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Temps de lecture estimé : 21 mn
21/04/18
Résumé:  J'ai quitté la France pour m'éloigner de lui, mais j'ai du mal à l'oublier, cette ordure.
Critères:  fh fhh hplusag profélève fsoumise hdomine facial fellation double fsodo sm -f+prof
Auteur : Tito40      Envoi mini-message
Fuir, ne pas revenir

Et moi, des mois d’émois sans toi, sans toit.


En quittant Paris pour une mission au Cambodge, j’espérais que la distance nous rapprocherait, qu’elle créerait à nouveau de l’envie, un besoin, un manque. Mais les mois ont passé, interminables et tristes, loin de toi, loin de tes jeux de maux qui finalement me manquaient, comme le bourreau peut manquer au condamné.


Hector, mon Hector, mon mentor, mon maître à penser, tu m’as tellement conditionnée que j’en ai perdu mes moyens.


Si j’ai accepté cette mission, ce n’était pas pour la beauté des paysages ou l’intérêt du travail, comme j’ai pu te le faire croire, mais bien pour m’éloigner de toi, quitter ton toit, fuir ton ego. Je n’en pouvais plus de ta jalousie maladive, de tes scénarios grotesques pour me piéger en flagrance, des tes manigances. En sortant de chez mon amie Céline, j’ai respiré un bon coup, signé l’acte d’engagement dans la mission Glover, et fait mes valises. Je savais qu’il ne fallait plus que je réfléchisse, qu’il était vital que je parte, que je m’éloigne de toi, au moins un temps.


Ton emprise, que j’avoue avoir appréciée au début comme quelque chose de neuf, je ne la supporte plus. Et voilà que je t’écris avec le secret espoir de me justifier auprès de toi. Basta. Je ne t’écris pas, je ne t’écris plus, je ne t’écrirai plus. Il me suffira, comme me l’a suggéré Céline, de me remémorer les affreux moments que tu m’as fait vivre, comme autant de rappels d’un vaccin contre toi. Et si nous avons eu aussi quelques bons moments, il me faudra les oublier, les occulter, les faire disparaître de ma mémoire. Zut ! Flûte ! Merde !


J’ai rencontré Hector en 2009. Il était maître de conférences à la fac de droit, et moi une étudiante assidue. À l’époque je vivais une histoire de cœur avec un garçon que je connaissais depuis l’enfance et on parlait mariage, maison, enfants, enfin rien que des choses classiques. Hector avait la quarantaine. Associé dans un grand cabinet parisien, il faisait partie des « professionnels » qui nous dispensaient leur savoir lors de cours magistraux – en l’occurrence des cours de droit commercial – et lors de travaux dirigés. Hector était considéré par les étudiants auxquels nous succédions en Master II comme un tyran. Un mec dur, raide, cassant, exigeant, épuisant, arrogant… Quand je me suis retrouvée dans son cours, ce fut avec une certaine appréhension, je dois le dire.


Il nous faisait bosser comme des malades, nous mettait des notes minables, et en plus ça semblait l’amuser beaucoup. Moi moins. Il représentait une forme d’idéal d’éthique, d’exigence, de rigueur. Je le regardais comme un modèle, le modèle absolu.


Mon copain était en droit civil et travaillait lui aussi beaucoup. Il cartonnait dans toutes les matières pendant que je ramais, flirtant tout juste avec la moyenne. Au second semestre, il est parti en stage dans le Nord, et moi j’ai eu l’immense surprise et surtout l’intime honneur d’être prise dans le cabinet de Maître Hector Gravois de la Dune. J’avais envoyé une candidature sans trop y croire, et finalement je fus la seule à être prise. Il avait répondu personnellement à mon mail, concluant son texte un peu froid par un « J’ai hâte de vous guider. » qui m’avait un peu perturbée.


Pour la faire courte et directe, je suis rapidement tombée amoureuse de lui, de son assurance, de son charisme, de son côté directif, de son allure, de son odeur, de ses mains, de ses costumes, de ses positions lorsqu’il était assis, de sa façon de marcher, de sa façon de parler. Il m’impressionnait tellement que j’éprouvais un plaisir malsain à rester au bureau le plus longtemps possible le soir, à faire en sorte qu’il me remarque, à le frôler. Je voulais qu’il comprenne, qu’il me remarque, qu’il me regarde, qu’il sente quelque chose dans ma façon de le regarder ; mais il semblait étanche, lointain et détaché. Je ne voulais pas non plus passer pour une fille facile, mais j’avais vraiment envie qu’il me considère comme une femme et pas seulement comme une stagiaire. À cette époque, je ne pensais même pas au sexe ; je voulais juste qu’il me courtise, qu’il me renvoie une image de moi-même qui me fasse envie, mais rien. Nada. J’avais beau tortiller du cul sur mes talons hauts, déboutonner le haut de mon chemisier pour qu’il jette un œil à la marchandise, le regarder avec envie, il ne me voyait pas. Et plus j’étais frustrée de son absence d’intérêt, plus cette sensation de manque qui était apparue dès le début devenait obsédante.


Mon copain ne rentrait qu’un week-end sur deux. Même si on se parlait chaque jour au téléphone, je sentais notre relation moins intense, moins charnelle. Et je me suis vraiment sentie mal quand j’ai pensé à Hector alors que j’étais à genoux devant mon copain et qu’il me prenait avec fougue. J’ai fermé les yeux, et j’ai imaginé que les mains qui me tenaient par les hanches étaient les siennes, que la queue qui me perforait était la sienne, et c’est en voyant son visage crispé que j’ai joui. Après la douche, j’ai rompu avec Sam. Il n’a pas bien compris pourquoi mais il n’a pas insisté. Peut-être vivait-il aussi quelque chose ailleurs, dans le Nord. En tout cas, je ne voulais pas le tromper, même pas en pensée. Je voulais rester propre.


À la fin de mon stage, le cabinet a organisé un pot de départ. Ils épuisaient les stagiaires mais savaient ensuite les remercier. Il y avait tout le monde quand Hector a fait un petit discours, sans doute le même que celui qu’il prononçait à chaque fois, mais j’ai été flattée. J’ai été encore plus flattée de voir qu’il restait discuter, une coupe à la main, faisant le tour des collaborateurs présents. Les gens sont partis petit à petit, me faisant une bise et m’encourageant pour la suite de mes études, me complimentant sur mon comportement ou me laissant leur téléphone « au cas où ». Quand son associé a pris congé, je me suis retrouvée seule avec lui. Il est resté un moment à me regarder avant de me souhaiter bonne chance. J’ai tendu ma main dans sa direction pour le saluer. Il l’a saisie, et sans cesser de me fixer, m’a demandé pourquoi lui n’aurait pas droit à une bise « comme tout le monde ». J’ai senti mon sang bouillir au point que je suis devenue rouge pivoine. J’ai tendu maladroitement ma joue, mais ce ne sont pas ses lèvres qu’il a posées dessus ; il a pris mon visage dans ses mains pour le redresser et approcher le sien. Il m’a collée au mur en m’embrassant, et quelques secondes plus tard il me prenait debout. On peut dire qu’il m’a sautée comme une salope. D’ailleurs, il a eu des mots assez déplacés à mon endroit, mais je dois dire que dans l’instant, j’ai trouvé ça assez adapté à la situation.


Je me suis vite retrouvée face au mur, appuyée sur mes mains, avec un Hector déchaîné qui maintenait une cadence impressionnante tout en me triturant les seins et en me claquant les fesses avec vigueur. « Salope ! » J’ai entendu ce mot quasiment en continu. Et j’ai aimé ça. J’ai aimé qu’il me manque de respect, qu’il ne me demande pas la permission, qu’il me maltraite, qu’il me griffe, qu’il me claque, qu’il me morde dans le cou, qu’il me tire les cheveux, qu’il se fige pour cracher dans ma chatte, bien au fond. Puis alors qu’il venait de me faire jouir comme jamais, il m’a humiliée. Il s’est retiré sans ménagement, s’est rhabillé et m’a dit que je pouvais partir, sans me regarder, sans m’embrasser, sans me prendre dans ses bras, sans un mot doux, sans un merci, sans un compliment. Je me suis dit que le chèque qu’il m’avait remis ce soir comme indemnité de stage devait être plutôt destiné à monnayer mes faveurs. Il m’avait pris pour une pute. Le plaisir intense qu’il venait de me donner était oublié, déjà, pour laisser la place à une colère sourde qui a ruiné ma nuit. J’ai laissé le chèque sur la table, déchiré, et j’ai quitté les lieux en claquant la porte, déchirée.


À la reprise des cours magistraux, je voulais qu’il sache ma colère, qu’il sache ma hargne, mais il m’ignorait somptueusement. J’étais vexée, humiliée, et je réfléchissais à ma meilleure manière de lui rendre la monnaie de sa pièce. J’avais bien pensé lui faire une mauvaise pub, mais pour ça il m’eût fallu avouer que je l’avais laissé profiter de mon corps. Et chacun le sait bien, une fille qui couche est une salope. Un mec qui couche est simplement en bonne santé. Je ne trouvais pas. En même temps, comme dirait Manu, les orgasmes auxquels il m’avait amenée ce soir-là me restaient en mémoire. Même en colère, je me caressais le soir en pensant à la force de ses assauts, à la raideur de sa queue gonflée, au sperme qui m’avait coulé le long des cuisses. J’étais en colère contre lui parce qu’il m’avait baisée comme une pute, et ça me faisait mouiller. Quelle conne.


En remettant une copie après un TD, sans y réfléchir, je me suis lancée. Un post-it jaune avec mon numéro de téléphone. Après-tout, il était peut-être seulement timide.


À minuit le soir même, j’ai reçu un SMS. Pas de blabla. Un truc direct, sale, infamant :

« T’as envie de te faire sauter ? »

Comme si j’avais besoin de lui pour me faire « sauter ». Je suis assez jolie, et les occasions ne manquaient pas. Il m’aurait suffi de dire oui à n’importe lequel de mes prétendants pour satisfaire pleinement à mes envies passagères. Pour qui se prenait-il ? En même temps, ce n’était pas faux. J’avais envie de me faire baiser, mais par lui.


« Vous pourriez dire bonjour avant. »

« Bonjour. T’as envie de ma queue ? »

« Vous me prenez pour une pute ? »

« T’es une pute. Sinon, tu ne m’aurais pas écrit. »

« Salaud. »

« Si tu veux. J’ai envie de me faire sucer ; ça te tente ? »

« Mais c’est pas possible, vous ne pensez qu’à ça ? »

« Non, je ne pense pas qu’à ça. Mais ce soir oui. Ma femme est en déplacement et j’ai envie de baiser. Alors arrête de tourner en rond. J’ai pas envie de discuter, juste envie de te baiser, envie que tu me suces, envie de défoncer ta petite chatte. Oui ou non ? »


Quelle ordure ! Même pas un mot gentil. Même pas un « S’il te plaît, tu me plais. », même pas « J’ai adoré la première fois. » Rien. Et pourtant il avait réveillé mes envies. Je savais qu’il allait me faire souffrir mais qu’avant de souffrir j’allais aimer qu’il me baise, alors j’ai sauté le pas pour me faire sauter. Il m’a donné l’adresse d’une garçonnière qu’il louait à deux pas de chez lui.


Il était déjà sur place quand je suis arrivée un peu tremblante, et je n’ai pas eu le temps de dire ouf. Enfin si, j’ai dû dire un truc qui ressemblait à « ouf » quand il m’a pris la tête par les cheveux pour m’enfoncer son gros sexe au fond de la gorge. J’ai cru vomir. À part des insanités, il a dit très peu de choses. Mais je dois avouer que ce fut une sacrée soirée, comme dirait Jean-Pierre. Il a abusé de mes largesses avec entrain et fougue, ne me laissant jamais le temps de respirer. Pas de caresses, pas de mots doux, juste du sexe. Il m’a prise dans tous les sens, toujours avec la même brutalité, avec la même bestialité. Je ne devais être qu’un corps à sa disposition, un pantin qu’on bourre sans ménagement. J’ai hurlé, crié. Je l’ai supplié d’arrêter, mais il savait bien que je ne voulais pas qu’il s’arrête, que je voulais qu’il abuse de moi jusqu’à ce que son plaisir vienne.


J’avais mal partout quand enfin il s’est effondré sur le lit après m’avoir torturé la chatte. J’étais en feu, dégoulinante de sperme, les fesses rougies par les claques, les cheveux collés de sueur, et les larmes se sont mises à couler. Comment pouvais-je supporter cette humiliation, un homme de pouvoir assoiffé de sexe qui profitait de mon cul et ne me montrait nul égard, ça ne ressemblait pas à mes rêves. Mais quand il a voulu remettre le couvert, je n’ai pas réfléchi une seconde avant d’écarter les cuisses en grand pour qu’il me pénètre. Pour la première fois il était sur moi et je pouvais le toucher. Mais il est resté à distance, appuyé sur ses bras. J’aurais voulu qu’il m’embrasse, que son buste touche le mien, qu’il me dise enfin des mots doux à l’oreille, mais ce n’était visiblement pas son truc.


J’ai eu beau essayer de l’attirer vers moi, de lui montrer ma langue sortie, d’ouvrir ma bouche en remontant mon visage vers lui, rien à faire. Il voulait juste me défoncer et se vider rapidement les couilles. Pas une fois il ne m’a demandé si j’aimais ça, si je prenais du plaisir. J’ai hurlé quand j’ai joui comme une salope, mais il n’a pas cligné de l’œil. Il a fini son ouvrage, s’est retiré pour se branler sur mon ventre, puis dès la dernière goutte tombée il s’est relevé pour s’habiller et foutre le camp. J’étais comme une conne, assise sur le lit à le regarder. Avant de fermer la porte, il m’a lâché « Garde les clés. Fais comme chez toi. Tu peux rester tant que j’ai envie de toi. Salut. »


Voilà. Comme une pute. En échange de mon corps mis à sa disposition, j’avais droit à un appartement assez cossu, fonctionnel, bien équipé, bien situé.


J’ai passé des mois terribles.


À chaque fois que je décidais d’arrêter, je me dégonflais au dernier moment. Je voulais tenter, encore une fois, une dernière fois, qu’il me donne de la tendresse. Et parfois, on y était presque.


Un soir, après m’avoir baisée comme un fou, il s’est endormi sur le lit. Je savais qu’il devait rentrer chez lui mais j’ai attendu un peu. Je l’ai caressé doucement, partout. J’ai léché sa peau, sucé ses tétons, puis j’ai passé ma langue sur ses lèvres qu’il a entrouvertes. Il m’a laissée l’embrasser et m’a prise dans ses bras. J’ai cru qu’on allait faire l’amour, normalement. Il a même caressé mon dos et mes fesses avec douceur, puis il a serré mon cou, tout doucement au début, et de plus en plus fort. Il s’est remis à bander, et s’est déchaîné. J’étais au bord de l’asphyxie pendant qu’il me ramonait sans lâcher mon cou. Puis au moment de jouir, il est sorti rapidement pour me mettre sa queue dans la bouche et me cracher dedans. Tu parles d’une tendresse ! J’ai mis dix minutes pour reprendre mon souffle, et dix autres pour accepter l’idée que j’avais adoré ça, quand même. Mais il était déjà parti rejoindre sa femme, qui elle, sans doute, bénéficiait de cette tendresse dont j’avais tant besoin.


J’ai accepté, tout accepté. J’ai fini par ne même plus essayer de l’attirer contre moi. J’éprouvais à chaque fois qu’il me prenait une sorte de plaisir morbide. Je jouissais très fort, et l’instant d’après j’avais honte de moi. Mais j’en voulais encore.


Une fois, il est arrivé à la garçonnière avec un mec que je ne connaissais pas et une femme d’âge mûr un peu ivre. Ils devaient sortir de boîte, il était 2 heures du matin. La veille au soir, je l’avais attendu, sans savoir s’il allait me venir me sauter ou pas, et j’avais fini par m’endormir. Quand j’ai entendu la porte, j’ai cru que j’allais y passer, et j’en mouillais déjà. Mais en les voyant tous les trois, j’ai eu un haut-le-cœur. La femme avait l’air d’une pute, et le mec n’arrêtait pas de lui caresser le cul. Ça la faisait rire. Hector a sorti une bouteille de vodka et a servi quatre verres, dont un qu’il m’a tendu sans me dire un mot. Son regard était dur, directif. J’ai compris qu’il fallait que j’accepte. Que j’accepte quoi ? Je n’en savais rien.

Le mec s’en enhardi avec la femme qu’il a déshabillée rapidement avant de sortir sa queue de son pantalon pour la prendre sur le canapé. Hector regardait, un verre à la main, jusqu’à ce qu’il fasse lui aussi tomber son froc pour aller se faire sucer par la pouffiasse délurée. Je n’en croyais pas mes yeux : ce salaud n’en avait rien à foutre que je sois là ou pas. Pas un regard, pas une attention. Ce qui l’intéressait, c’était la femme offerte devant lui, que son pote burinait.


Je vous passe les détails. J’aurais dû partir en courant, ne plus jamais revenir. Au lieu de ça, je suis restée pétrifiée. J’ai vu le mec se retirer de la femme et Hector prendre aussitôt sa place. J’ai vu le mec arriver vers moi avec détermination, puis j’ai senti ses mains sur mes fesses. Il m’a décollée du sol pour me porter jusqu’au lit, et j’ai machinalement écarté les cuisses. Hector venait de me jeter un regard qui en disait long. Ce n’était pas une autorisation mais un ordre. Je me suis laissée faire. Au début en tout cas, et après j’ai participé. Le mec était très actif, très directif, bien membré, mais surtout très tendre. Lui, il m’a dit des mots doux en prenant ma chatte, puis d’autres plus doux encore en prenant mon cul. Il m’a fait l’amour pendant qu’Hector défonçait la femme facile. J’étais en colère, en rage même, si bien que j’ai tenu à ce qu’il sache que je prenais du plaisir et j’ai crié, crié (pas « Aline »…). Il me regardait dans les yeux quand j’ai joui la première fois, et je le lui ai dit. Il a craché dans la chatte de la femme en même temps. Coïncidence, ou relation de cause à effet ? J’ai eu un doute. Et juste derrière j’ai eu droit à une affreuse crise de jalousie. Il a foutu tout le monde dehors, sauf moi, et m’en a fait voir de toutes les couleurs. Il avait, dit-il, voulu vérifier si je lui étais fidèle. C’était un test, et j’avais échoué. S’il était peu tendre d’habitude, ce soir-là il ne le fut pas un instant. Il s’est déchaîné dans mon cul à m’en faire pleurer de douleur avant de cracher sa gourme et de foutre le camp. Seule dans cet appartement cossu, j’ai failli sombrer dans la déprime. Et, en même temps, cette soirée ne m’avait pas totalement déplu.


En cours, à la fac, il m’ignorait somptueusement. Moi je voulais l’épater, et je bossais comme une malade. C’est difficile de garder un secret comme le mien, mais je vous assure que ni mes parents ni mes amis n’étaient au courant. Il n’y avait plus que la fac, les courses de temps et temps, et la baise. Je tournais en rond, je me sentais sale. Et pourtant quand je savais qu’il allait venir, je mouillais comme une folle. Je savais à l’avance que je n’aurais pas ce que je voulais, mais que sans doute le fait qu’il me prive, qu’il me frustre, qu’il m’humilie, tout cela concourrait à mon plaisir.


Mais je le lui disais de plus en plus souvent, jusqu’au jour où je me suis refusée. Je voulais de la tendresse, qu’il me caresse, qu’il me prenne dans ses bras, qu’il m’embrasse, qu’il me dise des choses gentilles. Il a semblé abasourdi, puis m’a avoué qu’il essaierait, que ce n’était pas trop son truc, qu’il me comprenait « un peu ». Maladroitement il a en effet tenté de se montrer doux et tendre, et de me dire quelques gentillesses. Mais c’état surfait, préparé, artificiel, alors quand il était entre mes cuisses à me baiser tout doucement, je me suis dégagée pour me mettre à genoux devant lui, et je lui ai demandé de me baiser fort. Il est redevenu lui-même instantanément. Ses mains sur mes hanches, sa queue qui me pistonnait, le bruit de ses cuisses qui tapaient contre mes fesses, mes cheveux qu’il tirait, son pouce dans mon cul, mes seins qui se balançaient sous moi, la sueur qui coulait de nos corps, je le retrouvais tel qu’il était le plus à l’aise, bestial, vorace, tonique, cherchant à se faire le plus possible plaisir, sans penser à moi, juste à mon cul.


Deux jours plus tard, il est entré dans l’appartement avec un drôle d’air. Quand je me suis approchée de lui pour tenter de le serrer contre moi, il s’est écarté. Il avait l’air de quelqu’un qui veut dire quelque chose et qui n’y parvient pas. « Je ne peux pas t’offrir ce que tu veux. » a-t-il balbutié avant de se retourner pour ouvrir la porte. J’ai cru qu’il allait repartir mais non, dans l’entrée, il y avait son copain de l’autre soir, celui qui m’avait fait jouir devant lui. J’ai compris. J’ai pleuré. Il n’y avait pas la vieille salope cette fois, juste son pote.


Alain s’est approché de moi pendant qu’Hector s’asseyait dans le canapé. Il est passé derrière moi pour me coller. J’aurais voulu être ailleurs, m’enfuir, mais je suis restée interdite. Il a caressé mes hanches et mon ventre, puis a déboutonné mon chemisier pour toucher ma peau. Il avait les mains chaudes ; son souffle dans mon cou était humide, sensuel. Il m’a mordillé une oreille avant de dégrafer mon soutien-gorge et de prendre mes seins à pleines mains en se frottant contre moi. Hector me regardait dans les yeux, l’air triste. Je me suis laissée faire. Alain me caressait tendrement, puis il a mis sa main sur ma joue pour que je tourne mon visage et a léché mes lèvres. Nous nous sommes embrassés. J’aurais voulu que ce soit Hector qui me touche, Hector qui m’embrasse, Hector que me donne envie. Mais c’était lui, cet inconnu. Il sentait bon, sa langue était suave et lisse. J’ai eu envie de lui et je me suis laissée aller.


J’ai tout oublié quand il s’occupait de moi. Il n’a rien oublié de ce que j’aime, même pas de me demander si j’aimais ça. Il m’a caressée partout tendrement, de ses mains, de sa langue, de sa peau. Et il semblait apprécier que je le caresse moi aussi. J’ai pu le lécher, le sucer, me frotter contre lui, comme j’aime. Et Hector ne disait rien. Il ne bougeait pas. Il regardait toujours avec cet air figé de celui qui subit volontairement.


Puis Alain m’a prise. C’est entré tout seul tellement j’avais envie de sa grosse queue. C’est entré tout seul et j’ai vibré de le sentir bien au fond de moi. Comme une honnête femme, sur le dos, les cuisses écartées, il s’est insinué au plus profond de moi avec douceur. Il ne cessait de m’embrasser tendrement, de me caresser, de me sucer les tétons. Il ressortait doucement puis revenait sans que je m’y attende, tantôt d’un coup, tantôt par à-coups, et il alternait à merveille. J’ai senti mon plaisir monter, tout doucement, et nous avons joui ensemble. J’aurais adoré qu’Hector me fasse l’amour ainsi, mais ce fut Alain. Nous sommes restés longtemps à même le sol à reprendre nos esprits. Hector en a profité pour se lever et partir sans bruit.


J’étais nue, pleine de sperme, allongée avec un inconnu qui venait de me donner du plaisir. Et Hector n’était plus là. Que voulait-il de moi ? Avait-il espéré que je dise non, que je refuse qu’Alain me baise, que je fasse semblant de ne pas aimer ça ? Ou bien avait-il aimé me voir ainsi abandonnée aux mains et à la queue de son copain ? Il n’était même plus là pour m’éclairer. Alain a repris ses caresses, mais le cœur n’y était plus. J’ai fini par le faire jouir dans ma bouche pour le remercier, mais je n’avais plus envie de lui. Pas sans Hector.


C’est ainsi que les mois ont passé. Vite. Hector ne s’ouvrait toujours pas à moi. Il ne me livrait pas son cœur. J’avais juste droit à sa fougue, et de temps en temps à un extra avec son ami. Mais il refusait d’en parler. Plusieurs fois, Alain est venu seul. Les premières fois, j’ai refusé. Il est resté poli et courtois, et n’a pas semblé plus déçu que ça. Puis j’ai cédé. Une fois. Puis toutes les autres. Il me faisait tellement de bien, et peut-être plus encore quand Hector n’était pas là. J’en étais arrivée à avoir deux amants. L’un qui me baisait sans tendresse et m’offrait un toit, l’autre qui m’offrait sa tendresse, ses caresses, un peu de réconfort.


J’ai obtenu mon diplôme et décroché un premier emploi dans un grand cabinet spécialisé en droit international. Hector m’a tellement mis la pression pour s’assurer que je n’aurais pas de contacts trop intimes avec des collègues hommes que j’ai fini par démissionner. C’était infernal. Ses crises de jalousie, ses appels à n’importe quelle heure. Jamais il ne m’avait parlé de ses sentiments pour moi, jamais il ne les avait montrés, mais il se comportait comme un mari jaloux et possessif alors que nous n’avions jamais passé une seule nuit ensemble. Alors j’avais espoir, espoir qu’un jour il me dise « je t’aime » et qu’il quitte son foyer pour en construire un tout neuf avec moi. C’était un rêve de petite fille devenu un rêve de femme, mais un rêve seulement.


Plusieurs fois je l’ai menacé de le quitter. À chaque fois il faisait son air de chien battu et il me baisait. Il savait que j’allais me taire, mouiller comme une dingue, masser sa queue dans ma chatte et le laisser me bourrer à sa guise. Il savait qu’il allait me faire jouir et qu’il gagnait un peu de répit. Le lendemain, il revenait avec Alain qui me faisait l’amour tendrement. J’ai appris plus tard que ce fameux Alain était en réalité un mec qu’il payait pour ça. J’ai réalisé tout à fait par hasard, d’ailleurs, et ça m’a fait mal. Il payait un gigolo pour me donner ce qu’il me refusait.


Je me suis retrouvée juriste d’entreprise dans une boîte où il n’y avait que des femmes. C’est lui qui m’a trouvé ce job, mal payé et pas intéressant, mais je rentrais tôt et il pouvait venir se vider les couilles avant d’aller dîner en ville avec sa femme.


Sa femme, une bonne bourgeoise jupe-plissée-queue-de-cheval qui ne devait accepter la pénétration que pour l’utilité des éjaculats dans un but procréatif, je l’ai rencontrée plusieurs fois. Naturellement, il ne m’a pas présentée comme sa pute personnelle mais comme une ancienne élève brillante. Les yeux de cette femme en dirent long quand elle me fixa, l’air méchant, la bave aux lèvres. Elle devait savoir que son mari baisait ailleurs, et sans doute avec moi, mais elle resta civilisée et bonne épouse soumise. Hector me confiera – et ce sera l’une de ses rares confidences que j’aurai obtenue après une colère homérique – qu’elle était peu portée sur le sexe. Je m’en serais douté. Il avait ajouté, comme une excuse à ses frasques, qu’elle était en mal d’enfants et stérile, ce qui n’était pas de nature à l’aider à se libérer. J’ai demandé à Hector s’il aimait sa femme, et devant son air interdit, avant qu’il ne change de sujet, j’ai poursuivi en lui demandant s’il m’aimait, moi. Pas de réponse. Il a sorti sa queue déjà raide et il m’a montré ce qu’il aimait en réalité. Me prendre. M’enculer. Cracher dans mon cul, se rhabiller, et retourner voir sa gerce. Et moi, comme une grosse conne, j’ai cru bon de crier pendant qu’il me déformait la rondelle, que j’étais amoureuse de lui. J’aurais pu pisser dans un violon.


Quand j’ai appris qu’il payait Alain, évidemment je n’ai plus accepté qu’il entre dans l’appartement pour me sauter. Le bien qu’il m’avait fait n’était rien comparé à la douleur que j’avais ressentie quand j’avais appris sa forfaiture. Pour me venger, j’aurais pu le quitter, l’humilier, aller voir sa femme, lui faire de la pub partout, mais au lieu de ça je me suis laissée draguer chaque fois que possible, jusqu’à rencontrer un gars qui me plaisait physiquement.


Hector n’arrêtait pas de me harceler au téléphone mais je ne répondais pas. Je laissais sonner. Je ne répondais pas à ses messages. Et naturellement je ne retournais plus à son appartement. Ses messages, je les lisais quand même, mais ce qu’il m’écrivait ne méritait pas de réponse. C’étaient des éructations, des menaces, des insultes. Alors je me suis laissée aller.


J’ai vécu une aventure douce et tendre avec un gars de mon âge qui me montrait du respect et me faisait l’amour avec douceur. Au bout de 3 jours il me disait déjà qu’il m’aimait et me le répétait sans cesse. Je lui répondais par un sourire et je m’offrais à lui. Il me faisait du bien dans sa quiétude, dans sa posture d’homme loyal et mesuré. Mais je ne prenais pas un plaisir immense. J’étais en manque d’Hector, mais ce respect que j’avais tant imploré, finalement, j’étais de plus en plus tentée d’y renoncer à jamais si je devais être malheureuse plus longtemps.


Puis un soir, les planètes se sont alignées. Mon compagnon venait de me dire qu’il voulait un enfant de moi, ce qui aurait dû me rendre heureuse, et Hector m’envoyait quelques secondes plus tard un texto que je n’espérais plus :

« Tu me manques. »


Enfin il m’avouait que je lui manquais. Sa fierté avait dû le tenir à l’écart de ce genre d’aveu, mais il s’y était enfin résolu. J’ai quitté Jean-Marc sur le champ pour rejoindre la garçonnière, et j’ai pris cher. Mais qu’est-ce que c’était bon ! Il a rattrapé le temps perdu, mon Hector. Quand il en a eu fini avec moi, j’avais mal au cul comme jamais. Je puais le sperme, le cul, la sueur, mais j’étais repue et satisfaite. Il m’avait laissé lui dire que je l’aimais, me répondant par des grognements que j’imaginais positifs.


Enfin il a commencé à accepter qu’on se montre ensemble. Pas dans notre ville ; ce serait pour plus tard m’a-t-il dit, mais j’étais déjà assez fière, même si c’était à une heure de route ou plus, de me promener à son bras. Et puis on baisait un peu ailleurs, dans des hôtels, dans sa voiture. Je m’imaginais sa compagne, son amour. J’espérais qu’il me dirait qu’il m’aimait, un peu plus tard, qu’il quitterait sa bourgeoise, que je deviendrais sa régulière et peut-être même sa femme. Je me faisais des films, et ça finissait au lit, où il était toujours aussi efficace, toujours aussi directif, toujours aussi puissant. Il me faisait grimper aux rideaux avec virtuosité, mais toujours sans tendresse.


Puis un soir, il m’a emmenée dans une boîte un peu spéciale. Je ne vais pas rentrer dans les détails, mais ce fut un moment humiliant, dégradant. Ce qu’il m’avait fait subir en ramenant une pute à la maison pour la baiser devant moi n’était rien comparé à ce soir-là. J’ai dû me laisser toucher par plusieurs hommes, me laisser doigter, me laisser baiser. Et lui il regardait. Je suis ressortie d’un hammam les larmes aux yeux tellement j’avais dérouillé, mais ça ne l’a pas empêché de me conduire dans une petite pièce avec des miroirs partout et des gens autour qui regardaient. J’ai accepté, résignée, de me laisser prendre par un gros mec qui sentait la sueur, puis par un autre qui attendait son tour. J’ai fini avec une bite dans la bouche, une autre dans la chatte et une dernière dans le cul. Je me suis dégoûtée d’accepter ça, et plus encore d’aimer ça. J’ai joui, plusieurs fois, et à chaque fois il faisait sa tête de vainqueur.


Dès le lendemain je suis partie à nouveau de son appartement et je suis allée me réfugier chez mon amie Céline. Je lui ai tout raconté contre la promesse de garder ça pour elle. J’avais besoin de parler, de me laisser aller, de dire les choses, tout. C’est elle qui m’a donné cette idée de partir loin, de voyager, de chercher à l’oublier. Mais vous voyez, quelquefois, il me manque. C’est pour ça que tout à l’heure je m’apprêtais à lui envoyer une lettre pour garder le contact, en espérant je ne sais quoi.

Je n’ai rien à espérer, à part rencontrer un homme qui saura m’aimer.