On sonne à la porte de Fabrice. Comme il est nu dans son appartement, il prend un tissu qu’il ajuste autour de sa taille en guise de paréo. Il regarde par l’œilleton et voit qu’il s’agit de Marion, sa meilleure amie et sa confidente. Il lui ouvre.
Marion est une jeune femme de 23 ans, grande, élancée, ses longs cheveux châtain souvent libres de toute attache tombent en cascade dans son dos. Son joli visage ne se départit jamais d’un sourire enjôleur et ses yeux pétillent, tels qu’on croirait y voir des paillettes d’or. Cette fille est une aventureuse, elle prend la vie à pleines dents et ne peut pas se satisfaire d’une existence tranquille. Elle a donc choisi dès ses 18 ans de quitter sa famille, la petite ville de province où elle se sentait étriquée, pour monter à Paris. Elle a enchaîné les petits boulots jusqu’à trouver une activité plus rémunératrice : modèle pour un photographe. La pudeur n’étant pas un souci, elle a posé sans problème pour des clichées érotiques, puis plus pornographique. Elle a pu constituer ainsi un petit pactole, lui donnant plus de liberté pour découvrir le monde. Elle est partie sur la route pour faire un tour du monde, non pas en ligne droite, mais avec moult tours et détours. Elle a découvert des pays et leurs habitants. Elle s’y est fait des amis, des amants et des maîtresses. À son retour en France, elle ne veut pas se poser, elle veut vivre. Elle a pour amis beaucoup de jeunes artistes graphiques pour qui elle pose, aimant montrer les beautés de son corps. Elle est également apparue dans une pièce de théâtre entièrement nue ou dans un ballet où aucun danseur ne portait le moindre tissu. Des rôles qu’elle endossa sans pudeur et avec un naturel absolu.
Fabien n’ignore rien de l’anatomie de Marion, en effet il l’a découverte sur papier glacé, puis comme modèle pour peintres. Impressionné par sa beauté et la lumière qui se dégage d’elle lorsqu’elle entre dans une pièce, il essaie de la séduire. Il aimerait prendre par la main cette fille pour partager ensemble des aventures qu’ils ne seraient pas près d’oublier.
Mais Marion l’a tout de suite arrêté :
- — T’es sympa, mais je suis lesbienne.
- — Ah ! Exclusivement ?
- — Oui, seulement lesbienne. Ce n’est pas faute d’avoir essayé les mecs d’ici, du pays et d’ailleurs, ça ne fonctionne pas.
- — OK, on n’en parle plus. On reste amis tout de même.
- — Oui, naturellement. Je te remercie de le prendre comme cela.
Effectivement, Marion, au lendemain de son long périple a fait le point sur sa sexualité : « Je suis bisexuelle, puisque je baise avec des hommes et des femmes. J’aime faire l’amour avec les femmes. Par contre, en ce qui concerne les hommes, si je fais l’amour avec eux, c’est pour faire comme toutes les autres nanas, ou presque toutes. Il vaut mieux que je me cantonne exclusivement aux filles, c’est avec mes semblables que j’aime faire l’amour et que je prends du plaisir. »
Marion apprécie l’attitude de Fabien qui ne la harcèle pas sur ses préférences sexuelles. C’est ainsi qu’ils deviennent intimes, dans le sens amical du terme, et complices, ne se cachant rien.
Elle entre dans l’appartement et s’étonne de voir son ami avec ce paréo à la taille.
- — C’est qu’il m’arrive une grosse merde. Je me suis fait piquer par une guêpe au niveau du sexe.
- — Oh, ça doit être hyper-douloureux !
- — Je ne te le fais pas dire ; mon sexe a doublé de volume.
- — J’aimerais bien voir ça…
- — Oh, je ne vais tout de même pas te…
- — Ce ne serait pas la première fois que je vois ta queue. Il y a un an, lorsqu’on a fait un bain de minuit avec un groupe d’amis, c’était la nuit mais la lune éclairait presque comme en plein jour. J’ai pu voir ta queue qui bandait lorsque tu t’avançais pour rentrer progressivement dans l’eau et lorsque tu en es sorti, ce n’était plus qu’une vergette.
- — L’effet de l’eau froide.
- — Bon, alors tu le montres, ce membre piqué au vif ?
Fabien finit par dénouer son paréo pour montrer une verge qui apparaît aussi grosse et aussi épaisse que lorsqu’il est en érection. Par contre on ne peut la qualifier de conquérante. Marion, sans fausse pudeur regarde avec attention le sexe, s’en rapprochant même, sans toucher pour autant.
- — Effectivement, elle ferait baver d’envie plus d’une fille en chaleur voulant goûter à un gros zob.
- — Bof, tout contact avec un tissu me procure une douleur vive. Alors je n’ose même pas penser à d’autres contacts plus étroits.
- — Il va falloir que tu passes l’été cul nu en étant chaste comme un eunuque.
- — Ce n’est pas gagné. Je ne me vois pas rester cloîtré dans cet appart, sinon je vais péter les plombs. Je devais aller chez mon père dans le centre de la France, mais ma belle-mère est si prude qu’elle ne supporterait de voir le fils de son mari à poil. Elle a peur que je lui saute dessus, car elle a cinq ans de moins que moi ; papa les aime jeunes et fraîches. Ou alors elle craint pour la psychologie de ma demi-sœur si elle me voyait dans le plus simple appareil.
Fabien est sur le point de réajuster le paréo. Marion l’arrête :
- — Si ça te soulage de ne rien porter, ne te gêne pas pour moi. Tu ne risques rien avec moi. J’ai peut-être une solution. Si tu l’acceptes, tu viens avec moi en vacances.
- — Où ça ?
- — À C., en Provence. Dans un centre naturiste. Ce n’est pas au bord de la mer, car je pense que le sel ce n’est pas bon pour toi, mais il y a des piscines.
- — Un centre naturiste ? Mais tu me vois dans l’état où est mon sexe, ce n’est pas possible.
- — Bah, l’air libre, sans tissu, sans frottement, c’est le meilleur moyen pour qu’il soit présentable à la rentrée. D’ailleurs, durant ce séjour de quatre semaines, tu seras mis à la diète : pas de gaudriole.
- — Je m’en doute bien, mais au milieu des nanas et des mecs à poil, je ne sais pas comment je vais faire. Car même si je ne suis pas en état de niquer, je suis toujours capable de bander.
- — Tu n’as jamais fait de naturisme ?
- — Euh, si… Enfin, pas exactement, j’ai fait un peu de nudisme. Je n’ai jamais mis les pieds dans un centre naturiste où tout le monde est à poil en permanence.
Fabien n’a pas le choix, il décide de suivre Marion.
- — Je ne serai pas seule ; il y aura également Flora, ma partenaire sexuelle du moment.
Julien découvre cette belle brune le jour du départ.
- — J’habite à Buenos Aires, dit-elle, mais je voyage beaucoup. Je suis en France durant quelques mois pour travailler avec des photographes et des stylistes de mode.
- — Enfin, indique Marion, tu n’officies pas que dans la mode. Ou alors c’est la mode de ne rien porter sur le dos.
- — Oui, j’ai participé à pas mal de séances photos avec un artiste spécialisé dans les clichés de corps nus. Avec lui j’ai fait des photos solos, puis avec une fille. J’ai également tourné une vidéo dans laquelle une fille me prodiguait un massage très sensuel aussi bien externe qu’interne. Par contre, lorsqu’il a voulu me faire tourner avec un mec, j’ai dit « non ».
- — Tu es totalement lesbienne, dit Fabien, comme ton amie Marion ?
- — Oui. D’ailleurs nous nous sommes connues dans la capitale argentine. Nous avons passé de délicieux moments toutes les deux, à l’époque. Avant de repartir pour mon pays, je voulais revoir ma Marion. Aussi j’ai décidé de passer un mois de vacances amoureuses et naturistes.
Il y a également Eiko, née à Kyoto avant de venir vivre en France. Elle a le charme tout particulier des jeunes Asiatiques à la fois timides et terriblement sensuelles et expertes dans les plaisirs sexuels. Elle avait pensé un temps devenir une geisha et s’était renseignée pour suivre une longue formation pour ce métier traditionnel qu’on associe trop souvent, en Occident, à celui de prostituée.
- — Eiko, averti Marion, est une fausse pudibonde ou une fausse impudique, comme tu voudras.
- — Qu’est-ce que tu veux dire ?
- — Eh bien, Eiko a toujours été très pudique devant les hommes. L’idée de se déshabiller devant un homme lui fait perdre tous ses moyens. Elle a tout essayé : l’alcool, les médocs, etc. Rien n’y fait. Avec les filles, par contre, elle est totalement libérée ; elle ne pense qu’au sexe tout le temps et n’importe où, du moment que c’est lesbien. Le problème, c’est que malgré sa timidité, elle aime les hommes. Je lui ai fait connaître le naturisme et ça a été comme une thérapie. Le moment tant redouté du déshabillage n’existait plus : le mec l’avait vue nue toute la journée et vice-versa. Du coup elle a pu pleinement découvrir son potentiel hétérosexuel. D’ailleurs, Eiko n’est pas son vrai prénom, mais elle a choisi celui-ci en hommage à l’actrice de L’Empire des Sens. Tu connais ?
- — Oui, je l’ai vu lorsqu’il est passé sur Arte. Sulfureux à souhait. Encore que, s’il sortait aujourd’hui, il le serait beaucoup moins.
- — C’est elle qui me l’a fait découvrir et elle voue un culte à cette œuvre. Moi je trouve qu’on voit trop la queue de l’acteur. Ou du moins j’aurais voulu que la femme soit moins soumise. Comme Eiko est bisexuelle, ça ne lui a pas déplu. Mais elle va venir avec son copain, dommage.
- — Oh, pour moi, dit Fabien, comme je suis privé de sexe…
- — Oui, mais ni Flora ni moi ne désirons faire vœu de chasteté. Or, Lucas, le mec d’Eiko, désire qu’elle mette en sommeil ses penchants saphiques. Et je te préviens, des fois que tu ailles mieux rapidement, il n’est pas prêteur.
**********
Le voyage en voiture avec Marion et Flora comme conductrices en alternance est un calvaire pour Fabien, les contacts des vêtements avec son sexe étant très douloureux. Mais il ne peut voyager à poil. Aussi l’arrivée au centre naturiste est-elle vécue comme une délivrance. Il enlève ses vêtements mais noue autour de la taille un paréo. Pour la première soirée, il préfère en rester là.
Lorsqu’il se réveille aux premiers rayons du soleil, Fabien se dit que c’est le moment ou jamais de sortir du bungalow nu, alors que le centre paraît encore désert. Il n’en mène pas large. Il prend son courage à deux mains et veut aller jusqu’au bloc sanitaire tout proche. Et là, il se trouve face à un couple d’une cinquantaine d’années.
- — Bonjour, disent-ils très naturellement malgré la nudité dans laquelle ils sont.
- — Bonjour, répond Fabien, un nœud dans la gorge, ne sachant où regarder et relativement troublé par cette rencontre.
Au retour il croise deux femmes puis un autre couple, et il est étonné du détachement apparent de ces gens. Il regagne le bungalow tout heureux de son expérience. Ses colocataires préparent le petit-déjeuner. Il sent que tous les regards se posent sur son sexe.
- — Quoi, je suis sorti. J’ai croisé plusieurs personnes qui n’ont pas regardé ma queue, et là vous avez les yeux rivés dessus.
- — C’est normal, dit Flora ; Marion nous a expliqué qu’il t’était arrivé un petit problème.
- — Oui, renchérit Eiko, on voulait voir ce que ça donnait.
- — Ça t’en fait une grosse, juge Lucas.
- — Marion a dû vous dire également qu’elle était hors service.
- — Oh, ce n’est pas un problème pour nous, clament Marion et Flora.
- — Et de toute façon, dit Lucas, Eiko n’est pas disponible. Nous ne sommes pas libertins.
- — Ça t’a fait quoi de rencontrer des gens nus ? demande Marion pour changer de sujet et jauger son ami.
- — Bah, justement, je m’attendais à ce qu’on regarde le corps de l’autre, en s’arrêtant sur les nichons et le sexe, tout en disant « bonjour ». Eh bien, non, on dit bonjour et on regarde l’autre dans les yeux. Enfin, c’est très naturel ; les personnes que j’ai vues n’ont pas d’œillères qui les empêcheraient de voir sous la ceinture, mais en même temps leurs yeux ne se dirigent pas sur le sexe.
- — Et toi, tu les as regardés comment ?
- — Bah, justement, je n’ai pas l’habitude. Alors je me suis efforcé de les regarder bien en face, en faisant attention à ce que mes yeux ne soient pas attirés par autre chose que leur visage, ou alors je regardais le sol.
- — Ouais, dit dubitativement Lucas, c’est comme si cela ne les intéressait pas.
- — Eiko nous a pourtant dit que tu connaissais, s’étonne Marion.
- — Oui, j’ai déjà été sur des plages naturistes, au Cap d’Agde et au CHM de Montalivet… Il n’empêche qui je suis toujours étonné de voir des types et des nanas à poil, totalement détachés du sexe. Tu ne verras jamais un aveugle parmi les naturistes.
- — Les vrais naturistes doivent se comporter entre eux comme s’ils étaient habillés. Il ne faut plus penser qu’on est nu, et être naturel pour le reste. Et je peux te dire que l’activité sexuelle des naturistes, une fois de retour dans leurs logements, n’a rien à envier à celle des textiles, c’est peut-être même l’inverse.
Lucas et Eiko s’esquivent rapidement pour aller prendre leur douche. Ce n’est que quelques minutes plus tard que les deux lesbiennes et Fabien se rendent aux douches. Il s’agit d’une grande pièce sans séparation entre les femmes et les hommes. Tantôt un muret à hauteur de taille, tantôt une paroi, mais la plupart du temps les douches se succèdent le long du mur, avec de l’autre côté d’autres douches et les affaires (les serviettes plus que les vêtements) étant déposées sur des bancs, au centre d’une large allée centrale.
Fabien ne s’attend pas à une telle promiscuité. Marion et Flora qui sont venues avec gel et shampoing dans une main et serviette dans l’autre trouvent rapidement un endroit libre. Fabien hésite, Marion l’interpelle :
- — Viens, il y a de la place ici.
- — Tout près de vous ? Je ne sais pas si…
- — Tu as peur de bander ? Ne t’inquiète pas, Flora et moi on a déjà vu le loup. Laisse-toi aller, cool, n’y pense pas.
- — Plus facile à dire qu’à faire.
Mais finalement, le bienfait de l’eau, l’ambiance détendue et l’absence d’attirance sexuelle pour les deux filles (elles sont lesbiennes et donc inaccessibles) fait que Fabien n’a aucune érection. Les circonstances font que son sexe est un peu gonflé, mais la piqûre l’ayant fait grossir, c’est très peu visible. Lorsqu’il sort de la douche, il est ravi. Il a réussi à prendre une douche avec des filles nues sans bander. Il est très fier de lui, sachant que la vie naturiste résidera dans ce contrôle qui est nouveau pour lui.
De retour au bungalow, Lucas lui dit :
- — Moi, lorsque je suis avec Eiko sous la douche, j’ai une gaule pas possible. Alors on s’isole pour être tranquilles et faire notre affaire.
- — Bon, on va visiter le centre, lance Marion. Il n’y a que moi et Eiko qui connaissons. Oh, Lucas, pas de paréo, ni short. Si on est dans un camp naturiste, c’est pour être nu. Si tu es en maillot de bain ou pas nu complet, tu n’es pas dans le naturisme. Tu vois, c’est quand même plus agréable d’être nu que d’être habillé.
- — D’ailleurs le règlement intérieur du centre naturiste, dit Flora, stipule : « Le centre étant exclusivement naturiste, la nudité intégrale est obligatoire. Le port de maillots de bain, de strings et de bijoux intimes est interdit sur l’ensemble du centre ».
- — Il faut que j’enlève mon piercing sur mes lèvres ? demande Eiko qui montre un anneau sur les grandes lèvres vaginales.
- — Oui, c’est pour ne pas choquer le jeune public qu’ils m’ont dit lorsque j’ai demandé pourquoi. Je continue : « Le non-respect de la nudité sur le site pourra faire l’objet d’un avertissement. La délivrance de trois avertissements successifs entraînera l’exclusion définitive du site du contrevenant ».
Les voilà tous les quatre déambulant dans le centre. Ils voient quelques personnes habillées, ce qui étonne Fabrice :
- — Oui, lui dit Marion, il y a des gens qui ne veulent pas être tout le temps à poil, bien que ce soit le principe.
- — C’est tout de même étrange de venir dans un centre naturiste et ne pas ôter ses vêtements. J’ai l’impression qu’il s’agit surtout de filles de vos âges.
- — Tu as raison ; ce sont principalement des jeunes qui sont naturistes depuis assez longtemps et qui éprouvent comme un blocage. Une fille m’a ainsi expliqué : « Lorsqu’on est très jeune, jusqu’à 12 ans, on n’a pas de problème à se promener nu on n’a pas conscience de la pudeur ; après 30 ans c’est pareil, le sentiment de pudeur s’estompe. Mais entre ces deux tranches d’âge, la plupart des gens se promènent habillés. Et moi-même je suis quand même plus à l’aise lorsque je suis habillée, même si je suis dans un camping naturiste. Je ne me dévêts que dans les endroits obligatoires : douches, plages, piscines. »
- — Il y a une certaine tolérance, dit Eiko, trop grande à mon goût.
- — Je conçois qu’on mette une culotte ou un soutif pour certaines activités qui le nécessitent, précise Marion.
- — Naturellement ! s’exclame Eiko. Comme pour faire les courses au commerce du centre : j’ai jamais compris le truc de déambuler à poil devant les boîtes de conserve et les laitages dans des trucs réfrigérants, avec les employés qui eux sont habillés. Je mets toujours un paréo lorsque j’y vais. Ou pour les soirées, afin d’éviter d’avoir l’impression d’une armée avec les glaives dégainés prêts à l’attaque. Mais c’est vrai que le reste du temps, on devrait tous être à poil.
Finalement, c’est Lucas qui est le plus gêné de devoir déambuler nu au sein du centre. Il ne détourne jamais le regard lorsqu’une femme gironde ou une gracile nymphette se trouve à proximité, aussi a-t-il toutes les peines du monde à ne pas bander, et son sexe est sans cesse gonflé.
- — Tu nous as pourtant dit que ça ne te poserait pas de problème et que ça ne serait pas le mât de cocagne en permanence.
- — Où j’ai été…
- — Le Cap d’Agde, on sait, dit Marion.
- — On bandait pratiquement en continu sur la plage ; alors revenu au village naturiste, on décompressait avant de repartir dans les clubs libertins une partie de la nuit. Ici, je m’ennuie et ma queue est trop souvent au repos.
Fabrice, qui n’a pourtant aucune expérience, ne ressent pas la pression qu’il redoutait. On ne peut pas dire qu’il est comme un poisson dans l’eau, mais s’adapte à ce nouvel univers. Aussi l’après-midi, lorsqu’ils décident d’aller tous dans l’une des piscines, cela devient plus facile car c’est l’endroit le plus naturel pour être nu. Fabrice s’installe de telle manière à être à l’ombre ; un coup de soleil sur sa verge, déjà mal en point avec la piqûre, deviendrait problématique. Autour de lui, près de l’eau, tout le monde est nu. Lucas, toujours mal à l’aise, se cache négligemment avec une serviette ou un paréo et finit par s’allonger sur le ventre, dissimulant ainsi son vit toujours tendu.
C’est une fois dans l’eau que Fabrice prend le temps d’étudier les vacanciers. Si le spectacle provoque chez lui une érection, l’eau permettra de la dissimuler. Il constate que les gens autour ne lui prêtent aucune attention à la nudité, ni la leur, ni celle des autres. La nudité est naturelle ici. Et cela lui plaît beaucoup, lui qui associait des corps nus à une copulation obligatoire. Aucune remarque non plus n’est faite sur sa verge à l’apparence étrange. Il repense alors aux paroles d’Eiko : « Ici, ça nous aide à être à l’aise avec notre corps. On est moins regardées que sur une plage textile où les mecs matent les nanas aux bikinis minimalistes et bandent à la vue d’un téton nu. Tandis qu’ici on est tous nus, et contrairement à ce qu’on pourrait penser, personne n’ouvre les quinquets sur toi. D’ailleurs, si quelqu’un regarde avec trop d’insistance une autre personne, ça risque de provoquer de la gêne autant pour celui qui se fait reluquer que pour celui qui lorgne. Si on se montre, on ne le fait pas dans le but de choquer ; ce n’est pas de l’exhibitionnisme : si on regarde le corps des autres, on ne cherche pas à voir ou à assister sans être vu à une scène érotique. Ce n’est pas du voyeurisme ; il n’y a donc aucun problème. »
- — Je ne croyais pas que c’était comme ça, dit Fabrice aux filles. Je pensais que c’était plus vicieux. En fait, pas du tout. C’est tellement opposé à l’idée que je m’en faisais. Non, c’est vraiment bien. J’ai vu des trucs que j’aurais trouvés hyper-excitants sur une plage textile, voire pornographiques. Eh bien là, j’ai trouvé cela beau, émouvant. Par exemple, deux jeunes qui face à face s’embrassaient jusqu’à se trouver l’un contre l’autre. Je suis à peu près certain que le mec pénétrait la nana, et pourtant il n’y avait rien de graveleux.
- — Des fois, c’est amusant aussi, dit Flora, comme ce type qui lisait un livre et dont la tige a commencé à grossir, se déployer, bander, puis redescendre, diminuer, pour redevenir un ver de terre. Et le mec n’a pas quitté son livre des yeux, laissant passer l’érection l’air de rien.
- — Il y a aussi ces jeunes qui refusent de se mettre nus et qui deux jours plus tard vont à poil à travers le centre, dès lors qu’ils trouvent un garçon ou une fille moins pudique qu’eux.
Cependant, le jeune homme s’interroge sur les rapprochements qui peuvent exister entre les garçons et les filles dans ce contexte de nudité. Comment se passe un flirt entre deux personnes du sexe opposé alors qu’ils sont face à face sans aucun voile ? Car si dans le centre il y a une sorte de pureté, les rapports sexuels existent et ne sont pas tabous dans l’intimité. Eiko, qui est la seule à pouvoir évoquer les relations entretenues par les hétérosexuels, lui dit :
- — À la plage, ou dans toutes les parties communes du centre, les rapports restent purement amicaux. Même si tu es avec ton copain, tu ne vas pas te tripoter en public ; au plus tu le tiens par la main.
- — Oui, pinaille Lucas, ce n’est pas partout comme ça. Au Cap, on baise sur la plage, on s’exhibe. On peut y voir des couples qui copulent ou faire l’amour devant un public sans être une star du X.
- — Le Cap, lui répond vertement Marion assez énervée, pour moi c’est une partouze géante, un baisodrome pour libertins. Alors libre à eux d’aller y forniquer tant qu’ils veulent, mais qu’ils ne viennent pas nous faire chier dans les lieux purement naturistes.
- — Et lorsque tu ne connais pas encore le garçon, continue Eiko, il n’y a pas le problème de « Comment il va me regarder quand je vais quitter mes vêtements pour passer aux choses sérieuses ? » Non, il m’a vue à la plage cet aprèm toute nue, je me suis baignée avec lui, il a même peut-être vu mon sexe si j’ai ouvert les jambes à un moment ou à un autre sans arrière-pensée malsaine. Il n’y a plus cette barrière des vêtements pour me camoufler. Ça ne sert à rien : il sait très bien comment je suis faite. Et je peux te dire que ça simplifie vachement les choses : on n’est pas trompé sur la marchandise, et la pudeur de la première fois, qui m’a bloquée plus d’une fois, elle est largement estompée.
- — Les vêtements, on en met le soir, ajoute Marion, car le soir il y a l’autre facette du naturisme. Dans les soirées, on aime bien faire la fête, ici… et sans partouzer pour autant, Lucas.
- — J’ai entendu dire, fait remarquer Fabrice, qu’il y avait des plages naturistes pour les gays. Pourquoi n’y allez-vous pas ? Vous êtes lesbiennes.
- — Sur ces plages, répond Marion, il y a principalement des mecs ; très peu de filles.
- — Voire aucune fille, ajoute Eiko. Pour les nanas lesbiennes et naturistes, il vaut mieux venir dans un centre comme celui-ci où nous serons respectés, à condition – tout comme pour les hétéros – de rester sages en public. Marion et moi, nous ne nous sommes jamais fait traiter de « salles gouines » ; même si les gens le savent, ils respectent.
Fabrice constate que l’érection est un faux problème, comme le lui précise un homme d’une trentaine d’années dont le mobile-home est tout proche du leur :
- — Être nu devant tout le monde, contrairement à ce qu’on pourrait penser, « ça casse ». Et ça n’arrive jamais. On a une peur de l’érection lorsqu’on ne connaît pas.
- — Pourtant j’ai vu quelques sexes gonflés, et moi-même j’ai parfois été pris en défaut.
- — Bien sûr, au début, on peut avoir une réaction incontrôlable, mais ça passe vite. Moi-même, la première fois que je suis allé sur une plage nudiste avec un copain, j’ai bandé et puis c’est passé… jusqu’à ce que je rencontre mon épouse, belle comme un cœur et nue comme une déesse mythologique.
- — Eh oui, dit sa femme qui s’est approchée et qui incontestablement est encore pleine de charme, il avait une érection phénoménale qu’il essayait de dissimuler sans y parvenir. Moi, ça me faisait marrer, et comme je le trouvais particulièrement mignon et bien monté, j’en rajoutais.
- — Tu verras : c’est une habitude, et bientôt tu n’y penseras plus et tu te trouveras aussi bien nu que tu l’es habillé sans même te dire « je suis nu ».
Encore qu’un matin où il a une forte érection, Marion et Flora disent en rigolant :
- — Il y a trois possibilités pour te faire débander et pouvoir sortir sans agiter le microcosme du centre. Première solution : tuer dans l’œuf le mal par un habile branle, ou pourquoi pas une fellation jusqu’à éjaculation. Après, ta queue débande, et en plus ça calme quelque temps le mâle.
- — Seconde solution : si on est au bord de l’eau, surtout la mer ou une rivière, et s’il en est encore temps, aller faire trempette, l’eau froide étant la meilleure façon de faire débander un mec.
- — À moins de l’accompagner et faire des grivoiseries subaquatiques.
- — Enfin, dernière solution : que le garçon se couche sur le ventre et qu’il laisse passer.
- — Mais ne compte pas sur nous pour t’assister dans la première solution. Oh, si ta vie en dépendait, Marion ou moi nous nous dévouerions. Des mecs, nous en avons branlés et sucés ; à présent, nous évitons. Là, ton mal n’est pas vital, donc nous n’interviendrons pas.
**********
Lorsqu’il est bien avec un groupe d’amis, Fabrice ne perçoit pas les tensions qui peuvent exister entre certaines personnes. Or, très rapidement Marion et Flora se défient de Lucas. Elles évitent de se trouver dans le bungalow avec lui en l’absence d’Eiko et de Fabrice. Aussi, c’est un soulagement pour elles lorsqu’il dit :
- — J’en ai ma claque de votre repère de coincés du cul. Allez, basta ! Tu viens, chérie ? On va trouver quelque chose de mieux.
- — Désolée, mon loup, lui répond Eiko, ses yeux noirs en amande fichés dans les siens. Je ne suis pas ta chose, je reste avec mes copines.
- — Attends, dit Lucas décontenancé par cette rebuffade de sa copine qu’il pensait totalement soumise à son emprise, viens avec moi.
- — Non.
- — Réfléchis bien : si je pars sans toi, il ne faudra pas venir pleurer pour que je te reprenne.
Eiko ne cède pas et Lucas part du centre naturiste sous le regard médusé de Fabrice qui ne comprend rien et n’a rien vu venir. Lucas lui explique en quelques mots :
- — Lorsque je suis venu ici, j’avais plusieurs objectifs. Je savais bien que le centre n’a pas grand-chose à voir avec celui du Cap d’Agde où, sur une plage qui s’appelle la Baie des Cochons, les libertins, exhibitionnistes et voyeurs sont légion : ils sont tous là pour ça. On se branle, on se tripote en public. Et la nuit, lorsqu’on dit qu’on fait la fête, c’est dans des lieux libertins échangistes que des mecs et des nanas franchement délurées s’éclatent.
- — Tu savais qu’il n’y avait pas ce genre de truc ici.
- — Ouais, mais je me disais que je soulèverais bien une chaudasse. J’ai bien cherché ; je n’en ai pas vues, si ce n’est des nymphettes sans expérience – et je ne suis pas là pour donner des cours – ou des mères de famille qui feraient de magnifiques couguars, mais qu’il faut approcher avec précaution car elles sont craintives, ces meufs-là.
- — Mais ce n’est pas dans la philosophie naturiste.
- — Peut-être, mais moi, quand je vois une fille, c’est baisable ou non baisable : il n’y a pas de place pour « ça dépend ». C’est pareil, la Marion et la Flora, j’étais persuadé qu’en une semaine elles deviendraient hétéros, ou du moins bisexuelles et que je serais le seul mâle à partager les jeux de trois gouines. Le panard. Mais elles sont indécrottables.
Les filles confirment à Fabrice que les intentions de Lucas n’étaient pas pures :
- — Il a commencé à nous faire du rentre-dedans. Plus nous lui disions que nous étions lesbiennes, plus il nous emmerdait.
- — Un jour, confie Flora, il m’a mis sous le nez son gros zob en me disant « Ne me dis pas qu’elle ne te fait pas envie. Vas-y, suce ! » Je lui ai répondu « Si je la prends en bouche, je te la tranche. »
- — Tu l’aurais fait ?
- — Bien sûr : un mec en a fait les frais. Enfin non, je ne lui ai pas coupé le zob, mais je l’ai bien entaillé. Et devinez quoi : il est devenu prêtre ! Lucas a dû lire dans mon regard que je ne plaisantais pas car il a fait marche arrière en grommelant « Bon, quand tu seras dans de meilleures dispositions. » J’ai répondu par une de vos expressions françaises savoureuses « Ça me ferait mal aux seins… »
C’est donc à quatre qu’ils poursuivent leur vie dans le centre naturiste. Fabrice se sent parfaitement bien en compagnie des trois filles sans qu’il n’y ait rien de sexuel entre elles et lui. Par contre, les trois lesbiennes prennent du bon temps, car depuis la rupture avec Lucas, Eiko passe ses nuits avec ses copines, formant un trio saphique. Le garçon perçoit les bruissements, les murmures et les cris étouffés. Cela le fait bander, cette position étant la plus confortable pour lui, car ainsi sa verge ne repose sur rien, suspendue dans les airs. Il aimerait pouvoir se branler en imaginant un ballet de corps se donnant du plaisir, mais c’est hors de question. Il imagine les trois corps nus des filles s’imbriquant les uns dans les autres ; il passe dans sa tête les images des photos ou vidéos qu’il a pu voir sur Internet.
« Eiko est allongée sur le lit, elle écarte les cuisses et remonte ses genoux pour que Marion, qui est à quatre pattes entre ses jambes, puisse accéder à sa chatte. Flora embrasse la jeune Asiatique tout en lui caressant les seins. Le sexe ruisselant est ouvert, léché, caressé. Le corps d’Eiko est secoué de spasmes d’excitation et de jouissance. Les positions changent et Marion offre une vision torride de sa croupe à Flora. Eiko, placée sous elles, lèche tantôt un sein, tantôt une vulve, tantôt l’œillet d’un anus. Les vagues de plaisir déferlent sur le trio, allant de l’une à l’autre des belles tribades telle une ola de supporters dans un stade… » Mais ce n’est que l’imagination de Fabrice qui produit ces images, car il a la délicatesse de ne pas chercher à percer l’intimité de ses compagnes de séjour.
Afin de cicatriser sa verge encore tuméfiée par la piqûre, le jeune homme l’enduit d’une lotion. Un jour où il débute ce soin, Eiko apparaît à la porte de sa chambre qu’il a omis de refermer. Il faut dire que le matin, pour rafraîchir le bungalow, on ouvre portes et fenêtres. La jeune femme asiatique est vraiment ravissante avec ses cheveux noirs comme l’ébène tombant sur ses épaules, son joli visage avec son petit nez légèrement épaté, ses lèvres bien dessinées et ses yeux bridés. Son corps est déjà bien bronzé, sans la moindre marque de maillot, avec deux beaux seins bien proportionnés. Son ventre est plat, mais sans maigreur, avec des petites fesses bien fermes et des jambes fines. Lorsqu’on regarde Eiko, on est frappé par son pubis garni d’une toison brune aux poils aussi soyeux que sa chevelure qui semble scintiller au soleil. Contrairement à ses copines, elle n’a pas sacrifié sa toison pubienne sur l’autel d’une prétendue beauté absolue.
- — Tu veux que je le fasse ? dit-elle d’une voix très douce en regardant le garçon masser sa queue.
- — Quoi ?
- — Tu veux que j’étale le baume apaisant et cicatrisant sur ta verge ? Une main féminine te permettra de guérir plus rapidement.
Elle reste là, sans bouger, laissant Fabrice apprécier la vision qu’elle lui offre de son corps parfait. Il l’a vu, ce corps ; il a pu déjà en apprécier la beauté, mais pourtant il lui semble le découvrir à nouveau, du moins d’une façon différente, sous un nouvel angle. En même temps, elle ne quitte pas des yeux la verge qu’il enduit de pommade. Il en éprouve un peu de gêne, non de la pudeur – il n’en a plus guère – mais un certain malaise de se sentir ainsi observé dans un soin intime. Cependant, la proposition ne le laisse pas de glace, et lorsqu’elle monte sur le lit et colle son corps contre le sien, c’est l’attirance qui l’emporte sur la confusion. Il sent sa peau douce et l’odeur exquise de sa chair. Son regard se pose sur ses mamelons qui se dressent fièrement et sur cette chatte comme une fourrure magnifiquement entretenue.
Avec beaucoup d’autorité, elle prend la pommade, et avec une infinie douceur l’étale sur le vit pour la faire pénétrer. Fabrice en éprouve immédiatement un bien-être absolu et commence à bander avec ces soins qui ressemblent à des caresses.
- — Eiko, je suis désolé, je ne peux pas me contrôler. Je ne devrais pas bander, mais là je ne peux faire autrement…
- — Pourquoi voudrais-tu te retenir ? C’est bien naturel que tu bandes. Je serais vraiment frustrée si je n’arriverais pas à faire grimper ta verge. Ton gland est-il douloureux lui aussi ?
- — Non, heureusement.
Alors elle approche le visage de la verge qui, déjà gonflée, se détache de la cuisse sur laquelle elle était posée. Elle décalotte totalement le gland qui l’est à demi, et sans se servir des mains suce le bout rosé comme une tétine. Elle ne dépasse pas le frein, non qu’elle ne puisse pas enfoncer le dard plus avant dans sa bouche, mais pour ne pas abîmer la peau en convalescence. Lorsqu’elle retire la bouche, elle ne lâche pas le gland qu’elle parcourt avec le bout de sa langue, n’omettant aucune parcelle. Fabrice, qui n’a pratiquement pas éjaculé depuis la piqûre, est submergé par une vague de plaisir. Il tente de prévenir Eiko qu’il va éjaculer, mais elle garde le gland au bord des lèvres, et lorsque le foutre se répand dans sa bouche, elle ne se retire pas. Au contraire, elle avale les trois abondantes giclées de sperme.
Elle relève les yeux sur le garçon. Une coulée de liquide s’échappe de sa bouche, et c’est l’image de l’actrice de L’Empire des sens qui revient à la mémoire de Julien lorsqu’elle quitte le sexe de son amant après avoir avalé le fruit d’une fellation. Sauf que l’Eiko qui vient de le faire jouir est bien plus ravissante que l’actrice japonaise et terriblement plus perverse. En prenant garde à ne pas heurter la verge qui vient de décharger, elle plaque sa bouche contre celle de Fabrice qui reçoit dans un sensuel baiser une partie de son propre sperme. Il y a déjà goûté, naturellement, mais jamais aucune fille n’est venue boire son jus pour venir le partager ensuite dans un savoureux et sensuel baiser.
Puis Eiko embrasse son cou, parcourt son torse de ses douces mains, vient poser ses lèvres sur ses mamelons qui réagissent immédiatement à la stimulation en durcissant. Elle continue son exploration jusqu’à la naissance des poils pubiens, puis se relève pour demander :
- — S’il te plaît, fais-moi l’amour.
- — Je ne pourrai pas te pénétrer, tu le sais bien.
- — Tu ne sais rien faire d’autre que de sauter les filles à qui tu fais l’amour ?
Alors, piqué au vif (quoique cette piqûre soit moins douloureuse de celle de la guêpe sur son vit), il se soulève et l’embrasse tout en prenant ses seins en main. Il part à la découverte des délicieux seins de la belle Japonaise. Il suce, titille, pince, mord ses mamelons durs comme des bouts de bois. Ce sont des gémissements de plaisir qui s’échappent de la bouche d’Eiko.
Bientôt les doigts du jeune homme se posent sur le pubis de poils noirs, et très vite atteignent la vulve bien dessinée dans la toison. Sa bouche vient se délecter à cette fontaine du nectar crémeux qui s’en écoule. Le clitoris réclame des caresses qu’il reçoit, les petites lèvres s’ouvrent comme la corolle d’une fleur. Fabrice ne pourra pas venir planter son sexe dans ce jardin, alors il poursuit son exploration en plongeant deux doigts dans le vagin. Il fait des va-et-vient pour exciter la jeune fille qui soudain expulse une quantité impressionnante de jus et se cambre. Un orgasme soudain vient de lui couper le souffle.
Remis de leurs émotions, ils se précipitent dans les sanitaires pour nettoyer les traces de sperme et de cyprine qui zèbrent leurs corps. Ils sont l’un à côté de l’autre sous l’eau qui tombe en cascade sur leurs épaules. À ce moment, le regard qu’ils échangent n’est pas celui de deux partenaires sexuels satisfaits de leurs étreintes, mais celui de deux êtres amoureux. Fabrice en est certain : il est tombé amoureux de la jeune Japonaise. Pour Eiko, le sentiment est identique : elle aime Fabrice et constate alors qu’elle n’a jamais été réellement amoureuse, et tout particulièrement que son attirance pour Lucas n’était pas de cet ordre. Ils échangent un langoureux baiser, leurs corps comme soudés l’un à l’autre ; le garçon sentant la poitrine de la femme sur son torse prend conscience que sa verge se tend à nouveau. Personne dans les douches ne s’en offusque. C’est une image chaste de deux êtres nus, ayant la beauté d’une sculpture où rien n’est honteux. Ils n’ont pas besoin de parler : ils s’aiment.
De retour au bungalow, Marion et Flora regardent les deux amants. Elles ne disent rien et semblent attendre. Eiko se lance alors :
- — Nous avons fait l’amour, Fabrice et moi. Et c’était très bien.
- — On a cru comprendre, dit Marion.
- — On est amoureux, dit Eiko en regardant Fabrice qui acquiesce.
- — C’est rapide, chez vous : on baise un coup en passant et on est amoureux ! Oh, je ne te jette pas la pierre : tu es bi, ma chérie. Encore que je me pose la question : es-tu encore bi ?
- — Bah, naturellement, tu le sais bien.
- — Oui, enfin, je ne suis pas sûre que ce soit l’avis de Fabrice.
- — Pourquoi ? Qu’est-ce que j’ai à voir là-dedans ?
- — Eh bien, comme Lucas, tu vas vouloir Eiko pour toi tout seul et tu vas lui demander de mettre fin à ses « turpitudes de gouine » ; c’est comme ça qu’il avait dit, n’est-ce pas ?
- — Non, répond Fabrice, je ne veux pas qu’Eiko, pour laquelle j’ai de forts sentiments et une attirance indéniable, se prive de votre compagnie. Actuellement, mes aptitudes physiques sont diminuées, alors vous me serez d’un grand secours.
- — Aujourd’hui, nous sommes utiles ; mais demain, lorsque tu auras retrouvé une virilité triomphante ?
- — Plus tard, si elle veut de moi à ses côtés, je ne m’opposerai pas à ce qu’elle continue à prendre du plaisir avec des filles. Je crois comprendre que pour vous, Flora et Marion, comme vous êtes lesbiennes, cette façon de vivre et de faire l’amour entre filles c’est naturel. Pour Eiko, pouvoir faire l’amour avec des hommes et des femmes, c’est une question de bien-être et d’équilibre. Je ne souhaite rien d’autre pour elle que cet épanouissement.
Les trois filles sont surprises et enthousiasmées par le petit discours de Fabrice. Il ne l’avait pas préparé, mais depuis longtemps il s’était dit que si un jour il tombait amoureux d’une fille bisexuelle, il ne ferait rien pour refréner ses escapades saphiques, qu’il ne voit pas comme des turpitudes.
- — Tu ne te rends pas compte de la chance que tu as de tomber sur Fabrice ! s’exclame Flora.
- — Oui, renchérit Marion, j’en arrive à me dire que j’ai peut-être été conne de refuser ses avances et lui avoir dit que j’étais uniquement lesbienne.
Après un silence, Eiko demande à Marion :
- — Tu as ton Roger ?
- — J’ai mieux : mon Bob, et Bob junior.
- — C’est quoi ces mecs ? demande Fabrice.
- — Des godes, mon chéri, lui répond Eiko. Ainsi, tu pourras aller plus loin en moi. Les doigts, c’est bien, mais un peu court. Un phallus, c’est le nirvana. Mais, faute de mieux pour l’instant, puisque tu es encore en convalescence, on pourra utiliser un beau godemiché.
- — Mais pourquoi des prénoms d’homme ?
- — Eh bien, commence Marion, Roger est un homme à la très belle queue, dure et endurante qui a labouré nos cons à Eiko et à moi lorsque j’étais encore bi. Lorsqu’il rompait avec une nana, il offrait à chacune un gode prétendument moulé sur son sexe.
- — Il faut bien avouer, dit Eiko, que c’était assez ressemblant. J’en ai un, mais il est resté chez moi.
- — Roger disait présomptueusement qu’ainsi nous pourrions nous occuper, esseulées dans nos lits, en pensant à lui.
- — Avec Lucas, il était hors de question que je me donne du plaisir avec ce moulage d’un autre homme. Pour que ce gode, digne d’une œuvre d’art, ne passe pas à la poubelle, j’ai dû le planquer.
- — Quant à Bob, il n’y a aucune référence à un mec en particulier. Il y a Bob pour coulisser dans le con et Bob junior pour perforer l’anus. Eh oui, Fabrice, Eiko est très ouverte par là aussi.
- — Oui, avoue Eiko en regardant amoureusement Fabrice, j’adore me faire prendre par là aussi.
Fabrice, qui n’est pas au bout de ses surprises, ne pense même pas à dissimuler à ses amies son sexe qui bande au point de lui faire mal. Mais cette douleur lui procure en même temps une jouissance au niveau de ses organes génitaux.
**********
Ils jouissent intensément tous les deux, Eiko ayant l’art de faire savourer des moments d’extase aux hommes en ne faisant qu’effleurer leur épiderme. Fabrice fait merveille avec Bob pour venir labourer les chairs délicates d’un vagin accueillant ou en détectant du bout des doigts un point G très réactif. Il découvre le plaisir d’explorer cette vulve palpitante sans éprouver le besoin d’y enfoncer sa queue qui pourtant bande magistralement.
Il apprécie les visites des doigts délicats de la jeune fille dans son anus partant à la découverte de sa prostate. Ces habiles stimulations provoquent chez lui des jouissances comparables à des orgasmes classiques, sans expulser la moindre goutte de sperme. Il n’imaginait pas qu’il puisse éprouver une telle jouissance ainsi.
Il constate que l’anus de la belle est lui aussi un conduit accessible, puisque Bob junior n’a besoin comme lubrifiant que de la cyprine coulante de la moule toute proche.
Enfin, le dernier jour des vacances, ils se décident à faire réellement l’amour. Eiko revêt la verge de Fabrice d’un préservatif et l’invite à la chevaucher et à venir en elle. C’est pour l’un et l’autre comme une nouvelle rencontre, une union qui se prolonge longtemps, très longtemps. À un moment, Eiko prend la verge de son amant et la dirige vers son anus.
- — Encule-moi.
- — Tu veux vraiment ?
- — Oui, je veux que ta pine prenne la place de Bob junior.
Fabrice passe ses doigts dans le vagin humide et enduit l’anus de ses sécrétions, comme il le faisait avec le godemiché. La verge, déjà grosse, est à présent énorme, présentant une érection impressionnante. Il approche son sexe de l’anus de sa maîtresse, dirige son engin sur l’entrée du conduit et commence à la pénétrer lentement. L’ouverture se dilate, et malgré l’étroitesse du fourreau, il parvient à s’enfoncer progressivement, sans à-coups, tout en douceur. Pour autant Eiko gémit et pousse parfois des petits cris. Le pubis tout contre les fesses rebondies, Fabrice fait une pause. Puis, prenant la belle par les hanches, il commence des va-et-vient. Elle halète et gémit sourdement lorsqu’il accélère le rythme de ses mouvements.
Eiko monte vers les sommets du plaisir, son corps est couvert de sueur. En effet, quelques instants plus tard elle est saisie d’un orgasme dévastateur et sonore. Fabrice l’accompagne dans cette jouissance. Ce coït les laisse KO. Ils s’endorment ainsi dans les bras l’un de l’autre.
**********
Il est temps de quitter ce lieu où la vie de Fabrice a changé. Car c’est bien plus que sa sexualité qui a évolué durant ces vacances. Il sait qu’avec Eiko le lien ne va pas se rompre : elle habite à moins de dix minutes de chez lui, de l’autre côté du parc près duquel il réside. Fidèle à ses promesses, il accepte qu’elle continue ses relations lesbiennes. Cela ne lui pose pas de problème, étant si amoureux qu’il pourrait tout accepter venant d’elle, même – lui semble-t-il – si elle prenait un amant. Mais Eiko est bien trop amoureuse de ce garçon pour aller chercher un phallus autre part. D’ailleurs, avec ses amies, lors de leurs rapports, elle rejette l’utilisation des godemichés qu’on voudrait introduire dans ses chairs en disant :
- — Merci, j’ai ce qu’il faut à la maison, d’autant plus qu’à présent il est en bon état de marche.
À suivre…