rêve et que j’ai la chance de connaître.
- — Déjà je les accueille ; tu détaches mes jambes que je replie pour entourer les tiennes. Et nous nous lovons tendrement pour calmer nos corps survoltés… Je sens ton souffle à nouveau, apaisé et apaisant à mon oreille, chaud, brûlant, et pourtant si doux… Je crois que malgré l’inondation, je vais m’endormir ainsi, toi contre moi…
- — Je suis à toi et ne me calmerai pas sans toi. Je t’attends : appelle-moi, suce-moi, branle-moi, prends-moi et partage avec moi la paix de l’après… Je t’aime, Viviane…
Ton dévoué amant de cœur et de corps : Merlin