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n° 18528Fiche technique17786 caractères17786
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Temps de lecture estimé : 11 mn
27/08/18
Présentation:  Lettre peut-être anonyme, mais texte assurément pas sérieux
Résumé:  Il n'y aura ni représentant de la maréchaussée, ni gallinacés dans ce texte, mais bien un petit mot doux dont vous suivrez les pérégrinations.
Critères:  fh ff hplusag rousseurs extracon fsoumise soubrette revede fellation pénétratio fsodo pastiche délire humour -totalsexe
Auteur : Charlie67            Envoi mini-message

Collection : La lettre anonyme
Le poulet

– LE POULET –



À l’aune de la bourgeoisie, nous pouvons qualifier Maître Tassion d’homme « arrivé ». Nous disons bien Maître, car comme brasseur reconnu, il méritait ce titre. Fernand incarnait la réussite et dans ses affaires, l’argent, telle sa bière, coulait à flots. Il n’avait aucune inquiétude à avoir, la France et l’Europe brûlaient d’une soif qu’il savait étancher. Suite à un très beau mariage, une charmante épouse, Félicie, ornait son bras. Une femme que toute la gent masculine de la ville lui enviait. La belle affichait vingt années de moins que son estimé époux et arborait des formes, une fraîcheur, qui faisaient tourner bien des têtes et des cœurs.


Le couple logeait dans une grande demeure, digne de sa position sociale, dotée évidemment du personnel nécessaire pour la gérer. Régentant la domesticité, monsieur Bideau, tenait rang de maître d’hôtel. Le digne homme héritait d’une mère anglaise, non seulement la raideur du « butler » qui sied si bien à son emploi, mais aussi le ridicule prénom de Lee, qui indisposait si fortement Fernand. Pour le seconder, il y avait la soubrette, mademoiselle Mirtaque. Toute en fraîcheur et en jeunesse, elle égayait l’œil du maître de maison. Son prénom, Jade, reflétait ses yeux. Son rire sonore quand le brasseur palpait subrepticement ses fesses mettait en joie la maisonnée. Madame Debor, Elvire de son prénom et cuisinière de son état complétait le personnel. Il fallait dire que comme cordon-bleu remarquable, elle assurait une table de choix à l’entrepreneur.


En ce matin de septembre, Fernand et Félicie prenaient leur petit déjeuner devant la porte-fenêtre ouvrant sur la terrasse. L’homme parcourait la presse du jour en maugréant.



Elle disait cela machinalement, car chaque jour, son mari faisait les mêmes remarques à la fin de la lecture des journaux. Ce fut le moment que choisit le maître d’hôtel pour entrer dans la pièce, un plateau d’argent sur le bout de trois de ses doigts et un pli sur ce plat précieux.



Fernand décacheta l’enveloppe et lut.


« Je prends mon courage à deux mains, mais ne doute pas que cette invite sera accueillie avec plaisir. Tes gestes, tes regards éveillent en moi un émoi irrépressible et insensé. Je connais nos situations et mesure les difficultés. Tu hantes mes nuits et provoques mes insomnies. Je n’ai qu’un mot, un seul, je t’AIME ».



Fernand regarda son épouse, ce poulet serait-il pour lui ou pour elle ? Mais à quoi pensait-il donc, il serait tout à fait impossible qu’il soit destiné à une femme si sage et si effacée. Quoique, lors de la réception d’hier, Surieux, son associé, s’était montré très galant envers elle, mais bon c’était dans la nature de ce cher Luc. Courtois et avenant, il s’occupait de la partie commerciale de l’entreprise. Non, décidément, totalement impossible, cette lettre lui était bien destinée.


Félicie avait non seulement remarqué la rougeur et la légère gêne de son époux, mais aussi l’absence d’adresse sur l’enveloppe. Était-ce une lettre anonyme ? Elle en frémit d’effroi. Peut-être que quelqu’un les avait vus tantôt et avait rédigé une lettre de dénonciation ? Mille fois, elle s’était juré de ne plus céder aux avances de Luc, mais hier soir, quand il l’avait entraînée et lutinée sur la terrasse, elle avait craqué. Menée derrière la vieille remise et, couchée sur le tas de bois, elle ne résista pas quand il lui souleva sa robe et arracha sa culotte. Comme par enchantement elle écarta ses cuisses. Elle ressentait encore douloureusement les échardes incrustées dans ses fesses quand son amant l’avait pénétrée.


Fernand, circonspect, se posait des questions. Certes, Jade l’avait gratifié de la traditionnelle fellation matinale, mais la jeune femme n’était pas spécialement portée aux sentiments ? Il l’avait, à plusieurs reprises, vu prodiguer son savoir-faire au majordome, qui à ce moment-là n’avait pas que la raideur de sa fonction, mais aussi au facteur, aux livreurs et plus généralement à tous représentants masculins passant à proximité de sa bouche. Non décidément, la soubrette ne se fendrait pas d’une telle lettre d’amour. Cette missive a probablement été déposée intentionnellement par une invitée du raout de la veille. Cela pourrait bien être de Nicole, mais quelle imprudence… ! Les époux Patonvit sont des amis très proches et des habitués de la maison. Cependant, connaissant la fougue de cette chère Nic’, ce billet pourrait bien être de son fait. Il faut dire qu’elle n’avait été ni avare de l’exhibition de sa gorge ni de celle de sa cuisse. Et quand les propositions de Fernand se firent plus précises, elle n’esquiva pas. C’est sur le bureau directorial que Nicole et Fernand consommèrent l’adultère, il fallut qu’il la bâillonne de sa main pour que le staff des secrétaires n’appelât pas police secours.


L’air songeur de Fernand inquiétait vivement Félicie, absolument persuadée qu’à l’heure de ses fredaines avec le beau Luc, l’assemblée trop alcoolisée ne leur prêtait plus attention. Seul Alain suivait le manège, mais laissait faire. Monsieur Patient, époux de sa meilleure amie et amant en titre, s’appliqua à recouvrer capital et intérêts de cette mansuétude. La belle voulut volontiers s’en acquitter en lui ouvrant la chambre conjugale, mais l’homme fort peu partageur ne l’entendit pas ainsi. Une porte déjà forcée ne lui seyait guère. La retournant, ses assauts se tournèrent vers l’huis arrière. Ce faisant, il acheva d’enfoncer dans les fesses de sa maîtresse les échardes banderilles que son prédécesseur y avait plantées.


Fernand s’inquiéta, il avait tenté quelques avances vers Elvire, la cuisinière. Cette fort accorte femme n’avait pas répondu de manière probante à ses ouvertures. Mais si … ? Peut-être que … ! Les formes girondes de la vivandière avaient toujours retenu l’attention du maître. Il quitta donc la table et, sans autres commentaires, se dirigea vers l’office.


Ce faisant, en sortant de la pièce, il omit d’emporter le pli suspect. Bien sûr, comme toute épouse qui se respecte, Félicie se précipita sur la correspondance abandonnée dont la lecture la plongea dans un abîme de perplexité. Cette missive éveilla un émoi particulier chez la conjointe. Elle n’imagina pas un instant que ce poulet ne lui fut adressé. Elle cogita un moment… ! Qui avait pu écrire ces phrases ? Les réjouissances de la soirée passée lui revinrent en mémoire. Qui avait pu lui écrire ce texte ? Bien sûr, ni Luc ni Alain. Ils ne sont pas du genre à s’embarrasser de belles lettres, ils allaient droit au but. Non, décidément, ce ne pouvait être eux, mais qui alors ? Félicie se remémora le fil de la soirée et s’arrêta sur un homme : Monsieur Lipp. Quel homme que ce « Herr Lipp », un colosse bavarois qui importait en Teutonie l’inégalable bière française produite par la maison Tassion… ! Ils étaient à tu et à toi avec son époux, cela donnait du « cher Hans » et du « lieber Fernand » pendant toute la soirée. Oui, réellement, quel homme, une force de la nature… ! La jeune femme en devint rêveuse et partit dans des songes anthropométriques où le Colymbosathon Ecplecticos (1), pouvait se rhabiller et partiellement changer de nom.


Il parut évident à Fernand qu’il ne pouvait pas reparaître à la table conjugale avec la marque rougie de cinq doigts et d’une paume sur sa joue. Il se réfugia donc dans son bureau. Ses espoirs d’amours ancillaires avaient été vite douchés par la main d’Elvire. Elle ne répondait ainsi qu’à la double palpation de ses seins et de ses fesses. Il parut certain, après ce déplorable épisode, que madame Debor ne pouvait être l’auteur de ces avances. Mais qui alors ? Il était particulièrement rageant de savoir qu’une femme vous désirait, tout en ignorant laquelle… !? À son tour, il repassa le fil de la soirée, chez quelle femme avait-il pu éveiller un tel désir ? Il ne savait et se creusait la tête quand soudain son esprit se fixa sur la fantomatique miss Sculey, une jeune stagiaire venue de son Angleterre natale pour étudier les pratiques commerciales sur le continent. Rien en elle ne pouvait attiser un quelconque désir. Cette chère Emma avait tout pour rebuter, de la carence mammaire à l’insuffisance fessière, son allure androgyne était un « tue-l’amour ». Pourtant, cette crinière cuivrée et cette bouche pulpeuse le faisaient rêver. Il voyait bien ces boucles rousses monter et descendre entre ses cuisses pour une gâterie anglo-saxonne. Ce fut sur ces entrefaites que Jade pénétra dans le bureau. Ah, Jade, au moins, avec elle, il n’y avait pas d’ambiguïté, il allait se faire sucer.


Après le départ de Monsieur, puis celui de Madame, Monsieur Bideau, en majordome zélé, se précipita sur la correspondance abandonnée… La probabilité qu’un tel billet soit nuisible à ses patrons étant importante, il fallait éviter qu’il ne tombe dans des mains mal intentionnées. Pour s’en rendre compte, il fallait bien évidemment qu’il le lise, sinon il risquerait de s’égarer dans de vaines expectatives. Il parcourut le poulet dont l’énoncé ne laissait aucun doute… Surtout qu’il crut y reconnaître une écriture, celle de Madame, et cette missive ne pouvait évidemment que lui être adressée … !


À défaut de rousse crinière, Fernand regardait monter et descendre celle de la brune Jade. Une valeur sûre, que cette soubrette. Une suceuse de grande classe qui ne rechignait jamais à l’ouvrage. Un bien agréable moment qui permettait de se décontracter et de penser à l’avenir ? Pour Fernand, celui-ci se résumait à retrouver l’auteure de la lettre anonyme, mais qui pouvait-elle bien être ?


Monsieur Bideau convoitait depuis longtemps les fesses de sa patronne et se désolait qu’elles ne soient offertes qu’à des béotiens. Pour une partie charnue aussi attrayante, il fallait un homme d’expérience, comme lui, par exemple. Il n’y avait donc pas de temps à perdre il fallait entreprendre prestement la maîtresse de maison, mais où était-elle donc ? Le maître d’hôtel se mit à sa recherche.


Jade, consciente de ses devoirs dans cette maison, après avoir « déstressé » Monsieur, retourna à son ouvrage. Elle fut étonnée que la table du petit déjeuner ne fût pas encore desservie. Un oubli de Monsieur Bideau, sûrement. « Ah, Monsieur Bideau, quel bel homme tout de même ! », se disait-elle pensivement. Rassemblant les affaires, elle trouva le billet suspect et en prit connaissance. Après lecture, elle en rosit de plaisir, car elle reconnut l’enveloppe. Elle avait trouvé le pli, ce matin même, devant sa porte et ne sachant qu’en faire, supposant qu’il était adressé à Monsieur ou Madame, elle l’avait déposé subrepticement sur le guéridon de l’entrée. Maintenant elle en est sûre, le majordome lui avait déposé ce mot. À part monsieur qu’elle suçait régulièrement, il n’y avait que Lee pour représenter la gent masculine dans la maison. Et quelle représentation, quel bel homme… !


Le susdit bel homme intercepta Félicie dans un couloir et sans autre forme de procès, il l’enlaça…



La maîtresse de maison n’eut pas le temps de répondre, car sa bouche, déjà investie par celle, avide, de l’employé, se trouva dans l’impossibilité de répliquer. Une porte fut ouverte à l’impromptu et le couple, se retrouvant dans une chambre d’ami, s’affala sur une couche de hasard. Une fois la tornade passée, nul ne savait comment le maître d’hôtel se retrouva, le pantalon aux chevilles, entre les cuisses largement écartées de sa patronne qui elle, avait le bas de sa robe au menton. Une fois la chose consommée, et voyant le sourire béat de l’épouse adultérine, le majordome quitta prestement le « lieu du crime », sûr de bientôt réitérer.


Cette magistrale turlute avait réordonné les idées de Fernand pour lequel tout s’éclaircissait. Il avait maintenant compris ; foin de toutes ces drôlesses, de ces amours ancillaires ou de passages. Comment n’avait-il pas compris plus tôt ? C’était pourtant une évidence. Une seule et unique personne avait pu lui envoyer cette missive. Une seule personne vraiment amoureuse de lui. Dans sa réserve, sa pudeur et sa fidélité, elle seule avait pu écrire ce message. Honte à lui qui avait si longtemps négligé son épouse. Vite, il fallait qu’il la retrouve et qu’il la cajole pour lui faire oublier toutes ces heures indignes.


Le maître d’hôtel, ravi de sa bonne fortune ne s’attendait pas à rencontrer la soubrette sur son passage. Celle-ci l’entraîna dans une pièce inoccupée.



En « gamahucheuse » avertie, Jade s’attaqua à la braguette et emboucha l’homme. Elle mit les premiers temps de latence sur l’effet de surprise, mais quand, après quelques minutes de « turlutage » consciencieux et appliqué, il fallut bien se rendre à l’évidence, aucune tension ne se manifestait, rien … ! Rien de rien… ! La Bérézina… ! L’homme, conscient du problème, se rajusta rapidement et quitta la chambre, le rouge de la honte au visage et la queue entre les jambes (heu… je sais que c’est la position naturelle, mais la locution est ainsi… !) laissant la camériste on ne peut plus interrogative.


Après quelques recherches dans la vaste demeure, le brasseur retrouva sa moitié.



Félicie ne savait que penser, mais pressentait où Fernand, son époux, voulait en arriver ; quatre hommes qui l’honoraient en moins de douze heures, n’était-ce point excessif ?


Jade, de plus en plus perplexe, reprit son service et desservit la table de la salle à manger. Retournant à l’office, elle avait encore en main le message anonyme quand elle interpella la cuisinière.



La soubrette n’eut pas le temps de continuer, car une bouche chaude s’empara de la sienne. La cuisinière reprit :



Le remue-ménage qui s’en suivit, à l’office, serait à mettre dans les annales du lesbianat, mais n’est pas racontable ici.


Félicie, après les assauts nocturnes de Luc et d’Alain, la troussée matinale et inopinée de son majordome, pensant rejouer la sempiternelle scène des devoirs conjugaux, se trouva donc fort dépourvue quand une excitation perverse la gagna et l’amena à côtoyer le ciel, le septième ! Fallait-il avoir trois amants pour que votre époux vous procure ces plaisirs inavouables ? Trois amants… Si c’était le prix à payer…


Fernand, après avoir copulé avec son épouse trouvait que la vie était vraiment belle. Oui, vraiment belle, aussi belle que son épouse qui avait si délicatement ravivé leur couple par ce petit mot. Car ce poulet ne pouvait venir que d’elle, cette femme irréprochable qu’il avait odieusement trompée, il n’aura pas la goujaterie de lui demander confirmation… !


Fernand se promit d’être désormais un mari fidèle et exemplaire afin de retrouver cette félicité, il se sacrifierait.


Mais…


Félicie…aussi !






(1) Le Colymbosathon Ecplecticos : ce crustacé vieux de 425 millions d’années c’est vu affublé par nos anciens du nom, traduit du grec, de « bon nageur avec un gros pénis ». Vu sa taille totale de cinq millimètres, nous n’allons peut-être pas épiloguer sur la grandeur dudit pénis… !