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Temps de lecture estimé : 15 mn
23/01/18
Résumé:  Au XVIIIème siècle, Louise Nartier doit épouser le duc de Montignac, mais cette union sera bien malheureuse.
Critères:  fh jeunes amour historique -historiqu
Auteur : Homme romantique

Série : Louise

Chapitre 01
Un mariage malheureux

À 18 ans, Louise Nartier pouvait figurer parmi les plus belles jeunes femmes de France en cette année 1785. Grande et bien faite, elle avait la peau claire sans utiliser aucun des artifices dont abusaient les nobles femmes de son temps et, malgré sa pudeur de demoiselle sage et parfaitement éduquée, l’on pouvait aisément deviner sous ses vêtements un corps voluptueux aux formes engageantes. Louise se savait belle et pouvait se montrer particulièrement coquette, mettant parfaitement ses charmes en valeur. Elle connaissait parfaitement toutes les robes et étoffes, car elle travaillait depuis ses 13 ans à la boutique de son père qui était l’un des meilleurs tailleurs de son époque et dont les robes et costumes précieux étaient portés par les plus hauts personnages de la cour du roi Louis XVI. L’on disait même que l’habile Nartier avait confectionné certaines des plus belles robes de la reine Marie-Antoinette qui était si férue de vêtements somptueux. Il fallait donc que la fille du meilleur tailleur du royaume figure parmi les jeunes femmes les plus élégantes qui soient pour faire honneur à la réputation de son père.


À la boutique, Louise avait l’occasion de côtoyer les membres de la meilleure société et avait su s’inspirer d’eux sans les singer pour acquérir une distinction dont les femmes du tiers-état étaient, habituellement, dépourvues. Mais la jeune femme savait qu’elle n’était qu’une bourgeoise et s’était bien gardée d’adopter la morgue hautaine et ridicule dont faisaient preuve la plupart des aristocrates à l’égard des gens du peuple. Louise jugeait d’ailleurs absolument inacceptable que des nobles, qui s’étaient contentés de naître dans la bonne famille, qui n’avaient jamais rien fait pour mériter leur bonne fortune et qui vivaient aux frais de l’État en véritables parasites se permettent de mépriser son père, homme de grand talent et travailleur infatigable, et lui parlent d’un ton hautain qu’il était forcé de subir humblement pour ne pas perdre sa précieuse clientèle.


Plusieurs jeunes nobles avaient fait les yeux doux à Louise depuis ses 15 ans, âge où la charmante enfant avait commencé à se muer en belle jeune femme. Mais Louise s’était toujours montrée très farouche à leur égard, et jamais aucun n’était parvenu à ses fins avec cette beauté fière. Il fallait dire que son cœur était déjà pris et qu’elle aimait de tout son cœur Guillaume, l’apprenti préféré de son père, qui était appelé à reprendre la boutique une fois que le tailleur serait trop vieux pour accomplir le travail harassant auquel il se livrait quotidiennement. Nartier aimait Guillaume comme le fils qu’il n’avait pas eu, la mère de Louise étant, hélas, morte en couches en lui donnant le jour. Le tailleur regardait donc d’un œil ému et attendri l’amour naissant entre sa fille et son apprenti et appelait de ses vœux le mariage prochain dont ils parlaient de plus en plus souvent. Nartier était ravi de voir sa fille heureuse et épanouie après avoir décidé d’épouser par amour un jeune homme qu’il appréciait au plus haut point.


Le soir venu et une fois le travail à la boutique achevé, Louise montait souvent avec Guillaume dans un recoin du grenier où ils se retrouvaient pour passer un moment ensemble dans la plus tendre intimité. Là, les deux amants pouvaient s’échanger autant de doux baisers qu’ils le désiraient. Guillaume était grand, brun, de haute taille et son teint hâlé contrastait délicieusement avec la peau de sa bien-aimée aussi blanche que les plumes d’un cygne. Le jeune homme aimait par-dessus tout promener ses doigts dans les longs cheveux dorés de son amante et la serrer contre lui. Guillaume sentait alors les seins frémissants de Louise se coller contre sa poitrine et entendait le cœur de son aimée battre à l’unisson du sien. Parfois, la jeune femme consentait à laisser son amant ouvrir son corsage pour libérer ses deux jeunes seins ronds avides des baisers et des caresses de Guillaume. Encore vierges, Louise et Guillaume connaissaient déjà le plaisir charnel grâce à d’ardentes caresses sur leurs corps brûlants et à d’innombrables baisers échangés. Les deux amants savaient que l’acte d’amour hors des liens du mariage était un grave péché, mais ils n’en avaient que faire ; ne s’étaient-ils pas promis l’un à l’autre, et n’étaient-ils pas destinés à se marier sous peu ?


Ce futur mariage allait, hélas, provoquer une véritable tragédie pour Louise et son père. Tous deux allaient, en effet, s’attirer les foudres du duc de Montignac, l’un des plus grands seigneurs du royaume. Le duc faisait partie des clients les plus réguliers de la boutique de Nartier, qui lui avait confectionné plusieurs costumes particulièrement somptueux. Ce grand seigneur, connu comme l’un des plus fieffés libertins de son temps, avait la réputation de collectionner les femmes comme des trophées de chasse et ne s’avouait jamais vaincu lorsqu’il se heurtait au refus d’une belle. Dix fois il avait essayé de charmer Louise afin de l’attirer dans ses bras, mais, à chaque fois, la jeune femme avait repoussé ses avances, demeurant invariablement fidèle à son premier amant. Le duc de Montignac ne pouvait l’accepter ; il ne comprenait pas pourquoi cette simple bourgeoise lui résistait ainsi alors qu’il faisait habituellement céder sans peine aucune les filles et épouses des plus grands aristocrates.


Ne pouvant obtenir l’accord de la fille, le duc tâcha d’obtenir celui du père et vint devant Nartier demander Louise en mariage. Le duc était absolument certain de son fait et savait qu’aucun père quelque peu sensé ne pourrait s’aviser de refuser la main de sa fille unique à un grand seigneur comme lui. Le duc expliqua à Nartier que, en l’épousant, Louise deviendrait une grande et noble dame qui serait respectée de tous et aurait profusion de domestiques sous ses ordres. Elle deviendrait une intime du couple royal et traiterait d’égal à égal avec les nobles les plus éminents du royaume. Nartier concevait les avantages d’une telle alliance et pour sa fille et pour lui, mais ne pouvait accepter la proposition du duc, car il mettait le bonheur de son enfant au-dessus de toute autre considération et celle-ci avait fait son choix. Nartier refusa donc, en tâchant de paraître le plus civil possible, la proposition du duc de Montignac tout en le remerciant bien humblement de l’honneur qui avait été fait. Malgré toutes les précautions prises par l’humble tailleur, le duc se sentit insulté et profondément humilié. Il fallait qu’il se venge au plus vite et, si possible, d’une façon particulièrement cruelle. Il fallait, de toute façon, qu’une telle insulte ne demeure pas impunie.


Le soir même, Nartier fit part à Louise de la demande en mariage du duc de Montignac ainsi que de son refus. La jeune femme fut ravie que son père eût trouvé le courage de s’opposer aux volontés du noble qui se trouvait face à lui, car elle haïssait le duc de toute son âme. Plus l’aristocrate avait harcelé Louise de ses avances, plus celle-ci l’avait trouvé rustre, grossier, fat et dégoûtant et, bien qu’elle n’était pas très pieuse et tenait avant tout à sa liberté, elle aurait préféré se retirer dans un couvent qu’épouser un tel homme.


Mais le duc de Montignac n’avait pas dit son dernier mot et, le soir même, il ordonna à des mercenaires à sa solde de brûler la boutique du tailleur et de détruire tous ses vêtements et tissus. La nuit suivant l’ordre du duc, dix hommes munis de flambeaux se rendirent donc devant la boutique de Nartier et y mirent le feu. Les hommes avaient agi avec la plus grande discrétion, mais Louise, qui ne trouvait pas le sommeil, les avait surpris de la fenêtre de sa chambre sans qu’ils ne s’en aperçoivent, le logis de Louise et de son père étant voisin de la boutique de tailleur. La jeune femme donna immédiatement l’alerte, mais le temps d’arriver sur les lieux, toute la marchandise avait déjà été calcinée et demeurait irrécupérable, la boutique étant, quant à elle, réduite à l’état de ruine. Le malheureux Nartier était ruiné et avait vu partir dans les flammes le fruit de plus de vingt ans de travail acharné. Lui qui, habituellement, restait ferme et digne devant les plus grands malheurs, pleurait à présent comme un enfant et personne ne pouvait le consoler, même pas sa chère Louise qui, à ses côtés, tâchait par tous les moyens d’apaiser sa peine.


Dès le lendemain, le duc de Montignac se présenta à nouveau devant le tailleur et lui fit une proposition qu’il ne pouvait pas refuser. Il se disait prêt à épouser Louise sans dot et, en prime, à l’aider financièrement pour ouvrir une nouvelle boutique encore plus grande et plus luxueuse que l’ancienne. Nartier savait bien que ce mariage le sauverait de la ruine dans laquelle il se trouvait, mais ne pouvait accepter cette nouvelle proposition sans l’accord de sa fille, qui restait la principale intéressée. Celle ci comprit les avantages d’une telle union dans le triste état où son père se trouvait et était prête à sacrifier son bonheur, mais il fallait en aviser Guillaume, qui serait certainement désespéré par une telle nouvelle. Elle tenait tant à son cher amoureux que, si cela n’avait dépendu que d’elle, elle aurait aisément renoncé à la gloire et à la fortune pour vivre dans la pauvreté à ses côtés. Mais il subsistait le délicat problème de la boutique de son père, et seule l’aide financière du duc lui permettrait de reprendre son travail dans de bonnes conditions. Ayant le sens des responsabilités, Louise avait décidé de sacrifier son bonheur en acceptant d’épouser le duc. Le mariage fut alors prévu le dimanche de la semaine suivante et il serait célébré en grande pompe en présence du couple royal, ce qui constituait un suprême honneur.


Guillaume fit preuve d’une immense grandeur d’âme en acceptant la décision de sa bien-aimée malgré toute la peine qu’elle lui faisait. Il comprenait parfaitement les raisons que lui avait exposées Louise et approuva son choix raisonnable. Les deux jeunes gens avaient vécu un trop doux rêve en espérant se marier et vivre heureux jusqu’à la fin de leur vie, mais, à présent, il fallait se confronter à la dure réalité des choses. Guillaume prit Louise dans ses bras et ne la lâcha pas, sachant qu’il ne pourrait bientôt plus avoir une telle proximité avec celle qu’il aimait. La jeune femme, dans les bras de son amant, fondit en larmes et ses pleurs ne pouvaient plus s’arrêter.



Les deux amants s’embrassèrent alors fougueusement et Louise entraîna Guillaume dans sa chambre. Tous deux se précipitèrent alors avec hâte dans le lit de la jeune fille, avides de découvrir les plus douces délices qui leur étaient inconnues. Dégrafant le corsage de sa bien-aimée, le jeune homme découvrit une poitrine jeune et adorable qu’il connaissait bien. Il savait parfaitement comment flatter ces délicieuses rondeurs féminines et les caressait tendrement avant de les mordiller puis de les lécher avidement. Les seins de Louise devinrent immédiatement durs tandis que la jeune femme soupirait pour marquer son contentement et inciter son amant à continuer ses délicieuses attentions. Elle-même lui rendait ses caresses et l’embrassait tendrement dans le cou ou sur le torse.


Soudain, n’y tenant plus, les deux amants se dénudèrent totalement et se retrouvèrent l’un face à l’autre, vêtus comme au jour de leur naissance. Le corps fin, souple et gracile de Louise plaisait terriblement à Guillaume et la jeune femme était folle des muscles saillants de son bien-aimé. Tous deux avaient envie de se jeter dans le lit pour goûter, pour la première fois de leur vie, aux plaisirs de la chair, mais ils prirent le temps d’admirer l’autre dans sa nudité.

Guillaume découvrit la douce toison qui ornait le pubis de sa chère et tendre. C’étaient des poils drus, plus foncés que la blonde chevelure de Louise, qui formaient comme un buisson dans lequel le jeune homme rêva de se jeter pour batifoler à sa guise. N’y tenant plus, il plongea la tête au milieu de ces poils qu’il découvrait et découvrit bien vite, au cœur de la fente qu’entourait la toison, un bouton qui surgit et qu’il baisa amoureusement à multiples reprises, provoquant des cris de plaisir chez son amante qui devint soudainement humide. La jeune femme profitait pleinement de ce moment précieux car elle n’était aucunement certaine que son futur époux lui accordât de telles attentions.


Louise découvrit alors que son amant avait un sexe de fort belle taille, surtout que l’érection de Guillaume, très excité, était impressionnante. Elle baisa ce sexe et l’introduisit délicatement dans sa bouche, provoquant chez Guillaume des râles de plaisir immédiats. Elle léchait ce sexe et fit un va-et-vient avec sa bouche jusqu’à ce que la verge devienne absolument énorme et que les deux amants sachent qu’il était temps pour eux de passer aux choses sérieuses.


Délicatement et avec la plus grande douceur, le sexe de Guillaume entra dans celui de Louise. Les mouvements des jeunes gens étaient lents, car tous deux voulaient profiter au maximum de ce moment unique qu’ils partageaient. Louise et Guillaume savaient que cela ne pouvait être aussi divin avec un autre partenaire, car cet acte était l’apothéose de plusieurs années d’amour partagé. Ne pouvant plus se contenir, tous deux hurlèrent simultanément leur jouissance à l’unisson, oubliant que leur moment intime devait rester discret.


Très peu de temps après leur superbe orgasme, ils furent tous deux surpris par Nartier qui se trouvait sur le pas de la porte et les découvrit en tenue d’Adam et Ève. Ce fut un choc pour les deux amants. Louise fondit immédiatement en larmes tandis que Guillaume s’apprêtait à faire l’impossible pour défendre sa bien-aimée face au courroux de son père.



Les deux jeunes gens comprenaient aisément que Nartier avait raison, mais ils ne pouvaient pas encore accepter de se trouver ainsi séparés.


C’était pourtant un fait et, dès le mois suivant, Louise épousa en grandes pompes le duc de Montignac en présence de toute la cour et du roi Louis XVI en personne. La cérémonie était fastueuse et Louise paraissait plus belle que jamais dans sa robe de mariée immaculée dont la longue traîne était portée par huit fillettes à l’air angélique. Le duc de Montignac aussi était beau. Grand homme d’une trentaine d’années au corps robuste et au visage buriné par les multiples combats qu’il avait eu à mener. Ses talents d’escrimeur lui avaient évité d’avoir le visage défiguré par les multiples coups d’épée auxquels étaient pourtant accoutumés les hommes d’armes. Louise observait son nouvel époux du coin de l’œil et se demandait si elle parviendrait à vivre heureuse à ses côtés. Peut-être, espérait-elle, que le duc perdrait ses manières rustres et deviendrait plus civilisé pour lui plaire. Et quant aux autres femmes dont il avait l’habitude de multiplier les conquêtes, la jeune femme espérait que sa beauté et son esprit le combleraient et qu’il n’éprouverait plus le besoin de la tromper au vu et au su de tous.


La fête qui s’ensuivit fut somptueuse avec un festin regorgeant de plats luxueux qui, pour certains, étaient inconnus de Louise qui n’avait jamais mangé à la table des nobles. Une fois le festin achevé, Louise ouvrit le bal en compagnie de son nouvel époux, et tous la jugèrent éblouissante. La jeune femme était heureuse et s’étonnait elle-même de ce bonheur si rapide. Lorsqu’elle fut lasse, après plusieurs danses, elle voulut se rafraîchir et un homme lui tendit très galamment un verre. Elle ne s’aperçut pas immédiatement que cet homme immense qui se trouvait à côté d’elle était le roi Louis XVI en personne.



Le compliment était maladroit car le roi Louis XVI, à l’inverse de beaucoup d’autres monarques, était d’une grande timidité avec les femmes et ne pouvait leur adresser la parole sans se sentir mal à l’aise. Louise prit conscience de ce malaise et y mit fin en remerciant le roi de son plus beau sourire et en dansant avec lui. Louise sentait qu’elle avait charmé le souverain et que, si elle le désirait, elle pourrait devenir l’une des dames les plus en vue de la cour.


Au bout de plusieurs heures de fête, de danses et de festin, le duc de Montignac entraîna Louise dans la chambre nuptiale où ils allaient connaître leur première nuit d’amour. Louise ne voulait absolument pas comparer, mais ne pouvait s’empêcher de repenser aux délices qu’elle avait connues quelques jours plus tôt quand elle s’était donnée pour la première fois à Guillaume, son tendre amour de jeunesse. Dire que cela fut différent avec le duc de Montignac est un euphémisme. Le duc ne prit aucun soin d’elle et ne prit pas le temps de découvrir son corps. Lui soulevant la robe de mariée avec rudesse, il la pénétra violemment avec son sexe en érection qui était d’une taille monstrueuse. Le duc ne se souciait aucunement de faire souffrir sa nouvelle épouse du moment qu’il était lui-même satisfait. Louise pleurait de douleur et hurlait au duc d’arrêter mais ses cris semblaient exciter encore davantage son mari qui prenait un immense plaisir à traiter sa nouvelle épouse comme la dernière des putains. Louise avait l’impression d’être violée et fit tout pour se défendre. Seulement elle était infiniment plus légère et moins puissante que le duc qui se trouvait sur elle et ne pouvait le repousser. Elle décida alors de griffer violemment au visage l’homme qui la traitait si mal pour lui faire relâcher son étreinte et le duc de Montignac, encore bandant et n’ayant pas assouvi ses pulsions, dut se retirer après avoir poussé un cri de douleur. Son visage était déformé non tant par la douleur, mais surtout par la douleur et par l’humiliation. Il envoya une gifle retentissante à Louise qui la laissa interdite et laissa une grande marque rouge sur sa peau laiteuse de blonde.



Ayant dit ces mots, le duc de Montignac sortit et ferma la porte avec violence. Quelques heures après son mariage, la malheureuses Louise avait grande envie de se séparer de son époux, mais elle savait que c’était parfaitement impossible. La seule chose qu’elle pouvait faire était contraindre son époux à mieux la traiter et elle était prête, pour cela, à en référer au roi.


Le lendemain, elle se présenta devant Louis XVI et lui demanda audience. Lorsque le souverain, ravi de revoir celle qui l’avait tant charmé la veille, lui demanda l’objet de sa visite, Louise lui exposa les évènements de la nuit en tâchant de ne pas rentrer dans des détails scabreux qui heurteraient l’oreille du roi et raviveraient de trop mauvais souvenirs. Comme Louise l’espérait, Louis XVI manda immédiatement un émissaire au duc de Montignac, lui enjoignant de mieux traiter sa femme s’il ne voulait pas subir la fureur royale.


Le duc était furieux et se sentait humilié que le souverain ait pris le parti de son épouse qui n’était à ses yeux qu’une vulgaire bourgeoise plutôt que le sien alors que sa famille était noble depuis le Moyen-Âge. Louise continua de se refuser à son époux tant qu’il ne promettrait pas de la mieux traiter, et ce chantage mettait le duc de Montignac dans une grande fureur. N’osant plus lever sa main sur sa femme, il la traitait néanmoins bien cruellement et l’enfermait dans la chambre qui lui était réservée, ne lui permettant de sortir que bien rarement, et sous fidèle escorte.


Cependant, le duc avait des désirs sexuels que sa femme n’assouvissait pas et, depuis qu’il était marié, il ne pouvait plus multiplier les conquêtes comme il avait coutume de le faire. Il fit d’abord venir dans sa couche des filles de joie et prenait grand plaisir à voir le regard horrifié de sa femme qui croisait sans cesse les catins qui couchaient avec son mari. C’était fort divertissant pour le duc, mais un peu monotone à la longue, toutes ces filles finissant par se ressembler et par agir de la même façon, et surtout onéreux pour un homme qui menait grand train et ne pouvait se permettre trop souvent cette dépense supplémentaire.


Le duc demeurait donc frustré, mais aurait pu continuer à vivre avec Louise et sauver les apparences, mais un fâcheux évènement le mit dans une rage folle et le conduisit à répudier son épouse. Louise avait senti, dès les premiers temps de sa vie aux côtés du duc de Montignac, une grande fatigue ainsi que des nausées. Elle pensa que ses désagréments étaient dus aux peines et aux chagrins que lui faisait endurer son horrible époux, mais elle dut bientôt se rendre à l’évidence : elle était enceinte, et le père de son enfant ne pouvait être que Guillaume puisqu’elle n’avait pas connu d’autre homme. Elle réussit à le cacher pendant trois mois à son époux, mais il arriva un temps où il n’était plus possible de nier l’évidence. Le duc de Montignac entra alors dans une rage folle et refusa de garder plus longtemps un bâtard sous son toit. Il ordonna séance tenante que son épouse soit chassée sans ménagements. Louise se retrouva donc sans toit, dans la froideur du mois de décembre, et désirait plus que tout protéger cet enfant qui se trouvait dans son ventre, ultime don du seul homme qu’elle eût jamais aimé.



À suivre…