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n° 18170Fiche technique9101 caractères9101
Temps de lecture estimé : 7 mn
16/11/17
Résumé:  Étienne ne sait comment s'y prendre avec Henriette et a besoin de conseils.
Critères:  fh amour cérébral humour
Auteur : Samuel            Envoi mini-message
Comment faire avec Henriette ?

Il fallait en finir. Tous les jours se prendre par la main. Un bisou. Bon, d’accord, mais quand même, on pourrait aller plus loin. L’autre jour, je lui ai proposé, mais elle a pris cela au pied de la lettre et m’a demandé si je voulais aller jusqu’à la lisière de la forêt. Je pensais en moi-même : non, la lisière de ton corsage. Une autre fois, c’est moi qui me suis mépris quand elle a parlé justement de son corsage, et j’ai cru qu’elle voulait dire son corps sage, ce qui m’a refroidi une fois de plus.


Antoine, mon copain, me dit que je devrais y aller franco. C’est comme cela qu’il parle, Antoine. Tu lui prends la bouche, qu’il me dit, et tu l’embrasses pour commencer. Je trouve que c’est un commencement un peu rapide. Mais ça fait des plombes que tu te promènes avec elle, en lui tenant la main. Je te dis : tu lui attrapes la figure en la bloquant bien et tu lui roules une pelle. Elle n’attend que cela, c’est réglé comme du papier à musique. Oui, évidemment. Mais comment lui prendre la tête à deux mains puisque j’ai déjà une main qui est prise par elle ? Il ne réfléchit pas toujours très loin, Antoine.


Mon frère Jérémie, il faut qu’il s’en mêle aussi. Il prétend que c’est ma mère qui lui a demandé de m’aider. Non mais, de quoi il s’occupe celui-là ! Alors le soir, avec sa copine, il vient dans ma chambre et il me montre. Tu vois, tu passes ta main sous le soutif, comme ça, et tu lui caresses le bout des seins, elles adorent ça. Regarde. Hein Mélanie, tu adores ça ? Et la Mélanie de roucouler comme une pigeonne de concours. Tiens, essaie avec Mélanie. Tu veux bien, ma petite souris ? Hein, tu veux qu’il te pelote un peu. Comme ça, il n’aura pas l’air d’un mec qui débarque de sa cambrousse et qui ne sait pas où mettre ses gros doigts, à part dans son nez. Et la Mélanie de me sourire, de me montrer ses seins, comme si c’était des images pieuses. Mais bon, Henriette, ce n’est pas Mélanie. Elle a des principes…


Un soir, mon père m’a fait venir dans son bureau, et nous avons eu une petite conversation entre hommes. Il m’a dit qu’il avait bien vu que je fréquentais et que c’était de mon âge, mais qu’il fallait faire bien attention, parce que les enfants arrivent souvent plus vite que prévu et qu’à dix-neuf ans j’avais tout mon temps de me mettre à pouponner. Qu’en plus, il avait vaguement vu la fille avec qui je sortais et qu’il l’avait trouvée superbe, intelligente, expressive et sexy. Ma mère, au contraire, m’a mis en garde en me faisant comprendre que si je cherchais un peu, je pouvais trouver mieux. Je lui ai répondu que pour le moment, c’est tout ce que j’avais trouvé, mais que bien sûr si je trouvais mieux un jour…


Enfin le seul qui me comprenne, c’est Piet, mon cousin belge. Il sait très bien qu’on ne peut pas comme ça, sans savoir si la personne le souhaite, lui prendre la bouche. Surtout maintenant qu’il y a plein d’histoires de harcèlement sexuel. Je ne tiens pas à servir d’exemple dans le hashtag « #dénonce ton porc ». Alors il m’a dit qu’il s’y connaissait un peu en gonzesses (lui, il parle comme ça, mais c’est un brave garçon) et que, si je voulais bien lui présenter Henriette, mine de rien, il la testerait. Cela m’a semblé une bonne idée. Au cours d’un week-end, on avait une réunion de famille et l’occasion fit le larron. Je les ai présentés, ils sont partis tous les deux dans le parc. Ça a duré un moment, mais Piet, en revenant, m’a dit qu’il n’était pas tout à fait sûr et qu’il préférait revoir le problème la semaine suivante. Il reviendrait spécialement pour ça. Il faut vraiment qu’il m’ait pris en sympathie, parce qu’il y a au moins trois cents bornes d’ici Charleroi. En attendant, m’a-t-il dit, ne change rien. J’ai donc remis mes velléités amoureuses d’une semaine. Il est revenu et ils sont partis tous les deux dans un hôtel, parce qu’il faisait mauvais. Et j’ai attendu le verdict.


Piet est revenu ravi et il m’a dit qu’il fallait qu’on fasse le bilan. C’est tout juste s’il ne fallait pas que je prenne des notes. J’ai fait le tour du problème qu’il m’a dit et franchement elle vaut la peine que tu t’y mettes. Pour ce qui est de l’embrasser, vraiment là, il ne faut pas hésiter. Elle aime surtout les baisers un peu fougueux. C’était bon à savoir. Maintenant, pour la fellation, elle manque un peu de maîtrise. Disons qu’elle pratique un peu en amateur. Par exemple, elle prend bien la queue, mais elle ne sait pas quoi faire de ses mains. Je ne pensais pas que mon cousin avait fait une étude aussi poussée… Elle pratique un peu toutes les positions, mais attention, elle ne sait pas mettre un préservatif avec la bouche. Enfin, ça, ce n’est pas très difficile ; on apprend cela en une demi-heure. Bon alors, tu vas me dire, me dit-il, la sodomie ? Eh bien, surprise ! Elle n’a aucune réticence. J’avoue que je ne m’attendais pas à une telle radiographie sexuelle. Ce n’est pas ce que j’avais compris de sa démarche. Et peut-être qu’en Belgique… Mais, c’est de ma faute, je n’avais qu’à m’exprimer plus clairement. Mon cousin m’a juste demandé une participation aux frais d’essence et d’hôtel. Mais c’est vrai qu’il avait perdu un week-end avec mon histoire.


Donc maintenant, en faisant attention, en ne brûlant pas les étapes, je pouvais lâcher sa main pour prendre dans un premier temps ses lèvres. Dès le lundi, j’entrepris cette manœuvre audacieuse. Elle ne s’en formalisa pas d’ailleurs. Mais c’est une fois le baiser terminé, que je me suis souvenu qu’elle aimait les baisers fougueux. Moi, je ne lui avais donné qu’un baiser tout tendre, tout mou. J’ai vraiment regretté de n’avoir pas pris de notes quand Piet m’a expliqué le topo.


Le mardi, nous avions projeté d’aller au cinéma. C’était l’idéal pour continuer l’exploration de son corps. Le film était un western avec viol d’Indienne assez cru, ce qui m’a incité à lui toucher les genoux. On en est resté là. Le mercredi, j’allais passer à la grande offensive. Je voulais voir ses seins enfin ! Je l’ai emmenée sur une colline qui surplombe la ville et là, devant ce panorama étourdissant de cheminées d’usines toutes rouillées et hors d’usage, j’ai entrepris de déboutonner son corsage, bouton par bouton. Et j’ai alors vu son soutien-gorge ! Je me suis dit que c’était suffisant et que la journée était déjà assez chargée en émotions. J’ai reporté la suite au lendemain ; j’avais décidé que le jeudi serait un jour torride. Je l’ai invitée dans ma chambre et elle a accepté avec un gracieux sourire. Je l’ai couchée sur le couvre-lit et j’ai fouillé son corps de mes mains avides. Elle a rigolé, parce que je la chatouillais. C’était un bon présage. Et j’allais la déshabiller quand je me suis aperçu qu’elle était complètement nue. Elle ne voulait pas que je froisse ses vêtements. Je commençais à enlever ma chemise quand elle me dit d’attendre un peu et qu’il fallait qu’on discute pour que les choses soient bien claires.


Tu sais, Étienne, la vie n’est pas simple. Je suis bien avec toi. J’adore parler de cinéma, de bouquins, de tout avec toi. Tu es un mec tellement mignon, gentil, serviable, pas agressif du tout. Je t’aime bien. Tu vois, je ne suis pas garce ; je suis à poil dans ton pieu. Mais c’est seulement pour te montrer que je te suis reconnaissante des attentions que tu as pour moi depuis des semaines et des semaines. Tu peux me caresser un peu, mais on en restera là, si tu veux bien. Pourquoi ? Pourquoi ? Les hommes ont toujours de ces questions ! Imagine-toi que j’ai un autre homme dans ma vie. Qui ça ? Je ne peux pas te dire parce que c’est un homme marié et qu’il faut la plus grande discrétion. Tu peux comprendre cela. Bien sûr, on est assez libre, chacun de son côté, mais enfin, il y a une limite que je ne souhaite pas franchir.

Là-dessus, elle s’est rhabillée le plus calmement du monde en me demandant si j’aimais bien son string.


J’étais le plus malheureux du monde et il fallait que je partage ma peine avec quelqu’un, mais à la maison, il n’y avait personne. Ni mon frère, ni ma mère, ni même mon père. J’allais quand même l’attendre dans son bureau. Et sans vouloir fouiller les tiroirs, je suis tombé par hasard sur un dossier qui contenait des photos. Je pensais que c’était des souvenirs de vacances et je m’apprêtais à revivre les moments passés en Corse. Je suis tombé des nues et sur une photo d’Henriette nue, puis sur d’autres encore plus éloquentes. Mon père est entré, me surprenant dans un état de profonde confusion. Il m’a simplement conseillé de relire Premier amour, de Tourgueniev…