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n° 18214Fiche technique62463 caractères62463
Temps de lecture estimé : 33 mn
06/01/18
corrigé 06/06/21
Résumé:  Je suis mort, oui. Mais qu'est-ce que je fais à l'hôpital, dans la tête de ma femme rescapée de l'accident ? Là, je vis encore. Deux esprits dans un même corps, son corps. Ma mort ne nous a pas séparés. Au contraire, elle nous a rapprochés comme jamais !
Critères:  f fh ff fagée couple douche cérébral voir fmast fellation cunnilingu délire -fantastiq
Auteur : Domi Dupon  (Un auteur fidèle à rvbb depuis plus d'une décennie)            Envoi mini-message
Un couple fusionné

Lorsque les secours arrivèrent, ils ne purent rien faire pour le conducteur. L’airbag ne s’étant pas déclenché, le volant lui avait enfoncé la cage thoracique. Les côtes brisées avaient dû perforer le cœur, provoquant une mort instantanée ou presque. La passagère avait eu plus de chance : l’airbag, la ceinture avaient joué leur rôle protecteur. Elle s’en tirait avec un bras cassé, une épaule amochée, de nombreuses contusions sur tout le corps ainsi qu’une grave commotion cérébrale qui avaient obligé les médecins à la maintenir dans un coma artificiel durant plusieurs jours. Sans conséquence (du moins physique) pour son avenir.



************



  • — T’es chiante. Ta mère, y’en a… Merde, i fait quoi ce con ?

(Ça avait été mes dernières paroles avant le choc. J’ai bien cru que ma dernière heure était arrivée quand ce crétin a brûlé le stop mais apparemment les airbags ont fait leur boulot. Le mal de but ! Je ne pouvais pas bouger. Merde. Je suis quand même amoché. J’ouvre les yeux. Où suis-je ? Pas dans la voiture. Hosto, certainement. De telles couleurs merdiques, ce ne peut-être que ça. Et Agnès ? Elle était à la place du mort ! Ça c’est du folklore ! Doit y’avoir quelqu’un dans cette turne !)


Robert appela, cria aussi fort que lui permettait son état. Ses paroles résonnaient dans son crâne mais aucun son ne semblait sortir de ses lèvres. Il voulut tourner la tête mais une espèce de minerve la maintenait yeux au plafond.


(Je dois avoir les oreilles bouchées. Y’aurait pas un bouton d’appel ? Merde, merde et merde. Putain de connard de chauffard ! Y’a quelqu’un ? Ma femme ?)


Plus de 30 ans qu’ils étaient mariés. Ils s’aimaient toujours. Il lui avait toujours été fidèle s’il exceptait les quelques coups tirés en bordée, les one-shots et les diverses rencontres au gré des congrès. Tout ça ne comptait pas, il n’avait jamais eu de liaison. Pourvu que… Il regrettait ses derniers mots.


(Où est-elle ? Je veux la voir !)


Ses cris résonnaient dans sa tête mais rien ne troublait le silence de la chambre. Il entendit la porte s’ouvrir puis se refermer. Une infirmière ou un médecin. Ou Agnès. Il allait enfin avoir des nouvelles. Ni l’un, ni l’autre. Un visage entra dans son champ de vision. Paul, son ami Paul. Son meilleur ami !



(Qu’est-c e qu’il raconte ? Comment il m’appelle ? Je rêve !)



(Agnès ! Ouf, elle est vivante ! Attends, ce salaud l’appelle « mon amour » et elle ne réagit pas. Qu’est-ce qu’il fait ? C’est pas vrai ! Il ne va pas m’embrasser sur la bouche. Si ! Là, c’est le délire total. Il m’embrasse pas, ce con, il me roule une pelle et avec la langue. J’y crois pas, j’ai ouvert la bouche. Arrête, mec, j’suis pas pédé ! C’est quoi ce rêve à la con ? Un rêve ; non, plutôt un cauchemar.)


Ses mains s’approchèrent du visage de Paul et le repoussèrent.


(Mais… mais, c’est pas… J’ai pas des mains de gonzesse. Putain, cette bague ! Agnès, ce sont ses mains.)



(C’est de moi qu’elle parle !)



(C’était ?)



(I’s’mêle de quoi, Paulo ? Et i va lâcher ma main ?)



(Attends que je me rétablisse, je vais lui casser la gueule à ce connard !)



(Ah ! quand même !)



(La salope ! Je dois être dans le coma. Quand je lui raconterai, elle va bien rigoler. Coucher avec ce ringard de Paul…)



(Mort ? Là, mon Paulo, t’as tout faux ! Je suis bien vivant et je vais te le prouver !)


Il planta férocement ses ongles dans la paume de la main qui tenait la sienne.



(Ah ! T’as vu, camarade ? J’suis pas si mort que ça !)



(Réaction nerveuse, mon cul ! Tu vas voir…)


Il réessaya, mais sans succès.



(Enterré ! Puis encore quoi ! Je vais me réveiller et m’apercevoir que tout cela est un cauchemar.)


La porte s’ouvrit de nouveau.




************



Son rêve s’était brutalement interrompu. Lorsqu’il se réveilla, il faisait nuit noire. Seule, une veilleuse de sécurité brillait.


(Bizarre, ce rêve ! Peut-être pas si bizarre que ça en fait. Mon inconscient avait peut-être ajouté un et deux. Certains gestes de Paul, des chuchotements au téléphone, des discussions qui s’interrompaient quand j’arrivais, et surtout son comportement au pieu. Depuis plusieurs mois, c’était toujours moi qui prenais l’initiative. Quand il s’agissait de me fellationner, elle n’y mettait plus le même enthousiasme. Il ne fallait plus lui demander d’avaler, et encore moins de me laisser la sodomiser. Pire, ses sécrétions de cyprine avaient nettement diminué. J’avais mis ça sur le compte d’une pré-ménopause. Je n’avais aucunement envisagé l’option « amant ». Pourquoi envisager cette option, alors qu’elle avait tout ce qu’il fallait à la maison ? Va falloir qu’on en parle.)


Robert souleva son bras en se disant :


(Comment ai-je pu prendre ça pour… Oups ! C’est quoi ce machin ? Mon cauchemar recommence ! C’est dingue, ce truc !)


Il contemplait, effaré le bras d’Agnès. Il essaya de soulever l’autre bras mais il constata qu’il était immobilisé. De sa main valide, il vérifia : tout son bras droit était engoncé dans un plâtre allant du poignet à l’omoplate. Dans cette palpation, son poignet avait rencontré une protubérance qui n’avait rien de commun avec sa poitrine, mais beaucoup plus avec celle d’Agnès. Après un blanc, sa main remplaça son poignet. Du bout des doigts, il dessina le contour du sein. Il le connaissait bien, ce sein droit. Lorsque sa femme s’allongeait, sa poitrine s’étalait. Il aimait alors glisser ses doigts sous le mamelon, le remonter et jeter son pouce sur le téton pour le titiller. Ses gestes suivaient sa pensée, et sans même qu’il le décide, son doigt tournait autour du bouton qui durcissait à ce contact. Ce bouton, il le remettait sans problème, il l’avait tellement pratiqué. Ce bouton, si ridicule au repos, parfois dissimulé dans le sein, triplait ou quadruplait de volume lorsqu’il était sollicité. Justement, il prenait des proportions intéressantes.


Une altération dans sa respiration l’incita à poursuivre. Du sein droit, il passa au gauche, mais le dessein n’était plus le même. Le geste curieux à l’origine se transformait peu à peu en caresse. Il ne se préoccupait plus de savoir s’il rêvait ou pas. La situation le troublait. Il n’avait plus aucun doute : il s’agissait bien du corps de sa femme. Et pour le faire réagir, il connaissait toutes les ficelles. À regret, sa main délaissa son premier objectif pour glisser doucement sur le ventre. Au passage, il identifia quelques vergetures, résultat de ses grossesses. Vergetures qui l’avaient amenée à renoncer au bikini. Lorsque du bout des doigts il chatouilla, à travers la fruste étoffe de la chemise d’hôpital, les premiers poils de la chatte d’Agnès, son souffle s’accéléra. Il sursauta. Ses jambes, dans un réflexe, se resserrèrent.



Ces paroles résonnèrent dans la pièce vide. La main se retira. Robert essaya de la ramener sur son sexe. Impossible. (C’est quoi, ce rêve à la con où je ne peux même pas faire ce que je veux ? Ou alors c’est pas un rêve, et je partage, par je ne sais quelle manigance du diable, le corps d’Agnès.) La respiration d’Agnès s’apaisa et, de nouveau, toute sa pensée consciente s’effaça.



************



Lorsqu’il se réveilla (qu’il réintégra son rêve, il ne savait plus trop), le médecin était à son chevet.



Robert sentit une main se poser sur son bras valide. Sans doute le toubib.



Exit le docteur.



(Marlène, cette salope ! Celle-là, je l’aurais bien baisée ! La meilleure amie de ma femme, malgré leur différence d’âge. C’est ce qu’elle m’a balancé, quand nous nous étions retrouvés collés l’un contre l’autre dans sa salle de bain, le jour de l’anniversaire de son mari : Agnès est ma meilleure amie. Une salope ! Une salope de 40 ans avec des loloches à faire bander un moine, et un cul XXL… Ce sein qui frôle mon bras quand elle embrasse Agnès… Je me sens tout émoustillé.)



(Et allez ! Je veux parler au scénariste de mes rêves !)



(J’vais finir par y croire !)



(La garce ! Elle était rentrée dans la pièce alors que je me lavais les mains après avoir satisfait un besoin naturel. Cash, elle s’était plaquée contre moi et m’avait roulé la pelle du siècle. Malgré mes 60 balais, mon moteur bien entretenu démarrait au quart de tour. Mais là, après m’avoir allumé, elle m’avait repoussé. « J’en crève d’envie mais je peux faire ça à ma meilleure amie. » qu’elle avait dit alors que ma menotte malaxait sa motte à travers sa jupe.)



(On me reconnaît quand même certains mérites…)



(À quoi ça tient, l’amour !)



(Vraiment toutes des garces !)



(Ça, tu vas me le payer ! Tout de suite !)


Il projeta la main valide qui vint claquer sur la joue d’Agnès.


(Ça marche !)



(Va falloir t’y faire, espèce de garce ! Je vais t’en mettre une deuxième, ça t’apprendra.)


Mais la tentative échoua. Comme quand il l’avait caressée ; elle avait pris conscience de ce qui se passait, alors elle avait repris le contrôle de son bras.


(Faut que j’arrête, je commence à analyser ça comme si c’était la réalité ! Tu rêves, mec !)


Les deux femmes continuèrent à bavarder un long moment. Marlène rassura Agnès sur cette gifle qui devait être un geste réflexe, séquelle probable de son accident. Lorsqu’elle partit, elle se pencha de nouveau pour embrasser sa copine. Robert ne put résister : il lança la main droite au mafflu fessier dans une caresse dénuée de toute équivoque. Il s’attendait à une réaction ; il fut déçu : non seulement Marlène ne broncha pas, mais elle prolongea intentionnellement le contact.


(Intéressant…)



************



Robert perdit de nouveau conscience peu après le départ de Marlène. Il se réveilla pour le « déminervage ». Il put enfin regarder autour de lui, constata qu’il n’y avait rien d’intéressant à voir. Il se rendormit, émergea pour la visite de son fils pas si catastrophé que ça par la mort d’un père pour qui il n’avait guère de respect. Plusieurs autres visiteurs sans intérêt se succédèrent. Durant ces visites, Robert cogita. L’idée qu’il était mort et qu’il squattait le corps de sa veuve prenait corps progressivement. Il trouvait assez cocasse d’entendre ses proches dire ce qu’ils pensaient de lui. Était-il un hôte inerte ou pouvait-il agir ? À trois reprises, le corps d’Agnès lui avait obéi avant qu’elle ne s’en rende compte. Y’avait un truc à creuser.


La venue de Paul, l’amant de sa femme et accessoirement son meilleur ami le tira de ses réflexions. L’intrus se pencha et, sans gêne aucune, embrassa goulûment Agnès.


(I refoule du goulot ce porc ! Et en plus il me… lui met la main sur la chatte ! Ben voyons ! Sans Eugène, y’a pas de plaisir !)


Ce qui mettait particulièrement en rage Robert était de sentir le corps de sa femme réagir au baiser, à la caresse : un certain alanguissement, une moiteur suspecte entre les cuisses.


(C’est pas possible, il veut lui récurer les amygdales !)


Robert n’en pouvait plus : cette langue qui fouillait la bouche d’Agnès et qui lui provoquait des picotements dans tout le corps, c’était trop. Il mordit… sans retenue.



(Ta gueule, connard !)



(Casse-toi ! Tu me les brises !)



Paul fut sur ses pieds avant qu’Agnès réalise ce qu’elle avait dit.



Il sortit en claquant la porte, au mépris de toutes les règles de l’hôpital. Agnès éclata en sanglots. Robert n’en revenait pas : il avait parlé à travers elle… et par deux fois.



(C’est pas toi, ma poule. C’est moi !)


Son corps se tétanisa.



Agnès s’agitait, regardait dans tous le sens et appelant :



Une infirmière, alertée par le bruit, déboucha dans la chambre. À sa vue, Agnès se calma. Elle lui raconta qu’elle avait fait un mauvais rêve. Elle n’avait pas envie de passer pour une folle. Lorsque l’infirmière eut quitté la chambre, elle reprit son soliloque, mais dans sa tête. Robert le sentait à la tension qui habitait son corps, mais sans savoir quelles pensées l’habitaient. Il n’en revenait pas : elle l’avait entendu. Du moins, il en avait eu l’impression.


(Essayons. Chérie, je suis là.)


No reaction ! Il recommença plusieurs fois. Il avait dû se tromper. Pourtant… Il avait l’impression que l’emprise qu’il avait sur Agnès augmentait, mais il fallait qu’elle soit concentrée sur quelque chose ou détendue.



************



L’après-midi se termina sans fait notable. Lorsqu’elle s’endormit, Robert empauma un sein de sa main valide. Agnès portait toujours une chasuble de l’hôpital, pas vraiment le top du sexy. Il resta immobile un certain temps. Il ne voulait pas se précipiter, garder le contrôle. Il prit en tenaille entre l’index et le majeur le téton que le simple contact de sa paume excitait. Au léger mouvement qu’il exerçait, le téton durcissait et gonflait. Il changea de sein, puis toujours avec la même prudence, il passa alternativement de l’un à l’autre. Agnès gémissait doucement sous la caresse, mais contrairement à la fois précédente, ne se crispait pas.


(Tu aimes ça, ma poule ? Hein, tu aimes que papa Robert te caresse !)



Il n’était pas fou : elle lui répondait.


(Tu veux que je descende plus bas ?)


Pas de réponse. Il n’entendait pas ses pensées.


(Dis-moi que tu as envie que je continue. Dis-le-moi à haute voix.)



(Tu sens ma main sur ton ventre ?)


Après un rapide adieu aux deux tétins tendus, la main glissa sur le ventre en une descente slalomée pour s’arrêter une nouvelle fois à l’orée du fourré. Se débrouillant comme il pouvait, il remonta la chemise de nuit afin de poser sa paume à même la peau. Trois doigts s’insinuèrent sous la culotte, se faufilant entre les poils. Les jambes s’ouvrirent. Il n’y était pour rien. L’index et l’annulaire s’insinuèrent dans cette vallée ainsi créé, frôlant et refrôlant un clitounet qui venait à sa rencontre.


(Humm ! J’ai toujours adoré ton gros bouton ! Je suis sûr qu’il est plus gros que la bite d’un schtroumpf !)



Agnès avait toujours eu des ongles longs et acérés. Il adorait quand elle lui labourait le dos pendant qu’il la besognait. Lui les avait ras et, pris dans son délire érotique, il avait complètement oublié que la main qu’il utilisait était celle de sa femme. Il l’avait sans doute griffée.


(Je suis désolé, mon ange. Je vais faire attention.)


Agnès ne répondit pas. Elle gémissait doucement. En plus de 30 ans de pratique, même si ces dernières années c’était plus ça, il savait comment la faire jouir. Lorsqu’elle commençait à gémir, il ne fallait pas perdre de temps et pas se rater. Il savait comment la faire décoller sans coup férir.


Il plaça sa main de telle façon que le majeur la pénétrait, l’annulaire jouait avec son petit trou tandis que le pouce prolongeait le harcèlement du petit (enfin pas vraiment petit) encapuchonné. Les gémissements s’amplifièrent ; son bassin tanguait tel un chalutier sur une mer agitée attendant la vague qui le ferait chavirer. Le point d’orgue, en quelque sorte. Le compte à rebours pour un orgasme grand format ayant débuté, il appuya fortement son annulaire contre son anus. Lorsque celui-ci, totalement détendu, accepta l’intrusion, une série de contractions autour de la première phalange annonça la mise sur orbite, conclue par le bruit assez inélégant d’un ballon de baudruche qui se dégonfle. La première fois qu’il avait entendu cela, Robert n’avait pu retenir un rire un tant soit peu nerveux. Rire qui avait vexé sa belle. Pour se faire pardonner, il avait dû remettre le couvert, avec le même résultat. Depuis, il ne riait plus, mais lorsqu’Agnès se dégonflait ainsi, elle avait atteint un orgasme plus que satisfaisant.


Après le reflux du plaisir, au lieu de la plénitude attendue, il sentit son corps se tendre, un bouillonnement dans son cerveau.


(Je suis folle, c’est pas possible autrement. J’entends des voix. Et j’imagine que Robert me fait l’amour.)

(Non, tu n’es pas folle. Je te parle.)

(Mais tu es mort… Tu es mort, salaud !)

(Je sais, je suis mort mais je suis dans ta tête.)

(Ce n’est pas possible !)

(Tout à fait d’accord avec toi ! Totalement impossible, mais c’est ainsi ! Je n’ai aucune explication, ma poule.)

(Et dire qu’on s’est toujours foutu de la gueule de Jeanne d’Arc ! Porcinet, t’étais jaloux de Paul, c’est pour ça que…

(… que je l’ai mordu et griffé ? Oui !)

(Oh mon chéri ! Tu avais tort, je jouais avec lui. C’est toi aussi qui as mis ces paroles dans ma bouche ?)

(À ton avis ?)

(Tu ne m’as fait dire que ce que je pensais.)

(Toutes des garces !)


Elle n’avait plus besoin d’oraliser, simplement de penser, et il l’entendait. Ils « discutèrent » ainsi fort tard dans la nuit avant qu’Agnès ne finisse par s’endormir.



************



Le lendemain matin, Robert s’éveilla alors que Marlène pénétrait dans la chambre. Son rythme biologique ne correspondait pas et n’avait jamais correspondu à celui de Marlène. Elle se levait aux aurores. Lui avait plutôt tendance à faire la grasse matinée. Cette habitude semblait perdurer dans l’au-delà.



Marlène se pencha pour embrasser Agnès. Il voulut lui mettre la main aux fesses. La veille, elle avait apprécié. Son temps de réaction trop long l’en empêcha. Ce n’était que partie remise.



Et Agnès d’expliquer qu’elle avait rompu avec Paul, arrangeant un peu l’histoire pour s’en sortir à son avantage. Elles papotèrent un moment de tout et de rien. Pendant ce temps, Robert matait Marlène avec concupiscence. Il la trouvait vraiment belle et « bandante ». Pourtant, elle portait une robe qui, si elle ne parvenait pas à occulter sa sculpturale poitrine, n’en était pas moins très sobre. Mais sa position, assise de biais par rapport au lit, jambes croisées, l’étoffe prête à rompre de sa robe épousant étroitement ses formes voluptueuses aurait échauffé n’importe quel mâle.

Agnès ne put s’empêcher de parler des évènements de la soirée précédente :



Profitant du mode « confidence » adopté par sa femme, Robert posa la main sur le genou de Marlène. Celle-ci ne broncha pas.



(Mais c’était réel, mon amour !)


Agnès se figea. Ô temps, suspends ton vol…


(Ben oui ! Même que t’as aimé, ma poule !)


La main se crispa sur le genou. Elle était tétanisée.



Par on ne sait quel miracle, les deux mains avaient opéré un changement de jambe et avaient atteint la lisière de la jupe. Robert, incapable de dire qui avait effectué cette manœuvre, en profita néanmoins pour glisser un doigt sous le vêtement. La manière dont Marlène glissa ses doigts entre les leurs ne prêtait pas à confusion.



(Robert, viens à mon secours ! Je ne peux pas lui dire que tu es dans ma tête.)

(Pas de problème, ma poule, je vais parler pour toi. Tu me laisses la main.)

(Elle est déjà sous sa robe, j’te signale.)



(Qu’est-ce que tu vas lui raconter ?)

(Laisse-moi faire et souris comme tu me souriais au début.)



(Ça va pas, non ? T’es dingue ! Qu’est-ce qu’elle va penser de moi ?)

(T’occupe ! Regarde ses yeux et écoute sa main.)


Marlène, dont les yeux brillaient, caressait du bout des doigts le dos de la main qu’elle n’avait pas lâchée. Robert/Agnès s’était interrompu. Marlène relança :



(Prends ton air de pucelle effarouchée. Tu sais, celui que t’avais utilisé pour me faire croire que t’avais jamais connu le loup.)



(Là, tu vas trop loin, porcinet.)

(Pas encore, mais la petite bête qui monte, qui monte…)

(Cochon !)


Accompagnant les paroles, la main s’était insinuée sous la jupe et remontait doucement.



(Merci, Marlène ! C’est vraiment un toquard !)

(Un toquard, ton meilleur ami ? Si t’avais pas trempé ta queue dans tout ce qui passait…)

(Quel langage ! Tu te dessales, ma poule !)



Et sans autre forme de procès, elle se pencha et embrassa Agnès à pleine bouche. Dans cette attaque, la main se retrouva coincée très haut entre les cuisses ; l’extrémité des doigts appuyait contre une culotte qui n’était pas en coton. Trop occupé à chatouiller la fine étoffe qui crissait sous ses attouchements, Robert s’aperçut avec un temps de retard que sa chère Agnès répondait ardemment au baiser.


(Ben ma poule, ça a l’air de te plaire…)

(Plus tard, porcinet, tu me déconcentres !)


Marlène devait être très concentrée car sa culotte commençait à s’humidifier.



L’infirmière ! Elles n’avaient pas entendu la porte s’ouvrir. Les deux femmes sursautèrent et reprirent une attitude décente.



(Ma poule, pas ça : « Ce n’est pas ce que vous croyez ! » Tu la prends pour une demeurée ?)



(T’as pas vraiment l’air plus maligne, mais au moins t’es sincère.)



(Ah bon, ce n’est pas une première ? Non seulement Paulo, mais Marlène !)

(N’importe quoi ! Tu ne vois pas qu’elle se moque de l’infirmière ?)

(Si tu le dis… Mais je comprends mieux pour Marlène que pour Paulo.)


L’infirmière sourit à cette remarque impertinente.



Lorsque l’infirmière eut quitté la chambre, Marlène se leva :



(Robert, t’es impossible !)

(T’es sûre que c’est moi qui ai dit ça ?)

(J’suis pas obsédée comme toi.)

(Dis-moi que tu n’en as pas envie ?)

(Là n’est pas la question, mais si l’infirmière revient…)

(Joue pas les chochottes.)


Le baiser profond, langoureux, sensuel, fut bien moins chaste que celui d’arrivée. Robert eut tout le temps de caresser le postérieur de Marlène sans que sa doulce moitié ne l’en empêche.


(Alors, tu regrettes ?)

(Shut up !)



************




(Demande-lui de t’aider…)


Agnès n’eut pas à le faire : Marlène se proposa avant qu’elle ait eu le temps de parler :



(Embrasse-la, elle n’attend que ça !)

(Je commence à comprendre pourquoi tu tirais tout ce qui bougeait ! T’es complètement obsédé, mon pauvre chéri.)


Néanmoins, Agnès s’exécuta sans se faire prier. Elle posa ses lèvres sur la joue de Marlène pour un chaste baiser. Du moins, elle pensait le faire. Sa complice, par un adroit glissement, lui opposa sa bouche et pointa une langue qui s’empressa de forcer la défense hypocrite des incisives pas du tout incisives d’Agnès.


(Qu’est-ce que je t’avais dit !)


Les deux femmes se séparèrent, pantelantes.



(Merci, ma poule !)



(Comme quoi vaut mieux avoir des remords que des regrets.)



(Pas avec la Lulu, mon cœur.)

(Heureusement ! J’espère que t’étais pas gérontophile !)

(Pourtant, avec sa blouse grise et ses cheveux gras, elle était bandante.)

(Crétin !)


Bandante, Marlène, l’était. Elle avait changé sa robe assez sage du matin pour quelque chose de plus sexy, un ensemble jupe/chemisier qui la mettait particulièrement en valeur. Le chemisier contenait avec difficulté son opulente poitrine. Les trois boutons dégrafés offraient une vue panoramique sur deux demi-globes laiteux constellés de taches de rousseur.


Les deux femmes se rendirent dans la salle de bain. Robert avait conçu les plans de cette pièce avec quelques idées derrière la tête : une vaste cabine de douche, et surtout une baignoire de compétition pensées toutes les deux pour batifoler. Malheureusement, lorsqu’ils étaient entrés dans la maison deux ans auparavant, Agnès n’avait plus vraiment envie de batifoler.



(Là, ce n’est pas moi qui te l’ai suggéré.)

(Tais-toi !)

(Bien, M’dame. J’vais me contenter de mater.)



Pour ne pas qu’elle rentre en soutif, l’infirmière avait dû découper l’emmanchure d’un tee-shirt. Marlène dut s’escrimer pour l’ôter sans bouger l’épaule plâtrée. Robert remarqua avec plaisir que ce prétexte lui permit de peloter les seins, frôlant à plusieurs reprises les tétons qui ne purent faire autre chose que de se redresser.


(Tu crois, ma poule, qu’une bandaison psychique, ça existe ? Car là, j’crois que j’ai une sacrée érection. Et si j’en juge à l’état de notre vagin, ça ne te laisse pas indifférente…)

(Tu vas te taire à la fin ?)


Après le tee-shirt, Marlène s’attaqua au soutif. Même pelotage en règle, avec un petit plus : elle fit rouler les mamelons sous ses pouces.



(Si elle t’avait vue y’a 40 ans… parce que là, tes poires, elles tombent quand même un peu.)

(Ça, tu me le paieras !)


Marlène s’attaquait au pantalon. Si Agnès n’avait éprouvé aucune gêne malgré ses 60 ans à exposer sa poitrine (« carrosserie d’origine », se plaisait-elle à dire), il n’en allait pas de même pour son bas-ventre. Elle ferma les yeux pour ne pas voir la moue de dégoût de son amie. Toute l’excitation générée par les caresses sur ses seins retomba. Robert ressentit ces sentiments comme si c’étaient les siens. Un doigt suivit la vergeture la plus haute, puis la seconde et la troisième en se faufilant sous la culotte. Crispée, Agnès attendait le commentaire qui tue.



Elle n’ouvrit les yeux que lorsqu’elle sentit deux lèvres humides se poser sur ces blessures et suivre le même chemin que le doigt. Restaient ses jambes et ses fesses. Les premières avaient conservé un galbe dont beaucoup de jeunes femmes se seraient contentées, mais la cellulite avait envahi le haut des cuisses. Quant aux secondes, elles avaient perdu cette fermeté inhérente à la jeunesse. Elle était vieille, et face à la plénitude physique de la quadragénaire qui la déshabillait, son corps lui faisait honte.


(T’en fais pas, ma belle, tu as des jambes de star et un cul de reine !)

(C’est pour ça que t’allais chercher de la chair fraîche ailleurs ?)


Marlène descendit le jean de ses mains enveloppantes sans commentaire superflu, sans s’arrêter à ces imperfections. Puis ce fut au tour de la culotte ; elle la fit glisser lentement. Soudain, elle se figea et s’exclama :



(Tu vois, ma poule, ta bite de schtroumpf éclipse tout !)


Sous l’effet de l’excitation retrouvée, le clito d’Agnès se dressait fièrement.



Subjuguée, elle y porta timidement le doigt. Effet immédiat, l’encapuchonné sans moustache se gonfla (d’orgueil) un peu plus. Elle fit alors asseoir Agnès sur le rebord de la baignoire et tomba à genoux. La tentation était trop grande.


(Je sens que ça va être chaud, ma poule…)

(J’espère, mais tu restes spectateur. Et t’es pas devant un match de foot !)

(C’est vrai, et j’ai pas ma bière non plus.)

(Je te dispense de tes commentaires débiles.)

(Je te garantis rien.)


Elle approcha ses lèvres, emboucha ce sexe improbable et commença à le sucer comme elle l’aurait fait avec un pénis masculin. Agnès ouvrit autant les jambes que ses fringues au bas des chevilles le lui permettaient.



(Tu m’imites, maintenant ?)

(C’est venu tout seul, porcinet.)

(J’sens que tu vas être son mec. Tu vas avoir besoin de mes conseils.)

(Shut up !)



(Là, tu m’en bouches un coin ! Tu ne pouvais pas la laisser aller au bout ?)

(T’es bien un mec : tout, tout de suite ! Après, je la remets dans ma culotte et je vais me planter devant la téloche.)


De sa main libre, elle repoussa la tête dont la succion risquait de la faire exploser en vol.



À regret, Marlène abandonna son sucre d’orge pour ôter le jean et la culotte. Agnès, un brin perverse, garda ses cuisses largement ouvertes, offrant une vue imprenable à son amie agenouillée sur sa grise toison et sur une vulve plus qu’entrebâillée d’où sourdait un filet de cyprine.


Marlène plongea son majeur entre les lèvres, récolta du bout du majeur un peu de ce liquide magique qu’elle lécha avec gourmandise.



Robert en eut pour son argent. Marlène effectua un strip en règle. Il dut se retenir pour ne pas mettre leur main entre les jambes de sa femme. Se campant face à la baignoire, Marlène déboutonna son chemisier lentement tout en comprimant ses avantageuses rondeurs de la paume de ses mains. Pour les derniers boutons, elle dut lâcher ses seins. En s’ouvrant, le chemisier révéla deux obus de gros calibre dont les tétons hors norme transperçaient la dentelle d’un soutif arachnéen. Elle posa le vêtement sur le rebord de la baignoire à la droite d’Agnès, lui balayant la face de ses loloches. Se reculant, elle se montra aussi provocante pour défaire son soutif. Libérant d’abord les globes jumeaux, elle joua avec ses tétines. Enfin, dans une dernière pirouette, elle dégrafa l’attache. Il rejoignit le chemisier avec les mêmes frôlements. Agnès resta figée, les mains crispées sur l’émail. Pourtant, Robert sentait leur vagin s’imprégner d’un liquide chaud et visqueux.


(T’es conne ! Pourquoi tu ne lui as pas empoigné ses loches ?)

(Merde ! Et laisse ma main tranquille !)


Robert avait essayé sans succès de porter sa main entre leurs cuisses. Marlène continuait son numéro. La fermeture Éclair descendue, la jupe ne résista pas longtemps. Tandis que des mains elle se caressait toujours les seins, elle tomba à ses pieds juste par des tortillements appropriés du popotin. Elle suivit le même chemin que les atours précédents, avec les mêmes conséquences. Le locataire du cerveau d’Agnès bavait devant ce spectacle qui atteignit son apogée quand le tanga assorti au soutif fut ôté. Pas de doute, c’était une vraie rousse au pelage bien entretenu.


Agnès se leva et applaudit.



Elle attira la stripteaseuse et colla son corps au sien. Leurs bouches se joignirent alors que leurs mains partaient en reconnaissance sur leur corps dénudés.


(Finalement, mec ou gonzesse, c’est toujours le même scénar. Surtout que j’sais pas si t’as remarqué, mais elle est obsédée par notre bite de schtroumpf !)

(Notre ? « Ma », si ça te dérange pas.)

(Comme tu veux, ma poule ; en tout cas, ta douche, c’est pas pour tout de suite.)


Robert avait raison : invariablement, les mains (tantôt l’une, tantôt l’autre) revenaient jouer avec leur bouton d’amour. Elles le titillaient, tournaient autour, pinçouillaient, décapuchonnaient. Complètement désorientée, Agnès, dans un équilibre précaire à cause de son épaule, avait renoncé à rendre les caresses. Prise dans cette montée inexorable du plaisir, elle se laissait aller à celles que lui prodiguait Marlène. Comprenant sans doute que la situation allait lui échapper et que son amie allait jouir avant qu’elle ne parvienne à ses fins, elle s’agenouilla de nouveau face à elle, empoigna les deux fesses flasques et maintint le bassin d’Agnès collé à son visage. Il n’était plus question de finasser : sa bouche fondit sur le petit dard (Frédéric de son prénom) qu’elle fellationna goulûment.


Robert fut submergé par leur plaisir. Un plaisir du corps entier, des orteils à la racine des cheveux. Il comprit l’effet ballon de baudruche : à l’arrivée de l’orgasme, ils prirent une immense inspiration qui remonta leurs seins de plusieurs centimètres, cage thoracique bloquée durant la jouissance, explosion libératoire ensuite et reflux sonore de l’air. Épuisée, oubliant son plâtre, Agnès s’affaissa dans les bras de son amante dans l’intention d’un baiser conclusion. Un faux mouvement dans cette descente précipitée provoqua un cri de douleur.



Ayant retrouvé son quant-à-soi, Agnès avait aussi retrouvé sa réserve. Elle se demandait comment elle avait pu être aussi hardie depuis son réveil à l’hôpital. Est-ce que l’esprit de Robert l’influencerait ?


(Je n’ignore plus rien de ce que tu penses, et je ne t’ai pas du tout influencée. T’as juste attendu ma mort pour te décoincer.)



(Tant pis, tu vas l’entendre, chou !)



(Salope !)


En rosissant légèrement, elle continua :



(Et moi qui me décarcassait pour être tendre… Pfff, tu vas voir ce soir !)

(Je verrai rien car ç’en est fini des masturbations à la con ! Marlène a deux mains et une bouche.)

(Plus performante, j’ai compris.)


Durant ce court échange, Marlène avait aidé Agnès à se relever et elles étaient entrées dans la cabine de douche.


(Si j’ai bien compris, Marlène t’as fait plus jouir que moi.)

(J’ai pas dit ça, porcinet. Tu m’as fait grimper aux rideaux bien plus haut.)

(Tu me rassures.)

(Quoique ces dernières années, tu ne m’as pas fait jouir souvent…)

(Pourtant, tu faisais toujours autant de bruit.)

(Simulation, tu connais. Mais sur ce coup, elle m’a tétée divinement. C’est pas vrai, je parle comme toi ! Et après tu diras que tu n’influes pas…)

(J’te jure ! Mais j’ai l’impression qu’on se mélange de plus en plus.)

(Qu’est-ce qu’on va faire ?)

(J’sais pas. Je ressens les mêmes choses que toi. Quand tu as joui, c’était énorme ! J’peux te dire que j’avais jamais joui comme ça. Ça ne m’avait jamais pris le corps comme ça nous l’a pris.)


Marlène avait réglé le jet et la mouillait en faisant très attention au plâtre. Elle s’étonna :



(Qu’est-ce que je lui dis ?)

(Brode sur première fois… pas lesbienne…)



(Tu vois, ma poule, il suffisait de te lancer.)



(Sans compter m’allumer dans la salle de bain…)



(Les gonzesses, faut que ça roucoule.)

(Parce que vous faites pas la même chose ?)

(Si, mais avant de baiser. Après, c’est inutile.)

(Salaud ! Ben va falloir que t’endures, car vois-tu, j’ai envie que ce ne soit pas juste un one-shot, comme tu dirais.)


Après une longue douche entrecoupée de mamours qui agacèrent/excitèrent Robert, où Agnès voulut rendre la monnaie de sa pièce à Marlène sans pouvoir conclure, les deux femmes s’octroyèrent une petite collation. Les émotions, ça creuse !



************



Une semaine après sa sortie d’hôpital, Agnès tentait de redonner à sa vie un cours normal, aidée par Marlène mais aussi par les longues discussions en interne avec son mort. Les deux femmes envisageaient la possibilité de vivre en couple sans se cacher, la plus jeune emménageant chez la plus vieille. Robert, qui commençait à mettre beaucoup d’eau dans son vin, reniant peu à peu se principes machistes, encourageait sa veuve à vivre son histoire d’amour sans complexes et sans soucis du qu’en-dira-t-on.


C’est à ce moment que Paul l’appela au téléphone. Agnès, naïve, pensa que c’était pour tenter de renouer leur relation. Elle s’apprêtait à lui faire comprendre gentiment que le mot « fin » avait été écrit qu’elle était passée à autre chose. Ce n’était pas la cause de son appel. La rumeur se répandait dans le village qu’elle avait une liaison avec la coiffeuse, et il la noya sous un flot d’insultes avant qu’elle ne lui raccroche au nez.


Cela déclencha une discussion surréaliste à deux niveaux : Agnès avec Marlène et Robert avec Agnès. Robert, retrouvant son instinct batailleur, voulait aller casser la gueule à ce connard ; Agnès lui répliquant que le « pur esprit » qu’il était devenu aurait quelque mal à user de ses poings virtuels. Marlène, guère moins agressive, proposait d’aller lui couper les couilles et de les lui faire bouffer.


(T’as vraiment bien choisi, ma poule : ta nana est un mec comme je les aime… avec quelque chose de plus.)

(T’as fait des progrès, mais tu restes un sacré macho !)

(Parce que le Paulo, en te traitant de gouine, de bouffeuse de chatte, il n’est pas macho peut-être ?)

(Il a fallu mon accident pour que j’ouvre les yeux.)

(Elle a raison, Marlène : faut lui faire bouffer ses couilles !)

(Vachement réaliste, comme proposition…)

(Métaphoriquement, je veux dire.)


Les deux femmes, aiguillonnées par les insinuations perfides et répétées du mort, finirent par trouver une solution.


Le soir même, Agnès déboulait chez Paul. Pour l’occasion, elle portait une jupe noire, ample, qui lui arrivait au-dessus des genoux, des Dim-up noirs et un haut sexy moulant sa poitrine mais ne révélant rien, noir bien évidemment. Elle sonna. Paul lui ouvrit la porte.



(Allez ma poule, te dégonfle pas. Fonce !)

(J’vais pas me dégonfler. Avec lui, je vais régler mes comptes avec tous les machos de ton genre qui exploitent les nanas.)


Sans un mot, elle le repoussa à l’intérieur de l’appartement jusqu’au salon. Son handicap se révélait un avantage car Paul n’osait pas la brusquer de peur de lui faire mal. Comme elle le pensait à cette heure, il était en pyjama et en tee-shirt. Ça l’arrangeait. Elle l’accula contre son canapé. De sa main libre, elle agrippa le haut du pyjama et, tout en s’agenouillant, elle le descendit sur ses genoux.



Une bite molle mais d’un beau volume apparut.


(Bel engin ! Je comprends mieux. Pas si beau que le mien, m’enfin…)

(Avant de ricaner, attends de le voir quand il bande.)

(D’accord ; mais est-ce qu’il savait s’en servir ?)

(Ça, mon chéri, ça ne te regarde pas. Et tu ne le sauras jamais, car ce soir c’est moi qui vais me servir.)


Elle l’empoigna de sa main libre, et sans tendresse aucune l’amena à sa bouche. Elle l’enfourna avec une facilité qui dénotait une certaine habitude. Paul, saisi, continuait de bêler :



S’il eut un instant la pensée de la repousser, le temps qu’elle arrive à son cerveau sa bite avait décidé que c’était une mauvais idée. Son volume et sa longueur avaient déjà doublé.


(T’as raison : sacré morceau ! T’as pas eu de problèmes ?

(Ben non. Juste une question de lubrification. Tu verras.)


Tenant les couilles bien serrées entre ses doigts, elle pompait ce dard énergiquement.


(T’es pire que ces nanas du X !)

(J’suis pas là pour lui montrer mon amour. Je veux juste qu’il bande un max.)

(Ben, t’es en bonne voie !)

(Il a encore un peu de marge.)


Et Agnès, tel un Shadock, pompait, pompait. Sa bouche coulissait sur la bite qui enflait, enflait. Elle l’enfonça jusqu’à ce qu’elle touche sa luette. Si, au début, les boules venaient battre contre ses lèvres, maintenant elles en étaient éloignées de plusieurs centimètres. De la bave coulait aux commissures de celles-ci. Des larmes perlaient au coin des ses yeux. Rien ne semblait pouvoir ralentir Agnès.


(Attention, il va venir !)

(Merci ! J’allais me faire avoir.)


Elle repoussa brutalement Paul et le fit choir sur son canapé. Sans lui laisser le temps de dire ouf, elle l’escalada, positionna sa vulve au-dessus du dard érigé et s’y ficha d’un seul élan. Paul la regarda d’un œil ébahi.



(T’es vraiment une sacrée…)

(Ta gueule ! Ne me déconcentre pas, sinon il va jouir tout seul.)

(Tu vas quand même pas lui montrer qu’il te fait jouir !)

(Si !)


La main libre en appui sur la poitrine de l’homme, Agnès entreprit un galop effréné. Cette bite qui pénétrait leur vagin transportait Robert. Pour lui, c’était une aubaine ; il avait poussé Agnès à ce marché. Il savait qu’elle savait, que c’était un cadeau qu’elle lui faisait. Jamais il n’avait ressenti ça. Bien sûr, on l’avait doigté, on l’avait même sodomisé avec un gode. Il comprenait le peu d’intérêt des nanas pour la sodomie. Sentir ce dard les ramoner, la contraction de tous les muscles intérieurs, les vibrations envoyées dans tout le corps et cette chaleur qui les envahissait… Malheureusement, son expérience fut courte. Chauffé comme il l’avait été, le Paulo jouit en quatre allers-retours exactement.


Agnès s’expulsa aussitôt et cracha :



Elle s’assit sur les mollets de l’homme, remonta sa jupe, offrant sa chatte trempée de sperme.


(A toi, porcinet. Fais-moi jouir !)

(C’était ça, ton idée ? T’es encore plus garce que je croyais.)


Robert prit la main (c’est le cas de le dire). Il la plongea entre leurs cuisses et entreprit une symphonie pour doigt, vulve et clitoris. Il fit savamment monter la sauce.


(Prends ton temps. Je veux qu’il en bave et qu’il voie ce qu’il a perdu.)

(Tu le regrettes ?)

(Nan ! Mais là je règle mon compte avec tous les mecs.)

(Tous ?)

(Oui. Toi y compris !)


Il prit donc son temps. Il le prit tellement que lorsque Agnès se dégonfla, Paul présentait une belle érection. Il tenta de remettre le couvert mais il prit un coup de plâtre sur la bite qui l’en dissuada.



(T’oserais pas !)

(Au point où en est ma réput’…)



(Et dire que j’ai vécu des décennies avec toi…)

(Ben oui ! T’as pas su y faire, mon pôvre chéri !)



(Je t’aime, ma poule !)

(Moi aussi, porcinet !)



************



Il serait fastidieux de conter le quotidien de la vie des deux femmes depuis qu’elles vivent ensemble au vu et au su de tous. Après les nombreux heurts des premiers 15 jours et après le raid sur la bite à Paulo, la cohabitation entre le mari et la femme connut une ère de complicité comme ils n’en avaient jamais eue durant leurs 33 années de vie commune. Partageant les mêmes émotions, encore que partager n’est pas le bon mot. Terme trop restrictif pour ces deux esprits vivant en symbiose totale et qui sonnaient à l’unisson. Robert, revenu de beaucoup de ses a priori machistes, déclara même un jour : « La mort m’a rendu moins con. » Ils avaient décidé d’un commun accord qu’elle ne parlerait à personne de leurs « voix intérieures », même pas à Marlène. Surtout pas à Marlène !


Agnès se satisfaisait de cette situation, et ce fut un choc quand à la suite d’une coloscopie de contrôle, cet équilibre harmonieux bascula. Se réveillant de l’anesthésie, Agnès, dans ce qui était devenu une seconde nature, s’adressa à son double :


(T’as senti quelque chose, porcinet ? Moi, je n’ai pas eu le temps de compter jusqu’à 3 que déjà j’étais en salle de réveil.)


Silence radio. Elle réitéra sa demande plusieurs fois sans succès. Elle ne s’alarma pas outre mesure : Robert avait des moments de mutisme. Elle commença à se poser des questions lors du câlin du soir quand Marlène vérifia d’un doigt coquin si son anus n’avait pas été trop dilaté. Robert aurait dû faire des remarques cochonnes. Mais rien. Fatiguée par l’intervention et la séance à l’horizontale avec son amante, elle s’endormit sans pousser plus loin sa réflexion.


L’inquiétude la prit réellement le lendemain matin. Marlène partie au travail, elle appela son mort.


(Robert ? Robert, mon petit porcinet, mon gros cochon, réponds-moi. Arrête de bouder.)


D’abord en mode interne, elle répéta cette phrase sous différentes variantes un nombre incalculable de fois. Sans résultat.


Ensuite, elle le fit à haute voix. Toujours sans succès. Les jours passèrent. Peu à peu, ses appels s’espacèrent. Elle appréciait sa vie avec Marlène et cette nouvelle intimité. Après plusieurs semaines, elle avait renoncé. Il était définitivement parti. Ce n’était pas plus mal, même si elle se posait encore beaucoup de questions.

Avait-elle imaginé cette présence ?

Était-ce un épisode schizophrénique, conséquence de son accident ?

Son esprit s’était-il libéré de l’emprise de son mari par cet artifice ?


Pourtant, cela semblait si réel ! Était-il parti parce qu’elle avait fait son deuil grâce à l’amour de Marlène ? Ou, ultime solution : leurs esprits avaient-ils fusionné en une seule entité ? Il lui arrivait de penser que c’était la bonne explication, surtout quand elle balançait, dans l’intimité, la main au cul de sa compagne. Geste qu’elle abhorrait et qu’il adorait, qu’elle avait dû subir chaque fois que son postérieur passait à portée de sa main… Aurait-elle un jour la réponse ? Mais est-ce que, en fait, ça avait une quelconque importance ?



Merci à Carlotta Gräfin von Königsberg-Stein, sans qui mes récits ne seraient pas tout à fait ce qu’ils sont.