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n° 18337Fiche technique26428 caractères26428
Temps de lecture estimé : 19 mn
19/04/18
Résumé:  Une ambiance glauque où il y aura au moins un mort et aucun héros... mais mieux vaut en rire.
Critères:  humour policier -humour -policier
Auteur : Loaou            Envoi mini-message

Concours : Concours "Polar noir"
Un chaud lapin

Estelle fait des allers et retours au coin de la rue du Repos, celle qui conduit au cimetière depuis qu’ils l’ont prolongée.


Estelle aussi conduit aux cimetières, en ligne pas toujours très directe et rarement en passant par la case Départ avec ses 3048,98 € (NDA : le montant en francs était tout de même plus simple). Autrefois, au cimetière des cœurs quand elle était jeune, belle, délurée et volage, puis au cimetière des portefeuilles lorsqu’elle arpentait le trottoir des rues bien éclairées, ce qu’elle ne peut plus se permettre. Et maintenant au cimetière tout court : ses clients ont vieilli en même temps qu’elle et parmi les plus vieux qui aimaient bien tâter de la jeunette, quelques-uns des plus délabrés n’ont pas survécu à ses assauts qui restent torrides et violents.


Ce coin de rue est très sombre. Les lampes de tous les réverbères ont explosé sous les tirs des lance-pierres des gamins quand ce n’est pas sous celui des 22 des petits voyous qui s’imaginent devenir des caïds à chaque meurtre de lampadaire. Il ne reste qu’une paire des tubes verts et rouges qui composaient un grand trèfle à quatre feuilles, l’enseigne du pub "La Chance". Deux arabesques bicolores qui grésillent et fluctuent misérablement. Leur lumière blafarde est de temps en temps violemment écrasée par un éclair, rapidement suivi par l’horrible grondement du tonnerre. Il fait vibrer les vantaux métalliques qui couvrent les magasins et les carreaux des fenêtres de son immeuble, au-dessus d’elle.


Estelle marche lentement, peu. Trois pas à droite, trois pas à gauche. Il n’y a pas de trottoir et les pavés disjoints sont autant de chausse-trappes pour ses talons aiguilles. L’abri qui la protège de la pluie n’est pas grand, une simple avancée de béton qui surplombe la vitrine dévastée d’un sex-shop dont la plupart des vitres sont remplacées par des panneaux de bois grossièrement cloués et largement tagués.


Estelle est à l’image des lieux, elle s’y fond, sombre d’esprit comme de corps malgré sa peau cireuse, enroulée dans sa veste en cuir noir trop grande, elle aussi cloutée sauf qu’il lui manque pas mal de clous. Sa silhouette grasse ruisselle de bourrelets, ses dents réparées sont aussi mal plantées que les pavés qu’elle piétine, ses cheveux noirs s’écoulent comme les flots pisseux qui fuient entre les pavés. Une fin de déchéance devant un magasin de déchéance, dans une rue complètement déchue.


De l’autre côté de la rue, fidèle à son poste sous le toit de tôle qui abrite les poubelles du pub, Paulo est vautré entre une flaque de vomi et les déchets tombés à côté du container, une fiasque de mauvaise gnôle maintenant vide dans sa poche déchirée. Un autre déchu.


Pas encore de client ce soir. Pourtant elle a soigneusement évité l’échelle du chantier, elle a pris soin de jeter une pièce rouge dans la fontaine et elle a plusieurs grigris dans sa poche. Ça fait déjà bien deux semaines qu’elle a trucidé ce putain de chat noir qui lui portait poisse. Violemment, comme tout le reste. Ce n’est pas sa faute à elle, c’est seulement qu’il ne voulait pas coopérer. Elle revoit les morceaux épars après qu’elle l’ait frappé plusieurs fois contre l’angle du mur. Sale bête. Il a fini dans le container de Paulo et adieu le malheur.


Et elle fixe en vain l’enseigne miteuse qui annonce "La Chance" qui ne revient toujours pas. Elle n’en a plus beaucoup, de chance, pas plus que de clients. Seulement quelques épaves qui attendent d’aller plus loin, au bout de la rue. Plus des amis que des clients, finalement, qui lui donnent une obole pour raviver leurs souvenirs de jeunesse entre ses cuisses.


La pluie a enfin cessé. Le ciel roule encore des éclats blafards dans le plafond nuageux sombre et bas où se reflètent les lumières de la ville. Enfin… celles de l’autre côté, là où il y a encore des lampadaires avec des ampoules entières.

Pour s’assurer qu’il ne pleut plus, Estelle tend un bras décharné qui s’étire hors de la manche de cuir rapiécée tel un ver qui quitte une pomme. Effectivement il ne pleut plus. Ou presque plus. Sans risquer de sortir de l’ombre, elle décide courageusement de faire un pas en avant, histoire de changer de vie, de quitter la monotonie lancinante des trois pas en largeur.


Le bras toujours tendu, il se pourrait bien qu’il pleuve un peu plus loin, elle avance la jambe droite. Vue de côté, le spectacle est épique. Toute la viande qui manque au bras maigre se trouve en fait dans le mollet épais gainé d’un bas résille noir dont on ne sait pas s’il est là pour empêcher le mollet de faire des plis ou au contraire pour souligner cette opulence locale qui montre que tout n’est pas perdu.


Au moment précis ou le mollet tressaute en vagues adipeuses parce que le talon aiguille a buté plus tôt que prévu sur un pavé trop haut, une masse flasque tombe sur le bout de ses doigts tendus et explose juste devant elle, accompagnée d’un grand bruit de verre brisé. Immédiatement après, il est remplacé par un long et strident hurlement (tout de même interrompu par quelques inspirations) lorsqu’Estelle réalise qu’une pluie visqueuse est remontée du sol pour venir se coller sous sa paume.



* * *




L’objet de son désir est là, devant lui, qui dodeline de gauche à droite et oscille lascivement sous ses yeux ravis. Une forte odeur s’en dégage qui lui chauffe à vif le neurone de la reproduction. N’y tenant plus, grillant tout préliminaire, il s’avance directement sur sa cible jusqu’à ce que son sexe vibrant de désir vienne au contact de la fesse ronde. De quelques coups de reins, il tente d’empaler sa partenaire, mais il est manifestement mal placé. Au lieu de glisser dans un fourreau chaud et humide, il frotte entre la surface rebondie et son propre ventre. Malgré tout, la sensation n’est pas désagréable. Il recule un peu, multiplie avec vigueur quelques va-et-vient maladroits et l’ignoble conclusion se reproduit une fois de plus. Il éjacule vigoureusement à grandes giclées avant même d’avoir pu s’introduire dans l’orifice convoité.


Alain ignore royalement les railleries moqueuses de la paire de voyeurs ivres et s’en retourne à une activité moins frustrante : se remplir la panse sans la moindre préoccupation de la masse graisseuse qui s’ajoutera à son surpoids. Et aussi boire tout son soûl, il ne fait pas bon manger sec.


De toute façon, il a toute la nuit devant lui, il reviendra à la charge (NDA : décharge serait mieux adapté) dès que sa bite ramollie sera à nouveau en état de fonctionnement. Et pour ça, au moins, il a de la chance, il recharge bien plus vite que l’ivrogne qui se moque de lui.



* * *




La police est là. Le hurlement de sirène qui l’a annoncée n’a pas vraiment dépareillé après les hurlements d’Estelle.

Un jeune gars, petit et grassement doté de l’embonpoint McDo, mais pourtant habillé en flic malgré son âge, note consciencieusement et laborieusement dans un carnet neuf, en une seule phrase, que ce n’est évidemment pas elle qui les a prévenus, puisqu’ils la trouvent évanouie, sa tête ayant été frappée violemment et lâchement par un pavé pendant qu’elle s’allongeait sur le dos, le talon aiguille brisé entre deux autres pavés maladroits lors de son repli stratégique sous l’auvent de béton qui empeste l’urine.


À la décharge (NDA : c’est le terme adapté, bien qu’il laisse pourtant ici un sentiment d’incomplétude) de l’abri, s’il sentait déjà avant le drame, le grand verre de liquide jaunâtre qu’a lâché Estelle dans sa frayeur n’a rien arrangé à l’affaire.



Jules regarde la flaque scintillante de débris éparpillés sur une bonne surface autour du cadavre, puis fait un tour sur lui-même.



Subitement Jules a une illumination. Il saute presque de joie :



En faisant un énorme effort pour rester calme, le Chef finit par l’encourager :



Le Chef ferme les poings et lève les yeux au ciel.


Laissons un moment le Chef et son subalterne travailler dans le calme, ils en ont bien besoin, quoique pour des raisons extrêmement différentes.



* * *




La voix est chargée d’alcool, l’élocution difficile :




* * *




Aiguillonné par son chef, Jules a finalement eu un éclair de lucidité inespéré : le cadavre est écrasé au sol, donc il est probablement tombé d’en haut. Le verre aussi. C’est un peu ennuyeux parce qu’en haut c’est le ciel, mais il ne faut pas négliger qu’il y avait de l’orage juste avant.

Après un certain nombre d’explications qui finissent par devenir assez houleuses, il finit par admettre qu’il serait bien de rechercher des témoins. Et qu’un peu de chance serait bienvenue.



Le Chef émet un long soupir en pensant « Je ne dois pas le frapper, je ne dois pas le frapper ! » avant de demander :



Après avoir traversé la rue et réveillé Paulo qui cuvait son alcool, Jules a réussi à obtenir des aveux complets. Paulo a avoué n’avoir rien vu, ivre mort. Il a aussi avoué que ces cons de flics le faisaient chier parce qu’il n’a plus de gnôle et qu’il ne sait pas comment il va pouvoir se rendormir maintenant.

Ça a mis Jules très mal à l’aise, d’avoir réveillé un témoin qui n’allait pas pouvoir se rendormir, même s’il avait été désigné par "la chance".


De son côté, le Chef commence à penser qu’il aurait mieux fait de démissionner quand on lui a laissé le choix entre un détachement sans solde pour une quinzaine auprès du préfet ou chaperonner le fils dudit préfet en lui laissant réaliser une enquête "à lui, sans prendre d’initiatives".



Tout ça parce qu’il a défoncé la voiture mal garée de cet abruti de fils à papa lors d’un départ en urgence. Merde. Ils s’étaient bien gardés de lui dire que le préfet avait un fils qui n’avait pas encore réussi à raccorder les deux bouts de son unique neurone. Ils doivent bien se marrer au poste.


En attendant, s’il lui fait bouffer son carnet, il risque d’être muté sur Clipperton. Et s’il veut reprendre en main les choses, il va falloir que ce soit très discrètement et avec tact. Sauf que là, son tact risque de devenir rapidement douloureux.



Ils sont montés au neuvième, pas trop agréablement.

Déjà, en entrant dans l’immeuble, l’odeur de pisse empire, rehaussée d’une pointe d’oignons grillés avec une délicate fragrance de moisissure, d’égout ou de vomi. Peut-être un cocktail des trois. L’intérieur est sombre, sale et gras. Des taches grises, un peu duveteuses, rampent le long des murs et cherchent à prendre de la hauteur. Le Chef dit machinalement à Jules :



Jules écrit soigneusement "sale prètre, dangé". Il aurait bien aimé ajouter "qui s’y frotte s’y pique" mais il ne se souvient pas de la fin de l’expression. Et puis c’est trop long, il faut monter.

Bien sûr, l’ascenseur arbore un écriteau en pane, tracé au marqueur sur un carton gras de boîte de pizza. Vu la gueule du carton aux trous ovalisés, ce n’est pas la première fois qu’il sert. Il est peut-être même posté là en permanence. Ils montent à pied.


Arrivé au quatrième, Jules annonce : « Putain, ça monte raide, Chef. »

Au sixième, il demande : « C’est bin haut, on s’est pas gourés ? »

Au septième : « J’peux pu. »

Au huitième, il ne dit plus rien parce qu’il souffle comme un phoque asthmatique, bien que le Chef le soulève à moitié par la ceinture du pantalon en pensant amèrement que le neurone n’est pas le seul truc mal branché. Il se demande même s’il ne ferait pas une bonne action en le balançant tout de suite par-dessus la rambarde. Mais voilà, c’est le fils du préfet…


Après avoir gravi péniblement la dernière marche qui donne victorieusement accès au palier du neuvième, Jules est tellement épuisé que son carnet lui échappe des mains. Il glisse sournoisement sous l’entrelacs de la rampe, volette allègrement jusqu’au palier du second et après une dernière cabriole, se pose devant l’ascenseur.



Le Chef ne peut se retenir de penser « Pour ça, il faudrait déjà que tu arrives à en trouver une, et c’est pas gagné… » avant d’insister :



Et il commence à descendre, buté. Le Chef se passe les deux mains sur la figure et se masse longuement les yeux, puis les tempes avec un profond soupir. Il s’assoit sur la terrible dernière marche du neuvième étage qu’ils venaient pourtant de franchir d’une seule traite.

Un long moment plus tard une voix joyeuse monte dans la cage de l’escalier :




* * *




Mais Michel n’écoute pas. Elle avait raison Olga, un grand verre de vodka cul sec, c’est souverain contre le hoquet. Sauf que maintenant il est en train de gerber, à quatre pattes au-dessus de la cuvette des chiottes. Mais il ne hoquette plus.

Les murs ont une sale tendance à osciller, à se balancer tous ensemble. Ça ne peut pas être le verre de vodka, il n’en a bu qu’un seul. Peut-être que la vodka ne supporte pas le whisky ? Les Russes contre les Anglais, c’est certainement ça. Et pourtant, Olga, elle dégobille pas, elle.


Il est tiré de ses considérations éthyliques par la sonnerie stridente de la porte d’entrée qui lui vrille brutalement le cerveau comme une pointe rougie au feu et déclenche un nouveau spasme stomacal, avant même qu’il n’ait le temps de viser la cuvette. Il entend vaguement Olga qui titube jusqu’à la porte pour aller ouvrir.



Il la bouscule un peu alors qu’elle s’accroche à lui comme à une bouée, ses seins flasques battant sous sa chemise à moitié déboutonnée.



Cette déclaration d’amour le laisse de marbre. Elle est suivie d’une éructation avinée dont les relents lui soulèvent le cœur. Il se détache d’elle d’une brusque secousse et traverse à grands pas la salle à manger crasseuse.


Une odeur de graillon et d’alcool sature l’air malgré la porte d’entrée restée entrouverte. La table est recouverte d’un mélange d’emballages, de bouteilles de vinasse ou d’alcools forts, d’assiettes sales empilées pêle-mêle avec leurs couverts et de restes de nourriture, de quelques ustensiles de cuisine. Ils chevauchent une chaussette veuve et un soutien-gorge taché de vin rouge. L’ensemble est tout simplement répugnant. Il évite une chaise renversée, écrase des noyaux d’olives, un reste de chips…


En économisant son souffle pour éviter de trop respirer, il tire rageusement la porte coulissante de la petite terrasse, qui résiste. Elle cède subitement et vient lui écraser les doigts. S’ensuit une bordée du jurons à faire pâlir le capitaine Haddock et un énervement des plus compréhensibles malgré l’entrée d’air plus respirable qui assainit un peu la pièce.


Le ballon neuf est là, contre un pied de barbecue rouillé, juste à côté d’une petite flaque dont la couleur tire entre jaune et marron à cause de l’eau qui sourd d’une fuite dans la canalisation commune des chiottes. Elle inonde au passage quelques cartons et caisses en piteux état. Un mouvement dans les cartons lui évoque des rats. C’est immonde.


Il ramasse le ballon à deux mains, mais le lâche aussitôt avec un cri horrifié.



* * *




Jules arrive péniblement en haut. Il lui a fallu au moins le double du temps de la première montée, mais il respire encore. Le Chef somnole à moitié, appuyé contre la rambarde. Il force énergiquement Jules à passer du côté du mur, afin que rien ne puisse tomber cette fois, puis le pousse vigoureusement jusqu’à la porte de l’appartement de droite, celui qui donne sur la façade, alors que ce crétin s’apprête à sonner de l’autre côté.



La porte est entrebâillée, même pas fermée. Ils toquent, pas de réponse.



Pour une fois, l’arpète qu’on lui a collée aux basques ne dit rien. Il récupère de sa montée. Le Chef apprécie ce silence.



Il entre.

Malgré le petit courant d’air qui vient de la cage d’escalier et qui tenait la porte tout juste entrebâillée, ça pue. Le désordre est indescriptible. À croire qu’une semaine d’orgie vient de s’y passer.


Au fond, la porte coulissante qui donne sur un petit balcon est ouverte. Dans la pièce principale, à proximité de la fenêtre au vantail arraché, deux corps sont allongés dans des positions peu naturelles. Un colosse au physique de catcheur, avec des mains comme des battoirs et des jambes si épaisses qu’elles en semblent courtes, est recroquevillé en tas, affaissé sur lui-même. Il est habillé simplement, mais semble en costume de soirée par rapport à la tenue de la femme débraillée et souillée. Elle est posée en diagonale sur le dossier d’un canapé où même Jules hésiterait à s’asseoir, même avant qu’elle ait vomi dessus. La moitié de son corps pend d’un côté, la tête et les bras de l’autre, du côté de l’assise.

À quelques centimètres de sa main traîne une poêle en fonte au fond de laquelle un reste d’œuf est encore attaché. Jules lui secoue timidement l’épaule.



Elle émerge et se redresse, la tronche avinée, les yeux injectés de sang.



Il la tire jusqu’à l’évier et lui passe longuement la tête sous l’eau glacée pendant qu’elle hurle en gesticulant. Cela la dégrise suffisamment, elle le regarde, atterrée.



« Oh, bordel ! Le maquereau. Il ne manquait plus que ça ! » pense-t-il.



Il tend le bras en direction du catcheur.



« Un peu picolé ? Une Russe ? Tu parles !!! »



« Une orgie, des ivrognes. » pense le Chef. Alors qu’il reconstitue les évènements, Olga s’écrie joyeusement :



Un gros lapin blanc vient d’apparaître en sautillant au coin du canapé et dépose un chapelet de crottes parmi les miettes de chips écrasées.



* * *




Alors qu’on était à peine arrivés en bas, il s’est rendu compte qu’il avait oublié son carnet dans l’appartement, au neuvième. Il ne savait plus où. Il a fallu remonter pour aller le chercher parce que sinon je crois qu’il m’aurait tiré dessus avec mon arme de service.

Au huitième étage, un type était sur le palier en train de fumer une clope. Il nous a demandé pourquoi on montait et on descendait tous à pied par les escaliers, les infirmiers, le toubib, nous.

Je lui ai dit que l’ascenseur est en panne. « Mais non, regardez. » qu’il me répond.

Il appuyé sur le bouton et on a entendu la cabine qui montait. Je lui ai demandé : « Mais l’écriteau ? » Il a rigolé : « Émile aura oublié de l’enlever, c’est tout ! »

Alors Jules m’a invectivé rageusement : « Vous auriez quand même pu vérifier, non ? C’est pas croyable pour un chef, Chef ! »

C’est là que j’ai craqué, Monsieur le Commissaire ; ce n’était pas prémédité.