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Temps de lecture estimé : 23 mn
16/09/17
Résumé:  Dans un calme propice à la réflexion, deux nouvelles protagonistes font leur entrée et de nouvelles relations se nouent à la satisfaction presque unanime des participantes.
Critères:  fff fagée jeunes profélève amour exhib noculotte nopéné lettre
Auteur : Dyonisia  (Rêves et autofictions... Ou souvenirs et confidences ?)      Envoi mini-message

Série : Où suis-je ?

Chapitre 05 / 12
Évaluations à chaud

Résumé des épisodes 1 à 3


Questions, espoirs et désillusions

Une mise en situation réconfortante

Des avantages d’être servie


Partageant un fantasme avec son inspiratrice Aline, une amie lointaine, Chantal s’imagine participer à une formation hôtelière très particulière où elle doit interpréter un rôle illustrant les nouvelles attentes de certaines riches vacancières. D’abord déconcertée et très humiliée, elle entre dans son personnage lorsque sa curiosité érotique est stimulée par les méthodes de management… originales de son amie. Les deux stagiaires désignées pour être ses soubrettes, Magali et Céline, sont entraînées bon gré mal gré dans les fantaisies et les exigences sexuelles de leur « cliente ». Le jeu de rôles devient prétexte d’orgasmes multiples aussi épuisants pour les protagonistes que réjouissants pour les spectatrices.



Résumé de l’épisode 4


Échanges de politesses


Le fil du rêve-récit reprend après un interlude épistolaire. Le premier « exercice » achevé, les stagiaires bénéficient d’une pause de réflexion qu’Aline et Chantal mettent à profit pour répondre aux interrogations de Marie-Blanche C**, leur hôtesse, troublée par le spectacle du stage qu’elle accueille. D’échanges amicaux en désirs (in)avoués, la conversation se mue en jeu d’exhibitionnisme pour les unes et en expérience de voyeurisme pour l’autre. L’intrusion de Sandrine, la bonne de madame C**, interrompt la scène.



__________________________




Il n’était que temps, Aline chérie, de revenir vers tes ouailles ! Avant même d’ouvrir la porte, le brouhaha aigu qui vient de la salle de cours te fait froncer les sourcils. Ces demoiselles ont transformé le quart d’heure de réflexion et d’analyse que tu leur as accordé en une joyeuse récréation entre copines excitées. Il faut dire que notre aparté avec notre hôtesse a largement doublé les quinze minutes prévues. Mais les stagiaires n’ont pas l’air de s’en plaindre. Apparemment, les « performances sexuelles » de leurs collègues et de la supposée cliente les ont plus intéressées que l’objectif pédagogique de l’exercice…


Les commentaires lestes et les plaisanteries coquines s’interrompent à notre arrivée, plus par étonnement que par crainte si j’en juge d’après les regards interrogatifs que nous suscitons. La petite bonne de madame C** a bien fait les choses ; a-t-elle choisi pour nous les tenues d’intérieur les plus sexy de sa maîtresse, ou bien celle-ci cache-t-elle un jardin secret lascif dans sa chambre de veuve solitaire ? En tout cas, il faut quelques secondes à tes stagiaires pour reconnaître leur patronne et son assistante dans les deux silhouettes qui se présentent à elles.


Ma nudité de tout à l’heure est pudiquement couverte d’un kimono de fine soie bleue ornée de motifs floraux en fils argentés. Une paire de tongs en cuir blanc complète cette japonaiserie apparemment respectable. C’est doux, confortable, élégant, mais, à y regarder de plus près, le dessin des fleurs artistiquement entrelacées évoque plus les célèbres estampes que les jardins zen. La transparence et l’absence de ceinture de ce vêtement suggèrent qu’il doit se porter sur une tunique ou des dessous que l’on a manifestement négligé de me confier. Tant pis, il me suffit de ne pas oublier de tenir les pans fermés pour rester correcte !


Tu n’as pas ce genre de problème, quoique ta tenue soit tout aussi équivoque. Le rouge éclatant de la longue robe sans manches qui te pare capte immédiatement l’attention. La broderie or qui court autour de la profonde échancrure et se prolonge en droite ligne jusqu’au bas souligne ta haute silhouette. Le bout des ballerines noires soulève alternativement l’ourlet rehaussé de la même broderie à chacun de tes pas. Cela pour la vision de face. De profil, on remarque que la robe est entièrement fendue de haut en bas, à peine retenue par trois longs rubans noirs des aisselles à la taille et révélant la peau nue. Le moindre mouvement dégage la hanche et la jambe. Côté pile, si le dos est couvert, le tissu se sépare depuis les reins en deux revers légèrement superposés. L’aisance y gagne, certes, mais il faut prendre garde quand on se penche…


Sans prêter nulle attention à la mise en évidence de tes formes ni aux regards qu’elle attire, tu files directement vers la table qui te sert de bureau et rameutes auprès de toi tes brebis soudain redevenues muettes et attentives. Pendant que tu commences à les questionner sur leurs ressentis personnels et leurs observations réciproques, je me glisse le plus discrètement possible vers un coin de la salle. Je ne veux pas m’immiscer dans cet épisode pédagogique, et de toute façon j’ai besoin de m’isoler un moment pour faire le point sur mes propres sentiments après les différentes péripéties que je viens de vivre.


Ce qui m’étonne le plus c’est de me sentir à l’aise. Même la honte éprouvée lors de ma mise à nu sans pitié ne parvient pas à ternir cette impression. Je me souviens pourtant bien de mon désespoir à ces instants-là, mais ce souvenir n’est curieusement pas si désagréable que cela ! Non, finalement, j’aurais plutôt quelques remords en repensant à mon comportement débridé avec Magali et Céline dans la baignoire. Cependant, l’intensité du plaisir pris et la joie du plaisir donné l’emportent largement, si je suis honnête avec moi-même, sur mes derniers scrupules… Quant à la charmante réunion privée avec notre hôtesse et à l’exhibition intime qui s’en est suivie, eh bien, je n’y vois au fond rien que de très naturel. Deviendrais-je, ou me révélerais-je, une vraie gourgandine, en fait ?


La séance d’évaluation se poursuit. J’entends distraitement les propos que vous échangez. Le côté professionnel de cette formation ne m’intéresse pas. La lassitude qui commence à m’envahir assourdit votre conversation. Je laisse aller mes pensées dans ce ronronnement. Je revois les yeux de Marie-Blanche fixés sur ma chatte. Son envie évidente d’y poser les doigts m’avait flattée. Sa lutte intérieure contre son désir nous avait émues, Aline et moi, au point de mettre brusquement terme à sa tentation. Maintenant, j’en suis frustrée. Mon excitation n’a pas été satisfaite, elle revient plus forte. Le besoin de combler ce vide s’empare de ma main. J’imagine ce qui se serait passé si ses doigts…


Il faut vite se changer les idées ! Je me force à reporter mon attention sur votre petit groupe : toi, assise, professant d’une voix calme ; elles, dociles, penchées autour de ton bureau comme les rayons d’une étoile. Tiens, ces demoiselles n’ont pas été autorisées à remettre leur culotte si j’en crois les diverses rondeurs fendues, et, disons-le, charmantes, que révèlent les hauts trop courts. Sous les robes ou les jupes, c’est à peine moins visible, mais la position qui tend les tissus légers ne laisse guère de doute. Je me souviens que, lors de ton inspection des lingeries intimes, tu avais fait abandonner leur pantalon à celles qui avaient eu l’inélégance de se présenter dans cette tenue. Évidemment, un tablier de soubrette porté à la place, aussi seyant soit-il, laisse les fesses à l’air.


Se pénètre-t-on plus facilement des enseignements, ainsi dévoilée ? L’idée m’amuse, j’observe plus attentivement la scène. Certaines essaient de conserver une posture la plus discrète possible, d’autres ont moins de retenue. Mais quand l’une ou l’autre doit se courber un peu plus pour mieux suivre tes paroles, cela revient au même et j’aperçois furtivement quelques jolis abricots de dessins et de teints variés. Aussi variés que leurs parfums et leurs sucs, me dis-je, rêveuse… Houlà, voilà que mon démon familier se réveille ! Je détourne les yeux avec regret pour ne pas lui donner matière à me subvertir plus encore.


Les dossiers des chaises inoccupées sont nus. Où sont donc passées toutes leurs affaires délaissées ? Je les repère enfin rassemblées sur une table face à la porte d’entrée. Sans un esprit plus troublé que je le pensais, je les aurais immanquablement remarquées en revenant dans la salle. Les jeans sont soigneusement déposés à plat, mais les culottes sont joyeusement mélangées dans un tas sans forme. Bon courage pour retrouver rapidement quoi est à qui : on dirait un rayon en période des soldes. Seul un malheureux chiffon est posé à l’écart, isolé par l’humidité qui en a ruisselé. Je reconnais la culotte de Déborah. Pauvre Déborah obligée de l’utiliser pour éponger les débordements de ma baignoire.


Son anxiété lorsque tu l’as réprimandée me revient en mémoire. Je me demande si elle s’est un peu rassérénée au fil de la séance, mais je ne la vois que de dos, à côté de toi. Elle ne semble donc pas t’en vouloir. À moins qu’elle n’espère assouplir ta sentence par un surcroît d’application… En tout cas, il y a quelque chose de tendu dans son attitude. Pas seulement ses fesses qu’elle tient crispées, le sillon serré accentuant ainsi la fermeté de son cul musclé, mais aussi ses cuisses étroitement jointes et ses mollets raidis me font soupçonner une réelle inquiétude de la sanction à venir. D’ailleurs, je m’interroge moi aussi sur la sorte de punition que tu lui réserves.


Comme si elle avait ressenti mon regard, Déborah se retourne un instant vers moi. Je perçois un air de défi dans ses yeux, voire une ombre d’hostilité. Je n’ai pas le temps de rougir qu’elle se penche à nouveau vers toi pour une question que je ne saisis pas. Elle a parlé d’une voix assez basse pour n’être entendue que de ses collègues qui l’approuvent d’un hochement de tête unanime. Ton rire et ta réponse me sont par contre parfaitement distincts :



Puis, en t’adressant à moi, tu ajoutes :



Bien sûr que je comprends ! Être prise pour une praticienne de l’érotisme par une bourgeoise mûre aussi bien que par des gamines délurées n’est pas si déplaisant. Je ris à mon tour, de bon cœur, et j’essaie de mettre toute ma sincérité dans ma réponse.



Les deux intéressées affichent une mine d’autant plus heureuse que tu renchéris :



Ta réponse déclenche un éclat de rire général qui libère les stagiaires de leur tension. Même Déborah participe aux applaudissements qui me sont généreusement accordés dans une amicale hilarité. Flattée pour de bon cette fois, je m’incline dans une profonde révérence qui a pour effet d’écarter largement les pans de mon kimono. Je n’en ai cure : elles ont déjà eu tout loisir de scruter ma nudité et toutes en auront eu demain l’occasion d’en observer les moindres détails intimes. Dans les rires et les claquements de mains qui redoublent, je ne m’attache qu’à tes yeux qui me prodiguent encouragement et tendresse.


C’est alors que la voix de notre hôtesse tente de dominer le brouhaha :



Madame C** se tient à la porte de la salle qu’elle s’est résolue à ouvrir sans toutefois oser entrer, sans doute de peur de troubler nos travaux. Le temps nécessaire pour réussir à mobiliser notre attention lui permet de contempler la scène, sans s’étonner maintenant des fesses et du ventre qui s’offrent sans voile à son regard. Le léger sourire qui éclaire son visage prouverait même qu’elle apprécie le spectacle. Le calme revenu, elle s’avance vers nous en entraînant à sa suite deux jeunes filles dont les figures ahuries trahissent plus l’incompréhension que le trouble. Je me rajuste en hâte.



Madame C** sollicite par politesse un acquiescement qu’elle sait superflu, car elle pousse aussitôt ses deux protégées devant elle en poursuivant, volubile :



Que c’est mignon en effet ces amitiés adolescentes qui se resserrent au fil des années et des découvertes de la vie… Nous sourions en signe d’approbation, sans être tout à fait convaincues de la naïveté de notre hôtesse. La discrétion n’est sans doute pas la seule raison de ce désir de chambre commune. Les stagiaires qui se sont modestement retirées de quelques pas n’en sont pas dupes non plus, car je surprends les regards amusés qu’elles échangent.


Madame C** continue de discourir abondamment sur les qualités, évidentes pour elle, de ses jeunes invitées. À l’entendre, ce sont deux grandes filles modèles, pleines de retenue et si sages qu’elles ne sortent jamais avec des garçons, juste quelquefois avec des amies. Nous apprenons qu’elles furent de très bonnes élèves, avec néanmoins un peu de difficultés à obtenir leur bac, avant de décider brusquement, à leur majorité, de s’inscrire ensemble dans une école hôtelière. Ces études les passionnent semble-t-il, elles passeront sans problème en seconde année où elles pourront enfin améliorer leurs acquis théoriques par des stages pratiques.



Nos deux étudiantes expriment cependant à leur tour leurs remerciements pour la faveur qui leur est accordée.


Viviane est une fille de taille moyenne, très mince, presque maigre, menue des seins et des fesses. La coupe très courte de ses cheveux noirs complète son allure androgyne. Le string rose dépassant du jean taille basse et le top perlé qui découvre le nombril nuancent malgré tout cette impression. En dépit de son apparente tendance à l’anorexie, cette gamine paraît trop manifestement réservée pour l’être réellement.


Clémence est une fausse blonde, ses racines la trahissent. D’allure sportive, bien faite, en short et chemisier, son visage franc et souriant annonce un caractère extraverti. À voir ses cuisses musclées et sa silhouette pleine, elle semble plus destinée à la carrière de prof d’EPS que de soubrette. Laquelle a suivi l’autre vers l’école hôtelière dès leurs 18 ans passés ?


Tu t’avances pour leur souhaiter la bienvenue, mais, au lieu de répondre à ta main tendue, Clémence claque spontanément trois bises sur ta joue. Amusée, bien qu’un peu étonnée, tu les lui rends très volontiers en l’enlaçant chaleureusement. Viviane suit son exemple et a droit à la même embrassade tandis que sa tante (vu la différence d’âge, le terme est plus approprié) rattrape son oubli de ne pas leur avoir présenté plus tôt « Chantal, l’assistante si dévouée de notre amie Aline ».


Les deux damoiselles se tournent vers moi. Je ne peux décemment pas faire moins que toi, sous peine de passer pour une pimbêche. Je me prépare donc à les accueillir à bras ouverts, mais pour cela je dois rendre leur liberté aux pans de mon kimono. Je n’en ai cure : à force, on s’habitue ! Viviane regarde ailleurs et se raidit fugitivement lorsque je l’étreins. Mais les yeux verts de Clémence détaillent sans vergogne ce qu’ils aperçoivent de mon corps, et son accolade est des plus cordiales. Je crois avoir la réponse à mes questions…


Je referme mon vêtement – si j’ose dire – avec un sourire d’excuse et d’impuissance avant que nous les escortions auprès des stagiaires. L’échange des prénoms amène une nouvelle série de bises qui se conclut par une discussion animée sur les avantages comparés de leurs formations respectives et les inévitables lacunes de l’enseignement théorique. Tu laisses la conversation se dérouler sans intervenir, te contentant d’observer discrètement les premières relations qui se tissent avec les nouvelles venues. Je réponds par politesse aux paroles sans importance de madame C**. Je l’aime bien, mais je préférerais pouvoir t’imiter. Après tout, j’ai des choses à apprendre, moi aussi.


Bientôt le groupe se divise. Les plus âgées ou les plus anciennes de tes employées se désintéressent progressivement de ce débat scolaire. Elles entourent Magali et Céline pour reprendre sans doute tel ou tel point du vécu de leur expérience du premier exercice pratique : les brefs coups d’œil qu’elles envoient dans ma direction ne trompent pas. Seules Margot et Sophie poursuivent le dialogue avec Viviane et Clémence. Cyrielle s’est jointe à elles, tout heureuse de n’être plus la benjamine du lot. On entend des exclamations et des rires. Ces cinq-là en tout cas paraissent s’entendre à merveille. Finalement, les deux premières t’interpellent.



Cyrielle ne dit rien, mais les deux étudiantes se sont instinctivement rapprochées d’elle. Elle en est flattée. C’est leur aînée dans le même cursus ; cette proximité les motive toutes les trois. Cela ne t’a pas échappé.



L’idée m’en est venue aussi, mais je n’ai pas le temps de te donner mon avis. Sandrine, la petite bonne de notre hôtesse, vient de faire irruption dans la pièce et interrompt toutes les conversations en claironnant un « Madame est servie. » du plus pur style bourgeois.



Aussitôt, les stagiaires se regroupent joyeusement auprès de leur guide comme un troupeau de nymphes aux fesses roses. Ce détail m’amuse ainsi que les étudiantes, mais fait discrètement toussoter notre hôtesse. N’est-il pas de bon ton de s’habiller pour le dîner dans la bonne société ?



Elles t’obéissent avec une docilité qui me confirme une nouvelle fois l’emprise que tu as sur tes subordonnées. L’une d’elles reste néanmoins en retrait, hésitant à choisir entre n’importe quel jeans et sa culotte mouillée.



Mon sort – ou tout au moins celui de ma tenue – étant réglé dans la gaieté, nous nous dirigeons sans plus de retard vers la collation annoncée. La « grande » salle à manger est en effet une vaste pièce aux larges fenêtres ouvertes sur le couchant. Le mur opposé renvoie la lumière par de hauts miroirs devant lesquels est dressée une table de service. D’autres tables, rondes, entourées chacune de quatre chaises, sont à la disposition des convives dans l’espace libre. D’élégants vases colorés de fleurs fraîches sont posés sur chaque table, y compris entre les différents plats proposés à discrétion ainsi que les diverses boissons. Même pour un simple self-service, la maison aime tenir son rang. Une pile de plateaux laqués indique logiquement le début du cheminement qui s’achève devant une soupière auprès de laquelle se tient Sandrine.


Notre hôtesse s’entretient un instant avec elle pendant que nous attendons toutes courtoisement d’être invitées à nous servir, puis se retourne vers nous avec une mine semi-contrite.



Après avoir vérifié d’un coup d’œil ton absence d’objection à cette invite, les filles se présentent en bon ordre le long de la table sans omettre d’honorer l’avis exprimé par la maîtresse des lieux. Celle-ci nous rejoint alors que nous laissons la priorité des choix et des places aux stagiaires. Tu me pousses du coude d’un air satisfait en me montrant Viviane et Clémence serrées avec Margot, Sophie et Cyrielle. Elles continuent de pépier avec entrain dans une harmonie propice à des échanges de plus en plus confiants.


Madame C** a tenu absolument à nous céder la préséance et tu m’as laissée passer la première. J’arrive donc devant Sandrine, mon plateau chargé dans les mains, les pans du kimono flottant sur mes flancs, les seins et le ventre nus. La gamine n’a pas cessé de m’observer depuis le bout de la table, fixant sans gêne le ballottement des lolos et la broussaille du pubis. Avant qu’elle ne me tende le bol contenant sa spécialité, je lui adresse un gracieux sourire accompagné d’une flexion des genoux, cuisses bien ouvertes. J’ai le petit plaisir de la voir rougir.


La table libre qui nous a été obligeamment réservée par les stagiaires est sensiblement moins large que les autres et n’accueille que trois chaises. Madame C** semble découvrir que les trois plateaux vont par trop encombrer la surface en verre transparent. Elle nous conseille de n’y déposer que nos bols et nos verres – du rosé frais, pour l’anecdote – et demande à Sandrine de reprendre le reste pour nous servir au fur et à mesure. Nous faisons assaut de courtoisie avant de nous asseoir de concert.


Le contact du léger cuir qui couvre le siège rafraîchit agréablement mes fesses. Par précaution, j’ai relevé le bas de mon vêtement pour ne pas me poser sur le précieux tissu et tu as de même retroussé ta robe sur tes hanches. Pendant le traditionnel, quoiqu’un peu commun, échange de « bon appétit », je promène mon regard sur nos commensales. Je remarque que Déborah est restée debout, isolée à l’autre extrémité de la salle. Intuition ou habitude, elle a compris qu’elle devait se tenir à l’écart et attendre. À la voir toute droite, les yeux baissés, les jambes nues jusqu’en haut des cuisses, je me promets de trouver un moment pour la réconforter.


Ses consœurs en tout cas ne prêtent guère attention à elle en dégustant le velouté si vivement recommandé par notre hôtesse. À première vue, sa couleur vert sale, parsemée de minuscules points d’un vert plus sombre, n’incite pourtant pas à se pâmer. Je goûte prudemment, par politesse, et mon palais est ébloui. La texture est d’une finesse inattendue, la saveur d’une indéfinissable douceur, le bouquet délicatement citronné, l’ensemble… un délice ! Je me tourne vers Sandrine pour lui en faire compliment, mais elle a disparu.


En reportant mes yeux vers madame C** (ou dois-je dire Marie-Blanche ?) pour la féliciter par défaut, je découvre le petit manège qu’elle a probablement manigancé. Répondant distraitement aux louanges que tu lui exprimes sur le même sujet, elle est tout occupée à fixer alternativement, quasi avidement, ce qu’elle peut voir de nos anatomies à travers le verre de la table. Cette passion inopinée et mal dissimulée pour les chattes me touche. Tu t’es également aperçu de son intérêt récemment révélé. Alors, d’un commun accord, sans nous consulter, nous ouvrons largement nos cuisses pour qu’elle puisse se régaler tout son saoul.


Surprise dans son voyeurisme dont elle se sent malgré tout honteuse, la scrupuleuse Marie-Blanche s’empourpre. Mais tes paroles pour la déculpabiliser sont brusquement interrompues par le retour de sa jeune bonne qui apporte un haut tabouret de bar. Notre fausse pudibonde saute sur l’occasion.



Celle-ci obéit immédiatement au signe d’assentiment de sa patronne. Arrivée près de notre table, elle domine son étonnement devant le spectacle sans voile qu’elle découvre. Seul le ton légèrement plus aigu de sa voix trahit son émotion lorsqu’elle s’enquiert de l’endroit où mettre le tabouret. Tu lui indiques de le poser à trois ou quatre mètres de notre table, en face de notre hôtesse, en la remerciant d’un gentil sourire avant d’appeler Déborah.



Et tandis que Sandrine l’aide à grimper sur le siège, tu poursuis d’une voix aimable :



Se disposant selon tes conseils, elle révèle à nos yeux – et surtout à ceux de Marie-Blanche – un noir et touffu triangle fendu d’une belle entaille rose. Elle entame son repas le visage impassible, seulement attentive à maintenir l’équilibre de son plateau. Je ne peux discerner si nos regards sur sa motte la gênent, la ravissent, ou l’indiffèrent. Cette fille m’intrigue. Je trouve du charme à sa sombre sérénité qui tranche sur la légèreté de ses jeunes collègues. En moi-même, j’ajoute la promesse de mieux la connaître à celle de la réconforter.


Je profite du moment où Sandrine dessert notre table pour lui dire tout le bien que je pense de son velouté. Dans le mouvement qui me penche en arrière pour appuyer mes éloges d’une amicale pression sur le bras, je lui expose ma poitrine et le reste. Je ne sais si ce sont mes compliments ou mes appâts qui la font sourire, mais elle paraît contente. Je lui souris en retour sans changer ma position qui offre d’ailleurs une vue plus dégagée de ma chatte à Marie-Blanche. Elle aussi en sourit.


Est-ce mon mauvais exemple que tu imites ? Tu t’appuies au dossier en avançant les fesses au bord de ta chaise, les jambes tendues comme pour les délasser. Les mollets écartés, bien sûr, pour ne pas risquer de faire du pied par inadvertance à notre hôtesse. C’est l’obliger à choisir entre trois visions impudiques. Elle ne se trouble pas, cette fois. Notre vieille amie se dessale… Tu l’interroges d’un air innocent :



Le dîner se poursuit dans une paisible bonne humeur. La qualité des mets et du vin y contribue pour une bonne part. La conversation dérive rapidement sur les questions personnelles et, l’alcool aidant, les sujets se font plus intimes. Nous apprenons certains détails particuliers de la vie de Marie-Blanche, elle en apprend sur nous et sur nos relations. Le bourdonnement continu des voix préserve la confidentialité de ces échanges malgré les va-et-vient incessants autour du buffet. Au dessert, je cède à mon envie d’intercéder en faveur de Déborah.



C’est vrai. On dirait que toutes ses collègues veulent éviter celle que tu as punie, pour de bonnes raisons, je n’en doute pas. Sauf que sa solitude et sa résignation stoïque me font de la peine. Mon air désolé t’incite à faire un effort de mansuétude.



J’espérais avoir droit à un sourire de la part de celle dont j’ai fait alléger la peine, mais elle ne se détend pas. Sans un mot, elle remet son plateau à Sandrine et quitte en souplesse son siège pour rejoindre la place qui lui a été indiquée.



Ce sont les seuls mots qu’elle prononce avant de baisser les yeux vers son assiette. Je l’observe à la dérobée pendant qu’elle termine sa crème glacée. Le dos droit, les coudes serrés pour ne pas heurter ses compagnes de table et l’attitude discrète témoignent d’une bonne éducation. Sa poitrine pointe sous le chemisier, laissant deviner des seins hauts et fermes. Le verre de la table me permet d’apprécier de longues jambes bronzées. Le haut de ses cuisses est malheureusement masqué par le tissu. Je me demande ce que cette fille stylée a bien pu faire pour mériter les humiliations que tu lui as imposées.


S’est-elle aperçue que je détaillais son corps ? D’un geste apparemment distrait, elle vient d’écarter le bas de son chemisier. Ses cuisses légèrement disjointes révèlent un abondant buisson de poils lisses aussi noirs que ses cheveux. Aucune marque de maillot ne se voit sur les hanches. Je lève les yeux vers son profil. Le nez fin, les lèvres minces, le cou gracile et la chevelure de jais composent un ensemble harmonieux. Sous les longs cils, je crois entrevoir une sombre prunelle. Je souris à ce regard en coin en cherchant un compliment qui justifie mon indiscrétion. Mais à cet instant, tu fais tinter bruyamment ton verre pour réclamer le silence.



Que ce soit pour le quartier libre ou pour la qualité gastronomique, les applaudissements sont assez convaincants pour que madame C** se lève et prenne la main de sa jeune bonne pour saluer.



Les filles se regardent, étonnées. Ce jogging n’était sans doute pas prévu au programme. Mais leur habitude d’obéissance prend le dessus et elles se préparent à quitter leur table sans poser de questions. Tu frappes dans tes mains.



Cette fois, c’est moi qui suis interloquée. Je pensais que l’affaire était close ; je me trompais. Pour l’intéressée, par contre, ce n’est pas une surprise. Je me souviens alors des confidences de Magali et je ne peux m’empêcher de presser amicalement le bras de Déborah pour lui témoigner ma compassion. Un petit plissement de ses beaux yeux me remercie. Mais tu n’as pas tout à fait terminé ton discours :



Dans l’espace d’une seconde, elle a retrouvé un ton sans réplique.




(À suivre)