n° 18431 | Fiche technique | 17015 caractères | 17015Temps de lecture estimé : 11 mn | 22/06/18 |
Résumé: Une feuille de papier pliée en quatre, sans signature. | ||||
Critères: fh couple inconnu noculotte préservati humour -lettres -couple | ||||
Auteur : OlivierK Envoi mini-message |
Collection : La lettre anonyme |
Je m’autorise à glisser ce mot dans ta boîte à lettres, car je ne doute pas qu’il sera accueilli avec bienveillance. Les regards échangés et les sourires pleins de promesses m’ont fait comprendre que nos cœurs battaient déjà à l’unisson. Si follement pour le mien que je ne saurais le décrire ni, a fortiori, l’écrire d’une main qui tremblerait trop. Voilà pourquoi je me sers d’un ordinateur. Que nos corps s’unissent enfin, c’est mon plus cher désir. Il est partagé, ce désir, je n’en doute aucunement. À très bientôt, amour !
Quel drame, si Chloé était rentrée la première ! pensa Alex. La fatuité de son sourire amusa sa voisine qui sortait de l’ascenseur. Ils se saluèrent poliment, comme d’ordinaire. Ce ne peut pas être elle, pensa Alex, car elle n’aime que les femmes… Dommage, d’ailleurs ! Plus tard, assis dans le salon, il relut la lettre. Audrey, pensa-t-il. C’est Audrey, cette jeune collègue de bureau si aimable.
Il vivait avec Chloé depuis un an déjà. Avant de la connaître, il avait eu quelques aventures avec des étudiantes comme lui à l’époque. Rien de vraiment folichon, mais c’était quand même mieux que les branlettes solitaires. Avec Chloé, c’était autre chose. Elle avait d’abord repoussé ses avances : elle était frigide, alors à quoi bon ? Soyons amis, sans plus. Mais il avait insisté, pris son temps et tout s’était finalement bien passé. La première fois, elle était debout, habillée, bien sûr. Il l’avait embrassée. Elle l’avait laissé faire, comme par lassitude. Puis elle avait écarté l’obstacle de ses dents et leurs langues s’étaient entremêlées. Après quoi il s’était mis à genoux et avait appliqué sa bouche sur la jupe de la jeune femme, juste à l’endroit du pubis. Les mains de Chloé sur sa nuque lui avaient fait comprendre qu’il ne fallait pas qu’il se relève trop vite ; et quand il la déshabilla, il constata que sa petite culotte était très humide. Elle lui dit de faire attention, car elle ne prenait pas la pilule.
Très vite, ils occupèrent ensemble un petit studio. Ils ne voulaient pas d’enfants tout de suite, d’où un stérilet pour Chloé. Au début, ils faisaient l’amour tous les soirs, et aussi dans la journée, les week-ends, après avoir rabattu le dossier du canapé pour le transformer en lit. Chloé n’était plus du tout frigide, Alex en était tout faraud. Mais une certaine lassitude n’avait pas manqué de s’installer, c’était inévitable, et ils faisaient l’amour de plus en plus rarement.
Ce jeudi-là, donc, Alex relisait le billet anonyme qu’il avait trouvé dans la boîte à lettres de leur studio quand il entendit l’ascenseur s’arrêter à leur étage. Il mit aussitôt le papier dans son portefeuille. Chloé vint l’embrasser et lui demanda s’il avait passé une bonne journée. Excellente, répondit-il. Après la pizza, ils firent l’amour. Fermant les yeux, Alex imagina qu’il baisait avec Audrey. Il en eut un surcroît de plaisir. Le lendemain, sous un prétexte fallacieux, il lui demanda de descendre aux archives avec lui. Là, d’autorité, il la prit dans ses bras en murmurant des mots d’amour. Elle le repoussa en lui disant qu’il était fou. Oui, fou de toi, répondit-il. Eh bien, pas moi ! répliqua-t-elle, ajoutant que s’il abusait de son autorité (il était en effet son supérieur hiérarchique) elle porterait plainte pour harcèlement sexuel. Il la pria de l’excuser : je ne sais pas ce qui m’a pris, je ne recommencerai pas. Je l’espère bien, répondit-elle.
Bon, pensa-t-il, puisque ce n’est pas Audrey, qui est-ce ? Il fit force sourires au personnel féminin de son bureau. Ces dames et demoiselles trouvèrent qu’il était de bien bonne humeur, mais aucune ne manifesta le moindre désir de batifoler avec lui. À la cantine, il lança quelques œillades incendiaires, sans effet. Une vieille fille assez laide prit pour elle un sourire destiné à sa voisine. Alex eut du mal à la détromper, les jours suivants. Dans son portefeuille, le mot d’amour lui brûlait le cœur. Il repensa à sa voisine, la gouine. Elle pouvait avoir envie d’autre chose. Il la guetta à la sortie de l’ascenseur, fut très aimable, manifesta une galanterie de bon aloi, et se heurta à une glaciale indifférence.
Ne se serait-on pas trompé de boîte ? C’était peu probable. Et soudain, il comprit. Il aurait dû y penser plus tôt. Ce billet était destiné à Chloé ! Il n’avait jamais douté de sa fidélité, elle était tellement amoureuse de lui, mais sa gentillesse naturelle, les sourires dont elle n’était pas avare, avaient pu induire en erreur un mâle avide de chair fraîche. D’ailleurs, il ne s’était rien passé, le billet doux le prouvait abondamment. Au demeurant, Il lui était facile de s’assurer de l’innocence de sa compagne : remettre le mot dans la boîte à lettres. Elle n’allait pas manquer de le lui montrer en se moquant de son auteur, qui se faisait de douces illusions. Il fit cela le mercredi suivant, Chloé ne travaillant pas ce jour-là, car elle était professeure au lycée-collège de leur quartier.
Or, le soir venu, elle ne lui montra pas le billet. Il avait été naïf, trop confiant, trop sûr de lui. Elle allait sans doute très bientôt se donner à cet homme qui évoquait des sourires pleins de promesses. Les mains de ce salaud la déshabilleraient, ses lèvres picoreraient ses seins, sa langue lécherait sa chatte, exciterait son clitoris, sa bite entrerait en elle… C’était atroce ! Mais il bandait comme jamais à cette idée ! Était-il maso ? En tout cas, il désirait Chloé comme aux premiers jours de leur liaison. Ils firent donc de nouveau l’amour tous les soirs. Si elle ne se refusait jamais à lui, c’était peut-être pour mieux le tromper dans l’après-midi, se disait-il.
Le samedi suivant, la nuit venue, alors qu’elle l’attendait nue sur le lit, il fit mine d’envoyer un SMS, ouvrit la porte du studio, éteignit les lumières et annonça à Chloé que quelqu’un qu’elle connaissait allait venir. Il laissa passer quelques minutes puis, dans le plus profond silence, caressa ses seins, lécha sa chatte et la pénétra plus brutalement que d’ordinaire. Les gémissements de sa compagne lui prouvèrent qu’elle appréciait beaucoup. Après avoir lui-même copieusement pris son plaisir, il sortit du lit, attendit avant de rallumer la lampe de chevet et alla refermer la porte. Il dit ensuite à Chloé qu’elle venait de baiser avec un de ses collègues. Si ça t’amuse de le penser, répondit-elle en riant, mais moi je sais très bien que je viens de faire l’amour avec toi. Baiser ou faire l’amour, Chloé savait la différence.
Jouait-elle la comédie ? Quant à lui, il avait été fort excité en prenant la place d’un éventuel amant de sa compagne. Alors si cet homme venait pour de bon… Celui-ci ou un autre ! Si elle le trompait déjà, Chloé n’en serait pas à un amant près. Il avait un voisin de bureau prénommé Julius, chef de service comme lui, et passablement dragueur. Il décida de l’inviter à dîner, non sans lui avoir fait croire que le couple qu’il formait avec Chloé était très libre, que chacun faisait ce qu’il voulait et que l’autre ne s’en formalisait pas. Quant au sida, avait-il ajouté, il ne passera pas par nous, la capote n’est pas faite pour les chiens.
Il serait épouvantablement jaloux et souffrirait sans aucun doute si, sous ses yeux, Chloé et Julius baisaient ensemble, mais il banderait comme un âne. Il ne se connaissait pas aussi pervers, mais c’était ainsi. Voilà pourquoi il annonça à sa compagne qu’il avait invité un de ses collègues, célibataire et très sympathique, à venir dîner le vendredi soir suivant. Tu comprends, se justifia-t-il, Julius est originaire de la Martinique et il s’ennuie. Que mangeait-il, ce Martiniquais ? Toi, pensa-t-il, tout en lui répondant qu’une paëlla achetée chez le traiteur voisin conviendrait tout à fait, avec du rosé de Provence.
Ce soir-là, après avoir acheté ce qu’il fallait, Chloé quitta l’austère tailleur qu’elle portait au lycée. Elle avait pour habitude de prendre une douche rapide et de se mettre à l’aise. Sortant nue de la salle de bains, elle étala sur le canapé quelques sous-vêtements, pour mieux choisir ceux qu’elle allait mettre. Puis elle déposa sur une chaise une courte jupe bleue et un corsage rouge. Alex s’approcha d’elle, ses lèvres firent gonfler ses petits tétons roses et aspirèrent son mignon clitoris. C’est alors que Julius sonna à la porte, juste à l’heure prévue. Alex alla aussitôt ouvrir, pendant que Chloé s’emparait de sa jupe et de son corsage, et se précipitait dans la salle de bains.
Débarrassé de la bouteille de rhum des Antilles qu’il apportait, Julius fit part de son impression d’être arrivé au mauvais moment. Que faisaient ces jolis sous-vêtements sur le canapé ? Et n’avait-il pas entrevu un corps féminin nu se hâtant de disparaître ? De bien jolies fesses, d’ailleurs, apprécia-t-il. Alex le rassura, ils n’en étaient qu’aux préliminaires, et Chloé restait sur sa faim. Je fais tout pour être cocu ce soir et je le regretterai peut-être, se dit-il. Mais ne l’était-il pas déjà, cocu ? Et ne bandait-il pas en pensant à ce qui allait se passer ?
Les tétons de Chloé pointaient sous la soie légère de son corsage quand elle rejoignit les deux amis, qui commençaient à boire un whisky. Julius se leva et lui fit deux bises ordinaires. Elle lui souhaita la bienvenue. Alex s’écarta afin qu’elle puisse s’asseoir entre eux deux. Julius lui dit qu’elle avait de bien jolis genoux. Elle le remercia du compliment. Quand les verres furent vides, y compris celui de Chloé qui n’aimait pas le whisky mais avait bu un martini « on the rocks », elle affirma en se levant qu’il était temps de mettre la paëlla dans le four à micro-ondes. Julius ne quittait pas du regard les fesses de Chloé, étroitement moulées par sa jupe bleue. Nulle trace de petite culotte, dit-il à mi-voix à Alex. String ? Non, rien, répondit Alex. Elle est très bandante, poursuivit Julius. Alex confirma ; il bandait lui aussi.
Quand Chloé se pencha, quelques minutes plus tard, pour déposer la paëlla sur la table, les deux hommes aperçurent ses deux petits seins libres sous la soie du corsage. Julius sourit à Alex, montrant ainsi qu’il appréciait le spectacle, qui se prolongea car Chloé répartissait dans les trois assiettes langoustines, gambas, crevettes, moules, riz et petits pois. Puis elle prit place à la petite table.
Il faut y mettre les doigts, dit Julius en décortiquant une langoustine et en regardant Chloé dans les yeux. Elle se leva pour aller chercher trois bols dans lesquels elle mit de l’eau tiède. Pour rincer les doigts en question, dit-elle. À quoi Julius répliqua qu’on pouvait aussi les lécher, les doigts. Ce qu’il fit à plusieurs reprises après avoir glissé sa langue dans les moules entrouvertes sans cesser de regarder Chloé, qui semblait s’en amuser. Volontairement ou par maladresse, Julius fit tomber un peu de sauce sur sa chemisette. Beau prétexte pour l’enlever, estima Alex. Mais non, Julius n’en fit rien, il continua à déguster ses moules à sa manière et à se lécher les doigts. Il sourit quand il vit Chloé porter les gambas à sa bouche et entrouvrir les lèvres.
Après la paëlla vinrent les fruits et de nouveau les seins de Chloé sous son corsage. N’était-il pas taché, lui aussi, d’ailleurs, ce corsage ? Quelques gouttes en effet, concéda Chloé, pas grave ! Julius prétendit adorer les petites pommes. Limpide allusion… Alex suggéra à Chloé d’aller chercher du détacheur dans la salle de bains afin de nettoyer la chemisette de Julius ainsi que son propre corsage. Debout, Chloé affirma que le rosé de Provence lui avait fait tourner la tête. Moi aussi, j’ai peut-être un peu trop bu, dit Julius qui regarda Alex, comme pour solliciter la permission d’accompagner Chloé dans la salle de bains. Mais il était trop tard, Chloé en avait déjà refermé la porte. Un petit verre de rhum des Antilles à la main, ils pensèrent tous les deux qu’elle soulageait sa vessie, et se promirent de faire de même peu après.
Chloé revint avec le détacheur et des mouchoirs en papier. Julius se leva et dit qu’il allait d’abord lui succéder dans la salle de bains. Quand il reparut, Alex vit que sa braguette était mouillée. L’ami Julius s’est lavé la bite, se dit-il, cette bite qui sera bientôt entre les lèvres de Chloé, d’abord en haut, puis en bas. Il alla faire pareil, car il n’allait évidemment pas se contenter de les voir baiser, il comptait bien participer. Quand il revint, Chloé avait glissé une main dans la chemise de Julius dont elle tamponnait les souillures. Julius la remercia et prétendit que c’était à charge de revanche, et qu’il allait faire de même pour son corsage. Elle regarda Alex, comme pour voir s’il allait s’y opposer. Il lui sourit. L’idée que les doigts de Julius allaient toucher les seins de Chloé le faisait presque éjaculer dans son boxer.
Julius déboutonna complètement le corsage de Chloé. Il lui confia que depuis qu’il avait entrevu ses seins, il mourrait d’envie de les caresser, et plus encore. Il en pinça délicatement les pointes, puis y porta les lèvres. La bite d’Alex lui faisait de plus en plus mal. Peu après, délaissant les seins de Chloé, Julius se mit à genoux, releva la jupe de la jeune fille et approcha ses lèvres de sa chatte. Chloé le laissa faire. La suite était inévitable, Alex abaissa le dossier du canapé, le transformant ainsi en lit. Julius y entraîna Chloé et lui enleva corsage et jupe. Ainsi nue, elle attend la saillie, pensa Alex. C’était bestial, atroce et tellement jouissif !
Julius fut nu, lui aussi, en un clin d’œil. Alex lui tendit un préservatif, qu’il venait de sortir de sa poche. Ainsi revêtue, la bite longue et raide de Julius entra tout de suite dans la chatte de Chloé. Et han, han, han, quels solides coups de reins suivirent ! Chloé restait inerte. Le Martiniquais grogna en jouissant très vite et se retira d’elle. Il avait tenté de l’embrasser, elle avait détourné ses lèvres. Il se leva et alla dans la salle de bains. Chloé regarda Alex. Viens, lui lança-t-elle. Il s’approcha. Elle descendit le zip de sa braguette, écarta le boxer et déposa un petit bisou sur le gland dégagé du prépuce. C’est toi que je veux, fais-moi l’amour, imbécile ! Quelques minutes plus tard, en sortant de la douche, Julius comprit qu’il était de trop. Il se rhabilla et s’en alla sans dire un mot.
Au petit matin vint le moment des explications. Chloé demanda à Alex pour quelle raison il avait remis le billet doux dans leur boîte, prouvant ainsi qu’elle savait qu’il l’avait eu en mains. C’était donc elle qui l’y avait mis. Elle précisa : pas mis, remis, après avoir pensé que c’était lui qui l’avait écrit, ce foutu billet. Un piège, sans doute. Alex démentit. Il avait certes remis le billet dans la boîte, mais ce n’était pas lui qui l’avait écrit.
Chloé répondit qu’en effet, si elle avait d’abord cru qu’il en était l’auteur, elle avait vite changé d’avis, car leur voisine, un jour, l’avait priée de venir dans sa chambre sous un prétexte futile. Là, elle l’avait draguée en avouant avoir écrit le billet doux. C’était juste après avoir quitté cette voisine que, le soir venu, elle avait constaté que le billet en question était revenu dans la boîte ! Voilà qui était amusant comme tout.
Alex s’insurgea : le soir venu ; elle avait donc passé l’après-midi avec cette gouine ! Avec Muriel, mais bien sûr, confirma-t-elle. Et alors, allait-il se montrer jaloux, lui qui venait de la jeter dans les bras de Julius ? À ce propos, qu’il la laisse à l’avenir choisir avec qui elle le ferait cocu, s’il tenait absolument à l’être, cocu. Mais cocu, il l’était déjà, répliqua-t-il puisqu’avec cette Muriel… Bagatelle ! tempéra Chloé. Avait-elle joui ? demanda Alex. Elle refusa de répondre. Avaient-elles recommencé ? Mercredi prochain, dans l’après-midi, il n’était pas impossible que… Mais alors, non, mille fois non, hors de question qu’Alex n’aille pas au bureau ce jour-là et participe à leurs ébats, Chloé avait bien droit à son jardin secret, quand même !