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n° 18407Fiche technique61841 caractères61841
Temps de lecture estimé : 35 mn
04/06/18
Résumé:  Imaginez un monde parallèle où la norme serait l'homosexualité... Quel serait alors le sort réservé aux hétéros, trans et autres déviants ?
Critères:  fh hbi jeunes asie copains bizarre fsoumise trans init sf
Auteur : Hidden Side  (Grand inverseur d'univers...)      Envoi mini-message

Série : Normes inversées...

Chapitre 01
Sale copulo !

J’aimais bien mon prof de bio de troisième, monsieur Ganatien, un quinquagénaire un peu replet qui adorait faire des blagues. Malgré son humour potache, ou bien peut-être du fait de son redoutable sens de la répartie, peu d’élèves osaient foutre le bronx dans son cours. Et les quelques rares à s’y risquer le regrettaient en général rapidement.


Pourtant, cette année-là, notre dernier cours de biologie avait bien failli virer à l’émeute. Pour commencer, monsieur Ganatien avait osé quelques réflexions personnelles assez dégradantes, comparant sexualité humaine et animale. Encore aujourd’hui, je me rappelle de ses paroles :



Sans se retourner, le prof avait tancé Louis qui faisait l’idiot dans son dos. On ne comprenait pas comment il s’y prenait, mais Ganatien semblait parfois omniscient.



Rires de la classe, mine piteuse de l’intéressé.



Nous savions tous que Ganatien était copulo. Il ne s’en cachait pas, et je trouvais que ça lui donnait un certain panache. À l’époque, je n’avais pas moi-même intégré ma propre déviance sexuelle, ce qui ne m’empêchait pas d’éprouver une admiration sincère pour ce prof, par moment très provoquant.


Nous aurions dû nous douter de ce qui allait venir, mais c’était tellement loin du dogme de la « normalité » prôné par l’Éducation Nationale que nous n’imaginions pas que Ganatien oserait.



Lisa, d’habitude béate d’admiration pour le prof, manifesta cette fois une hostilité franche :



Clarisse, la copine de Lisa, vint aussitôt à la rescousse de son amoureuse :



Comme le reste de la classe, j’étais choqué par ce que venait de dire la petite blonde. C’était évoquer sans fard une époque taboue où les couples d’hommes et de femmes étaient obligés, périodiquement, de se résoudre à des pratiques révoltantes pour assurer la continuation de l’espèce.

Prudemment, Ganatien tenta de contourner le piège rhétorique tendu par Clarisse :



D’un clic de télécommande, notre professeur lança alors une séquence vidéo sur le mur interactif derrière lui. Nous vîmes un type et une nana allongés côte à côte, nus tous les deux. Il ne s’agissait pas de vraies personnes – c’était un film d’animation – mais pour autant, leurs organes sexuels étaient très détaillés.


Un zoom se produisit sur la zone pelvienne de la femme. Des termes techniques s’inscrivirent à l’écran, rattachés aux différentes parties de son sexe, que l’on voyait à présent en gros plan. Petites et grandes lèvres, clitoris, orifice urinaire, vestibule du vagin… Un schéma anatomique en coupe remplaça le sexe dodu représenté à l’écran. On distinguait à présent le vagin en entier, s’étirant au delà des petites lèvres, terminé par un col au-delà duquel était figuré un utérus en forme de virgule. Plus haut, une sorte d’élastique terminé par une petite boule. Les trompes et les ovaires…


Je jetai un œil à Lisa et Clarisse, toutes deux écarlates. Dans la salle, la plupart des garçons affichaient des mines dégoûtées. Quant à moi, je trouvais ça fascinant. C’était une perspective tellement différente de celle dont j’avais l’habitude… Comme tout le monde, je savais qu’en dessous du nombril garçons et filles sont dissemblables. Mais je n’avais jamais eu l’occasion d’observer l’anatomie d’une femme avec ce luxe de détails ! Ni d’apprendre comment, dans l’ancien temps, son corps pouvait porter un bébé.


L’image à l’écran fut remplacée par une autre coupe anatomique, celle d’un corps masculin, pénis au repos. À leur tour, les filles émirent clairement des signes de répulsion… hormis Jessica, assise à trois tables de moi. Une fille assez grande, rousse, avec de grands yeux verts. Jessica me plaisait bien ; si elle avait été un garçon, je lui aurais probablement déjà demandé de sortir avec moi.


Ma condisciple fixait avec attention le spectacle à l’écran. Un sourire naquit sur son joli visage quand la séquence suivante montra, en animation 3D, les corps spongieux du pénis en train de se gonfler de sang. Le corps du mannequin exhibait à présent une érection massive.


Un véritable concert de protestations s’éleva dans la classe quand l’écran mural projeta l’impensable : excitée à son tour, la femme avait enjambé l’homme pour faire pénétrer en elle la roide turgescence de sa verge ! Nous pouvions à présent voir l’accouplement se dérouler « en transparence », le vagin se distendre et se conformer à la morphologie du pénis en train de coulisser en lui.



Le chahut était en train de se propager. Ganatien, quant à lui, conservait un calme impérial. Mon voisin de droite se cachait le visage entre les mains. Très pâle, il avait l’air vraiment mal. De mon côté, je n’en perdais pas une miette.


Après quelques allers-retours dans le sexe de la femme, la verge émit une substance blanchâtre que je connaissais bien pour m’être souvent masturbé. Dans un travelling assez démentiel, nous nous approchâmes alors du foutre en pleine éjection, tellement près que nous vîmes bientôt les spermatozoïdes agiter leur flagelle pour sprinter en direction d’un bel ovule en suspension dans la trompe utérine.


La fécondation eut lieu, puis, dans un plan filmé au microscope, nous vîmes la division cellulaire du zygote s’accomplir en accéléré. Le petit pré-embryon s’accrocha aux villosités gorgées de sang de l’utérus, puis, tel un vampire dans sa membrane transparente, se mit à grandir, grandir, grandir… Au fur et à mesure, le ventre de la femme grossissait à son tour, devenant de plus en plus imposant. Ses seins s’arrondissaient, leurs pointes de plus en plus larges et brunes.


Quand le personnage 3D fut remplacé par des images d’archives montrant une femme enceinte totalement nue, soutenant d’un bras fluet son énorme ventre proéminent, le brouhaha fut tel que l’on n’entendait plus les commentaires accompagnant ce film amateur. La suite était à la fois magnifique et écœurante. Elle montrait l’accouchement en gros plan, l’écartèlement des chairs, les fluides s’échappant à gros bouillons de cette vulve méconnaissable, explosée, comme en éruption, d’où finit par émerger le dôme chevelu d’une tête de bébé en train de naître.


Malgré les élèves qui se levaient autour de moi, projetant leur chaise au sol dans un fracas réprobateur avant de fuir la salle de classe, je n’arrivais pas à m’extraire de ce spectacle inédit. Je savais que c’était la seule et unique fois où je verrais ces images complètement obsolètes, d’une animalité brute. Plus aucune femme n’avait à subir ceci, Dieu merci. Comme les autres élèves, je ne pouvais qu’être impressionné par la bestialité de cet accouchement « par voie naturelle »…


Nous n’étions plus que quatre ou cinq gamins en cours avec Ganatien quand le chef d’établissement fit irruption dans la classe. D’un regard noir, le proviseur fusilla notre prof avant de couper net la vidéo. La jeune mère donnant le sein à son nouveau-né disparut brutalement de l’écran ; ce fut comme un interrupteur nous délivrant de notre transe.



Je ramassai mes affaires à la va-vite et quittai la salle après un dernier regard à mon prof de bio. D’un sourire narquois, il défiait l’autorité en la personne de Bouffenèche, le proviseur unanimement détesté.



C’était Jessica, la seule de ma classe à être encore dans le coin. Des éclats de voix à peine assourdis nous parvenaient à travers la porte fermée.



Avant que je n’aie le temps de réagir, ma condisciple s’était fondue dans la masse des adolescents sortant de cours.


***



Le soir même, mes parents investissaient ma chambre pour me parler de l’incident du jour. Visiblement, le lycée les avait prévenus qu’un prof militant nous avait exposé à des images particulièrement sordides. Enlacés sur mon lit comme tout bon couple amoureux, Franck et Jean-Pierre s’escrimaient à me tirer les vers du nez sur ce qui, pour eux, relevait du coup de folie d’un vieil hétéro prosélyte.



Jean-Pierre était rouge brique ; je l’avais rarement vu dans un tel état…



Techniquement, ce n’était pas ce qui m’avait choqué, bien au contraire. Mais le moment était assez mal choisi pour leur avouer mes penchants. Et puis, je savais qu’ils n’aimaient pas les copulos, bien qu’ils s’en soient toujours défendus. Alors, leur avouer que leur fils unique en était probablement un…



La conversation avait continué ainsi, suite d’échanges creux où je ne me sentais le droit de ne rien dire, jusqu’à ce que mes parents estiment qu’ils avaient fait de leur mieux pour désamorcer le trauma imposé par le vieux prof de biologie. Puis ils m’avaient souhaité une bonne nuit et avaient quitté ma chambre. Je m’étais allongé dans mon lit et avais allumé mon Hector. Aussitôt, le visage familier de mon vieil ami électronique était apparu sur ma tablette tactile.



Pendant près d’une heure, je regardai sans vraiment les voir mes héros préférés, de beaux garçons talentueux ayant un don inné pour se sortir des situations les plus inextricables. J’aurais tellement voulu être comme eux, ne pas me poser la moindre question, sauver le monde et emballer des jeunes hommes parfaits à la pelle… Mais dans ma tête, ça ne voulait pas.


Je me laissai doucement glisser dans le sommeil, me disant que j’avais certainement ma réponse. Même si celle-ci me donnait l’impression d’être encore plus monstrueux que le Dr Evil, dans la série. De toute façon, que ça me plaise ou pas, j’étais comme j’étais. Et j’aurais beau me forcer, je n’allais probablement pas redevenir homo…


***



Pourtant, c’est bien ce que j’essayai de faire durant les quatre années qui suivirent cette discussion avortée avec mes parents.


Pendant le lycée, je m’ingéniais à donner l’illusion du simple ado de base, même si ça me bouffait de l’intérieur. Je savais qu’il y avait autour de moi des filles hétéro ou bi, mais l’idée même de me dévoiler, de m’afficher pour ce que j’étais en les draguant, m’était insupportable. Je n’assumais absolument pas mon hétérosexualité, une tare secrète qui devait rester enfouie à jamais. Même si, par ailleurs, j’étais conscient de mes difficultés à adopter un comportement « standard » en toutes circonstances.

En terminale, j’eus ainsi quelques relations très éphémères avec des mecs assez mignons. Au fond de moi, je savais pertinemment que je n’arriverais pas à les combler, ni bien sûr à trouver ce que moi je cherchais. Je les choisissais le plus androgynes possible, avec une mentalité se rapprochant de ce que je pensais être « féminin ». Mais, invariablement, je butais sur certains « détails » anatomiques que je n’arrivais pas à avaler…


Quand nous faisions l’amour, le seul moyen pour moi d’être performant était de fermer mes paupières et de fantasmer sur telle ou telle fille du lycée. D’imaginer que ce n’était pas Thomas qui me suçait, mais une jolie blonde aux yeux clairs et cheveux courts. Ou que je remplissais Daphnée, pas le cul de mon petit ami du moment.


Ironiquement, malgré ma volonté de me conformer à la norme pour devenir « l’hétéro invisible », j’avais déjà été inquiété plusieurs fois par les brigades anti-copulo de mon lycée – des bandes brutales de filles et garçons agissant à visage découvert et en quasi impunité.


Lors de ma deuxième terminale, guère plus glorieuse que la précédente, je rencontrai finalement un garçon assez… spécial, fraîchement inscrit dans mon bahut. Il s’appelait Ken. C’était un très bel Eurasien aux traits délicats, pas très grand mais très souple et finement musclé. Ce que j’adorais en particulier chez Ken, c’était son visage imberbe.


Je me rappelle encore de son arrivée en classe, quelques mois après la rentrée, accompagné par Bouffenèche en personne. Le proviseur se tenait quelques pas en arrière, une drôle d’expression sur le visage. Il semblait à la fois mal à l’aise et dégoûté. Comme s’il aurait souhaité être ailleurs.



Puis, donnant l’impression d’avoir reniflé une boule puante, Bouffenèche avait aussitôt battu en retraite, disparaissant sans se retourner. Le pauvre Ken était resté debout près du bureau de la prof, ne sachant pas s’il devait s’asseoir ou attendre qu’on lui désigne sa place.


Du fond de la classe, je lui avais fait un signe discret pour lui indiquer que la chaise à côté de la mienne était libre. Pas vraiment étonnant, quand on est le pestiféré de service… ou plutôt, le présumé copulo du coin. Ken n’avait pas demandé son reste. De sa démarche féline, il s’était dirigé vers ma table et s’était assis souplement à côté de moi.


Nous avions très vite sympathisé. Au fil des semaines, j’avais pris l’habitude de l’inviter chez nous, à la maison. Même si, à l’inverse, Ken ne m’avait jamais proposé d’aller chez lui. Comme s’il avait honte de son milieu – il vivait dans une cité – ou bien ses parents, que d’ailleurs je n’avais jamais vus. Impossible de lui faire aborder le sujet : il n’en parlait tout simplement pas. Il y avait quelque chose de louche là-dessous, mais comme Ken était un de mes rares amis, je le laissais tranquille avec ça.


Les deux premiers mois, il n’y avait rien eu d’officiel entre nous, hormis une très forte attirance. Bien que non exprimée, elle était plus intense que tout ce que j’avais éprouvé jusqu’alors pour un garçon. Je constatais toutefois une réserve polie de la part de Ken, une sorte de timidité qui nous empêchait de faire ce premier pas qui aurait fait prendre un tour plus physique à notre étrange relation.


Quant à Franck et Jean-Pierre, tous deux adoraient mon nouvel ami. Je crois qu’ils étaient rassurés que j’envisage enfin d’avoir des rapports suivis avec un garçon. Même si nous n’avions jamais franchement abordé le sujet, je savais qu’ils se posaient certaines questions quant à mon orientation sexuelle…


Arriva enfin ce fameux vendredi soir où j’invitai Ken à venir passer la nuit chez nous. Nous étions tranquillement installés au salon en train de jouer à un shooter 3D quand Franck me lança depuis le comptoir de la cuisine :



Puis papa m’envoya un clin d’œil aussi subtil qu’un piano tombant du trentième étage. Et, profitant que Ken était occupé à dégommer un loup-garou particulièrement retors, il fit brièvement apparaître un petit paquet bleu à paillettes ; je faillis m’étrangler en comprenant que mes parents nous laissaient une boîte de préservatifs… Le message était on ne peut plus clair !


Ça aurait dû me couper la chique, normalement. Mais ce soir-là, j’avais décidé de mettre fin à ce chassé-croisé avec Ken. Bien que théoriquement hétéro dans l’âme, j’éprouvais des sentiments et une vraie attirance pour lui. Peut-être étais-je bi, au fond ? Je n’avais simplement pas rencontré LE bon garçon, celui capable de me donner envie ? Franck avait raison : si Ken n’arrivait pas à faire le premier pas, eh bien ce serait à moi de le faire, pour une fois.


Après avoir proposé à boire à mon ami, je me levai pour aller chercher de quoi nous désaltérer. Mais au lieu de nous ramener du Coca, je pris le temps de préparer un cocktail à ma façon. Un mélange de Malibu, de rhum arrangé et de sirop de grenadine, versé dans deux grands verres à whisky. Je revins m’installer avec les boissons que je déposai sur la table basse devant nous. Puis je me lovai contre Ken, lui entourant les épaules de mon bras. Il était réellement plus fluet que moi, aussi je me laissai un peu glisser en arrière pour me retrouver à sa hauteur.



Au lieu de répondre, Ken tendit la main vers son verre, qu’il but quasiment cul-sec… avant de se mettre à tousser comme un perdu, les larmes aux yeux.



Le feu de l’alcool ravagea ma bouche et roula dans ma gorge, comme une lave incandescente censée me donner le courage de passer à l’action. Ma main trouva celle de Ken et nos doigts s’entrelacèrent. Cool ! Soudain, sans plus réfléchir, je me penchai vers lui et posai mes lèvres sur les siennes. Nos bouches s’entrouvrirent et nos langues se trouvèrent aussitôt. Jamais je n’avais eu une telle envie d’embrasser un garçon. Et d’aller plus loin encore…


Après ce premier baiser qui nous laissa le souffle coupé, Ken posa la tête sur mon torse. Nous nous tenions toujours enlacés, et nous étions aussi émerveillés l’un que l’autre de ce qui nous arrivait. Pour ma part, j’étais heureux comme jamais je ne l’avais été. Aussi, je fus vraiment surpris quand Ken me lança :



Je ne savais pas quoi lui répondre, j’étais juste tétanisé. Nier ? Continuer à me faire croire – lui faire croire – que j’étais un homo pur jus, comme la quasi totalité des mecs sur cette planète ? Ou bien lui avouer la triste vérité, quitte à mettre fin à ce rapprochement avant qu’il ne commence…



Ken me prenait complètement de court. Pourquoi me parler de ça au moment où je lui avouais qu’il était le premier mec à me plaire à ce point ?



Ken prit mon visage entre ses mains. Durant un instant, je crus qu’il allait à nouveau m’embrasser. Mais non, il restait là, à me fixer sans rien dire. Puis, au bout de ce qui me sembla être une éternité, il finit par me demander :



Mon ami inspira profondément, puis il prit ma main et la posa directement sur son entrejambe.



Mon cœur manqua un battement. Fébrile, je me mis à palper l’étoffe sous mes doigts.



***



Ken n’était pas celui que je croyais. Autant il avait eu vent de mon petit secret – merci, le bahut et les rumeurs circulant sur mon compte ! – autant personne n’avait encore découvert, semble-t-il, que Ken était en réalité… dépourvu de pénis ! Il se définissait lui-même comme « homme trans ».



Il avait proposé que nous investissions ma chambre pour poursuivre cette intéressante conversation… et que je puisse juger par moi-même si j’étais toujours autant attiré par sa personne.



Je basculai Ken sur le lit et entrepris de le dévêtir. Il ne protesta pas, n’opposa aucune résistance. J’essayais d’y mettre du mien, même si, au mieux, mon désir pour lui était vacillant. Je mentirais en disant le contraire. Mille questions se pressaient dans mon esprit. Allais-je pouvoir bander, ou éprouver une quelconque excitation ? Étais-je censé lui faire l’amour comme à une fille ? Et dans ce cas, y arriverais-je, sachant que lui ne se considérait pas comme telle… et que moi, je ne l’avais jamais fait avec une représentante du sexe féminin ?


Voilà, on y était. Ken était à présent nu devant moi. J’allais enfin avoir mes réponses.


Son corps, fin et musclé, était juste… attirant ! Ses tout petits seins se soulevaient au rythme de sa respiration haletante tandis qu’il me fixait d’un air de défi. Ses hanches, larges, s’évasaient sur un pubis fourni et bombé. Pour le moment, je ne voyais pas sa fente, Ken gardant les cuisses serrées. Cette vision était très érotique, et il était incontestable que j’éprouvais pour lui un désir féroce, comme en témoignait la bosse dans mon pantalon, la preuve s’il en est que j’étais bien hétéro. Mais il me manquait toutefois un petit « quelque chose » pour pouvoir me lâcher totalement…



Le jeune Asiatique eut un pauvre sourire. Puis, m’entourant de ses bras, il m’enlaça très fort.



Et avant que je puisse mentir en lui disant que je l’aimais tel qu’il était, il ajouta :



Avec la complicité active de Ken, j’oubliai tous nos faux-semblants et, pour la première fois de ma vie, me plongeai avec délice dans le genre de cabrioles qu’un homme et une femme peuvent accomplir. C’était une révélation. Tout ce que j’avais toujours voulu vivre était là, à portée de main. Pour la première fois, je n’avais pas à me forcer en quoi que ce soit. J’avais « Kennie » toute à moi, comme elle m’avait proposé de l’appeler.


Restait toutefois l’ultime trahison : j’occultai délibérément le genre de Ken pour l’assimiler uniquement à son sexe. Lui, qui s’était toujours vu garçon, s’obligeait à devenir fille pour que je puisse me lâcher. Mais j’étais trop affamé pour me laisser freiner par ce conflit intérieur. Une fois mon cerveau déconnecté, je me livrais à mes envies, mon ressenti, notre rut de l’instant présent.


De ma bouche, je parcourus tout son corps, de la tête aux pieds, le respirai, le goûtai, le léchai. Ken me guidait comme il me l’avait promis, me faisant découvrir ses zones érogènes, le creux à l’arrière des genoux, la vallée au-dessus de ses fesses, son cou délicat, ses épaules, ses flancs… et des dizaines d’autres endroits encore… avant de terminer par son pubis. LA zone inconnue, celle normalement réservée de tout temps à l’amour entre femmes, celle qui m’avait toujours attiré.


Kennie ouvrit largement les cuisses et me laissa la contempler, la humer, la toucher, pour au final la laper maladroitement. Elle m’apprit les gestes essentiels, dirigea mes doigts et ma bouche, s’ouvrit le plus possible pour moi. Elle me faisait découvrir un tout nouveau continent, une mappemonde inconnue, une vulve généreuse dont je pouvais m’occuper tout à loisir.


À force de patience de sa part, de frénésie de la mienne, je parvins enfin à mon but : la faire jouir, lui offrir un orgasme que j’espérai flamboyant. Non pour me débarrasser d’une corvée, comme avec mes partenaires précédents, mais bien pour lui apporter le plus de plaisir possible. Elle me récompensa en poussant de délicieux petits râles tout en me maculant le visage de son jus odorant.



Sans attendre, elle me fit m’allonger sur le dos et commença à me déshabiller. Contrairement à ce que j’avais craint, je n’avais aucun mal à bander. J’avais d’ailleurs mal au sexe, tant j’étais dur.



Et avant que je n’aie le temps de lui répondre, elle engloutit ma verge et commença à me pomper avec une excitation comparable à celle d’un mec. Kennie suçait d’ailleurs mieux que la plupart de mes ex, m’enfonçant dans sa gorge tout en me flattant les bourses à pleine main. En deux minutes à peine de ce traitement plus que chaud, j’étais déjà aux portes du paradis.



Kennie avala ma semence avec délectation avant de venir m’embrasser à pleine bouche. Loin du dégoût que j’aurais pu éprouver avec un garçon, je répondis avec excitation à son baiser, partageant avec elle le goût du sperme qui coulait encore au coin de ses lèvres. Sans rompre le contact de nos langues, elle attrapa alors ma queue entre ses doigts virtuoses et entreprit de me prodiguer une branlette de tous les diables. En moins de temps qu’il n’en faut pour l’écrire, j’étais de nouveau regonflé à bloc.



Sans attendre de réponse, elle se pencha en dehors du lit pour farfouiller dans les poches de son jean. Quelques secondes plus tard, j’entendis le bruit d’un papier qu’on déchire, et une rondelle de caoutchouc se posa sur mon gland décalotté. D’un même mouvement ou presque, Kennie déplia la capote – elle avait donc tout prévu ! – et s’empala sur moi. Son vagin super lubrifié ne fit qu’une bouchée de ma bite, même majestueusement bandée.


Le souffle coupé, je sentis mon membre délicatement enserré de toute part. J’avais enfin le sentiment libérateur d’être exactement là où je devais être, fiché au plus profond d’un sexe de femme. Et encore, Kennie se contentait juste d’apprécier la pénétration ; elle n’avait pas encore commencé à onduler sur moi.


Alors que je ne pensais pas pouvoir ressentir de sensation plus sublime, elle entama une lente reptation du pubis, me pressant en elle et me relâchant, coulissant le long de ma tige éperdue jusqu’à ce que seul mon gland soit encore en elle… avant de retomber de tout son poids sur mon sexe, le fichant jusqu’à la garde au fond de sa chatte. Elle accélérait le rythme, le ralentissait, se pistonnait sur ma bite comme si notre vie en dépendait tandis que je la tenais par les hanches pour mieux lui faire chevaucher ma cornemuse en folie.


Elle me baisait de tout son cœur, de tout son corps, et dans un long râle de délivrance je finis par jouir en elle… Oh, mon Dieu ! Que c’était boooooooon !!!


Kennie m’enleva elle-même le préservatif et nettoya ma queue avec un Kleenex. Puis elle se lova amoureusement contre mon torse tandis que je passai un bras autour de ses fines épaules.



Maintenant que j’avais goûté à ça, il ne me serait plus possible de faire l’amour avec un mec, j’en étais sûr et certain. Pourtant, au moment de m’endormir, une petite voix au fond de mon cerveau me chuchotait que mon copain – à présent devenu ma « copine » – restait un garçon à part entière…


***



Lors de chacune de nos joutes – et elles furent fort nombreuses – Ken redevenait pour moi « Kennie ». En me laissant accéder tel un affamé à son corps de femme, il s’oubliait pour devenir elle… Longtemps j’essayai de me rassurer en me disant que Ken appréciait tout autant que moi nos séances de sexe, et surtout que rien de ce que je lui demandais ne changeait ce qu’il savait être sa véritable nature.


Kennie était aussi douce que je le souhaitais ; elle s’offrait à moi sans retenue et savait être d’une perversité à nulle autre pareille. Elle avait toute l’expérience nécessaire quand moi je n’en avais aucune. Elle se rendait câline quand je me sentais lion. Et, avant tout, elle me fit découvrir tous les mystères de l’anatomie féminine, dans toutes les positions imaginables. Moi qui avais toujours rêvé de m’y plonger avec délice…



Comme je l’ai écoutée ! Quelles luxures n’avons-nous pas partagées ! Plus elle me donnait sa chatte et son cul, plus elle me suçait, plus j’en étais fou. Je m’abandonnais totalement au fantasme d’avoir ma petite femme à disposition, où et quand je voulais. Et le plus beau, c’est que je n’avais même plus à feindre d’être homo : je m’affichais avec Ken, plus amoureux que jamais, tout en baisant Kennie à foison.


Dans mon regard, Kennie finissait par se superposer à Ken. Il était effacé par ma vision fantasmée de lui au féminin, la femelle rêvée et disponible qui me rassasiait au-delà de mes rêves les plus fous… Et c’était tellement facile d’oublier quels étaient les véritables désirs de Ken quand Kennie cédait avec tant de facilité aux miens.



Assez vite, je me mis à commander certains accessoires sur Internet, que je planquais dans une boîte métallique cadenassée à double tour dans le haut de mon armoire : perruque brune taillée en un carré mi-long, faux cils, maquillage, bas et porte-jarretelles, strings et soutien-gorge, collier en cuir, paire de menottes, liens et entraves divers, cravache, godemichés, vibromasseurs… et j’en passe. Le kit du parfait pervers hétéro et de sa salope attitrée. Ça commençait à ne plus rentrer, dans mon coffret des horreurs…


Depuis mes dix-huit ans, Hector était parfaitement cool quant à mes activités de jeune adulte. Envolé, le contrôle parental. Oubliée, la censure sexuelle normative. Je l’avais même enrôlé dans mes délires orgasmiques quand Kennie n’était pas là :



Sitôt Kennie dans ma chambre, je la grimais en femelle docile, sulfureuse et sexy. Et je la prenais comme la chienne que je désirais qu’elle soit, dans les postures les plus acrobatiques. Parfois, il arrivait que Kennie veuille plus de douceur et d’équité dans nos rapports. Alors nous nous positionnions en 69 et, tandis qu’elle me suçait avec gourmandise, je la doigtais et la léchais longuement, lui procurant des orgasmes très « graphiques » et forts bandants…


***




Ma chérie me regardait par en dessous, avec ce petit air suppliant auquel je ne savais pas résister. Nous en avions pourtant déjà parlé ; rencontrer ses parents était un terrain plus que dangereux pour moi. Le premier pas vers une série de coming-out qui me faisaient si peur… alors qu’il était tellement facile de continuer ainsi, sans que personne ne sache que je couchais avec un trans.



Un sourire ensoleilla son visage, qui pour l’heure était celui d’une jolie fille à la tignasse fournie et aux grands yeux soigneusement maquillés. Soudain, son expression se rembrunit.



Sur cette dernière allusion un brin énigmatique, Ken et moi décidâmes d’une date pour découvrir son chez-lui. J’étais à la fois curieux d’en savoir plus sur sa cellule familiale et légèrement stressé à l’idée de devoir jouer la comédie du gars normal… Mais je n’avais pas le choix, si je ne voulais pas que mes parents ou ceux de Ken apprennent que mon petit ami était en réalité la parfaite jeune fille dont j’avais toujours rêvé.


Le soir du jour J, je me pointai chez Ken avec un bouquet de fleurs acheté par Franck et Jean-Pierre. Ken et sa famille habitaient dans une cité un peu craignos, au cœur d’une banlieue défavorisée, assez loin de notre lycée. Alors que je m’étais plus ou moins paumé dans les couloirs de son immeuble, je tombai sur une bande de quatre ou cinq loubardes en cuir clouté qui me dévisagèrent en ricanant. Au moment de passer devant elles, l’une d’elle cracha à mes pieds.



Je me hâtai vers la porte de l’ascenseur, espérant qu’elles ne me suivraient pas.



Mon Dieu… Comment Ken faisait-il pour vivre dans le même immeuble que ces harpies !?

Je ne me sentis en sécurité qu’au moment où les portes coulissantes se refermèrent sur moi et que la cabine me propulsa au dernier étage de cette tour délabrée. Heureusement, l’appart des Subaku était tout près… Plus que quelques pas, et je fus enfin arrivé à destination : une porte hâtivement repeinte, où l’on discernait encore des injures transphobes. Charmant.


Après avoir actionné la sonnette et attendu quelques secondes, une jeune femme vint m’ouvrir. Alors que j’aurai dû m’avancer pour me présenter et lui offrir mon modeste bouquet, je restai bouche bée devant la moma de mon amoureux.



Quelle nana ! Je n’arrivais ni à décrocher un mot, ni mon regard de son visage magnifique, encadré par une chevelure couleur miel… Cette beauté ne devait même pas avoir la trentaine ! D’un geste mécanique, je finis par lui tendre mon bouquet avec un grognement vaguement poli.



Comme un automate, je m’avançai enfin dans le petit nid douillet de Ken et de ses parents.



La jeune femme s’appelait Cheryl et avait tout juste 29 ans, soit à peine dix de plus que moi. Patricia, la mère de Ken, et Cheryl étaient mariées depuis environ deux ans. Elles s’étaient rencontrées durant une exposition sur les peintres impressionnistes, quelques mois seulement après le décès accidentel de Carine, la première épouse de Patricia. Ken m’avait expliqué tout ça avant que je vienne chez lui. C’était une chose d’entendre parler de sa moma, une autre de la voir en vrai !


Il était prévu que nous dînions tous ensemble, puis que je reste passer la nuit avec Ken dans sa chambre. À mes propres parents, j’avais raconté une histoire invraisemblable où nous étions hébergés chez un couple d’amies. Des amies proches de Ken, qui l’avaient quasiment élevé comme leur fils. Oui, car les parents de mon petit copain étaient censés être des rebuts de la société, des alcoolos toxicomanes infréquentables. Des gens qu’ils n’auraient jamais envie de rencontrer, même pas en rêve…


Je n’assumais rien du tout. Papa et popa pensaient que Ken était un homme. Et dans les faits, il l’était, mais pas d’une façon dont je pouvais sereinement discuter avec eux. Ce que nous faisions ensemble… comment leur en parler ? Qu’est-ce qui allait le plus les décevoir ? Que je couche avec un trans ou que je sois une sale copulo n’arrivant pas à se rassasier de sa dose quotidienne de sexe ?


Ken était d’une incroyable patience avec moi. Je ne le méritais pas… Pourquoi étais-je aussi faible, aussi peu déterminé à révéler la vérité à mes parents alors que lui, de son côté, avait bravé tous les tabous à visage découvert ? Au su et au vu de tous, il avait modifié son apparence, changé de genre pour incarner publiquement ce garçon qu’il avait, en fait, toujours été. Ken vivait sa vie de trans, en permanence exposé au risque d’être battu à mort ou estropié juste pour oser s’afficher tel qu’il était vraiment.


Et moi j’étais là, avachi sur un pouf face à Cheryl, confortablement installée sur le canapé du salon. Et chaque fois que je me penchais vers la table basse pour piocher une poignée de cacahuètes, je ne pensais qu’à une chose : essayer d’apercevoir sa petite culotte sous sa jupe légère. En toute innocence, Cheryl abondait dans le sens de mes envies, disjoignant les cuisses sans s’en apercevoir… C’était horrible d’agir ainsi, tel un satyre essayant de mater le pubis de la moma de Ken !



Au travers du brouillard de luxure qui avait envahi mon esprit, je compris soudain que Patricia venait de me poser une question. LA question ! Affolement général.



Après quelques secondes de silence gêné, Patricia reprit la parole :



Le visage de Ken se ferma. Il n’exprimait aucune émotion tandis que sa mère poursuivait :



À mon grand soulagement, la belle-mère de Ken lança alors la conversation sur un sujet tout autre, et bientôt nous plaisantâmes comme si nous nous connaissions de longue date. Le dîner fut bientôt servi, et la soirée s’écoula comme un rêve. Un rêve dans lequel j’étais en train de tomber amoureux fou d’une très belle jeune femme qui me parlait avec chaleur et témoignait d’une étonnante ouverture d’esprit.


***



Alors que Ken masquait avec peine un long bâillement, je me rendis soudain compte qu’il était presque une heure du mat’. Patricia et son fils semblaient ne tenir debout que par un pur effort de volonté. Quant à moi, j’aurais pu passer toute la nuit à discuter avec Cheryl. Le plus excitant, c’est que ça semblait exactement pareil pour elle.



Je restai donc seul au salon tandis que la moma de Ken partait à la cuisine nous préparer une nouvelle tournée de thé et de gâteaux secs. À deux, l’ambiance allait être… différente. Plus intime, plus propice aux confidences. « Aux rapprochements aussi… » me glissa une petite voix dans un coin de ma tête. Mauvaise idée ! Il ne fallait surtout rien laisser paraître de mon intérêt inapproprié pour la moma de mon amoureux, ce qui était loin d’être évident, vu mes sentiments naissants pour Cheryl et la grâce incroyable de la jeune femme.


Pour ne rien arranger, celle-ci avait décidé de profiter de cette pause pour se mettre à l’aise. Avant de rejoindre le salon, elle avait fait une halte rapide dans la salle de bain, dont elle revenait à présent avec des pantoufles en forme de petits lapins… et une nuisette transparente qui ne dissimulait presque pas son corps sculptural. « Oh non !!! »


Quand elle se pencha vers la table basse pour déposer un plateau chargé de deux tasses fumantes et d’une assiette de langues de chat, je ne pus m’empêcher de laisser traîner mon regard. Ce fut bref, mais j’entrevis distinctement le velouté de ses seins fermes et bombés, dont les aréoles brun pâle me faisaient de l’œil à travers l’échancrure de son déshabillé vaporeux.


L’effet sur mon pénis fut immédiat : je bandai aussi fort que possible… Inconcevable pour un homo, même devant la plus belle fille au monde ! Je croisai aussitôt ma jambe droite par-dessus la gauche, espérant vainement masquer ce « volumineux » trouble à la jeune femme qui l’avait inspiré. Bien que ses joues aient soudain rosi, Cheryl eut la gentillesse de faire comme si elle n’avait rien remarqué… pour le moment.


Je me faisais l’effet d’un pervers en présence d’un objet de désir inavouable… sans pouvoir faire le moindre geste pour y accéder. C’était à la fois enchanteur et horrible. Même en me martyrisant les couilles par croisement de jambes interposé, je gardais une trique d’enfer et le front rouge et dégoulinant. Cheryl me parlait, babillant sur tout et n’importe quoi, et moi je n’avais que la force d’acquiescer par des onomatopées, souvent à contretemps. Et finalement, ce qui devait arriver arriva…



Je sursautai comme si on m’avait marqué au fer rouge. Son regard inquiet m’hypnotisait. Je devais penser à autre chose qu’à ses lèvres pleines, entrouverte sur des dents à la blancheur éclatante, sinon je n’allais… pas pouvoir m’empêcher… de l’embrasser.

Poussant un lourd soupir, je finis par regagner un peu de self-control. Il m’était impossible de faire semblant plus longtemps.



Un ange passa entre nous.


Ça y était, j’avais enfin réussi à mettre ce mot sur qui j’étais, à en parler à quelqu’un ! J’étais à la fois soulagé… et effrayé par ce que Patricia et Cheryl allaient penser de moi, et de ma relation avec leur fils. Aussi je fus pris de court quand Cheryl me serra soudain contre elle. Tellement surpris que je n’eus même pas de pensées impures en sentant ses seins s’écraser contre mon torse.



C’était à mon tour d’avoir les larmes aux yeux. Pour essayer de me donner une contenance, je m’emparai d’une des tasses et la portai à mes lèvres.



Cheryl pris une longue inspiration avant de me répondre :



Je fermai les yeux. Devant l’écran de mes paupières closes, je voyais Kennie soumise, prête à tout pour moi, pour me garder auprès d’elle… Je n’étais qu’un fumier égoïste !



« Bam, en plein dans le mille ! » Je cachai mon visage entre mes mains, incapable de regarder Cheryl en face plus longtemps. Un sanglot secoua ma poitrine.



La moma de Ken n’avait pas tort. Le jour où mon copain deviendrait un homme « jusqu’au bout » serait certainement le plus beau de toute sa vie. Il n’aurait alors plus besoin de sortir avec des hétéros comme moi ; il pourrait simplement se contenter de vivre normalement…


Cheryl m’enveloppa dans ses bras rassurants. Mes larmes mouillèrent la joue pressée contre la mienne tandis que je me laissais bercer contre son corps si désirable. Un corps qui, soudain, ne me faisait plus du tout le même effet. En quelques phrases bien senties, elle avait réussi l’impensable : asticoter ma conscience douloureuse et faire disparaître mon érection.


Il me restait à présent un choix à faire : soit demeurer dans un certain confort en continuant de renier ce que Ken et moi étions, soit aller au-devant des pires ennuis…



À suivre…