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Temps de lecture estimé : 7 mn
11/08/18
Résumé:  Retrouvailles pleines de désirs.
Critères:  fh amour cérébral revede odeurs pénétratio -amourdura
Auteur : Lunatique      Envoi mini-message
Retrouvailles

Les portes se sont refermées dans un chuintement conventionnel. L’éclairage au néon vacillait de manière insistante et régulière. Seul dans cet ascenseur, Bastien guettait anxieusement les chiffres qui défilaient sur l’écran. Il restait trois étages. Le couinement caractéristique soulignait chaque palier franchi. Il allait voir Lucille et cette idée lui maintenait les maintes moites depuis cette nuit. Il s’était réveillé très tôt et n’avait pas réussi à se rendormir. Toute la journée, il avait senti son estomac noué et n’avait rien pu avaler. Dans quelques secondes, il frapperait à la porte de son appartement.


Deux ans qu’il ne l’avait pas revue. Il avait cherché à l’oublier sans jamais y parvenir.


Deux jours plus tôt, il avait senti son téléphone vibrer et incrédule, il avait vu s’afficher son prénom. Soudainement la tête en feu, la respiration coupée, il avait débloqué son téléphone. Bourdonnement de ses oreilles, jambes flageolantes… l’ouverture du message lui avait semblé durer une éternité.


« Slt ! J’ai déménagé ! Si tu veux venir boire un café ? »


Il l’avait relu à de nombreuses reprises avant que sa respiration ne reprenne normalement. Après deux ans de silence, Lucille était enfin sortie de son trou. Quand elle coupait les ponts, il n’y avait rien à faire. Avec le temps, il avait compris que c’était une carapace, comme un siège éjectable, une fuite… C’était pénible ce côté-là, chez elle. Cette capacité à fermer son cœur.


Encore un étage… Bastien avait de nouveau la respiration coupée. Dans quelles dispositions serait-elle ? Allait-elle faire comme si il ne s’était rien passé ?

Il regarda son téléphone, pas de réseau. Un petit « ding » discret souligna l’ouverture imminente des portes et Bastien se redressa, prêt à sortir.


Ouverture des portes… Devant lui, le palier. Il repéra rapidement l’appartement numéro 3 qu’elle lui avait indiqué. Il sonna. À l’intérieur de l’appartement, il entendit du bruit. La bouche sèche, il attendit que la porte s’ouvre.

Avait-elle changé ? Le bruit de la poignée le fit légèrement tressaillir. Et soudain, elle était là devant lui. Un grand sourire aux lèvres.



Elle n’avait pas changé physiquement. Elle avait toujours son allure sportive et dynamique. Elle portait un short court et un débardeur, comme souvent, ses lunettes de soleil éternellement vissées sur le crâne. Bastien sentit une vague de désir lui parcourir tout le corps. Électrique, comme à chaque fois qu’il la retrouvait. Il tenta d’afficher un sourire détaché pour contrer cette envie qu’il avait de la plaquer au mur.



Elle s’affairait à installer des tasses de café sur la table basse.



Il contrôla sa respiration pour se calmer. Ils échangèrent un regard un peu trop long.

Ils avaient toujours eu ça… Cette capacité à communiquer sans parler. Bastien sentit ses bonnes résolutions se faner.

Elle s’assit en tailleur par terre. Il se sentait mal à l’aise sur le divan. Elle lui tendit sa tasse. L’effluve de son parfum lui parvint. Elle en avait changé. Celui-ci était plus léger que le précédent. Mais il ne cachait pas son odeur à elle, qu’il reconnut.



Elle revenait avec ses demi-vannes permanentes. Il avait compris ça aussi avec le recul. Elle vannait pour cacher son malaise. Pour avoir l’air décontracté quand elle ne l’était pas. Elle, qui lisait si bien le ressenti des autres, était incapable de bien gérer son stress.


Il descendit du canapé et se laissa glisser à terre à côté d’elle.

Sa proximité immédiate généra de nouveau une vague de désir. Elle lui donnait toujours autant envie. Mais, il avait appris à ne plus aller trop vite. Elle pouvait se braquer parfois sans raison apparente. Pénible, ça aussi. Avec elle, il fallait toujours mettre les formes. Elle avait des exigences qu’il avait toujours eu envie de faire taire.



Sa proximité lui brouilla le cerveau. Il sentait son odeur et brutalement l’envie de l’embrasser le submergea. Il n’avait qu’à tendre la main pour toucher sa cuisse. Il se contint difficilement.



Encore cette façon de titiller là où ça fait mal. Elle était capable de dire des phrases un peu cassantes avec un sourire malicieux. Difficile de savoir si elle était sérieuse ou pas. Son épaule dénudée lui donna faim. Il avait envie de remonter sa bretelle de débardeur qui faisait mine de glisser le long de son bras, mais retint son geste au dernier moment. Une chaleur coutumière s’épanouissait en lui. Elle lui faisait toujours de l’effet. Le reflet du soleil dans ses cheveux, sa voix, son humour corrosif lui avaient manqué. Elle faisait mine de rien. Elle se leva pour aller chercher des madeleines dans la cuisine et revint s’asseoir à côté de lui.



Elle tourna la tête vers lui, une étincelle dans les yeux et un demi-sourire aux lèvres. Puis, elle lui se pencha pour saisir la cafetière et se resservir. De nouveau, il eut envie de la saisir par le bras pour la ramener vers lui et l’embrasser. Il avait encore le goût de ses lèvres en tête. Le souvenir d’un baiser échangé deux ans plus tôt lui revint. Il avait pourtant connu plusieurs filles en deux ans, mais, ses lèvres à elle, avait une douceur qu’il n’avait pas retrouvée depuis. Il voulait de nouveau immiscer sa langue et fermer les yeux pour se fondre en elle.



Il s’était promis de garder de la distance mais ça partait mal sur ce plan-là. Il ne savait pas ce qu’elle voulait. Il se lança :



Elle recommençait, pas possible d’avoir une réponse claire avec elle, elle esquivait, changeait de sujet, revenait dessus deux jours plus tard quand lui était passé à autre chose… Il fallait souvent insister pour avoir une réponse.



Ses lèvres entrouvertes étaient un appel au crime. Il se rapprocha d’elle imperceptiblement. Elle le laissa faire sans bouger. Il tenta une approche plus directe. Tant pis pour les formes, il fallait qu’il sache s’il se faisait des illusions ou non. Il avait tellement envie de ses lèvres… ça bouillonnait en lui.



Cette fois, elle répondait directement.



Excellent. Elle était repassée en mode « cash ». Elle était capable aussi d’être très directe. Une anguille cette fille. Ultra changeante.



Il continuait de se rapprocher et elle ne fuyait pas. Elle affrontait son regard. Provocante. Généralement, quand elle passait en mode cash c’était le bon moment. Il se redressa et approcha son visage lentement.



Elle n’était plus qu’à quelques centimètres maintenant et ne fuyait toujours pas. Yeux dans les yeux.



Son stress avait disparu, remplacé par une faim d’elle assumée. Et merde pour les bonnes résolutions. Ses lèvres entrouvertes… il les saisit d’un coup, happant sa lèvre inférieure, sa langue rentra au contact de la sienne. Il avait oublié à quel point c’était bon. Il ferma les yeux et se laissa couler dans la sensation. Tout en douceur, comme avant. Le monde autour de lui disparut. Il était de nouveau en contact avec elle. Trop bon. Insatiable, Bastien se moula tout entier contre elle. Elle semblait apprécier aussi.


Un peu maladroitement, il pesa de son poids sur elle pour l’allonger sur le tapis. Et de nouveau cette sensation de chaleur. Il en voulait plus. Toujours plus. Il passa la main sous les bretelles de son soutien-gorge et les fit glisser rapidement. Saisir ses seins et les mordiller. La faire gémir… La faire plier. Qu’elle cesse de s’agiter et soit présente. Cesse de se disperser. Parcourir son ventre plat, faire dresser ses tétons. Adieu les bonnes résolutions, elle allait le rendre fou… il allait se perdre en elle. Il avait trop envie. Il ouvrit le bouton de son short, glissa sa main et sentit le contour de son pubis. Épilé intégralement. Elle n’avait pas transigé sur ça en deux ans. Pleine de principes figés, cette fille.


Il lui dégagea les fesses du vêtement, baissa sa lingerie et se coula en elle. Son odeur l’euphorisa. Perdu dans les sensations. Il se glissa en elle pour la première fois, sentant le chaud et le moelleux intérieur. Il ne tint pas longtemps. C’était si bon. Sa langue et son sexe en simultané. Inédit et global. Lucille et lui jouirent quasiment en même temps. Ils restèrent lovés l’un contre l’autre, encore planants dans les phéromones.


Elle se dégagea, tout à coup. Incapable de rester trop longtemps dans l’intime. Incapable d’être trop longtemps dans l’immobilité. Il fallait l’assommer celle-là pour qu’elle reste tranquille !