Juste une petite histoire écrite lors d’un midi durant lequel j’étais désœuvré. Puis j’ai augmenté et lissé le texte le lendemain…
Bonne lecture :)
Nouvelle conquête
Assez épuisé par l’effort, je suis allongé sur le lit auprès de ma dernière conquête, une femme mariée un peu plus âgée que moi, mais particulièrement chaude et ayant visiblement quelques années de frustration à rattraper.
Nous nous reposons tous les deux, nous bavardons de tout et de rien. Au détour de la conversation, Géraldine me demande pourquoi je suis toujours célibataire alors que je suis beau gosse. Flatté mais évitant de trop le montrer, je lui réponds presque humblement :
- — Merci de me trouver beau gosse…
- — Ne joue pas les modestes, André, tu sais très bien que t’es beau gosse.
- — Je sais que je ne suis pas moche, mais je sais aussi que je ne suis pas un Apollon.
- — En tout cas, tu sais bien faire l’amour. L’habitude de fréquenter les femmes, je suppose ?
- — Merci une fois de plus. Je reconnais que j’ai eu diverses partenaires dans ma vie, mais je ne suis pas Casanova avec ses conquêtes par centaines. Je ne cherche pas à atteindre le score le plus élevé. Je cherche d’abord à donner du plaisir et à en recevoir, c’est aussi simple que ça.
Elle s’approche de moi pour venir déposer un furtif baiser. Puis, curieuse, elle demande :
- — Je peux savoir pourquoi tu ne veux pas te fixer ?
- — Ce n’est pas que je ne veuille pas me fixer. D’ailleurs, il y a quelques années, je cherchais la femme de ma vie, l’épouser et tout le tralala.
- — Ah bon ? Et pourquoi tu as changé d’avis ?
Je caresse son dos, puis ses belles petites fesses :
- — L’élément déclencheur qui m’a fait réaliser, c’est quand je suis parti avec Léa en vacances, en club. On sortait ensemble depuis cinq mois, tout allait bien.
- — Et alors ?
- — Nous avons passé un très très bon séjour, mais le dernier jour, je me suis aperçu par hasard qu’elle ne prenait plus la pilule.
- — Comment ça ?
- — Son plan était de tomber enceinte dans un cadre idyllique, m’a-t-elle avoué. Inutile de te dire que je n’ai pas apprécié ce genre de méthode. Du coup, nous avons rompu, moi surtout. Nous sommes même repartis séparément.
- — Eh bé !
Repensant à cet épisode assez particulier de ma vie, je lève les yeux vers le plafond :
- — Je suis resté sur place huit jours de plus. Je me suis dégoté très facilement deux gentes demoiselles peu farouches. L’une d’entre elles était un peu plus que demoiselle…
- — Tu tournes vite la page, mon petit André !
- — Sans doute, mais cette histoire m’avait ulcéré, d’autant que je me voyais bien faire un bon bout de chemin avec Léa. Mais me faire un enfant dans le dos, ça, non ! Au retour, des amis ont bien essayé de recoller les morceaux entre nous, Léa s’est excusé plus d’une fois, mais je n’avais plus du tout confiance en elle.
Dodelinant de la tête, Géraldine fait la moue :
- — Ah, c’est con…
- — Oui, c’est con, mais avec le recul je pense que je l’ai échappé belle avec elle. Ne t’inquiète pas pour elle : Léa s’est recasée sans problème par la suite, elle a eu deux enfants, mais aux dernières nouvelles sa vie de couple n’est pas fameuse.
- — C’est franchement con pour elle.
- — Je ne la plaindrai pas. La meilleure, c’est qu’elle m’a contacté, il y a environ trois mois, pour tenter de renouer ! J’ai décliné poliment.
Ma conquête ouvre de grands yeux :
- — Eh bé ! Elle n’a peur de rien !
- — En effet, surtout avec deux enfants à la clé ! Déjà avec un enfant de moi, je tiquais, mais avec deux enfants qui ne sont pas de moi, là, c’est trop !
- — Je ne peux pas te donner tort…
- — Merci de ta compréhension. Bref, avec le temps, j’ai découvert que pas mal de jeunes femmes cherchent surtout à se caser. Et un beau jour tu passes du rôle d’amant à celui de père, sans avoir bien compris le scénario. De plus, une fois que l’enfant est arrivé, le mari devient asexué aux yeux de sa femme. Il a rempli sa première mission, celle de procréer, maintenant, il passe à sa seconde mission : celle d’élever les marmots !
- — T’es cynique !
J’ai un petit geste de dénégation :
- — Pas du tout, je suis réaliste. Cette impression que j’avais m’a été confirmée par divers copains qui se sont fait piéger de la sorte. Pas tous, je le reconnais, il existe des exceptions. Résultat, t’as même pas trente ans, tu te farcis un ou deux gosses, voire plus, et déjà une vie ultra rantanplan. Très peu pour moi !
- — Je reconnais que ce n’est pas folichon. Du moins, présenté comme ça…
- — Merci de reconnaître qu’il y a mieux dans la vie. Depuis, je préfère avoir des aventures avec des femmes mariées ou en couple. Oui, je n’ai pas forcément de femme dans mon lit chaque soir, mais côté baise, je ne me plains pas. De plus, tout le monde est satisfait. Je me trompe ?
Géraldine a un grand sourire lumineux :
- — Moi, je suis satisfaite de tes bons offices, mon petit André ! Pas de problème !
- — Merci d’apprécier mes bons offices. Néanmoins, si un jour je rencontre une femme libre qui correspond à mes attentes et qui ne me plante pas un couteau dans le dos, je pense que je franchirai le pas. Mais d’ici là, je profite.
- — Je ne peux pas te donner tort, d’autant que tu m’es très utile !
- — Veux-tu que je te sois une nouvelle fois très utile ?
- — Hummm, ça peut se faire…
Comme j’ai repéré un peu de forces et que ma conquête est très sensuelle, je me fais un plaisir de me rendre utile et combler ses attentes. Et quand je dis « combler », ce n’est pas qu’une simple figure de style !
Nouvelle conquête qui perdure
De toutes les femmes qui sont passées dans mes bras, je reconnais que Géraldine sort du lot. C’est d’ailleurs un joli petit lot. Hélas pour elle, Bernard, son mari, n’est pas à la hauteur de ses attentes, même s’il possède une belle situation. Trop de travail influe dangereusement sur les joies de la couette… De plus, comme son homme est stérile, ce couple n’a pas d’enfant, et, curieusement, n’a pas cherché à en adopter. Un zeste fataliste, Géraldine s’est fait une raison. Comme elle me l’a confié, elle est au final le beau bibelot, le trophée de son mari. Je ne peux pas donner tort à son légitime : elle est sublime ! D’ailleurs, divers hommes lui ont tourné autour et tournent toujours autour d’elle. Son mari l’a même incitée à se montrer plus conciliante avec certains d’entre eux afin d’aider ses petites affaires, mais sans en offrir de trop. À ce propos, je me souviens très bien d’une conversation :
- — Quand tu offres un doigt à un homme, il veut toute la main, quand ce n’est pas tout le bras !
- — Pour ma part, je prends toute la femme.
- — Tu n’es qu’un gros profiteur !
Oui, je suis un gros profiteur, je le reconnais sans problème. Elle aussi, mais moins que moi. Désœuvrée et par curiosité, elle a cédé deux-trois fois, peut-être plus, à ces hommes empressés, surtout pour donner un petit coup de pouce à son mari, ou plutôt à ses affaires. Mais je pense qu’avec moi, c’est vraiment pour le plaisir. Du moins, je l’espère…
Il y a un mois environ, Géraldine m’a fait voir quelques photos de son mari. C’est alors que je réalise un point de détail : il y a comme une ressemblance entre lui et moi, c’est indéniable. Un peu chiffonné par cette étrange découverte, je le lui fais remarquer :
- — En clair, je suis la copie de ton homme, en nettement plus jeune et en mieux disposé au lit ?
- — T’exagères ! Vous avez à peine quinze ans d’écart, mais c’est vrai qu’avec ses cheveux blancs et ses vestons, ça le vieillit encore plus.
Elle approche son nez mutin quasiment sous le mien afin de mieux me scruter :
- — Oui, c’est vrai que… Mais c’est plutôt ton entrain, ta façon d’être qui m’a fait craquer, pas ta ressemblance plus ou moins lointaine. Et puis, peut-être que je suis abonnée qu’au même type de bonhomme, dont tu fais partie. Certains bonshommes ne flashent que sur des grandes blondes aux yeux bleus. Moi, c’est sur ton type.
- — Donc j’ai intérêt à me méfier de tous les hommes qui me ressemblent un peu ?
- — Ah bon ? Et pourquoi ?
- — Tu serais capable de te jeter à leur cou et de m’abandonner sur place !
- — Tu sais que t’es un gros nigaud ?
Et nous nous sommes embrassés. L’instant d’après, nous faisions l’amour comme des bêtes.
Puis quelques jours se sont écoulés. Son légitime étant parti faire des affaires avec des gros clients situés en Chine, Géraldine est donc totalement disponible pour une semaine. Et devinez à qui elle fait appel pour occuper son temps libre ?
Histoire d’eau
Comme Bernard est au lointain, Géraldine vient de me faire découvrir son jacuzzi privé. Inutile de dire que j’en tout de suite vu l’intérêt de celui-ci ! Très vite, nous nous sommes retrouvés nus dans une bonne eau chaude, entourés de bulles !
Faire l’amour dans l’eau est assez curieux, mais intéressant. Il faudra que je note quelque part qu’il faudra que je renouvelle l’expérience le plus tôt possible ! Après diverses turpitudes et positions assez acrobatiques, nous nous sommes calmés. Géraldine est assise sur moi, bien empalée sur mon sexe qui ne faiblit pas, une très agréable façon de se détendre un peu ! Tandis que je sers de siège à mon amante, je malaxe langoureusement ses beaux seins tout mouillés et luisants. Un vrai délice !
Géraldine se laisse faire, remuant de temps à autre son popotin, histoire de bien profiter de mon phallus triomphalement planté dans ses profondeurs. Soudain, elle tourne la tête vers moi, m’offrant son mignon profil, puis elle lâche d’une voix feutrée :
- — C’est dommage que la bigamie, la polyandrie plutôt, ne soit pas légale…
- — Pourquoi tu dis ça ?
- — Eh bien, ça me dirait bien d’avoir deux maris : toi et Bernard.
C’est bien la première fois que j’entends un truc pareil !
- — Comment ça ?
- — Bernard, je l’aime bien. Mis à part qu’il est nettement moins fortiche que toi au lit, je n’ai pas à me plaindre. Quant à toi, tu es très bien aussi, mais autrement. Comment dire… oui, Bernard et toi, vous vous complétez.
Soudain, un sourire coquin s’affiche sur son visage. La connaissant, ça ne doit pas être triste. Ce qui ne m’empêche absolument de continuer à malaxer ses admirables lolos !
- — Tu sais quoi, Androunet ?
- — Non, mais je sens que tu vas me le dire…
- — Deux maris… tu imagines au lit, les deux en même temps ?
- — Un trio, tu veux dire ?
- — Ça serait un truc à essayer au moins une fois, tu ne crois pas ? Deux hommes pour moi, le pied ! Mais faudra que tu donnes quelques cours à Bernard, car il n’est franchement pas doué pour la bagatelle.
Houlà, j’en ai déjà entendues des vertes et des pas mûres, et de toute nature et de tout genre durant ma vie pourtant bien mouvementée, mais Géraldine vient de me pondre une belle montagne ! Rien que pour ce que je viens d’entendre, ça mériterait que j’écrive mes mémoires ! D’ailleurs, je commence ce soir, afin de ne pas oublier un seul mot.
Après lui avoir donné un bisou dans le cou, je lui adresse un petit sourire :
- — Tu sais, tu n’es pas obligé de te marier avec deux hommes pour faire un trio.
- — Oui, c’est vrai, mais avoue que l’idée est amusante, non ? C’est pas une bonne idée pour limiter les divorces ? Si tu as une lassitude avec l’un, hop, tu passes au second, et quand c’est OK, tu repasses au premier et ainsi de suite. Le tout légalement !
Je rigole franchement :
- — Connaissant ton appétit, tu vas te satisfaire que de deux mâles ?
- — Je pourrais même me contenter que d’un seul, s’il est capable de satisfaire mon appétit, comme tu dis. Je pense que tu pourrais très bien faire l’affaire. Je me trompe ?
- — C’est une demande en mariage, chère Géraldine ?
- — Si la loi le permettait… je ne dirais pas non à ta question. Je te rassure : je connais ton besoin d’indépendance, donc je ne te ferai pas ma demande.
- — Dommage…
Penchant un peu sa tête en arrière pour mieux scruter mon regard, elle ouvre de grands yeux étonnés :
- — Comment ça, « dommage » ? Toi, le célibataire qui butine de fleur en fleur ?
- — Je te rappelle qu’à une certaine époque, je n’étais pas contre le fait de me caser, à condition de trouver la bonne personne.
- — Oui, c’est vrai… mais ta Léa a tout fichu par terre.
- — Sans doute, mais je ne perds pas espoir pour autant !
Soudain, elle se lève, extirpant mon sexe de sa grotte. Ayant une petite idée de la suite, je m’avance un peu dans le jacuzzi. J’ai à peine le temps de l’admirer toute nue, d’avoir sous mon nez son mignon moelleux qu’elle se retourne, me présentant sa chatte luisante, pour venir s’asseoir à nouveau sur moi, torse contre poitrine. Impudiquement, juste avant, elle capture entre ses doigts agiles et décidés mon mandrin toujours bien en forme et le dirige sans complexe à l’orée de sa chatte. Celui-ci entre en elle sans difficulté, comme à chaque fois. Elle remue du bassin pour mieux me sentir, tout me fixant dans les yeux :
- — Oh-oh, tu m’intéresses ! Es-tu en train de me dire que j’aurais pu être cette bonne personne ?
Un peu perturbé, je ne réponds pas tout de suite ; je réfléchis calmement à la question. Ma maîtresse s’amuse à frotter ses beaux nichons tout ronds contre mon torse, ce qui n’aide pas trop ma concentration. Géraldine sait parfaitement être une petite garce quand elle veut ! Puis quelques longues secondes plus tard, je finis par avouer :
- — Écoute, Géraldine. Pour être franc, oui, tu pourrais être cette personne, mais je n’en mettrais pas ma main à couper. Si je t’avais connue plus tôt, c’est-à-dire avant ton mariage, je pense que je serais entré en concurrence avec ton mari.
Sans cesser de se frotter lascivement contre moi, elle affiche un large sourire :
- — Donc je compte quand même pour toi. À moins que tu ne me mentes.
- — Je ne te mens pas. Je ne vois pas l’intérêt.
- — Pourquoi tu n’en vois pas l’intérêt ?
- — En général, un homme ment pour avoir une femme. Or nous sommes déjà amants depuis un certain temps.
- — Pas faux… tu marques un point.
Elle réfléchit un peu avant de rétorquer :
- — Mais tu peux me mentir pour me garder…
- — Pas faux… tu marques aussi un point.
Un certain silence s’installe. C’est elle qui le rompt :
- — La vie est mal fichue… et la machine à remonter le temps n’existe pas.
- — Non, on doit faire avec la situation présente. Tu es mariée, c’est ainsi.
- — Le divorce existe, tu sais…
- — Tu perdrais beaucoup dans l’histoire. Je ne suis pas à même de te garantir le même train de vie que ton mari.
- — Tu ne gagnes pas autant que lui, c’est vrai, mais si on est heureux tous les deux, c’est tout bon, non ?
J’ai la nette impression d’être à un carrefour. Quelle voie choisir ?
- — Es-tu certaine de vouloir abandonner tout ça ? Peut-être que ça ne marchera pas entre nous ; nous ne vivons pas ensemble, nous ne profitons que des bons moments. Peut-être que ça marchera quelques années, et puis plus rien ensuite…
- — En clair, tu ne veux pas.
- — Je n’ai pas dit ça. Ton train de vie aurait été au niveau du mien, ou plus bas, ça ne me gênerait pas. Mais là, c’est quand même quelques étages au-dessus de moi. Et j’ai peur que tu me le reproches plus tard, même inconsciemment. Je pourrais bosser comme un fou pour gagner plein de fric, mais je retomberais alors dans le même travers que ton mari.
Elle pose sa main sur ma joue :
- — Tu sais, du moment que tu me rends heureuse, le fric, c’est secondaire…
Pour toute réponse, je l’embrasse. Mon sexe est à nouveau en pleine forme. Je capture ses fesses sous l’eau pour faire coulisser le magnifique corps de ma maîtresse le long de la verge gonflée à bloc. Ses seins sont écrasés contre ma poitrine, je sens distinctement ses tétons durs sur ma peau mouillée. Elle m’enlace, me pressant encore plus contre elle, étant à deux doigts de m’étrangler complètement, tellement elle serre fort. J’accélère le mouvement ; l’eau chaude, les bulles, son corps offert et humide, cette fièvre qui nous lie, tout ça m’excite furieusement !
- — C’est bon, très bon de te baiser de la sorte ! Pourquoi tu m’excites comme ça, petite garce ?
- — Ah oui, je t’excite ?
- — Oui et pas qu’un peu ; et tu le sais très bien, petite garce !
- — Et en plus tu m’insultes ! Tu vas me le payer, petit salopiaud !
Joignant l’acte à la parole, elle griffe consciencieusement mon dos, me procurant des décharges électriques. Je rétorque en la mordant tout en l’embrassant ! Enfiévrés, nos corps s’agitent, fusionnent ! Entre deux baisers et morsures, j’arrive à articuler :
- — Petite salope !
- — Gros salopard !
L’instant d’après, n’y pouvant plus, une fois de plus j’ai l’immense plaisir d’inonder sa grotte, la remplissant de mon sperme aussi chaud que le bain tandis qu’elle jouit en même temps que moi. Oh, que c’est bon de pouvoir baiser avec une telle femme ! De plus, dans pareilles circonstances ! Je n’aurais jamais cru qu’un jacuzzi puisse être aussi profitable aux joies du sexe !
Tête-à-tête
J’ai déjà vécu des situations étranges, mais celle que je suis en train de vivre n’est pas usuelle. Je suis en effet en tête-à-tête avec le mari de ma maîtresse. Avouez qu’il y a plus serein comme situation, d’autant qu’il sait pour elle et moi ! Bernard ne prend pas de gants :
- — Géraldine m’en avait parlé ; c’est vrai que vous et moi avons quelques points de ressemblance.
- — Oui, il y a un petit quelque chose, en effet.
- — Quelque part, ça me rassure que vous soyez son amant. Vous êtes un peu moi en plus jeune.
- — Ce… c’est une façon de voir…
- — Je suppose que vous êtes au courant de sa petite lubie ? De sa dernière petite lubie ?
- — Laquelle ?
Flegmatiquement, il lâche :
- — La polyandrie… deux hommes, une femme.
- — Ah bon ? Elle vous en a parlé ?
Je voudrai être à mille lieues d’ici ! La conversation prend un tour spécial, et je sens les manettes m’échapper. Les mains derrière le dos, droit comme un i, Bernard continue :
- — Oui, elle m’en a parlé. Géraldine me dit tout, voyez-vous.
- — Je ne pensais pas que c’était à ce point.
- — Ça vous étonne ?
- — Oui, quand même !
- — J’aime ma femme, à ma façon. Je sais que je ne suis pas toujours de bonne compagnie, car j’en dirige trois à travers le monde, et ça me prend du temps. Je sais aussi qu’elle a le sang chaud ; je lui sais gré de m’être restée fidèle si longtemps alors qu’elle a eu un nombre incalculable d’occasions. Les seules fois où elle a franchi le pas, c’est parce que je l’ai un peu poussée. Et puis, il y a eu vous…
Il s’éloigne un peu. Je me tais, cherchant à évaluer les différentes possibilités. Arrivé près de la fenêtre, Bernard soliloque à nouveau :
- — Ma femme est belle, vous en savez quelque chose. Elle présente très bien à mes côtés ; elle est une parfaite hôtesse et maîtresse de maison. De plus, elle est assez facile à contenter, surtout quand je la compare aux maîtresses de certaines de mes connaissances. C’est vrai qu’elle a une très grande garde-robe, mais elle commande sur le web, et parfois à des tarifs indignes de sa condition. Mais comme ça lui va très bien… D’ailleurs, même nue avec un collier de perles, elle resterait une parfaite maîtresse de maison.
Il glousse de sa petite plaisanterie. J’en profite pour ouvrir la bouche :
- — En résumé, Géraldine est votre… faire-valoir.
- — Disons plutôt que nos femmes ont pour but d’attirer la lumière pour nous laisser agir dans l’ombre. La meilleure façon d’anesthésier un rival, c’est de lui mettre sous les yeux une belle femme. Géraldine est justement une belle femme – vous en savez quelque chose – et de plus elle a du charme, elle est gentille, elle est même un peu loufoque, elle n’est pas froidement hautaine et inutilement snob comme bon nombre d’épouses de mon milieu.
- — Je suis d’accord avec vous.
- — Qu’est-ce qui vous a plu en elle ?
Il en a de ces questions ! D’autant qu’il est le mari !
- — Déjà, elle correspond au type de femme qui me plaît. De plus, j’abonde dans votre sens : elle est belle, elle a du charme, elle est gentille, elle est assez loufoque… Bref, on ne s’ennuie pas avec elle.
- — Oui, on ne s’ennuie pas. Vous avez oublié de parler de ses prestations au lit…
- — Sujet délicat…
- — Pas de chichis entre nous ; nous servons dans le même corps…
Je ne peux m’empêcher de sourire :
- — Ce n’est pas de vous…
- — Je sais. Boni de Castellane au Duc de Talleyrand…
- — « Elle est plus belle, vue de dot ! »
- — Je vois que vous connaissez vos classiques. Mais ça ne s’applique pas à ma femme qui est indéniablement plus belle que cette pauvre Anna.
Je ne peux m’empêcher de le reprendre :
- — Pauvre, c’est une façon de parler : elle était très riche.
Il me dévisage avant de répondre :
- — Amusant, on dirait moi il y a quelques années. Deviendrez-vous moi dans quelques années ?
- — Je ne sais pas… Certains disent que tout n’est qu’une éternelle répétition, que l’Histoire bégaye. D’autres vous parleront du champ des possibles. Je préfère croire que l’avenir n’est pas écrit et que nous le fabriquons par nos actions et aussi par celles des autres.
- — Ça me semble raisonnable. En parlant de raisonnable, que pensez-vous de l’idée de ma femme ?
Il ne lâchera pas le morceau !
- — Comme la loi interdit à une femme d’avoir deux époux, le problème ne se pose pas.
- — Vous dégagez en touche. Je sais que vous êtes un célibataire amateur de jolies femmes, et que vous avez fait plusieurs conquêtes. Souvent, vous ne vous attardez pas, mais cette fois-ci avec ma femme, ça perdure… Que dois-je en conclure ?
- — Vous pouvez en conclure que votre femme me plaît beaucoup, et que pour une fois j’aurais bien aimé qu’elle soit célibataire elle aussi. Mais ce n’est pas le cas. De plus, pour l’instant je ne peux pas égaler le confort que vous lui offrez.
Soupçonneux, Bernard me dévisage :
- — « Pour l’instant », dites-vous ?
- — On ne sait jamais de quoi l’avenir sera fait. Le problème est que pour m’enrichir, il faudrait que je fasse comme vous. Mais si je fais comme vous, je risque de retomber dans le même travers que vous et donc de ne plus pouvoir m’occuper de Géraldine. Or, c’est de présence dont elle a besoin. Qu’on soit avec elle en train de la bichonner…
Il a un petit geste de lassitude :
- — Vous ne m’apprenez rien. Par contre, vous avez compris beaucoup plus vite que moi.
- — Vous pouviez ralentir dans le domaine des affaires et revenir vers votre femme. Je pense que ç’aurait été un bon compromis…
- — C’est vrai, mais mon travail est une drogue… Le pouvoir est une drogue, et quand on y a touché, il est très difficile de revenir en arrière. Néanmoins, je ne suis pas à plaindre : j’ai le pouvoir et je conserve ma femme, même si elle est en mode partagé.
Je marque une petite pause avant de répondre :
- — Je crois que je comprends votre position. Vous pourriez facilement changer de femme, vous en avez largement les moyens. Mais Géraldine a ce petit quelque chose qui fait que, si on la quittait, on y perdrait beaucoup.
- — C’est bien résumé. J’aurais quasiment dit la même chose…
Égrillard, il s’approche de moi :
- — Au fait, vous ne m’avez toujours pas parlé de ses prestations au lit.
- — Je crois que vous les connaissez depuis plus longtemps que moi.
- — Oui, c’est vrai. Au début de notre mariage, c’était Byzance tous les jours. Puis il y a eu ce problème technique… Je voulais, mais mon corps ne suivait plus. Géraldine a été compréhensive, même si je voyais bien que ça la chagrinait. C’est pour cela que je l’ai un peu poussée dans d’autres bras…
Il se donne le beau rôle. Géraldine m’a confié que son mari faisait ainsi d’une pierre deux coups : il compensait ainsi la frustration de sa femme tout en faisant avancer ses affaires. Mais diplomatiquement, il vaut mieux que je ne dise rien. C’est alors que je réalise que si je suis l’amant attitré de sa femme, dans ce cas Géraldine ne peut plus servir ses intérêts. Bref, je suis un gêneur, même si son mari reste policé avec moi.
C’est alors que Bernard me fait une proposition qui me laisse pantois !
Autrement
Il est dix heures, je suis confortablement installé dans le fauteuil de mon vaste bureau aux grandes baies vitrées. Dehors, un splendide panorama sur la ville et au loin la campagne qui s’étale plusieurs dizaines de mètres plus bas. Un peu désœuvré, je sors mon téléphone de l’intérieur de ma veste, puis j’écris dessus un court SMS. Peu de temps après, Géraldine toque à la porte pour venir se planter devant moi, interrogative :
- — Oui, cher Monsieur ? C’est pour quoi et pour qui ? La secrétaire ou la femme ?
- — Humm… bonne question… disons que ce sera surtout la femme, avec une arrière-pensée pour la secrétaire.
Intriguée, elle me regarde. Ce matin, elle est en jupe et chemisier, ce qui me facilitera la tâche. Je la prends par le coude pour l’amener face à l’une des baies ; le soleil inonde déjà la surface vitrée ainsi que le paysage à nos pieds. Géraldine s’étonne :
- — Oui, c’est un beau paysage, et il fait bon aujourd’hui… mais je ne comprends pas…
Pour toute réponse, je me plaque contre son dos, lui saisissant les seins par-dessus ses aisselles, posant mes lèvres dans son cou. Elle glousse faiblement :
Et bien sûr, elle se laisse faire. J’en profite pour dévorer son cou, sa nuque, son lobe d’oreille tout en malaxant fermement ses beaux seins tandis que je me frotte éhontément contre ses mignonnes fesses que je connais si bien. Frénétiquement, je glisse mes mains sous son chemisier, et quelques secondes plus tard Géraldine se retrouve seins nus, son chemisier totalement déboutonné et son soutien-gorge gisant sur la moquette. Elle proteste pour la forme :
- — Mais !? Tu me fais quoi, là ?
En réponse à sa question, je la plaque contre la large baie vitrée, écrasant ses adorables seins contre la surface froide. Elle proteste plus énergiquement :
- — Mais, mais !? T’es fou !? On va nous voir !
Me pressant contre elle, ma bouche à l’orée de son oreille, je gronde :
- — Et alors ? Ce ne sera pas la première fois qu’une secrétaire se fait baiser par son patron !
- — Mais quand même ! De plus, je ne suis pas ta secrétaire, mais ta collaboratrice !
- — Ce n’est pas ce que tu as dit tout à l’heure !
Puis d’un geste décidé j’abaisse sa jupe et en même temps son slip qui tombent à ses pieds. La voici à présent presque nue, plaquée contre la baie vitrée, son corps offert à tous les regards venant de l’extérieur ! En théorie, car nous sommes quand même au neuvième étage…
Comprenant où je désire en venir, Géraldine se débarrasse tant bien que mal de ses derniers habits. C’est à présent une femme nue qui est offerte au panorama tandis que je me frotte sans vergogne contre ses fesses, la braguette largement ouverte.
Il ne me faut pas bien longtemps pour trouver le chemin d’une certaine grotte déjà bien humide. Avec un grand soupir d’aise je m’enfonce avec délectation dans celle-ci. Puis je commence à pistonner ma compagne de jeu tandis qu’elle accompagne mes mouvements. Il n’y a pas à dire, mon actuelle et insolite situation (dans les deux sens du terme) n’a, grosso-modo, que des avantages !
Retour sur la suite de la conversation la plus étrange de ma vie.
En quelques mots, Bernard m’apprend qu’il est condamné à brève échéance. Il me propose un deal ahurissant : il me forme à être un autre lui-même afin que je prenne sa place une fois qu’il ne sera plus de ce monde. En contrepartie, je dois être lui : je ne serai plus André mais Bernard, et personne ne devra le savoir, sauf Géraldine. Pour rendre crédible la transition, on prétextera une retraite de deux-trois mois pour raison médicale, et le tour sera joué, aidé par une petite opération esthétique et une teinte des cheveux, les miens.
Pour l’instant, depuis presque deux ans, personne ne s’est aperçu de la substitution. Avec le recul, c’est normal : les relations en affaires sont superficielles, très superficielles. De plus, Bernard n’avait presque pas de famille, et sa femme – ma femme à présent – est mon indéniable caution. Quant à mon ancien moi, il a disparu un beau jour lors d’un voyage.
Comme j’ai pu le constater au début de mon nouveau rôle, il est difficile de conjuguer Géraldine et affaires. Bernard avait raison : le pouvoir est une drogue. Et vivre dans la peau d’un autre vous dilue. Je me demande même si ce n’est pas là sa vengeance posthume…
Mais Bernard a oublié un point de détail : Géraldine est plus adaptative et douée que prévu.
L’ancien Bernard avait cantonné sa femme à la maison, comme gardienne du temple et parfaite maîtresse de maison. Le nouveau Bernard a transformé sa femme en collaboratrice, et aussi en maîtresse tout court. Pourquoi dissocier amour et affaires ? D’ailleurs ça commence par la même lettre !
En parlant d’amour – ou plutôt de faire l’amour – je commence à avoir de plus en plus de mal à résister. Dans un coup de reins bien senti, je me plante au plus profond en elle puis j’éjacule un premier jet bien puissant ! Puis tandis que d’autres jets fusent, je la ramone frénétiquement. Peu importe si je suis en train d’en mettre partout et que ça déborde !
- — Ah, que c’est bon de te remplir ! On est si bien en toi !
- — T’es qu’un gros cochon !
- — Et toi, ma grosse cochonne ! Mon adorable grosse cochonne ! Et une sacrée salope !
- — C’est ça, plains-toi !
Tandis que je jette mes derniers feux toujours fiché en elle, rivé dans ses profondeurs, je me dis que le destin est parfois étrange, mais, en effet, je ne vais certainement pas me plaindre d’être un autre que moi-même, surtout avec pareille femme !