Une Histoire sur http://revebebe.free.fr/
n° 18120Fiche technique80786 caractères80786
Temps de lecture estimé : 45 mn
13/10/17
corrigé 06/06/21
Résumé:  Maxime vient de se faire larguer par sa femme. Il trouve une location dans une maison qui lui réserve quelques surprises...
Critères:  fh fplusag voir fellation cunnilingu pénétratio délire fantastiqu -fplusag -poils
Auteur : Domi Dupon  (Un auteur fidèle à rvbb depuis plus d'une décennie)            Envoi mini-message
Un amour... de maison



Maxime quitta son ami, dépité. Il allait devoir squatter à l’hôtel. Il opta pour un établissement d’une grande chaîne internationale dans la gamme très moyenne. La chambre anonyme, suffisamment confortable pour y dormir mais totalement inadaptée à un séjour prolongé, le plongea dans un blues profond. Il fallait qu’il trouve quelque chose, il se sentait comme un ours (de mauvaise humeur) en cage. Il visita à nouveau les sites de toutes les agences référencées. En vain ! Sa seule piste, un F3 qui se libérait à la fin du mois… Presque trois semaines à attendre. Mais il n’avait pas le choix. Il contacterait l’agence le lendemain matin. Alors qu’il allait se déconnecter, il eut un flash : Leboncoin.


Pourquoi n’y avait-il pensé plus tôt ! Les agences n’avaient rien à lui proposer mais les particuliers, qui sait. Il fallait tenter le coup. Albert avait raison ! Même sur Leboncoin… Il trouva plusieurs F5 et même une maison. Qu’aurait-il fait d’un F5 avec sa solitude et ses deux valises ! Sans parler des loyers, exorbitants ! La loi de l’offre et de la demande. La maison avait un air vieillot sympa avec un petit côté gentilhommière avec parc. N’ayant rien trouvé et par curiosité, attiré par les photos, il lut l’annonce. Les yeux lui sortirent de la tête ! Il devait y avoir un lézard quelque part. Le loyer demandé correspondait à la marge basse qu’il s’était fixée ! Il avait dû mal lire.


Sans réfléchir, il fit le numéro d’Albert ! Si quelqu’un pouvait le renseigner, c’était bien lui. Ce fut le cas : il connaissait bien la maison. Il avait essayé d’en avoir la gestion car elle avait un fort potentiel très mal exploité s’il en jugeait au passage fréquent de l’annonce. Mais la proprio (eh oui, c’était une dame) l’avait jeté. Il était hors de question qu’elle confie ses intérêts à un quelconque « marchand du temple ». Et Albert d’expliquer à son ami que cette maison située un peu à l’écart de la ville dans un hameau où vivait la nouvelle bourgeoisie au début du XXème siècle était sur le marché depuis des décennies. Elle avait été construite pour une riche veuve, la marquise de Saint quelque chose morte quelques années après la fin de la première guerre mondiale. L’actuelle propriétaire était l’arrière-petite-fille de la susdite marquise. Albert expliquait la modestie du loyer par la méconnaissance du marché par la logeuse.


Malgré l’heure tardive, il décida de tenter sa chance. Bien lui en prit, madame la marquise (car elle l’était aussi) n’avait pas encore gagné sa chambre. D’une voix jeune bien qu’hautaine, il lui fut signifié qu’elle l’attendrait le lendemain matin à 10 heures précises et que, s’ils faisaient affaire, elle lui ferait visiter la maison. Elle lui avait parlé comme à un valet mais il avait senti un certain empressement à le recevoir. Madame la marquise aurait-elle besoin de picaillons ?



**********



Le lendemain, à 10 heures tapantes, Maxime se présenta devant la maison qu’il convoitait. Le portail étant ouvert, il emprunta l’allée et se gara devant la porte d’entrée. Il chercha en vain une sonnette. C’eut été trop « peuple » ! À la place, un heurtoir en bronze ouvragé. Deux coups et la porte s’ouvrit. On devait l’attendre.


La communication téléphonique qu’il avait eue la veille évoquait une femme jeune. Que nenni ! Madame la marquise avait dépassé la cinquantaine ! Quant à son look ! Elle lui fit penser à l’actrice brune qui donnait la réplique à Marylin dans Les hommes préfèrent les blondes. À dix heures du mat, elle portait une longue robe de soirée noire qui moulait une silhouette intéressante. Un décolleté à la limite de la décence mettait en valeur une poitrine au volume plus qu’appréciable. Maxime avait du mal à détacher ses yeux d’icelle. Son hôte le rappela à l’ordre.



La suivre ! Quand il arriva dans le « boudoir » de madame la marquise, Maxime, pour parler vulgairement, avait la trique. Les ondulations évocatrices/provocatrices du postérieur dont la texture soyeuse de la robe soulignait chaque mouvement auraient réveillé un mort. La tension de l’étoffe sur les chairs révélait plus son anatomie que si elle avait été nue. En outre, madame la marquise, fidèle à son rang, ne portait pas un string mais une culotte. On en devinait les contours. Ce qui avait fait monter la température extérieure de Maxime de quelques degrés et rallonger son appendice ventral de quelques centimètres.


Pour se donner une contenance et faire rentrer son V2 à la niche, il observa l’agencement de la pièce en attendant que sa future logeuse lui fît signe de s’asseoir. Maxime se sentit ramené au début du siècle précédent. La pièce était à la fois sinistre et accueillante. Sinistres, les tapisseries en velours dont les tons « chêne pas clair » éclairées par une seule ouverture en partie masquée par de sombres tentures, contrastaient avec les couleurs lavande de l’ameublement minimaliste : deux fauteuils pas vraiment accueillants, un Récamier et un petit secrétaire d’époque indéterminée face à la fenêtre. Seul anachronisme, un écran plat mural très high-tech.



Elle lui désigna un des fauteuils. Tandis qu’il prenait place, elle continua :



Ouille ouille ! La mamie lui faisait un cours. Maxime écoutait d’une oreille distraite. Enfin elle s’assit, ou plutôt s’allongeassit sur le sofa, la pointe de ses talons touchant à peine le sol. L’étoffe de sa robe étirée au maximum épousait étroitement ses formes épanouies, découvrant deux chevilles au galbe parfait. Cette position semi-étendue remontait sa poitrine, dénudant deux mamelons laiteux. Il crut même, à l’aune d’un mouvement, apercevoir un brun tétin. Madame la marquise, un summum d’érotisme. Cependant, il débanda vite car pendant l’heure qui suivit, elle le soumit à la question. Tout y passa, sa situation, ses revenus, son hygiène de vie jusqu’à sa religion et ses tendances sexuelles. Quand l’interview dérapa, Maxime s’étonna. Elle lui rétorqua qu’elle ne pouvait louer cette maison à n’importe qui, sous-entendu à quelque pervers sexuel, homosexuel de surcroît. Maxime la rassura sur la parfaite normalité de ses tendances. Par défi, n’ayant à cette minute aucune envie de voir une nana, il demanda :



Il dut se retenir pour ne pas éclater de rire. Il eut envie de lui demander « Une veuve, elle entre dans quelle catégorie ? » mais il n’osa pas, cette nana l’impressionnait. Ils ne jouaient pas dans la même cour, et malgré sa tenue et sa gestuelle, pure incitation au viol, il ne se permit pas le moindre dérapage. L’entretien dut être concluant car elle lui proposa de visiter la maison avant de signer le bail. Il refusa prétextant qu’il était enchanté de ce qu’il avait vu et qu’il préfèrerait découvrir le reste seul. Il avait réellement besoin de cette maison et il avait peur de commettre un impair s’il devait grimper les escaliers derrière ce postérieur affolant.


Elle tint, cependant, à lui monter la chambre qui jouxtait le boudoir. Il resta sur le pas de la porte pendant que madame la marquise lui vantait la fermeté du matelas en le tapotant d’une main ferme tandis que son fessier ondoyait sous le regard hypnotisé de Maxime lui donnant un spectacle assez croquignol. Il avait déjà eu affaire à des allumeuses, mais comme celle-là jamais. En bon pilote, il garda son sang-froid et ne s’autorisa aucune figure libre, aucun looping.


Ils signèrent sur le champ et Maxime, le soir même, emménageait dans la maison.



**********



Allongé sur le lit, à même le matelas, engoncé dans un sac de couchage qu’Albert lui avait prêté, Maxime contemplait le plafond étoilé de sa chambre. En visitant l’étage, il avait flashé sur une pièce plus petite, plus intime qui lui avait fait immédiatement penser à Louis II de Bavière. Les tapisseries aux teintes bleu-nuit surannées, le plafond voûte céleste pouvaient paraître sinistres mais malgré cela il s’en dégageait une impression de chaleur. Il avait immédiatement abandonné l’idée de coucher dans la chambre attenante au boudoir bien qu’elle fût plus gaie.


Apparemment, toute la maison avait été conservée dans son état initial. L’aménagement, bien qu’original mais hétéroclite, aurait pu être changé. La disposition des pièces ouvrait de nombreuses possibilités. Le parc, du moins ce qu’il en avait vu, judicieusement arboré, semblait un havre de paix. Très bien positionnée, la propriété réhabilitée aurait généré une sacrée plus-value. Mais madame la marquise, qui ne roulait pourtant pas sur l’or, préférait la louer pour des clopinettes. Bizarre autant qu’étrange.


Il chassa cette pensée pour en revenir à son souci majeur : il devait récupérer ses affaires avant demain soir. Discuter avec Mylène était voué à l’échec. Leur couple, bien qu’ils donnassent le change, battait de l’aile depuis un certain temps et ce dernier coup de canif dans le contrat était celui de trop. Il louerait une camionnette et il comptait sur Albert pour lui donner un coup de main. Il faudrait aussi qu’il s’achète de la literie, du matos de cuisine et qu’il remplisse les placards. Heureusement, il ne volait pas avant la fin de la semaine prochaine.


En l’absence de Mylène et en présence de son beau-frère goguenard, son déménagement se passa bien. Contrairement à ce qu’il avait envisagé, il n’eut ni électroménager, ni vaisselle à acheter : les appareils, sans être de première jeunesse, fonctionnaient, la vaisselle qui datait carrément du début du siècle précédent était bien entretenue et donnait un cachet particulier à sa table. Ses seules dépenses se limitèrent à de la literie (couette et draps) et à quelques torchons et serviettes. Il remplit le Frigidaire (car ça en était un, madame la marquise). S’il restait, il lui faudrait prévoir un congélo. Le restant de la semaine passa sans qu’il s’en aperçoive. Pilote pour une grande compagnie aérienne, le lundi il reprit le travail.


Lorsque, le jeudi, il réintégra son nouveau home, il fut envahi par un sentiment bizarre. Quelque chose, il ne saurait su dire quoi, le dérangeait. Pourtant tout était en ordre. Tilt ! Justement… Il lui semblait avoir laissé la cuisine en vrac, la vaisselle sale de son petit déj dans l’évier. Quelqu’un avait fait le ménage. Maxime, fatigué par quatre jours de boulot non-stop ne s’attarda pas à ces détails matériels. Il se dit que sa proprio devait payer quelqu’un pour l’entretien de la maison. Quand il s’affala dans l’antique sofa Récamier, un Ardberg dans une main, un paquet de chips dans l’autre il avait déjà oublié. D’un œil distrait, il suivit les turpitudes d’un des candidats à la présidentielle. L’écran plat détonnait dans ce « boudoir » fin dix-neuvième. Bizarrement, il s’y sentait mieux que dans une maison high-tech.


Après s’être nourri d’une pizza congelée, réchauffée au micro-onde arrosée d’un rouge de facture très moyenne, il se servit un dernier Ardberg. Fatigué, un peu gris sans doute, nullement passionné par ce qui passait à la télé, il s’endormit sur le Récamier.



**********



Ramenez le drap sur vos yeux

Entrez dans le rêve

Allumez l’écran merveilleux

Quand le jour s’achève…

(Gérard Manset)


Allongé à la va-comme-je-te-pousse (un Récamier n’est pas le top du confort pour dormir), il passa un excellent moment. Il plongea dans un rêve d’une rare intensité érotique. Il reçut la visite d’une créature céleste, maîtresse improbable, venue du fond des temps qui l’amena manu militari au septième ciel.


Moment magique où elle entra dans son rêve et en alluma l’écran merveilleux. Plus prosaïquement, elle lui apparut dans un déshabillé à la coupe désuète qui ne dissimulait pas grand-chose de ses charmes. Pas très grande, elle était dotée de formes avantageuses : un corps potelé, de beaux seins lourds, très lourds aux tétons arrogants, un petit ventre rond surmontant un tablier de sapeur (à qui on ne pouvait faire aucun reproche) comme on n’en voyait plus aujourd’hui. Et des petits petons tout blancs…


Une coiffure étrange, très bouffante disciplinée par une espèce de diadème kitch encadrait un visage remarquable par les deux petites fossettes qui y apparurent lorsqu’elle lui sourit. Un sourire coquin.


Quelle femme ! Pas de première jeunesse, mais quelle classe ! Rien de comparable à ce qu’il connaissait ! Elle lui rappelait ces photographies « osées » qu’il avait trouvées en rangeant les affaires de son grand-père. Une dame du temps jadis, comme aurait dit papi Georges. Elle avait un évident air de famille avec madame la marquise mais avec « un-je-ne-sais-quoi » de différent.


Elle ne lui laissa guère le temps de la contempler. Elle s’attaquait avec une adresse consommée à son jean ! Et en moins de temps qu’il faut à un politicien pour tourner sa veste, il se retrouva flamberge au vent. Il imagina l’entendre crier « Montjoie Saint Denis ! » avant qu’elle ne lui avale la bite. Elle le pompa vigoureusement, amenant très vite son phallus à une dilatation maximum. Lorsque ce but fut atteint, elle l’enfourcha sans autre forme de procès et sans ôter son déshabillé. Elle déclama avant de le pistonner furieusement :


À nous hussards de la raie publique,

Braquemards

Au garde-à-vous, fendez,

Pourfendez la cramouille en vert,

Et que fièrement jusqu’au ciel

Montent vos juteuses liqueurs.

En avant !


Pour un rêve dingue, c’était un rêve dingue ! Mais le vagin qui coulissait férocement sur sa bite semblait très réel. Mâle menée comme elle l’était, elle ne résista guère et ses « juteuses liqueurs » si elles ne montèrent pas jusqu’au ciel se déversèrent abondamment dans la cramouille de sa pistonneuse. Celle-ci dut jouir quelques secondes après lui car elle interrompit brusquement sa chevauchée, son vagin se contractant spasmodiquement autour de sa tige.



La subite disparition de son égérie le réveilla. Encore brumeux, il regarda autour de lui : personne, bien évidemment. En tout cas, son membre luisant de sperme ne laissait aucun doute sur le fait que ce rêve l’avait conduit à la jouissance. À son âge ! Jouir d’un rêve ! Des lustres que ceci ne lui était pas arrivé. Il avait dû se masturber car il avait sorti sa queue de son fut’. Il allait devoir se trouver une nana rapidement, il était grave en manque.


Il se rendit dans la chambre pour finir sa nuit plus confortablement. Il tiqua un peu devant son lit impeccablement fait. Sans plus. Vanné, vidé, il ne releva pas. Malgré sa fatigue, il eut du mal à s’endormir. Il revivait cette scène improbable. Il se demanda où il avait été chercher tout ça, peut-être l’ambiance vieillotte de la maison mais surtout la tension érotique qu’il avait ressentie en présence de sa logeuse. Il finit par s’endormir d’un sommeil lourd. Au réveil, son rêve était toujours aussi présent. Il lui semblait que sa « pistonneuse » l’avait à nouveau visité. Debout devant son lit, sans aucun voile pour couvrir sa nudité, elle l’avait toisé.



Elle lui caressa, tendrement le visage avant de laisser courir sa main de sa poitrine à sa bite qui avait retrouvé une forme optimum.



Il ne se souvenait plus de l’après mais, au matin, ses draps s’en souvenaient. Pas que ses draps ! Les seins lourds de son égérie nocturne se balançaient encore devant ses yeux alors qu’il trempait son biscu… sa tartine dans son café au lait. Deux fois dans la même nuit, ça devenait inquiétant.


L’appel de Sabine le ramena à la réalité. Il le surprit mais il l’accueillit avec beaucoup de plaisir. Dans la compagnie, le téléphone arabe n’avait pas besoin du haut débit : une semaine après que Mylène l’ait viré, elle réapparaissait fort opportunément pour lui proposer de venir tenir compagnie « au pauvre célibataire en détresse qu’il était ». Elle pourrait lui préparer une petite dînette sympa.



**********



Sabine, cette greluche, n’avait rien d’un canon mais il se dégageait d’elle une telle sensualité que n’importe quel mâle opérationnel ne pouvait que craquer. Lorsqu’elle rejoignit leur team, il couchait avec Marcia, la pilote en second. Mariée comme lui, leur relation, purement hygiénique, satisfaisait leur libido lors des trop longues escales. De bonnes baises pépères leur évitaient les nuits solitaires dans les hôtels impersonnels qu’ils fréquentaient à longueur d’année. L’arrivée de Sabine bouleversa ces adultères paisibles et sans conséquences. Quand il la vit, Maxime, peu charitable, se dit « Putain, c’est quoi ce thon ? » Pas très grande, on aurait même pu dire petite, des hanches larges, une absence significative de poitrine ! Pas vraiment un must de féminité. Une magnifique chevelure brune bouclée, un visage avenant aux yeux de biche, aux lèvres gourmandes rachetaient quelque peu les imperfections de sa silhouette. M’enfin pas de quoi se relever la nuit. D’où la surprise de Maxime, lors du vol, une parole insignifiante accompagnée d’une main posée sur son bras déclencha un frisson interne suivi d’une énorme érection.


Après cet épisode, il n’eut de cesse de la mettre dans son lit. Non sans mal car il n’était pas le seul à avoir subi ce choc. Tous les membres mâles de l’équipage, jusqu’à la chef de cabine, lesbienne notoire, se mirent sur les rangs. Il n’aurait su expliquer le pourquoi du comment de son choix mais il fut l’élu. Tout commença lors d’une escale à Hong-Kong. S’il n’atterrit pas dans son lit ce soir-là, du moins goûta-t-il à ses lèvres. Depuis l’arrivée de cette bombe sensuelle, Marcia à qui on n’en comptait pas lui battait froid. Ce soir-là, lorsqu’il voulut la rejoindre, elle l’envoya sur les roses, lui conseillant d’aller frapper à la porte d’en face où il serait certainement bien reçu. Furieux et certain que Marcia le surveillait, il alla frapper et il fut bien reçu.



**********



Quand son index toqua pour la seconde fois à la porte de la chambre, Maxime réalisa ce qu’il faisait. Ridicule. Aucun autre mot ne lui vint à l’esprit. La porte s’ouvrit, une tête apparut. Il ne savait plus où se mettre. Mais le miracle se produisit.



Ridicule devenait insuffisant pour qualifier son comportement. Sabine ne s’aperçut (ou feignit de ne s’apercevoir) de rien. Comme elle ne sembla accorder aucune importance au fait qu’elle était à moitié nue. Elle portait pour seul vêtement une espèce de tee-shirt informe qui lui arrivait au ras des fesses. Fesses qu’elle avait larges et rebondies et dont les deux demi-lunes bronzées s’offrirent à son regard concupiscent quand elle lui tourna le dos.



Elle se comportait en parfaite maîtresse de maison recevant un invité. Une seconde, il se demanda si elle n’avait pas manigancé cela avec Marcia pour le ridiculiser. Alors il se rappela la fureur contenue dans les yeux du second pilote et ses propos venimeux.



Il se tenait planté là comme un con, ne sachant trop où s’asseoir. Il n’y avait qu’un seul siège. Voyant son embarras, Sabine lui indiqua le lit.



Elle avait versé les mignonnettes de Martini dans des mugs. Elle lui en tendit un tandis qu’elle s’asseyait en tailleur sur le lit défait. Toujours aussi emprunté, Maxime se posa maladroitement sur le bord du matelas.



Elle but d’une seule traite.



Elle se pencha pour déposer son mug sur la moquette ; le tee-shirt dont il se serait volontiers servi comme serpillière bâilla outrageusement. Maxime put constater que si ses seins n’étaient pas très volumineux, ils avaient un galbe parfait. Elle ne s’appelait pas Valentine mais elle avait de tout petits tétons, très clairs. Des tétons de garçon ! Maxime, le mug à mi-chemin de ses lèvres, les yeux exorbités, ne pouvait détacher ses yeux de ce spectacle affriolant. Pour retrouver la position assise elle effectua une manœuvre qui donna deux informations : un, elle dormait sans culotte ; deux c’était une vraie brune à la toison luxuriante. Quand elle s’adressa à lui, il se dit, pas vraiment mécontent, que son compte était bon, qu’elle allait lui sauter dessus. Surprise !



Oups ! Ça prenait pas vraiment la tournure qu’il avait prévue. Sans lui laisser le temps de répondre, elle enchaînait :



OK ! Il allait se faire jeter. Marcia savait où elle l’envoyait.



Il s’apprêtait à se lever quand elle posa la main sur son bras.



Elle l’enlaça et plaqua ses lèvres contre sa bouche, la langue força l’entrée pour un baiser profond. Finalement, ça allait le faire. Mais à peine avait-il eu le temps de sentir des petits seins aux tétons bandés se presser contre sa poitrine que déjà, elle le repoussait, se levait.



Elle le raccompagna jusqu’à la porte. Nouveau baiser brûlant avant de le mettre gentiment dehors. Si Marcia les surveillait, elle devait être verte.



**********



Il aurait dû éviter de la mériter, il aurait toujours une femme et un toit. Quoique au point où en était son couple… Trois escales plus tard, ils avaient consommé. Sabine n’était pas qu’une bombe sensuelle, elle se révéla chaleureuse, intelligente. Marcia fut vite oubliée. Maxime passa d’un adultère hygiénique sans conséquence à une romance amoureuse qui lui prenait la tête. Progressivement, Sabine le voulut en exclusivité et tout explosa quand elle lui demanda de choisir. Maxime, en bon mâle, voulut gagner du temps. Elle ne lui en laissa pas le loisir, le renvoya à sa femme et demanda à changer de team.


Et voilà que trois mois plus tard elle débarquait la gueule enfarinée, lui proposant de « faire la dînette » ! Connaissant ses talents culinaires, il se doutait que la dînette se limiterait à quelques pizzas, avec un gâteau (la demoiselle était gourmande et pas seulement au lit) et ne se voudrait qu’un prélude à d’autres festins. Il s’était trompé… du moins sur la composition du menu. Point de pizza, mais du chinois et une bouteille de Klevener. Elle le gâtait : c’était son vin préféré. Comment avait-elle fait pour le dégoter ? Ça allait être sa fête. Impression confirmée lorsqu’elle se défit de son manteau : elle était vêtue d’une robe légère aux fines bretelles et au décolleté profond. Pragmatique, Sabine ne portait sans doute aucun sous-vêtement. Elle disait que c’était une perte de temps et surtout, elle adorait que, d’un seul geste, il la dénude. Après avoir fait la dînette, il lui ferait minette…


Succédant à ses tribulations nocturnes, les projets de Sabine n’étaient pas pour lui déplaire. Ils s’installèrent dans le salon. La pôvre Récamier devait se retourner dans sa tombe si elle voyait ce qu’on faisait de son canapé ! La nuit passée, il ne l’avait pas épargné mais peut-être avait-il déjà connu des étreintes furtives. Mais ce soir, madame la marquise aurait été horrifiée ; quant à son ancêtre, elle devait se retourner dans sa tombe. Ils avaient étalé une serviette sur laquelle il avait posé un plateau repas : bouffe et verres, la bouteille de Klevener à même le parquet (ce qui était une insulte au bon goût)… Pas vraiment classe mais ils n’en avaient cure. Rapidement sustentés, ils entrèrent dans le vif du sujet. Sabine se blottit dans se bras, quémandant un baiser. Putain, cette nana aurait enflammé n’importe quel moine. Un simple contact de ses lèvres, sa peau contre la sienne, Maxime décollait (pour un pilote, ça s’imposait).


Faisant glisser les bretelles sur les épaules de la jeune femme, il dégagea sa poitrine. La robe tombant sur le ventre dévoila cette petite poitrine aux tétons roides qui l’affolait. Ça ne convenait pas à Sabine qui, comme à son habitude, se leva, s’ébroua afin de se débarrasser de ce vêtement inutile. Elle vint se planter face à lui. Maxime connaissait bien le scénario. Avant de passer aux figures libres où elle savait être très imaginative, voire créative, il lui en fallait passer par les figures imposées. Il allait devoir la faire jouir d’abord avec ses mains puis avec sa bouche. Les premières fois, elle avait voulu aussi jouir par sa queue mais le temps de récup demandé avant qu’il ne redevienne compétitif leur avait fait abandonner cette étape.


Sabine n’était pas insatiable. Elle n’avait rien de la nympho de service mais il lui fallait en passer par une prise en main et quelques mises en bouche avant qu’elle se lâche totalement. Avait-elle aussi compris que plus elle tenait longtemps Maxime en haleine, plus il se révélait performant par la suite ?


Il attaqua donc la phase 1, installé confortablement dans le canapé. Sabine, face à lui, campée sur ses jambes légèrement entrouvertes, mains sur les hanches, chatte offerte. Ses doigts peignèrent la toison, dégageant les lèvres humides de la jeune femme et son clitounet. Nonchalamment, l’index et le majeur en V, il les plaça de part et d’autre du petiot encagoulé. Il le massa dans un lent va-et-vient. Sabine, paupières closes, caressant ses seins d’une paume langoureuse, ronronnait. Sans cesser ses tribulations sur le bouton de rose, Maxime usa de son autre main, du moins de deux doigts d’icelle, pour s’introduire dans une chatte chaude et douillette. Retrouvant ses habitudes, il entama une lente masturbation, écartant et resserrant index et majeur, les tournant en chatouillant les parois. Du pointu de sa langue, il jouait avec le nombril profond de sa maîtresse. Lorsque la vulve commença à se contracter spasmodiquement autour de ses phalanges, il sut que la fin du premier acte approchait. Il accéléra le mouvement. En quelques secondes, la première jouissance, premier barreau de l’échelle qui les conduirait au septième ciel, se déclencha.


Retour au sol rapide. Au lieu d’appuyer sur sa tête pour l’entame du second épisode, Sabine le repoussa violemment en criant :



Maxime n’y comprenait rien. Il ne lui avait pas pincé le clito ; au contraire, comme d’habitude, il avait retiré son index avant qu’elle décolle. Elle avait dû se faire mal toute seule. Et les fesses ! Il n’avait que deux mains et elles étaient sur son sexe. Inutile de tenter une explication, elle pressait sur son crâne.


Il débuta la phase 2 comme à l’accoutumée par une succession de petits baisers mouillés tout autour du sexe, il suçota tendrement les lèvres humides. Il avait empoigné les globes de Sabine et les pétrissait avec douceur. Soudant ses lèvres aux siennes, il lécha avec gourmandise la crème qui, après ce premier mini-orgasme interrompu, imprégnait la vulve. Toujours très classique, sa langue remonta jusqu’à frôler le clitounet pour ensuite venir titiller de sa pointe la rosette de la belle. Ses mains ne se contentaient plus de malaxer les fesses mais descendaient bas derrière les cuisses en de longues caresses glissantes. Sabine, très contemplative, à l’écoute de son plaisir, jouait avec les boucles grises de son tourmenteur. Lorsque les ronronnements se transformèrent en soupirs enamourés, Maxime abandonna la vulve pour se consacrer à la petite tige qui la surmontait. D’abord, sa langue tourna autour sans vraiment le toucher, puis progressivement du bout d’icelle, il vint toctoquer contre la tête du bel encapuchonné. C’était imparable. Il ne savait pas pourquoi, mais à chaque fois Sabine, à ce moment-là, décollait. Elle s’envola pour, presque immédiatement mais tout aussi rapidement, perdre de l’altitude.



Il reprit son cunni là où il l’avait laissé. Ces multiples interventions l’avaient perturbé. Son excitation était tombée aussi s’appliqua-t-il à mignarder avec conscience ce minou de plus en plus humide. Sabine ne tarda pas à soupirer et à frétiller du bassin. Alors que Maxime retrouvait un semblant d’érection, que Sabine semblait atteindre le point de non-retour, elle l’envoya soudainement dinguer sans ménagement contre le dossier du canapé.



Maxime était abasourdi ! Qu’est-ce qui lui prenait ? Avant qu’il ait le temps de s’enquérir du pourquoi du comment de sa fureur, elle continuait :



Elle lui tendait son index sur lequel elle avait recueilli une goutte de sang. Maxime était effondré. Il ne l’avait pas mordue. Il en était sûr. Pourtant ce sang. Il ne comprenait pas, mais alors pas du tout. Sabine avait déjà réenfilé sa robe. Elle continuait de tempêter :



Il se leva et voulut la prendre dans ses bras. Dans un premier temps, elle recula mais devant son air contrit, elle céda. Au moment où il allait l’enlacer pour la câliner, elle le projeta à nouveau vers l’arrière et recommença à l’invectiver. Ça devenait une habitude !



Instinctivement, il se retourna. Personne ! Cette fois, il comprit. Soit Sabine avait fumé un joint avant de venir, soit – ce qui était le plus probable – elle avait des hallucinations. Il la rattrapa par le bras.



Elle se tut quelques secondes, semblant écouter quelqu’un.



Maxime ne savait plus que faire. Elle lui faisait une crise de delirium. C’est pourtant pas ce qu’elle avait bu ! À moins qu’elle n’ait bu avant de venir. Il fallait qu’il appelle le SAMU. Mais comment faire ? Sabine se démenait comme un beau diable pour lui faire lâcher prise. Elle continuait de dialoguer dans le vide !



Elle s’immobilisa un instant. Maxime en profita pour l’attirer vers la table où était posé son portable. Alors qu’il allait l’atteindre, elle reprit de plus belle :



Un mouvement plus brusque que les autres. Elle se dégagea, le repoussant brutalement contre la table. Le temps de réagir, elle était déjà dans l’entrée. Il voulut la rattraper.



La porte claqua. Le temps qu’il y arrive, elle avait déjà sauté dans sa voiture.


« Oh, puis merde ! Je ne suis pas marié avec elle. »



**********



La crise qu’avait piquée Sabine et son départ précipité avaient contrarié Maxime plus qu’il ne voulait bien l’admettre. Inquiet, il avait tenté de la rappeler sur son portable. Elle l’avait jeté (lui, pas le portable) mais elle avait retrouvé son calme (ce qui le rassura) et des copines. Libéré d’un poids, Maxime réalisa alors que sa soirée était foutue : point de Sabine, point de baise. M’enfin, c’était pas une catastrophe nationale, il s’en remettrait.


Après avoir débarrassé la table, remis de l’ordre dans le salon, il prit un bouquin, fit un sort à la bouteille de Klevener. Pour finir la soirée en beauté et pour ne pas être seul dans son lit, il se fit accompagner d’un verre de Lagavulin 16 ans d’âge, dose pour adulte. Après avoir dégusté ce somnifère naturel, il s’endormit comme un bébé pour replonger presque immédiatement dans les bras, non pas de Morphée – c’était déjà fait (et inutile de me dire que Morphée était un homme, je le sais) – mais dans ceux de sa dame du temps jadis. Était-ce la même ? Elle lui semblait beaucoup plus jeune. Son visage était en partie caché par un loup noir mais ces deux fossettes, ces yeux noirs… Assise au bord du lit, dans une chaste tenue très datée, elle le regardait dormir. Il ne pouvait s’empêcher de penser à ces vieilles photos sépia que sa grand-mère lui montrait quand il était enfant.


Si sa tenue reflétait candeur et innocence, son attitude donnait une toute autre image. Maxime avait la « mauvaise » habitude de dormir nu. La jeune damoiselle, penchée au-dessus de lui, peignaient de ses longs doigts effilés aux ongles incarnats la broussaille qui recouvrait sa poitrine. Elle en dégagea les petits tétons roses. Les pinçant entre pouce et index, elle les tritura dans des étirements tournants. Maxime, dans son rêve, commença à bander. Deux plumes blanches apparurent dans la main de sa tourmenteuse. Les utilisant comme un pinceau, dans un geste aérien elle balaya tout son torse pour atteindre un mât qui se dressait fièrement. Les plumes s’attaquèrent alors à cette hampe. L’une par la droite, l’autre par la gauche, elles le frôlaient, l’effleuraient, provoquant de sensations inconnues.


Un sursaut de conscience ! Il fallait qu’il se réveille sinon les draps allaient encore dérouiller. Il se redressa sur son lit, transpirant, la bite en émoi. Il chercha vainement dans la pénombre de la chambre la jeune femme. Personne, évidemment ! Ce n’était qu’un rêve. Pourtant, cela lui avait paru si réel… Il sentait encore sur son membre les frôlements des plumes. Il n’avait jamais ressenti une montée du plaisir aussi délicate. Une furieuse envie de se branler le tenaillait. Il se retint. Contrairement à beaucoup de mecs, il avait une espèce de réticence par rapport au plaisir onaniste. Il y avait recours, évidemment, mais en dernière extrémité. Et il n’en était pas là.


Quand il parvint à chasser ces images, il se leva, descendit à la cuisine et se servit un grand verre d’eau glacée. Il s’ébroua et remonta se coucher. Il se rendormit sans grande difficulté avec, gravées sur ses rétines, deux plumes blanches. Il ne fallut guère de temps pour que la jeune femme réapparaisse. Si elle portait toujours le loup noir qui dissimulait une partie de son visage, elle avait troqué la sage tenue de jeune fille de bonne famille, version 1900, pour une « guêpière » de la même époque genre cocotte. Il appelait ça « guêpière » à défaut de trouver un nom plus approprié à cette espèce de corset blanc qui enserrait la taille de la damoiselle, remontant ses petits seins ronds d’adolescente à tel point qu’un bout du téton gauche dépassait. Corset qui se prolongeait par une espèce de jupon vaporeux lui arrivant à mi-cuisses. La lumière bleutée de la nuit faisait ressortir la blancheur laiteuse de sa peau.


Elle n’avait pas lâché les deux plumes blanches. Contournant le lit, elle l’escalada, s’agenouilla et reprit son jeu là où le brusque réveil de Maxime l’avait arrêté précédemment. L’érection fut instantanée. Simplement en utilisant le langage des plumes, elle lui fit ouvrir ses cuisses, ce qui lui permit d’aller chatouiller les boules à la peau tendue par le désir. Elle introduisit l’une d’elle dans la raie culière. Par de lents va-et-vient, elle obtint que les lunes s’ouvrent, et du stylet elle agaça une rosette qui se contractait à chaque effleurement. Maxime n’était pas homme à rester passif. Il voulut se redresser, enlacer la jeune fille dans l’intention évidente de goûter à sa bouche. La belle ne l’entendait pas ainsi. Elle le renvoya sur son drap du plat de la main puis, portant l’index à la bouche, lui signifia de se taire et, sous-entendu, de se laisser faire.


Elle se pencha alors sur son vit, le décalotta délicatement du bout des doigts, posa des lèvres carmin sur son méat humide et le baisouilla. Des rêves érotiques de cette qualité, Maxime en avait rarement faits ; aussi, quand elle engloutit son gland, qu’elle entama un doux mouvement de succion, il se mit à baiser cette bouche comme un malade. Le premier jet le réveilla. Il était trop tard cette fois pour se reprendre ; il empoigna son membre de la main droite et l’astiqua jusqu’à ce que la tempête qu’il avait entre les cuisses s’apaise. Il ne pensa même pas à se nettoyer et à éviter aux draps un sort funeste. Il se rendormit aussitôt pour un sommeil qui, cette fois, serait sans rêve. Alors qu’il était dans l’entre-deux, il crut entendre une voix qui lui susurrait :



Il en convenait volontiers… même s’il n’avait fait que rêver.



**********



Lorsqu’il se réveilla le lendemain matin, il se retourna ver sa voisi… Stupide, il était stupide. Le manque le faisait avoir des hallucinations ; il allait devoir y remédier rapidement. Le hasard lui procura l’occasion avant même qu’il ait fini de déjeuner. Alors qu’il trempait machinalement un toast dans son café au lait, son portable sonna. C’était Marcia. Elle commença par se foutre de sa gueule en lui demandant quelle drogue il avait fait prendre à Sabine la veille.



À peine avait-il prononcé ces mots qu’un bruit assourdissant lui explosa la tête. Il raccrocha et chercha l’origine de tout ce tintamarre. Ça venait de l’étage. Il avait laissé la fenêtre de sa chambre ouverte et le vent, ce trublion, l’avait fait claquer. Il termina son déjeuner à l’arrache ; il avait deux heures pour rejoindre l’aéroport de XxxxX. Préparer son bagage lui prit cinq minutes. Une douche plus tard, il appelait un taxi. Il allait se faire un petit extra financier et résoudre son problème glandulaire. Que demandait le peuple ?



**********



Maxime revint seulement le samedi suivant. Après la semaine de boulot, Marcia et lui s’étaient octroyé deux jours de bonus dans un petit hôtel loin de tout où ils avaient partagé leur temps entre de longues séances de baise, de longues balades en forêt et des escapades culinaires. Maxime n’avait pu s’empêcher de raconter son rêve. Rien ne se serait passé si, au cours d’une de leur randos, ils n’avaient trouvé plusieurs plumes d’un volatile indéterminé. Ils les avaient ramassées. Après les avoir soigneusement lavées et désinfectées, ils les avaient utilisées pour leur plus grand plaisir. Sans retrouver les sensations proches du divin de son rêve, il s’en approcha. Quand à son tour il en fit profiter Marcia, elle grimpa aux rideaux.



**********



Elle avait bien failli le faire éjaculer, mais en bonne fille de Vénus elle s’en était rendu compte. Elle lui avait tordu « virilement » les roubignolles et lui avait tendu les plumes. Elle s’étendit sur le dos, mains croisées sous la tête, jambes nonchalamment allongées. Elle ferma les yeux. Elle attendait.


Maxime, imitant sa dame du temps jadis, s’agenouilla. Il inséra une des plumes entre les cuisses, entre les lèvres moites de Marcia. Il la fit glisser jusqu’à ce que la pointe touche le drap. De l’étendard de la seconde, il lutina un téton puis l’autre. Il la promena de l’un à l’autre, n’ignorant aucun millimètre carré de la poitrine. La base des mamelles assez fortes de Marcia retombait sur le buste, créant un étroit couloir. Il s’amusa à glisser son instrument de torture dans cet interstice. Le corps de Marcia était parcouru de petits frissons, sa peau se hérissait comme si elle avait froid. Elle voulut s’emparer de l’autre plume pour se caresser la chatte. Maxime lui ramena sa main derrière sa tête.



Il la fit languir encore quelques petites minutes. La « beau commandant » se tortillait tant et plus. Elle frottait ses cuisses l’une contre l’autre : ainsi la plume, unique objet de ses désirs, bougeait, caressait, titillait sa vulve, son encapuchonné à moustache (Marcia, comme Sabine, était de la vieille école : elle refusait totalement de discipliner sa toison). N’osant enfreindre l’ordre de se toucher, elle avait empoigné la hampe en grande forme de Maxime et le branlait furieusement. Une nouvelle fois, il dut intervenir. Il descendit la main jusqu’à ses couilles. Si elle voulait se défouler, autant qu’elle le fasse sur ses testicules. Si elle les maniait comme elle avait secoué son phallus, ça le refroidirait, ce qui serait un mal pour un bien.


Mettant fin à son supplice, imitant encore la dame de ses rêves, il lui fit, à l’aide de la plume, écarter ses jambes. L’autre plume bien huilée ne tomba pas, elle resta collée entre les lèvres broussailleuses. Il s’en empara. Après un lent coulissage qui avait déclenché une tempête dans un bassin, Marcia le projetait vers la plume comme si sa chatte voulait l’attraper. Maxime stoppa tout, la plume immobile à quelques millimètres du sexe entrouvert.



Il prit la plume comme un stylo. Il décrivit des cercles concentriques autour du clitounet redressé, puis il en tapota doucement la crête. La main de Marcia s’était crispée sur ses boules et elle les serrait à lui faire mal. Insensible à la douleur, il continuait. Le corps de son amie était maintenant agité de mouvements désordonnés. Soudain, d’un revers de main, elle balaya la plume, le renversa et s’empala sur lui sans ménagement. Alors débuta un combat érotique, « un coup t’es dessus, un coup c’est moi » qui se termina avec leur commune jouissance.



**********



Dès lors, les plumes furent leurs fidèles compagnes de jeux. Leur dernière joute, lorsqu’il franchit la porte de la maison, occupait encore son esprit. Marcia avait exigé qu’il la fesse, prétextant qu’elle voulait savoir ce qu’avait ressenti Sabine. Il eut beau protester de son innocence, elle tint bon. Ce fut une fessée réciproque qui les combla tous les deux et que Marcia conclut en fustigeant la stupidité de sa rivale qui ne savait pas ce qui était bon. Dès l’entrée, un sentiment bizarre l’habita. Le temps de jeter sa valise dans la chambre, de se mettre à son aise, il réalisa ce qui le mettait mal à l’aise : la maison lui faisait la gueule. « Une maison qui boude ! T’es pas bien, mon vieux ! Tu viens de passer un super week-end à prendre du bon temps, et te retrouver seul dans cette vieille baraque te déprime. Deux doigts d’Islay et ça ira mieux. » Rasséréné, il descendit les escaliers tranquillement quand…



« Monsieur est servi ! » La phrase résonna dans la tête de Maxime ! Rupture de synapses ! « Monsieur est servi ! » Elle atteignit les centres d’analyse et de réflexion. « C’est quoi ce mec habillé en pingouin ? » « Monsieur est servi ! » Raide comme la justice, le cheveu rare, une espèce de nain maigrelet en habit se tenait au bas des escaliers. Lorsque Maxime posa le pied sur la dernière marche, le pingouin se mit en mouvement. D’une démarche guindée et ridicule, il se dirigea vers la salle à manger. Machinalement, Maxime lui emboîta le pas.


Il resta statufié sur le pas de la porte. Cette pièce qu’il avait techniquement « condamnée », où les araignées pouvaient tisser des toiles au gré de leur imagination, étincelait de propreté. Quelqu’un avait fait le ménage, avait chassé le moindre grain de poussière du sol au plafond. Les boiseries avaient retrouvé l’aspect du neuf. Sidérant !


Il n’était pas au bout de ses surprises. D’où il se tenait, il ne put ignorer que la table était dressée, illuminée qu’elle était par trois grands chandeliers. Il s’avança dans la pièce et à nouveau se figea. Il n’était pas seul. À l’extrémité de la table, une vieille dame à la tenue altière, d’un geste négligeant de son face-à-main lui faisait signe de s’approcher. Ses fringues de lady anglaise sortaient directement du musée. Pensée instantanée : mais que faisait Maggie Smith dans cette baraque ? Une Maggie Smith qui avait un je-ne-sais-quoi de familier. Mais déjà la daronne, d’une voix claire, l’interpellait :



La voix aussi éveillait un souvenir.



Ce fut tout ce qu’il parvint à dire. Mais il obéit !



En effet, le maître d’hôtel se tenait derrière une chaise, attendant que Maxime prenne place. Tel un automate, il s’installa. Lui qui était connu pour sa gouaille et son sens de la répartie, comme la cigale se trouvait totalement démuni. Quand il se reprit et demanda des explications, la vieille levait son verre, le tendait vers lui pour un toast.



Baissant les yeux, il vit que Nestor avait rempli son verre. L’instant de stupeur était passé. Maxime apostropha la mamie :



Elle leva son verre :



OMG ! Mais c’est bien sûr, cette voix ! Maxime ne la connaissait que trop ! Son rêve si réel ! Ça tournait au cauchemar ! C’est ça, il s’était endormi, il rêvait… elle allait se lever, se transformer en jeune femme sexy et l’amener au septième siècle. Déjà sa bite se trouvait à l’étroit. Cette voix aurait fait bander un moine. Bander un moine, il avait l’impression de se répéter. La rombière le ramena à la réalité.



Ne sachant trop que faire, Maxime leva son verre et le vida cul-sec. La vieille reprit la parole :



Ne parvenant pas à retrouver son sang-froid, Maxime se raccrocha à la dernière parole audible de sa vis-à-vi…t :



Le larbin remplit les verres. Peu à peu Maxime lâchait prise. La voix mélodieuse de son interlocutrice avait sur lui un effet hypnotique (à moins que ce fût le vin qu’il avait bu trop vite !). Ce n’était qu’un rêve, alors autant en profiter. Surtout que la vieille, sans doute sous l’effet du second verre, lui semblait moins rebutante. Les mets se révélaient délicieux ; Nestor, en maître d’hôtel zélé, ne laissait jamais son verre vide. Aussi lorsqu’arriva le dessert, Maxime était légèrement pompette et ne se posait plus de questions. Il avait bien conscience que la vieille (peut-on traiter de vieille une quinquagénaire avec une telle plastique) lui tirait les vers du nez. Elle ne devait plus ignorer grand-chose de sa vie alors que lui-même n’avait pas appris grand-chose, mais il n’était pas sûr d’en avoir envie.


Sur son invite, ils gagnèrent le boudoir où ils s‘installèrent tout naturellement sur le Récamier. Nestor apporta une bouteille de fine Napoléon et une boîte de cigares. Après avoir servi, il fut congédié.



Il avait bien mangé, bien bu. Un bon cigare, surtout virtuel, ne pouvait lui faire de mal. Il en alluma un.



Les lèvres de la dame épousant parfaitement les contours du gland eurent l’effet escompté. L’étendard se releva et gonfla, gonfla. Maxime tirait nonchalamment sur son cigare tandis que la marquise tétait voluptueusement son gland. Les lèvres carminées glissaient sur une hampe qu’elle lubrifiait avec sa salive. La diablesse effectuait cette fellation dans un ralenti qui maintenait une érection des plus intéressantes sans pour autant déclencher une montée hâtive de sève. Si elle sentait la moindre tentation poindre, elle cessait son offensive, les lèvres collées à la braguette. Maxime voguait dans un état de bien-être proche de la béatitude. Elle pouvait le sucer comme ça toute la nuit. Pourvu qu’il ne se réveille pas.


À la seconde où il tira l’ultime bouffée de son cigare, elle stoppa sa tétée et, retrouvant une position qui seyait mieux à son rang, elle lui déclara :



Ces paroles sortirent Maxime de son nirvana. La trousser ! Au-delà du désuet de l’expression, il n’avait aucune envie de la trousser. Il voulait juste qu’elle continue de le sucer. En même temps c’était égoïste. Plus l’âge ? Elle n’était pas si vieille que ça. Il est sûr qu’elle faisait guindée dans sa stricte robe qui ne laissait rien voir de son corps bien qu’elle eût du mal à dissimuler le volume conséquent d’une poitrine agressive qui menaçait d’en faire exploser l’étoffe. Mais une fois nue, un peu de gymnastique ne devait pas lui faire peur.


La galanterie avant tout. Il se leva, sa verge toujours au garde-à-vous, tendit la main à sa propriétaire. Elle passa son bras sous le sien et l’entraîna vers la chambre.



**********



Nouvelle surprise : lorsqu’ils pénétrèrent dans la pièce, une femme de chambre digne de Célestine, l’héroïne d’Octave Mirbeau, les attendait.



Les deux femmes disparurent dans la salle de bain attenante. Maxime se trouva soulagé, habitué au fringues virables en quelques secondes, il ne se sentait pas de déharnacher la marquise. Il se retoupa rapidement à poil sous sa couet… plus de couette, mais un drap brodé aux initiales DGSV, un édredon évidemment en plumes. Il s’assit confortablement. Les secondes s’écoulaient, madame de Saint-Vit prenait son temps. Y’avait du ravalement de façade dans l’air. Sa provisoire solitude le ramena à un bref instant de lucidité. Il nageait en plein délire onirique mais tout cela semblait si concret, si palpable (palper les seins de la marquise !)… Pourtant il rêvait ! Il ne pouvait que rêver. Le seul fait qu’il ait commencé le repas avec une octo (bien) génaire à la blanche chevelure et qu’il venait de franchir la porte avec une femme brune dans la force de l’âge ressemblant étonnamment à sa logeuse, en était une preuve suffisante. Il n’avait qu’une crainte : se réveiller avant son retour.


Lorsque Sidonie réapparut, il fut soufflé ! Elle ne portait qu’une chemise de nuit. Très chaste puisqu’elle descendait jusqu’à ses chevilles, osée car un décolleté savant découvrait sans vraiment les montrer deux jolis oiseaux très, très bien nourris et impudiques : la transparence de l’étoffe à la lumière laissait deviner chaque ligne de son anatomie et la sombre noirceur de son triangle intime. La dame ne devait pas s’exposer au soleil : le gommage du maquillage révélait une peau d’une blancheur laiteuse.



Comme par magie (mais peut-être était-ce simplement la chambrière qui avait éteint) la volonté de la marquise s’exerça : les appliques s’éteignirent, laissant la pièce uniquement éclairée par les rayons lunaires. Sidonie avait déjà repris les choses en main : le membre momentanément ramolli par l’attente retrouvait toute sa vigueur, et Maxime son esprit d’initiative. Il mena une attaque éclair contre le déshabillé qui se retrouva chiffonné au fond du lit.



Sa bouche partait à l’assaut de l’opulente poitrine enfin libérée de toute contrainte. Sa main droite s’insinuait entre deux cuisses charnues qui se rendirent sans résistance et lui ouvrirent le passage menant au saint des saints broussailleux. Pour ne pas rester inactive, sa main gauche malaxait une fesse encore très ferme. Il tétait les tétons tendus tel un nouveau-né affamé, passant de l’un à l’autre avec délectation. Le noble bouton d’amour, emprisonné entre deux doigts, coulissait, suscitant des soupirs énamourés de la dame. Icelle, très joueuse, ajustait le rythme de sa main sur la bite de Maxime à celui des doigts de l’homme. Voulant profiter de cette concordance, Maxime accéléra. Mais la marquise connaissait trop les hommes. Elle rompit tout contact.



Cette voix le subjuguait totalement : il s’exécuta. La jeune femme entreprit un léchouillage/caressage en règle. Nulle partie de son corps n’y échappa. Entamé au bout des pieds, il s’arrêta à la hauteur des oreilles. Bien évidemment, certaines parties retinrent plus l’attention que d’autres. Ainsi s’occupa-t-elle de son pénis comme jamais on ne s’en était occupé. De petits coups de langue appliqués à des endroits stratégiques l’amenèrent au bord de l’extase sans jamais l’atteindre. Alors qu’ingénument elle frottait sa touffe contre sa cuisse, elle le téta. Rien à voir avec ses succions boulimiques. Elle mordillait ses tétins alternativement, les giflait du bout de la langue ou les aspirait longuement entre ses lèvres serrées. Lorsqu’elle atteignit le visage, elle le chevaucha. Le pilote ressurgit en lui lorsque la vulve se trouva figée au-dessus de sa bite bandée : ravitaillement en vol lorsqu’il pilotait un Mirage. L’arrimage fut précis, sans le moindre heurt. La jeune fille s’assit sur son pubis, la poitrine menue aux minuscules tétins érigés frottant contre son torse, alors que de la langue elle s’intéressait à ses lèvres, son nez, ses yeux pour finir sur ses lobes.


Au début de cette séquence, Maxime avait tenté de caresser la damoiselle, de poser ses mains sur ce qui passait à sa portée mais il y avait renoncé. Tel un pacha, il se laissait câliner. Il avait atteint un état de transe dans lequel plus rien ne pouvait lui arriver. Il ne se demandait plus s’il rêvait ou si c’était la… enfin, une réalité. Il planait. Soudain, son altimètre s’affola : il grimpait, grimpait. Le bassin dans lequel sa bite était fichée s’animait, s’agitait. Sidonie, le visage éclairé par un sourire juvénile, avait entamé un trot qui, quand elle plaqua les mains sur ses épaules, se transforma en galop endiablé. En bonne monture, Maxime adapta les soubresauts de son bassin pour accompagner sa cavalière. Elle l’encourageait des éperons et de la voix :



L’écurie n’était pas loin. Maxime eut une pensée fugace : « Je vais encore en mettre plein les draps… »


Il jouit, suivi de près par la jeunette à peine sortie de l’adolescence qui l’avait chevauché avec fougue. Sidonie se laissa glisser, s’affala contre lui sans omettre de planter une banderille :



Ignorant le fiel contenu dans la dernière réplique, il ferma les yeux pour s’abandonner pleinement à cet instant, sachant très bien qu’il allait se réveiller et constater les dégâts.

Quelques minutes passèrent. Il sentait toujours le corps de son rêve contre lui. Il ouvrit les yeux. Brusque recul : Maggie Smith ! Où était passé la charmante jeune fille ?



Bizarrement, il ne se sentait pas déçu. Il n’aurait su dire quel sentiment l’habitait. Il n’aurait su dire, non plus, pourquoi sans dire un mot il enlaça la vieille rombière, lui roula une pelle puis lui dit :




**********



Le lendemain matin, lorsqu’il se réveilla, il était seul dans son lit. Il l’explora consciencieusement : pas la moindre tache de sperme ; pourtant, sa bite était encore poisseuse. Deuxième étrangeté : dans son « boudoir », l’odeur de cigare n’avait pas disparue ni d’ailleurs le mégot encore dans le cendrier. Il se rendit dans la salle à manger : les toiles d’araignées étaient de retour.


Tout ça ne pouvait que sortir de son imagination… ou alors Adrénaline, la marquise actuelle, avait manigancé un plan foireux pour se faire baiser incognito. Ça n’expliquait pas les transformations de sa maîtresse rêvée. Il était trop matérialiste, avait-elle dit… Pour en avoir le cœur net, il appela Adrénaline de Saint-Vit. Il tomba sur la femme de chambre (la bonne, sans doute) qui lui déclara que « Madame la marquise était en week-end au bord de la mer ». Si elle était sur la côte… Affirmation non vérifiable.


Un couplet d’une chanson du grand Georges passait en boucle dans sa tête depuis son réveil :


Mon cher, dit-elle, vous êtes fou !

J’ai deux mille ans de plus que vous…

Le temps, Madam’, que nous importe !

Mettant le fantôm’ sous mon bras,

Bien enveloppé dans son drap,

Vers mes pénates je l’emporte !


Un fantôme ! Aurait-il eu affaire à un fantôme ? Son esprit était en train de prendre la tangente. Les fantômes, c’est bon pour les mômes (et les Écossais !). Il devait réagir. Déjà arrêter le whisky et manger plus léger le soir, retrouver une maîtresse en chair et en os. En os ! Réminiscence : il avait eu l’impression dans son sommeil post-coïtal d’enlacer un squelette. Une femme, une vraie, vite ! Sinon, il allait devenir dingue. Et quitter cette maison rapidement.


Il ne pouvait pas appeler Marcia : week-end égale famille. Sabine, il ne voulait plus en entendre parler. Quant à Mylène, ce n’était pas la peine d’y penser. D’ailleurs en avait-il envie ? Solution : aller draguer en ville ; pas vraiment son truc. Plus simple, une bonne branlette de sauvegarde avant de se coucher. Téléphoner à Albert pour qu’il lui offre l’asile cette nuit.


Cela lui prenait vraiment la tête. Il décida de sortir. Il se fit un resto, erra dans la ville tout l’après-midi. À aucun moment Sidonie ne le quitta. Première fois pour lui qu’un rêve l’obsédait de la sorte. Pire, première fois également qu’une femme l’obsédait de la sorte depuis Mylène.


Lorsqu’il avait joui, Sidonie avait parlé de leur prochaine étreinte… Il l’espérait et la craignait. Plus question d’appeler Albert. Il reprenait le travail le lundi et avait donc encore une nuit à passer dans la maison. Il aviserait ensuite. Il était partagé entre le désir fou que son rêve reprenne et la crainte tout aussi folle de devenir marteau. Il n’osait pas rentrer, de peur de trouver la maison vide.


À la nuit tombée, n’y tenant plus, il regagna ses pénates, la peur au ventre. Lorsqu’il ouvrit la porte, Nestor se matérialisa comme par magie :




**********



Quelques semaines plus tard…



Il voulait cette maison et pas une autre ! Il voulait Sidonie, Sidonie et Sidonie. Comment expliquer à ce cher Georges si cartésien sans passer pour fou qu’il était éperdument amoureux d’un fantôme qui, au gré de sa fantaisie, oscillait entre 18 et 80 ans, l’emmenait chaque nuit dans des voyages plus fantastico-érotiques les uns que les autres ? Il ne pouvait vivre dans l’épouvante que la marquise Adrénaline refuse de renouveler son bail.



Si, il se l’était « faite » quand il avait compris que c’était le seul moyen pour acquérir la maison. Sidonie avait tenté d’intervenir dans ses rêves, mais elle n’avait pas réussi à convaincre la « rombière » comme l’appelait Albert. Par contre, elle s’était rendu compte qu’Adrénaline en pinçait pour Maxime, et c’est elle qui l’avait incité à « débaucher » son arrière-arrière-petite-fille. Il n’eut pas de mal à la mettre dans son lit, ni à lui faire l’amour. La ressemblance avec son aïeule et l’étrangeté de la situation lui avaient apporté un plaisir qu’il n’attendait pas. Mais comparée à son arrière-arrière-grand-mère, elle était une novice dans l’art de la joute amoureuse et il savait que son désir s’émousserait vite. D’où son empressement à conclure cette vente.



Maxime se bidonna intérieurement : « Si, avec les deux, camarade. »

Ironisant, il répondit :