Une Histoire sur http://revebebe.free.fr/
n° 18274Fiche technique34163 caractères34163
Temps de lecture estimé : 18 mn
25/02/18
corrigé 06/06/21
Résumé:  Les 24 heures qui chamboulèrent deux vies.
Critères:  fh jeunes frousses rousseurs inconnu religion hotel amour strip cunnilingu pénétratio init policier
Auteur : Radagast      Envoi mini-message
Sixtine

Sœur Sophie et sœur Marie faisaient la queue au guichet de l’agence de Crédit Mutuel de Lyon-Croix-Rousse, à l’angle du Boulevard de la Croix- Rousse et de la rue Duvivard.

Elles venaient y déposer l’argent récolté lors de la fête organisée au profit du couvent, le couvent des Petites Sœurs des Choupinettes. Cette fête comprenait un vide-grenier, un repas payant suivi d’une prestation de la chorale des religieuses et de celle de la paroisse.

Le résultat devait servir à restaurer les bâtiments. L’état des chambres et surtout les sanitaires laissant à désirer.

Les deux religieuses devisaient joyeusement, car les bénéfices de cette petite sauterie dépassaient largement toutes les espérances de la congrégation.


Sœur Marie, la soixantaine bien tassée, assumait fièrement son double menton, une poitrine aussi volumineuse qu’un airbag de camion de 38 tonnes et un ventre à l’avenant.

D’un naturel optimiste, l’accorte sœur Marie souriait toujours. La prière lui amenait la paix et la sérénité.


Sœur Sophie, quant à elle, n’était point encore religieuse, juste novice. Elle devait prononcer ses vœux dans le courant de l’année.


Fille de Joseph-Adhémar et de Pauline-Xavière de la Trouille, Sixtine de la Trouille fit ses études dans des établissements catholiques privés. Bac en poche, elle avait le choix entre poursuivre des études de médecine comme son père, ou vétérinaire, elle préféra entrer dans les ordres.

Profondément croyants, catholiques traditionalistes – un de la Trouille avait servi la Reine Mélisende à Jérusalem – ses parents louèrent le Seigneur en apprenant sa décision⁽¹⁾


Pourtant, nombreux furent ceux qui regrettèrent son choix.

En gros tous les hommes entre quinze et cinquante ans. Ses cousins, ses oncles, ses camarades de classe, y comprit le curé de la paroisse.

Car Sixtine était canon selon les dires des jeunes, une beauté pour les moins jeunes.

Grande, svelte, le visage fin, presque éthéré, les lèvres délicatement ourlées, un petit nez en trompette, des yeux de biche – si tant est que les biches possédassent les yeux gris – d’adorables taches de rousseur sur les ailes du nez et les joues. Et de ravissantes fossettes sur les pommettes lorsqu’elle souriait.

La pratique quotidienne de la natation lui avait donné de longues jambes musclées, une taille fine et un postérieur rebondi.

Des petits seins fermes et haut placés⁽²⁾ complétaient ce délicieux tableau. Seins en forme de pommes, aux gros tétons qu’elle cachait soigneusement.


En ce jour, la taille fine, les jambes musclées et les petits seins arrogants disparaissaient sous une longue robe de coton clair et un scapulaire sombre.

Les longs cheveux désormais coupés courts étaient cachés par la coiffe blanche des religieuses.

Ne subsistaient plus à la vue des hommes que les taches de rousseur, les timides yeux de biche, les lèvres pulpeuses et les fossettes, car sœur Sophie souriait constamment.


Depuis son entrée au couvent, ce depuis deux ans, elle sortait pour la première fois. Sœur Sophie s’étant occupée du vide-grenier, la mère supérieure avait décidé de la laisser aller déposer l’argent à la banque en guise de récompense.


Derrière elles, dans la file d’attente – je n’ose dire une queue en parlant de religieuses – suivait David Cicode.

Un jeune homme qui venait apporter un chèque, le premier salaire de son premier boulot. Il en profiterait pour ouvrir un compte.

Ce grand jeune homme un peu timide souriait aux anges. Il était heureux. Heureux, car il venait de trouver travail et appartement ; en prime il suivait deux religieuses souriantes, dont l’une jolie comme un cœur.

L’espace d’un instant, leurs regards se croisèrent. Il en reçut l’équivalent d’un choc électrique au palpitant.

Il se trouvait encore dans un état second lorsque deux individus firent irruption dans la banque.



Ils tenaient chacun une arme de poing. Tous deux revêtus de combinaisons noires, l’un portait le masque de Donald Trump, le second celui d’Angéla Merkel.


Aussitôt des cris et des hurlements retentirent.



Las, sœur Marie, paniquée, tenta de se sauver. Merkel lui logea une balle dans le ventre. Il n’y eut qu’un plop.

Une arme avec silencieux, se dit David, grand amateur de films policiers et d’espionnage.


Dans le même geste, le tireur abattit un caissier et un client. Il pointa son arme vers la seconde religieuse, sœur Sophie.


En un geste réflexe David saisit la main de la novice et partit en courant vers le fond du bâtiment.

Choquée, la jeune femme se laissa faire et suivit docilement.

Le truand, surpris, ne réagit pas de suite, David le bouscula d’un coup d’épaule. Sœur Sophie trébucha et d’un geste malencontreux fit tomber son masque.



David ne voyait aucune sortie possible, au bout du couloir se dressait une baie vitrée opaque et épaisse.

Était-ce dû à la précipitation ? Était-ce dû à la présence du silencieux qui déséquilibrait l’arme, toujours est-il que le tireur rata son coup.

La grosse vitre se brisa partiellement sous les impacts.

Le jeune homme saisit une chaise et la jeta dans les pieds du truand, qui trébucha et s’étala de tout son long.

Quelques secondes de gagnées, se dit David.



La jeune femme le suivait sans réaction, anesthésiée.

Il percuta le reste de la vitre épaule en avant, tel un deuxième ligne de rugby face au pack adverse. La glace explosa sous le choc. Ils se retrouvèrent tous deux dehors, allongés sur le trottoir, elle sur lui, tous deux couverts de débris de verre.



Une fois debout, ils reprirent leur course éperdue, s’enfonçant dans les ruelles de la Croix Rousse. Ils tournaient à l’angle de la ruelle du révérend père Inée et l’impasse du général Tricul quand un morceau de brique explosa près de leur tête. Le tireur les prenait pour cible, heureusement avec toujours autant de réussite.




~~oOo~~




Dans la banque la situation dégénérait.



Un membre du personnel venait de réussir à donner l’alerte. Les truands tirèrent des coups de feu en l’air, visant aussi les caméras de surveillance. Ils sortirent précipitamment en cachant leurs armes sous les vestes.

Les clients s’échappèrent en hurlant, semant la panique parmi les passants. Les braqueurs retirèrent leurs masques en douce et se mêlèrent à la foule.




~~oOo~~




Soeur Sophie et David rejoignaient le boulevard de la Croix-Rousse quand les policiers arrivèrent sur place, gérant difficilement la pagaille.



Tout aussi essoufflée que lui, la religieuse opina de la coiffe, mais eut vite un haut-le-corps.



Le gars qui les avait poursuivis, tiré comme des lapins, voulant les tuer, gesticulait comme un apponteur sur un porte-avions.

Il coordonnait les secours, faisait installer des barrages.



Il fallait trouver une solution, ils allaient se faire repérer. Une religieuse et un gars dégoulinant de sang – la traversée de la vitre lui avait occasionné des blessures au visage et au cuir chevelu – ne passeraient pas inaperçus.

Un couple de petits vieux approchait. Tous deux marchaient avec une canne, lui portait un sac à provisions.

Une idée illumina les neurones de David.

Il saisit le visage de sa compagne d’infortune et l’embrassa à pleine bouche.



Il se recula quelque peu et murmura, lèvres contre lèvres :



Et il replongea sur les lèvres nonnesques. Sa langue vint fouiller la bouche de Sixtine.



C’était son premier baiser, elle en était étonnée. Elle ne s’imaginait pas la chose ainsi. Certes, les circonstances la perturbaient ; certes, se faire embrasser alors que sœur Marie se mourait à quelques pas de là ; certes, échanger un baiser à quelques mois de son entrée dans les ordres pouvait la choquer.

Pourtant… pourtant. Cette langue qui venait chercher la sienne, ces mains qui lui caressaient les hanches et le dos lui donnaient de petits frissons, la tête lui tournait. Les bras du jeune homme la soutenaient sinon elle tombait en pâmoison, les jambes toutes cotonneuses.



Les deux personnes âgées arrivaient à leur hauteur. Ils semblaient outrés par cette scène.



La tête dans les étoiles, Sixtine redevenait sœur Sophie, elle ne put rien répondre.



Ils continuèrent à se disputer en s’éloignant.



Sœur Sophie avait la voix toute rêveuse.



Main dans la main, les deux jeunes gens s’enfoncèrent dans le labyrinthe de traboules – les ruelles et cours intérieures – que formait le quartier de la Croix-Rousse avant que des barrages ne soient disposés un peu partout.



David l’entraîna de nouveau dans un recoin, à l’abri des regards.

Il démonta la coiffe de la jeune femme.



Sophie porta les mains à son visage qui apparaissait ainsi que ses cheveux. Il la regardait, bouche bée, émerveillé. Gênée par ce regard admiratif, elle rougit et baissa les yeux. Lui avait la bouche sèche. Il ne pouvait détacher ses yeux de ce visage angélique encadré de courts cheveux roux. Il adorait les rousses.


Pour chasser son malaise, David s’adressa à un SDF assis sous un porche.



Comme ils se cachaient au passage d’une voiture de police, le gars leur fit un sourire.



Il tendit un Opinel.



Il ôta le scapulaire et découpa la robe au niveau du genou. Heureusement le couteau coupait bien. Il faisait attention de ne pas toucher de sa lame la peau de la jolie religieuse.

Des fils pendouillaient de-ci de-là.



Le vêtement passait plutôt inaperçu. Seule la présence des pieds nus dans les sandales pouvait choquer.



Le SDF semblait content de lui, de sa bonne action. David tira de sa poche le dernier billet de dix euros qui lui restait et le lui tendit.



Ils s’en allèrent main dans la main, David épongeant le sang sur son visage avec les restes de la robe. Sophie/Sixtine s’interrogeait sur les propos du vagabond. Amoureuse, elle qui n’aimait que Dieu ? Enfin c’est ce qu’elle croyait il y a peu de temps encore. Elle songeait à cette course éperdue, aux efforts du jeune homme pour la sauver. De ce baiser…

David savait qu’il était amoureux depuis le premier regard.



Elle éclata en sanglots, il la prit entre ses bras et la berça comme un bébé.



À la friperie, il lui fit acheter un pull, un jean, une doudoune, des chaussettes et des baskets. Il ne pouvait détacher son regard de ces jolies fesses serrées dans un jean slim ou de la jolie poitrine moulée sous le pull.

Il venait de se trouver un but dans la vie, protéger cette belle enfant.

Laquelle belle enfant lui avait nettoyé et pansé ses plaies au visage à l’aide de désinfectant acheté dans une pharmacie. Ça piquait, mais il eut enduré bien pires tourments, ne serait-ce que pour sentir les doigts délicats posés sur son front, le souffle sur sa peau et se mirer dans cet insondable regard gris.



Ils étaient assis dans une sandwicherie et grignotaient leur repas lorsque Sixtine se figea. Dans un angle du restaurant, une télé allumée relayait en continu les programmes d’une chaîne d’info.

Un reportage narrait les péripéties du braquage.



  • — Nous rejoignons nos envoyés spécials à Lyon pour TFM-TV, Lenny Bar et Natacha Lumo, il semble que vous avez du nouveau.
  • — En effet Monique, la police vient de lancer un avis de recherche à la rencontre de deux témoins, il s’agit d’un homme brun, jeune, d’environ 1,80 mètre, et d’une complice, une jeune religieuse de 1,70 mètre.
  • — Lenny, ils seraient des complices des braqueurs ?
  • — Tout à fait Monique, la pseudo religieuse serait partie avec une grosse somme d’argent appartenant à un couvent de la région.
  • — Des Bonnie and Clyde d’un nouveau genre ? Des amants diaboliques ?
  • — C’est cela. La police nous a fourni un portrait robot des sucepets, dangereux selon le communiqué.

Ici Lenny Bar et Natacha Lumo, à Lyon, pour TFM Tévé, à vous Paris, à vous Monique Thamer.


Le portrait robot, pas très ressemblant heureusement, resta à l’écran quelques instants.



À l’évocation de la chambre d’hôtel, le sang de la jeune femme se mit à bouillir. Elle eut des pensées impies, totalement inappropriées avec leur situation actuelle.




David acheta deux petites valises qu’il remplit de sous-vêtements, de linge de toilette et de produits d’hygiène.





~~oOo~~





Tandis que deux flics discutaient de leur avenir proche dans un bar du centre-ville, une autre conversation se tenait dans le bureau du directeur de la PJ.



Le préfet voulait obtenir des réponses.





~~oOo~~




Dans la chambre du petit hôtel, une télévision donnait les dernières nouvelles.



  • — Des éléments nouveaux Lenny ?
  • — Oui, nous avons les noms des deux fuyards. David Cicode et Sixtine De la Trouille. D’après son employeur David Cicode est quelqu’un de sérieux et plutôt timide, il ne comprend pas.

Les parents et la mère supérieure du couvent d’où venait Sixtine, alias sœur Sophie se sont refusés à toute déclaration.

Ils sont considérés comme dangereux par les autorités. Si vous les apercevez, téléphonez au standard de l’émission !



Elle tournait en rond dans la chambre, se tordait les mains, elle se mit à trembler et à pleurer.

David l’enlaça et la berça contre lui, pour la calmer.



Ce pluriel, ce nous, émut le jeune homme. Il éprouvait de la tendresse pour cette belle quasi-inconnue. Aimer une religieuse bravait l’interdit. La sentir frissonner contre lui éveillait des sensations si agréables.

David déposa de petits baisers sur la tempe, sur la joue, sur la pointe du nez.

Comme elle ne se dérobait pas à ces tendres attentions, il osa effleurer les jolies lèvres.


Sœur Sophie s’effaçait au profit de Sixtine, elle aimait ces petits câlins, ces marques de tendresse la calmaient. Elle voulut revivre ce moment d’étourdissement, quand dans la rue il l’embrassa pour échapper aux recherches.

Retrouver aussi certaines tensions inconnues dans son corps, dans son ventre, ses seins. Était-ce cela la tentation ?


Elle ne songea plus à rien, ouvrit d’elle-même la bouche, laissa la langue de David l’investir, venir jouer avec la sienne, faire de sa bouche son palais.

Dans le même temps, il glissa la main sous le pull, caressa la peau horripilée du dos, du ventre, effleura la brassière si peu romantique qui emprisonnait les deux petits globes fragiles.


Qui ne tente rien n’a rien, aussi tenta-t-il !


Il souleva le pull, un peu, beaucoup, entièrement. Sixtine ne dit rien, mais son cœur battait la chamade, il devait avoisiner les deux cents pulsations par minute. Il se mit torse nu lui aussi, pour la rassurer. Cela ne la rassura pas, mais lui transforma le sang en lave en fusion.

Au diable les prières, au diable les sermons, elle ne pensait plus à rien lorsqu’il ôta le disgracieux sous-vêtement.


Elle ne vit que le regard émerveillé du premier homme qui lui contemplait les seins. De petits dômes blancs nacrés où serpentait une petite veine bleutée. Elle se laissa embrasser, caresser, humer, il voulait connaître la moindre parcelle de son corps.

Elle se retrouva allongée sur le lit, peau contre peau avec lui, ses tétons roses presque douloureux à force d’être tendus.

Elle ressentit le grand frisson quand il y posa ses lèvres, qu’il les caressa. Elle frissonna encore plus quand, tout humides de ces baisers, il souffla dessus.


Circonspect, craignant de faire le geste de trop, il fit sauter le bouton du jean, descendit la fermeture à glissière.

Le bras sur les yeux, elle se laissait déshabiller, ne voulait rien voir, mais participa quand même en soulevant le bassin pour laisser descendre le pantalon.

Il embrassa les jambes, les cuisses avant de passer les pouces sous l’élastique de la culotte Petit Bateau, une culotte toute blanche de petite fille sage, ou de religieuse.


Elle eut peur, se crispa, mais ne retint pas la main qui la dévêtait.

Nul ciseau ou tondeuse ne tailla jamais dans ce hallier couleur d’automne, la pilosité empiétait sur le ventre, le haut des cuisses et les lèvres qui se camouflaient derrière cet écran, presque invisibles.



Cette référence divine la rassura.


D’abord apprivoiser ce petit écureuil craintif en posant la main dessus, le tranquilliser, le caresser gentiment.

De l’index et du majeur il écarta le pelage au-dessus des babines de cette adorable bestiole, souffla pour en écarter les derniers duvets et d’un coup de langue audacieux en laboura le sillon.



Sous cette caresse la porte du paradis s’ouvrit et ses jambes s’écartèrent, laissant libre accès à tous ses trésors.

Lorsque le bout de la langue vint titiller son diapason, elle explosa en un long hurlement. Toutes les terminaisons nerveuses inutilisées depuis tant d’années s’activèrent d’un seul coup.

Pour parachever son œuvre, il glissa un doigt dans la grotte miraculeuse. Même lors de son adolescence, elle n’avait jamais osé toucher cet endroit interdit. Le curé de la paroisse stipulait bien que la masturbation rendait sourd, aveugle et rendait les mains poisseuses.


Le corps tout entier de Sixtine se mit à trembler, les doigts à se crisper sur les draps, son souffle à s’accélérer.

Ne lui laissant aucun répit, il se remit aussitôt à l’ouvrage, aspirant les chairs si sensibles, lapant sa liqueur à même le calice, délivrant une douce torture au délicat bourgeon, une phalange délicate caressant l’entrée du pertuis.

Trois fois de suite le miracle eut lieu, trois fois de suite elle se sentit atteindre les portes du paradis.

Nulle prière ne l’avait préparée à ça.


La bouche tout humide, le jeune homme revint l’embrasser, pour la première fois elle goûtait ses propres saveurs. Elle sentait aussi pour la première fois le poids d’un homme sur son corps. Elle devinait aussi la présence de cette chose longue et dure qui palpitait sur son bas-ventre.


Il lut aussi la peur et la crainte dans ses yeux. Elle écarta pourtant un peu plus les jambes en une invite muette.

Ce qui devait arriver arriva, le rostre trouva son chemin, se fraya un passage entra les douces muqueuses. Mais loin de se conduire comme un soudard, il pénétra le sanctuaire avec respect, délicatesse.

Elle s’attendait au pire, à une douleur insoutenable lorsqu’il lui ferait sauter l’opercule, elle ne ressentit qu’une légère gêne.

Bien au contraire, une chaleur embrasa ses sens, explosa toutes ses terminaisons nerveuses, irradia dans tout son corps. Elle projeta son ventre à la rencontre de celui de David, leurs corps en sueur se heurtaient de plus en plus vite, des cris gutturaux s’échappaient de leurs gorges.

Contre toute volonté, Sixtine se contracta autour du manche qui la pénétrait, son esprit s’envola vers des contrées inconnues et merveilleuses.

Elle le sentait vibrer, tressauter, se vider dans son ventre.


Les jolies fossettes réapparaissaient sur ses joues. Elle lui fit le plus beau sourire qu’il ait jamais vu. Il le lui dévora sur les lèvres.

Son premier commentaire fut :



Trois fois de suite ils ne firent plus qu’un, dont une fois sous la douche.

Après une de ces extases quasi mystiques, sœur Sophie se relâcha, et dans le silence qui s’ensuivit elle émit un flatus vaginalis, pour la première fois David pût entendre un vrai pet de nonne.




~~oOo~~







~~oOo~~




Mon amour.

Je me suis éveillée ce matin entre tes bras, je croyais rêver encore.

Tu m’as fait vivre des moments inoubliables, que je n’imaginais même pas possibles.

Je ne sais plus où j’en suis. Je dois me confier à la mère supérieure, lui demander conseil.

Je te laisse dormir encore. Tu es si beau.



David trouva la lettre pliée sur son oreiller. Il s’était étonné de ne point trouver Sixtine à ses côtés au réveil, il la croyait aux toilettes.



Pour la première fois de sa vie, il fit une prière.



Il sortit en courant de l’hôtel, ne prenant même pas le temps de boutonner sa chemise ou de mettre ses chaussures, il remonta la rue de la Sourcellerie pour enquiller celle de Rachel Hemme. Les rares passants se plaquaient contre les murs au passage de cet individu presque nu qui courait en ahanant des propos décousus, où il était question de Dieu, d’amour et d’écureuil roux.


Il arriva à bout de souffle dans la ruelle Quincy Soitil quand il la vit. Elle allait sonner à la porte du couvent.



Elle se retourna, le visage ravagé par l’angoisse, le remords et le doute.



Alors qu’il s’approchait, un homme jaillit d’une encoignure de porte derrière la jeune femme. Il tenait une arme à la main.

Comme dans un cauchemar au ralenti, David vit cette arme se lever et fixer de son œil sinistre le dos de la jeune femme. En un dernier effort, l’amoureux se jeta entre elle et l’arme. Il y eut un grand blam.


David tenait Sixtine dans ses bras, il lui souriait.



Il se fit lourd entre les bras de sa bien-aimée et s’affaissa au sol.

Agenouillée dans une mare de sang, elle vit le policier relever son arme vers elle.

Sixtine pria pour son âme, pour l’homme qu’elle aimait, même pour le tueur. Elle ferma les yeux et attendit sereinement. Elle allait rejoindre David.


Elle entendit quatre Blam successifs et sombra dans le néant.




~~oOo~~




Flash info spécial.


  • — Natacha, vous êtes en direct de la préfecture de police de Lyon, où le préfet, le commissaire et le procureur donnent une conférence de presse. Il semblerait que les Boni ande Clide de Fourvières soient arrêtés ?
  • — Tout n’est pas aussi simple Monique. Je vous laisse écouter le procureur.
  • — .. Il appert que David Cicode et sœur Sophie se soient trouvés au mauvais endroit au mauvais moment. Pourchassés par des policiers véreux, ils se sont cachés de tous, même de nous.
  • — Où sont les policiers ripoux ?
  • — L’un est mort lors de son interpellation, l’autre est interrogé dans les locaux de la police par des membres de l’IGPN. Ils braquaient des banques depuis plusieurs mois.
  • — Où se trouvent David et Sixtine ?
  • — Ils se trouvent à l’hôpital, en soins intensifs. Le pronostic vital est engagé.





~~oOo~~




Un couple se promenait dans les allées du cimetière de Fourvières, un bouquet à la main.

Ils déposèrent les fleurs sur une tombe. La femme éclata en sanglots.



Ils s’éloignèrent bras dessus bras dessous.





__________________________________________


⁽¹⁾ Vous pouvez louer le Seigneur à raison de 195 €/mois tout frais compris. Renseignements auprès de la banque Jakin.


⁽²⁾Note de l’auteur. Les seins hauts placés ne sont pas des seins qui siègent au conseil d’administration des différents groupes du cac40.


⁽³⁾ fachion ouik : célèbre fête de la mode à Lyon.