n° 18448 | Fiche technique | 18379 caractères | 18379Temps de lecture estimé : 11 mn | 07/07/18 |
Résumé: Souvenirs d'une soirée de juillet 1967 où un jeune homme découvre pour la première fois l'amour. | ||||
Critères: jeunes inconnu vacances campagne amour pénétratio init | ||||
Auteur : Jeremy |
Les années passent et peu à peu s’estompent les vieux souvenirs. D’autres se créent, bons ou mauvais, et viennent animer mes pensées lorsque je rêve ou que je m’ennuie. Pourtant, il en est que je n’oublierai, je l’espère, jamais. Avec le temps, les images sont devenues floues mais les émotions que j’ai pu ressentir restent intactes. Si mon cerveau vieillissant oublie peu à peu ces moments parmi les plus merveilleux de ma vie, mon cœur bat encore quand il m’arrive d’y repenser.
J’avais 18 ans, nous étions en 1967 et je venais d’avoir mon bac. J’ignorais que mes années d’étudiant qui commenceraient dès la rentrée seraient profondément marquées par ce que l’on nommerait bientôt « mai 68 ». Pour fêter notre nouveau diplôme mais surtout nous éloigner de nos familles que nous trouvions étouffantes, nous avions décidé, avec deux copains, de partir à vélo longer les rives de la Loire. Mon père, réticent lorsque je lui avais fait part de mes projets, avait fini par convenir que l’activité physique me ferait le plus grand bien dans cette phase de transition avant l’université et les années de dur travail qui m’y attendaient.
Nous étions donc partis un 10 juillet et roulions au gré des chemins, tentant de longer autant que possible le fleuve pour ne pas nous égarer. La beauté des paysages et des villages de la Touraine nous ravissait autant que le soleil magnifique qui rendait ces journées d’efforts particulièrement physiques.
Trois jeunes hommes ayant la vie devant eux ne pouvaient bien évidemment pas passer plusieurs jours ensemble sans évoquer leurs premiers émois. La libération sexuelle couvait, et les années qui suivraient offriraient des sujets de conversation bien plus osés, mais les confidences auxquelles nous pouvions nous livrer dépassaient déjà largement ce que l’autorité parentale aurait toléré.
Nous n’osions pas nous l’avouer, mais raconter nos coups de cœur de lycée, nos premiers baisers ou encore les quelques instants délicieusement érotiques que nous avions pu vivre nous excitait terriblement. Nous avions chacun connu nos petites aventures, toutefois aucun de nous n’avait été plus loin que des embrassades un peu prononcées et de légères caresses à travers les vêtements. Tout, pourtant, nous incitait à aller plus loin, et en particulier nos hormones que nous sentions particulièrement vives. Mais nos parents veillaient à ce que nous ne puissions pas sortir du droit chemin qui était la norme de l’époque.
Si nous avions tous trois vécu nos instants de tendresse avec des jeunes filles de notre âge, une personne nous subjuguait unanimement : notre professeur d’anglais. Nous ignorions son âge et soupçonnions qu’elle avait certainement une trentaine d’années, ce qui était pour nous le commencement de la vieillesse mais offrait le charme de la maturité. Mademoiselle Petit était notre ange. Le savait-elle? Notre classe n’étant évidemment composée que de garçons, époque oblige, il est probable qu’elle n’était pas inconsciente de l’effet qu’elle faisait.
Pourtant, rien dans son attitude ou sa tenue n’aurait pu passer pour de la provocation. Vêtue le plus souvent d’une longue jupe descendant jusqu’aux chevilles et d’un chemisier mettant simplement en avant les formes de sa poitrine mais ne laissant paraître aucun soupçon de transparence, personne n’aurait pu lui reprocher une tenue indécente pour les adolescents que nous étions. Le fait que nous ne fréquentions que peu de filles, celles-ci étant minoritaires au lycée et dans des classes séparées, ou encore qu’elle soit notre seule professeur féminin suffisamment jeune pour nous attirer, y contribuait certainement.
Nous avions choisi pour ce périple d’être autonomes et de vivre sous une tente que nous plantions chaque soir en bordure de fleuve. L’époque l’acceptait encore et nous avions pu mesurer, lors des premiers jours, à quel point un bon accueil pouvait nous être réservé.
Nous étions le soir du 13 juillet et venions d’installer notre campement à proximité d’un petit village construit en pierres de tuffeau sur les bords de Loire. L’endroit était charmant, le temps semblant ne pas avoir d’emprise dessus. Ayant vu qu’un bal des pompiers y était organisé en cette veille de fête nationale, il ne nous avait pas fallu très longtemps pour nous décider à y aller dès l’ouverture, enthousiastes de profiter enfin d’une soirée dansante loin du regard parental.
Tout le village était présent, ainsi que plusieurs touristes séjournant dans les auberges des environs. Mes deux camarades, moins timides que moi, avaient élu domicile sur la piste de danse et n’hésitaient pas à inviter à danser les quelques demoiselles présentes. Pour ma part, je restais en attente, me contentant d’envier leur aisance naturelle qui leur permettait de s’approcher des jeunes filles et de leur proposer quelques pas avec eux.
Surpris d’être interpellé de la sorte, je me retournai pour faire face à la curieuse m’ayant posé la question.
Les secondes qui ont suivi ont constitué un de ces souvenirs déjà évoqués que j’espère ne jamais perdre. Face à moi se tenait la plus ravissante personne que je n’avais jamais vue. Dire que j’en suis instantanément tombé amoureux serait un euphémisme, tant le sentiment que j’éprouvais était incomparable au regard des mes quelques aventures de lycéen. Tout était magnifique chez elle.
Je restais stupéfait. Je la revois me tendre sa délicate main et attendant que je reprenne mes esprits pour la serrer. Ai-je rougi ? Très certainement, des pieds jusqu’à la tête.
Marie était une jeune femme brune dont les cheveux détachés tombaient sur les épaules. Ses traits étaient fins et ses lèvres semblaient douces. Son léger maquillage était suffisant pour mettre en avant sa beauté naturelle, dont les yeux d’un noir profond étaient le plus bel élément. Son visage me subjuguait tellement que je ne remarquai que plus tard la robe bleue très mignonne qu’elle portait, incroyablement courte pour l’époque car s’arrêtant juste en dessous des genoux mais valorisant ses longues jambes fines.
Il me fallut quelques secondes pour réagir. L’émotion, le sentiment profond que je ne devais pas la laisser partir ainsi et l’envie irrémédiable de la faire danser ont eu raison de ma timidité.
Reprenant mes esprits, je lui serrai la main et me présentai.
Pourquoi est-elle venue vers moi ce soir-là ? J’avais certes fait un effort de tenue en mettant des vêtements propres et profité qu’un habitant nous ait proposé de prendre une douche chez lui pour être le plus apprêté possible. Malgré cela, je ne dégageais rien de particulier, et ma grande réserve me rendait difficile d’accès. Pourtant, elle était venue et avait fait le premier pas.
Il ne me restait plus qu’à entamer le second.
Je l’invitai à danser, et là encore le souvenir de ces minutes où je la tenais par la taille tout en la faisant tourner reste présent à jamais. Malgré la musique, nous réussissions à discuter et elle m’expliqua habiter ce village depuis son enfance mais avoir effectué son lycée à Tours en internat où elle venait, comme moi, d’obtenir le bac. Elle s’apprêtait d’ailleurs également à rentrer à l’université.
Nous avons parlé toute la soirée. Mes camarades avaient fini de danser et semblaient déçus de ne pas avoir réussi à conquérir le cœur de quiconque. Je les devinais jaloux de me voir ainsi, mais savais qu’ils en étaient également heureux.
Je proposai à Marie de nous promener un peu. Elle accepta, ce qui évidemment me ravit. Il devait être environ 22 heures et la nuit n’était pas encore tombée. Marie, connaissant les environs mieux que moi, m’entraîna vers un chemin qui longeait la Loire. Nous parlions de tout : de nos parents, de nos études, de nos projets. Pendant ce temps, je dévorais Marie des yeux. Son enthousiasme dans sa voix, ses manières dans sa façon de me raconter sa vie au lycée, les frémissements de ses seins que je devinais à travers sa robe me mettaient dans un état second. Nous avons fini par nous donner la main, naturellement et sans que nous ayons besoin de nous le dire. Mon envie de l’embrasser était forte mais ma timidité reprenait le dessus. Marie le sentit.
Surpris mais amusé par sa facilité à être directe, je le pris par la taille tandis qu’elle posait ses mains sur mes épaules. Nous nous embrassâmes. Cela n’avait rien à voir avec les quelques baisers que j’avais déjà pu échanger. Marie pressait ses lèvres contre les miennes, semblant vouloir que sa bouche ne fasse qu’une avec elles. Mon émotion était à son comble. Je sentais sa langue contre la mienne, jouant avec et la titillant, tandis qu’elle descendait ses mains contre mon torse jusqu’à venir caresser mes fesses. Je la devinais brûlante de désir et n’étais moi-même pas en reste.
Une nouvelle fois Marie prit les choses en main. Après quelques baisers qui m’avaient définitivement rendu fou d’elle, elle lança :
Je ne savais pas si ma réponse était celle attendue, ignorant si elle préférait un amant expérimenté ou un jeune homme encore vierge. Je jouai la carte de la sincérité et lui avouai que non.
Voyant que j’étais prêt à tout accepter pourvu que je reste à ses côtés, elle me reprit la main et m’invita à la suivre. Nous arrivâmes devant une grange en pierre, légèrement à l’écart du fleuve et située sur un terrain clos.
Après y être entrés, nous escaladâmes une échelle plutôt vieillotte et nous nous réfugiâmes dans la réserve à foin de la bâtisse. Notre excitation était totale. Des centaines de questions me traversaient l’esprit : « Que dois-je faire ? Vais-je être à la hauteur ? Ne va-t-elle pas se moquer de moi ? » J’étais dans un état second et réalisais difficilement ce que je vivais.
Nous sommes restés debout, enlacés et nous embrassant pendant un petit moment. Paradoxalement, et alors que j’avais, jusqu’à présent, eu du mal à être entreprenant, mon instinct me guida et je fus le premier à déshabiller Marie tout en la caressant. Son corps splendide se dévoila, laissant apparaître une peau légèrement bronzée et d’une grande douceur. Je sentais mon sexe d’une dureté rarement ressentie qui me faisait presque mal.
Les magazines pornographiques étaient peu répandus à cette époque et je n’avais jamais réellement vu à quoi ressemblait une femme en sous-vêtements. Et voilà que je me retrouvais face à une fille à la beauté enivrante, vêtue uniquement d’un mignon soutien-gorge blanc et d’une culotte unie de la même couleur. La lingerie fine était réservée aux riches dames, mais cet ensemble simple suffit à augmenter à nouveau mon excitation.
Tandis que nous nous allongions, Marie déboutonna ma chemise et glissa ses mains sur mon torse. Elle m’embrassa de nouveau, me murmurant qu’elle avait envie de me voir nu. Je parcourais son corps, sentant la douceur de son ventre, remontant sur sa poitrine cachée uniquement par ce petit morceau de tissu qu’il me tardait de retirer. Je lui saisis la nuque et approchai sa tête de la mienne pour l’embrasser puis lui caressai les cheveux avant de redescendre vers le dos. Je sentais, par ses frémissements, qu’elle y était sensible. Elle finit par déboutonner mon pantalon et le retira, dévoilant mon caleçon, lui aussi blanc, sous lequel pointait mon membre qui acheva de la convaincre de mes intentions.
Je m’allongeai sur elle, la regardai, admirant ses yeux en soutenant son regard avant de reprendre mes baisers et mes caresses.
N’étant pas un spécialiste, il me fallut un peu de temps pour réussir à dégrafer son soutien-gorge, ce qui la fit rire mais tout en la faisant fondre de me voir si impatient.
Sa poitrine était tout aussi belle que le reste de son corps. Je caressai doucement ses seins, m’amusant à jouer avec ses tétons pointant. N’y tenant plus, je les embrassai tout en passant ma main sur son ventre et sa culotte. Cette dernière était humide ; je savais que cela signifiait son besoin de me sentir en elle. Enhardi par cette sensation, je la baissai, dévoilant ainsi un sexe légèrement poilu. Mes doigts commençaient à le parcourir et à ressentir les vibrations que provoquaient leur passage sur sa zone la plus érogène quand elle m’enleva mon caleçon.
Positionnant mes mains à hauteur de ses épaules, je me redressai suffisamment pour me positionner entre ses jambes. Je sentais être à la porte d’un plaisir encore insoupçonné.
Je la pénétrai. Elle était bien vierge mais je rentrai en elle sans difficulté.
Ultime souvenir de cette soirée magnifique, je ressens encore au plus profond de moi cette sensation nouvelle découverte alors. Je sentais que je ne tiendrais pas longtemps, ce qui me rendit un peu honteux. Je voulais qu’elle profite autant que moi de ce plaisir. Après quelques secondes où pour la première fois je ne faisais plus qu’un avec une femme, je vis que je ne me retiendrais pas malgré mes efforts. Je me retirai, la priant de m’excuser et éjaculant sur son ventre. Je pensais qu’elle se moquerait de moi.
Je lui demandai pardon de ne pas lui avoir donné autant de plaisir. Elle me prit dans ses bras, m’embrassa et me remercia à nouveau du bonheur que je lui avais procuré.
La nuit était tombée mais la pleine lune éclairait notre chambre d’un soir.
Il me suffit de quelques secondes à observer sa silhouette se détachant dans l’obscurité pour avoir à nouveau envie d’elle. Je repris mes caresses. Me souvenant du mouchoir propre que j’avais dans mon pantalon, je réparai les dégâts causés par ma jouissance sur elle et en profitai pour glisser à nouveau mes doigts sur sa toison.
Nous passâmes la nuit dans cette grange. Que mes camarades se demandent où j’étais ou que ses parents s’inquiètent qu’elle ne soit pas rentrée nous importait peu. Nous voulions profiter l’un de l’autre. Nous fîmes l’amour quatre fois, y prenant un plaisir toujours accru. Nous nous caressions, nous embrassions, nous touchions tout en discutant et nous demandant mutuellement quel effet nous ressentions lorsque les doigts de l’autre touchaient telle ou telle partie de notre corps.
Nous finîmes par nous endormir épuisés, l’un dans les bras de l’autre et toujours nus.
Lorsque le coq de la ferme voisine chanta, nous nous réveillâmes brusquement, comprenant que cette nuit magique était terminée. Je devais retrouver mes camarades pour reprendre la route et elle affronter ses parents pour leur expliquer où elle avait passé sa nuit.
Je pensais ne jamais la revoir.
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Marie est ma femme. Je m’appelle Pierre, j’ai 68 ans. Je suis un homme plus que mûr et que certains impertinents qualifieraient même de vieux. Nous avons eu trois enfants qui nous ont donné six petits-enfants. Nous les voyons malheureusement peu, leurs parents habitant loin, mais cela a permis de nous retrouver également tous les deux, après de nombreuses années durant lesquelles nous avons plus pris soin d’eux que de nous.
Lorsque la nostalgie me prend, j’observe Marie dont je suis toujours fou amoureux depuis un certain soir de juillet 1967. Les années ont passé mais sa beauté reste intacte à mes yeux.
Comment nous sommes-nous mariés ?
Je n’ai pas repris la route avec mes camarades, cet été là. Je suis resté dans la grange où Marie me retrouvait dès que possible. Nous y avons passé quatre journées formidables. Ses parents l’avaient grondée fortement mais n’avaient pas imaginé que leur fille ait pu vivre un tel moment. Ils pensaient qu’elle était restée au bal jusqu’à la fin, ce qui avait été confirmé par une de ses amies, ravie de pouvoir servir d’alibi.
Le hasard faisant bien les choses, nous devions rejoindre deux villes proches à la rentrée pour y commencer nos études.
Nous ne nous sommes jamais quittés et je l’ai épousée quatre ans plus tard.
Je l’aime et lui fais encore l’amour le plus souvent possible, ayant acquis en plus de cinquante ans une grande expérience de ce qui la faisait jouir et cherchant à me faire pardonner à chaque fois de n’avoir pas été plus performant lorsque nous l’avions fait pour la première fois.