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n° 18240Fiche technique10102 caractères10102
Temps de lecture estimé : 7 mn
27/01/18
Résumé:  La danse, une passion érotique.
Critères:  fh boitenuit danser humour
Auteur : Samuel            Envoi mini-message
Entrons dans la danse

La danse, la danse, la danse… Tout est là. J’avais douze ou treize ans et pour la première fois je me trouvais sur une piste de danse. Je ressentais devant cette musique et le frôlement des corps comme la visite d’un monde nouveau, inconnu, sulfureux aussi. Puis quelques années après, je dansais tous les samedis et dimanches dans divers clubs.


À cette époque, c’était systématiquement une alternance de slows et de rocks. On commençait toujours par le rock, pour épuiser un peu nos vigueurs un peu trop contenues. C’était acrobatique : des figures de plus en plus compliquées. On rattrapait sa partenaire comme on pouvait sur des musiques de Chuck Berry ou Fats Domino. C’était à qui prendrait le plus de risques pour épater la galerie. Puis, brusquement, la lumière se tamisait et on entrait dans l’atmosphère du slow.


En général, si pour le rock on changeait souvent de partenaires, pour le slow, on gardait la main sur la même copine. Moi, c’était Maryse. Le slow nous enlaçait de sa musique sirupeuse parfois, nos mains caressaient toutes les parcelles du corps de l’autre qui étaient permises ; le baiser se faisait profond, chaud, et il durait, durait… Vers la fin de la musique, mes doigts avaient fureté sous le corsage et la main de Maryse vérifiait mon érection. Dans cet état de catalepsie érotique, la salle s’allumait sans prévenir pour le retour du rock, nous laissant dans une surprise telle qu’on avait du mal à réagir et à nous rajuster (car le slow nous déshabillait, très légèrement certes, mais tout de même). On reprenait nos esprits et c’était reparti pour une nouvelle séance de rockabilly endiablé.


Un jour, j’avais invité Maryse à la maison, les parents nous ayant fait confiance, comme ils disaient. J’avais mis le disque d’Adamo Mais laisse mes mains sur tes hanches, et nous dansions tout doucement. Et, par jeu, je défaisais le premier bouton de son chemisier. En souriant, elle me rendit la pareille en déboutonnant ma chemise. Et ainsi de suite, on voulait voir qui s’arrêterait le premier. C’est elle qui s’attaqua la première à mon pantalon. J’en fis autant avec sa jupe. Et on se retrouvait en sous-vêtements alors que le disque d’Adamo se terminait.


Je mis un rock pour chauffer l’ambiance. On fit en slip et soutif toute une série de passes que nous avions l’habitude de réaliser. Mais avec cette différence que nous en profitions à chaque porté pour déshabiller encore un peu plus l’autre. On a fini quasiment nus et j’ai placé sur la platine les Moody Blues. Maryse m’a pris dans ses bras et a continué à danser très lentement tout en pliant un peu les jambes ; c’était une invitation évidente. Mon pénis gonflé trouva vite sa place et la pénétration se prolongea durant tout le slow. Sur les dernières notes de Nights in white satin, j’éjaculai sur ses pieds.


Bien plus tard, je faisais la connaissance de Cléa, une sacrée danseuse elle aussi. On allait aux « Bains », et dans tous les endroits à la mode. Des soirées un peu décadentes, assez peu sensuelles, rarement exaltantes pour tout dire. Mais il y avait des exceptions. Ainsi la première fois que nous avions entendu La décadanse, de Serge Gainsbourg, qui commençait ainsi :



  • — Tourne-toi
  • — Non
  • — Contre moi
  • — Non, pas comm’ ça
  • — … Et danse

La décadanse

Bouge tes reins

Lentement

Devant les miens…


Nous étions chez des amis, une soirée assez arrosée de poudre… Il était genre trois heures. Un type dégueulait sur Gainsbourg, bourgeois pourri, Aux armes, etc. Les autres étaient déjà partis dans le trip ensommeillé d’une dose de trop. Avec Cléa, on ne touchait pas vraiment à toute cette dope. On se mit à suivre les indications de la chanson. Je me retrouvais dans son dos et, passant par l’échancrure de son boléro, je lui caressais les seins qu’elle avait libres. Puis, dans l’indifférence générale, je me collais à elle et je relevais sa jupe pour lui peloter les fesses. Comme nous étions seuls encore un peu vivants dans cette nuit poudreuse, je dégageais mon sexe pour le passer entre les jambes de ma partenaire. Cléa le saisit à pleines mains, lui redonna une bonne vigueur et se l’introduisit. La chanson se terminait :


La décadanse

A bercé

Nos corps blasés

Et nos âmes égarées



Il n’y avait que lui qui avait vu quelque chose et il était mort de jalousie. Cléa ne prit même pas la peine de redescendre les pans de sa jupe et elle passa devant lui le cul maculé pour se rendre aux toilettes.


Tout récemment, je reçus une invitation pour un bal costumé. J’allais mettre ça directement à la poubelle, mais Diana, avec qui je vis désormais, me dit :



Moi, je n’étais pas très chaud. Ce n’est pas que je n’aime plus danser, c’est que maintenant j’ai de l’arthrose… Oui, eh bien, il n’y a pas de quoi rigoler… Bien sûr, pour un slow, ça irait encore, mais les danses d’aujourd’hui… Je vais souffrir le martyre. Mais quand Maryse, Cléa ou Diana ont décidé quelque chose… Oui, j’ai toujours été un peu faible… Alors on y va. Il faut juste décider en quoi on se déguise. « Et si on prenait les années 1920 et une tenue charleston ? » L’essayer dans la tête, c’est l’adopter dans les faits.


On se rend dans une boutique de location de costumes. Diana, robe noire et grise, avec boa assorti, bas résille et chaussures dorées, avec en prime un fume-cigarette de vingt centimètres. Pour moi, c’est plus banal : veste et pantalon gris avec rayures, chapeau noir, tout cela assorti de bretelles blanches. Et on est partis.


La soirée commence très mal. À peine arrivée, Diana se fait agresser par une nana excitée parce qu’elle porte exactement la même tenue.



Je dis à Diana qu’on va partir et laisser là tout ce beau monde si grossier. Elle me dit qu’elle va se changer aux toilettes et qu’elle revient. Je me demandais bien comment elle allait faire, mais enfin… Cinq minutes plus tard, elle revient complètement nue avec une pomme !



Je lui dis que ce n’est pas raisonnable, qu’elle a désormais 44 ans et que si elle pratique toujours le naturisme, ce n’est pas… C’est vrai qu’elle est encore tellement bien foutue que personne ne lui donnerait son âge… Et puis, ça y est, c’est trop tard, elle fait l’attroupement et l’admiration de tous les participants.



Enfin, pas de tous les participants. Voilà qu’une autre Ève arrive en furie. Elle est habillée de feuilles vertes en plastique qu’elle a collées sur un collant intégral couleur chair. Elle a à la main une pomme en matière synthétique. Un Adam, tout aussi synthétique, la suit.



J’essayai bien de m’interposer, mais la furie féminine était à son comble. L’Ève en plastique se jeta sur l’Ève naturelle pour la griffer, la mordre, la défigurer au minimum. Il s’ensuivit une mêlée que suivaient d’un œil égrillard De Gaulle, Robespierre et Jean-Paul II. La bataille fut si rude que les deux Ève se retrouvèrent en tenue d’Ève. Feuilles de vigne et collants avaient volé et jonchaient le sol. Diana, dans un sursaut, plaqua son adversaire sur le sol et lui administra une fessée royale, d’après Henri IV qui passait par là. Puis elle se précipita aux toilettes, suivie par tous les fans du paradis terrestre.


Je ne savais plus quoi faire pour calmer les esprits et Adam non plus. C’était un brave garçon, un peu dépassé lui aussi par les événements. Il m’invita à prendre une coupe de champagne. Et je me mis en quête de Diana. Je ne voulais pas entrer dans les toilettes pour dames et je patientais devant la porte. À un moment, en sortit le petit Chaperon Rouge, et j’aperçus dans l’entrebâillement de la porte Ève – mon Ève à moi – en train de tailler une pipe à Jean-Paul II, lui-même était apparemment sodomisé par Robespierre pendant que Charles De Gaulle prenait des photos… Enfin, c’est ce qu’il m’a semblé avoir vu, mais la porte est restée peu de temps ouverte. Puis Diana est sortie, rhabillée en charleston 1920, et elle me dit :