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n° 18060Fiche technique7919 caractères7919
Temps de lecture estimé : 6 mn
02/09/17
Résumé:  Un homme n'est pas aimé par une femme...
Critères:  fh dispute fellation humour
Auteur : Samuel            Envoi mini-message
Amour non partagé

Elle était dans son appartement ; il lui avait apporté des fleurs, un livre et des CD de musiques variées. Elle avait jeté un œil blasé sur tous ces cadeaux. En soupirant, elle avait placé les fleurs dans un vase en plastique, balancé le livre sur un tas de journaux et laissé traîner les CD un peu partout dans la pièce. Il était resté droit comme un « i » tout près de la porte. Il savait qu’elle n’avait pas l’habitude de dire merci. Il n’était pas venu pour ça. Sans un mot, elle lui a versé un verre de bière pas très fraîche et l’a invité d’un geste à s’asseoir. Il a remercié. Ils ont bu gentiment en silence. Des miettes de pain étaient clairsemées sur la table et se collaient aux manches. Il n’osait pas les épousseter et les faire tomber par terre.


ELLE – C’est dommage que je ne t’aime pas autant que tu m’aimes.

LUI – Tu dis cela comme si tu disais : « Tiens, j’ai raté le train. »

ELLE – C’est pas mon genre.

LUI – De quoi ?

ELLE – De rater le train. Oui, je disais, c’est dommage que je ne t’aime pas autant que tu m’aimes, parce que sinon je te ferais des cadeaux, moi aussi.

LUI – C’est pas grave. C’est pour une autre fois.

ELLE – Non, ah non ! Certainement pas ! Je ne t’aime pas et je n’ai pas prévu de t’aimer.

LUI – Je disais cela comme ça. On dit toujours : « C’est pour une autre fois… ». En tout cas, je l’ai souvent entendu.

ELLE – Mais pas dans un cas comme ça.

LUI – Moi, je ne sais pas quoi te dire. De mon côté, ça va, je t’aime.

ELLE – C’est un peu facile, si tu permets. Je t’aime, donc tout va bien. Tu ne penses qu’à toi. La vie n’est pas si simple.

LUI – Si tu m’aimais un peu, au moins un peu…

ELLE – Mais si je t’aimais, mon vieux, ça serait autre chose. Tellement différent !

LUI – Évidemment, mais je ne peux pas me rendre compte, puisque tu ne m’aimes pas. J’imagine parfois…

ELLE – Tu imagines ?! Mais, mon pauvre petit, tu n’as aucune idée de ce que ce serait.

LUI – Non ?

ELLE – Si je t’aimais, tu vois, ce serait comme ça. C’est juste pour te donner une idée.


Elle l’embrasse fougueusement, longuement, fouillant sa bouche avec sa langue. Puis elle descend, arrachant ses boutons de chemise avec ses dents pour titiller sa poitrine. Elle descend encore et, ôtant d’un geste désinvolte la ceinture en cuir marocain, elle prend le temps de faire glisser jusqu’aux chevilles pantalon et slip. Ses lèvres entourent ensuite la verge qui se tend, pendant que ses mains effleurent fesses et testicules… Mais elle se redresse brusquement pour lui dire yeux dans les yeux :


ELLE – Oui, si je t’aimais, ce serait comme ça. Quel malheur que je ne t’aime pas !

LUI – Tu m’emmerdes à toujours me répéter cela. Je peux me rhabiller maintenant ?

ELLE – Mais que veux-tu que j’y fasse ? On ne commande pas ses sentiments.

Si tu crois que ça me fait plaisir de n’avoir pas de plaisir à être aimée de toi.

Parce que toi, tu m’aimes, n’est-ce pas ?

LUI, boudeur – Je ne sais pas. Je ne sais plus.

ELLE – Tout à l’heure tu me disais que tu m’aimais.

LUI – Tout à l’heure, ce n’est pas maintenant.

ELLE – Tu n’es pas sérieux. Tu ne sais pas ce que tu veux. Une vraie girouette. Il y a cinq minutes, je t’ai dit que je ne t’aimais pas et je n’ai pas changé d’avis, moi.

LUI – Fiche-moi la paix !

ELLE – Mais je te la fiche. Ce n’est tout de même pas de ma faute si tu m’aimes et si je ne t’aime pas. Qu’est-ce que nous allons faire ?

LUI – Eh bien moi, je vais au cinéma. Fiction pour fiction, autant voir un film.

ELLE, soupirant – Ce que nous sommes malheureux ! On a tout pour s’entendre. Tu me plairais bien, si tu me plaisais.

LUI – Merci du compliment.

ELLE – Il faudrait que je trouve un homme que j’aime vraiment. Si je l’aimais vraiment, tu sais comment ça serait ?

LUI – Je sais. Tu m’as déjà fait une démonstration. D’ailleurs je ne veux pas savoir.

ELLE –Ne t’en va pas au cinéma. Je vais te montrer tout ce que je ferais avec un homme que j’aimerais. Tout. Baise-moi, mon chéri ! J’en ai tellement envie, à presque croire que je t’aime.


Elle se déshabille alors, jetant par-dessus le canapé corsage et soutien-gorge, jupe et culotte. Elle est nue et se caresse au son d’une musique suave qu’elle a sortie au hasard d’un des CD. Elle frise de la touffe et frissonne alors qu’on étouffe.


ELLE – Je suis très chaude. Pourvu que je n’ai pas d’orgasme !

LUI – Pourquoi ? Pourquoi pas ?

ELLE – Mais enfin, un orgasme avec quelqu’un que je n’aime pas ! Non, ce ne serait pas correct. Surtout que je n’en ai pas avec des gens que j’aime. Tu sais, Antoine, je l’aime. Je ne peux pas me passer de lui, mais qu’est-ce que tu veux… Ça ne fonctionne pas avec lui. Je ne comprends pas. On s’entend bien partout sauf au lit. On a changé de lit. On a essayé en dehors du lit, mais rien à faire. Même debout sur un capot de Mercedes, à un moment donné, ça rappelle trop le lit. C’est sûrement que je ne l’aime pas vraiment. Ou alors c’est lui qui ne m’aime pas vraiment…

LUI – Entre ceux que tu n’aimes pas vraiment et ceux, comme moi, que tu n’aimes pas, que tu es sûre de ne pas aimer…

ELLE – Allez, arrête ces discussions, ça me fout le moral par terre. Fous-toi à poil et fous-moi !


Il se déshabille, lentement, mais sans aucune volupté, ni sensualité. Un peu comme au gymnase avant ou après un match de handball. Oui, c’est cela, il se sent comme à la piscine. C’est tout juste s’il n’a pas une impression d’eau de javel. D’ailleurs, il reste en slip. Comme sur un plongeoir.


ELLE – Mais qu’est-ce que tu fais ?! Dépêche-toi un peu ! Allez, vire-moi ce slip ringard avec des coloris du moyen-âge !


Nonchalamment il descend le slip et il reste figé. Elle vient le chercher. Le conduire au canapé. Elle commence à haleter sans trop de raison pour l’instant. Elle se met en missionnaire, puis en levrette. Elle essaie d’introduire la verge molle dans son sexe. Mais sans trop de réussite.


ELLE – Mais bordel à queue ! Montre-moi que tu m’aimes ! Tu me dis tout le temps que tu m’aimes, alors vas-y ! Défonce-toi, défonce-moi ! Fais quelque chose ! Avec tes mains, avec tes pieds, avec ta…

LUI – Tu veux que je te montre comment ça serait si je ne t’aimais pas ? C’est juste pour te donner une idée.

ELLE – Ah non, je t’en supplie, pas ça ! Salaud, tu fais comme si tu ne m’aimais pas, alors que tu m’aimes ! Mais comment tu fais pour rester insensible à ce point-là ? Il y en a tant qui voudraient…

LUI – Tu m’as dit froidement que tu ne m’aimais pas ; c’est ma façon de te dire froidement que je t’aime.

ELLE – Allez, baise-moi, salaud ! Enfile-moi ! Prends-moi par où tu veux !

LUI – J’ai trop peur de te filer un orgasme non désiré.

ELLE – Tant pis s’il y a un orgasme. Tant pis ! Je ferais avec !


Mais aucune érection ne venait malgré les poses suggestives, les manipulations diverses et savantes, les mises en bouche subtiles. Flasques, les testicules et la verge. Elle en devenait livide, folle, enragée. Et au moment où elle abandonnait la partie, le pénis tout racorni, à peine décalotté, pointant résolument vers le sol, émit, par dérision, un tout petit jet de sperme qui macula le canapé pour quelques semaines.