n° 18489 | Fiche technique | 29257 caractères | 29257Temps de lecture estimé : 17 mn | 28/07/18 |
Résumé: S'étonnera-t-on qu'une jeune fille laissée toute seule à la maison, dans la chaleur estivale, ait envie de faire des bêtises ? | ||||
Critères: f ff fff jeunes copains nympho piscine miroir odeurs pied fmast fgode double fdanus jouet uro humour | ||||
Auteur : Calpurnia Envoi mini-message |
Imaginez, chers lecteurs… Imaginez les parfums d’été d’une jeune fille seulette dans sa chambre, sous les toits. La sueur qui s’exhale de son corps juvénile, mêlée à l’évaporation de ses moiteurs intimes. La grâce de ses gestes indolents, ralentis par la touffeur de la pièce.
En accompagnant ce geste d’une moue boudeuse, Maïna, une petite rousse de dix-huit ans, referme sa revue. Il fait trop chaud pour s’y intéresser. Même Calypso, sa chatte, refuse de lui tenir compagnie dans cette fournaise et préfère la fraîcheur – toute relative – de la buanderie. Pour ne pas trop transpirer, elle a retiré tous ses vêtements. Ce n’est pas un problème, puisqu’à part son animal, elle est seule à la maison. Ses parents sont partis en week-end. Sans elle, car elle doit réviser pour son bac qui aura lieu dans moins d’une semaine. Ordre paternel.
Il en a de bonnes, lui qui se la coule douce avec maman au bord de la mer ! Ils ont réservé un petit hôtel pour la nuit du samedi au dimanche. Si cela se trouve, ils sont en train de faire l’amour dans une chambre climatisée. Elle se plaît à se figurer leur action. Dans quelle position : missionnaire, levrette, enclume ? Dans laquelle a-t-elle été conçue ? Dégoûtant. Et dire que la piscine du jardin est remplie ! Oui, mais elle n’a pas le droit de s’en servir avant la fin des épreuves. Là encore, ordre de son père. Interdiction formelle d’y tremper ne serait-ce qu’un doigt de pied.
Il lui vient une idée : elle descend d’un étage afin d’emprunter, dans une cachette qu’elle connaît, au fond d’un placard, les jouets secrets de sa mère. Elle sait que celle-ci se fait du bien toute seule, sans que son père le sache. Parfois, Maïna entend les feulements de joie sa mère en proie au délire érotique, en solitaire. Elle trouve que sa maman est restée une femme très désirable. Maïna remonte dans sa chambre avec un vibromasseur à grosse boule, qui se branche sur le secteur, ainsi que deux boules de geisha à piles. Maman possède aussi un Sybian, mais il est trop lourd à déplacer.
Elle s’allonge sur son lit. Il lui reste à trouver un bon fantasme pour s’envoyer en l’air, stimulée par d’intenses vibrations. D’abord, le grand vibromasseur. Elle tourne le potentiomètre, pas trop fort pour commencer. Les garçons ? Non, pas eux. Elle les trouve bêtes, vulgaires, pas désirables avec leurs voix qui muent et les blagues salaces. Même glabres, leurs baisers piquent, sans même parler des barbus, du hipster à la pilosité fournie accompagné de son inévitable chien au geek à barbichette, T-shirt noir et lunettes épaisses en prime. Bof.
Amandine. Cette fille de sa classe possède un charme fou. Brune, élancée, elle est plus grande que Maïna d’une tête. Des seins à se damner pour avoir le droit de les peloter. Oui, Maïna est lesbienne : elle le ressent au creux de son ventre. Mais elle n’a encore pu caresser aucune personne de son sexe.
Comme elle trouve que le plaid de son lit colle trop à son dos à cause de la transpiration, elle se lève, se regarde et se regarde dans le miroir. D’un seul regard, elle se voit nue des pieds à la tête. Elle n’aime pas trop l’image de son propre corps. Faute de se plaire à elle-même, elle a peur de ne pas savoir séduire les filles. Pourtant, elle s’imagine en compagnie d’Amandine. Son père, un militaire très « cul serré », aussi psychorigide (tendance catho traditionnaliste) qu’on puisse l’être, l’a mise en garde tant contre les relations « contre nature », aussi mortelles pour le salut de l’âme que le péché d’abus de soi-même, c’est-à-dire l’onanisme. Ces expressions la font rire. Il a peur de tout ce qui sort de la norme qu’il croit pour toujours établie. Comme s’il pouvait l’empêcher de disposer de son propre corps, et de vivre sa sexualité avec la personne de son choix ! Dans ses leçons de morale, il a oublié d’évoquer les vidéos pornos qu’il consulte en cachette et qui sont restées dans le cache de son navigateur, y compris celles qui représentent des femmes nues en train de s’entretuer à coup de couteau. Fais ce que je dis, mais pas ce que je fais…
Tout en introduisant les deux boules de geisha dans son vagin, Maïna aimerait qu’Amandine soit là pour pouvoir lui raconter des obscénités au creux de l’oreille. Elle lui raconterait comment elle s’est dépucelée elle-même avec ses doigts, un an auparavant, un soir de spleen. Elle lui montrerait comment elle fait pour s’envoyer en l’air toute seule, en cachette, à l’aide des jouets de sa maman.
Dans le placard secret de maman se trouve aussi un journal intime où la mère raconte, avec une écriture régulière et serrée, ses nombreuses rencontres galantes. Elle n’aime que des hommes, jeunes pour la plupart : des lycéens puceaux, boutonneux, à peine pubères mais bien bâtis, qu’elle déniaise dans un hôtel sordide, le seul lieu tranquille qu’elle ait pu se trouver, avec un grand lit pour le voyage de chair pour tout décor. Dans ce qu’elle écrit, elle se vante d’avoir le flair pour détecter ceux qui seront suffisamment endurants pour satisfaire sa gourmandise. La plupart des garçons de dix-huit ans ont un bâton de dynamite entre les jambes.
Dans ces pages, elle décrit peu ses propres émotions, encore moins celles de ses partenaires, et beaucoup plus les pratiques sexuelles, avec des termes sexologiques précis et dénués de toute vulgarité : sodomie, fellation, soixante-neuf et autres positions. Comme si les gaillards qu’elle baisait étaient des robots distributeurs de sperme. Elle ne recherche peut-être rien d’autre. Car l’amour, maman ne s’en est jamais préoccupée, ni pour ses amants, ni pour sa fille unique, ni probablement pour son mari.
Manifestement, elle est nymphomane, tendance matérialiste. Pas de sentiments : juste du sexe, mais à gogo. Il lui est même arrivé de payer pour obtenir ce qu’elle demande, lorsque l’éphèbe est particulièrement séduisant. Elle note systématiquement le montant de ses dépenses, la durée de l’acte et l’intensité de ses orgasmes sur une échelle de 1 à 10. Hier soir, par exemple – juste avant de partir en week-end à deux avec son époux ! – elle a obtenu 9 avec Romain, un garçon que Maïna connaît puisqu’il est dans sa classe. Une note rarement décernée, signe d’une étreinte exceptionnelle que la maman tentera de renouveler dès que possible.
Fascinée par cette lecture, Maïna, qui a emmené le cahier dans sa chambre, imagine le visage de sa mère à l’instant suprême. Les coups de pilon frénétiques dans un vagin avide, comme dans un mauvais porno. Cette image ne lui inspire que du dégoût. Elle a envie de tout raconter à son père. Pour qu’explose le couple de ses parents ? Pourtant, elle voudrait tenter cette expérience du corps qui jubile, des bras câlins qui enserrent, des muscles qui se tendent. Mais pas avec n’importe qui.
Devant son miroir, Maïna transpire à grands flots. Elle imagine que l’image de son corps qu’elle voit est celle de la fille qu’elle désire : Amandine ! Alors la jouissance vient, mais trop vite. Trop brutale : elle n’a pas senti l’exquise montée vers le septième ciel, qui doit être progressive pour atteindre le nirvana de la stimulation solitaire. Elle a envie de faire pipi, mais l’expérience lui a appris qu’en retardant le plus possible le moment d’aller aux toilettes, elle jouira plus fort. Elle se souvient du jour où sa mère l’a punie en lui interdisant d’aller soulager sa vessie pour ne pas avoir pris ses précautions avant de partir en voyage. Elle serrait les cuisses et, soudain, un déferlement de plaisir inattendu lui a labouré le ventre. Sans y mettre ses doigts. Son premier véritable orgasme.
Mais aujourd’hui, elle ne parvient décidément pas à quitter le sol. N’y tenant plus, elle téléphone à Amandine. Répondeur. Elle insiste. Rien à faire. La belle a dû éteindre son portable pour réviser, ce que Maïna sait qu’elle devrait faire aussi, mais la motivation ne vient pas. Alors elle appelle Louise. Une jolie fille, aussi. Il ne lui semble pas qu’elle soit déjà en couple. Du moins, elle n’en parle jamais. Louise répond. Maïna lui propose de réviser ensemble. C’est accord. Elle vient tout de suite. Après avoir raccroché, Maïna saute de joie.
Pas le temps de prendre une douche. « Espérons que Louise aime mon odeur naturelle… » pense-t-elle. Elle doit se rhabiller d’urgence. Que mettre ? Une tenue décontractée, légère. Mais pas négligée pour autant. Elle veut séduire, sans provoquer. Une jupe bleue, fine, pas trop courte. Un T-shirt noir, assez ample. Un peu de parfum. Elle veut que Louise tombe sous le charme. Tant pis pour Amandine : le hasard a choisi pour elle. D’ordinaire, Louise est réservée, peu loquace mais souriante, et son regard ne fuit jamais. Excellente élève. A-t-elle besoin de réviser ?
La sonnette grésille ; déjà elle ! Petite blonde avec de grandes lunettes rondes qui lui mangent le visage, Louise se tient sur le pas de la porte en attendant que Maïna l’invite à entrer. Elles vont dans la chambre où se trouvent tous les livres et les classeurs, tant pis pour la chaleur.
Les deux adolescentes révisent pour le bac pendant plus d’une heure. Maïna ne sent pas le temps passer tant elle boit les paroles de Louise, qui maîtrise à fond tous les sujets. Non, pas une surdouée, mais une bosseuse acharnée. Elle aussi transpire à cause de la chaleur. Sous le corsage se diffuse un parfum qui ravit les narines de Maïna, au moment où celle-ci s’aperçoit qu’elle a oublié les jouets coquins sur son lit. La question tombe. L’innocente Louise lui demande :
Louise rougit. Bien sûr qu’elle connaît la stimulation de son sexe avec ses petits doigts tout fins. Sauf qu’elle ignore qu’il existe différents moyens mécaniques d’en décupler le plaisir. Sauf que la volupté n’est rien sans un partenaire câlin pour la partager, main dans la main, en toute complicité. Ou une partenaire…
Maïna montre à Louise le vibromasseur et les boules de geisha. Elle les fait vibrer. Louise est surprise que le mouvement soit si fort. Candide, elle demande une démonstration à son amie.
En disant cela, elle pose sa main sur celle de Maïna qui était loin de penser que Louise la désirait secrètement depuis le début de l’année de terminale. Si elle avait su ! En fait, si elle avait su, il se serait passé quoi de différent, entre elles ?
Maïna se déshabille. Elle le fait lentement, pour faire durer ce moment. Ce n’est pas un vulgaire strip-tease, c’est l’effeuillage de l’innocence. Et encore, il n’est pas complet : elle garde sa culotte. Elle n’est pas encore prête à exposer sa toison rousse : l’interdit parental pèse encore trop lourd. Malgré cela, l’enfant vêtue se transforme en adulte presque nue, mais il faut pour cela une demi-heure de sourires, d’hésitations et de minauderies. Les deux amoureuses ne se quittent pas des yeux. Pendant ce temps elles discutent de leurs goûts, leurs projets, leurs peurs. De tout ce qui est important pour elles. Ces habits-là aussi se retrouvent au sol, phrase après phrase. En toute confiance.
À nouveau, Maïna se tient debout devant son miroir. Mais cette fois une fille se tient juste à côté d’elle et regarde son reflet. Elle écarte ses cuisses ; quelques poils roux dépassent des élastiques de la culotte. Seule ou pas, elle préfère écarter les jambes au moment du plaisir. En soulevant furtivement l’écran de tissu, elle introduit les boules de geisha au creux de son ventre. Elle mouille tellement que cela rentre tout seul, alors que deux heures avant elle avait été obligée de les lubrifier avec de la salive. Puis elle actionne le vibromasseur plaqué contre son clitoris.
De sa main gauche, Louise caresse le dos, le long de la colonne vertébrale, de la nuque au coccyx. Elle voudrait accéder à l’anus, mais les fesses sont trop serrées pour que cela soit possible.
Maïna se rend compte qu’elle a tort d’exiger de son corps un orgasme rapide. Elle diminue la puissance des vibrations, se force à respirer profondément, et relâche ses muscles un à un.
La culotte tout imbibée de sueur et de glaires gêne Maïna, qui se décide enfin à l’ôter, mais préfère que ce soit Louise qui lui retire l’ultime écran de sa pudeur. Selon son idée, l’enlever elle-même aurait été tristement banal. Pour sa première fois, il lui faut une mise à nu exceptionnelle.
Les fesses légèrement écartées permettent enfin l’intromission d’un index. Le contact avec les muqueuses anales est presque électrique.
Allongées sur le lit, elles font une pause dans leurs ébats pour regarder les croquis de Louise. Toujours au crayon noir. Réalisés dans l’urgence. Le danger d’être surprise. Les contours du corps sont souvent à peine esquissés, mais très conformes : juste deux traits pour un petit sein pointu, avec un cercle en guise de téton. Maïna y est représentée dans les poses les plus impudiques qui soient, seule ou en compagnie de partenaires imaginaires, mais seulement des filles ou des femmes. La dessinatrice a beaucoup de talent.
Puis elles se remettent debout devant le miroir et reprennent leur action câline là où elles l’avaient laissée. Le doigt pénètre maintenant à l’intérieur du rectum. Puis il se retire. Louise se met à genoux et lèche l’orifice arrière, tout doucement. Les vibrations font leur effet. La pente du plaisir, d’abord douce, devient raide. Puis l’orgasme s’impose. Il est fulgurant. C’est l’extase. Maïna ne sait plus où elle se trouve. Elle perçoit seulement le contact de ses mains avec celles de Louise. Son corps n’est plus qu’une boule incandescente. Sa voix est un cri. Un chant de grâce.
Soudain s’éveille la fontaine d’eau vive qui dormait en elle, et dont elle n’avait pas conscience. L’abondance la surprend. La liqueur de joie gicle devant elle. Elle a déjà assisté à cela en espionnant sa mère, ce qui l’a beaucoup troublée, mais ne croyait pas que cela se produirait si vite pour elle-même.
Contrairement à ce qu’elle ressent quand elle est seule, elle ne perçoit aucune sensation de vide en elle : la chute est douce, comme sur un nuage blanc.
À travers le miroir, Louise lui sourit, comme elle le fait toujours devant elle. Le visage est lumineux, comme transfiguré.
Le bouche-à-bouche dure longtemps, première fois oblige. Les langues sortent, le grand jeu à la française. Puis Maïna déshabille son aimée. Les voici dévoilées. Ève et Ève en leur jardin d’Éden.
Louise n’a, au contraire de son amie, aucun problème avec la nudité, que ce soit sur la plage ou avec ses nombreuses partenaires de sexe. Même si elle voulait Maïna, plusieurs des filles de sa classe sont déjà passées entre ses bras, et même des enseignantes. Elle s’allonge sur le lit, cuisses écartées, relevées. Sa vulve est glabre, toute lisse. Brûlante.
Elle se donne à boire visuellement tout en se caressant, en utilisant seulement sa main.
« Ne sois pas pressée de briser la magie, ma douce. Je te promets de t’inviter dans les délices de mon corps, mais prends d’abord le temps d’en explorer les abords. » pense Louise.
Maïna se contente de bécoter les petits orteils, puisqu’elle a seulement ce droit. Louise a souvent procédé ainsi avec ses amantes : ne pas dévorer trop tôt la splendeur charnelle, accepter la frustration. Même avec des femmes mûres. Surtout avec elles, pour les dérouter dans leur expérience. La professeure d’anglais a pleuré devant elle. Elle crevait de désir. Tant de compagnes pour ce jeu tout simple, mais qui rend folle : « Regarde-moi mais ne me touche pas, et c’est le ciel que je te permettrai de toucher. »
Mais avec Maïna, rien ne se passe comme prévu. Elle n’est pas une partenaire de désir lesbien comme les autres : elles ont bien plus à partager que du sexe gourmand. Elle ne lui caresse plus les pieds ; elle les chatouille tellement que Louise est obligée de la supplier d’arrêter. Puis elle s’en sert pour se toucher elle-même. Le fétichisme se révèle, et toute pudeur s’en va.
Louise prend le vibromasseur qu’elle n’a encore jamais expérimenté. Les épidermes luisent sous le feu du soleil qui s’invite à travers le Velux. Le bonheur est au solstice, pour l’une comme pour l’autre. Elles s’en souviendront, nostalgiques, toute leur vie. Non, rien ne se passe comme prévu : Maïna brise tous les schémas de la Louise perverse pour en faire une autre Louise, amoureuse cette fois.
Calypso, curieuse comme le sont les chattes, est montée en bravant la chaleur pour assister à la scène ; son sixième sens animal lui a soufflé qu’il se déroule sous les toits un spectacle spécial. La bête voyeuse ne veut pas déranger. Elle se tient immobile dans un coin de la chambre, près de l’entrée, les yeux d’amande ouverts sur la luxure femelle. Rêve-t-elle d’y prendre part ?
Les amoureuses partagent la tige vibrante coincée entre deux entrejambes. La joie les dévore, seins contre seins, ventre contre ventre. La pure joie qui irradie sans que rien ne puisse l’éclipser. Les ombres de l’après-bac, de l’après-études, de l’après-vie, de l’après-amour sont noyées dans la lumière du moment présent. Le plaisir commun s’exprime par un hurlement d’allégresse. Les mains voyagent dans les cheveux ébouriffés, les yeux fermés car le goût et les odeurs de l’aimée suffisent. Les corps comme les âmes de celles qui s’aiment fusionnent dans des vapeurs de transpiration.
Elle embrasse Louise sur la bouche. Dix minutes plus tard, Amandine entre dans la chambre où la chaleur est suffocante. Les deux amies, qui sont restées nues à s’enlacer en l’attendant, l’accueillent à grand renfort de caresses et de baisers, allongées côte à côte en travers du lit. Sans même prendre le temps de se dévêtir, Amandine participe aux ébats avec ses mains et sa bouche qui courent partout sur les peaux moites, des orteils jusqu’aux chevelures mêlées, puis elle prend un feutre rouge pour écrire, sur les plantes des pieds, à raison d’une majuscule par peton, le mot LOVE. Elle décore les lettres de petites fleurs qui grimpent le long des orteils. L’écriture chatouille, mais le tracé bave car l’encre se mélange avec la transpiration. Satisfaite de son œuvre, Amandine prend une photo avec son téléphone avant que les sécrétions épidermiques aient tout effacé.
Les trois jeunes filles retournent fureter dans le placard secret, et ensemble elles transportent le Sybian dans la chambre, ainsi que tous les autres jouets masturbatoires qui s’étalent sur le plancher. Louise, qui est vierge, ne peut pas introduire la tige en elle ; alors elle admire Maïna se propulser vers les sommets en lui caressant les seins. Elle dessine aussi, d’après nature cette fois. La pompe à clitoris. La fille rousse chevauche le Sybian noir, pur-sang érotique sur lequel elle se montre une Amazone farouche, intrépide dans sa façon de poursuivre jusqu’à l’extrême jouissance, sans craindre la petite mort. L’attirail de la mère est complet.
Il faut vraiment trop chaud. Elles décident, malgré l’interdiction, d’aller poursuivre leurs ébats au bord de la piscine. Elles transportent tout l’attirail. Amandine se déshabille et jette ses vêtements au hasard sur l’herbe brûlée par le soleil. Trois plongeons dans l’eau bleue ponctuent ce joyeux déménagement. Toutes trois remarquables nageuses, les jeunes sirènes se pelotent en apnée. Puis, fatiguées, elles sortent de l’eau. Après quelques voluptueux ébats autour du Sybian, Louise et Amandine s’installent ensemble dans un transat, serrées câlinement l’une contre l’autre, pour lire le journal de la mère de Maïna. Le récit les fait beaucoup rire, et parfois rougir, tant le propos est grivois et les descriptions explicites.
Maïna, pendant ce temps, leur offre la jouissance simultanée grâce à deux vibromasseurs dont l’un a besoin de plusieurs rallonges électriques mises bout à bout. Il faudrait pour cela que le fil contourne la piscine au lieu de passer au travers ; l’installation électrique de la maison disjoncte, et Louise manque de périr électrocutée comme Claude François au moment même où elle atteint l’orgasme. Maïna ne sait pas où se trouve le disjoncteur : tant pis, elle verra plus tard.
Par contre, en cherchant dans le cellier, elle tombe sur une bouteille de grand vin de Bordeaux, un La Fleur-Petrus 1982 (une année exceptionnelle), que son père a mise en réserve pour la déboucher quand sa fille unique aura son bac, de préférence avec mention. « Bah, je n’ai rien révisé, je ne l’aurai jamais, alors, autant en profiter tout de suite… » se dit Maïna, ce en quoi elle se trompe parce qu’elle possède plus de talents qu’elle le croit. À défaut d’avoir rétabli le courant, elle récupère le flacon, un tire-bouchon, trois verres, et ramène le tout à ses amies en guise de rafraîchissement. C’est vrai qu’il est bon, ce Pomerol, mais il fait tourner la tête.
Après ce goûter improvisé, les jouets sexuels reprennent de l’intérêt. Il y en a vraiment toute une variété. Louise avise deux grands godes-ceinture, l’un rouge, l’autre jaune, magnifiques avec leurs sangles de cuir. Cela lui donne une idée.
Afin de procéder à cette opération, elles choisissent de s’installer sur un matelas gonflable, au milieu de la piscine. Amandine, après avoir revêtu le gode jaune, est couchée sur le dos, et Louise, cuisses écartées, est allongée sur elle, également tournée vers le ciel, offerte, se sacrifiant elle-même sur l’autel du désir. Maïna triomphe à genoux, nimbée de soleil, parée du sceptre artificiel rouge. Elle se penche en avant pour accomplir le geste irréversible. D’un coup de reins, Amandine empale son amie au même moment. L’hymen, épais, cède dans un flot de sang qui se mêle à l’eau de la piscine, comme un nuage dans un crépuscule d’azur. Louise, pénétrée jusqu’au fond des entrailles, pousse un cri de victoire où la douleur de sa rosette écartelée ajoutée à celle de son vagin fouillé pour la première fois ne compte pas face à la joie qu’elle ressent en compagnie de ses deux complices de fornication lesbienne.
La pauvre vessie de Maïna ne peut retenir plus longtemps le vin et tout ce qu’elle a bu avant ; elle retire la sangle et urine sur ses deux amies, qui non seulement ne lui en veulent absolument pas mais l’imitent en une amusante douche dorée collective où le flux s’écoule autour des peaux ambrées avant de se déverser dans la piscine. Puis elles remettent les sexes artificiels autour de leur taille et reprennent leur double pénétration de Louise.
Toutes les trois sont bien trop occupées pour remarquer que les parents de Maïna sont rentrés plus tôt que prévu parce qu’ils se sont disputés, d’où un certain énervement. En garant la voiture dans le garage après avoir été obligé déployer de grands efforts pour lever la porte manuellement, faute de courant pour alimenter le moteur électrique, le père a dit :
La mère ne dit rien parce que son intuition féminine lui suggère que la réalité pourrait être légèrement différente de ce que croit son colonel de mari. Elle espère juste que celui-ci ira passer la soirée chez ses amis pour jouer au bridge afin de lui laisser le champ libre pour retrouver le frétillant Romain.
Attirés par les voix des trois amantes, ils restent pantois sur le seuil du jardin, bouche bée. Le désordre est indescriptible : la bouteille ouverte et à demi consommée, renversée, répand dans l’herbe son précieux nectar ; la chatte lape la flaque et trouve cela bien meilleur que l’eau qu’on lui donne habituellement. Ce désastre œnologique côtoie les jouets sexuels imbibés de sueur et de mouille. Tout cela traîne un peu partout au bord de la piscine, sauf le lourd Sybian qui, d’un coup de pied malencontreux en plein ébat, a fait naufrage au fond : la mère, dépitée, en distingue l’épave. Son journal intime, lui, était posé, bien visible, sur la table du salon de jardin ; le père, curieux, l’a récupéré pour le lire plus tard.
Les trois filles éclatent de rire en voyant les yeux ronds d’étonnement des parents.
Bienvenue chez vous, Monsieur-Dame !