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n° 18131Fiche technique19561 caractères19561
Temps de lecture estimé : 12 mn
21/10/17
Résumé:  Marie et moi, c'est la terre et le feu, c'est l'ombre et la lumière, ce sont des aimants qui s'attirent et se repoussent. Tout ce qui a fait que nous nous sommes éperdument aimés, nos différences, devient pesant.
Critères:  fh couple cérébral hmast pénétratio portrait -amourpass
Auteur : Tito40      Envoi mini-message
Périple

On ne voit ça qu’ici. Un croisement de deux routes, quatre stops. Je me demande ce que dit la réglementation locale. Qui passe le premier s’il y a quatre véhicules qui se présentent en même temps ? Est-ce le plus gros ou le plus petit ? La priorité à droite aurait du mal à s’appliquer, puisque chacun ayant quelqu’un d’autre à sa droite et devant donc lui laisser le passage, on risque de rester là longtemps.


Heureusement qu’il y a ce genre de questions qui m’occupe l’esprit, ça m’évite de me redemander pourquoi j’insiste. Après tout, j’aurais pu rester en France, bosser, rencontrer quelqu’un d’autre, oublier, vivre simplement.


Et puis là, dans l’instant, il faut non seulement que je décide si je vais passer avant ou après la voiture rouge qui se trouve à ma gauche, mais aussi si je tourne à droite, à gauche ou pas du tout.


À chaque fois qu’on décide de changer de direction, on fait un vrai choix. Aller à droit suppose qu’on renonce d’abord à aller ailleurs. Choisir, c’est renoncer. On peut aussi décider de ne pas changer de direction. Décider de rien, ne rien faire, en somme, c’est aussi un choix. Mais c’est un choix qui suppose, en l’occurrence, de ne choisir d’aller ni à gauche ni à droite, donc, aussi, de renoncer.


Renoncer ce n’est pas ce que je sais faire de mieux. Depuis que j’ai quitté Santa Barbara pour me diriger vers le nord, je sens pourtant la nervosité s’installer. J’ai suivi sa trace depuis la côte est, allant de Diners en Motels avec sa photo. Des milliers de kilomètres qu’elle a elle-même parcourus avec son camping-car de luxe et sa bande de dégénérés.


Quand Marie m’a annoncé qu’elle voulait faire un « break », j’étais moi-même dans une phase de grands doutes, une période de déprime. Je rentrais le soir un peu à reculons, et la voir me faire la gueule en franchissant la porte de notre appartement luxueux du 8e ajoutait à mon mal-être. Ça faisait sept ans que nous vivions ensemble dans un environnement on ne peut plus privilégié. On fréquentait les endroits les plus courus de Paris, dînions dans les meilleurs restaurants, et étions régulièrement installés dans les espaces VIP des stades ou des salles de concert grâce à mes relations. Nous ne côtoyions que du « beau monde » policé, établi socialement, influent et ouvert sur le monde.


Oui, mais voilà. Ce que Marie trouvait génial dans « mon » monde lorsque nous nous étions rencontrés par hasard, elle avait fini par le détester. Il est vrai que dans « mon » monde, on fait attention à ce qu’on dit, attention à ce qu’on montre, attention à ce qu’on mange, attention à ce qu’on lit, attention à ce qu’on pense, même, c’est vous dire.


La rencontre de la grande bourgeoisie et du « peuple » peut créer des merveilles improbables, mais aussi des traumatismes irréparables. Nous nous aimons. Ou plutôt, devrais-je dire, nous nous aimions éperdument. J’étais amoureux d’elle, mais aussi de sa différence. Elle ne faisait rien comme les autres. Dans « mon » monde, les filles sont réservées, polies, discrètes. Marie est le contraire de tout ça, et c’est peut-être ce qui m’a attiré chez elle. Elle parle clair, dit ce qu’elle pense, et que vous soyez prince ou manant, elle ne prendra pas de gants pour vous envoyer vos quatre vérités à la face. Elle fait, en quelque sorte, ce que je suis bien incapable de faire. De ce point de vue, elle a été souvent le prolongement de ma pensée secrète. Au début, c’était fabuleux. Et petit à petit, j’ai trouvé ça moins marrant. Surtout quand elle se permettait des sorties un peu rudes en présence de mon patron, ou devant le préfet. Tout le monde la regardait comme si elle sortait de la brousse et j’avais peur, c’est vrai, que ça nuise à mon avenir.


Au lit, c’était aussi quelque chose de géant. J’avais été « mal » habitué avec mes petites amies précédentes qui, toutes, étaient du même monde que moi. On faisait l’amour proprement, sans originalité, dans la pénombre. Le comportement des filles se devait d’être là aussi irréprochable, et ne surtout pas ternir leur image sociale de filles de bonne famille.


Finalement je vais continuer tout droit, direction nord. En roulant tranquillement, je serais à San Francisco ce soir. Il fait une chaleur douce et sèche ici. J’aime ce climat.


Avec Marie, il n’y avait pas de règle. Tout était permis, et même recherché. Elle s’en foutait pas mal de ce qu’on pensait d’elle et le montrait, un peu provocante. Elle s’immisçait dans des discussions d’hommes pour la ramener, un peu insolente et volontiers incendiaire. Je trouvais ça rafraîchissant. Dans l’intimité, c’était la même limonade. Il n’y avait pas de lieu, d’horaire, de position ou de vocabulaire réservé. On pouvait faire l’amour n’importe quand et n’importe où. La seule question était de savoir si on en avait envie ou pas. Et une fois dans l’action, elle s’exprimait clairement. Ses mots étaient clairs, ses envies aussi. La première fois qu’elle a accepté de « m’essayer », j’ai failli perdre connaissance. Elle m’a malmené, pompé, réclamé, sucé, retourné, léché, fouillé, mordu, griffé, craché dessus. Une explosion. Nos premiers mois ont été terribles. Au bon sens du terme. On peut dire qu’elle m’a déniaisé. Jamais je ne la voyais gênée par quoi que ce soit. Les mecs qui la draguaient, elle les faisait bouillir, bisquer, espérer. Et ça me rendait dingue. Ma jalousie l’amusait au plus haut point, mais je savais que c’était un jeu. Elle allumait les mecs pour me chauffer, et j’en profitais. Elle aussi ça l’excitait terriblement.


Mais voilà, ce que je trouvais fantastique au début a fini par m’agacer. Marie n’a aucune retenue alors que j’aurais aimé qu’elle sache faire la part des choses, qu’elle se retienne quand le lieu ou l’interlocuteur n’était pas le bon.


Plusieurs fois, je me suis retrouvé très mal à l’aise devant ses provocations. Par exemple, nous avions été invités pour l’inauguration d’une piscine municipale restaurée grâce à des fonds que j’avais apportés. Il y avait là tout le gratin de cette grande ville de banlieue. Il y avait ensuite un cocktail où le gratin tenait à se montrer, et j’avais prévenu Marie. Je tenais à ce qu’elle soit discrète, qu’elle me fasse honneur. Oh, je savais que lui demander ça me ferait encore passer à ses yeux pour un bourgeois coincé, mais pas que ça la motiverait à en rajouter. J’avais commencé par me montrer agacé par sa tenue un peu trop légère à mon goût. Sa jupe était trop courte, ses talons trop hauts et trop brillants, son chemisier trop fin, la dentelle de ses dessous trop visibles, son maquillage trop rouge, ses cheveux trop en désordre.


Elle m’avait simplement répondu que j’étais trop beau, trop classe, trop propre et trop con. Ça commençait bien. Mais quand elle a commencé à flirter avec le président du conseil général qui n’en demandait pas tant, elle n’a pas pu rater mon air courroucé. C’était trop. Elle le complimentait, lui souriait bêtement, lui passait la main dans le dos, lui faisait des confidences à l’oreille en se relevant sur la pointe des pieds, lui caressait la main en riant. C’était trop. On aurait dit qu’elle allait le sauter devant tout le monde. Je lui en ai naturellement fait le reproche en repartant et ce qui d’habitude m’excitait, m’avait éteint ce soir-là. Je lui avais tourné le dos alors qu’elle venait de m’avouer que tout ça l’avait terriblement excitée et qu’elle avait envie de moi.


Ça a peut-être été un tournant. Elle a compris que son absence de réserve se heurtait à ma conception un peu stéréotypée de la vie, et c’est aussi ce que j’ai ressenti. Une distance s’est peu à peu installée entre nous, rendant notre relation plus terne et pour finir, triste.


Ça fait des heures que je roule et repensant à tout ça. J’ai presque éprouvé une libération quand Marie m’a annoncé, alors que nous étions au petit déjeuner dans un hôtel en Normandie où nous passions un week-end sans relief, qu’elle voulait faire un break.


Pour moi, un break, ça voulait dire que pendant quelque temps on allait rester chacun de son côté à réfléchir à la meilleure façon de reconstruire notre couple sur des bases plus solides. Pour elle, ça voulait dire louer un camping-car avec des amis et faire le tour des États-Unis. Je la voyais assez bien avec un van VW, un vieux peint à la main, un truc des années 70. C’était ce côté que j’aimais chez elle, mais sans doute s’était-elle un peu embourgeoisée. Elle parlait d’un grand camping-car moderne, un truc bien équipé, sécurisant, où il y avait de la place et tout le confort.


Toujours est-il que si j’ai trouvé l’idée bonne au début, j’ai vite déchanté. Certes, ça me donnait plus de liberté au quotidien. Je pouvais aller dans des soirées mondaines sans risquer d’être vexé par son comportement imprévisible. Mais j’avais surtout la liberté de rentrer chez moi seul pour m’ennuyer seul, et penser à elle, seul. Elle me manquait de plus en plus. Tout manquait de sel après son départ, et j’en venais à regretter ces moments de honte qu’elle avait provoqués, comme s’ils étaient devenus essentiels à mon équilibre. Qu’elle est longue cette route. Et les limitations de vitesse, ici, mieux vaut les respecter. Il ne manquerait plus qu’on me conduise au poste pour une fouille poussée.


Elle m’appelait chaque jour au début, puis ses appels se sont espacés. Corinne et Agathe, toutes les deux au chômage, se sont jointes à l’aventure. Elles sont parties de Portland et roulent un peu au hasard, vers le sud. Lorsqu’elles se posent quelque part, elles ne décident pas à l’avance de combien de temps ça va durer. Elles peuvent repartir dès le lendemain ou rester quelques jours, c’est selon l’intérêt du lieu, leur « feeling » comme elle dit, ou les rencontres qu’elles peuvent faire. Encore un carrefour à quatre stops. Cette fois je sais comment faire. Un petit signe amical de la main, et je passe.


Quand Marie m’a la première fois parlé de « rencontres », j’ai réalisé. Jusque-là, je n’avais envisagé à aucun moment qu’elle pourrait rencontrer quelqu’un de plus intéressant que moi, qu’elle pourrait se laisser séduire, et peut-être avoir une aventure. Je n’avais pas réalisé qu’elle pourrait me tromper, faire l’amour avec un autre homme, se laisser caresser, se laisser embrasser, jouir avec un autre, aimer un autre.


Ces images qui m’ont traversé l’esprit m’ont surtout convaincu que je suis un gros con un peu trop sûr de lui, et que laisser Marie faire un « break » est la pire erreur de toute ma vie. J’ai ruminé, tourné en rond, hésité, tergiversé. Mes nuits étaient de plus en plus agitées et mes rêves de plus en plus lourds. Dans mon esprit, il était dorénavant impossible qu’elle n’ait pas profité de sa liberté pour offrir son cul à un Ricain lors d’une escale. Et avec ma complicité puisque je l’avais laissé partir. Et puis le fait qu’elle réponde de moins en moins souvent à mes appels et qu’elle ne prenne plus jamais l’initiative de m’appeler n’était pas de nature à me rassurer.


Quand je lui avais demandé de me préciser ce qu’elle entendait par « en fonction des rencontres », j’avais bien senti que je touchais là à une corde sensible. Une question pour elle trop intrusive, trop directe, trop révélatrice du manque de confiance que j’avais en elle. Les jaloux, à force de prêter à leur conjoint des aventures imaginaires, finissent par les provoquer. Je ne suis pas jaloux. J’ai seulement peur. Il me reste 120 miles à parcourir. La nuit tombe, et moi aussi. Ce motel fera l’affaire. Je terminerai la route demain.


Sur l’immense parking au centre d’une zone où se regroupent quelques commerces et le motel, il y a une surface réservée aux camping-cars. C’est marrant, ça aurait pu être Marie et ses copines. Mais je sais qu’elle est plus au nord, à San Francisco. Agathe a posté une photo de la « maison bleue » sur son compte FB. Elles stationnent donc forcément dans cette ville cosmopolite que je connais un peu. Une maison bleue adossée la colline, on y vient à pied, on ne frappe pas…


On m’a donné la chambre 17, mais mon envie de dormir est un peu passée. Je flâne en fumant cigarette sur cigarette. Le bruit continu des voitures sur la route nationale est saoulant, mais c’est encore plus saoulant d’entendre les cris étouffés des minettes qui se font sauter dans les camping-cars. Ça fait trois fois que j’entends des bruits de ce genre et ça me gonfle, mais alors à un point ! Peut-être Marie s’est-elle arrêtée elle aussi sur ce parking. Peut-être avaient-elles pris un passager qui a profité d’elles cette nuit-là. Peut-être Agathe et Corinne sont-elles de véritables salopes. Est-ce qu’elles se partagent les mecs ? Est-ce qu’elles baisent chacune dans leur coin ? Quand on ne sait rien, on invente. Quand on invente, c’est souvent n’importe quoi. Ou pas. Comment faire le tri entre des pensées salaces sorties de ma colère et des hypothèses plus douces qui viendraient de l’amour, jusque-là aveugle, que j’éprouve pour elle ?


Je retrouve ma chambre 17. La douche, à peine tiède, m’a tout de même fait du bien. Sous la couette, les idées continuent de se bousculer dans ma tête de mec apeuré. J’entends les cris féminins tout à l’heure sur le parking et j’imagine Marie prise par un autre. Elle est nue dans le camping-car, debout contre la porte. Un homme jeune et musclé la tient dans ses bras et l’embrasse. Elle est empalée sur son sexe et se trémousse. Elle lui demande de la baiser plus fort. Elle le griffe, elle le frappe, elle sue et mouille, elle jouit comme une salope. Moi aussi je transpire, moi aussi je suis excité, moi aussi je jouis.


Il est 11 h 30. J’ai composé vingt fois le numéro de Marie, mais je n’entends sa voix que sur son répondeur. Il y a près de sept millions d’âmes dans le secteur. Je ne sais pas par où commencer. J’ai essayé aussi les portables de ses copines, mais sans plus de succès.


La brume est épaisse, mais il fait plutôt bon. Les entrées maritimes sont chargées d’un iode prégnant. Alcatraz me nargue. J’ai parcouru toutes les aires de stationnement de camping-cars de la ville, et je commence à m’épuiser. Elle ne veut peut-être plus me voir. Peut-être ne m’aime-t-elle plus.


Je l’imagine heureuse, libre, joyeuse. Elles ont sans doute pris en chemin l’homme qui aujourd’hui partage sa couche, qui bénéficie de ses ardeurs et qui la fait grimper aux rideaux. Je suis malheureux, et en même temps je ressens une sorte d’obscure excitation. Que font ses amies pendant qu’elle baise ? Est-ce qu’elles participent ? Est-ce qu’elles se contentent de regarder ? Est-ce qu’elles sortent du camping-car ? Y a-t-il un seul homme ou plusieurs ? Elles en changent ou ce sont toujours les mêmes ?


J’ai parcouru près de 8000 miles depuis mon arrivée à LA. Plusieurs fois j’ai repoussé mon vol de retour, mais il va bien falloir que je reparte. Si elle est heureuse, alors je dois l’être aussi.


Profiter de la journée, découvrir les lieux que je ne connaissais pas encore, faire un peu de vélo sur le pont et observer la baie, aller voir la maison bleue, encore une fois, j’ai de quoi occuper ma journée. Je prendrai le vol de demain matin 6 heures.


Installé au Novotel, je regarde le plafond. Revoir Marie, coûte que coûte. Si demain elle veut encore de moi, je suis prêt à tout accepter de ses comportements anachroniques. J’ai besoin d’elle, j’ai besoin de ses excès, j’ai besoin de son imprévisibilité, de ses surprises.


Je l’imagine encore dans des bras accueillants. Je l’imagine encore en train de profiter du corps d’un autre, de se laisser aller à faire n’importe quoi de son cul. Je l’imagine offerte, exultant ses désirs que j’avais peut-être éteints. Penser à tout ça, malgré moi, m’excite au plus haut point. Mon sexe me fait mal tellement il est dur. Je le caresse doucement pour l’apaiser, mais il en veut plus. Me branler, ça m’arrive de plus en plus souvent depuis que je suis seul.


Auparavant, Marie me demandait de le faire devant elle. Quand ça la prenait, elle devenait exigeante. Elle voulait me voir m’astiquer, « jouer avec mon zizi » comme elle disait. Elle voulait me voir jouir pour elle, me contorsionner, en foutre partout. Après elle faisait tout pour me remettre en forme, et voulait être saillie brutalement, me sentir au fond d’elle cracher à nouveau. Ça m’excite encore plus de repenser à ça. Ça m’excite tellement que je l’imagine faire la même chose en ce moment même avec un inconnu qui se masturbe alors qu’elle l’encourage, sauf que lui la voit, sauf que lui la baisera après, sauf que j’en fous partout, mais qu’elle n’est pas là pour s’en réjouir.


Ça m’a fait du bien ce voyage, même si je ne l’ai pas trouvé. Quoi qu’elle ait fait, je pardonnerai tout. J’espère même qu’elle a fait plein de choses qu’elle ma racontera, juste pour que je lui pardonne. Le jet lag s’est installé. Je suis crevé. Le taxi vient de me déposer au pied de mon immeuble et je gravis les escaliers lentement. Je vais encore être seul, sans elle, alors que son odeur et son image sont imprégnées partout dans notre appartement qu’elle a déserté.


Sur la table à l’entrée, je découvre une enveloppe qui n’était pas là quand je suis parti. Le sang me monte à la tête.


Mon amour,

Je suis rentrée à Paris quand tu arrivais à Frisco. Tu sais qu’on te suit à la trace avec ton compte FB ?

Agathe est restée à New York. Nous avons croisé par hasard un gars qui avait fait la même école de commerce qu’elle. Ils ont un peu souillé le camping-car, et elle a préféré rester avec lui après. Corinne, quant à elle, a dû repartir précipitamment. Un décès dans sa famille. J’ai voyagé seule depuis le Nouveau-Mexique jusqu’à SFO Airport. C’est long, seule, mais tellement rafraîchissant. Ça m’a permis de penser à moi, de penser à toi, de penser à nous. J’ai fait aussi quelques rencontres dont je te parlerai si tu veux encore de moi. Si tu veux aussi encore de nous quand je t’aurai raconté, c’est que tu m’aimes vraiment, que tu nous aimes vraiment, puisque je ne suis plus seule. Tu trouveras dans l’armoire à pharmacie la raison pour laquelle j’écris « encore de nous » et pas « encore de moi ».

Je suis chez ma mère, tu connais le chemin.

Je t’aime et je caresse mon ventre en t’attendant.