n° 18553 | Fiche technique | 43258 caractères | 43258Temps de lecture estimé : 25 mn | 15/09/18 |
Résumé: Une auto-stoppeuse très libre et une moto. | ||||
Critères: f fh vacances forêt autostop amour nudisme fmast pénétratio nostalgie -coupfoudr | ||||
Auteur : Katzou (Vieux scorpion) Envoi mini-message |
J’avais rencontré Mia par hasard, sur une de ces petites routes qui se lovaient entre les collines sèches et odorantes des Maures. J’en goûtais les parfums et les senteurs avec précision, car j’étais sur ma moto et profitais avec béatitude de ces moments un peu magiques. Chaque arbre dont je traversais l’ombre fraîche me proposait un parfum différent, mélange intime de lavande, d’herbe sèche et de terre grillée au soleil.
Le soir tombait quand j’aperçus devant moi, une voiture mal arrêtée sur le bas-côté de la route : j’en voulus aussitôt au conducteur de se garer ainsi : la voiture, tous feux éteints, empiétait sur la route et gênait considérablement le passage au sortir d’un virage.
Je continuais ma route quand je vis la conductrice marchant le long de la route. Ou du moins je pensais que c’était la propriétaire du tas de ferraille qui avait failli m’envoyer dans les décors.
Je ne m’arrêtai pas, même lorsque je vis le bidon dans sa main. Puis, un remords me saisit, et sans qu’elle me fasse un geste, je m’arrêtai et fis demi-tour.
C’est ainsi que je connus Mia.
Je me portai à sa hauteur et lui proposai d’aller chercher de l’essence pour elle.
Elle me dévisagea longuement avant de répondre. J’enlevai mon casque.
Elle avait l’air vraiment perdu, paumée était le terme exact, seule sur cette route, à côté de sa voiture déglinguée. Elle était vêtue d’une robe en lin bordeaux, toute simple, longue, échancrée et un peu décolletée. Elle était pieds nus. Elle balançait son bidon vide avec entrain.
Mia, brune jeune femme au visage d’ange était mince, fine et je pouvais imaginer, sans me forcer, qu’elle ne portait pas grand-chose sous sa robe d’été. Elle me montra son bidon et rit.
Je la trouvais très jolie, à la voir ainsi, au bord de la route, un peu bizarre, un peu déplacée était le terme exact.
La nuit tombait et un peu de fraîcheur se faufilait entre les arbres du bord de la route. La fille que j’avais sous les yeux était vraiment très belle, d’une beauté un peu classique, de celle qui ne se voyait pas et qu’il fallait débusquer au fond de ses yeux, dans ses gestes et au bord de sa voix. Ses cheveux courts encadraient un visage qui me fit mal, tellement je la trouvais belle, tellement je trouvais ses yeux profonds. Mia avait le visage de cette femme que j’avais admirée sur une fresque de Michel Ange. Triste.
Cependant ses yeux pétillaient et son regard me clouait sur place. Je n’avais pas l’habitude qu’on me regarde ainsi, de manière aussi forte, en posant sur moi des yeux clairs et acérés qui me découpaient en petits morceaux, étiquetés, pesés et ficelés. Je trouvais cela agréable en plus !
Elle était grande, plus grande que moi, mais ce fait lui allait bien.
Cette fille qui se trouvait devant moi possédait une présence extraordinaire, elle occupait l’espace, l’emplissait de telle manière que je ne pouvais l’ignorer.
Elle se dirigea vers moi.
Elle enfourcha la moto qui oscilla doucement, d’un geste ample et souple, tirant sur sa robe et dévoilant ses jambes nues.
Je pensais alors à ses pieds nus et frémis à l’idée qu’elle puisse se faire mal. Je sentis son corps mince et nerveux s’installer sur le siège. Derrière moi. Sa chaleur traversa ma chemise et me troubla, ses seins vinrent doucement se poser sur mon dos. Je démarrai.
Ses bras se nouèrent autour de ma taille, ses cuisses pressèrent mes jambes et sa tête se posa contre mon épaule, fragile comme un oiseau perché. Elle avait retroussé largement sa jupe et l’avait nouée pour ne pas la laisser claquer au vent, dévoilant ses jambes, nerveuses et longues. Je n’avais pas l’habitude d’avoir une passagère, cela me dépaysait et ma moto ne réagissait plus comme d’habitude. Je redoublai de vigilance.
Je roulais vite, mais pas excessivement : je ne voulais pas l’effrayer et puis je n’avais rien à prouver. J’aimais au contraire profiter de l’instant, du moment qui se présentait, cette présence féminine derrière moi, ces mains fines et belles autour de ma taille, ce corps léger que je portais derrière moi, tout cela concourait à me rendre heureux.
Je ne voyais d’elle que ses mains, les doigts entrelacés sur mon ventre et ses genoux ronds, couleur de bronze. Discrètement j’orientais un rétroviseur pour la mieux voir.
Je me rendis compte à ce moment que jamais je n’aurais connu cela si j’avais conduit une voiture, jamais ce contact si intime n’aurait eu lieu, elle serait montée à côté de moi, aurait attaché sa ceinture et puis nous aurions parlé… Assise derrière moi, c’était son corps qui me faisait la conversation.
Son corps qui suivait mes mouvements sans retard, anticipant même sur les mouvements de la moto, sans se tromper et surtout penchant son corps dans le bon sens, en parfaite harmonie avec moi. La moto et nous dansions sur les petites routes sinueuses, nous inclinant à droite puis à gauche puis repartant pour une série de virages, rapides et grisants. La campagne défilait, trouée par le cône de blancheur de mon phare, se refermant en noir derrière nous, comme un rideau que l’on rabat, seulement perturbée par la lueur rouge de mon feu arrière.
Je profitai de ce moment de grâce passager, et Mia derrière moi ne disait rien, ne parlait pas, bougeant son corps au rythme du mien et des vibrations du moteur. Elle s’installa progressivement, au fur et à mesure de la confiance qui s’établissait entre nous, penchant son buste un peu plus, cachant son visage derrière mon épaule.
Mis en confiance, moi aussi, dans une ligne droite j’osais poser une main sur son genou que je sentais presser mes hanches, en un pur moment de bonheur encore exagéré lorsque sa main fraîche se posa sur la mienne. J’étais le souverain de la nuit.
Nous roulâmes ainsi longtemps et Mia me montra une petite pompe de campagne, où elle pourrait remplir son bidon, à la lumière blafarde d’un néon.
Je me demandai alors comment elle se serait débrouillée pour rentrer, elle se trouvait à dix bons kilomètres de la pompe !
Le ciel bleu turquoise dressait une découverte adaptée à mon humeur, un ciel d’espoir.
J’étais en vacances, mais je déprimais, triste à en pleurer, seule la moto me rendait un peu de vie, de plaisir, je trouvais tout le reste gris, morne. Une histoire avait fini et m’avait arraché une bonne partie de mon âme. Le reste cicatrisait lentement.
Arrivés à la pompe, elle descendit gracieusement de la moto et je dus me cramponner, car dans le rétro je vis que j’avais bien deviné et qu’elle ne portait pas de sous-vêtement…
Elle connaissait le garagiste et malgré l’heure tardive, elle s’était fait ouvrir et dépanner.
Il y avait une seule pompe, une très vieille en forme de colonne avec un coquillage en verre au-dessus. Elle tintait à chaque litre et je me crus revenu en 1950…
C’était un vieux bonhomme, gentil et serviable, il la tutoyait et je crus discerner un peu de tendresse dans sa voix ; Mia était très jolie et je m’attendais à ce que le vieux bonhomme la regarde de manière un peu salace et comme un mec regarde quelquefois une fille, mais ce ne fut pas le cas, le vieux respectait Mia et la traitait comme sa fille.
Nous reprîmes le chemin du retour, elle cala le bidon de 5 litres sur le porte-bagages et la moto s’enfonça dans la nuit chaude. La jeune femme me frappa sur l’épaule et me demanda d’arrêter la moto. Nous étions au milieu de nulle part. J’arrêtai le moteur un peu dubitatif et béquillai après qu’elle fut descendue.
À ce moment-là, je la trouvais un peu bizarre, un peu comme ces filles qui font partie d’une secte, un peu paumées, déconnectées de la réalité, du monde. Elle avait un regard profond, un peu fiévreux, et son comportement me semblait étrange, je m’attendais à la voir pratiquer du yoga ou ce genre de chose et m’y résignais, pour ne pas la vexer, pour garder le contact, car malgré tout, elle m’attirait… En fait, elle avait demandé un… arrêt pipi.
Je me claquai mentalement et la regardai disparaître derrière un talus.
Elle revint rapidement. Et mit un doigt sur ses lèvres, délicatement, et un sourire se dessina doucement. Le silence s’installa, énorme, plus aucun bruit, plus de rythme, la nuit nous entourait, fragile oasis de lumière dans l’obscurité de la terre. Puis elle me fit signe d’éteindre le phare. Plus de lumière, le noir total.
Un peu étonné, je me demandai ce qu’elle voulait faire. Je rangeai la moto du mieux que je pus sur le bas-côté, faisant crisser le gravier. Nous étions sur une petite route goudronnée, chaude encore de la journée ; seuls et silencieux. Le ruban d’asphalte se déroulait sur des kilomètres au-delà de nous, j’eus un peu peur de notre position, peur qu’une voiture surgisse du néant et puis je réalisai que tout autour de nous il n’y avait rien.
En fait ce rien ne concernait que ce que je connaissais, car il y avait la multitude, celle des étoiles, des herbes, des animaux, cette multitude que plus personne ne voit, ne croise, ni entend.
Nous écoutâmes la nature autour de nous, les bruits ténus et furtifs des animaux qui se réappropriaient leur espace. Je m’assis à même le goudron chaud et profitais de ce moment un peu magique, les étoiles s’étaient multipliées depuis notre arrivée, comme si nous les attirions.
En face d’elle, sur la chaussée chaude, je la contemplais, presque invisible dans l’obscurité, découpée en noir sur le ciel nocturne piqueté d’une myriade d’étoiles. Sa respiration, régulière était le seul bruit qui parvenait à mes oreilles.
Elle était en tailleur en face de moi, ses jambes nues presque horizontales, dans une posture de yoga. Elle ne parla pas. Autour de nous, aucune lumière, tout était tranquille, silencieux, les hommes avaient disparu.
Mon cœur battait fort, j’étais heureux, elle m’offrait un moment un peu magique et je n’avais plus envie de partir ni de parler. Elle me toucha le bras et se levant souplement, me conduisit dans un champ qui bordait la route, un champ de vieux oliviers rabougris que je devinais à la lueur des étoiles. La lune était couchée. Je la suivis, un peu dubitatif, pensant qu’elle voulait me montrer un panorama, une vue particulière dans ce paysage nocturne.
L’herbe rase formait un tapis continu, doux et souple, et nos pas dégageaient des parfums de thym et de lavande. Un nocturne s’envola dans le silence de ses ailes, blanche ombre dans le noir piqueté qu’elle troua. Pas un mot ne fut échangé.
Arrivés à un endroit où l’herbe était particulièrement douce et drue, elle se retourna et me regarda, debout dans le noir : je ne voyais qu’un reflet d’étoiles dans ses yeux.
Sa robe glissa à ses pieds, dégageant ses épaules lisses dans un froissement discret.
Elle était nue sous sa robe ainsi que je l’avais deviné.
Il faisait sombre et noir, mais je voyais la jeune femme comme par une nuit de pleine lune, sa peau reflétait le ciel clair, bleue sur le noir de la nuit et je la dévorais des yeux, elle avait de petits seins aux pointes érigées, son ventre vallonné menait à un pubis glabre, extraordinairement nu, sans toison, généreusement fendu sur son sexe révélé et offert. Je la trouvais belle, si belle. La surprise de son ventre si lisse, si étrangement dévoilé me fit chavirer, j’eus l’impression qu’elle s’était dénudée une seconde fois.
La magie du moment était telle que cela me parut naturel, normal et que j’en restais immobile, sans réaction.
Je ne bougeais pas, me refusant à gâcher la vision de cette jeune beauté en face de moi, me refusant à la toucher de peur qu’elle ne disparaisse. J’avais devant moi une faunesse et elle allait fuir si je m’approchais. Ce fut elle qui me déshabilla, lentement, délicatement, posant ses mains fraîches sur moi et faisant naître des frissons à chaque fois. Je me laissai faire comme dans un état second.
Cet instant est resté en moi, ce moment où les mains si douces et fraîches de Mia m’ont touché, ce furtif glissement de ses doigts sur ma peau, ce froissement de l’étoffe à mes pieds et surtout son souffle si près de moi, ses lèvres presque posées sur mon corps qu’elles survolaient… Mia me laissa l’aimer, doucement, lentement, la couchant dans l’herbe odorante, parmi les touffes de lavandes et les oliviers centenaires.
Elle gémit quand ma verge la pénétra et me mordit l’épaule quand l’orgasme la foudroya. Elle était si douce et si frêle, son corps que je prenais si brutalement m’était un cadeau que je ne pourrais jamais rendre. J’eus peur de lui faire mal, car je me savais un peu brute à certaines femmes et Mia était de celles-là, ma verge avait du mal à se glisser entre ses cuisses, à la pénétrer et je forçai mon ventre en elle, paniqué à l’idée de ne pas pouvoir la satisfaire.
J’étais tellement fasciné, séduit et terrassé de bonheur que je ne fus pas vraiment à la hauteur, trop estomaqué par ce qui m’arrivait. Je lui fis l’amour trop vite, maladroitement et sans lui faire vraiment partager, je m’en rendis compte trop tard et lui murmurai à l’oreille des mots doux, pour m’excuser, pour me faire pardonner.
Elle me semblait un ange du ciel et je n’avais jamais fait l’amour à un ange… Elle ne parla pas et je me tus, elle reprit sa robe sans l’enfiler, restant nue sur la moto, se serrant contre moi, fraîche dans la nuit. Je regrettai de m’être rhabillé. Je la ramenai à sa voiture, et la soupçonnai de m’avoir fait prendre un chemin plus long qu’à l’aller.
Nous étions seuls sur la route déserte, amants d’un soir, maîtres du monde. Cela me plaisait, son contact, sa présence, son parfum, tout en elle me faisait plaisir. La voir, l’entendre, la sentir dans mon dos, me réjouissait.
Nous nous trouvions tous les deux dans une bulle de chaleur et de nuit, précédés par la lumière rassurante du phare de la moto qui déroulait la route en blanc devant nous.
J’imaginais le spectacle de la moto noire et de son pilote, la silhouette blanche de la fille, légère et dévêtue posée sur le siège arrière comme ces fées claires que j’imaginais enfant.
La jeune femme s’abandonnait sur mes épaules et me donnait des frissons, sa chaleur transperçait pourtant le tissu léger de ma chemise. Je sentis la pression délicate de sa poitrine et ses bras me serrèrent un peu plus fort. Arrivés à sa voiture, je la déposai avec regret.
Je m’étonnai alors de ne pas me trouver paralysé par le désir, par le besoin de la prendre, de la serrer contre moi et de lui faire l’amour, sur le macadam encore chaud.
Elle sauta du siège avec élégance et je regrettais de ne pouvoir la suivre des yeux, occupé que j’étais à béquiller la moto. Je vis l’empreinte de son sexe sur la selle en skaï de la moto, dessinant la découpe d’une amande.
Elle resta à côté de sa voiture, belle et fine, éclairée par la lumière jaune des phares et je remplis le réservoir. Elle avait jeté sa robe sur le siège arrière comme du linge inutile.
Elle avait une drôle de façon de se tenir, accoudée à la tôle froide de sa voiture, la peau tout contre l’acier laqué et elle semblait totalement indifférente à sa nudité comme si cela allait de soi qu’elle se trouve ainsi devant moi, sans complexes, sans gêne aucune.
Quant à moi, j’étais ému, ému et fasciné : j’avais du mal à ne pas regarder son ventre doux et si bizarrement dévoilé, le triangle noir habituel me manquait et l’audace de cette fille me la rendait encore plus attachante. Je ne bougeais pas, figé comme par une vision extraordinaire…
Je revissai le bouchon du réservoir et la regardai dans les yeux. Cela dura une éternité puis elle s’assit à l’intérieur, sans se rhabiller et posa les mains sur le volant, le regard fixé sur la route qu’éclairaient en jaune ses phares. J’attendis qu’elle démarre.
Je tremblais intérieurement, désespéré de ne plus la revoir, de la perdre, malheureux de n’avoir été qu’un bref moment de plaisir dans sa vie, je voulais la revoir, mais quelque chose en moi m’empêchait de lui demander si j’allais la revoir et quand.
Elle mit en route le moteur et se pencha quelques instants sur le siège du passager, fouillant dans la boîte à gants puis elle griffonna quelque chose sur un papier.
Elle ressortit et me remit une note d’hôtel « Best Western, Acapulco », sur lequel elle avait dessiné un plan compliqué et mis son nom : Mia.
Le papier de mauvaise qualité venait d’un de ces carnets utilisés par les serveurs dans les hôtels, les restaurants. Il venait de loin.
Ses yeux, profonds et clairs me découpèrent à nouveau.
C’étaient ses premiers mots depuis que je l’avais dépannée.
Tu parles, j’étais complètement « upset » quand elle me dit cela, et je suivis sa silhouette jusqu’à sa voiture. Elle était belle, et me chavirait le cœur. J’imaginais la journée du lendemain. Je la rappelai alors. Elle se retourna, je descendis de la moto, et m’approchai d’elle. Elle s’arrêta près de moi et ne bougea plus, fermant les yeux : elle s’abandonna.
Je la pris dans mes bras et l’embrassai, goûtant encore une fois son haleine fleurie et le parfum de sa peau nue, posant doucement mes mains sur son dos nu, sur ses fesses. J’étais fou de la sentir si légère contre moi. J’avais encore envie d’elle, je savais que cette fois-ci elle crierait vraiment…
Elle avait l’air étonnée.
Je résistai à tout ce qui me passait dans la tête, un flot énorme d’images, de désirs, de besoins, je lâchai son corps et m’éloignai d’elle. Je ne sais pas comment j’ai pu me détacher d’elle. J’eus du mal à démarrer et dus kicker plusieurs fois avant que ma bécane ne consente à partir, je me sentis un peu bête.
J’eus beaucoup de mal à attendre le lendemain, mais ne pus partir qu’à l’heure où le soleil tape le plus fort, me traitant d’imbécile, car il faisait vraiment très chaud, la canicule ne désarmait pas et le thermomètre dépassait les 35 degrés. Ma moto n’avait pas voulu démarrer et j’avais passé la matinée à la régler avant de m’apercevoir qu’un câble de bougie était sectionné.
Les amis avec qui j’étais étaient partis en balade, me laissant seul : je leur avais raconté ma rencontre (omettant le champ de lavande) et j’avais eu droit aux moqueries gentilles des filles et un peu moins fines des garçons.
La moto était agréable par cette chaleur et j’en profitais pour retarder un peu l’heure de mon arrivée, faisant deux passages pour repérer l’endroit indiqué sur son papier.
Mon cœur battait fort, et j’avais un nœud à l’estomac : Mia me plaisait beaucoup et je voulais la connaître, intensément, douloureusement.
Des questions et des réponses me passaient dans la tête, je me préparais au pire, à savoir que j’allais tomber sur son mec, où un mec et puis voilà, bonjour, je te présente celui qui m’a dépannée hier soir.
J’étais accro et ça me faisait mal. J’essayais de me raisonner, je ne l’avais vue qu’une heure ou deux à peu près, on ne tombe pas amoureux comme ça, pas si vite, même si nous avions fait l’amour, et puis, je ne la connaissais vraiment pas, elle avait dit trois mots et c’est tout, comment peut-on se fier à un joli visage et un beau cul ? Ah, c’est vrai qu’elle avait un beau cul, j’en avais rêvé, et encore ce matin, je ne pouvais me détacher de cette image, sa silhouette dans l’ombre bleue, ses yeux qui m’épinglaient comme un papillon de nuit. Et puis mon sexe dans le puits de velours de son ventre si étrangement nu.
Elle s’appelait Mia et c’était tout ce que je savais sur elle. Mia, blonde magnifique aux yeux bleus ou verts ? Le soir me trompait et je le saurai dans quelques minutes ou jamais, car j’avais décidé de ne pas revenir si elle n’était pas là. Une pensée me traversa l’esprit : elle avait fait l’amour avec moi pour me remercier, comme on offre des chocolats ou plutôt comme on paye un coup à boire à celui qui vous prend en stop !
Cette fulgurante sensation me terrassa et me tordit le ventre, j’avais goûté à sa source et je ne pouvais plus m’en passer… Que m’avait-elle fait, je me maudissais d’avoir cédé, de l’avoir aimée, les instants passés avec elle étaient tellement magiques que j’aurais pu en rester là, à ce moment où nous regardions les étoiles, tous les deux… Que n’avais-je détourné les yeux, pourquoi avoir posé mes mains sur la peau si douce de ses seins, pourquoi avoir posé mes lèvres sur les siennes…
J’arrivai sur le chemin qu’elle avait tracé sur le papier, vague trace dans la garrigue écrasée de soleil et blanche de chaleur. Derrière moi, un panache de poussière naissait et retombait mollement dans l’air surchauffé. Pas une ombre. Le chemin se traînait sur des kilomètres et je me demandais où j’allais. Mia avait ajouté un commentaire sur son plan, et j’avais lu : « le chemin paraît interminable… »
J’avais l’impression de me diriger vers un bout du monde, vers un de ces endroits perdus comme il n’en existe que dans certains rêves, un de ces endroits dont on se demande comment ils peuvent exister. Le lieu où je me rendais était oublié de tous, et les terres environnantes ne devaient pas souvent voir du monde.
Quel passé avait connu ce pays, qui avait arpenté ces chemins, marché sur ces pierres, qui avait, avant moi soulevé la poussière qui volait derrière moi ? Les champs étaient en friche, quelques-uns se voyaient limités par des murets de pierres sèches, repaires de lézards que j’apercevais depuis ma moto, assommés de soleil ou réveillés en sursaut par les vibrations du sol.
J’étais à peu près certain que le chemin que je traversais n’avait pas changé depuis l’époque romaine. J’aurais pu descendre de moto et passer le vallon que j’apercevais là-bas et me retrouver nez à nez avec un paysan romain.
Un sentiment bizarre m’envahissait, mais au détour du chemin je me rendis compte très vite que j’étais bien au 20e siècle : une décharge sauvage enlaidissait le paysage. Quelqu’un avait fait tous ces kilomètres pour abandonner ici des sacs de gravats et un vieux frigo !
Puis, au détour d’un virage, au bout d’une légère pente, un bois de pins parasols, anciens, majestueux, et niché au creux de ce bois, un cabanon environné de lavandes, d’oliviers rabougris aux feuilles argentées et vertes. Plus loin, le paysage était coupé comme au rasoir par une falaise ou une faille qui surplombait une plaine mauve de lavandes. C’était là. Le paysage était à couper le souffle, la nature environnante était d’une beauté majestueuse, tranquille.
Je ralentissai et vis la voiture de Mia garée à l’ombre, les fenêtres ouvertes.
Rien ne bougeait sous le soleil, fer à souder accroché au ciel. Je descendis de ma moto, l’installant à côté de sa voiture à l’ombre d’un pin et me dirigeai vers la petite maison un peu plus haut, faite de pierres sèches et couvertes de tuiles de terre cuite, roses, presque blanches sous le soleil. La maison était abritée par un pin parasol que je jugeais centenaire tellement il était grand et sa ramure vaste. Les cigales qui s’étaient arrêtées de bruire recommencèrent leurs ballets de séduction et masquèrent le souffle du vent, là-haut dans les branches noires.
La bâtisse paraissait ancienne comme le paysage, intégrée et fondue en lui, ses pierres soigneusement assemblées sans ciment, sortaient de terre comme les arbres alentours, et son toit, couvert d’aiguilles de pin, se tapissait dans les couleurs du sol et devenait partie de la couverture d’humus qui couvrait le sous-bois. Des touffes de lavandes d’un bleu électrique, émaillées de coquelicots d’un rouge insolent terminaient le tableau.
Il faisait chaud et l’air était épais, lourd de parfums et de couleurs.
Le cabanon était entouré de bouquets de lavandes, pelotes d’épingles bleues et vertes. Des dalles de pierre l’entouraient et formaient une terrasse sur le devant, abritée du vent dominant, à l’ombre des pins. Il y avait deux petites fenêtres et la porte d’entrée s’abritait sous une avancée du toit, prolongée par une treille verte et dense.
Je ne distinguai aucun raccordement électrique, l’endroit était autonome, autarcique.
Le lieu était magnifique et me touchait particulièrement, me rappelant la maison de ma grand-mère, vieille bâtisse nichée dans la verdure.
Quelqu’un occupait cet endroit et y vivait, on voyait sur le pas de la porte une cruche ronde et rousse à la panse rebondie, et du linge séchait discrètement à une corde : des gouttes en tombaient encore. Mia devait être là ! Incorrigible, je cherchais la présence, les traces d’un homme, d’un compagnon et n’en trouvais pas.
Je m’approchai doucement, pas forcément pour ne pas faire de bruit, mais parce que le lieu incitait au recueillement et au silence. La porte du cabanon était entrouverte et je la poussai, ayant doucement appelé et n’ayant pas reçu de réponse.
L’intérieur en était frais et sombre, les volets des deux fenêtres avaient été tirés et ne laissaient passer que deux raies fines d’une lumière dure et bleutée. De la poussière, poudre d’or, dansait sur le fil de lumière. Je refermai la porte de bois, lourde et massive.
Mes yeux ne distinguèrent que le noir le plus complet, puis doucement, comme une photo se révèle, l’intérieur s’inscrivit sur ma rétine, au rythme des battements de mon cœur.
La pièce occupait presque toute la surface de la maisonnette, quelques meubles la décoraient, un buffet provençal ancien aux portes festonnées de tissus d’Arles, une table de berger ouverte sur laquelle un livre avait été abandonné, retourné, une armoire elle aussi aux portes ajourées décorées de tissu provençal dans des tons de jaunes…
Il y avait une pierre à eau sous une petite fenêtre occultée par d’épais volets de bois, de la vaisselle – propre – était empilée dessus et le robinet en laiton laissait goutter à intervalle régulier une perle scintillante qui captait une trouée de soleil. La pièce sentait un mélange de lavande fraîche et de foin coupé, c’était un parfum d’été et de nostalgie qui me retourna, renvoyant en moi des images anciennes, des images d’enfance et de bonheur.
Elle dormait sur un canapé recouvert de toile bistre, dans l’ombre fraîche de l’après-midi. Sa présence me fit sursauter et indécis, je me préparai à quitter la pièce. Cependant avant de partir je voulais contempler encore la jeune fille. Elle était nue, allongée les bras croisés derrière la tête, découvrant et cambrant sa poitrine aux seins ronds, telle une « Maja desnuda » moderne.
Son ventre musclé et plat se vallonnait jusqu’à un nombril délicat et ourlé puis menait à ses jambes légèrement écartées, fines et longues aux attaches délicates. Mia avait relevé une jambe, posée sur le dossier. Entre ses cuisses, s’ouvrait au creux la vallée nue de son sexe imberbe, surmontée de ses lèvres lisses et brunies par le soleil comme le reste de sa peau. Son mont de Vénus était doucement bombé et commençait tôt au bas de son pubis si uni. Mia dormait nue dans une bulle de fraîcheur et d’obscurité, abandonnée comme une enfant impudique.
Le spectacle de ce moment de pure beauté et d’innocence, oui, d’innocence au sens premier du terme : celle qui ne sait pas, me fit me retirer en moi-même, attentif au silence et au souffle rassurant de sa respiration légère qui seul troublait le silence de la pièce. Doucement, sans la réveiller je m’assis à même le sol carrelé et frais, ne la quittant pas des yeux, renonçant à ma retraite et à toute politesse.
Je la trouvais encore plus belle que dans mon souvenir, je me remémorai la douceur de ses petits seins, le velouté de sa peau, en dessous de son nombril, le parfum de son corps, si présent. Et puis j’avais gardé l’empreinte de ses dents sur mon épaule, imprimées comme une morsure dans une pomme.
Je restais assis là de longues minutes, dans un calme total, loin du bruit et de la lumière.
Je regardais cette femme que je ne connaissais pas, belle à en mourir, dormir et rêver.
Qui était-elle, que rêvait-elle à ce moment-là, à cet instant particulier où ma vie croisait la sienne ? Quelles pensées l’habitaient, quels souvenirs avait-elle, se souvenait-elle qu’elle m’avait invité à venir ? Je n’avais pas l’impression d’être un voyeur, pourtant la candeur de sa pose et la beauté de la jeune femme ne pouvaient effacer l’érotisme de la scène, renforcé par le lieu et l’heure.
Sa poitrine et son ventre se soulevaient légèrement à la mesure de son souffle et seuls quelques frissons involontaires secouaient ses muscles au repos. Je distinguais parmi le vacarme atténué des cigales, son souffle léger. Le rai de lumière paressait sur son ventre, le barrant verticalement de blanc. Bientôt, comme la terre tournait, le rayon atteignit son sexe fendu, l’illuminant et lui séparant le ventre en deux, comme une pêche veloutée et mûre.
Un rêve la traversa fugacement, la faisant bouger légèrement, retirant un bras de sa nuque pour le poser sur son ventre, sa main délicate sur son sexe échauffé par le soleil. Ses cuisses s’étaient insensiblement écartées et je vis sa taille se cambrer, creusant son ventre et révélant ses côtes, effaçant ses seins, ne laissant subsister d’eux que le bouton de chair brune des tétons. Un soupir, un souffle s’échappa d’entre ses lèvres, discret et ténu. Le tissu bruissa sous elle, doucement. Son sexe s’ouvrit comme une fleur en bouton et son ventre parut se déchirer, je vis la concision de sa blessure si nette.
Les cigales assourdissaient tout le paysage et leur chant monotone baignait l’obscurité.
Un sourire éclaira sa figure, elle dormait toujours. Mon cœur battait fort à mes oreilles et rythmait ses gestes. Sa main lentement bougeait, posée sur la surface nue et lisse de son sexe, elle se caressait, doucement bougeant sa main, pliant ses doigts, phalange après phalange, les engloutissant en elle.
J’eus un peu honte de rester là et d’assister à ce spectacle si intime, j’étais maintenant voyeur et je me décidai à partir, malgré ou à cause de ma verge, devenue bois à la fourche de mes cuisses et qui tendait le tissu fin de mon pantalon. Je m’en voulais d’assister à cette scène si personnelle, sans qu’elle sache que j’étais là. Le désir au creux de mon ventre me criait de rester là et de jouir de ce spectacle si fort, si beau, mais je ne désirais pas profiter de la situation, je respectais cette fille et je ne voulais pas la blesser, j’étais vraiment perturbé.
Je me dirigeai silencieusement vers la porte quand Mia m’arrêta :
Elle avait chuchoté cela d’une voix grave : je ne répondis pas et surpris, me figeai sur place puis retournai m’asseoir.
Une décharge d’adrénaline me foudroya alors. Elle me savait là, elle voulait que je reste. Je me disais qu’elle allait se lever et ouvrir les volets, se rhabiller, mais au lieu de cela, Mia continua ses caresses, les yeux fermés, et je la regardais frôler sa peau nue de ses doigts légers.
J’étais gêné de la voir ainsi se caresser devant moi, mais j’acceptai tout d’elle et pris cela comme un cadeau qu’elle me faisait. Mon sexe battait, comprimé dans le tissu et je m’abstins d’y porter la main de peur de jouir sans retard.
Je n’avais pas une grande expérience des femmes, ma copine, si vraiment copine il y avait eu, m’avait laissé tomber il y a peu et j’étais célibataire, un peu moine. Jamais une femme ne s’était abandonnée ainsi devant moi, j’aimais faire l’amour et mes phantasmes restaient des phantasmes, élaborés et complexes, ce que je voyais en faisait partie ce qui me rendait encore plus sensible.
Elle s’enfonça plus profondément en elle, faisant disparaître encore plus loin deux puis trois doigts dans sa fente nue et mouillée, entre les pétales roses, pliant son dos en arc de cercle, enfin elle frotta durement la paume de sa main sur son clitoris, dur et dressé et sans un cri, se fit mourir devant moi, le corps tétanisé, arqué en arrière, la bouche entrouverte et ses yeux enfoncés dans les miens.
Elle gémit doucement, une voix qui venait de son ventre, une voix forte, mais ce n’était pas un cri, plutôt une mélopée lancinante, la voix du sexe, du désir, du plaisir brut et obscène d’une fille qui se masturbait, qui jouissait. Elle se donnait entièrement, exhibant son sexe ouvert, son vagin nu où elle enfonçait avec une violence inouïe ses doigts, sa main.
Elle était magnifique, toute sa musculature et ses attaches fines révélées, embellies par la lumière tamisée qui baignait la pièce sombre. Les ombres l’habillaient et en même temps magnifiaient sa nudité, la transformant en une gravure veloutée de noir. Son corps brillait de perles de transpiration, comme la robe d’un cheval fou. Des larmes noyaient ses yeux. Je la trouvais alors si belle, si formidable que j’aurais voulu mourir moi aussi, là, sur-le-champ.
Je m’approchai d’elle dans un état second, ma verge me faisait mal, comprimée par mon pantalon, contrariée dans son érection. Je ne savais plus ce que je devais faire, mon corps la désirait, mais mon esprit, s’il la désirait autant, me criait que ce serait une insulte que de céder et de la toucher. Je me sentais si mal… Je regrettais de ne pas être parti.
Je m’agenouillai devant elle, immobile. Elle se redressa et s’assit en tailleur sur le lit, le ventre toujours ouvert, appuyée sur ses mains posées à plat, son buste rejeté en arrière faisait saillir ses seins aux tétons dressés. Des rigoles de sueur traçaient des filets clairs sur sa poitrine et des gouttes couraient sur sa peau frémissante. Un reflet d’or éclaira son visage et ses yeux. Je respirai son odeur, forte et agréable, Mia se douchait avec des litres de lavande, car elle adorait cela. En contrepoint, son odeur corporelle perçait, suave et cependant acide, comme une touche de lumière sur de la neige nocturne.
Sa voix rauque et basse me fit frissonner.
Elle rit et je ris aussi, mais mon ventre était toujours aussi dur, je mourrais de frustration, à quelques centimètres d’elle, sans oser la toucher, sans oser trop la regarder. Elle remonta ses genoux et les enlaça de ses bras bronzés et musclés. Je voyais toujours son sexe, ne pouvant détacher les yeux de ses lèvres maintenant mouillées.
Elle se leva :
Je restai silencieux, troublé.
Je ne répondis rien. Mia s’approcha lentement de moi, se pendit à mon cou et je l’embrassai doucement, laissant mes mains parcourir et découvrir son corps nu et frais, doux et dur.
Je ne répondis pas, troublé. Je ne voulais pas parler, le son de ma voix aurait brisé le charme. Mon corps, mes yeux parlaient. Sa peau se frotta à mes vêtements dans un froissement de soie.
Ses mains me déshabillèrent à nouveau, comme la veille, avec douceur, lentement, touchant ma peau et me faisant frissonner, je me retrouvais nu, mon sexe logé entre ses cuisses mouillées, à l’orée de sa vulve ouverte et chaude. Elle parut surprise, mais ne dit rien. La veille au soir, au retour de ma balade, j’avais rasé ma verge complètement, sacrifiant ma toison pour approcher de plus près Mia. Seul dans ma chambre j’avais fait disparaître toute trace le poil sur mon sexe, provoquant des érections gigantesques et me faisant jouir rien qu’en passant le rasoir sur ma peau. J’aimais cette sensation et l’aspect que mon sexe prenait, plus long, plus beau aussi. Maintenant je sentais vraiment la différence, sa main sur mon pénis, le contact de son pubis nu.
Je me laissai faire, Mia était douce et son ombre frangée de lumière m’était une apparition, un rêve que je faisais tous les soirs et qui surgissait devant moi, improbable et pourtant si réel, si vivant. Je pris son visage entre mes mains et j’avançai bientôt mon ventre vers le sien, pressant la tige dure de mon pénis aux portes de son sexe. Je pressai ma bouche contre la sienne, et l’ouvris, saisissant sa langue, caressant ses dents, perles douces à ma bouche, je me désaltérai auprès d’elle.
Doucement, je la posai à terre, à même les carreaux frais du sol, puis, lui écartelant les cuisses, les posant sur mes épaules, je la perçai de ma verge, j’entrai en elle, enfouissant vigoureusement mon phallus entre les parois nues et étroites de son vagin. Elle eut un petit cri. Elle était resserrée et je dus pousser mon ventre en elle, forcer ma verge épaisse dans son ventre. L’absence de toison décuplait mes sensations, j’avais l’impression d’avoir un sexe d’étalon, long de plusieurs dizaines de centimètres, et son vagin me parut un puits de plaisir.
Lui faire l’amour ainsi était comme la tuer, l’assassiner de ma verge, l’éventrer de plaisir, je lui portai des dizaines de coups fatals et elle expirait à chaque fois que ma lame la déchirait, poussant un râle qui m’obligeait à recommencer.
Son sexe se dérobait au mien, restant fermé et clos, je forçais ma chair en elle et doucement progressivement elle s’ouvrit à moi, ses lèvres pourtant préparées et accueillantes laissèrent passer à regret mon pénis qui se fraya un chemin dans son intimité veloutée. Ce fut la violence qui gagna.
Sa peau nue glissait sur les carreaux de terre cuite à chaque coup de boutoir que je lui portais. Mia répondit en se cambrant, en agrippant de toutes ses forces le bas de sa couche au-dessus de sa tête, blanchissant ses doigts sous l’effort, puis je la fis crier de jouissance, faisant s’arrêter les cigales au dehors, injectant mon sperme dans son ventre noué par le plaisir.
Je roulai sur le côté et restant en elle, la regardai, ses seins perlés de sueur, sa peau luisante dans l’ombre furtive et fraîche. Les carreaux de sol portaient la trace humide de notre corps à corps. Je passai ma main sur ses hanches nues et moites, puis descendis vers la peau douce de son pubis, ou disparaissait ma verge mouillée, avalée par ses lèvres ourlées et si nues.
J’avais dû à nouveau forcer mon sexe en elle tellement elle était étroite et cette sensation de resserrement, la force que j’avais du transmettre à mon sexe pour la pénétrer, cette violence intime, mais pourtant consentie, car elle m’avait appelé dans ses cris, cette violence pure me troublait. Je m’étais fiché en elle, j’avais noué mon ventre pour atteindre ses entrailles, pour pouvoir enfin lâcher en elle ma semence et mon plaisir. Elle a joui avec tellement de violence que j’ai eu peur.
Pourtant elle me souriait.
Je ris en entendant cela.