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Temps de lecture estimé : 28 mn
18/07/18
corrigé 06/06/21
Résumé:  Juliette réunit tous les "suspects" pour tenter de découvrir qui a écrit cette fameuse lettre anonyme. Roméo et Eloïse ne sont pas au bout de leurs surprises...
Critères:  fff fhhh fbi hbi copains dispute voir -humour -théâtre
Auteur : Gufti Shank            Envoi mini-message

Série : Roméo et Juliette - La lettre anonyme

Chapitre 02 / 02
On ne badine pas avec l'amour...

Les personnages principaux :


Juliette – Une somptueuse jeune femme


Cassandra – La meilleure amie de Juliette


Roméo – Un beau jeune homme, le petit ami de Juliette


Siriac – Le meilleur ami de Roméo, et le petit ami de Cassandra


Eloïse – Une superbe jeune femme, qui vit avec Juliette et Roméo


Flora – Une splendide jeune femme, troublante collègue de travail de Roméo


Alberto – Un séduisant jeune homme, collègue de travail de Flora et Roméo


Raoul – Un ami de Siriac et Cassandra, détective privé à ses heures



________________________




Résumé : Lundi soir, Juliette a découvert une lettre d’amour dans sa boîte à lettres, mais impossible de savoir de qui elle émane, ni à qui elle est adressée. Se suspectant mutuellement, Juliette, Eloïse et Roméo ont enquêté mardi soir deux par deux auprès de Cassandra, de Siriac, de Flora et d’Alberto.





Acte IV, scène 1

Jeudi 15, 19 h 15

L’appartement de Juliette et Roméo

(Juliette, Cassandra, Roméo, Siriac, Eloïse, Alberto)



(Tous sont assis et se regardent en chien de faïence. On sonne.)



Juliette : Ah voilà sans doute notre dernière invitée !


(Elle va ouvrir la porte sous les yeux curieux de chacun. Flora entre.)


Roméo : Ah bah t’es là aussi, toi !

Flora : Salut… Ouah ! Ben y en a du monde…

Siriac (se calant dans son fauteuil en souriant) : Mais ça va être un vrai festival !

Flora (regardant tout le monde tour à tour) : Bon, je vous fais pas la bise mais le cœur y est, hein…

Eloïse : Oui, c’est bon, pas la peine…


(En réponse, Flora lui mime un bisou de loin.)


Eloïse : Pfff !

Siriac (à Cassandra) : Ah ! Ça y est ! Ça va commencer !

Flora (apercevant Alberto) : Ah tiens, toi aussi tu t’es fait convoquer par Miss Marple ?


(Roméo et Siriac pouffent. Juliette, sans la regarder, lui adresse un doigt d’honneur.)


Alberto : Allons, Flora ! Comment refuser l’invitation d’une si jolie femme…

Roméo (lui lançant des yeux incertains) : Euh… dis… tu veux bien…

Juliette (l’interrompant) : Roméo, tu nous sers quelque chose à boire ?


(Il l’observe en soupirant ; elle lui mime l’envoi d’un baiser.)


Roméo (avec un accent afro) : Oui, Ma’me Scarlett !

Juliette : Tu es un amour ! Eloïse va t’aider…

Eloïse : Ah bon ?

Siriac (à Eloise) : Bah tu vois, c’est pas gratos, l’hébergement…


(Roméo et Eloïse se lèvent en soupirant et se dirigent vers la cuisine.)


Eloïse (en sortant) : Jus de fruit pour tout le monde, ça va ?


(Roméo ricane en sortant à son tour. Personne ne répond.)


Siriac (après quelques secondes) : Euh… y a vraiment rien d’autre ?

La voix d’Eloïse (depuis la cuisine) : Nous avons aussi des infusions…

Juliette : Mais non, j’ai mis du champagne au frais. Fouillez dans le frigo.

Flora : Champagne, carrément ?

La voix de Roméo : Oui, t’as vu, on sait recevoir, hein…

Flora : Mais je crois que les dernières personnes que j’ai reçues étaient ravies de leur visite…


(Juliette lui adresse un nouveau doigt d’honneur sans la regarder. Eloïse revient avec deux bouteilles et lance à Flora un regard noir. Roméo la suit en portant un plateau avec sept coupes qu’il dépose sur la table. Puis chacun d’eux ouvre une bouteille et ils emplissent les coupes peu à peu et les distribuent.)


Juliette : Oui, champagne, parce que je suis sûre que nous allons avoir de fantastiques révélations !

Flora : Comme dans Miss Marple…

Eloïse : Tu as l’air calée, Flora… Tu regardes ça pendant la sieste, comme ma grand-mère ?


(Flora lui adresse en réponse une grimace et un doigt d’honneur.)


Juliette : Si je vous ai « convoqués », comme dit… euh… Miss Bitch…


(Flora lui adresse un doigt d’honneur. Juliette lui mime un baiser.)


Juliette : C’est suite à cette histoire de lettre anonyme, dont vous avez sûrement entendu parler…

Cassandra (à part) : Bah tu m’étonnes, qu’on en a entendu parler…

Juliette : Vous vous souvenez que, lundi soir, j’ai trouvé une enveloppe blanche contenant une véritable déclaration amoureuse… Sauf que le prob…


(Elle est interrompue par le tintement de la sonnette.)


Juliette (observant Roméo puis Eloïse) : On attend encore quelqu’un ?

Siriac (se levant) : Ce doit être Raoul… Je me suis permis de l’inviter aussi…

Roméo (agacé) : Pardon ? Ton espèce de parasite ?

Siriac : Raoul fait un excellent travail, je suis sûr que vous serez contents de l’avoir pour vous aider à démêler cette histoire.


(Il va ouvrir la porte.)


Roméo (à Juliette) : Et on le laisse faire, là ?


(Elle hausse les épaules. Il regarde Eloïse.)


Eloïse (s’asseyant) : Je m’en tape complètement. Vois avec Juliette.


(Raoul entre, suivi de Siriac.)


Siriac : Entre, Raoul. Tu connais déjà Juliette, Eloïse et Roméo, sans parler de Cassandra, bien sûr. Voici Flora…

Flora (gonflant la poitrine) : … dont tu as sans doute entendu parler…

Siriac (désignant Alberto) : Et, euh… Alfonso…


(Roméo pouffe.)


Alberto (corrigeant en souriant) : Alberto.


(Raoul les salue, en s’attardant un moment sur la poitrine de Flora.)


Roméo : Eh ben après Miss Marple, voici Raoul Poirot ! Si avec ça on ne trouve pas le coupable…


(Raoul lui adresse le même regard que s’il l’accompagnait d’un doigt d’honneur.)


Juliette : Euh… bon… tu veux boire quelque chose, Raoul ?

Raoul : Volontiers, merci.

Roméo : Ben désolé, on n’a plus de coupes. Tu boiras dans celle de Siriac…


(Siriac lui adresse un doigt d’honneur.)


Roméo (s’asseyant sur la dernière place libre, à côté d’Eloïse sur le canapé) : Et on n’a plus de place, non plus… Tu devras aussi t’asseoir sur ses genoux…


(Eloïse, Flora et Alberto sourient.)


Juliette (reprenant) : Bon, donc… je disais que nous avons reçu une lettre anonyme contenant une véritable dé…

Raoul (l’interrompant d’un ton professionnel) : Puis-je voir cette lettre ?

Roméo : Pfff !

Juliette : Euh…

Siriac : Oui, je pense que c’est essentiel pour l’enquête.


(Roméo lui lance un regard assassin. Juliette hésite un instant, puis va ouvrir un tiroir et en sort une feuille pliée en deux qu’elle déplie et donne à Raoul. Celui-ci s’y absorbe immédiatement dans un examen attentif.)


Siriac (grave) : Tu feras tourner, après, Raoul, parce que moi non plus je l’ai pas vue.

Cassandra : Moi aussi, je veux bien la lire, cette lettre.

Alberto : Oui, moi aussi, ça m’intéresse.


(Un court silence.)


Cassandra (à Flora) : Et toi, tu ne dis rien ? C’est un aveu, ça ! C’est toi qui l’as écrite !


(Flora lui mime un baiser.)


Cassandra : Pfff !

Siriac (ravi) : Hmm !

Juliette : Je lui ai déjà montrée.

Cassandra (étonnée) : Ah bon ?

Roméo (surpris) : Hein ? Mais quand ça ?


(Raoul replie la lettre puis s’affuble d’un air important en la tendant à Siriac.)


Raoul : Hmmm… intéressant…

Roméo : Mais, Guignol ! C’est ce qui se passe en ce moment qu’est intéressant, pas le contenu de cette lettre de merde ! (à Flora) Quand est-ce que tu as vu cette lettre, toi ?

Flora : Quand Juliette et Eloïse sont passées chez moi, avant-hier soir.

Roméo : De quoi ? Qu’est-ce que c’est que cette histoire ?


(Eloïse regarde en l’air en sifflotant. Juliette adresse un baiser à Roméo.)


Flora : Elles ne te l’ont pas dit ? Mais c’est vrai que c’est intéressant, ça…

Alberto (amusé) : Il y a d’autres choses que vous ne lui avez pas dites ?


(Roméo le regarde avec inquiétude.)


Roméo : Qu’est-ce que ça veut dire, ça ?

Juliette : Rien du tout. Bon, reprenons…


(Siriac et Cassandra se plongent dans la lecture de la lettre.)


Juliette : Donc, comme je disais, nous avons…

Raoul (l’interrompant d’un ton professoral en désignant Flora et Alberto) : Excusez-moi, mais, vous êtes ensemble, vous deux ? Vous êtes un couple ?


(Les interpellés se regardent en ricanant. Roméo soupire lourdement.)


Juliette (poliment) : C’est vrai que tu deviens un peu pénible, là, Raoul, à m’interrompre tout le temps…

Raoul : Pardonnez-moi, mais vous devez comprendre que je me dois de tout saisir de vos liens.

Siriac (à Roméo) : Ben oui, c’est essentiel, pour l’enquête, évidemment…


(Roméo le toise avec animosité.)


Roméo (à Siriac) : Toi, fais gaffe, parce que quand je vais le foutre dehors, ton parasite, là, c’est pas exclu que je t’éjecte avec…


(Raoul et Siriac se renfrognent.)


Roméo (à Juliette) : Continue, ma belle, je pense que plus personne ne va t’interrompre, maintenant…

Alberto : Ma belle ! Oh, comme c’est mignon, Roméo…

Flora (à Alberto) : Tu m’ôtes les mots de la bouche…

Eloïse (à Flora) : T’es sans doute plus habituée que ce soit autre chose, qu’on t’ôte de la bouche ?


(Flora lui adresse un doigt d’honneur.)


Juliette : Bon, ça y est ? C’est fini ?


(Un silence. Flora, Alberto, Eloïse et Roméo se retiennent de rire. Raoul est sur le point d’intervenir, mais Siriac lui fait signe de se taire. Cassandra fait passer la lettre à Alberto.)


Juliette (dardant un regard sombre à Raoul) : Donc non, ils ne sont pas en couple : Alberto est censé être gay, et Flora une salope qui saute sur tout ce qui bouge…

Flora (lui adressant un doigt d’honneur et une grimace) : Va te faire foutre ! T’es largement aussi salope que moi !


(Juliette lui mime un baiser.)


Juliette : Oui mais moi je ne saute pas sur tout ce qui bouge.

Flora : Ben ça reste à prouver, ça…

Roméo : Comment ça ? Qu’est-ce qui reste à prouver ?

Flora : Demande à tes bobonnes !

Eloïse (à Flora) : Oh, ta gueule ! T’es une salope, un point c’est tout.


(Flora lui mime un baiser et lui adresse un doigt d’honneur en même temps.)


Juliette : Alors comme je disais avant qu’on ne m’interrompe…


(Elle fusille Raoul du regard.)


Juliette : Nous avons reçu une lettre anonyme, une véritable déclaration d’amour, mais le problème est qu’a priori, ni Eloïse, ni Roméo, ni moi ne savions à qui elle était destinée.

Raoul : Ou disons plutôt qu’aucun de vous ne l’a admis.


(Un silence. Juliette explose Raoul du regard.)


Juliette (lourdement) : Oui. Bon. Et donc si je vous ai demandé de venir ce soir, c’est parce que, hier soir, en rentrant chez moi, voici ce que j’ai trouvé…


(Elle sort de la poche arrière de son jean une autre feuille pliée en deux.)


Juliette : Une deuxième lettre !


(Tous la regardent avec stupeur, y compris Eloïse et Roméo.)


Juliette : Tout aussi anonyme !

Eloïse (étonnée) : Ah bon ?

Roméo : Hein ? Mais quand ça ?

Alberto : Vous vous répétez, les amis…

Flora : Oui, j’ai l’impression qu’il y a des problèmes de communication, dans cette maison…


(Sans la regarder, Juliette lui adresse un doigt d’honneur.)


Eloïse : Mais tu aurais pu nous en parler, quand même !

Roméo : Pourquoi tu nous as rien dit ?

Juliette : Parce que je suspecte qu’à moi aussi, vous m’avez caché des choses…


(Cassandra est visiblement mal à l’aise.)


Siriac (s’en apercevant) : Quelque chose ne va pas, ma puce ?

Cassandra (baissant les yeux) : Non, non, tout va bien.


(Eloïse et Roméo soupirent.)


Juliette (dépliant la lettre pour la lire) : Et dans cette lettre, voici ce qui est écrit…

Raoul : Un instant ! Comment être sûr qu’elle est réellement anonyme ?


(Juliette l’atomise du regard. Roméo crispe ses poings et serre les dents.)


Juliette (lentement et avec ironie) : Parce qu’il n’y a pas de signature…

Raoul : Certes, mais…


(Siriac lui tapote sur le bras pour lui indiquer de se taire. Juliette soupire. Eloïse parvient à calmer Roméo en lui prenant la main et en la caressant doucement.)


Juliette : Donc, dans cette lettre, non signée, non datée, et contrairement à la première, non manuscrite, voici ce qu’on peut lire…

Raoul : Stop ! J’aimerais l’étudier avant qu’elle soit lue à tout le monde.


(Juliette le désintègre du regard, en même temps que Roméo se crispe de nouveau vivement.)


Eloïse : Aïe ! Arrête, Roméo, tu me fais mal !

Roméo : Excuse-moi, ma puce, désolé.


(Il l’embrasse rapidement, puis se lève.)


Roméo : Bon, il faut soigner le mal à la racine…


(Sous les yeux mi-amusés mi-stupéfaits de tous, il va jusqu’à la porte d’entrée et l’ouvre en grand.)


Roméo (à Raoul, glacial) : Dehors !


(Raoul le regarde un instant sans comprendre.)


Roméo (répétant froidement) : J’ai dit dehors !


(Raoul cherche du regard le soutien de Siriac.)


Raoul : Je croyais que tes amis avaient besoin de mon aide ?

Siriac : Euh… oui, mais… euh…

Roméo : Dehors rapidement, ou bien c’est moi qui t’y mets et ce sera moins agréable !

Cassandra (à Raoul, gentiment) : Écoute, le mieux est sans doute que tu t’en ailles sans faire d’histoires, tu ne crois pas ?


(Raoul soupire puis s’éloigne piteusement vers Roméo.)


Siriac : Désolé, Raoul. On se verra un de ces jours. Que veux-tu, tout le monde n’apprécie pas tes talents à leur juste mesure…


(Roméo soupire en lui lançant des yeux sombres.)


Roméo (à Siriac) : Et toi, je t’avais prévenu : dehors aussi !

Siriac : Hein ? Mais…

Juliette : Non, lui il reste !


(Roméo la regarde un instant.)


Juliette : Je suis sûre qu’il a plein de choses à nous dire…

Siriac : Euh… je…

Juliette (à Raoul, avec un sourire) : Par contre, toi, tu peux t’en aller. Bonne soirée…


(Un silence amusé.)


Raoul : Bon, ben… au revoir…


(Cassandra, Siriac, Flora et Alberto le saluent plus ou moins. Il sort.)


Roméo : C’est ça, bon vent !


(Il claque la porte et revient s’asseoir près d’Eloïse.)


Alberto : C’est sympa, les soirées chez vous, on se croirait un peu au théâtre…

Flora : Oui, tu as vu… on est toujours bien accueilli, dans une bonne ambiance, tout ça…

Eloïse (à Flora) : Toi, si tu veux pas être la suivante, tu fermes ta gueule, OK ?

Juliette : Non, elle aussi, elle reste.

Eloïse (à Juliette, avec sous-entendu) : Tu crois ? Vraiment, c’est pas obligé, hein…

Flora (à Alberto) : Mais tu vas voir, avant la fin de la soirée, il va nous tomber dessus quelque chose de sévère. Crois-moi, je parle d’expérience…


(Juliette lui mime un baiser. Flora lui répond un doigt d’honneur. Alberto et Siriac ricanent.)


Juliette : Roméo, tu nous ressers ?

Roméo : Oui, Ma’me Scarlett !


(Il se relève, prend une bouteille et propose aux invités.)


Roméo : Flora ?


(Elle lui tend sa coupe ; il la remplit, puis se tourne vers Alberto.)


Roméo (avec un sourire) : Alfonso ?


(Alberto sourit. Siriac soupire.)


Alberto : Bon, si j’ai bien compris vos codes de communication, je dois soit te faire un doigt d’honneur soit t’envoyer un bisou… Je dois avouer que j’hésite…

Flora (amusée) : Oui, les deux pourraient convenir, mais le bisou serait clairement plus rigolo…

Alberto : Bon…


(Il mime un bisou à l’attention de Roméo. Celui-ci sourit, puis continue de servir.)


Juliette : Alors, justement, voici le contenu de la deuxième lettre. (Lisant.) Mes amours, cet incroyable moment passé avec vous deux, dans vos bras, m’a laissé un souvenir impérissable. Vos deux corps contre le mien, brûlants de désir… quelle jouissance incroyable ! Je n’avais jamais ressenti quelque chose d’aussi fort. J’aimerais vraiment renouveler l’expérience et pouvoir à jamais vivre et faire l’amour avec vous. Je sais que la vie à trois ne vous fait pas peur et je crois pouvoir affirmer que je m’y épanouirai aussi. Amoureusement.


(Un silence attentif. Elle replie la lettre et tente de la ranger dans la poche arrière d’où elle l’a sortie, mais la lettre s’engage mal et se froisse ; elle la ressort pour l’y glisser de nouveau, s’y reprend à deux fois. Tous l’observent faire, contemplant précisément ses fesses.)


Flora (s’en apercevant) : Tout le monde a visiblement envie de mettre les mains dans tes poches arrière…

Alberto (à Juliette) : Veux-tu que je t’aide ?

Roméo : Bas les pattes ! Reste homo si tu veux pas mon poing sur la gueule !

Alberto : Du calme, je voulais juste aider…

Siriac : Mais oui, bien sûr…

Juliette (finissant par ranger la lettre) : Bon, maintenant que vous avez fini de regarder mes fesses, qu’est-ce que vous avez à dire pour votre défense ?


(Un silence.)


Juliette : Siriac ?

Siriac : Beuh… pourquoi moi en premier ?

Roméo : À cause de Raoul… Fallait pas l’inviter !

Siriac : Eh mais je t’em…

Cassandra (l’interrompant soudain) : Ce n’est pas moi qui ai écrit cette lettre ! Ni la première ! Je reconnais, et j’en suis vraiment désolée Juliette, que j’ai couché avec Eloïse et Roméo mardi soir…


(Juliette la contemple avec une froideur étonnée. Siriac avec un étonnement froid.)


Flora (à Alberto) : Voilà, c’est toujours pareil, dans les interrogatoires, ce sont les plus fragiles qui craquent en premier…

Cassandra (en adressant un doigt d’honneur à Flora) : Mais c’est de leur faute : ils n’ont pas arrêté de me poser des questions sur toi… ils ont abusé de la situation…

Eloïse : N’importe quoi !

Roméo : Mais c’est parfaitement faux !

Eloïse : C’est elle qui a insisté !

Flora : Pfff ! Oui, c’est toutes vos questions sur Juliette qui ont dû l’exciter… N’importe quoi, en effet !


(Juliette mime un baiser à l’intention de Flora.)


Cassandra (à Siriac) : Je suis désolé, mon minou…


(Roméo, Eloïse et Flora pouffent.)


Cassandra : Tu ne m’en veux pas trop ?


(Un silence.)


Eloïse (ricanant) : Miaou…


(Roméo, Alberto et Flora pouffent. Siriac lui adresse un doigt d’honneur.)


Juliette : Eh bien au moins, Cassandra est honnête et franche. Croyez-moi, j’apprécie vraiment…

Flora : Bah, venant de quelqu’un qu’arrive pas à communiquer avec son mec et sa nana, ça vaut que dalle…


(Juliette commence à lui adresser un doigt d’honneur, mais Flora l’interrompt.)


Flora : C’est bon, va, garde ton doigt pour le mettre où il sera plus utile ; j’ai rien à me reprocher, moi. Ni rien à cacher : j’avoue sans peine que j’ai baisé avec vous avant-hier…

Roméo : Hein ?!? Avec qui, vous ?

Alberto : Ah bon ? Toi aussi ?

Roméo : Hein !?!?! Mais avec qui, exactement ?

Flora (les ignorant) : Mais je ne suis pour rien dans cette histoire de lettres…


(Un silence pesant. Eloïse sifflote en reprenant sa coupe. Roméo est abasourdi et en colère. Siriac et Cassandra sont incrédules.)


Roméo : Juliette ! Eloïse ! Regardez-moi ! Vous avez couché avec Flora et avec Alberto ?

Eloïse : Euh, oui, mais pas ensemble, hein, séparément…

Juliette : Alberto, c’était un cas de force majeure…

Eloïse : Oui, c’est ça ! Il nous y a obligées. Et Flora, c’était pour lui clouer le bec !


(Flora rigole franchement.)


Roméo (furieux, désignant Cassandra et Siriac) : Quand je pense que j’avais des scrupules quand on s’est tapé ces deux-là…

Cassandra, Siriac, Eloïse et Juliette (en même temps) : Hein ? Comment ça, ces deux-là ?

Siriac, Cassandra, Juliette et Eloïse (en même temps) : Euh… je…


(Roméo, les yeux exaltés, se lève et s’approche d’Alberto le poing levé.)


Roméo : T’es vraiment un enculé, toi !

Alberto (se marrant) : Oui…

Roméo (menaçant de le frapper) : Dégage ! Je ne veux plus te voir ! Jamais ! Ne t’approche plus jamais d’elles !

Flora : Je t’avais dit que ça finirait par nous tomber dessus…

Alberto : Ce sont elles qui se sont approchées de moi…

Roméo : Dégage !

Juliette : Non, il va nulle part tant que je ne sais pas qui a écrit ces lettres !


(Roméo la regarde avec colère.)


Roméo : J’en reviens pas, Juliette ! Comment as-tu pu oser me faire ça !


(Il toise Eloïse.)


Roméo : Comment avez-vous pu me faire ça !


(Un silence.)


Juliette : Ça y est ? Ça va mieux ? T’es calmé ? Donc toi tu te tapes tranquillement l’autre pouf…

Flora (avec un doigt d’honneur) : Je t’emmerde !

Juliette : … et faudrait qu’on te pardonne à chaque fois gentiment, et quand on fait un petit écart, tu nous pourris comme ça ?

Roméo : Je ne me tape pas régulièrement l’autre… (Il s’interrompt et hésite un court instant puis reprend.) Je ne me tape pas régulièrement Flora, figure-toi !

Juliette : Tu veux qu’on compte combien de fois tu te l’es tapée ?

Flora (à Juliette) : Ah parce qu’en plus tu tiens les comptes ? Tu es sûre de ne pas en avoir oublié ?


(Juliette lui adresse un doigt d’honneur. Un silence. Roméo est consterné.)


Eloïse : Un tout petit écart…


(Roméo est consterné.)


Eloïse : Et pour les besoins d’une enquête, qui plus est…


(Roméo est consterné.)


Eloïse : D’ailleurs avec Alberto, on n’a pas joui…


(Tout le monde pouffe, sauf Alberto et Roméo.)


Flora (à Alberto) : Faudra que je t’apprenne deux ou trois trucs, à l’occasion…

Alberto : Non, laisse tomber, tu ne m’excites pas.

Flora : Quoi ? Moi je ne t’excite pas mais elles, là, elles, elles t’excitent ?


(Alberto hausse les épaules.)


Juliette : À mon avis, c’est parce qu’y avait Roméo au bout…

Eloïse : Comment ça ? Tu veux dire qu’en nous baisant, il pensait à Roméo ?


(Juliette acquiesce.)


Flora : Mais moi aussi y a Roméo au bout !


(Eloïse et Juliette lui adressent une grimace et un doigt d’honneur. Flora soupire. Alberto hausse de nouveau les épaules.)


Flora : Mouais, en même temps, elles étaient deux. Attends que je vienne te voir avec ma sœur, Alberto…


(Un silence.)


Cassandra (se tournant vers Siriac) : Bon, maintenant que vous avez fini votre crise, je crois que quelqu’un d’autre a des choses à nous dire…

Roméo : Ben on n’a pas tous fini notre crise, t’en fais pas ! On va y revenir…


(Il lance un regard sombre à Juliette, puis à Eloïse, puis à Alberto.)


Roméo (à Alberto) : Je ne te tiens pas quitte !


(Tout le monde se regarde sans comprendre cette réplique.)


Roméo : Même si elles n’ont pas joui !


(Un silence.)


Cassandra : Siriac ?


(Un silence.)


Eloïse : Miaou ?


(Tous ricanent, sauf Roméo.)


Siriac : Euh… oui… oui… euh… plusieurs choses, même, peut-être…


(Tous le regardent avec attention.)


Juliette (voyant son hésitation) : Cassandra a été franche, alors sois-le aussi.

Siriac : Oui, tu as raison. Euh… Cass, ma puce… quand Juliette et Roméo sont venus à la maison, mardi soir, je… euh… j’ai… euh…


(Il réfléchit un instant.)


Juliette : Ils m’ont baisée tous les deux en même temps…

Cassandra et Eloïse (ensemble) : Quoi ?

Siriac : Euh… oui, voilà… c’est à peu près ça… Mais, euh… elle nous a dit qu’elle n’avait jamais essayé la double pénétration, Roméo avait l’air d’accord, ça a été plus fort que moi…

Eloïse : De quoi ?

Flora : Non mais sérieusement ?

Cassandra : T’as vraiment cru ça ?

Juliette : Du calme, les filles, je lui ai juste dit que Roméo ne m’avait jamais fait l’amour avec un autre garçon, c’est pas pareil.

Flora : Et c’est vrai, ça ?

Juliette (souriant) : Ben plus maintenant, en tout cas…

Flora : Ouais ben à mon avis pas non plus avant…


(Un silence.)


Alberto : C’est vraiment une maison de fous, ici !

Roméo : Ben c’est bon, hein, on te retient pas, tu sais où est la porte !

Juliette : Non, pas tant que je ne saurai pas qui a écrit cette deuxième lettre…

Eloïse : Parce que ? La première, tu sais ?

Juliette : J’ai une petite idée…


(Elle contemple ostensiblement Siriac.)


Siriac : Pfff ! Ouais, ouais, c’est bon, c’est moi qui ai écrit la première…

Eloïse et Roméo (ensemble) : Quoi ?!?

Flora : Vraiment ?

Eloïse : Mais… pourquoi ?


(Un silence ; tous sont pendus à ses lèvres.)


Siriac (soupirant) : Pfff… Ben… pour rien… comme ça… j’ai lu ça sur un site d’histoires de cul : une lettre anonyme qui vient perturber le quotidien d’un couple… j’ai trouvé ça rigolo, ça m’a donné envie d’essayer avec vous… pour voir vos réactions…

Eloïse : Hein ?!?

Roméo : J’hallucine !

Cassandra (à Siriac, théâtrale) : J’en reviens pas ! Tu vas sur des sites de cul ?

Eloïse (à Cassandra) : Mais on s’en fout, de ça, ma pauvre ! Tu te rends pas compte de l’enfer qu’il vient de nous faire vivre ?

Cassandra : Oh ben oui, ma chérie ! Quel enfer ! Vous avez tous baisé à droite à gauche pendant trois jours…

Flora : Et à mon avis, c’est pas fini…


(Tous la regardent avec curiosité.)


Siriac : Ouais mais j’ai pas écrit la deuxième, hein ! C’est pas moi !

Flora (à Juliette) : Mais comment t’as su que c’était lui, la première lettre ?

Juliette : Plusieurs indices, son comportement lundi soir, et puis à nouveau mardi soir… La facilité avec laquelle il…


(Elle s’interrompt soudain en inspirant fortement et se tourne vers Cassandra en ayant visiblement découvert quelque chose.)


Juliette (à Cassandra) : J’hallucine ! Tu étais au courant de tout depuis le début ?

Cassandra : Euh… mais… qu’est-ce qui… qu’est-ce qui te fait croire ça ?

Juliette : Allez, avoue ! C’est Siriac et toi qui avez écrit cette lettre, hein ?


(Cassandra tente quelques secondes de conserver un regard innocent et sérieux, puis regarde Siriac et tous les deux éclatent de rire.)


Eloïse (éclatant) : Hein ?!? Mais c’est pas vrai ! Mais quelle incroyable salope ! Quand je pense qu’elle a essayé de me faire culpabiliser de la suspecter !

Roméo : Non mais je rêve ! Et vous vous dites nos amis ! Mais vous avez vu le merdier que vous avez foutu ?!

Siriac (rigolant encore) : Oui, ça s’est encore mieux passé que prévu…


(Cassandra et Siriac s’embrassent. Tous les autres sont consternés.)


Roméo : J’hallucine !

Eloïse : Franchement, la prochaine fois que vous avez des envies de ce type, allez directement dans un club échangiste, ce sera plus simple…

Flora (observant Juliette) : Eh bien voilà… Miss Marple a découvert les coupables… Encore une sombre histoire de famille dont personne n’a rien à foutre…


(Juliette lui adresse un doigt d’honneur.)


Flora : Mais je te pardonne, va… c’était cool de baiser avec vous… Pas vrai, Alberto ?

Roméo : Mais ta gueule !

Alberto : Euh… je…

Juliette : C’est pas fini, il reste cette deuxième lettre.

Eloïse (à Cassandra et Siriac) : C’est vous aussi, celle-là ?

Siriac : Non, même si j’avoue que c’est assez drôle…


(Juliette se tourne lentement vers Flora et Alberto en souriant.)


Juliette : Bon, ben… il ne reste plus que vous…

Flora : Franchement… tu m’as bien regardée ?


(Un silence.)


Alberto (soupirant) : Ouais, ouais, okay, c’est moi…

Roméo : Putain mais vraiment tu fais chier, Alberto ! Qu’est-ce que je t’ai fait pour mériter ça ?

Flora (amusée) : Ou pas fait…

Alberto : Mais vraiment, je pensais pas que vous étiez si tordus ! Jamais j’aurais imaginé qu’il y avait un risque qu’on croie que c’était quelqu’un d’autre !


(Flora, Siriac et Cassandra pouffent.)


Roméo : Mais j’hallucine ! C’était sérieux, cette lettre ?


(Il se lève et va prendre le feuillet plié dans la poche arrière de Juliette.)


Roméo (lisant) : Mes amours…


(Il darde un regard noir à Alberto.)


Roméo : Cet incroyable moment passé avec vous deux, dans vos bras, m’a laissé un souvenir impérissable.

Eloïse : Ouais ben pas nous, hein…


(Flora, Siriac et Cassandra rigolent.)


Roméo : Vos deux corps contre le mien, brûlants de désir… quelle jouissance incroyable ! Je n’avais jamais ressenti quelque chose d’aussi fort.

Flora (à Alberto) : Je crois que je vais vraiment venir te voir avec ma sœur, tu verras ce que c’est qu’une jouissance incroyable ! C’est autre chose que deux pouffiasses qui viennent acheter un renseignement…


(Eloïse et Juliette lui adressent toutes les deux un doigt d’honneur.)


Roméo : J’aimerais vraiment renouveler l’expérience et pouvoir à jamais vivre et faire l’amour avec vous. Je sais que la vie à trois ne vous fait pas peur et je crois pouvoir affirmer que je m’y épanouirai aussi. Amoureusement.


(Il relève des yeux malveillants vers Alberto.)


Flora (à Alberto) : Euh, honnêtement, tu y croyais vraiment ? Une petite baise et on passe le reste de notre vie ensemble ?

Eloïse : En plus on n’a même pas joui, merde ! Tu t’en es quand même rendu compte, non ?

Alberto : Bah… ça se tentait…

Juliette (réfléchissant) : À moins que…


(Tous la regardent.)


Juliette : À moins que dès le début il ait eu quelque chose d’autre en tête…

Roméo : Hein ? De quoi ?

Eloïse : Tu veux dire : quelque chose de long et dur… ?


(Tous regardent Alberto, puis tous regardent Roméo.)


Roméo : Oh non ! Merde !


(Alberto lui sourit avec envie.)


Roméo : Me dis pas que c’est ça, Alberto !


(Alberto décale son fauteuil de quelques centimètres pour le rapprocher du canapé de Roméo. Celui-ci soupire longuement. Siriac ricane. Juliette se tourne vers ce dernier en l’observant avec froideur ; il cesse tout soudain de ricaner.)


Flora (se levant) : Bon, maintenant que Miss Marple a éclairci toute la situation, on va pouvoir quitter cette maison de fous…


(Elle vide sa coupe et la repose sur la table, puis rassemble ses affaires.)


Flora (d’une voix suave, couvant Roméo d’un regard de braise) : À demain au boulot, Roméo…

Roméo (mal à l’aise) : Euh… oui… à demain…

Flora : Tu me raccompagnes en bas ?

Juliette (s’interposant entre elle et Roméo) : N’y pense même pas ! Il faudra me passer sur le corps, d’abord !

Flora (du tac au tac, tournant sur elle son air vicieux) : Ça peut s’arranger…


(Elle lâche ses affaires. Toutes les deux se défient un moment du regard. Un silence. Tous ont les yeux rivés sur elles. Et elles finissent par se jeter simultanément l’une contre l’autre et s’embrasser à pleine bouche, les mains de l’une enserrant les fesses de l’autre, leurs deux poitrines se comprimant entre leurs bras et leurs corps enserrés.)


Siriac : Ouoh putain !

Roméo : Ah la vache !

Cassandra : J’hallucine !

Eloïse : Eh mais… (Se levant) : Moi aussi, il faudra me passer sur le corps d’abord !


(Elle se jette sur le couple enlacé. Juliette et Flora rigolent en s’écartant pour l’accueillir dans leur étreinte, et toutes les trois entreprennent de s’embrasser et se caresser à qui mieux mieux.)


Siriac : Ouoh… pu… tain !

Roméo (incrédule) : Euh… mais… euh… les filles…


(Alberto se serre encore contre Roméo.)


Cassandra (l’apercevant) : C’est vrai que c’est une maison de fous…


(Personne ne répond. Flora, Juliette et Eloïse se pelotent toujours plus vivement dans des caresses de plus en plus suggestives ; Siriac et Roméo regardent la scène bouche bée ; Alberto se lève et vient s’asseoir sur le canapé à côté de Roméo, à la place qu’occupait Eloïse un instant plus tôt, et il pose sa main sur l’entrejambe de Roméo en appuyant sa tête contre son épaule. Celui-ci ne réagit pas.)


Siriac (déglutissant, à Cassandra) : Et… euh… ma puce… toi aussi, il faudra que Flora te passe sur le corps, non ?


(Elle écarquille les yeux en le regardant et en ouvrant la bouche pour répondre, mais Juliette se dégage de l’étreinte des deux jeunes femmes et, amusée, tend la main à Cassandra pour l’inviter à les rejoindre. Celle-ci hésite un instant et rougit, mais finit par se lever sous les yeux fous d’excitation de Siriac, qui se dandine sur son fauteuil en tirant sur son pantalon.)


Roméo : J’hallucine !

Siriac : Et moi donc ! En tout cas, on a bien fait de venir !


(Alberto entreprend de déboutonner le pantalon de Roméo. Les quatre jeunes femmes, debout au milieu de la pièce sous les yeux des trois garçons excités, se roulent des pelles tour à tour et se cajolent, se caressant et se massant différentes parties du corps. Leurs vêtements commencent à tomber les uns après les autres. Alberto extrait le sexe durcissant de Roméo et le masturbe doucement.)


Siriac (à Roméo, amusé) : Euh, ça va ? Tout va bien ? Ça ne t’ennuie pas si je me branle tout seul, de mon côté ?


(Roméo, comme sortant d’un rêve, décroche un instant les yeux de la scène et observe son sexe, puis observe Alberto.)


Roméo : Euh… Alberto… tu ne m’en veux pas, mais ce n’est vraiment pas toi, qui m’excites, hein…

Alberto (se penchant par-dessus les cuisses de Roméo) : N’importe, ça fera l’affaire…


(Siriac ricane. Roméo reporte toute son attention sur les jeunes femmes. Eloïse, entre deux assauts de Flora et de Cassandra, aperçoit Alberto commencer de sucer Roméo. )


Eloïse : Finalement…


(Elle s’extrait doucement de l’étreinte de ses partenaires et s’approche de Roméo en enlevant son pantalon.)


Eloïse : Les filles, je vous laisse, je garde les garçons.


(Elle regarde tour à tour Siriac, Alberto et Roméo. Siriac la dévore des yeux.)


Eloïse (caressant les cheveux de Siriac d’une main et ceux de Roméo de l’autre) : Vous venez, les garçons ? Tu me les amènes, Alberto ? Je t’en laisserai un peu…

Siriac : Euh… je ne sais pas… il vaut peut-être mieux que je reste ici, au cas où ces demoiselles auraient besoin d’aide…


(Sans le regarder, Juliette, Flora et Cassandra lui adressent un doigt d’honneur. Eloïse s’éloigne vers la chambre en roulant des fesses.)


Siriac (alternant des regards vers les jeunes femmes enlacées et vers les fesses d’Eloïse) : Ouoh putain ! Le cas de conscience…


(Eloïse sort. Alberto se relève et invite Roméo à le suivre ; celui-ci, hagard, se laisse conduire ; ils sortent vers la chambre. Siriac se lève et hésite. Une culotte est projetée depuis la chambre dans sa direction.)


Siriac : Ouoh putain ! Bon… euh… (Fort, vers la chambre) : J’arrive ! Un instant…


(Il tire de nouveau sur son pantalon puis, en hâte, va prendre son téléphone posé sur un guéridon à côté du fauteuil qu’il occupait, en touche l’écran avec agitation, puis le porte devant son visage pour visiblement filmer les trois jeunes femmes qui continuent de se caresser à côté de lui. Il va ensuite positionner son téléphone dans un coin de la pièce en tâchant de le caler sur la tranche contre un livre.)


Siriac : Euh, les filles, vous allez vous mettre où, ensuite, sur le canapé ?


(Il ajuste quelques secondes l’angle du téléphone, puis regarde encore un instant la poitrine de Juliette que Flora a mise à nu et que Cassandra commence à tétouiller.)


Siriac (se massant franchement à travers son pantalon) : Ouoh putain !


(Il vérifie encore une fois son téléphone, puis, visiblement satisfait, sort vers la chambre en déboutonnant son pantalon.)





Acte IV, scène 2

Jeudi 15, 21 h 40

L’appartement de Juliette et Roméo

(Juliette, Cassandra, Flora)



(Toutes les trois sont affalées nues sur le canapé, rouges, en sueur, et respirant fort. D’une pièce voisine montent des gémissements variés.)



Flora (à Juliette, d’une voix éraillée) : Eh ben… t’es douée quand même…


(Juliette sourit.)


Flora (à Cassandra) : Et toi aussi, tu te débrouilles… J’aurais pas cru…

Juliette : Oui, on apprend pas mal de choses, ce soir, finalement…


(Cassandra l’embrasse.)


Juliette (se levant) : Venez, on va voir si Eloïse n’a pas besoin d’aide avec les garçons… ou réciproquement…


(Flora et Cassandra sourient en se levant à leur tour. Toutes les trois sortent vers la chambre, et on entend chacune pousser soudain une vive exclamation de surprise.)


La voix de Cassandra (inspirant) : Han !

La voix de Flora (soufflant) : Ouaouh !


(Toutes les deux reviennent à toute allure.)


La voix de Juliette : Eh ben…


(Flora se précipite pour s’accroupir et fouiller dans ses affaires abandonnées au sol ; Cassandra hésite un instant, puis va se saisir du téléphone que Siriac avait abandonné pour les filmer.)


La voix de Juliette : Oh là là ! Eloïse, faudra que tu m’expliques comment t’as réussi ce coup-là…


(Flora se relève avec son téléphone à la main et sort vers la chambre. Cassandra observe celui de Siriac en s’éloignant à son tour.)


Cassandra : Merde ! Plus de mémoire…


(Elle le jette sur un fauteuil puis se précipite à la recherche du sien dans ses propres affaires.)


Cassandra (fort, en direction de la chambre) : Eloïse, retiens-les encore quelques secondes dans cette position, s’te plaît !


(On entend le son caractéristique d’un smartphone qui prend une photo, puis les gémissements des garçons et d’Eloïse s’accentuent.)


La voix d’Eloïse : Haschumeufèchahijacha…

La voix de Flora (amusée) : Laisse tomber, on comprend rien…

La voix de Juliette : Traîne pas trop, Cass, à mon avis ça va aller vite…

Cassandra : Oui, oui, j’arrive !


(Elle fouille encore en pestant quelques secondes dans un petit sac avant d’en extraire enfin son téléphone.)


Cassandra : Voilà, ça y est ! Gardez la pose !


(Elle sort de nouveau vers la chambre.)






Acte IV, scène 3

Jeudi 15, 22 h 30

L’appartement de Juliette et Roméo

(Personne)



(On entend soupirer longuement depuis une pièce voisine. Juliette entre, nue. Elle ramasse quelques vêtements disséminés au milieu de la pièce puis sort vers la salle de bain et ferme à clef derrière elle.)



La voix de Roméo : Oh putain !


(Roméo entre, nu, portant quelques vêtements en boule, en claudiquant. Il s’éloigne vers la salle de bain et fait mine de sortir, mais la porte est verrouillée.)


Roméo : Juliette ! Ouvre ! C’est moi !


(La porte s’ouvre. Roméo sort et referme la porte. Flora entre, nue ; elle ramasse à son tour ses sous-vêtements, puis sort vers les toilettes.)


La voix de Siriac : Ouaaah… ben putain…


(Traînant des habits en vrac, Siriac entre, nu, suivi de Cassandra et d’Alberto, également nus. La jeune femme va récupérer ses vêtements et entreprend de se rhabiller. Siriac regarde avec circonspection en direction de toutes les portes, puis s’approche d’Alberto. Tous deux se revêtent peu à peu.)


Siriac (à Alberto, à voix basse) : Bon, ben… merci pour la seconde lettre. Tu as été parfait !

Alberto (à voix basse) : Oui, je pensais pas que ça marcherait aussi bien.

Siriac (à voix basse) : Encore mieux que dans le plan. Combien je te dois ?

Alberto (à voix basse) : Rien du tout ! La soirée qu’on vient de passer vaut bien ça…

Siriac (à voix basse) : Bon, merci. Mais promets-moi de ne rien dire. Il ne faut pas que…


(Il s’interrompt. Eloïse entre, à pas de loup, souriant.)


Eloïse (à voix basse) : Je vous ai entendus, les garçons…

Siriac : Oh non ! Sérieusement ?

Cassandra (à part, amusée) : Pas de bol…

Eloïse (souriant encore) : Et je me demande ce que Roméo va en dire…

Siriac : Oh merde !


(Il soupire.)


Siriac : Bon, combien pour ton silence ?

Eloïse (souriant toujours) : Je ne sais pas, je vais réfléchir…


(On entend la porte de la salle de bain et celle des toilettes se déverrouiller.)


Eloïse : Mais je ne donne pas cher de votre peau quand il va sortir…


(Juliette rentre, une serviette nouée autour de la taille. Flora rentre à son tour, en sous-vêtements, ajustant sa poitrine dans son soutien-gorge. Siriac les regarde tour à tour avec envie en soupirant.)


Siriac (s’agitant) : Bon, allez, allez, Cassandra, c’est pas tout ça, mais il se fait tard, on va y aller, surtout si on doit ramener Alberto…


(Sous les yeux perplexes de Juliette et Flora, il pousse Cassandra et Alberto vers la porte alors que ceux-ci ne sont pas encore complètement rhabillés.)


Alberto : Eh mais… arrête !

Cassandra : Eh oh ! Mais…

Siriac : Allez, Juliette, Eloïse, merci encore pour cette soirée divertissante !


(Il ouvre la porte et pousse Alberto dehors.)


Siriac : Et dites au revoir à Roméo de notre part !

Juliette : ?

Flora : Il a disjoncté ?

Eloïse (amusée) : Nous n’y manquerons pas ! Je suis sûre qu’il sera charmé de te rendre visite à l’occasion…

Siriac (tirant Cassandra) : Ah mais malheureusement nous allons devoir nous absenter pour quelques mois… Allez, bien des choses à tous…


(Il pousse Cassandra dehors.)


La voix de Cassandra : Bon, ben… salut les filles !


(Siriac sort et claque la porte.)


Juliette : Qu’est-ce qui lui prend ?

Eloïse : Eh bien… je crois que…


(Siriac rentre et va à toute allure récupérer son téléphone sur un fauteuil. Roméo sort de la salle de bain en marchant bizarrement, une serviette autour de la taille.)


Siriac (embarrassé, s’éloignant) : Aaah ! Mais qui voilà ! Roméo… Je viens de me rappeler que ma voiture est en double file, je ne peux malheureusement pas rester plus longtemps. Allez, à bientôt, et merci pour cette charmante soirée, hein !


(Il sort en claquant la porte.)


Roméo : Il a pété un câble, ou quoi ?


(Eloïse se saisit de deux coussins sur le canapé et les tend à Roméo.)


Eloïse : Tiens, assieds-toi, je vais vous en raconter une bien bonne à propos de ces deux lettres…





Fin