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n° 18239Fiche technique26512 caractères26512
Temps de lecture estimé : 15 mn
27/01/18
Résumé:  Un jeune homme découvre l'amour avec une femme plus âgée.
Critères:  fh fplusag amour voir fmast fellation cunnilingu pénétratio fdanus fsodo init nostalgie -amourpass -amourcach -regrets -prememois -inithf
Auteur : Séraphin
Premier amour

Depuis quatre jours, nous assurions un SAV délicat à l’Arsenal de Lorient. Notre patron, conscient des difficultés de l’opération, nous avait réservé un hôtel sympa, complètement isolé au milieu des dunes. Après le dîner, l’heure était au débriefing dans un petit salon feutré, face à l’océan et ses rouleaux d’écume. Face à moi, confortablement assis dans un fauteuil club, Éric sirotait son cognac.


Cinquantenaire comme moi, mince, large d’épaules, le cheveu court, le sourire franc, Éric inspirait confiance et respect. De taille moyenne, il soignait sans excès sa tenue et son look, préférant les jeans de marque et les chemisettes sport.

Depuis plus de 20 ans, en tant que collègues et amis, nous partagions toutes les galères que, inévitablement, notre patron nous confiait.



Éric sourit, sans répondre à mon affirmation. J’insistais quelque peu :



* * *



Je n’ai pas toujours été un homme à femmes. Adolescent, j’étais plutôt timide, réservé. À 18 ans, mon expérience féminine était très modeste, se limitant à quelques baisers sans conséquence. J’étais bien entendu puceau, ce qui me complexait quelque peu. Nous vivions seuls, ma mère et moi, dans un petit appartement de la banlieue de Pau. Mon père nous avait abandonnés il y a bien longtemps, et ma mère, par orgueil, s’était toujours refusée à lui réclamer la pension qui m’était due. Du coup, nous vivions modestement, chichement même, et chaque rentrée d’argent, quelle qu’elle soit, était toujours la bienvenue.


Par souci d’économie, je poursuivais mes études au lycée du bâtiment, tout proche de notre appartement, dans la section CAP plaquiste. N’étant que très modestement intéressé par cette discipline, je végétais dans les profondeurs du classement, au grand désespoir de mes professeurs et de ma mère. Celle-ci subissait les affres de mon adolescence. En l’absence de père, je n’étais pas tendre avec elle, cherchant l’affrontement sous n’importe quel prétexte. Elle subissait mes sautes d’humeur avec humour et douceur, ce qui me donnait inévitablement mauvaise conscience. Je me promettais d’être dorénavant plus gentil, jusqu’à de nouveaux esclandres…


Un vendredi soir, alors que je me préparais à partir pour l’entraînement de mon club de rugby, elle vint m’annoncer qu’elle m’avait trouvé du travail pour le week-end. Une de ses amies, femme de ménage, lui avait signalé qu’une de ses patronnes, nouvelle dans la région, cherchait un homme à tout faire pour réaménager sa maison. Elle me tendit l’adresse. C’était à l’opposé de notre appartement, dans un quartier résidentiel.


Le samedi matin, elle me réveilla de bonne heure. Je tentais plusieurs manœuvres, fatigue, éloignement, travail scolaire, mais rien n’y fit. Elle haussa le ton, ce qui ne lui arrivait que rarement, et je me résignais de mauvaise grâce à me lever. Le parcours en vélo, sous une fine bruine d’avril, acheva ma bonne volonté et je me présentais devant une villa cossue, entourée d’un grand jardin arboré, avec la ferme intention de mettre rapidement un terme à cette entreprise.


La personne qui m’ouvrit était une femme d’environ 35-40 ans, vêtue d’un jean fuseau délavé et d’un ample sweat-shirt bleu marine. D’environ un mètre soixante, elle me parut très menue, gracile même. Avec des cheveux bruns assez courts, une frange qui masquait son front, un visage étroit, elle arborait un grand sourire qui plissait ses yeux et creusait deux petites fossettes qui me firent abandonner toutes mes résolutions. Tout en elle respirait la féminité et la douceur. Je m’en souviens comme si c’était hier…



Nous visitâmes brièvement le rez-de-chaussée puis elle m’expliqua ce qu’elle attendait de moi. Il s’agissait de débarrasser complètement tous les meubles et de les protéger avant d’importants travaux : modification des cloisons, pose de nouvelles huisseries, réfection du sol, installation d’une nouvelle cuisine… Seuls le déménagement et quelques travaux de mise en ordre du jardin me concernaient, tout au plus deux journées de travail.


Quelle mouche me piqua ? Sans doute l’envie de la revoir, tant elle me parut charmante et désirable. Je lui proposais, étant dans la partie, d’effectuer les travaux moi-même, ce qui lui reviendrait bien moins cher qu’avec des artisans. Elle me considéra dubitativement.



Je lui expliquais ma formation dans le bâtiment, insistant sur mes qualifications et mon « amour » du métier.



À partir de ce jour, ma vie changea complètement. Par nécessité, mes études me passionnèrent, je questionnais mes professeurs ébahis sur des questions techniques auxquelles je devais faire face, j’étais volontaire pour tous les exercices… Le soir, je me précipitais sur le chantier, démolissant des cloisons, chargeant des bennes de déchets, métrant les matériaux à commander… Ma mère n’en revenait pas. Je rentrais harassé, affamé aussi, puis j’expédiais mon travail scolaire avant de m’endormir comme une masse.


Nous travaillions le samedi, et quelquefois le dimanche, quand je ne jouais pas. C’était un vrai plaisir de travailler aux côtés d’Aurore. Sa simplicité, sa confiance en moi faisaient merveille. Pendant nos pauses autour d’un café, couverts de poussière, nous discutions à bâtons rompus. J’en appris un peu plus sur sa vie. Elle avait hérité sa maison d’un vieil oncle célibataire. Séparée dans la douleur de son mari, elle tentait de refaire sa vie loin de lui, et par voie de conséquence loin de ses amies et famille. Sa fille Laure passait une année aux States, à L-A plus exactement, et lui manquait énormément. Elle n’avait pour l’instant pas très envie de reprendre une vie sociale ou sentimentale, et ma compagnie lui suffisait amplement.


Parfois je l’observais à la dérobée. Si elle était mince, elle n’en avait pas moins de belles formes, une poitrine qui me paraissait généreuse et un fessier des plus agréables quand il se tendait sous sa salopette. Je fantasmais sur son corps et me masturbais abondement sous la douche ou dans mon lit en pensant à elle. Nous étions maintenant à la mi-mai et, la chaleur aidant, je découvris quelques nouvelles parties de son corps, ses épaules, ses bras, la naissance de ses seins qu’elle retenait dans des soutiens-gorge de dentelle dont elle remontait cinquante fois par jour la bretelle gauche.


Un samedi, alors qu’elle était partie pour les courses hebdomadaires, j’avisais la corbeille à linge dans la buanderie. Le cœur battant, j’en retirais un de ses soutiens-gorge blancs, puis une petite culotte bordée de dentelle. J’en humais longuement l’odeur épicée. La portière de la Golf me tira brutalement de mon extase et je glissais précipitamment le fin tissu dans ma poche.


Le chantier progressait à un rythme soutenu. Après avoir abattu les cloisons de briques, nous avions déposé les vieilles menuiseries en bois exotique et reposé les nouvelles, en chêne et à double vitrage. Nous commencions le doublage des murs extérieurs.


Ma mère était aux anges : je ramenais tous les mois une paye rondelette qui desserrait sensiblement notre étreinte financière. Nous pouvions désormais nous permettre quelques extras. Elle s’acheta des vêtements, s’offrit le coiffeur et l’esthéticienne, toutes ces choses qui redonnent confiance à une femme. Nos rapports s’améliorèrent sensiblement : finies les empoignades et les prises de bec. Nous prenions plaisir à nous retrouver, à discuter du chantier, d’Aurore, du lycée où mes résultats s’amélioraient au point que mes professeurs m’encourageaient à poursuivre vers un bac professionnel…


Un jeudi soir, alors que j’enduisais les joints sur des cloisons, se produisit un incident qui allait changer la nature de nos relations. Sur le perron, j’entendis des éclats de voix, celle d’Aurore, très énervée, et la voix d’un homme que je ne connaissais pas, mais qui tentait visiblement de l’intimider. Je posais mes spatules et m’approchais discrètement. L’homme, d’une cinquantaine d’années, grand, à larges épaules, lui tenait les poignets d’une main et s’apprêtait à la gifler. Mon sang ne fit qu’un tour. Saisissant la pelle à gravats, je me précipitais à son secours au moment où la gifle claqua.



Je brandissais ma pelle avec une telle détermination que, de surprise, il recula d’un pas et bascula dans les deux marches du perron.



Il reculait au sol, en rampant, complètement ahuri par mon intervention. Je m’apprêtais à le frapper, mais Aurore retint mon bras.



Il se redressa, épousseta ses vêtements et sortit à reculons par le petit portail. Nous entendîmes la voiture démarrer puis s’éloigner dans un crissement de pneus. L’incident n’avait pas duré plus de dix minutes.


J’étais blême, mes articulations me faisaient mal tellement j’avais serré le manche de ma pelle. Mon cœur battait la chamade. Aurore, les larmes aux yeux, frottait sa joue meurtrie. Elle me prit doucement les mains pour me faire lâcher mon outil, puis nous rentrâmes dans la maison. Elle s’assit sur une chaise maculée de peinture pendant que je me précipitais dans la cuisine pour humidifier un torchon. Elle pleurait doucement quand je m’agenouillais contre ses genoux. Avec le maximum de douceur dont j’étais capable, j’écartais ses mains et nettoyais son visage. Elle me regarda intensément.



Ce faisant, elle m’embrassa sur les lèvres, brièvement. Comme dans un rêve, je lui rendis son baiser, maladroitement, puis elle se leva et m’entraîna vers sa chambre.



Elle fit glisser mon tee-shirt, ôta son débardeur et dégrafa son soutien-gorge blanc. Mon cœur battait à tout rompre quand elle dévoila ses seins, fermes et ronds, plus beaux que je ne pouvais les imaginer. Elle se débarrassa ensuite de son jean de travail puis fit glisser sa culotte de dentelle blanche. Elle était nue devant moi. Elle déboutonna mon pantalon, puis fit glisser mon caleçon. Nous nous allongeâmes sur son lit. J’étais pétrifié, ne sachant que faire devant mon absence d’érection. Aurore prit ma main et la posa sur son corps, la dirigea vers ses seins, puis elle m’embrassa.



Petit à petit, la tempête s’apaisa et je repris mes esprits. Mon corps réagit enfin à ses sollicitations. Elle m’attira sur elle, me guida, et je la pénétrais. Mais, après quelques va-et-vient qui me semblèrent très courts, j’explosais en elle, rapidement, trop rapidement… Aurore comprit très bien mon désarroi.



Appuyée sur son coude, elle me regardait en caressant ma poitrine.



C’est ainsi que commença notre relation. Aurore fut un excellent professeur. Apprendre l’anatomie sur son corps de femme était un vrai bonheur. Bientôt je n’ignorais plus rien du clitoris, des petites et grandes lèvres, du vagin, et la première fois que je lui procurais un orgasme fut une révélation. Elle s’abandonna à son plaisir, les deux mains crispées dans mes cheveux, cambrée, les seins dressés, dans une impudeur totale. Elle m’avoua, encore tout excitée, qu’elle n’avait pas joui comme ça depuis près de deux ans.


Mais, au-delà de son enseignement pratique, elle m’apprit une chose essentielle, qui m’a servi toute ma vie : l’amour se partage, il se fait à deux, et l’attention portée à sa partenaire est toujours payée en retours.


À 18 ans, mon énergie sexuelle était telle qu’il fallut la canaliser. Nous convînmes d’un horaire de travail de neuf à dix-sept heures. La vieille horloge murale fut spécialement réinstallée dans cet objectif. Notre « règlement » précisait : aucune stimulation ou provocation durant cette période, tenue de travail exigée. Nous respectâmes ses directives autant que nous le pûmes, ce qui était difficile quand Aurore, souriante, en débardeur à large encolure, se penchait ostensiblement pour m’offrir une vue plongeante sur ses seins libres de toute contrainte. Je protestais, invoquant une entorse au règlement. Avec une fausse candeur, elle me répliquait que la température autorisait une tenue adaptée.


Notre température, elle, ne faisait que grimper quand l’heure fatidique approchait. Le cinquième coup libérateur nous précipitait en bataillant sous la douche, première étape de nos ébats quotidiens. Puis la sensualité s’emparait de nous. Dans la tiédeur de la fin d’après-midi, nous donnions libre cours à notre imagination. Aurore aimait l’amour, peut-être l’amour avec moi, ai-je la prétention de croire. Elle jouissait facilement, très facilement parfois : une simple stimulation prolongée de ses mamelons pouvait lui provoquer un orgasme.



Plus de trente ans ont passé, mais je revois son corps comme si c’était hier : ses attaches minces, ses cuisses fuselées, sa peau si douce avec un grain de beauté en dessous du nombril, son pubis brun, frisé, qu’elle retailla quelque peu au fur et à mesure de notre relation. Quand je la prenais en levrette, la vision qu’elle m’offrait, la tête dans l’oreiller, le dos cambré, ses fesses tendues vers moi décuplait mon énergie. Elle se donnait sans pudeur, sans restriction d’aucune sorte. Cependant, une fois, alors que je lui prodiguais un cunnilingus, pratique qu’elle appréciait particulièrement, il me sembla qu’elle avait du mal à venir. Alors, sortant mon index de son vagin, je le glissais dans son anus humide. Sa main saisit aussitôt mon poignet, le serra fortement sans toutefois forcer mon retrait. L’effet fut quasi immédiat. Je sentis les spasmes de sa jouissance autour de mon doigt. Quand elle eut repris ses esprits, elle m’attira vers son visage et me signifia à l’oreille, encore toute frémissante, que j’avais atteint les limites admises.


Ce fut la plus belle période de mon existence. Nous travaillions dur et le chantier avançait bien. L’électricien, présent pendant une petite semaine, perturba quelque peu notre organisation, et son départ souvent tardif accentua notre désir. Nous posâmes le plancher flottant dans la première semaine de juin. Il ne restait plus que les peintures et la cuisine.


Au lycée, mon statut évolua quelque peu. Mon assurance nouvelle, ma confiance en moi retrouvée, les copains me regardèrent d’un autre œil. Les filles, avec leur sixième sens, comprirent que j’avais changé et je devins involontairement le centre de leurs conversations. Carine et Mélissa m’attendaient à la sortie et recherchaient ma compagnie.


Aurore vint, en chemisier blanc et jean fuseau, au vieux stade de la Croix du Prince pour le dernier match de la saison. Ma mère était également dans les tribunes, ignorant sa présence à quelques travées de là. Nous jouions en lever de rideau contre notre ennemi héréditaire, le Stadoceste Tarbais. Titulaire en troisième ligne, je fus un lion, plaquant à tour de bras, franchissant à plusieurs reprises la défense bigourdane. La présence des deux femmes de ma vie décuplant mes forces, je marquais l’essai de la victoire à quelques minutes de la fin. Le stade, rempli pour le match suivant, se leva et je vis Aurore, debout, les bras formant le V de la victoire, tandis que ma mère hurlait à quelques mètres de là. Ce fut mon heure de gloire. Le soir, je quittais les libations de troisième mi-temps et traversais la ville endormie, dans la fraîcheur de la nuit, pour retrouver ma belle. Elle était nue sous les draps, excepté sa petite culotte blanche : elle avait ses règles… Devant ma déception, elle m’expliqua qu’il existait beaucoup d’autres possibilités. Je ne voulais pas d’une fellation ou d’une branlette, je voulais la pénétrer, partager avec elle. Dans un souffle, elle me murmura :



Ce faisant, elle fit glisser sa culotte, et j’aperçus pour la première fois la ficelle blanche d’un tampon. Elle guida ma main vers le sillon de ses fesses. Nous nous embrassâmes, tandis que, à l’aide d’un tube de vaseline, elle lubrifiait son petit anus plissé. Elle enduisit également mon pénis dur. Puis elle se plaça sur le dos et m’attira en elle. Elle me dirigeait de sa main, stoppant puis reprenant la délicate pénétration. Nous nous regardions intensément, et je suivais toutes les expressions de son visage. Les lèvres retroussées, elle haletait doucement à chaque nouvelle poussée. Quand j’entamais un prudent va-et-vient, sa main lâcha mon sexe. Elle m’attira contre elle et nous nous embrassâmes. Ses jambes fines entourèrent mon torse.


C’était très bon pour moi, et c’était bon pour elle. L’interdit franchi, la transgression augmentaient notre excitation. Elle m’appartenait totalement. Je pris sa main et la guidais entre nos corps. Je sentis ses doigts s’activer sur son sexe ouvert. Il me fallut toute la maîtrise de mes sensations, tant l’étroitesse de son conduit et l’érotisme ambiant étaient intenses, pour prolonger nos ébats. Lorsqu’elle me demanda de jouir en elle, j’éjaculais longuement au plus profond de son ventre. Nous restâmes prostrés un long moment, puis nous prîmes une douche.


Quand je le lui demandais, elle m’avoua qu’elle n’aimait pas cette pratique parce que son ex-mari l’appréciait trop et n’avait pas la douceur nécessaire. Je compris alors l’ampleur du cadeau qu’elle m’avait offert.


Pour la première fois, je passais toute la nuit auprès d’elle. Quel bonheur de se réveiller auprès d’une femme si jolie ! Elle dormait encore, et j’observais son fin visage, ses fossettes, sa chevelure en bataille sur l’oreiller blanc. Ses seins pressés l’un contre l’autre se soulevaient doucement au rythme de sa respiration. Je l’aimais à la folie.


Les travaux furent terminés à la fin juillet. Aurore avait choisi des peintures blanches et crème, un plancher flottant chêne naturel et une cuisine américaine en chêne doré. L’ensemble était très harmonieux et nous étions très fiers du résultat.


Aurore m’aimait, pas aussi fort que moi, mais elle m’aimait. Elle me proposa de randonner quelques jours en montagne, et de rentrer pour mon anniversaire, afin de ne pas priver ma mère d’un tel événement. Celle-ci avait compris depuis longtemps la nature de nos relations, mais elle ne m’en parla jamais, quel que soit son sentiment à ce sujet.


Ce fut notre première sortie publique. J’avais choisi la vallée d’Aspe, le village de Lescun et le refuge d’Arlet. Il faisait un temps magnifique. Aurore me précédait, sac au dos, chaussures de marche aux pieds, et j’admirais à loisir ses cuisses fuselées et bronzées. Elle le savait et tortillait parfois ses fesses en tendant son majeur. Les montagnards que nous croisions s’interrogeaient sur notre couple, et nous aimions cela.


Le soir, au refuge, nous dinâmes de bon appétit avant de nous glisser dans nos sacs de couchage. Dans l’obscurité, pelotonnée en chien de fusil devant moi, elle prit ma main et la glissa sous sa polaire, contre son sein tiède et doux.



Ses paroles me transpercèrent le cœur, comme si tout à coup ma vie s’effondrait. Je savais déjà qu’elle ne reviendrait pas. Le retour fut morne et triste. Lors d’une pause, elle me proposa de faire l’amour sous les hêtres, mais l’envie n’y était pas. Quand elle me déposa devant notre résidence, je partis sans l’embrasser, sans me retourner.


Ma mère me prépara un bel anniversaire. Tous mes copains étaient là, ainsi que Carine et Mélissa. À la fin de la soirée, je les raccompagnais dans le hall, et Carine s’attarda quelque peu. Nous discutâmes de tout et de rien, surtout de ma mystérieuse compagne. Comme je ne tentais aucune approche, elle m’embrassa sur la bouche avant de s’enfuir vers son scooter. Quand je remontais, ma mère achevait le rangement.



Ses paroles firent mouche. Je me précipitais vers mon vieux vélo, sans lumière, et partis à toute pédale vers mon amour. Une patrouille de police m’interpella sur le boulevard des Pyrénées. À court d’arguments, je finis par leur avouer la vérité : c’était mon anniversaire et je partais rejoindre ma belle. Entre hommes, on se comprend et ils me laissèrent repartir.


Quand j’arrivais enfin, Aurore ne m’attendait plus. Je me glissais sous les draps, contre son corps chaud. Elle se retourna vers moi, et je vis qu’elle avait pleuré. Elle m’aimait donc un peu… Je regrettais aussitôt de l’avoir volontairement délaissée en refusant d’admettre l’inévitable. Ce fut notre dernière nuit d’amour. J’employais tous ses enseignements pour lui donner du plaisir, sans me préoccuper du mien, et elle eut plusieurs orgasmes. Encore essoufflée, elle me proposa de recommencer comme le soir du match, mais je refusais, bien que j’y aie pris beaucoup de plaisir.


Nous parlâmes longuement de son départ, à tête reposée. Elle me laissa entendre qu’elle reviendrait, mais nous savions tous deux qu’il n’en serait rien. Notre folle passion, je commençais à l’admettre, n’avait d’avenir ni pour moi, ni surtout pour elle. Pris d’une inspiration soudaine, je pris sa main et la glissais entre ses cuisses.



Elle me sourit, ses doigts s’activèrent dans sa toison brune, et je vis lentement monter l’orgasme. Elle était belle, impudique, cuisses écartées, son autre main enserrant fortement la mienne. Elle me regardait dans les yeux, mais quand vint la jouissance, elle se cambra, tétons dressés, et elle tourna la tête, bouche tordue par le plaisir…


Je l’accompagnais à l’aéroport, mais je n’eus pas le courage d’attendre le départ de l’avion.


* * *




Tandis que je regagnais ma chambre, encore tout ému par ce récit, je vis Éric s’éloigner discrètement vers l’accueil à la recherche de sa belle d’un soir…