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Temps de lecture estimé : 23 mn
11/08/17
Résumé:  La bande est bien soudée. Pourtant...
Critères:  amour nonéro mélo
Auteur : Bertrand d      Envoi mini-message
Lucas

Ouf ! Enfin l’école est finie ! Enfin, l’école, je veux dire le cycle maternelle, primaire, collège, lycée. Nous voilà des adultes. Bien sûr il faudra continuer encore quelques années, mais désormais nous nous sentons enfin des femmes ou des hommes entrant dans la vraie vie, et donc libres.


Aujourd’hui, Jo, mon copain, mon ami, mon frère, déjeune chez nous, c’est une habitude. Jo, c’est ainsi que je l’appelle, en réalité son nom est Joseph.

Nos parents sont très proches et nous sommes depuis toujours normalement chez l’un ou l’autre. Nos mamans étaient très amies, comme deux sœurs. Étaient, car ma maman est décédée subitement quand j’avais douze ans. Après cet évènement terrible, traumatisant, j’avais peur dans la maison. Alors Fatima, la maman de Jo m’a accueillie quelques mois. Puis c’est ma sœur, Isabelle, mon aînée de quatre ans, qui m’a prise en charge. Elle est devenue ma seconde mère. C’est depuis que Jo, qui était fils unique est devenu mon frère.


Ce matin, ses parents sont partis deux jours chez des amis, afin de nous laisser leur villa. Tous deux nous allons préparer la réception des amis, de la bande.

La bande, c’est ainsi que nous nommons un ensemble de copains et copines qui ont suivi un parcours scolaire commun. C’est ce qui nous a réunis. Avec Jo depuis la crèche, Sylvie, la maternelle, Jacques en primaire, et enfin Céline en sixième.


Pourtant en troisième, il a fallu nous séparer, choisir la branche que nous voulions suivre. Mais avant de nous quitter nous avions décidé de nous retrouver après le bac, pour fêter notre réussite, enfin nous l’espérions.

Ayant tous réussi, avec Jo, nous avons appelé les copains qui n’attendaient que ça.

Le rendez-vous est fixé pour trois heures chez Jo. Sylvie arrive un peu en avance. Elle embrasse rapidement Jo sur la joue, mais moi j’ai droit aux lèvres. Ce n’est pas la première fois certes, mais elle ne l’avait jamais fait en public. C’est elle qui m’a initiée au baiser en troisième au collège, et nous avons renouvelé l’expérience plusieurs fois, mais sans guère aller plus loin.

Puis arrivent Jacques et Cécile, main dans la main. Ils confirment ce que nous nous savions depuis longtemps, ils s’aiment.



Une voiture s’arrête, une fille en descend, et le véhicule repart. Jo s’avance pour la faire entrer. Je dois reconnaître qu’il a du goût. Lui qui ne s’était jamais trop intéressé aux filles, mais à en prendre une, il en a choisi une exceptionnelle. Grande, mince, au sortir de l’adolescence. Certes, elle n’a pas les avantages de Sylvie, presque pas de seins, un petit cul de lapin de champ, et une mini-jupe qui laisse apercevoir des jambes minces, splendides, exactement mon rêve.



À tour de rôle nous embrassons la nouvelle venue. Ses joues sont douces, elle a un parfum d’enfant, très agréable.



Les présentations faites, nous commençons à échanger des anecdotes sur le déroulement de notre scolarité, les principaux évènements qui nous sont survenus. Puis nous allons nous mettre en maillot. Comme les autres garçons, j’admire les filles, qui en font de même à notre sujet. Cécile, depuis la dernière fois, s’est transformée en une fille désirable, que Jacques regarde amoureusement. Pour Sylvie, pas de grande surprise, une vraie femme. Mais pour moi, la plus belle, c’est Anne. Elle est désirable avec sa silhouette androgyne.

Nous passons une après-midi formidable, tout est merveilleux. Un soleil magnifique, l’eau de la piscine déjà tiède, des boissons et gâteaux délicieux, enfin, la fête.



Cette remarque me choque et surtout me fait bondir.



Je ne suis naturellement pas d’accord, je ne l’aime pas, Sylvie a parfois un peu sale caractère. Certes, elle doit être une maîtresse compétente, mais de là, se mettre en couple, il n’en est pas question.

À six heures et demie, Anne s’excuse, son père ne va pas tarder à venir la chercher. Jacques et Cécile se retirent aussi.

Avec Jo, nous remettons de l’ordre. Sylvie est toujours là. Elle nous aide, ce qui est intéressant, mais je préférerais qu’elle me lâche les baskets, Je ne sais pas comment m’en débarrasser.

Lorsque tout est rangé, je leur dis que je rentre chez moi.



Je vois Jo sourire dans son coin. Il la connaît bien et a compris qu’elle ne veut pas me lâcher. Pas moyen, elle s’accroche.



Je ne veux pas m’embarrasser d’elle, mais d’un autre côté, je suis encore puceau et elle a une réputation de fille facile. Le choix est malaisé, mais tant pis, j’y vais.


Quand j’en informe ma sœur, elle sourit, voit Sylvie en bas. Elle la connaît de réputation et sait bien ce que nous allons faire. Elle me dit de bien faire attention. Je vais chercher Doudoune, mon scooter. Mon père est garagiste et depuis mon plus jeune âge je vis dans la mécanique, je compte d’ailleurs poursuivre vers un BTS de cette spécialité. Inutile de vous dire que mon engin est au point.


Nous partons, avec nos casques, et d’entrée je lui fais apprécier mes qualités de pilote. Je la sens un peu crispée. Arrivés au bord du Gardon, nous partons dans la nature par un sentier que je connais bien, dans un coin tranquille. Le chemin est caillouteux, et je roule doucement.

Nous nous arrêtons laissons nos casques et je tire de ma sacoche un plaid que pris au cas où… Je glisse mon engin dans un buisson, il est invisible. Quand je sors du taillis, Sylvie me regarde en souriant, c’est ce qu’elle recherchait, s’envoyer en l’air, m’avoir. J’ai un peu peur, que dira-t-elle quand elle s’apercevra que je suis puceau.

Après une descente dans une pente caillouteuse, qui va jusqu’à la rivière, je la fais traverser un buisson et nous arrivons dans un minuscule coin herbeux.



Sylvie est trop tentante, je la prends dans mes bras, l’embrasse, d‘une main lui serre les fesses et de l’autre lui prend le sein.



Elle se dépiaute et s’allonge sur le plaid. Je suis fasciné, c’est la première fois que je vous une fille nue, en vrai. Après quelques secondes, je me déshabille et vais la rejoindre.

J’ai appris la technique de l’amour par les films porno que j’ai eu l’occasion de visionner, j’en connais toutes les possibilités même les plus extraordinaires. Mais pour la pratique, zéro, si ce n’est à peu près le baiser et quelques frôlements des fesses ou des seins. Comment vais-je me débrouiller et que va-t-elle en penser ?


Une demi-heure après, je m’arrête, satisfait, heureux, fier de moi. Je l’ai caressée avec les mains, la bouche, et surtout je l’ai baisée. J’ai failli éclater sur son corps, mais sentant mon état, elle m’a mis en position. Je suis tombé, sans aucune difficulté dans un puits merveilleux. Chevillée, elle m’a bloqué en elle (heureusement) puis m’a relâché quelques instants plus tard. Pour la première fois, j’ai baisé une femme, je ne suis plus puceau. Je m’allonge à côté d’elle.



Je viens de passer mon examen d’homme. Et je suis assuré de passer de bons moments. Mais je veux garder quand même garder ma liberté, pas question de se mettre ensemble, je ne l’aime pas.

La chaleur est tombée, il fait encore jour, il faut rentrer. Je la raccompagne chez elle. Retour discret à la maison, mais ma sœur est là, dans le salon, devant la télé.



Et elle éclate de rire. Je suis à la fois vexé et soulagé. Nous n’avons aucun secret l’un pour l’autre, je décide de tout lui raconter. Elle me comprend, elle connaît la réputation de ma partenaire.



Vraiment, avec ma sœur nous nous entendons bien. Elle est de bon conseil. J’ai repris le boulot, durant les vacances, je bosse la semaine au garage paternel. Mais le vendredi suivant, elle m’appelle, m’invitant à sortir le soir ensemble. Je connais le sens qu’elle donne au sortir ensemble, c’est pour baiser. Je me jure que je ne me laisserai pas mettre le grappin dessus, mais j’ai trop envie de son cul.


Monté sur Doudoune, je vais chez elle pour l’emmener en boîte. Bonne ambiance, bonne soirée, mais je ne sais pas où nous irons pour terminer la soirée. Je la raccompagne chez elle. Et là, surprise, elle me fait entrer dans la propriété de ses parents et me guide vers le garage pour planquer mon engin. À l’intérieur du local, de derrière un vieux buffet, elle tire un sac contenant un matelas. Je l’aide à le mettre sur le sol. C’est notre couche.

Et ce soir, elle m’a appris à caresser, embrasser tous les endroits de son corps jusqu’à ce que je lui donne du plaisir. Et quand elle l’a désiré, elle m’a un peu branlé, afin que je la pénètre. Cette fois, j’ai donné du plaisir à ma partenaire.


Ainsi, elle m’a appris les toutes les parties érotiques. Insensiblement j’oubliais ma résolution de ne pas me laisser prendre à son jeu, c’était tellement bon !

Au mois de septembre, reprise des cours pour le BTS en alternance, c’est à dire moitié du temps en cours, moitié en apprentissage chez un copain de mon père.

Un samedi, il faisait frais, elle m’a convaincu d’aller dans ma chambre. Nous avons pris toutes les précautions pour ne pas faire de bruit. Ce soir-là, j’ai connu un plaisir fabuleux, elle m’a laissé me vider dans sa gorge. Puis je l’ai reconduite chez elle.

Le lendemain matin, samedi quand je suis allé prendre mon petit déjeuner, Isabelle m’attendait. Sa mine était grave, j’ai compris qu’elle nous avait entendus.



Heureusement qu’Isabelle est là pour me conseiller. J’ai de suite téléphoné à Sylvie. Sa réaction a été virulente :



Et elle raccroche sèchement.

Pendant l’été, j’avais fêté mes dix-huit ans, et passé mon permis. En récompense du travail que j’avais fait pendant les vacances, mon père m’a donné, une bagnole abandonnée à l’atelier par un client en reprise pour l’achat d’une voiture neuve. Je l’ai remise en état.


Enfin, je viens de réussir mon BTS ! Je vais pouvoir travailler officiellement chez mon père. Jo descend en vacances chez lui. Nous nous retrouvons avec joie.

Anne est là également revenue chez ses parents, dans un village voisin. Jo nous a invités tous les deux à dîner autour devant un barbecue. Je suis à la fois très heureux de la retrouver et peiné de la savoir prise.

Après le repas nous sommes au bord de la piscine pour discuter. Je les ai renseignés sur les copains. Nous avons réussi nos examens, sauf Sylvie.


Jo a encore deux ans d’étude dans son école d’ingénieur. Quant à Anne, il lui reste encore un an à faire. Ils devront se séparer, à la fin de l’année prochaine. Cela les peine beaucoup, car ils étaient si bien ensemble dans le même appartement.

Je suis stupéfait, ils sont en couple, finis mes espoirs insensés, je ne l’aurai jamais. Mon visage doit exprimer ma déception, je reste muet. Ils me regardent et éclatent de rire. Je vois leur complicité, mais ils ne devraient pas plaisanter de ma situation. Anne me regarde en souriant.



Mais je ne peux retenir une larme que je me hâte d’essuyer. Ils se regardent et Anne demande à Jo :



La nouvelle me bouleverse, Jo homo ! Voilà pourquoi il n’avait jamais de copine. Mais surtout, Anne est libre et elle à l’air de m’apprécier ! Et à nouveau une larme roule sur ma joue, et c’est Anne qui, du bout du doigt, vient l’essuyer.


L’été a été extraordinaire. Nous sortions tous deux, en copains, nul ne pouvait soupçonner notre secret. Avec Anne nous ne retrouvions ensemble que dans une chambre de chez Jo. Nous sommes beaucoup embrassés, quelques caresses, nous ne sommes pas allés au-delà.

Puis elle est repartie finir ses études. Nous nous téléphonons souvent, mais surtout nous nous adressons des e-mails. Pour moi, c’est la meilleure manière d’exprimer des sentiments que je n’oserais pas lui dire. Elle m’a avoué qu’elle avait eu deux expériences avec des garçons et que cela avait été à chaque fois plus qu’une déception, un véritable désastre.


Anne a réussi brillamment ses examens, arrive l’été suivant elle me tombe dans les bras. Désormais nous sortons ouvertement ensemble. Jo a fait dans le courant de l’année des stages dans une compagnie internationale. Cela s’est très bien passé et ils lui ont proposé de travailler pendant l’été à l’étranger, ce qui est une probabilité d’embauche à la fin de son cursus.


Une après-midi, sur la plage, nous étions enlacés et Sylvie est passée devant nous. Anne, gentiment, l’a appelée, elle s’est assise près de nous. À notre attitude, elle a compris la nature de nos relations. Anne était radieuse et cela se voyait. Sylvie est repartie rapidement, en me lançant un regard noir, et surtout en fixant Anne méchamment.


Nous sommes fous l’un de l’autre et nous en avons fait part à nos parents. Notre déclaration a été très bien accueillie. Désormais pour nous retrouver nous allons dans ma chambre. Nous ne dérangeons personne. Là, nous pouvons nous caresser, mais sans aller jusqu’à la conclusion, elle a peur après ses expériences malheureuses. Elle prend toutefois un grand plaisir dans les caresses et m’invite à la prendre, mais je sens une réticence et je ne veux pas la blesser.


Elle a passé le permis de conduire et ses parents lui ont donné la voiture de sa mère. C’est une ZX assez ancienne. Il a fallu la passer au contrôle technique. Et là, catastrophe. Il y a tellement de défectuosités, d’éléments à changer que le contrôleur lui conseille de la mettre à la casse. Les frais de remise en état dépasseraient le prix du véhicule. Anne est arrivée toute triste, elle n’aura pas de voiture. Je lui conseille de l’amener, je verrai ce qu’je peux faire.

Quelques jours plus tard, je lui ai dit de retourner au contrôle. À contrecœur elle y est allée. L’homme a souri en revoyant le véhicule, mais l’a examiné.

Un quart d’heure plus tard, il est revenu l’air éberlué.



Elle est rentrée chez elle sans rien me dire, a fait essayer la voiture à son père. Lui aussi a été stupéfait.

Le lendemain soir, elle est venue me retrouver, m’a sauté dans les bras.



Elle m’a pris par la main et m’a entraîné dans ma chambre.



J’ai fait ce qu’elle désirait, du mieux possible après de nombreuses caresses. Tout nus, nous avons discuté d’avenir et quand elle a senti que mon sexe reprenait vie, elle a voulu recommencer.


Nous sommes tellement heureux ! C’est aussi le cas pour Jacques et Céline, ils vont se marier le samedi 20 décembre, et ils veulent que nous soyons leurs témoins. Ils ont naturellement invité toute la bande, mais sans Jo qui est aux États-Unis.


Le 15 octobre, c’est l’anniversaire de ma bien-aimée. Je lui ai offert un smartphone, le dernier modèle, encore mieux que le mien. J’y ai transféré toutes les données de son vieil appareil. Elle m’a remercié de la manière que je préfère.


Pour Noël, nous avons décidé d’annoncer officiellement notre amour et notre mariage. La soirée de Noël se déroulera à la maison avec papa, ma sœur et André son fiancé. Le lendemain midi, nous irons chez ses parents. Et pour confirmer notre amour, nous avons décidé lors du mariage de Jacques et Cécile, de nous dire oui, en même temps que les deux mariés, en nous tenant par la main.


Le samedi, jour du mariage, je suis allé la chercher en voiture et nous avons rejoint les amis devant la mairie. Comme convenu lors de la cérémonie, à la mairie et à l’église nous nous sommes dit oui.

Le repas a lieu chez Jacques. Le menu est excellent, et le vin merveilleux. Mais tout à sa joie, Anne, en profite un peu trop. En fin de repas elle se sent un peu malade. Son estomac proteste contre ces excès. Je vais voir Jacques qui me dit d’aller l’emmener dans une chambre pour se reposer.

Après une régurgitation assez difficile malgré l’aide de Sylvie, elle nous demande de la laisser seule afin de pouvoir se reposer. C’est ce que nous faisons.

Tous deux, nous sortons. Mon téléphone sonne…



oooO00ooo



Le 10 janvier, au courrier Lucas a trouvé une très jolie enveloppe ornée de motifs hivernaux. À l’intérieur, une magnifique carte de vœux. Elle est de Jo, en Amérique.


Lucas, Anne

Je viens vous souhaiter une très heureuse année qui, je pense, verra se réaliser votre plus cher désir : vous marier. Prévenez-moi de la date que je puisse tenter de me libérer

Je vous embrasse tous les deux, mes très chers amis.

Jo


Immédiatement, il a été répondu à cette missive :


Mon cher Jo

Je te remercie de tes vœux et t’exprime les miens.

Mais il te faudra les transmettre à ta copine. Nous sommes définitivement séparés.

Ne m’en demande pas la raison, je l’ignore. Désormais, ne me parle plus jamais d’elle. C’est un ordre. Je ne veux plus jamais ni la voir, ni lui parler, ni l’entendre. Si tu veux rester mon frère, obéis-moi.

Je t’embrasse

Lucas



oooO00ooo



Jo a rapidement écrit à Anne, lui présentant ses vœux, l’informant du contenu de la lettre de Lucas, lui demandant ce qui s’était passé.

La réponse a été semblable à celle de Lucas, avec les mêmes interdictions. Plus le voir, ni l’entendre et surtout ne plus jamais lui parler de ce différent.

Jo, a été très peiné, voulant rester proche de tous deux.

Mais connaissant leurs caractères, il sait que cette interdiction de chacun de ses amis cache un drame contre lequel il ne peut rien.


Il a été titularisé dans cette grande compagnie, à un emploi lui imposant des déplacements sur toute l’Amérique du Nord. Quelques courriers à ses deux amis, mais plutôt des e-mails, mais en respectant leurs interdictions.

Cette année, il ne peut se libérer, mais reste aux USA. Il a envoyé deux billets d’avion à ses parents afin qu’ils puissent venir le voir. Il leur a prévu de venir en France l’an prochain.


Jo a écrit à tous les membres de la bande. Il vient passer les fêtes de fin d’année en France en famille, après deux ans d’absence.

Il profitera de l’occasion pour réunir tous les copains.

Au reçu de ce courrier, Lucas lui a dit qu’il ne viendrait pas, si Anne était présente. De son côté Anne a émis les mêmes réserves. Mais après plusieurs courriers similaires aux deux, leur rappelant leur amitié, il a obtenu qu’ils participent, simplement, il n’y aura aucun contact physique entre eux, aucune parole échangée.


Cette année, Noël tombe un samedi. Jo arrive des USA la semaine précédente. Lucas a proposé aux parents de son copain d’aller le chercher à Roissy, eux-mêmes trouvant le parcours trop fatiguant pour leur âge.

Pendant le voyage de retour, tous deux ont beaucoup discuté. Jo a longuement parlé de ses conditions de vie là-bas. Avec Bill cela fait plus d’un an qu’ils vivent ensemble et leur amour ne fait que grandir. Ils ont monté une start-up. Son copain est resté afin d’assurer la permanence, mais ils reviendront tous deux cet été et fera ainsi connaître aux autres ses préférences sexuelles.


Puis, après un moment de silence, Jo a interrogé Lucas. Il n’a pas parlé directement d’Anne ni de la séparation, mais le sujet est venu de lui-même rapidement. Lucas lui a dit que c’était intervenu le lendemain de la noce de Jacques et Céline. Il n’a pu, lui donner plus de précisions.

Ils ont alors décidé d’appeler les copains afin les inviter et de fixer la date de la réunion proposée, Lucas imposant de n’avoir aucun contact avec Anne. Il est parvenu à convaincre cette dernière. Ils ont suggéré le jeudi soir, chez Jo, afin de laisser chacun finir ses cadeaux de Noël le lendemain.

Tous ont donné leur accord. Ils seront à seize heures et pourront se retrouver, discuter, faire le point chacun sur leur situation.


Lucas et Jo ont préparé soigneusement cette soirée, prévoyant même le nécessaire pour la prolonger si tout se passait bien.

Les premiers arrivés sont Jacques et Céline, rayonnants de bonheur. Il y a longtemps qu’ils n’avaient revu Lucas, et surtout Jo. Les effusions ont été chaleureuses. Puis Sylvie a sauté au cou de l’américain, par contre Lucas n’a eu droit qu’à un baiser sur la joue. Tous papotent. Lucas s’inquiète, toujours pas d’Anne. Enfin un bref coup de sonnette et elle entre. Elle est encore plus belle qu’autrefois et Lucas ressent un coup au cœur. Mais comme convenu, ils ne se touchent pas ni ne s’adressent la parole.

Jo se lève et déclare :



Et il nous raconte tout le changement qu’il a trouvé, aussi bien dans le travail, les itinéraires qu’il a parcourus, sauf sur ses préférences sexuelles. Chacun l’interroge, tous sont curieux de connaître des détails. Seuls Anne et Lucas ne parlent pas.

Il parvient à satisfaire une partie de leur curiosité et dit :



Les deux mariés se regardent en souriant, et Cécile prend la parole :



Pendant une dizaine de minutes, ils nous racontent tout leur bonheur.

Jo demande alors qui prend la suite. Anne et Lucas ne disent mot.


Sylvie, après un temps d’hésitation déclare :



À ce moment-là, j’avais toujours mon mauvais caractère et surtout et j’ai continué à faire des conneries. Nous nous étions dispersés, Jo en Amérique, les amoureux trop occupés, et sans nouvelle d’Anne et Lucas. Travaillant dans une boîte à une quinzaine de kilomètres, je n’ai plus eu l’occasion de vous rencontrer. Je suis sortie avec des jeunes et des moins jeunes. J’ai fait des conquêtes qui m’ont larguée, normal j’étais insupportable. Il y avait dans mon service, un gars travaillant près de moi, qui restait isolé, sans ami. Excellent dans le boulot, mais extrêmement timide. J’ai décidé, faute d’autres cibles, de l’essayer comme partenaire. Et finalement, c’est lui qui m’a conquise, transformée. Il a osé me faire des remarques très justes sur mon comportement, que j’ai acceptées. Nous sommes ensemble et pour longtemps, je crois. Je me suis rendu compte alors que j’avais dû faire probablement beaucoup de mal auparavant.

Rencontrant un jour Jacques il m’a dit qu’Anne et Lucas étaient séparés, mais il en ignorait la raison. Je me suis souvenue alors du jour du mariage, et surtout, étant jalouse, de la saloperie que j’avais faite à Anne.

Ce jour-là, comme nous sortions de la chambre où elle se reposait, Lucas a reçu un coup de fil lui disant que son père venait d’avoir un très grave accident. Il m’a demandé de prévenir Anne à son réveil et il est parti très rapidement. J’ai décidé de me venger d’elle. Quand elle s’est levée, je lui ai dit qu’avec Lucas nous avions fait l’amour, qu’il avait décidé de vivre avec moi, qu’il était parti et que j’allais le rejoindre. Je me suis éloignée, riant sous cape, de ce bon tour. Puis j’ai oublié cet incident.

Le lundi matin mon père a vu dans le journal que le père de Lucas était décédé. Le mercredi je suis allé aux obsèques et n’ai pas vu Anne. J’ai pensé qu’elle était trop triste pour venir. Puis j’ai tout oublié.

Après la rencontre avec Jacques, j’ai réfléchi et je me suis dit que c’était peut-être moi qui étais la cause de leur séparation. Elle avait sûrement pris au sérieux mon histoire Je croyais quelle appellerait Lucas, que celui-ci s’expliquerait, et la situation serait réglée.

Je suis venue aujourd’hui avouer ma faute. Pardon, Anne et Lucas si je suis responsable de votre séparation.


Le silence s’est fait autour de la table. Anne avait le visage inondé de larmes, Lucas, le visage blanc comme un suaire.



Son état était critique, on nous déconseillait d’aller le voir. Nous avons insisté et à la fin on nous a autorisés à rester près de lui. Dans la chambre, un écran renseignait sur son état. Il indiquait son rythme cardiaque, très faible et irrégulier. Nous sommes restés longtemps les yeux fixés sur l’écran, lui tenant chacun une main. Par moment, un serrement de sa part, puis relâche. À un moment les variations de la courbe ont diminué, puis ce ne fut qu’une ligne droite. Il était mort.

Le personnel médical, dans la salle de contrôle, avait vu les variations de la courbe, mais nous a avoué que son état étant désespéré, ils nous avaient laissés en paix. Ils savaient qu’il allait mourir et c’était pour cette raison qu’ils nous avaient autorisés à rester près de lui.

À la sortie de la chambre, une femme en blanc nous a invités à venir dans son bureau. C’était une cardiologue. Elle nous a demandé l’autorisation de prélever les organes pour plusieurs transplantations. Nous avons donné notre accord, elle nous a dit que l’on nous restituerait le corps sans trace apparente.

Nous sommes sortis et soudain j’ai pensé que nous avions arrêté nos téléphones à l’arrivée. J’ai vu de nombreux appels de ta part, mais il était trop tard pour te joindre.



De bon matin, je t’ai appelé et j’ai déversé toute la haine que j’avais pour toi.



Tous deux se sont levés et sont tombés dans les bras l’un de l’autre, mais sans s’embrasser. Leur visage était noyé de larmes. Leurs amis sont restés silencieux.


Jacques et Cécile, très émus se retirent discrètement. Sylvie désespérée, pleurant à chaudes larmes, s’esquive elle aussi. Jo, silencieux, ne sait que faire. Il hésite à leur proposer de se retrouver dans une chambre. Mais Anne, se détachant des bras de Lucas a tranché d’une voix émue.



Un quart d’heure plus tard, un coup de klaxon interrompt les conversations chez Isabelle. Elle sort, son petit dans les bras, avec Anne et Jo. Une superbe petite voiture noire est là devant eux.



Lucas prend le volant, Anne auprès de lui. Et ils démarrent. Le conducteur lui explique toutes les caractéristiques du véhicule.



Tout excitée, elle conduit à grande vitesse, pressée d’arriver chez elle, mais aussi pour le plaisir de conduire.

Arrivée au village, elle se gare devant chez ses parents, sort rapidement, courant jusqu’à la porte d’entrée, se rue à l’intérieur. Lucas la suit lentement à distance ne sachant pas comment il va être accueilli.

À peine franchi le seuil, le père s’avance vers lui, un peu hésitant, son épouse le suit, l’air méfiant.



Et Anne entre en trombe dans la maison. Les parents d’Anne se regardent, puis ne savent que dire. Anne sort de la cuisine traînant quelque chose par la main.



Un bambin s’avance tout seul, guidé par sa mère, vers Lucas.


Ce dernier figé, abasourdi, se baisse lentement, ouvre les bras. L’enfant s’arrête, Anne est obligée de le prendre contre elle, et se redresse. Un immense sourire éclate sur le visage de Lucas, et pourtant des larmes inondent ses joues. Il les prend tous les deux dans ses bras. Ils restent longtemps enlacés, devant les parents stupéfaits, intrigués, mais ravis.

Lucas a été retenu pour le repas, Anne a tout expliqué à ses parents.

Luc se sent bien dans les bras de son père, lui bredouille quelques mots.

S’en est suivie une soirée familiale délicieuse.

Puis le couple est allé coucher Luc, ils l’ont couvert de baisers.

Mais ils ne sont pas revenus auprès des parents d’Anne.