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n° 18408Fiche technique74846 caractères74846
Temps de lecture estimé : 40 mn
05/06/18
Résumé:  Pour sauver son entreprise de la faillite, une assistante s'engage dans un stratagème qui lui fera découvrir des plaisirs qu'elle n'imaginait pas.
Critères:  ff boitenuit telnet intermast policier
Auteur : Rémi Karsan      Envoi mini-message
Pink Affairs

En cette fin de mois de mai, la nuit venait de recouvrir Paris. Une barre sombre ourlée d’or dessinait l’horizon. Soudain, la tour Eiffel s’embrasa des milliers d’éclairs qui à chaque heure font la joie des touristes. Luc Desflandres, debout face à la baie vitrée qui séparait du vide son bureau au 43ème étage d’une des tours de la Défense les plus récentes, était mieux placé que quiconque pour apprécier ce spectacle. Mais il n’en était rien. Aucune des pointes de lumière qui dansaient face à lui ne parvenait à son cerveau.


Depuis le milieu de l’après-midi, sa vie avait pris un mauvais chemin, celui qui peut mener aux pires décisions. En quelques minutes, l’avenir de sa société créée dix ans auparavant était passé de prometteur à sans issue. L’appel qui avait tout fait basculer tenait en quelques mots : le contrat Moebius était annulé. Plus tard, ses avocats avaient confirmé l’impensable nouvelle : le client – l’un des plus grands capitaines d’entreprises français – pour lequel Luc avait investi tous les avoirs de la société afin de développer l’usine des Deux-Sèvres, jetait l’éponge. Depuis l’annonce, prostré, le jeune chef d’entreprise ne répondait à personne et avait annulé tous ses rendez-vous.


Plusieurs heures après, la boule au creux de son estomac s’était une peu résorbée et l’abattement refluait, remplacé par une sourde volonté de se battre. Mais on était vendredi, il était seul. Il saisit son téléphone et composa un numéro qu’il connaissait par cœur.



Un rire de gorge un peu distant lui répondit :



Luc connaissait le dévouement de son assistante. C’était sa plus proche et sa plus ancienne collaboratrice, celle qui savait tout de l’entreprise, disponible jour et nuit. Il n’avait pas le souvenir d’un problème, technique ou humain, qu’elle n’avait résolu. La catastrophe annoncée dépassait de loin sa fonction, mais au moins il aurait un interlocuteur à qui parler.


On frappa discrètement à la porte et Luc se précipita pour laisser entrer Margot. Comme au premier jour de leur rencontre, il était impressionné par l’aura de cette femme qui à près de quarante ans semblait survoler le temps. De taille supérieure à la moyenne, plutôt mince, ses cheveux bruns coupés en un carré long soigneusement entretenu encadraient un visage régulier aux pommettes hautes qu’éclairaient des yeux d’un bleu azuréen. Ses formes parfaites étaient le fruit d’une pratique sportive rigoureuse. La confiance qu’elle inspirait reposait sur un calme de tous les instants, un sourire bienveillant dont elle savait jouer avec dextérité et une capacité à ne jamais s’émouvoir, y compris devant les situations la plus complexes. Son élégance naturelle se retrouvait dans sa garde-robe. Les tailleurs un peu stricts qu’elle affectionnait, les bijoux de prix dont elle ne se séparait jamais, son parfum à connotation masculine coloraient une personnalité que beaucoup jugeaient hors du temps.


Malgré le désarroi qui l’étreignait, Luc remarqua le maquillage parfait et la fraîcheur que dégageait la jeune femme surprise dans ses préparatifs de voyage, comme si douze heures de travail n’avaient eu aucune prise sur elle. Pas un pli disgracieux ne venait flétrir son pantalon de sport clair, ni son chemisier que recouvrait un blouson de cuir fin.



D’un geste, Luc l’invita à prendre place dans l’un des fauteuils disposés autour d’une table basse en verre, face à l’immense baie. Il fit de même.



Un frisson fissura l’armure de calme de Margot.



Anéantie par la nouvelle, Margot ne disait plus rien. Luc reprit :



Margot se redressa. Des rides de concentration marquaient son visage tendu.



Margot se redressa et planta son regard bleu dans les yeux embués de Luc.



Luc se carra dans le confortable fauteuil de cuir, la tête renversée, ses paupières mi-closes, contemplant le blanc immaculé du plafond.



Margot sourit doucement et sa main vint saisir celle de Luc. Soudain, les flashs de la tour Eiffel vinrent apporter une vie lumineuse dans le bureau que l’obscurité avait peu à peu envahi. Elle retira doucement sa main et déposa un baiser sur la joue de son patron.



Abasourdie par la nouvelle, Margot n’avait aucun souvenir du trajet entre la Défense et son loft niché au fond d’une allée du 17ème arrondissement. Le plaisir qu’elle prenait habituellement à conduire son petit cabriolet Mini avait fait place à une concentration extrême qui surpassait toute autre sensation.


Elle s’octroya un bain chaud dans l’immense baignoire que l’architecte avait installée dans la véranda placée sur le toit de l’ancien entrepôt, à l’abri des regards. Un verre de Pomerol 2005 était posé sur le rebord. Elle devait vider son esprit, et elle savait comment faire.


Margot fixa ses pensées sur des moments vécus des années plus tôt, quand il lui suffisait d’un regard pour attirer l’attention des hommes qu’elle croisait, le plus souvent dans les entreprises qu’elle auditait, car déjà le temps de ses loisirs était compté.


Très vite, le souvenir torride d’un jeune stagiaire lui embrasa les sens. Sa main droite glissa à travers la mousse onctueuse vers le triangle de son pubis soigneusement entretenu alors que l’autre attaquait un bout de sein qui prenait de l’ampleur. Le plaisir vint vite, plus intense que d’habitude, peut-être à cause du danger de ce qu’elle allait entreprendre. Son corps se tendit avec une telle violence que de l’eau du bain vint inonder le carrelage et que le délicieux nectar bordelais faillit suivre. Longtemps, elle resta ainsi, profitant de la chaleur et de la délicate saveur. Elle aimait son corps, qu’elle savait encore désirable, son ventre un peu rebondi, ses seins légèrement tombants mais si sensibles, ses fesses qu’elle mettait parfois en valeur par des pantalons serrés. Elle regrettait de ne pas le partager avec un homme qui resterait à ses côtés. Aucun de ceux rencontrés sur des sites spécialisés ne lui avait apporté la moindre satisfaction, et elle avait renoncé à cette illusoire facilité, laissant le hasard décider d’une hypothétique histoire idéale.


Enveloppée dans un confortable peignoir blanc, Margot se donna une heure pour recueillir plus d’informations sur le groupe dirigé par Arthur Spitz, mais elle n’y découvrit rien qu’elle ne connaisse déjà. Un homme d’affaires dur, toujours à la frontière de la loi, jamais condamné malgré les nombreux procès qui lui avaient été intentés. Tout la renforçait dans l’idée que la voie légale ne résoudrait rien et qu’il fallait trouver autre chose.

Il était plus de minuit quand elle composa un numéro de portable. Ce n’est qu’au bout d’une dizaine de sonneries qu’une voix basse et rugueuse lui parvint :



Un silence se fit. Jack devait tenter de reprendre ses esprits pour paraître professionnel, mais sa tentative fut balayée par une voix féminine pas plus claire, ponctuée de légers râles qui ne laissaient aucun doute sur leur activité du moment. Il continua néanmoins, laissant échapper à plusieurs reprises des soupirs mal contenus :



Le respect que lui inspirait Margot et la perspective d’un contrat décidèrent entre les options qui se présentaient à lui. Elle l’entendit s’adresser à sa compagne :



S’ensuivit un râle de réprobation ponctué d’injures, que Margot perçut clairement dans l’écouteur.



Le silence qui suivit confirma que Jack n’était pas en pleine lucidité. En temps normal, il n’aurait pas hésité une seconde.



Nouvelle hésitation.



L’attention de Jack sembla remonter à l’évocation du nom de l’homme d’affaires.



Margot raccrocha. Elle connaissait Jack depuis des années, avec ses travers et ses excès, mais jamais elle n’avait rencontré une telle compétence en matière de filatures et de recueil d’informations. Son agence comptait les meilleurs experts de terrain et les spécialistes les plus chevronnés des technologies de l’information. Elle ne doutait pas du sérieux du dossier qu’il allait lui fournir. Mais saurait-elle y trouver l’information qui fera changer d’avis Spitz ? D’ailleurs, y en aurait-il une ?


***



Margot maîtrisa à grand peine son impatience durant les jours qui suivirent et qui lui parurent une éternité. Elle vit Luc souvent alors qu’il se débattait courageusement dans une tempête de problèmes juridiques. Il faisait semblant de la croire quand elle affirmait qu’elle allait les sortir de là, mais elle lisait les doutes dans son regard. Elle évitait les contacts avec Jack. Malgré les précautions que l’enquêteur maîtrisait à la perfection, il ne fallait pas exclure que Spitz se rende compte qu’ils s’intéressaient à lui et qu’il prépare une riposte.


***



Moins de deux semaines s’étaient écoulées quand Jack demanda à voir Margot. Pour éviter les fuites, ils se retrouvèrent sur un quai de métro avant de décider de dîner dans un minuscule restaurant italien en sous-sol près de la place de la Bastille. Les voûtes de briques rouges abritaient une dizaine de petites tables. Une chanteuse de jazz longiligne en robe fuseau distillait des airs langoureux des années 50. Ils lui prêtèrent attention jusqu’à ce que l’on vienne prendre leur commande, puis l’oublièrent vite.


Margot observait Jack. Pour son métier, son physique quelconque était un atout qu’il cultivait soigneusement : taille et corpulence moyennes, sempiternel blouson de cuir porté sur une chemise sombre, visage mangé par une barbe poivre et sel toujours naissante. Sa chevelure trop longue ne parvenait plus à masquer un crâne qui se dégarnissait. Mais elle admirait son regard sombre et l’étincelle qui l’animait quand une affaire le passionnait. Et c’était le cas ce soir. Les entrées servies, il prit la parole :



Margot écoutait Jack, imprimant tous ces détails dans sa mémoire, mais la déception l’envahissait.



Les plats arrivèrent. Pensive, Margot dégusta en silence ses coquilles Saint-Jacques grillées, et Jack n’interrompit pas ses réflexions. Elle refusa un autre verre de vin, dont il se resservit généreusement.



***



Margot passa une semaine à décortiquer le rapport de Jack, passant des heures à vérifier et à compléter son contenu. Toute la vie d’Arthur Spitz y figurait, mais rien de notable n’en ressortait. Aucun fil à tirer pour mettre au jour de quoi faire changer d’avis l’homme d’affaires. Sa hantise d’une mauvaise image sociale ressortait souvent dans les milliers de lignes passées au crible. C’était peu.


Trois semaines exactement après la déclaration de guerre de Spitz, Margot retrouva Luc dans son bureau ultramoderne de la Défense. Il était tard et le chef d’entreprise avait fait monter deux collations légères et une bouteille de Chablis. La pluie cinglait les grandes vitres et la vue sur la capitale s’en trouvait toute déformée. Dès que Margot se fut installée, Luc entra dans le vif du sujet :



La jeune femme ne détourna pas les yeux.



Les épaules du chef d’entreprise s’affaissèrent.



Luc se resservit un verre de vin et renversa la tête sur le dossier de cuir. Margot le laissa à sa réflexion, qu’il prolongea quelques minutes. Enfin, il reprit :



L’objection était juste. Même si Zoé résistait au début, rien ne prouvait qu’un jour elle ne se laisserait pas tenter. Margot admit que l’idée était trop risquée. Luc réfléchissait intensément. Soudain, sa silhouette s’anima.



La jeune femme sursauta et le regarda comme si elle n’avait pas compris.



Margot peinait à évaluer où sa réponse la mènerait. Elle répondit en hésitant :



***



L’enseigne annonçant le « Top Down » était des plus discrètes. Une modeste plaque de métal vert foncé portant le nom du club en caractères dorés était fixée sur un des piliers encadrant un haut portail. Jack accompagnait Margot. Il était plus crédible de se rendre au « Top Down » en couple, et il pourrait l’aider si quelque chose tournait mal. C’est lui qui avait obtenu les entrées au club par des réseaux que Margot voulait ignorer.


Elle l’avait convaincu de revêtir pour l’occasion un costume et une chemise blanche. Il avait taillé sa barbe, et un coiffeur avait réorganisé sa coiffure défaillante. Encore un peu, et Margot l’aurait trouvé séduisant. De son côté, elle s’était aussi soigneusement préparée pour la soirée. Un pantalon noir de soie fine mettait en valeur ses fesses et un chemisier ouvert dévoilait indiscrètement un peu de ses seins à chaque mouvement. Elle y avait ajouté quelques bijoux fantaisie et des escarpins aux talons vertigineux. Le regard approbateur de Jack lui confirma qu’ainsi elle répondait à l’objectif.


Après avoir parcouru une centaine de mètres le long d’une allée bordée de frondaisons, ils débouchèrent face à un petit manoir aux fenêtres éclairées. Une vingtaine de véhicules, surtout des voitures de sport et des 4x4 allemands, étaient garés à proximité. Jack y ajouta la Jaguar louée pour l’occasion.


Une hôtesse conduisit le couple au cœur du club, une vaste cave accessible par un escalier en colimaçon. Elle leur désigna une table un peu en retrait de la piste, sur laquelle rafraîchissait une bouteille de champagne dans un seau argenté. La salle était à moitié vide, et comme Jack l’avait prévu, le couple Spitz n’était pas encore là.


Une heure plus tard, le club était comble mais les Spitz ne s’étaient toujours pas manifestés. Margot s’impatientait :



C’est finalement vers une heure que le couple apparut au bas de l’escalier. L’homme d’affaires portait un impeccable costume gris sur une chemise noire. Son visage de quinquagénaire un peu empâté était figé sur une mimique peu avenante. Delphine Spitz était son total opposé. De taille moyenne, une jolie coiffure blonde déstructurée, souriante, elle tenait le bras de son mari et se rapprochait souvent de lui pour lui susurrer de petits mots à l’oreille. Sa robe blanche, souple et évasée, découvrait une jolie poitrine et une fente à l’arrière dévoilait un dos légèrement hâlé. Un troisième personnage suivait de près. Grand, le crâne rasé, le regard acéré, intégralement vêtu de noir, son statut de garde du corps ne faisait aucun doute. Il s’éclipsa quand le couple s’installa à une table proche de celle de Margot et de Jack. Au moins, ils pourraient facilement les observer.


Les Spitz restèrent ainsi une demi-heure, devisant et buvant, observant distraitement la piste de danse maintenant bondée.



Celle-ci se présenta quand deux hommes aux traits asiatiques s’approchèrent. Spitz les invita à s’asseoir et intima d’un regard à son épouse l’ordre de les laisser. Manifestement, ils allaient parler affaires. Delphine leur sourit puis rejoignit la piste pour se faufiler entre les danseurs.



Margot obéit et disparut à la vue de Jack, absorbée par les corps qui ondulaient en cadence.

Autant les estrades où se trouvaient les petites tables bénéficiaient d’un calme relatif, autant la piste était le lieu de tous les excès. Le DJ jouait avec dextérité avec les sons et les lumières, passant des nuances les plus violentes aux plus douces, redonnant vie aux tubes des années 80 plébiscités par la clientèle quadragénaire du club. Margot se laissa porter par le tourbillon tout en cherchant des yeux Delphine Spitz. Très vite elle la repéra, son corps souple épousant le rythme. Sa robe légère virevoltait autour d’elle, dévoilant parfois ses cuisses ou un peu de ses seins quand les fines bretelles quittaient ses épaules. Margot se fraya un passage à travers la foule et se trouva enfin près d’elle. Le plus difficile commençait. Delphine semblait dans sa bulle, les yeux parfois fermés, la tête en arrière, indifférente à ceux qui l’entouraient.


Face à elle, Margot accéléra son déhanchement avec un sourire. La jeune femme le lui rendit puis replongea dans son extase solitaire. Margot reprit son manège. La troisième fois, alors que la foule les avait encore rapprochées, Delphine sourit plus franchement et prononça quelques mots que Margot ne comprit pas. Elle se rapprocha et lui cria :



Tout en parlant, Delphine s’était encore rapprochée de Margot. Les suppositions de Zoé se confirmaient.



Margot acquiesça d’un nouveau sourire. Pendant plusieurs minutes, les deux jeunes femmes dansèrent de concert, échangeant un regard de temps en temps. Soudain le rythme de la musique s’accéléra, et la pression de la foule augmenta encore. Delphine se retourna. Margot se retrouva contre elle, le regard accroché par le dos dévoilé par la fente de la robe blanche. Mais ce qui la troublait le plus était le rythme que Delphine marquait de ses fesses et qu’elle ressentait, incrustées contre son ventre et ses cuisses. Une sensation de plaisir irradiait peu à peu ses sens, qui lui procuraient à la fois découverte et incompréhension. Tout était tellement nouveau pour elle… Presque instinctivement, et parce qu’elle ne savait plus quoi faire, ses mains se posèrent sur les hanches de Delphine qui ne réagit pas. À travers la fine étoffe, Margot perçut l’élastique de la culotte et le léger relief qui marquait les fesses. C’était trop d’intimité : un saut dans l’inconnu qu’elle ne savait comment assumer. Elle retira ses mains.


Le rythme changea à nouveau. Il se fit plus langoureux et les éclairages violents firent place à une obscurité ponctuée d’embrasements rouges. Les danseurs changèrent de position ou de partenaire, pour les rares qui en avaient. Margot chercha du regard Delphine qui avait disparu. Soudain, deux mains légères se posèrent sur ses épaules par derrière, leur imposant un balancement lent en accord avec le nouveau tempo. Tournant la tête, son regard accrocha celui de Delphine où elle découvrit une nouvelle lueur. À son tour, elle perçut contre ses fesses le troublant mouvement du ventre et des cuisses de sa partenaire, lent et insistant. Les mains légères descendirent peu à peu le long du chemisier. Il lui sembla même que les doigts de Delphine avaient recherché ses seins, protégés par un léger soutien-gorge.


Margot sursauta. Les mains avaient atteint sa taille et s’avançaient doucement vers son ventre, par petites touches, directement entre la peau et le chemisier. Troublée et hésitante face à un plaisir qu’elle ne pouvait ignorer, elle laissa faire. Les doigts délicats remontèrent jusque sous les seins, s’y arrêtèrent un instant avant de redescendre. Margot était comme anesthésiée par la combinaison des sensations qui passaient par ses fesses et son ventre. Soudain, les doigts descendirent encore et Margot les sentit ouvrir le bouton de ceinture du pantalon et baisser la fermeture. Ils s’insérèrent entre le tissu et la peau, découvrant le tissu du petit boxer de dentelle, l’explorèrent et l’abaissèrent un peu. Margot comprit que sa toison n’était maintenant protégée par aucun rempart. Heureusement, la densité des danseurs interdisait aux regards de s’y poser. Les doigts de Delphine jouaient légèrement avec son petit triangle. Mais c’était trop. Saisissant doucement mais fermement les mains qui exploraient son corps, Margot les détacha et les plaqua sur ses hanches. Très vite, elle remit en place le pantalon et se tourna vers Delphine avec un sourire contrit.



« Vous n’y êtes pour rien. » furent les derniers mots de Margot avant qu’elle se fonde parmi les danseurs.


Durant ce temps, Jack n’avait pas bougé, observant Spitz et ses deux invités. Ils avaient certainement trouvé un terrain d’entente car ils contemplaient désormais la piste sans un mot, s’acharnant consciencieusement sur une bouteille de whisky hors de prix.

Margot reprit sa place, la mine défaite, au bord des larmes. Jack la laissa quelques instants silencieuse avant de demander :



Sur le trajet du retour, l’enquêteur afficha sa déception, ne mâchant pas ses mots :



Jack faillit pousser un cri de joie.



***



Deux jours plus tard, bien après minuit, Margot consultait dans son loft la jurisprudence des ruptures de contrat. Ses notions de droit étaient loin, mais ce qu’elle en comprenait n’était pas encourageant. Il ne restait vraiment que la solution de Jack pour sauver Luc. Désemparée, elle entreprit de vider sa boîte mail débordant d’offres alléchantes qu’elle rejeta sans les ouvrir quand son attention fut attirée par un intitulé inhabituel : « Êtes-vous là ? » Elle l’attribua d’abord à un des sites de rencontres qui la sollicitaient en permanence, comme s’ils avaient deviné son désert effectif ; mais son cœur fit un bond quand elle en découvrit l’auteur : DelphineS. Le texte était bref : « Chère inconnue, vous fuyez, mais vous laissez les moyens de vous rattraper. Je ne comprends pas bien… » Malgré l’heure tardive, Margot appela Jack dont le ton bougon s’estompa quand il apprit l’initiative de Delphine.



Margot approuva du bout des lèvres.



***



Tôt le lendemain matin, Jack lui donna les instructions pour sa rencontre avec Zoé. Elles se retrouveraient dans une chambre d’un grand hôtel à quelques pas de la tour Montparnasse. Zoé connaissait son objectif, mais elle ignorait les raisons de sa mission et les noms des protagonistes. Margot reconnut le professionnalisme de Jack : ne livrer que les informations strictement nécessaires.


À quinze heures précises, Margot se présenta à l’hôtel. La porte s’ouvrit avant même qu’elle ait frappé. Instantanément, son regard fit le tour de la chambre, vaste et confortable, avec un grand lit, une petite table et deux grands fauteuils de cuir brun. L’ensemble dégageait une atmosphère sobre et confortable avec ses teintes chaudes et son mobilier de bois sombre, mais sans originalité.


Zoé l’accueillit avec un sourire agréable. Sous une chevelure blonde relevée en chignon, le visage apparaissait régulier, avec des traits volontaires. D’une taille un peu inférieure à la sienne, elle avait la minceur d’une sportive. Sa chemise rayée de bleu, qui aurait tout aussi bien pu être portée par un homme, recouvrait la ceinture d’un jean de ton foncé. De jolies boucles d’oreille en diamant, un bracelet rigide en or et des bottines de cuir à hauts talons apportaient une touche de féminité. Margot cacha sa surprise. De la part de Jack, elle s’attendait à une blonde plantureuse et un peu vulgaire, comme celles qu’elle lui avait connues jusque-là.

La jeune femme prit d’emblée la parole avec une tranquille autorité :



Margot réfléchit, prise au dépourvu.



L’assistante de Luc se sentait de plus en plus perturbée. Elle qui conseillait, imposait, décidait sans admettre la contestation se retrouvait aux ordres de cette femme jolie et plus jeune qu’elle, dont chaque phrase claquait comme une badine. Zoé s’assit sur un des fauteuils, face à Margot debout. Son regard auscultait le tailleur de lin clair de l’assistante de Luc.



Margot s’exécuta. Sur ordre de Zoé, elle effectua un tour complet sur elle-même, sans croiser le regard acéré qui la scrutait.



Après quelques secondes d’hésitation, les boutons furent libérés l’un après l’autre, dégageant l’écrin de dentelle blanche qui enrobait les seins de Margot.



Margot dégagea les pans du chemiser avant de le déposer devant Zoé.



Margot hésita à nouveau une fraction de seconde avant de se résigner à faire glisser le tissu doucement le long de ses cuisses. La gêne la faisait trembler légèrement. Elle n’était désormais protégée que par ses seuls sous-vêtements.



À nouveau, Margot fit ce qui lui était demandé. Elle retarda un peu avec ses paumes le moment où ses seins un peu tombants apparurent libres et où le triangle de sa toison brune fut exposé au regard de Zoé.



Margot fit exactement ce que Zoé demandait. Elles trinquèrent et burent quelques gorgées. La douceur du nectar doré glissant sur son palais lui fit un bien fou. Alors qu’elle commençait à oublier la situation, Zoé reprit :



Margot se figea, puis répondit avec un sourire désolé :



Nue face à cette femme entièrement vêtue, Margot ne ressentit d’autre issue que d’obéir. Zoé s’installa à son côté puis prit quelques secondes avant déposer un baiser sur sa joue tandis que sa main légère se posait sur les seins de Margot. Celle-ci sentit involontairement les pointes se dresser alors que les caresses les enveloppaient, jouant avec la sensibilité de la peau. Puis elles les libérèrent pour qu’ils reposent sur la poitrine.


Une sorte d’envoûtement avait envahi Margot dont les défenses s’évaporaient peu à peu. Les mains continuèrent leur chemin descendant, d’abord vers le ventre un peu rebondi, vers les cuisses, et enfin elles remontèrent vers le sexe. Quand Margot comprit qu’un doigt tentait de franchir sa fente, elle contracta involontairement ses cuisses en un barrage éphémère qui céda presque immédiatement sous son insistance. La caresse se fit encore plus intense, plus profonde, et tous les repères de Margot cédèrent. Très vite, sous l’action des mains douces et fermes qui envahissaient son intimité et ses zones les plus sensibles, sa respiration se fit plus forte, puis s’affola sans qu’elle ne la retienne. Ses mains avaient saisi celles de Zoé et les guidaient.


Soudain, ses traits se tendirent encore alors qu’un râle s’échappait de sa bouche. Puis son corps se redressa, son bassin se souleva, et ses cuisses enserrèrent avec force la main qui lui prodiguait son plaisir. Ensuite, doucement, elle se rabattit sur le dossier du canapé, la tête rejetée en arrière, un sourire presque surpris aux lèvres. Elle se tourna vers Zoé.



Avec hésitation, la main de Margot vint se poser sur le ventre de Zoé. Alors qu’elle rapprochait son visage des lèvres de la jeune femme, la main remonta jusque sous les seins, puis plus haut encore jusqu’à les enrober totalement. Zoé ouvrit elle-même la chemise mais laissa ensuite faire sa partenaire. Prenant de l’assurance, ses doigts exploraient les deux lobes, jusqu’à s’insérer entre le tissu et la peau tendre jusqu’aux tétons ou ils s’arrêtèrent longtemps. Enfin, Margot fit elle-même redresser sa partenaire, lui retira sa chemise et dégrafa le soutien-gorge. Une poitrine fière et galbée lui apparut, offerte. Sans qu’elle puisse se retenir, elle vint y porter les lèvres, s’arrêtant aux tétons et aux aréoles roses. Inquiète de l’effet, elle constata que Zoé semblait apprécier, les yeux mi-clos. Margot s’enhardit encore, glissant une main entre le ventre et le tissu rêche du pantalon jusqu’à l’élastique de la petite culotte avec lequel elle joua un instant avant de descendre plus bas. Elle ne rencontra aucun poil jusqu’à la fente. Alors, elle défit la boucle de la ceinture, baissa la fermeture et fit glisser le jean sur les jambes de Zoé. Puis ce fut le tour de la culotte qu’elle baissa par petites touches jusqu’aux genoux.


Presque indépendamment de sa volonté, la main remonta, cherchant les fentes les plus intimes de la jeune femme. Celle-ci gémit, et Margot s’en trouva encouragée. Ses doigts progressaient, et elle sentit Zoé s’ouvrir, les jambes abandonnées. Jamais elle n’avait vu un corps réagir autant à de simples caresses. Elle commença un va-et-vient lent qui arracha un nouveau soupir. Elle ne pouvait détacher le regard de cette peau souple et soyeuse qui frémissait sous ses doigts. D’un regard, Zoé lui intima de continuer. Margot comprit que le plaisir allait s’emparer de sa partenaire quand le rythme qu’elle imposait à sa main augmenta. Elle plongea alors ses yeux dans le regard exalté de Zoé et vit ses lèvres s’ouvrir d’extase, la langue pointant délicieusement entre les dents. Le corps se tordit ; la culotte lâcha dans un craquement.


Pendant plusieurs minutes, les deux femmes restèrent ainsi, imbriquées l’une dans l’autre, reprenant doucement leur respiration. La première à se relever fut Zoé.



Un peu désorientée, Margot rentra directement chez elle. Un message l’attendait : « On se parle demain soir ? Je serai libre. » C’était signé DelphineS.


Elle appela immédiatement Jack, qui s’intéressa d’abord à sa rencontre avec Zoé :



Ils établirent ensuite le profil que Margot devrait adopter vis-à-vis de son interlocutrice : suffisamment distinct de la réalité pour qu’on ne puisse pas remonter à elle, et assez proche de celui de Delphine pour faciliter les relations.


Dans la soirée, une équipe vint installer des caméras dans le petit bureau du loft ainsi qu’un dispositif d’enregistrement des activités de son ordinateur et de ses téléphones. Jack ne laissait décidément rien au hasard. Quand tout fut prêt, Margot donna son accord à Delphine pour une conversation en vidéo pour le lendemain soir.


***



Il était près de vingt-deux heures. Margot s’interrogeait toujours sur les chances de réussite d’un plan ce qui lui paraissait bien aléatoire quand un signal lui indiqua qu’un correspondant se manifestait. Delphine apparut sur l’écran. Elle devait utiliser un portable car l’image bougeait en permanence, passant de la jeune femme au canapé de cuir blanc sur lequel elle était assise. Margot fut à nouveau saisie par sa blondeur et l’innocence qu’elle dégageait, rehaussées par un peignoir d’un bleu très clair.


Après quelques instants d’hésitation, la conversation commença. Delphine se présenta comme l’épouse d’un homme d’affaires souvent absent, amoureuse et aimante, parfois en manque de sensations, mais s’abstint de tout autre détail. Pendant près d’une heure les deux jeunes femmes échangèrent des banalités sur leurs occupations supposées jusqu’à ce que Delphine évoque la soirée au « Top Down ».



Delphine se détendit visiblement :



Delphine sembla hésiter :



Un long silence se fit. Margot se sentait transpercée par le regard clair de Delphine. Soudain, celle-ci reprit d’une voie un peu rauque :



Margot s’exécuta. Elle avait soigné sa tenue. Sur les conseils de Zoé, elle avait opté pour une jupe noire assez courte et un haut blanc qui mettait en valeur sa poitrine. Un pull de cachemire sombre recouvrait ses épaules.



Margot fit ce que Delphine demandait, sachant que le tissu élastique dessinait précisément ses seins seulement protégés par un léger soutien-gorge. Le visage de cette dernière s’était approché de l’écran.



L’assistante de Luc obéit.



Heureusement que Zoé l’avait préparée ! Malgré tout, elle tremblait un peu, balançant entre la gêne et le plaisir qui montait. L’enregistrement en cours la terrifiait.

Le petit boxer de dentelle noire apparut, se détachant sur la peau claire que le haut blanc un peu remonté laissait apparaître. Delphine fit se tourner Margot, dont les fesses rebondies emplissaient à la perfection la fine étoffe.



La dentelle vint se perdre dans le tissu de la jupe. Margot fondait sous ce regard inquisiteur qui détaillait sa toison, sa fente qu’elle laissait deviner, ses fesses qu’elle enserra de ses mains à la demande de Delphine.



Son bras droit était animé de légers mouvements. Margot fut réconfortée de constater que Delphine n’était pas indifférente au spectacle qu’elle donnait, malgré le trouble qu’elle tentait de contenir.



Encore une fois, Margot obéit. Un petit tas s’était formé à côté de son écran. Sa montre, son bracelet et sa chaîne, puis ses légers escarpins suivirent. Jamais elle ne s’était sentie aussi vulnérable. Elle était reconnaissante à Zoé qui avait si bien su anticiper les demandes de Delphine.

Le bras droit de celle-ci avait accéléré son mouvement. Son visage avait rosi et s’était tendu. Par moments, un petit bout de langue s’insérait entre les dents parfaites.



Margot aimait cette position, qu’elle pratiquait souvent dans sa douche ; mais là, c’était différent, sous ce regard incisif qui la dominait. À nouveau, elle décida de se laisser aller. Ses doigts descendirent puis se mirent en action. Soudain, le buste de Delphine fut secoué de spasmes. Sa bouche était ouverte comme pour aspirer plus de plaisir. Le peignoir s’était ouvert, laissant apparaître un sein rond à la pointe rose et tendue. Le spectacle suffit à achever d’enflammer Margot, appuyée au bureau de la main gauche alors que l’autre accompagnait les mouvements désordonnés de son bassin. Sa bouche s’ouvrit en un râle qu’elle ne chercha pas à contenir.

Pendant de longs instants, les deux jeunes femmes s’observèrent en silence, chacun d’elles récupérant peu à peu le souffle que le plaisir leur avait ôté. Delphine parla la première :



Margot ne sut comment répondre à cette remarque qui confirmait le bien-fondé du plan de Jack. Elle commençait à apprécier cette jeune femme tiraillée entre son mari et son désir de plaisir. Delphine reprit :



C’était l’aboutissement de la machination. Mais Margot en mesurait maintenant les conséquences, et tout son être la poussait à refuser. Elle dut se remémorer les enjeux pour Luc, le personnel en détresse, les familles, pour répondre dans un souffle :



Une heure plus tard, Margot était toujours sous le choc du plaisir brutal qu’elle avait ressenti, qui avait dépassé de loin ceux qu’elle avait connus auparavant. Le mauvais tour qu’elle jouait à Delphine l’attristait profondément ; elle avait imaginé affronter une tigresse ivre de ses prérogatives, et elle découvrait une délicate jeune femme, si franche et si naturelle qu’elle la faisait fondre. Comme convenu, elle appela Jack malgré l’heure tardive. Il décrocha immédiatement :



Margot se raidit. Absorbée dans sa volonté de bien faire, à laquelle le plaisir s’était substitué très vite, elle avait oublié que Jack aurait accès à toutes les images.



Jack se ménagea quelques secondes de réflexion.



***



Le rendez-vous fut fixé par un échange de mails pour trois jours plus tard dans un bar à cocktails en terrasse près de la place de l’Étoile. À l’heure dite, Margot vit s’arrêter une berline noire dont descendit Delphine. L’homme au crâne rasé qu’elle avait remarqué au « Top Down » lui tenait la portière. Les deux femmes s’installèrent le long de la rambarde pour profiter du spectacle de la rue en contrebas après avoir échangé un chaste baiser sur la joue. Delphine lui parut presque timide et se ménagea un peu de temps avant d’évoquer leur soirée. La caméra à transmission automatique intégrée à la poignée du sac à main préparé par Jack enregistrait le moindre détail de leur rencontre.



La fraîcheur et la spontanéité de la jeune femme bouleversaient Margot, sensible à l’intérêt qu’elle lui portait. Deux heures passèrent sans qu’elle voie le temps s’envoler, et lorsqu’il fut temps pour Delphine de quitter le bar, Margot en conçut un véritable regret. C’est elle qui, alors qu’elles étaient seules dans l’ascenseur qui les ramenait au rez-de-chaussée, approcha ses lèvres de celles de son amie et l’embrassa doucement.


Plus tard au téléphone, Margot relata à Jack le rendez-vous et exprima à nouveau la réticence qu’elle avait à continuer un jeu qu’elle craignait dangereux pour Delphine. Mais il l’entendait à peine, emporté par les perspectives de réussite de leur plan.



Inquiète et heureuse du moment où elle retrouverait son amie, Margot profitait du soleil dans son petit cabriolet. Elle avait quitté Paris par l’autoroute de l’Ouest depuis plus d’une heure. Il lui en restait autant avant de rejoindre le golf que lui avait indiqué Delphine, niché dans une vallée de verdure dans l’Orne. Jack avait réussi à la convaincre d’accepter à nouveau le dispositif d’enregistrement. Elle s’était promis de tout mettre en œuvre pour protéger Delphine. Elle savait qu’elle allait la perdre quoi qu’il arrive, mais c’était le prix à payer pour que Luc et ses employés retrouvent un avenir.


Soudain, son portable sonna, relayé par le système audio de la voiture : c’était Jack, la voix hachée et mal contrôlée. Jamais, elle n’avait ressenti l’enquêteur aussi agité :



Margot était anéantie. En quelques secondes, sa droiture et sa relation naissante avec Delphine venaient de s’effondrer. Elle mesurait la dangerosité du jeu qu’ils avaient échafaudé. Leurs objectifs avaient masqué les risques. Luc, voyant l’issue de son propre tunnel, n’hésita pas une seconde et accepta toutes les conditions de Jack.


Depuis le fond de l’aire d’autoroute où elle s’était réfugiée, Margot rappela l’enquêteur :



Beaucoup plus tard, un routier allemand qui s’était approché observait Margot, à cent lieues d’imaginer les raisons des profonds sanglots qui secouaient la jeune femme effondrée dans sa jolie voiture. Il jeta un dernier coup d’œil, puis comprenant son impuissance, fit demi-tour.


Arrivée dans son loft, Margot se précipita sur l’armoire à pharmacie et avala plusieurs somnifères, bien plus que la dose autorisée. L’attente lui était trop insupportable.


***



Beaucoup plus tard, elle ouvrit péniblement les yeux. Tout lui semblait irréel. Les visages de Luc et de Jack étaient penchés sur elle, ainsi que celui d’un inconnu. Ils la redressèrent. Immédiatement, Margot comprit la folie de son geste. Elle avait failli disparaître pour éviter de vivre les pires heures de son existence. Elle perçut dans un brouillard la voix de l’inconnu :



Ses membres répondaient à peine, mais son cerveau enregistrait tout et avait mémoire de tout. Elle voulut immédiatement savoir :



La voix était à peine audible. Jack et Luc se regardèrent. Ce dernier prit la parole :



Margot se reposa sur ses oreillers. Oui, elle était fière d’elle-même. Ses yeux se fermèrent quand la fatigue reprit le dessus ; l’image de la douce Delphine dansait entre ses paupières. Elle pleura à nouveau.