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n° 18276Fiche technique30763 caractères30763
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Temps de lecture estimé : 17 mn
27/02/18
corrigé 19/10/21
Présentation:  Petit essai ludique sans importance
Résumé:  Vous prenez un veuf, une pucelle et un puceau. Vous mélangez, rajoutez une pincée de cureton, et de bourgeoisie hypocrite. À déguster uniquement si vous aimez.
Critères:  fh hplusag jeunes religion complexe soubrette voir odeurs fellation pénétratio init -humour
Auteur : Charlie67            Envoi mini-message
Le mariage de Maître Charpin

Maître Charpin, heureux en ce dimanche de fin juin, pressentait que le déjeuner familial se passerait bien. Avec fierté, il s’apprêtait à annoncer que son fils aîné, Antoine, venait de réussir son baccalauréat, avec mention très bien, comme il se doit. Dans la dynastie des Charpin, on était huissier de justice de père en fils. Antoine continuerait donc ses études de droit et prendrait dignement sa succession.


Il aurait bien aimé faire une autre annonce supplémentaire, mais n’osait pas.


Plus qu’un repas dominical, cela ressemblait à un petit banquet. Il y avait évidemment monsieur le Curé, monsieur le Maire, l’Instituteur, le Notaire ainsi que le Médecin, tous accompagnés de leurs épouses, sauf le prélat, bien sûr. Il se racontait bien des choses sur lui et mademoiselle Choupiroux, cette sainte femme, mais il aurait été inconvenant qu’il s’affiche…. ! Il avait fait vœu de chasteté.


Vœu de chasteté, certes, mais pas vœu de diète… ! Car à la table de Maître Charpin c’eût été inconcevable. À la table de Maître Charpin, on mangeait… ! Un banquet ordinaire se faisait en cinq plats, mais pour une fête cela pouvait aller à sept plats et sans même évoquer un repas de noces.


Bon, de noces, il n’y en avait point encore eue, malgré le désir du maître de céans.


Il faut dire que Maître Charpin, Albert de son prénom et veuf de son état depuis une dizaine d’années, un méchant crabe ayant emporté son épouse bien-aimée, avait la charge de ses trois enfants. Il fit ceci avec responsabilité, désirant leur assurer un bel avenir et une bonne éducation. Pour ce faire, il s’adjoignit les services de Marguerite.


Marguerite, une bonne fille de la campagne, avait justement été placée chez l’huissier par monsieur le curé. C’était l’une des nombreuses progénitures du père Nestor, le métayer de la ferme du haut, qui, en s’obstinant à vouloir une lignée mâle, réussit à faire onze filles. La plantureuse jeune femme avait bien attiré l’œil du prêtre, mais il renonça à la prendre à son service, l’ire de mademoiselle Choupiroux eût été terrible… ! Monsieur le curé, en homme onctueux et pondéré, appliquait la sage devise, « il vaut mieux tenir que courir ».


Marguerite entretenait la maison Charpin depuis une dizaine d’années, torchait les marmots, s’occupait du ménage et assurait, de temps à autre, l’intendance d’un banquet, tout cela dans la joie et la gaieté. Le rire clair et sonore de la bonne retentissait souvent dans la maison et mettait du baume au cœur du veuf.


Il faut dire qu’une fois le deuil passé, Albert commença à regarder son employée d’un œil neuf. Précisons que cette jeune femme gironde se regardait fort agréablement. Autant dans sa charge d’officier ministériel, rançonnait-il le failli et constatait-il impitoyablement la faute du mari adultérin, autant en privé, se révélait-il un homme très timoré.


Voilà pourquoi il voulait faire une annonce, mais n’osait toujours pas.


En rouée femelle, la donzelle avait bien remarqué l’œil intéressé de son patron. Elle s’amusait des contorsions qu’il faisait, quand elle montait sur un escabeau, dans l’espoir de voir, sous sa jupe, le haut de ses bas ou même sa culotte. Elle riait même franchement de sa mine réjouie et béate quand elle sortait de la buanderie, les bras chargés de linge à sécher, le corsage humide, plaqué à son buste et laissant en deviner les moindres détails.


La tablée de ce banquet connaissait Marguerite depuis longtemps et appréciait aussi bien ses qualités de cordon bleu que sa joie de vivre. L’assemblée avait bien remarqué l’œil concupiscent que portait l’homme de la maison sur sa servante. Tous approuvaient, Maître Charpin était encore dans la force de l’âge et il lui faudrait femme. L’employée était issue d’une famille, certes modeste, mais très honorablement connue et la jeune fille avait une réputation au-dessus de tous soupçons. Il n’y aurait donc pas mésalliance … !


Tous regardaient béatement ce couple en devenir. Monsieur le Maire se voyait, recueillant le consentement des époux, le Curé bénissant l’union, le Notaire rédigeant le contrat de mariage – en séparation de biens, évidemment – le Médecin accompagnant la parturiente pour d’heureux évènements et le Maître d’École assurant l’éducation d’une progéniture qui ne saurait être qu’abondante. De plus, que de fêtes et de ripailles en perspective… !


Quand l’hôte se leva et demanda le silence, tout le monde se tut. Il prit la parole.



Les convives se réjouissaient, ils seraient les premiers, dans cette petite ville, à être les dépositaires d’une si bonne nouvelle et on ne manquerait pas d’ouvrir encore quelques bouteilles ! Tous connaissaient la qualité de la cave de l’huissier.



Certes, mon ami, abrégez, si vous le voulez bien, pensèrent les convives.



Bon, tu accouches, pressèrent mentalement la majorité des personnes présentes.



Ah… ! Certes, certes, notèrent les convives.



Oui, dis-le, encouragèrent subliminalement les notables.



Un certain désarroi emplit la salle. C’est tout ? Décidément, Albert sera toujours aussi timide, pensa l’assemblée… !


Le rire tonitruant de Marguerite éclata, elle s’élança vers Antoine pour l’étreindre et le féliciter. Elle brossait sa chevelure d’une main enthousiaste et plaquait sa tête contre son giron. Le lauréat, en jeune homme pubère, appréciait particulièrement, même s’il risquait la suffocation, d’avoir son nez entre les seins de la servante. Jeune puceau, il regardait depuis quelques années l’accorte demoiselle qui avait bien souvent nourri ses rêves et provoqué de nombreuses pollutions nocturnes.


Il enfonçait délibérément sa face entre ces deux globes charnus. Il respirait son odeur et goûtait au voluptueux satiné de cette chair. Plus Marguerite le serrait contre lui, plus une réaction incongrue se manifestait dans son caleçon. Il aurait bien porté une main à cet endroit pour en calmer l’effet, mais un sursaut de conscience lui rappela les bonnes manières en société … ! D’ailleurs, Marguerite s’éloignait déjà, les cafés et les liqueurs seraient bientôt servis et le repas s’achèverait.


Quelques jours passèrent, et un matin, Marguerite fut assez surprise de trouver une fleur dans la poche de son tablier. Elle en rosit de plaisir. Albert se déclarerait-il bientôt ? Certes il avait quinze ans de plus qu’elle, mais c’était encore un bel homme. Et puis, elle frisait maintenant ses vingt-six ans et il serait souhaitable qu’elle ne soit plus la rosière de la maison. Eh oui, à cet âge avancé, elle gardait encore son pucelage. Elle ne rejetait pas les garçons, loin de là, mais elle se méfiait des conséquences… !


Ses relations amoureuses s’étaient donc résumées à des rencontres, la main dans la main. Bon, il y eu bien sûr, la main dans la chose… et la chose dans la main… mais jamais, au grand jamais il n’y eu la chose dans la chose… !


La belle s’en impatientait, d’autant qu’elle avait « dégoté » quelques livres qui en relataient l’exercice et même si ces lectures avaient provoqué un grand émoi, elle n’en était que plus frustrée. Ces ouvrages n’étaient pas pour autant des manuels de vulgarisation et de mise en pratique, mais plutôt de ces livres qui font rêver, le garçon toujours riche et courageux, la fille toujours belle et amoureuse.


Bon, pour la fille, elle savait qu’elle ne désavouerait pas ces deux derniers adjectifs. Pour le garçon… ! Ben pour le garçon, ce n’était pas gagné ! Des courageux, à la limite, ça se trouverait, mais alors des riches, que nenni… ! Marguerite avait suffisamment vu ses parents suer sang et eau à la ferme en vue de boucler les fins de mois pour que l’aisance de la maison Charpin la subjugue. Un mariage avec le maître de maison l’agréerait. Cela ne changerait pas grand-chose dans son travail, mais agrémenterait ses nuits qui, pour le moment, lui semblaient bien froides et monotones.


Cette fleur fraîche l’intriguait donc, surtout quelle fut suivie d’autres, toutes aussi fraîches et toutes aussi matinales. Elle les humait avec un certain ravissement, puis les déposait dans un vase dans sa chambre, les laissant faner doucement, mais ne les jetant jamais. Recevoir cet hommage quotidien la charmait, mais la laissait sur sa faim. Quand donc Albert se découvrirait-il ? Elle connaissait sa timidité et envisageait de prendre les choses en main.


Antoine goûtait à des vacances méritées et commençait à oublier l’internat du lycée où il se sentait comme un prisonnier. Vive la liberté, vive sa nouvelle vie, cette future vie à la faculté dans la capitale. À lui la grande ville et ses petites femmes, attention mesdames, Antoine arrivait…. ! Il les voulait toutes, Il s’impatientait de les rencontrer, de les toucher. Un espoir qui lui fit tout de suite penser à Marguerite. Depuis qu’elle l’avait serré entre ses seins, une même réaction s’en suivait immédiatement : une belle érection déformait son short et attirait inexorablement sa main. Il en arrivait maintenant à trois masturbations diurnes sans compter les nocturnes. Les femmes en général et Marguerite en particulier occupaient son esprit et ses journées.


Pour Albert, le mois de juillet se traînait, il attendait impatiemment les vacances du mois d’août pour pouvoir côtoyer sa servante au quotidien. Il fallait qu’il trouve l’occasion pour lui prouver sa flamme. Quand enfin ce mois estival arriva, il était toujours indécis.


Voilà déjà la trentième rose que recevait Marguerite de son soupirant. La trentième qu’elle posait sur le guéridon de la chambre. Émue, elle regardait la première qui lui avait été offerte, maintenant toute racornie, toute fanée. La servante y vit un signe, il fallait qu’elle provoque la demande en mariage. Ne pas attendre plus longtemps, sinon, elle ressemblerait bientôt à cette pauvre chose qui n’était que le souvenir d’une beauté éphémère.


Antoine avait ses hormones qui bouillonnaient de plus en plus. Un de ses aimables amis lui procura quelques ouvrages, qui, à ses dires, le distrairaient. Bien que jeune homme ait reçu une éducation littéraire presque complète, ses professeurs, de dignes prélats forts érudits, avaient omis de lui faire connaître les textes que, dans une bibliothèque, on classait dans un endroit nommé « L’enfer ». Cela l’intéressa immédiatement.


Albert, maintenant en congé, traînait son âme en peine, dans la maison, en regardant avec désespoir Marguerite qui vaquait à ses occupations. Ce lundi, jour de lessive, quand l’huissier traversa la buanderie pour se rendre dans sa cave à vin, une vision agréable arrêta sa progression. Des vêtements féminins attendaient, étalés sur une planche à laver, d’être sortis pour le séchage. La domestique étant la seule femme de la maison, ils ne pouvaient que lui appartenir. À côté, un tas de sous-vêtements attendaient le lavage. L’homme se pencha et s’empara d’abord d’un soutien-gorge dont la douceur sur sa joue éveilla ses sens. Quand il prit la culotte assortie et qu’il la porta à son visage, les effluves de celle-ci lui provoquèrent une érection comme il n’en avait plus connue depuis longtemps.


Marguerite, retournant à la buanderie, fut surprise bien sûr du spectacle. Elle voyait de profil Maître Charpin, un soutien-gorge accroché à ses doigts et au creux de sa main gauche une culotte, qu’il pressait contre son visage. La main droite s’appliquait, elle, à fourbir un sceptre, somme toute de bonne taille. La soubrette y vit l’occasion rêvée. Elle se dirigea donc vers l’homme et se présenta, tout sourire face à lui.


Antoine se concentrait de plus en plus sur ses lectures. Elles lui ouvraient des horizons nouveaux, une vision de la vie qu’il n’avait jusqu’à présent pas encore appréhendée. Il ne sortait plus beaucoup et étudiait scrupuleusement ces opuscules, il les dévorait et en connaissait la teneur par cœur. Il passait le plus clair de son temps affalé dans le fauteuil de sa chambre, un livre dans la main gauche et son sexe dans la main droite.


Nimbé de fragrances érotiques, Albert frisait l’extase, mais la vision soudaine du visage souriant de sa bonne interrompit sa béatitude et le rendit guimauve. La camériste ne l’entendait pas de cette oreille et prit les choses en main – si l’on peut dire – et la vigueur, un instant perdue, revint rapidement. La charmante bouille disparut de son champ de vision pour œuvrer un étage plus bas. Albert défaillit presque, quand il sentit sa hampe aspirée par cette bouche chaude, humide et agacée par cette langue friponne. Quand il baissa les yeux et qu’il eut cette vision divine d’un décolleté largement pourvu, juste sporadiquement révélé par les va-et-vient d’une chevelure et très partiellement caché par son barreau, il n’en put plus. Il se répandit dans la bouche de la bonne. Celle-ci se releva prestement et après juste un bécot sur ses lèvres quitta rapidement la scène du crime.


Marguerite, toute sage fille qu’elle s’efforçait d’être, n’avait pas fait aujourd’hui sa première turlute. Elle savait que le plaisir n’a qu’un temps et qu’il faut aussi travailler. La lessive n’attend pas et il restait encore le linge des enfants à laver. Elle se dirigea donc vers les chambres. Sans préambule elle ouvrit celle d’Antoine. Le spectacle du jeune homme se masturbant en lisant, l’interloqua un moment… mais seulement un moment !



Bien sûr, le galopin s’efforça de cacher sa lecture sous un coussin ainsi que l’objet du délit dans sa culotte. Marguerite, soucieuse de l’éducation des enfants, se précipita… Non pas sur la culotte, mais sur cet ouvrage dont elle se doutait bien qu’il avait provoqué l’émoi de l’adolescent. Une bataille s’en suivit dont elle sortit vainqueur.


Antoine avait dû céder et maintenant le livre était entre les mains de la femme de la maison. Elle lui tournait le dos et commençait à lire l’ouvrage. Au début craintif de l’ire de celle qui l’avait élevé, il se rasséréna en remarquant qu’elle continuait sa lecture sans lui jeter sa vindicte. Il commença à examiner sa silhouette. Ainsi positionnée entre la fenêtre et lui, la luminosité lui conférait comme une aura. Elle soulignait ses formes pleines et appétissantes. Des formes tentantes et il se laissa tenter… !


Albert mit longtemps à revenir sur terre. Il voguait depuis un moment dans l’éther et tel Hannibal Barca il prolongeait à plaisir les délices de Capoue. Ceci n’eut bien sûr qu’un temps et le retour sur terre fut décevant. Toujours seul, entre les quatre murs gris de cette buanderie, il se demandait s’il avait rêvé. Pourtant non, cette jouissance encore présente dans son esprit, ce sexe qui pendouillait de sa braguette et cette boule de sous-vêtements qu’il mit rapidement dans la poche de son veston, lui rappelaient une extase qu’il n’avait plus connue depuis une décennie.


Marguerite, surprise et interpellée lisait la littérature qu’elle avait arrachée des mains du jeune homme. Elle restait scotchée à ces lignes. Les évocations lues incitaient à étourdir son esprit. Elle commençait à être excitée par ces mots qui la chauffaient à blanc. Des frissons, le sentiment d’être caressée de partout la plongeaient dans un bien-être absolu, jusqu’à ce qu’elle sentit qu’une chose s’insinuait dans sa culotte, mais là, il était trop tard.


Antoine, opportuniste, avait profité de la concentration de la belle sur sa lecture pour commencer à la caresser. D’abord les mollets, puis, vu l’absence de réaction, il remonta sous la jupe pour atteindre le saint des saints. Quand il l’enlaça, la chose devint irrémédiable, ils étaient tous les deux dans un état second.


Albert, maintenant installé confortablement dans son bureau, se laissait bercer par ce doux souvenir. Feue madame Charpin avait été, certes, une très bonne femme, fidèle et dévouée épouse, mais d’un obscurantisme total quant aux choses de la chair. Tellement obscurantiste que l’acte ne pouvait se faire que dans le noir complet et uniquement en missionnaire, sûrement une réminiscence de son éducation chez les sœurs … ! Le plaisir inédit et buccal que lui avait prodigué la servante le faisait encore planer et entrevoir de futures félicités. Il ne remarqua pas Marguerite qui se précipitait hors de la maison.


En effet, celle-ci fut la première à reprendre ses esprits après la chevauchée, la cavalcade, je dirais même la ruée qu’elle venait d’effectuer avec le jeune mâle. Elle constata le désastre en regardant son entrecuisse maculé de sperme et de sang. Marguerite, bonne fille, avait certes brillamment passé son certificat d’études primaires, mais avait par la même occasion été formée à l’éducation et la morale religieuse. Dans sa détresse, son seul référent restait donc le curé, et après s’être rajustée, elle se précipita vers le presbytère.


Antoine reprit plus tardivement ses esprits. Il souriait aux anges, content de lui. Il se sentait devenir un homme. Le tablier de l’employée traînait maintenant au sol. Il le ramassa et le serra contre lui, en pensant à elle, amoureusement. Il se dirigea vers le jardin et fit ce qu’il faisait tous les matins, mais aujourd’hui, il fit cela en grand. Il cueillit onze roses rouges, les déposa dans la poche du tablier et accrocha celui-ci à son endroit habituel, à l’office.


Quand mademoiselle Choupiroux entendit tambouriner, avec véhémence, à la porte de la cure, elle se précipita, car la chose devait être d’importance. Probablement une extrême onction à administrer. Quelle ne fut pas sa surprise quand elle accueillit une Marguerite au bord des larmes et qui demandait à s’entretenir avec le prélat.


Celui-ci la reçut, bien entendu. Elle demandait à être confessée immédiatement. Le ministre du culte n’avait pas l’habitude qu’on lui dicte son agenda, mais pour cette charmante demoiselle qui lui concoctait de si savoureux plats lors des invitations chez l’huissier, il pouvait déroger. Il rouvrit donc église et confessionnal.


L’ex pucelle se sentait en faute et se confessa à l’ecclésiastique. Le récit dura une bonne heure et rien ne lui fut épargné… si l’on peut dire… ! Déjà, la mamelue jeune femme, dans sa position d’orant, offrait une vision plongeante à faire damner un saint. Le récit en lui-même, fait de papouilles, de pénétrations, de succions et d’autres concussions ne pouvait qu’échauffer le sang d’un homme. Heureusement, le port de la soutane avait certains avantages, entre autres, celui de masquer des émois intempestifs. À un moment, le prélat regrettait de ne pas avoir congédié la « Choupiroux », pour prendre à son service cette demoiselle si pieuse, si dévote et surtout si ouverte à la vie… !


Après réflexion, son état de prêtre et de gardien de ses ouailles l’obligeait à trouver une solution. Cette solution lui parut évidente, le père devait épouser la demoiselle et le reste devait être tu, celé par le secret des familles. Il lui fallait donc se rendre dans la maison Charpin et poser l’ultimatum en l’absence de la femme. La phase intermédiaire, pour gagner du temps, fut donc de prescrire à la pécheresse, cinquante « Pater noster » et tout autant d’ « Ave Maria ». Même en récitant vite elle en avait pour une demi-heure.


Albert, tout à sa béatitude, tressaillit quand sa porte fut heurtée. Un visiteur, et Marguerite qui n’ouvre pas ? Il se déplaça donc pour accueillir le curé de la paroisse. Certes une bonne connaissance, mais tout de même, en ce début de soirée …. !


Le Prélat s’installa d’autorité et prit d’abord un air pensif.



L’abbé avisant sur un guéridon un flacon contenant une fine qui faisait la gloire des après-repas de la maison Charpin, dit :



Le maître de maison s’exécuta, puis attendit la suite, explicitant cette visite. L’onctueux chanoine prit son temps et dégusta son alcool.



À ce stade de la conversation, Albert commençait à s’inquiéter franchement. Les affres de l’enfer ne l’avaient jamais tourmenté, mais là, l’homme du culte l’inquiétait.



L’huissier ne comprenait pas trop comment le prélat était au courant du petit intermède de la buanderie, mais approuvait totalement cette union. Cela ne changeait rien pour lui, il n’oserait tout de même pas faire sa demande.



L’homme d’église se rendit compte que ce n’était pas gagné. Les histoires sur la timidité d’Albert dont se glosait la communauté n’étaient peut-être pas exagérées !



Le prélat, tout saint homme qu’il était, commençait à trouver que « l’Albert lui courait sur le haricot ». Il se reprit et reprit :



Le curé poussa un long soupir, décidément, son ministère l’amenait à faire de bien curieuses choses… !



L’huissier ne savait plus à quel sein, euh pardon, saint se vouer…. ! Quoique des seins de la soubrette, son esprit (sain ?) en fut ceint. Il comprit tout de même que c’était l’occasion ou jamais d’arriver à la félicité… !


Marguerite, car c’était bien elle, rentrait à la maison, abattue. Le curé l’avait certes sermonnée, mais aussi réconfortée. Cela ne suffisait pas à calmer son désarroi. Elle désirait le père et elle couchait avec le fils. Elle se considérait dans la plus basse classe de l’abjection, une catin valait mieux qu’elle.



La demande du maître la conforta dans son idée. Elle avait fauté et devrait en assumer la pénitence. Elle serait renvoyée dans sa famille sous l’opprobre générale. Si son père la rejetait aussi, elle finirait au ruisseau ou sous la coupe d’un quelconque Thénardier. Telle la pénitente, elle s’avança dans l’antre réservée de l’huissier.


Albert ne comprenait pas vraiment l’attitude de sa servante, elle, habituellement si vive et enjouée. Cela ne lui facilitait pas la chose. Il s’assit sur le sofa et tapota la place à côté de lui comme une invitation à la jeune femme de s’asseoir. Sa gorge se nouait de plus en plus, il aurait voulu fuir, mais les coups d’œil que portait de temps à autre le prélat au-dessus du paravent lui faisait craindre les foudres divines. En regardant le sol il dit :



Devant l’air d’incompréhension de la fille et la tête du curé qui dépassait maintenant entièrement de la cloison mobile et qui silencieusement lui disait « articulez ! », il se reprit. Après quelques borborygmes, il se concentra, rassembla toute ses forces et dit :



Albert, très satisfait de lui, avait réussi à vaincre sa timidité. La phrase avait coulé toute seule, bien articulée, sans aucune faute ou oubli. La réponse avait suivi de même, tout était bien, il avait passé le cap. C’était bien. C’était très bien … ! Bien, bien, bien … ! Voilà, voilà, voilà… !


Ils se regardaient et c’est Marguerite qui rompit le silence.



Que venait-elle de dire ? « Embrasser ? », lui qui n’avait même pas entendu le « oui » pré-sacramentel. Elle était déjà sur lui et posait ses lèvres sur les siennes. Sa langue forçait cette bouche. C’est elle qui prit la main de l’homme et le força à malaxer son sein. Toujours bouches soudées et maintenant avec véhémence elle déboutonnait veston, gilet et chemise, dénouait et faisait voler la cravate. Elle ouvrait aussi le pantalon pour en sortir l’objet convoité.


La fille se recula, souleva sa jupe serrée à la taille et ôta sa culotte qu’elle lui jeta. À nouveau sur lui, elle astiqua énergiquement le sceptre. Une fois à son goût et sans autre forme de procès elle s’empala dessus. L’abbé n’aurait cédé sa place pour rien au monde. Confortablement installé, il jouissait, par un interstice complice, du spectacle au propre comme au figuré. En effet, la soutane relevée, le digne homme caressait le pendant de ce qui entrait et sortait de ce cul blanc et rebondi qu’il avait en ligne de mire.


La chevauchée, tout en étant sauvage, fut brève. Albert, le sourire jusqu’aux franges de l’âme, avait perdu l’habitude de ces joutes et libéra précocement sa semence dans le ventre de la jeune femme. Celle-ci accepta l’hommage, comme le pardon de la faute commise l’après-midi.


Le couple épuisé ne remarqua pas la discrète disparition du prélat. En effet, celui-ci considérait sa mission accomplie et puis l’heure du dîner approchait, sa bonne allait s’impatienter. De toute façon, il avait déjà établi le programme de la soirée, ce sera levrette et sabre au clair … !


Maître Charpin, heureux en ce dimanche de fin août, pressentait que le déjeuner familial se passerait bien. Avec fierté, il s’apprêtait à annoncer son prochain mariage avec celle que toute l’assemblée considérait depuis longtemps comme la maîtresse de maison.


Après la communication de cette nouvelle, tout le monde félicita les futurs époux. Albert désireux d’y faire participer ses enfants, les invita à embrasser leur nouvelle maman. Les deux plus petits ne comprirent pas trop, car ils n’avaient pratiquement connu qu’elle, mais profitèrent de l’occasion pour la chahuter. Antoine, plus calme, plus homme, lui fit une bise sur chaque joue et lui dit :



Monsieur le curé, qui n’avait rien perdu de la scène, observait Marguerite et son futur beau-fils qui se regardaient dans les yeux. Après un moment il se détourna et s’apprêtant à quitter la fête, il donna par avance l’absolution à ces jeunes gens, pour tous les péchés à venir !