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n° 18298Fiche technique32783 caractères32783
Temps de lecture estimé : 20 mn
20/03/18
Résumé:  Après de longs échanges par mail, elles se rencontrent enfin pour faire basculer leur vie.
Critères:  ff fbi amour cérébral revede voir odeurs massage intermast cunnilingu -initff
Auteur : Chaton  (Je publie uniquement pour Toi)      Envoi mini-message
Fin juin

Fin juin. Le soleil est au rendez-vous, il fait chaud mais c’est encore supportable dehors, les terrasses sont bondées, les petites robes et autre bermudas sont de sortie, les touristes armés d’appareils photo commencent à envahir la ville et les fontaines sont assaillies par ceux qui recherchent un peu de fraîcheur.


Dans la gare, il fait une chaleur étouffante, je ne tiens pas en place sur mon siège, je lève les yeux toutes les trois secondes vers le panneau des arrivées, je guette l’arrivée du TGV en provenance de Paris. Dans quelques minutes, tout au plus, elle sera là, il y a ce mélange d’excitation et d’anxiété qui m’envahit, ce sentiment de joie et de peur. Je me demande quelle tenue elle aura choisie, j’imagine une robe légère, qui va forcément affoler mes sens.


Enfin, le panneau des arrivées indique que le TGV est entré en gare. Je me lève d’un bond, un sourire sur mon visage, et me dirige vers les escalators pour l’attendre. Les voyageurs défilent devant moi les uns derrière les autres, et je sens une boule me nouer l’estomac. Ça y est, je la vois, là-haut, qui s’apprête à me rejoindre. Elle m’a vue aussi, me sourit et je lui rends son sourire. Elle est sublime dans sa robe. De là ou je suis, je peux relativement bien la détailler, mais je me retiens de laisser mon regard trop s’attarder sur ses courbes.


Une interrogation me traverse tout à coup l’esprit : va-t-elle tourner la tête à la dernière bise comme elle en avait évoqué la possibilité ? Vais-je jouer le jeu ? J’ai l’impression que mon cœur va sortir de ma poitrine tellement il bat fort, mais j’essaye de ne rien laisser transparaître lorsqu’elle se plante à moins d’un mètre de moi, un sourire aux lèvres.

On se jauge en souriant maladroitement quelques secondes, en silence, comme si chacune de nous ne savait pas comment se comporter. Se faire la bise ? S’embrasser ? S’étreindre ?

On avance toutes les deux d’un pas, quasiment en même temps, pour se retrouver face à face, à quelques centimètres l’une de l’autre. Finalement, ce sera la bise et, à la troisième, je joue la carte de la provocation : je fais exprès de la lui faire sur la commissure des lèvres et de manière plus appuyée, ce qui la déstabilise un instant.


De ses yeux azur, elle me regarde, surprise, presque confuse, durant une seconde, mais elle se reprend presque instantanément : la sentence est immédiate et elle n’hésite pas à m’embrasser, me clouant sur place. Elle a passé une main derrière ma nuque, l’autre autour de ma taille, a posé ses lèvres sur les miennes, pour un premier baiser d’une douceur et tendresse infinie. Les battements de mon cœur se sont emballés un peu plus et j’ai l’impression d’avoir la tête qui tourne. Elle est tellement douce que j’ai l’impression d’avoir rêvé ce baiser. Lorsque ses lèvres se détachent des miennes, au bout de quelques secondes, je suis comme électrisée, plus rien autour de nous n’existe.


Nos fronts toujours collés l’un à l’autre, j’ouvre lentement mes yeux et me perds dans les siens, qui me regardent avec tendresse et envie. Je ressens une attraction magnétique à cet instant, presque viscérale, je pose timidement une main sur sa joue, que je caresse du pouce, et l’autre sur sa hanche. Je reprends lentement mes esprits, tout en moi la désire, la veut. J’ai envie de goûter encore à ses lèvres, d’en éprouver la douceur et le velours à nouveau. J’hésite, et elle le sent, elle a un petit rire nerveux, mais c’est sa voix qui me rappelle à la réalité :



J’écarte un peu mon visage, lui souris et lui dis :



Sans réfléchir, ni même attendre sa réponse, je laisse glisser ma main jusqu’à sa paume, entremêle mes doigts avec les siens et l’entraîne en dehors de la chaleur étouffante de la gare, en direction du parking, comme deux gamines fugueuses. On met son sac dans le coffre, avec le mien, et on s’installe, moi derrière le volant et elle sur le siège passager. Du coin de l’œil je remarque que sa robe s’est remontée jusqu’à mi-cuisses, lorsqu’elle s’est assise. Je ne peux m’empêcher de vouloir caresser sa peau, mais je retiens ma main, mon geste.

Une fois dans la voiture elle me demande :



Les quelques kilomètres du court trajet qui nous amène au parc se déroulent dans une ambiance détendue, plus que je ne l’imaginais pour les premières minutes. Elle me met vraiment à l’aise en jouant la carte de l’humour et de la dérision. Même si je vois bien qu’elle est un peu tendue elle aussi. Une fois garés, pas trop loin, nous nous dirigeons à pied vers les imposantes grilles de l’entrée.


On papote de tout et de rien, j’ai envie de prendre sa main, de sentir la douceur de sa paume dans la mienne, mais je me retiens, c’est peut-être trop tôt, et comme elle ne cherche pas ma main je ne veux pas prendre l’initiative, pas de suite en tout cas. Je sais qu’elle veut me laisser faire, me laisser diriger la rencontre, sur le plan physique en tout cas, mais j’espère qu’elle le fera aussi, qu’elle viendra vers moi. Le soleil est brûlant, j’ai l’impression d’avoir la peau moite, alors je cherche de l’ombre en passant sous les arbres.


Comme d’habitude, dès les premiers rayons de soleil, le parc est bondé de monde, il y a pas mal d’agitation, mais j’ignore totalement le monde autour, je me concentre uniquement sur notre conversation, sur nous. Car c’est le plus important, ce qui compte le plus à mes yeux, ce « nous ». D’ailleurs, ça me fait bizarre quelque part, de dire « nous », pourtant, chaque fois que je suis en sa présence, ça me semble plus que naturel, c’est instinctif, je le veux, je veux être « nous », je veux pouvoir dire que c’est elle qui fait battre mon cœur de manière si enragée.


Tout en marchant, nos bras, puis nos mains, se frôlent. Nous échangeons quelques sourires, quelques regards, complices déjà, nous plaisantons et je suis de plus en plus confiante, je prends de plus en plus d’assurance et finis par laisser glisser ma main sur son avant-bras avant d’emmêler nos doigts, sans un mot. Du coin de l’œil je vois un sourire se dessiner sur son visage et j’esquisse moi aussi un petit sourire. On se dirige là où il y a un peu moins de monde, pour être plus au calme, et après un moment d’hésitation, on choisit un coin de pelouse sous l’ombre protectrice de quelques arbres, nous procurant un semblant de fraîcheur.


On s’assoit, elle s’installe jambes tendues et croisées, en appui sur ses mains, légèrement penchée en arrière. Je m’assois en tailleur, juste à côté d’elle, mes genoux touchent presque sa cuisse. Elle ne me lâche pas des yeux et j’ai moi-même du mal à détacher mon regard du sien, qui m’hypnotise, me fascine, je peux lire tellement de choses dans ses yeux. Je crois, non, je sais, que je pourrais rester des heures à l’écouter me parler, observer chaque réaction, chaque expression, chaque sourire, mémoriser les contours de son visage et le son de sa voix. Plonger dans ses yeux et m’y perdre, oubliant le monde qui nous entoure, comme si le temps s’était suspendu, juste elle et moi dans une bulle complètement étanche au monde extérieur.


Plus on discute, et plus il y a cette espèce de tension, de désir, qui s’installe, je le sens au fond de moi, et je le vois dans ses yeux, dans ses gestes. Je vois aussi qu’elle est crevée, elle n’a probablement pas beaucoup dormi cette nuit, tout comme moi, et le voyage en train n’a pas dû être reposant pour elle. Prise d’une pulsion, je me glisse alors derrière elle, l’entourant de mes jambes, elle tourne la tête et me regarde avec un air interrogatif.



Je pose mes mains sur ses épaules, seulement couvertes par les bretelles de sa robe, appuie mon visage contre ses cheveux et lui dis :



Sa tête s’est renversée un peu plus en arrière, sur mon épaule, ses yeux se sont fermés, un sourire s’est dessiné sur ses lèvres et pour seule réponse, un hochement de tête. Ses mains se posent sur mes jambes, qu’elle caresse distraitement. Je souris en déposant un baiser furtif sur sa tempe et commence le massage, lent, profond, je m’applique pour la détendre le plus possible. Je me concentre sur ses épaules et sa nuque, en alternant les pressions. Sous mes doigts, sa peau est d’une douceur sans égale, j’en découvre le grain, en apprécie les courbes, en savoure la chaleur. Elle a laissé sa tête contre mon épaule et je m’enivre de son odeur. Ses lèvres m’appellent irrésistiblement et je sais que je ne vais pas pouvoir lutter bien longtemps avant de céder à la tentation.


Tout en continuant le massage, je pose mes lèvres contre sa joue, et y dépose de tendres baisers. J’ai envie de m’abandonner complètement dans ses bras, de ressentir chaque émotion pleinement, de me laisser guider par elles, de me laisser submerger par le désir.

Cette fille me rend dingue, comme jamais, j’ai envie qu’elle me possède entièrement, de lui appartenir, corps, cœur et âme. Ce sentiment est plus fort que jamais, maintenant que je la tiens dans mes bras et pour rien au monde je ne voudrais qu’elle m’échappe. Je voudrais la garder pour toujours, juste nous deux, nous n’avons besoin de rien d’autre pour être bien, heureuses, je le sais.


Ma main glisse de son épaule pour aller dans son cou, remonter sur sa gorge et s’arrêter sous son menton, que je relève un peu vers moi. Si mes yeux pouvaient parler en cet instant, ils diraient combien je suis bouleversée de l’avoir dans mes bras, combien ce que je ressens durant ce moment de partage est fort, c’en est presque violent dans ma poitrine, tellement mon cœur bat la chamade. Mes yeux brillent de bonheur, tout comme les siens, et les longues secondes à se regarder rendent le moment encore plus intense, plus profond, entre deux êtres qui se cherchent, se désirent, se perdent… s’aiment, tout simplement…


De sa joue, mes lèvres trouvent leur chemin jusqu’à sa bouche, charnue, dont les lèvres entrouvertes laissent deviner un souffle suspendu, en attente du fabuleux contact, de la magie qui va s’opérer. Je finis par fermer mes yeux et poser mes lèvres sur les siennes, je retrouve toute la douceur et la tendresse de notre premier baiser, ça me transporte, littéralement, j’ai l’impression d’être sur un petit nuage. Je pourrais rester ainsi des heures durant, tout le reste n’a plus aucune importance, seules ses lèvres sur les miennes comptent, seul ce baiser importe, seul ce corps vulnérable que je tiens entre mes mains compte. Je la serre un peu plus fort dans mes bras, contre moi, contre mon cœur, comme si je voulais me fondre en elle, pour ne faire plus qu’un. Nos lèvres finissent par se détacher, après de longues minutes de jeu, de tendresse, de passion. C’est incroyable comme le baiser d’une femme diffère de celui d’un homme. Et, je dois bien l’avouer, c’est encore meilleur.


Elle se tourne, s’assoit face à moi, passe ses jambes par-dessus les miennes, nos jambes emmêlées entre elles, nous ne formons plus qu’un seul corps. Elle prend mon visage entre ses mains, avec un sourire qui me fait craquer, je la regarde avec toute la douceur du monde, elle m’apaise, me fait sentir tellement bien, je ne sais pas comment elle s’y prend mais je suis complètement détendue, heureuse. D’une main, je caresse son visage, remets une mèche de cheveux en place, appuie mon front contre le sien, tandis que mon autre main s’attarde de manière hésitante sur le haut de sa cuisse. Durant de longues secondes nous n’échangeons aucun mot, nous n’en avons pas besoin pour nous comprendre, un simple regard suffit, une caresse, un sourire, un baiser et le reste du monde s’évanouit, disparaît. Je perçois dans son regard du désir, le même qui anime mes yeux, et qui affole un peu plus mes sens.


Le lieu n’est pas du tout propice à ce genre de choses mais j’en ai vraiment trop envie, je sens comme des papillons envahir mon bas-ventre, et avant de faire un geste déplacé, je me dégage gentiment de son étreinte pour me relever. Surprise, elle me regarde comme si elle avait fait quelque chose de mal ; immédiatement je lui tends mes mains pour l’aider à se redresser, la prends dans mes bras, puis murmure à son oreille :



Elle enlève son visage de mon cou, me regarde et je vois ses yeux s’illuminer. Pendant un instant, je crois que nous pensons à la même chose, des flashs de ce qui va suivre m’apparaissent successivement et je sens mon regard s’embuer de désir, comme si je ne contrôlais plus rien.



Je la regarde avec un sourire un peu niais et attendri, avant de reprendre sa main et de nous diriger vers la sortie, pour reprendre la route. Le petit nid que j’ai réservé est à environ 1 h 30 de voiture, j’espère que ça lui plaira, que ce sera ce qu’elle imagine. Pendant tout le trajet on discute, on plaisante, comme deux amantes qui se connaissent depuis toujours. Parfois elle pose sa main sur ma jambe ou sur ma cuisse, parfois sur mon avant-bras avant de glisser jusqu’à ma main et de serrer ses doigts avec les miens. À un moment, elle pose sa main sur ma joue, je penche un peu plus ma tête, à la recherche de sa douceur, d’une main je prends la sienne et dépose un baiser dessus, avant de la remettre sur ma joue. Cette tendresse qu’elle me donne, sans concession, sans retenue, me fait vibrer, ça signifie tout pour moi. Ça signifie qu’elle se donne à moi, corps et âme, qu’elle se livre de manière inconditionnelle, et ça n’a pas de prix à mes yeux.


Enfin, nous arrivons à destination, le gîte est dans un somptueux parc arboré de plusieurs hectares, rien dans les environs, un havre de paix et de calme, coupé du reste du monde. Ses yeux émerveillés lorsqu’on arrive, me remplissent de joie, je sais que je ne me suis pas trompée en choisissant cet endroit. Une dame vient nous accueillir, chaleureusement, et nous explique un peu tout ce qu’il y a à savoir sur le lieu, en nous faisant une petite visite rapide. Après une petite hésitation, elle finit par nous demander si c’est bien un grand lit que nous voulons, d’un air gêné. On se regarde en rigolant, et acquiesçons à sa question. Elle se détend en nous voyant rire et nous accompagne jusqu’à la chambre. C’est un vrai petit nid, un cocon, qui nous correspond parfaitement, chaleureux, douillet, une pointe de romantisme, et une salle de bain avec une immense baignoire. La propriétaire des lieux s’éclipse pour nous laisser en tête-à-tête.


À la vue de la baignoire, ma belle me jette un regard de tigresse, qui me fait chavirer. Je dois pourtant bien avouer, que me retrouver dans cette chambre avec elle, me rend quelque peu nerveuse, même si j’en ai terriblement envie, j’ai peur de ne pas être à la hauteur. Je sais pourtant pertinemment qu’elle ne me forcera pas et qu’elle me laissera aller à mon rythme. Elle a dû voir dans mes yeux que j’étais un peu anxieuse et elle commence à faire le pitre, pour me détendre. Elle finit par me demander :



J’hésite un instant, d’un côté ça pourrait effectivement me faire du bien, d’un autre j’ai envie de profiter de chaque seconde avec elle, ces moments sont tellement précieux que je ne veux pas perdre une minute, elle me fait tant perdre la tête, la raison, que chaque fois que je pose mes yeux sur elle mon cœur s’emballe et je ne contrôle plus grand-chose. Moi qui d’habitude ne laisse rien transparaître, avec elle je ne sais pas pourquoi, mais j’ai envie de tout donner, de lui laisser la clé de mon cœur, de ma tête, de tout mon être.

Sa voix ma rappelle à la réalité :



Je vais fouiller dans mon sac et en sors un sachet avec des bougies, que je dispose un peu partout dans la salle de bain. Je prends mon téléphone et mets une playlist, « Cigarettes after sex », puis commence à faire couler l’eau du bain.


Tout du long elle m’a regardé faire, sans un mot, seul un sourire conquis trahit son émotion en cet instant. Pour la première fois depuis la gare, je la sens moins sûre, plus déstabilisée, plus vulnérable aussi. Je sens que mes jambes tremblent, mais j’essaye de ne pas le lui faire voir, tout en m’approchant d’elle. Je prends son visage dans mes mains, et sans la quitter des yeux, l’embrasse, avec tout mon cœur, ma tendresse, la passion qui m’anime. Ses mains me serrent contre elle, j’aime vraiment ce contact, sentir ce corps identique au mien me caresser, m’échauffer. À ce moment-là, tout devient intuitif, instinctif, naturel, je laisse mon désir, mes émotions, mes envies prendre le pas sur ma tête, je laisse alors mes mains glisser sur son corps, le découvrir, l’appréhender, me l’approprier.


De son visage mes mains descendent dans son cou, puis sur ses épaules, sur son buste, ses seins, son ventre, ses fesses. J’effleure plus que je ne caresse, mes gestes sont hésitants, fébriles, mais elle me laisse faire à mon rythme, sans me bousculer. Une main remonte sur son buste et je la pose sur son cœur, j’ai envie de sentir ses battements sous ma paume. Sans cesser de nous embrasser, toujours avec la même douceur, je sens ses mains me parcourir, lentement, sans précipitation, pas comme un homme le ferait. Elle m’offre une forme de douceur plus primordiale, plus réparatrice. Elle a fini par baisser les bretelles de ma robe, qui est tombée au sol, a dégrafé puis retiré mon soutien-gorge et sans un mot elle s’est agenouillée devant moi, pour faire glisser mon tanga à mes chevilles.


Elle s’est tournée, a fermé le robinet et lorsqu’elle a posé de nouveau ses yeux sur moi, j’y ai vu des étoiles, elle a étudié chacune de mes courbes, avec attention, détail, gourmandise et moi je me tiens là, debout, nue et probablement les joues en feu.

Elle me sourit, s’avance vers moi, se saisit de mes mains et les pose sur son corps, en appuyant un peu plus les caresses avec mes doigts. Elle me guide avec ses mains, pour que je la déshabille, sans jamais précipiter les choses, en me laissant toujours maître de choisir d’arrêter si je le veux.


Si seulement elle savait… Jamais je ne voudrais interrompre cet extraordinaire moment, un continent de plaisir s’ouvre à moi et je veux le découvrir, en apprécier chaque centimètre. La musique, l’ambiance fiévreuse, la découverte de ce plaisir nouveau, de ce corps, tout est parfait. Un ballet se joue entre nous, deux femmes irrésistiblement attirées l’une par l’autre, dont les sentiments partagés transparaissent. Deux atomes crochus, indissociables lorsqu’ils sont ensemble et dont la passion qui les dévore, qui les unit, coule de source.


Nos deux corps, nus, collés l’un à l’autre ne se dissocient pas, et c’est arrimées de la sorte qu’elle m’entraîne dans la baignoire, derrière elle. Elle m’attire contre elle, entre ses jambes, ses bras m’étreignant aussi fort qu’elle le peut, comme si elle avait peur que je m’échappe. Je ne risque pas, je suis trop bien dans ses bras, je m’abandonne comme jamais auparavant.


L’eau brûlante qui nous enveloppe, mais surtout son corps soudé au mien, me plonge dans une sorte de torpeur, dans un état second de bien-être, de sérénité, qu’elle seule me procure. Je pose ma tête sur son épaule, mon visage à moitié enfoui dans son cou, pendant qu’une de ses mains caresse mon visage, l’autre glisse sur mon bras, court sur mon ventre, remonte entre mes seins et repart sur l’épaule, déclenchant des frissons, réveillant des envies, des désirs. Ce moment pur de tendresse, d’amour, de quiétude, est sans équivoque. Je me doute pourtant bien qu’elle doit être en ébullition à l’intérieur d’elle, retenant ses pulsions, ses envies, mais elle ne laisse rien paraître, elle se contente de me baigner dans un monde de béatitude.


Le résultat à courte échéance est toutefois inéluctable, nous finirons par faire l’amour, pour mon plus grand bonheur, mais nous prenons le temps de savourer. Ces quelques jours nous appartiennent, et nous allons faire en sorte que chaque seconde passée ensemble compte, nous crée des souvenirs.


Ses baisers sur ma joue, dans mon cou, sur mon épaule, me sortent petit à petit de mon état d’alanguissement, et sans ouvrir mes yeux je tourne mon visage vers elle, cherchant à l’aveugle sa bouche, qui s’empare de la mienne immédiatement. Elle suçote une de mes lèvres quelques instants avant de me donner un baiser plus profond, plus fougueux aussi, je peux sentir le désir animal prendre le dessus, clairement elle ne peut plus retenir cette pulsion qui la démange.


D’un mouvement un peu brusque, je me suis retournée, et face à elle, toute ma vulnérabilité refait surface, elle me submerge d’un seul coup, mais je m’en fiche, je la désire, je veux ressentir ce frisson de l’interdit que l’on brise. Alors que je me redresse sur mes genoux, une jambe de part et d’autre d’une de ses cuisses, une main sur son visage, mon autre main manque le rebord de la baignoire me déséquilibrant et me faisant m’affaler sur elle, qui a tout juste le temps de s’agripper aux rebords, nous empêchant de nous retrouver la tête sous l’eau. Léger instant de confusion, avant de partir dans un fou rire complice. Tout en riant elle reprend les baisers interrompus, puis murmure d’une voix suave à mon oreille :



Elle ponctue sa phrase en mordillant mon lobe d’oreille, déclenchant une décharge, un frisson, dans toute ma colonne. D’un hochement de tête j’acquiesce, et dans un même mouvement on se relève. Nos corps brûlants dégoulinent d’eau, le sang bat fort sous nos peaux, la chaleur presque étouffante de la pièce rajoute à la tension qui règne déjà. Une fois en dehors de la baignoire, je regarde avec envie son corps si parfait, j’étudie chacune de ses courbes, le galbe de ses fesses et de ses seins qui invitent à la caresse, sa bouche qui invite aux baisers, ses yeux qui m’invitent à m’abandonner. Cette attirance que j’éprouve pour elle est ancrée en moi. Elle me tend une serviette, mais au lieu de la prendre, je préfère tirer sur son bras pour la coller contre moi, sentir encore son corps nu contre le mien, reprendre possession de ses lèvres et poser mes doigts sur sa peau. Elle m’attire jusque sur le lit, bouches toujours soudées et nous basculons sur le matelas.

Elle me regarde avec un air grave quelques instants, consciente que les minutes, voire les heures, qui vont suivre, sont importantes, pour toutes les deux.



Son air grave laisse place à un sourire, et lentement ses mains commencent à me parcourir de nouveau. Chacune de ses caresses est à la fois d’une douceur et d’une sensualité incomparables. Mon corps tout entier réagit et frémit à chaque fois que ses doigts touchent ma peau : mes seins sont douloureux et tendus lorsqu’elle les effleure puis les embrasse, mon ventre se contracte lorsqu’une de ses mains se perd entre mes cuisses et que son index parcourt toute ma fente qui commence déjà à être humide. Elle est attentive à toutes mes réactions et prend un plaisir immense à me faire perdre la tête. Ses lèvres m’embrassent, me caressent, m’effleurent, me font frissonner.


En partant de mon cou à mes cuisses, elle n’épargne aucune surface, me mord parfois, me pince, me cajole. Lorsque son visage disparaît entre mes cuisses, je lâche un gémissement, sa langue effleure puis caresse mes lèvres intimes, se faufile entre elles, goûte mon nectar. Elle continue de jouer comme ça avec mes sens durant de longues minutes, me rendant folle de désir. Puis sa langue se fait plus franche, appuie plus, glisse jusqu’à l’entrée de mon sexe, elle colle sa bouche entière sur ma fente, aspire tout ce qu’elle peut, et finit par remonter sur mon clitoris. Ses lèvres viennent se refermer sur mon bouton, le suçotent, l’aspirent, elle laisse parfois traîner doucement ses dents dessus.


Ma respiration devient de plus en plus rapide, mon ventre se contracte de plus en plus, je passe une main dans ses cheveux, puis lâche un gémissement lorsque de deux doigts elle me pénètre. Ses doigts me fouillent, sans rythme précis, ils s’enfoncent en moi, plus loin, plus vite, plus fort. Parfois elle ralentit avec sa langue, parfois elle ressort ses doigts, me frustrant sur l’instant, mais c’est pour mieux me les remettre, me donner encore plus de plaisir.


La combinaison de ses doigts et de sa langue me fait grimper en un rien de temps et je sens un orgasme arriver vite et fort. J’essaye de le retenir pour en profiter encore un peu, mais les sensations sont trop fortes, je me contracte sur ses doigts, mes mains se crispent sur les draps et dans un long gémissement, je jouis. Dès qu’elle m’a sentie me contracter, elle a arrêté son jeu de doigts et de langue, a relevé la tête et m’a regardée avec un air plus que satisfait. La tempête qui vient de me secouer se calme, et lentement, elle retire ses doigts qu’elle lèche avec gourmandise.


Elle s’allonge ensuite près de moi, m’embrasse amoureusement, me caresse longuement le visage, le bras, jusqu’à ce que je sois complètement calmée. Je ferme les yeux, enfouis mon visage dans son cou et savoure sa douceur, en silence.


Au bout d’un moment, je prends conscience que je ne lui ai pas procuré de plaisir, et je ne veux pas la laisser comme ça. Je sors ma tête de son cou, me tourne sur le côté, face à elle, et l’embrasse. Nos jambes s’emmêlent et je pose ma main gauche sur un de ses seins que je commence à masser. Son corps chaud, doux, souple, collé au mien me donne furieusement envie de la satisfaire. De son sein, ma main, hésitante, glisse sur son ventre, passe sur sa hanche, s’attarde sur ses fesses, puis finit par venir sur sa cuisse, à la limite de l’interdit. Fébrile, je glisse ma main un peu plus entre ses cuisses, qu’elle écarte spontanément, et pour la première fois de ma vie, je caresse le sexe d’une autre femme.


C’est une sensation merveilleuse, agréable. Sans cesser de nous embrasser, je continue de la découvrir. Mes doigts parcourent toute sa vulve, passent entre ses lèvres, s’attardent sur son clitoris, jouent à l’entrée de son antre. J’essaye d’être attentive à ses réactions, je veux lui donner autant de plaisir qu’elle m’en a donné. Elle est toute mouillée et sa respiration rapide m’indique que je suis sur la bonne voie. Mon pouce appuie sur son clito tandis que mes autres doigts continuent les caresses avant de s’aventurer au plus profond de son intimité. Je fais pénétrer lentement index et majeur en elle, lui arrachant une plainte, et commence de longs va-et-vient. Elle se tourne sur le dos, en écartant ses cuisses en grand. Je passe sur elle, sans arrêter mon jeu de doigts, et commence à l’embrasser sur son buste. Je grignote la naissance d’un sein avant d’en emprisonner la pointe entre mes lèvres.


C’est une délicieuse sensation que je ressens, de lui donner du plaisir. Je continue de descendre avec ma bouche, lentement, en direction de sa fente, désormais trempée sous mes doigts. Je me rapproche de plus en plus, en déposant des baisers, plus ou moins humides, en laissant traîner ma langue sur le velours de sa peau, pour enfin arriver au mont de Vénus. J’hésite quelques secondes, puis me laisse enivrer par son odeur, son plaisir. De la pointe de la langue je viens goûter à son sexe, dont les parfums marins me surprennent. C’est encore plus agréable que je ne le pensais, et je savoure le nectar qui s’écoule. Je varie la profondeur avec mes doigts, le rythme et de ma langue je viens appuyer sur son clitoris, puis tapoter, frétiller, sucer, aspirer. Je prends énormément de plaisir à la faire décoller et ses petits gémissements me confirment qu’elle aime ce que je lui fais. Durant de longues minutes je joue avec elle, et parfois elle me donne des indications que je suis à la lettre.


D’un seul coup, elle finit par se tendre comme un arc en lâchant long « oui » qui me fait stopper net toutes mes caresses, buccales et digitales. Son vagin s’est resserré autour de mes doigts et des spasmes la secouent. Je finis par retirer mes doigts en douceur et m’allonge sur elle en l’embrassant tendrement. On finit par s’endormir dans les bras l’une de l’autre.

Les quelques jours qui suivent nous continuons à nous découvrir, à se faire l’amour, à nous appartenir, à nous aimer…


Mais le retour à la réalité est brutal, violent, les au-revoir déchirants, je n’ai pas envie de la quitter, je la veux autant qu’elle me veut. Mais on doit se quitter.


Quelques semaines plus tard, un matin, je reçois un mail de sa part, elle me fait ses adieux.

Lorsque je reçois son mail, je m’effondre à genoux, en larmes, j’ai envie de hurler, de cogner dans les murs, mais je ne peux pas, j’ai deux petits êtres dont je dois m’occuper, et ils ne peuvent pas me voir dans cet état. Alors je respire un grand coup, et je revêts ce masque que je sais si bien porter.


Ce jour-là, je dois bien l’avouer, elle m’a brisée, un peu plus que je ne l’étais déjà, laissant une cicatrice de plus, qui ne partira jamais, une trace de son passage, aussi furtif fut-il, de son amour, fugace, vertigineux, tendre, passionné, profond, infini. Je ne sais pas si j’aurai le bonheur de la revoir un jour, mais je l’espère, de tout mon être, de tout mon cœur. Pour rallumer les étoiles dans mes yeux noyés de larmes, retrouver ses bras, sa tendresse, sa douceur, son sourire. Je finirai probablement par me faire une raison, mettre de côté dans un coin de mon cœur ces souvenirs, que je garde précieusement, tout comme chaque mail échangé, chaque photo, chaque conversation, auxquels je m’accroche, comme un naufragé se raccroche à une bouée.


Ce n’était peut-être pas le moment pour nous deux, et à une période différente, nous aurions pu tout avoir, j’en suis intimement convaincue.


Elle a su rallumer cette flamme en moi, cette passion, brûlante, incandescente, qui me faisait tant défaut ces derniers temps.


Alors, à Toi qui me liras, je l’espère, je donnerais tout pour avoir la chance de te revoir, sentir battre ton cœur à l’unisson du mien, au creux de mes bras.