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n° 18566Fiche technique82768 caractères82768
Temps de lecture estimé : 48 mn
22/09/18
Résumé:  Jamais je n'aurais cru, pour remettre ma fille dans le "droit chemin" vivre une telle aventure !
Critères:  fh fplusag couleurs fsoumise hdomine cérébral exhib fellation pénétratio fsodo confession -bourge
Auteur : Elodie S  (Maman seule de deux enfants...)      Envoi mini-message
Pour ma fille

1 – Angoisses


Je suis atterrée. Le bulletin de notes de ma fille Léa, récemment reçu, est sans équivoque : Ne pourra pas avoir son bac si elle continue ainsi, ne manifeste aucun intérêt pour son travail ! Jusqu’au second trimestre de première, elle avait d’excellentes notes. Et, soudainement, au troisième, elle a décroché. Parallèlement, elle est devenue désagréable avec moi, me répondant mal. J’ai maintes fois tenté de la raisonner et d’essayer de comprendre ce qui lui arrivait, mais elle se referme comme une huître à chaque discussion. J’ai perdu le fil du dialogue avec elle. Elle est passée en terminale « …au vu de ses résultats des deux premiers trimestres ! »


Les vacances, qu’elle a en partie passées avec son père, n’ont rien changé. Léa est tout pour moi, depuis mon divorce il y a quatorze ans. Nous vivions en parfaite harmonie jusque-là, c’était une enfant facile, souriante, affectueuse. Je l’ai vue grandir et devenir peu à peu une jolie fille. Pour elle, je me suis mis en temps partiel, avec le mercredi libre. La proposition de mon PDG d’assurer ses relations publiques et de quitter la direction de la communication est tombée à pic.


Pourtant, je suis une maman tolérante : je la laisse sortir tous les samedis soirs. Parfois, elle ne rentre que le dimanche à midi, prétextant dormir chez une copine. Je ne suis pas dupe, j’ai découvert par hasard une boîte de préservatifs dans sa salle de bain. Mais j’ai fermé les yeux. Elle a dix-sept ans, et je me rappelle du beau remplaçant de ma prof de volley, en arrêt maternité, auquel j’avais abandonné ma vertu quand j’en avais seize… Que se passe-t-il pour qu’elle ait aussi radicalement changé ? Pourquoi ne s’ouvre-t-elle plus à sa maman dans laquelle elle avait toute confiance ?

Je dors mal la nuit, cherchant dans ma tête comment renouer le fil avec elle et la remotiver pour ses études. Elle a toutes les capacités pour réussir ses examens, mais il y a blocage psychologique, quelque chose l’a fait changer…


Une idée me vient au cours d’une insomnie : parler, sans qu’elle le sache, à Julie, sa meilleure amie, qui a fait toute sa scolarité avec elle. Elles sont comme les doigts de la main. Elle doit avoir la clé du mystère. Le lendemain au soir, profitant de son absence, j’appelle Julie :



Je finis par arracher un rendez-vous dans un bistrot proche de chez elle pour le vendredi suivant. J’ai hâte d’y être…

J’arrive dans le café avec une bonne demi-heure d’avance et choisis une table à l’écart. Julie arrive avec dix minutes de retard. C’est une jolie brune au visage rieur. Malgré la température basse de ce mois de janvier, elle a une jupe très mini et des fins collants alors que je suis emmitouflée. Nous commandons des thés, et je me lance en la priant de m’écouter jusqu’au bout :



Julie évite de me regarder, je la sens très mal à l’aise. J’insiste sur l’intérêt pour son amie de trouver une solution à ses malheurs. Elle prend une profonde inspiration, et me glisse d’une voix fluette :



La jeune fille refuse de m’en dire plus. Et pourtant, je sens qu’elle en sait plus. Je réalise néanmoins que les relations entre Léa et Julie se sont probablement dégradées elles aussi, mais elle ne veut pas m’aider. Insister ne pourrait que l’indisposer à mon égard. Je lui fais promettre de taire notre rencontre et de m’appeler s’il y avait du nouveau.




2 – La traque



En tant que membre de l’Association des Parents d’Élèves, j’ai accès aux dossiers de ceux-ci. Mais, lors de ma première visite, je rencontre une difficulté : je ne peux consulter que ceux des élèves de la classe de ma fille pour l’année en cours, et Karim n’en fait bien évidemment plus partie.


Je suis donc obligée de passer par le proviseur. Heureusement, j’ai remarqué que celui-ci portait un intérêt tout particulier à ma plastique lors des réunions que nous avons eues ensemble, et c’est donc avec un décolleté surprenant pour l’hiver que je retourne au lycée pour le voir.


Mon stratagème marche parfaitement, il se préoccupe beaucoup plus de ma gorge que des explications embrouillées que je lui donne pour consulter les dossiers de l’année dernière. Il m’installe dans un petit bureau et m’apporte le classeur de l’ensemble des Premières. Évidemment, cela fait un sacré volume, mais j’ai de la chance, il n’y a pas beaucoup de Karim à Saint-Cloud…


Je finis par trouver le dossier de Karim Bensalah, sensiblement plus épais que les autres. J’y trouve une importante documentation sur le test effectué par l’Éducation nationale. Afin de mêler les origines sociales, Karim et une autre élève ont été déplacés de leur établissement du nord du département dans un lycée plus calme en début de seconde. Son carnet scolaire est pire que celui de Léa. Suivent de nombreux documents faisant état de mises en demeure (pour des raisons variées liées principalement à la discipline), de sanctions, de mises à pied et finalement du renvoi de Karim. Je vois qu’il a deux ans de plus que Léa, et note qu’il est domicilié Bâtiment L, Cité des Oliviers, à Villeneuve-la-Garenne.


Lorsque je ramène au proviseur la pile de dossiers, celui-ci me propose de nous retrouver prochainement en dehors de l’établissement pour un verre. Je lui promets de le recontacter prochainement à ce sujet.


Le mercredi suivant, je file en voiture à la fameuse Cité des Oliviers. Si mon GPS me facilite l’accès, une fois dans le complexe immobilier, je galère pour trouver le bâtiment L. Je dois me garer assez loin et m’y rendre à pied. Les immeubles HLM sont le reflet hideux de l’architecture dite sociale des années 60. Je croise des familles nombreuses et des jeunes désœuvrés. Un vent glacial traverse le porche où sont installées les nombreuses boîtes aux lettres. Il y a des sacs plastiques et des papiers sales partout, une forte odeur d’urine se dégage de l’escalier. J’ai beau lire trois fois la liste des occupants, je ne trouve pas de Bensalah. Par trois fois, j’interroge des gens qui entrent, et n’ai pour réponse qu’un haussement d’épaules. Je finis par me résoudre à approcher un groupe de jeunes qui fument sur le parvis. Ils doivent avoir à peu près l’âge de Karim. Lorsque je les interroge, ils me regardent, surpris, en silence. Visiblement, je suis étrangère à la cité, et ma requête déclenche l’hostilité. L’un deux s’exclame :



Un grand barbu qui semble être le chef, me demande :



Nouvel éclat de rire et mon interlocuteur me répond :



Je me dis qu’au moins ils le connaissent, et cherche à trouver un motif pour ma requête.



Visiblement, mon argument ne les convainc pas. Le barbu me lâche :



Je les remercie, bien que déçue du résultat de ma démarche. Au moins, j’ai rencontré des gens qui le connaissaient.


J’ai une bande d’une quinzaine de copines avec lesquelles nous nous réunissons régulièrement, surtout pour fêter les anniversaires. Il y en a un justement ce samedi. Deux d’entre elles travaillent dans le domaine paramédical, l’une est obstétricienne, et l’autre, Marie, psychologue. Je la prends à part et l’informe des difficultés rencontrées avec Léa ; son message est clair, ne pas juger, comprendre, se mettre à sa place. Je lui fais part de mes investigations. Si elle me soutient dans mon entreprise, elle attire mon attention sur le fait que les rapports garçons/filles à cet âge sont complexes et me recommande, outre une absolue discrétion, de bien préparer ma rencontre avec celui qui a tant fait changer ma fille et de paraître plus grande sœur attentionnée que maman inquiète.


La Grande Barre est un véritable mur, encore plus laid que la Cité des Oliviers. Il y a plus de trente blocs, et, même si j’ai pris soin de troquer mon tailleur pour un jean et un pull plus adaptés à l’environnement, je me vois mal aller consulter un par un l’ensemble des tableaux des boîtes à lettres sous les quolibets des résidents. Les quelques mères de famille que j’ai abordées ont levé les yeux au ciel en signe d’incompétence. Je reviens dans ma voiture, découragée. Par chance, une voiture de facteur vient stationner devant l’entrée la plus proche. Je bondis et m’approche du préposé. Avec mon plus beau sourire, je lui lance :



Le regard langoureux dont je l’enveloppe fait de l’effet, et, prenant une profonde inspiration, il me glisse :



Je le remercie chaudement, il me suit du regard lorsque je regagne ma Clio. Lui, au moins, n’a pas osé me demander de le rencontrer hors service comme le proviseur…

Il y a six entrées pour l’ensemble nord. Les boîtes aux lettres sont dans un état tel que la plupart des plis, pour la plupart administratifs, sont déposés dans une vieille cagette en plastique. J’aborde un groupe de jeunes qui traînent et leur demande s’ils savent où loge Karim Bensalah. Ils éclatent de rire :



Je reste à faire le pied de grue dans le froid, sous les regards hostiles de mères de famille encombrées de marmaille, perplexes des jeunes oisifs que ma présence dans la cité interpelle. Au bout d’une vingtaine de minutes, le jeune black revient et me demande de le suivre.


Nous traversons une vaste esplanade de béton balayée par la bise, puis descendons au sous-sol vers les caves. J’essaie de maîtriser les battements de mon cœur, je touche au but, je vais rencontrer le garçon qui a perverti ma fille. Une odeur forte règne dans les escaliers, mélange d’urine et de cannabis. Nous pénétrons dans une vaste cave humide, éclairée par une seule ampoule, où une dizaine de jeunes, assis par terre, fument des joints. Il n’y a que deux filles, deux beurettes. Un grand ténébreux m’interpelle :



Les jeunes présents rivalisent de commentaires osés sur mon anatomie et ridiculisent ma demande. Je fixe le garçon qui m’a répondu d’un regard mêlant espoir et sensualité. Je dois reconnaître que, malgré le faible éclairage, il a de la gueule. Plus grand que les autres, il a des cheveux mi-longs bouclés, la peau mate, de grands yeux noirs, des lèvres épaisses, une barbe de trois jours et un nez de boxeur. Il dégage une virilité animale. Il me dévisage longuement, aspire une longue bouffée de son joint, me souffle la fumée sur le visage. Je ne réagis pas.



J’obtempère, sous les regards égrillards des autres. Nous descendons d’un étage, et pénétrons dans une petite pièce éclairée d’une seule ampoule nue ; dans un coin gît un sommier avachi recouvert d’une couverture crasseuse. Il se retourne vers moi et m’enveloppe à nouveau d’un long regard mi-hostile, mi-curieux. Je suis nerveuse, j’ai l’impression qu’il me domine, bien que j’aie près de vingt ans de plus que lui.



Je feins d’ignorer ce qui pour lui doit être un compliment et me lance :



Un sourire ironique allume son beau visage. Il me dit, d’une voix grave aux accents banlieusards :



Il inspire une longue bouffée de sa cigarette, me fixe droit dans les yeux et répond :



Je rougis, réalisant que je me suis dangereusement engagée dans de troubles promesses… Karim me regarde longuement, semble réfléchir. Je lui fais, malgré ma nervosité, mon plus beau sourire. Je devine poindre une lueur d’intérêt dans ses beaux yeux noirs.





3 – Don de soi



Je regagne ma voiture l’esprit confus. J’ai pu enfin nouer le contact avec le bourreau de ma fille. Me tutoyant d’entrée, il n’a pas rejeté ma demande. Il ne l’a pas acceptée non plus, et je me demande dans quelle voie je me suis compromise, de ce qu’il a pu penser du mot « tout »…


Chaque soir, j’essaie de renouer le contact avec Léa. Si elle est moins agressive que les mois précédents, je la trouve aussi plus triste. Sa semi-rupture doit la rendre mélancolique. J’insiste sur l’importance d’avoir son bac pour son avenir, mais elle s’agace très vite. Alors, lorsque nous dînons toutes les deux, j’évite tout sujet qui pourrait être polémique, nous n’échangeons plus que des banalités. Je n’arrive pas à deviner si elle a revu son beau Maghrébin. Étonnamment, elle n’est pas sortie ce samedi. Peut-être a-t-elle réellement révisé son bac blanc ?


Je reçois enfin un message de Karim pour le mercredi en fin d’après-midi. J’hésite longuement sur la façon de m’habiller pour ce rendez-vous. J’opte finalement pour un style féminin, mais pas trop provocant, une jupe portefeuille grise et un corsage grège.

Arrivée à la Grande Barre, je ne retrouve pas le chemin emprunté la semaine précédente. J’envoie un message au jeune homme, qui m’explique comment arriver aux caves. La même faune fréquente la première. J’ai dû mal à comprendre ses explications et me trompe plusieurs fois. Lorsqu’enfin je le rejoins, Karim se lève sous les regards égrillards de ses copains. J’ai un peu l’impression d’être la jument qu’on emmène saillir à l’étalon ! Je frémis, il a posé une main sur ma hanche pour me mener au second sous-sol.


Avec mes copines, on a évoqué une fois l’attitude à avoir en cas de viol ou de rapport forcé. S’il n’était pas possible d’atteindre l’homme là où il est le plus sensible, la recommandation est d’être la plus molle, la plus passive possible et de penser à « autre chose ». Cela évite les lésions graves… Je me retrouve face à Karim.



Me voilà condamnée à un effeuillage devant un très jeune homme, copain de ma fille, dans une cave sordide. Mais c’est bien moi qui l’ai voulu, je lui ai promis « tout » ! J’essaie de donner à mon numéro de strip-tease le maximum de sensualité malgré mes peurs et l’environnement sordide. Je vais me donner à un loubard ! Une fois en culotte et soutien-gorge, je le regarde.



J’ôte mes dessous et frissonne.



La couverture est humide, sale, puante. Je me couche sur le dos, les bras sous la nuque, les yeux fermés. Comme recommandé par mes copines, je pense à la déclaration d’impôts que je dois faire bientôt, à la présentation à peine ébauchée que je dois rendre dans deux jours à mon boss… Je le sens s’approcher, s’agenouiller. Je tremble… de honte, de peur, de froid. Sa main vient se poser sur mon sein, elle est froide. Il me serre doucement le téton entre deux doigts, puis descend vers mon ventre.



J’entrouvre un œil, il est maintenant agenouillé entre mes jambes. Il me fait écarter les genoux, je sens son souffle sur mon minou. Il se penche, vient poser ses lèvres sur ma fente. Il est étonnamment peu pressé, il est sûr de son fait. Je redoutais qu’il se jette sur moi dans un assaut brutal pour me pénétrer avec violence. Je sens sa langue sur le haut de mon sexe, les poils de ses joues me piquent l’intérieur des cuisses. Sa langue suit le contour de ma grosse lèvre, comme s’il en butinait le nectar. Malgré moi, je suis troublée, sa caresse est si douce, si inattendue. Après avoir léché tous mes contours intimes, il pose mes jambes sur ses épaules. Sa bouche descend, sa langue court sur mon périnée. À ce contact, j’ai une secousse intense qui me fait frémir, je suis particulièrement sensible, là ! Il attend que je me détende, et recommence. Je sursaute à nouveau. Je m’en veux, c’est un troublant délice, mais je ne peux pas jouir sous les caresses d’un voyou dont je pourrais être la mère. Des sentiments contradictoires m’agitent. À plusieurs reprises, il me lape. Je me laisse aller, sans même plus chercher à contenir les réactions de mon corps, je gémis.


Alors sa bouche retourne vers ma féminité, sa langue s’enfonce profondément, je m’arc-boute vers lui, il happe mon bouton et l’aspire, le recrache et le gobe à nouveau. Je saisis ses cheveux et le plaque contre mon ventre. Je crie, je sens un torrent dans mon ventre, il me boit, je suis sa poupée vicieuse, une mère indigne qui s’abandonne au bourreau de sa fille.


Lorsque je reprends mes esprits, il est debout devant moi, avec un chapiteau dressé sous son pantalon de jogging. Malgré son regard, je reste coite, béante, ruisselante, impudique. J’attends qu’il me pénètre. D’ailleurs, j’en ai envie. Étonnamment, il ne bouge pas, fixant toujours mon entrejambe comme pour mieux s’en rassasier. Petit à petit, mes humeurs visqueuses se refroidissent, je frissonne ; je me relève, je suis honteuse d’avoir joui sous ses caresses. Je me rhabille, il me regarde, toujours silencieux. Puis il me dit :



Je regagne ma voiture les yeux baissés pour ne pas croiser d’autres regards, j’ai l’impression que tous les gens alentour savent que j’ai joui en me laissant lécher par Karim, qu’ils devinent mon ventre mouillé de mes plaisirs honteux. En plus, je suis perplexe, j’ignorais qu’un homme puisse être capable de ce genre de caresse, de se retenir sans posséder sauvagement sa partenaire ensuite. Et pourtant, j’ai pu voir son désir…


Les nuits qui ont suivi cette étrange rencontre ont été agitées. Je me repasse le film des événements, à la fois furieuse contre moi-même de m’être ainsi donnée et languide de ne pas avoir été prise normalement. Je risque un coup de téléphone à Julie. Elle me confirme que Karim a rompu avec Léa, semble-t-il définitivement. Par ailleurs, je conviens avec Marie, ma copine psy, d’un rendez-vous avec ma fille, qui la connaît et l’adore (bien entendu, sans que je sois officiellement au courant). Elle m’a dit que de nouvelles molécules thérapeutiques pouvaient faire des merveilles sur des patients pas trop « atteints » par la dope. Bref, la partie de mon plan pour ma fille se déroule parfaitement ; il me reste la mienne à gérer ! Mais, sur ce point, je ne maîtrise plus rien. Je sais seulement que je le reverrai, puisqu’il a parlé d’une prochaine fois.

Je vais chez mon esthéticienne pour l’épilation complète exigée. Je me faisais, depuis la naissance de Léa, seulement le maillot et me retrouve glabre comme avant mon mariage !




4 – Femme de footballeur(s)



Un message de Karim le mardi me donne rendez-vous à une adresse précise à 18 h le lendemain à Gennevilliers. J’attends une bonne demi-heure à l’adresse indiquée, chaussée de mes talons compensés et plus maquillée qu’habituellement. Soudain, un individu frappe à la vitre, je l’ouvre.



Il me tend une grosse enveloppe kraft. Je suis déçue malgré moi, je pensais voir Karim (et peut-être un peu plus que le voir). J’en suis presque déçue. La circulation est impossible à cette heure, et le rendez-vous est en banlieue opposée. Je mets près de deux heures, et dois appeler Léa pour qu’elle ne m’attende pas pour dîner. Si elle savait la cause de mon retard… Je me gare comme indiqué. Au bout de quelques minutes, deux types patibulaires frappent à ma vitre :



Je la prends sous mon siège où je l’avais cachée et la leur donne. Ils restent tous deux scotchés. Je réalise que mon geste a dévoilé mes cuisses jusqu’à la limite de mes dim-up. Insensible à leur regard, je démarre et rentre chez moi. Surprise, Léa, qui n’aime guère cuisiner, m’a préparé des pâtes à la carbonata ! Le premier geste affectueux pour sa mère depuis plus de six mois ! Nous décidons même d’aller au cinéma ensemble le vendredi soir.


Pour le mercredi suivant, je dois aller à Stains, encore bien loin de chez moi. Toujours avec mes talons (qui me gênent pour conduire), j’attends près de trois quarts d’heure avant qu’un colosse me dise que je suis Mme M’Bappé et me donne l’adresse de remise. Il s’agit cette fois d’un colis, que je mets dans le coffre. Retour à Nanterre dans un centre commercial, où la Mme M’Bappé que je suis cette fois remet sans heurt le colis à un motard. J’écris cependant un message agacé à Karim où je lui fais part de mon souhait de le voir « pour faire le point de la situation ». Je me doute bien de la nature des marchandises que j’achemine. Je ne m’imaginais pas que Karim me transforme en dealeuse lorsque je lui ai dit que je ferais ce qu’il voulait…


Le mercredi suivant, je suis convoquée à La Courneuve, là où j’avais rencontré le jeune homme. Cette fois, j’arrive à retrouver la cave. La porte est fermée, je dois frapper et m’annoncer pour qu’on m’ouvre. Mon arrivée est saluée par des exclamations, j’ai laissé mon manteau ouvert sur la petite robe noire moulante que j’ai choisie. Le temps que Karim vienne vers moi, j’apprends que j’ai l’air bonne ! La main posée sur ma hanche, mon tourmenteur me fait descendre dans « notre » cave. Il ôte galamment mon manteau et me regarde.



Il ignore ma remarque et ôte, sous mes yeux interdits, son sweat-shirt et son jogging. Il n’a même pas de caleçon ! Il me prend par le cou, me pousse vers le matelas, s’y allonge et m’ordonne :



Je m’agenouille sur le ciment froid, comme une automate. Nos regards se croisent, s’affrontent. Je mate son corps. Il est assez baraqué, son torse est glabre, mais une forêt de poils drus et noirs couvre son ventre du nombril au haut des cuisses. Son membre, semi-érigé me paraît massif, et surtout il y a au bout un gland énorme, très violacé. Il doit être circoncis… L’image me fait penser à un gros champignon sur un tapis de mousse noire. Me prenant par les épaules, il me force à m’incliner vers sa virilité. Je pose mes lèvres sur son engin, il dégage une odeur fortement musquée. Ma langue se pose sur son méat pour y recueillir une petite goutte. Il frémit, et m’enjoint :



Docilement, je pars à la rencontre de ses bourses. On dirait deux grosses mandarines un peu ridées. Je les lèche consciencieusement, puis en aspire une. Les mouvements de son bassin traduisent sa satisfaction. Je la recrache pour m’occuper de l’autre. Je la garde dans ma bouche, la faisant rouler avec la langue. Je la sens grossir, durcir. Elle est grouillante de vie. Son souffle s’accélère. Il m’incite de sa main à remonter mes caresses vers son sexe. Il bande fort, maintenant. Pas très long, il me paraît très large. Et le volume de son gland m’étonne toujours, je n’en ai jamais connu de si imposant. Une curieuse pensée me traverse l’esprit, je vais prendre dans ma bouche un sexe qui a dû donner du plaisir à ma fille !


Prenant sa tige à deux mains, je lape son bout comme si c’était une glace. Il reste un bras le long du corps, et une main posée sous ma robe, sur mes fesses. Il me laisse la direction des opérations, je préfère ainsi. Trop souvent, les hommes que j’ai sucés me poussaient la nuque contre eux pour que je les absorbe plus profondément. Ne pouvant plus respirer, j’avais des hoquets, et même des nausées. Je ne suis pas contre les fellations, mais à mon rythme ! Cela ne m’empêche pas de le faire coulisser de plus en plus profond, de l’agacer avec ma langue, de l’enserrer avec mes lèvres. Je le sens peu à peu se contracter, les muscles de ses cuisses durcissent, son bassin monte au-devant de mes caresses. Il grogne, et jaillit… Je reçois une bonne gorgée dans ma bouche, je me recule vivement, car j’ai toujours ma robe. Quatre autres longues giclées vont s’écraser sur le sol. J’ai enfin fait jouir le copain de ma fille. Je lui caresse suavement le torse, son souffle se régularise. Il s’assied et me complimente :



Je n’ose pas lui demander si je le faisais mieux que ma fille…

J’ai, hélas, deux traînées blanchâtres et visqueuses sur le haut de ma robe et que mes mouchoirs en papier pour les essuyer. Heureusement que j’ai un manteau ! De toute façon, je verrai ça une fois que nous aurons fini nos galipettes.

Il se lève et remet son jogging sans même s’être sommairement essuyé. Je le regarde, étonné. J’allais ôter ma robe, et lui prouver que j’avais consenti à m’épiler intégralement. Il se tourne vers moi et me dit :



Je comprends à ces mots que notre séance érotique est déjà achevée. Pourtant, j’avais des envies… Je regagne, un peu déçue, mon véhicule, en ayant pris soin de bien fermer mon manteau. En chemin, je rencontre deux de ses potes qui me lancent d’un ton égrillard :



S’ils savaient…


Encore une fois, mon contact avec Karim ne s’est pas déroulé comme je m’y attendais. Je suis dépitée. J’avais accepté tant bien que mal de lui donner mon corps pour l’éloigner de Léa, mais nos contacts physiques ont pris une étrange tournure, incomplète, comme dans mes premiers rapports avec les garçons. J’aimerais avoir une relation normale avec lui, le serrer dans mes bras, le sentir dans mon ventre, bref comme un homme et une femme. Je me demande s’il n’est pas machiavélique, s’il ne joue pas de mon corps comme un chat avec une souris. D’habitude, nous nous épanchons auprès entre copines, nous narrons nos aventures dans les moindres détails, mais là, je me tais. Notre relation est tellement étrange que je n’ose pas leur en parler.


Je n’ai plus de nouvelles de Karim pendant plus d’un mois, je commence à m’impatienter, lorsque je reçois un nouveau message. C’est au Blanc-Ménil que je dois prendre un « colis » pour l’amener à Nanterre, où je dois comme toujours me garer à droite le plus près possible de l’entrée du centre commercial. Je réalise que cela permet de fuir plus rapidement en cas de pépin. Cette fois, je suis Mme Neymar… Je vais faire une équipe de foot à moi toute seule ! Le colis est cette fois… une lourde valise, que mon correspondant met dans mon coffre sous une couverture. Je suis coincée dans un interminable bouchon et lorsqu’un fourgon de police passe à côté de moi toute sirène hurlante, j’ai des sueurs froides. Lorsque je parviens à destination, l’homme qui cherche Mme Neymar m’injurie pour mon retard. Je suis furieuse…




5 – Fusion



Les vacances de Pâques arrivent. Léa va les passer chez son père. Nos rapports sont presque normalisés, elle m’a même demandé, me voyant parfois rentrer tard de mes livraisons pour Karim, s’il y avait un nouvel homme dans ma vie. J’ai répondu par une pirouette en lui retournant la même question, et nous sommes restées chacune avec nos secrets. Marie, ma copine psy, m’a dit être très satisfaite de l’évolution de ses contacts avec ma fille, sur le bon chemin. Léa aurait pratiquement cessé de fumer.


Je décide de profiter de son absence pour envoyer un message à Karim en lui disant que je souhaiterais le voir. Il me répond qu’il passera dans la nuit du samedi suivant, qu’il connaît mon adresse. Je réalise que Karim est donc déjà venu coucher avec Léa sans que je m’en sois rendu compte ! Il a même deviné que j’étais seule pendant les vacances !


Je me pomponne comme une princesse pour la visite du jeune homme. Jupe bleu nuit, longue et fendue très haut, petit bustier jaune au large décolleté. À minuit, il n’est toujours pas là, et je m’endors devant la télé… Vers une heure, il sonne enfin. Il a toujours son jogging, et un t-shirt du PSG. Je me blottis dans mes bras et lui tends mes lèvres. J’ai droit à un vrai baiser de cinéma. Il me dépouille d’un tour de main de mes vêtements et me demande de marcher devant lui en gardant mes talons. Entièrement nue, je défile devant lui, accentuant le déhanché que me donnent mes chaussures. Vautré dans mon divan, il me regarde. Je sens, je vois même, son désir monter.



Mon «chignon est un fait un simple chouchou qui me retient les cheveux. J’obtempère.



Il opte finalement pour partager un martini avec moi. Nous buvons dans le même verre, je vais enfin pouvoir deviner ses pensées. Il s’amuse à faire couler un peu d’alcool sur mes seins, puis à me boire après. Je suis heureuse…



Sa remarque est comme un coup de couteau. D’abord, elle me rappelle pourquoi je me trémousse, nue devant lui. Je l’avais presque oublié. Ensuite, je n’ai guère envie de voir tous les détails de mon anatomie la plus intime comparés à ceux de ma fille. Il sent ma réaction, se lève et me conduit vers ma chambre. Il me pousse sur le lit, se dévêt d’un tour de main et s’allonge à mes côtés. Je ne peux m’empêcher de fixer son gland, vraiment impressionnant. Il me laisse le contempler et me souffle :



Il se penche vers moi, ouvre mes cuisses, et je sens l’objet de mes rêves se poser sur mes lèvres intimes. J’en frissonne, ferme les yeux. Mais il reste immobile, sur les coudes, penché au-dessus de moi. Le seul contact entre nous est le bout de nos sexes. J’ai envie qu’il me pénètre sauvagement. Il reste coi, c’est à la fois divin et insupportable. Je devine les battements de son cœur dans sa verge. La sensation est grisante, je m’ouvre spontanément à son contact, ce n’est pas lui qui entre en moi, c’est moi qui peu à peu l’absorbe. Centimètre par centimètre, son gros bout se faufile entre mes parois, nos muqueuses s’apprivoisent, nos bassins se rejoignent. Jamais je n’avais été pénétrée de la sorte, aussi lentement, aussi langoureusement, jamais je n’avais eu l’impression d’être autant remplie, c’est géant. Lorsque nos pubis se rejoignent, il s’arrête. Je suis pleine de lui.


Alors, très lentement, il se retire de moi. Je me sens vide. Il pose mes genoux sur ses épaules, et renouvelle sa délicieuse pénétration. Je noue mes bras autour de son cou. Je murmure des mots insensés, le suppliant d’accélérer. Il continue ses puissants va-et-vient, à son rythme, lentement. Il est mâle dominant, je suis femelle soumise. Chaque fois que je jette mes hanches vers l’avant, il esquive et recule. Il est archet, je suis violon. Peu à peu, il accélère sa cadence, le plaisir monte dans mes reins, je griffe ses épaules, je suis fontaine. Il ne bouge plus, attend que je reprenne mon souffle et reprend ses coups de piston. Enfin, il s’encastre en moi et me remplit de sa semence en grognant.


Le calme après la tempête… À la lueur de ma lampe de chevet restée allumée, je l’observe somnoler sur le dos. S’il n’avait pas ce nez de mauvais garçon, il aurait un visage presque infantile. Sa respiration est régulière. Sur sa forêt pileuse, gît son sexe au repos, légèrement recourbé. Le gland sombre reste imposant. Je fais courir mes ongles dans les poils de son abdomen. Pourquoi ce mauvais garçon me donne-t-il un plaisir si intense ? Je suis folle, je me suis attachée à un partenaire que je n’aurai jamais dû côtoyer, le jeune voyou des cités qui avait séduit ma fille, moi, la mère bien-pensante, la collaboratrice irréprochable, la bourgeoise de Saint-Cloud. Ma main a atteint son membre. Je l’effleure. Sa peau est douce. Mais déjà son pieu durcit. Il entrouvre un œil, me sourit et me murmure :



J’imagine tout de suite le sens de sa promesse. Malheureusement, mes expériences précédentes (elles datent !) se sont révélées fort douloureuses. Non seulement je n’ai pas atteint le nirvana, mais en plus j’ai eu mal et ai souffert pour m’asseoir plusieurs jours après !

Je lui fais part de mes réticences, en insistant sur son « format » hors norme. Sans m’écouter, sûr de lui, il me retourne, me positionne en levrette, s’agenouille et frotte son engin contre mon petit trou. Ses doigts qui courent sur mon périnée me donnent des fourmis. Mais je suis trop étroite, il s’en rend compte. Il se relève, et me dit :



Je l’entends s’éloigner vers ma salle de bain. À son retour, il pose ses doigts sur mon anus. Ils sont froids, visqueux. Je réalise qu’il a dû prendre une de mes crèmes. Il m’en barbouille une quantité surprenante, tout en me caressant la chatte. Je sens l’envie monter dans mes reins. Il presse, avec de plus en plus d’insistance. Je me contracte malgré moi. Et puis, d’un seul coup, je le sens me pénétrer. Heureusement, il est doux, je sens qu’il se retient. Mes parois se distendent, j’ai des sensations étranges, mi-plaisir, mi-douleur. Inexorablement, il se glisse dans ma grotte. Je suis comme spectatrice du traitement qu’il m’exige. J’arrive cependant à me détendre peu à peu. Alors il en profite, et entame son lent pistonnage tout en tripotant mon clitoris. Je le sens venir, et nous jouissons à l’unisson…


Lorsque je me réveille, la lumière filtre à travers les persiennes. Je me sens comblée, mais fourbue aussi. J’ai des courbatures dans les reins et la chatte douloureuse. Il n’est plus là. Je vois mon pot de crème anti-âge Lancôme vide sur le tapis. Elle coûte une petite fortune, il l’a prise pour me sodomiser ! J’entends un bruit étrange dans la salle de bain. Je me lève péniblement et l’y aperçois. Il est courbé dans un de mes tiroirs ! Ses fesses sont comme de petites pommes, terriblement attrayantes et sexy. Malheureusement, l’une d’entre elles a un tatouage qui rompt leur symétrie : un aigle noir menaçant y déploie ses ailes comme pour s’envoler. Mais que fait-il dans ma garde-robe ?


Il a fait un petit tas de mes sous-vêtements et tient dans sa main un ensemble coordonné corset porte-jarretelles en dentelles noires. Un cadeau de mon ex quand nous étions encore ensemble et qu’il me lutinait. J’ai dû le porter deux fois dans ma vie, il y a presque vingt ans !



Le jeu érotique m’amuse, et je l’enfile. Si le porte-jarretelles me va, j’ai du mal à fermer le corset. Vingt ans et un accouchement après, ma poitrine s’est développée, et elle déborde du bustier. Il sort son portable et me prend en photo.



J’en sors un ; il palpe le sous-vêtement et me le lance avec un signe d’assentiment.

Et me voilà en shorty et en bas. Il se recule, m’observe, me demande d’ébaucher quelques pas devant lui.



Il s’approche de ma penderie comme si c’était la sienne et farfouille dans mes robes ! Je le regarde, estomaquée. Il ne se baisse même pas pour ramasser les effets qui tombent au sol. Il s’arrête sur un ensemble tailleur gris plutôt BCBG, si ce n’est que la jupe est vraiment courte. Je le mets (avec un chemisier dessous) pour certaines occasions extraordinaires (congrès, salons professionnels, etc.) où je dois être à la fois stricte et attirante. Il m’intime de les essayer. J’obtempère, abasourdie de devoir mettre les vêtements choisis par un gamin de vingt ans de moins que moi. Il insiste pour que j’enfile mes talons les plus hauts, et me fait à nouveau déambuler devant lui. Évidemment, à même ma veste, mes seins débordent du décolleté.



Je lui en tends une paire et, sous mes yeux effarés, il découpe la fente latérale de ma jupe pour la prolonger presque jusqu’à la ceinture ! Puis il me fait remarcher. À chaque pas, ma cuisse se découvre bien au-delà du porte-jarretelles ! J’ai droit à nouveau à une petite séance photo, je prends des poses provocantes pour l’aguicher. Puis je tente de le raisonner :



Je l’emmène, ainsi accoutrée, à la cuisine. Il vide son bol et dévore les tartines que je lui prépare. Puis, toujours intégralement nu, il me déclare d’un ton de conspirateur :



Je ferme les yeux, j’ai la tête qui tourne. C’en est trop pour moi ! Je suis une mère de presque quarante ans qui se présentent à un concours de miss sexy !

Il me rattrape dans ses bras et passe une langue râpeuse sur le haut de mon buste allègrement dévoilé. Une fois de plus, il me fait fondre. Ses gestes sont si inattendus… Il insiste lourdement pour que j’accepte sa proposition, je finis par consentir à participer à son show. Il me récompense par un long et voluptueux baiser, s’habille et me quitte. J’ôte ma jupe afin de coudre un point stop là où il l’a découpée pour éviter qu’elle ne se déchire jusqu’à la taille. J’ose même faire deux points de plus pour en limiter l’ouverture.




6 – Miss 9.3



Arrive le fameux samedi de l’élection. J’ai une boule dans le ventre. Le trac des participantes au bal des débutantes, me dis-je, me moquant de moi-même. Je prépare soigneusement mon sac avec les effets choisis par Karim, me maquille plus que de coutume et passe embrasser Léa qui révise.



Elle me jette un regard ironique. Elle doit penser que je vais retrouver un amant. Elle n‘a pas tout à fait tort ! Je retrouve Karim en bas de son immeuble, en grande discussion avec ses potes. Il s’approche de la voiture, ouvre la portière et me dit d’un ton sec :



Je me glisse sur le siège du passager, surprise. Visiblement, il est plus adroit avec mon corps qu’avec ma voiture et me fait quelques frayeurs en conduisant. Je me dis que je ne suis même pas sûre d’être couverte en cas de sinistre. Nous arrivons cependant sains et saufs à un gymnase. Il y a foule à la buvette dans l’entrée. Karim fend la foule devant moi. Je découvre une vaste salle, avec un podium au milieu. Un gars distribue des tracts à l’entrée ; il y a des photos de filles plus ou moins habillées. Sur deux d’entre elles, je me reconnais : ce sont celles qu’il a prises dans ma salle de bain ! Nous traversons le gymnase, et pénétrons dans une loge agrémentée de lavabos et de miroirs. Mon compagnon tombe dans les bras d’un gros moustachu :



Le malabar m’embrasse en me serrant sans vergogne contre son ventre.



Je regarde les filles. Elles doivent avoir moins de vingt ans. Les deux beurettes et la princesse black ont des traits vulgaires et me regardent avec un dédain amusé. Lili détonne : grande, altière, fine, je la trouve canon. Elle m’adresse un grand sourire qui dévoile ses dents blanches.



Les filles se précipitent devant leur psyché, se déshabillent et s’attaquent à leur maquillage… Je me sens dans une autre planète, comment ai-je pu accepter ce challenge ? Karim ne m’avait pas dit qu’il fallait se dénuder en public…

Machinalement, je gagne mon coin et ôte mes vêtements. Lili, à côté de moi, se maquille, entièrement nue. Sa poitrine attire mon attention, elle a de petits seins qui pointent comme des obus, je ne vois que ses aréoles, ses tétons sont invisibles. Et, lorsqu’elle se lève, je vois son incroyable chute de rein. Ses fesses ressortent à angle droit de ses hanches, c’est incroyable… Je reste fascinée. Elle me sourit à nouveau, et me murmure :



Par chance, j’ai pensé à prendre ma pochette de bijoux fantaisie. J’opte pour un collier à trois rangées de grosses perles, une chaîne dorée de hanches avec un pendentif en opale censé cacher le nombril, deux petites gourmettes pour les chevilles et de larges boucles d’oreilles assorties au pendentif, puis me maquille plus que de raison. Je m’amuse même à mettre du rouge à lèvres sur mes aréoles. Nous entendons l’animateur chauffer la salle dans une musique assourdissante. Je suis dans un autre monde, jamais je n’aurais pu imaginer que la protection de ma fille me fasse me dévêtir devant des hommes venus des banlieues.


Karim se glisse dans les loges et me passe un joint en me souhaitant bonne chance. Je garde le plus possible l’acre fumée dans mes poumons. Le gros organisateur le rejoint alors que je suis encore nue. Il annonce l’ordre des passages, je suis la quatrième, juste avant Lili ma voisine. Des cris retentissent lors de l’entrée en scène de la première candidate. La sono, tonitruante, diffuse un air de rap. Je risque un œil par le bord du rideau. La fille se trémousse sous un projecteur cru, dénudant ses épaules ; la salle, bruyante, est dans l’ombre… J’aime bien danser, mais sur du rap et seule sur scène, je suis vraiment mal à l’aise.


Des tonnerres de cris et d’applaudissements retentissent à la fin du show de Farida. La seconde, puis la troisième fille passent. J’ai l’impression que la salle est de plus en plus surchauffée. Enfin arrive mon tour. Je fais mon entrée en exagérant le chaloupement que mes talons donnent à ma démarche. J’ai la curieuse impression que mon esprit s’est détaché de mon corps et est devenu spectateur ironique des figures de mon corps. Peut-être l’effet du joint…

Le présentateur commente :



Je n’ai pas de famille en Normandie ! Mais il est vrai que cette salle enfiévrée ressemble peut-être aux foires aux bestiaux de là-bas. Le rap n’est pas, pour moi, une musique dansante. J’entre dans l’arène et essaie cependant d’harmoniser ma démarche au rythme de la musique. Des spectateurs hurlent pour que je me déshabille. Je les fais languir autant que possible, et finis par ôter ma veste de tailleur. Les cris redoublent. Imitant les défilés de mode, je parcours l’estrade qui s’enfonce dans la salle. Certains tendent leur bras pour essayer de me toucher. Je fais glisser lascivement ma jupe, et me retrouve en dessous froufroutant devant tous ces mâles. Je refais mon cheminement en louvoyant, puis dénoue les agrafes de mon corset, tournant le dos à la salle. Je leur fais face d’un coup, les seins à l’air. Je les fais ballotter, au rythme du chanteur. Les acclamations redoublent. La lumière faiblit, je fais glisser mon shorty, et me voilà vêtue seulement d’un porte-jarretelles et d’escarpins, dos à la foule en délire. Je me retourne d’un bloc, avance jusqu’au bout de l’estrade puis recule sans me retourner. J’accentue mes contorsions pour regagner les loges. Je suis à la fois satisfaite de ma prestation et honteuse ; et s’il y avait dans la salle quelqu’un que je connaissais ?


Lili déclenche une véritable hystérie dans la salle. Avec les autres filles, nous glissons un œil derrière les rideaux : elle arpente l’estrade avec son soutien-gorge posé sur son incroyable chute de rein, et il ne tombe pas ! Les hommes sont tous debout.

Le rideau tombe enfin, les lumières se rallument, nous regagnons la scène. Comme je m’y attendais, Lili est désignée comme Miss 9.3. Je suis première dauphine et gagne un soin capillaire dans un salon de coiffure… de Sarcelles. Je m’éclipse rapidement, j’ai hâte de retrouver Karim, ma « prestation » m’a donné des envies de câlins. Dans la foule aux mains baladeuses et aux promesses lubriques, je finis par le retrouver. Il me félicite. Je lui souffle naïvement :



Et me voilà reprenant tristement, seule, trop seule, ma voiture pour rentrer chez moi en pleine nuit. Évidemment, le lendemain matin, un dimanche, je retrouve Léa devant son petit déjeuner. À la manière dont elle me dévisage, je devine qu’elle brûle de me demander ce que j’ai fait la veille, avec ma petite valise. Elle a même cette phrase aimable que je reçois comme une claque :





7 – Un après-midi à la campagne



Plus de nouvelles de mon beau Maghrébin pendant près de quinze jours. Puis un message succinct :



Avec l’enthousiasme d’une ingénue pour son premier rendez-vous galant, je prends ma voiture de bon matin le jour venu et arrive devant le repaire de Karim. Pour une fois, il est là, à m’attendre, une grosse enveloppe sous le bras, vêtu de son immuable pantalon de jogging et d’un maillot de basketteur. Il fait déjà chaud en ce début juin. Il prend le volant, et je l’interroge sur notre destination.



Je n’ose lui répondre que j’avais rêvé d’une destination plus romantique, pour nos retrouvailles tous les deux. Il prend le volant. Nous roulons depuis cinq minutes lorsqu’il reçoit un appel sur son portable. Au mépris des règles, il décroche, mais ne dit pas un mot. Il gare la voiture, m’enjoint de prendre le volant et dépose sous le tapis du coffre, contre la roue de secours, son enveloppe. Quelques centaines de mètres plus loin, nous sommes arrêtés par un contrôle de police. Nous montrons nos papiers, et l’agent du côté de mon compagnon lui intime de le suivre jusqu’au fourgon.


Le policier qui s’occupe de moi épluche tous les papiers de la voiture. Je le sens cependant plus intéressé par mes cuisses que dénudent mon short et les ouvertures de mon débardeur. Comme demandé par Karim, je suis sans soutien-gorge, et le lascar s’en est visiblement rendu compte. Il fait traîner au maximum ses contrôles tout en me jetant des regards appuyés, je ne m’en formalise pas, Karim est de toute façon toujours dans le fourgon. Finalement, l’homme en uniforme me fait garer un peu plus loin et me rejoint. Il m’aborde à nouveau et se penche à ma fenêtre. Il est célibataire, me raconte sa solitude. Je sens qu’il va bientôt m’inviter à boire un verre chez lui… Je reste la plus froide possible, je sens qu’au fond, il est timide. Il finit par me donner son numéro de portable. Au moins, il n’a pas eu l’idée de fouiller la voiture. Ses manœuvres durent un bon moment, jusqu’à ce que Kevin émerge du fourgon. Ouf, l’autre devenait lourd…

Mon compagnon s’installe sur le siège passager, l’air bougon, et m’intime l’ordre de démarrer. Prise d’une inspiration subite, je lui demande :



Je ne réponds pas. Dire que je lui ai laissé le volant de ma voiture ! Je raconte à mon compagnon les manœuvres du policier. Quand il apprend que j’ai même obtenu son numéro de portable, il s’esclaffe et me confie :



Après une demi-heure de route, nous atteignons la nationale. Comme Kevin a les mains libres, il les pose sur mes cuisses. Je frémis à son contact. Il s’amuse avec la fermeture éclair de mon short, puis, d’un coup, la descend sans se soucier des automobilistes qui nous entourent. Je me défends, il me lance ;



Si j’ai chaud «, en effet, ce n’est pas dû à la température extérieure ! Comme j’accepte finalement de laisser le devant de mon short découvert, il s’attaque à mon débardeur, tentant de le remonter sur mon cou pour dévoiler ma poitrine. Je le retiens d’une main, il va me le déchirer. J’essaie de le raisonner :



En fait, j’ai très envie « de finir dans le fossé » avec lui, mais sans la voiture. Je sens mes seins pointer, mon ventre se nouer. Finalement, il enroule mon débardeur juste au-dessous de mon buste et se calme. Nous arrivons à destination, il me guide dans le dédale de l’immense cité coincée contre les voies ferrées. Une fois garé, il me dit, sur un ton langoureux :



Je remets de l’ordre dans ma tenue pendant qu’il extrait son enveloppe du coffre. Ses attouchements pendant que je conduisais et mon insatisfaction depuis le show me rendent languide. Je me plonge dans le magazine féminin que j’ai eu la bonne idée d’apporter. J’ai le temps de le lire intégralement, courrier des lectrices inclus, mon beau jeune homme ne réapparaît que deux heures plus tard, portant une grosse valise, accompagné d’un autre homme. Je décide de lui faire la gueule pour m’avoir fait attendre.

L’homme qui est avec lui s’approche en me voyant. Je sens son regard porcin me déshabiller intégralement. Il se colle contre la vitre et s’exclame :



Je tire la langue au type pendant que l’ex de ma fille charge la valise dans mon coffre. Je démarre sèchement, il s’amuse de ma mauvaise humeur.



Arrivés dans une forêt, nous empruntons un petit chemin de terre. Karim a, à nouveau, descendu le zip de mon short et me caresse à travers mon shorty. Je le laisse faire, je brûle pour lui… Nous débouchons sur une prairie avec un joli cours d’eau. À peine descendue, je me retrouve intégralement nue, il m’arrache presque mes vêtements. J’ai une folle envie qu’il me prenne. Il étend la couverture et m’intime de me mettre à quatre pattes. Il s’agenouille derrière moi et frotte son énorme gland contre ma vulve. Je suis toute mouillée, je l’implore de me pénétrer, c’est un supplice. Mais, sourd à mes prières, il continue de frotter à ma porte sans entrer ! Qui est-elle, celle qui a appris à ce jeune loubard cette retenue qui magnifie mon plaisir ?


Appuyée sur mes coudes, je vois entre mes cuisses ses lourdes bourses s’agiter lascivement au rythme de ses frottis. Je me tends vers l’arrière pour mieux le sentir. Je sens ses mains s’agripper à mes hanches et enfin le poids de son membre à l’entrée de ma vulve. Il s’introduit désespérément lentement. Je sens mes parois intimes s’écarter au fur à mesure qu’il se glisse en moi. Lorsque son pubis vient buter sur le mien, il s’arrête de longues secondes. Je suis remplie de lui. Alors, avec beaucoup de douceur, il se retire lascivement. Je suis comme siphonnée, je sens le vide en moi. Il s’arrête à nouveau, juste au bord de mes lèvres. Puis il reprend sa poussée, indolente et puissante. Je gémis, ce garçon me rend folle, il joue de son archet sur mon corps violon ; je gémis. Ses doigts s’enfoncent dans la peau de mes hanches. Son rythme s’accélère, mes seins ballottent au gré de ses poussées.

Et soudain, à travers le rideau de mes cheveux qui tombent sur mon visage, j’aperçois, à une quinzaine de mètres, de l’autre côté de la rivière, un homme. Il nous regarde, pantalon sur les genoux. Les mouvements accélérés de son poignet trahissent clairement l’activité à laquelle il se livre. Je me cambre :



Crochetant plus fermement mes hanches, mon compagnon accélère ses mouvements et me glisse :



Je baisse la tête contre le plaid pour ne plus voir le pervers. Je sens le plaisir exploser dans mon ventre, je crie, je griffe la couverture. Un geyser vient frapper mes parois, puis un autre, et encore d’autres. Je suis comblée, dans tous les sens du mot. Lorsque, les cheveux hirsutes, j’ose relever la tête, je vois l’homme s’éloigner, une canne à pêche sur l’épaule. Mon amant enfonce le clou :



J’ignore sa perfide remarque, et, le prenant par la main, l’emmène vers la rivière. Malgré la fraîcheur de l’eau, je m’accroupis et laisse l’onde purifier les restes de mes écarts. Visiblement, mon amant n‘aime pas l’eau. Mon intuition me dicte qu’il ne sait pas nager… J’arrive tant bien que mal à mouiller son bas-ventre et le frictionner de la main. Sans trop insister, pour ne pas le faire rebander…


Nous nous rhabillons, et je constate avec horreur qu’il a déchiré mon shorty. J’y tenais, il était en authentiques dentelles de Calais. Me voilà sans rien sous mon short ! Nous faisons une dizaine de kilomètres avant d’arriver au kebab du pote de Karim ; un murmure salue mon entrée, je suis la seule femme ! Je sens des regards masculins appuyés sur mon short. Ont-ils deviné que j’étais nue dessous. Karim tombe dans les bras de son copain, ils se parlent en arabe, je n’y compris rien. Mais je devine que je suis l’objet de leurs échanges !


Nous nous installons et le pote de mon homme nous sert un excellent kebab. Je ne suis pas une habituée de ce type de nourriture, mais je dois reconnaître que le sien est très savoureux. À plusieurs reprises, je dois refuser le vin capiteux qu’il vient nous servir, car je dois conduire pour rentrer. Après ces agapes, nous retournons sur Paris. Surprise : au bout de quelques minutes, il s’endort. Je scrute son visage. Endormi, mon voyou a la gueule d’un ange adolescent…




8 – Une histoire de famille



Notre relation prend une tournure très… conventionnelle. Il m’appelle une fois par semaine environ en fin d’après-midi pour m’annoncer sa visite. Évidemment, je m’arrange pour éviter qu’il tombe nez à nez avec Léa. Heureusement, celle-ci est la plupart du temps enfermée dans sa chambre. Je guette mon visiteur pour l’introduire en silence dans ma chambre que je verrouille.


Une semaine après notre virée, Karim m’envoie un message. Je dois passer prendre un « colis » à Pantin. J’ai décidé d’arrêter de jouer les factrices pour ces livraisons trop dangereuses. Mais je crains sa réaction. Je l’avise donc de mon indisponibilité pour la course et lui demande de m’appeler. Près de quinze jours passent, il reste muet. Mais il me manque terriblement, je réalise en son absence combien je me suis attachée à lui et à ses caresses. Mon corps le réclame. Prenant mon courage à deux mains, je finis par l’appeler. La première tentative est vaine, il ne répond pas. À la seconde il décroche enfin :



Je pressens que notre liaison s’est achevée là. Je ne pouvais décemment pas continuer à risquer mon honorabilité dans ce jeu périlleux de factrice de substances prohibées. J’imagine les titres des journaux : « La bourgeoise devient dealeuse pour les beaux yeux du petit ami de sa fille… ». Mais il me manque, ou plus exactement mon corps le réclame. Il a réveillé ma libido, alors que j’avais su la mettre en sourdine depuis mon divorce, à l’exception de la quinzaine que je passais chaque année début août chez une de mes copines sur la Côte d’Azur avec d’autres filles célibataires ou divorcées. Nous compensions sans vergogne la chasteté du reste de l’année !

Je me replonge dans ma morne vie antérieure, boulot et Léa. Cela me permet de la soutenir alors que le bac s’approche et que je sens enfin chez elle une volonté sinon de réussite, ou tout au moins d’effort.


Quelque temps après, je reçois, à ma grande surprise, un message de Karim :



Je lui réponds de ne pas venir avant minuit, pour être sûre que Léa soit couchée et de m’envoyer un message quand il sera en bas de chez moi, sans sonner. Ses exigences vestimentaires m’agacent et m’excitent à la fois.

Le samedi soir venu, lorsque ma fille va se coucher, je file enfiler ma nuisette et mes escarpins. Je m’endors devant une mauvaise série télé, le portable à la main. Il est plus d’une heure quand il me sollicite. Je débloque la porte de l’immeuble et l’attends sur le palier. Et là, effarée, je vois Karim sortir de l’ascenseur avec un autre garçon ! Je reste scotchée, immobile. L’autre a les yeux exorbités en me regardant, je suis plus nue que nue ! Karim me pousse chez moi et me murmure à l’oreille :



Je les précède dans ma chambre que je ferme à clé. Je vais expliquer à ce goujat que je ne me chauffe pas de ce bois-là ! Au moment où je me retourne vers eux, Karim m’enlace et me glisse :



Je cherche ma respiration, il en profite pour me serrer plus fort et glisser sa main entre mes jambes, posant la palme de ses doigts là où il sait que je craque, mon périnée. Ses gestes sont sûrs et doux, mais je ne dois pas fondre. Il me bâillonne d’un fougueux baiser, ses doigts dessinent d’envoûtantes arabesques. Et il me sent craquer… Il me dépose, telle la Belle-au-Bois-dormant, sur mon lit. Entre mes paupières, j’observe son soi-disant frère et réfléchis à ma défense. Il ne lui ressemble guère. Il me mate comme un gamin devant une devanture de pâtisserie. Karim ne me laisse guère le temps de penser, il m’a dénudé un sein qu’il tète goulûment, tout en caressant maintenant mes grandes lèvres. Alors je m’abandonne, caresse ses cheveux drus et ronronne de bonheur, en oubliant l’intrus. Il me soulève les reins, se cale en moi et m’envahit de son infinie lenteur. Je ne sais plus où il commence, où je finis. Il me chevauche, ardent cavalier sur sa pouliche.

Au moment où ses ruades s’accélèrent, je sens entre mes lèvres comme un morceau de chair. J’ouvre les yeux, j’ai le sexe d’Omar au bord des lèvres.



Et j’engloutis Omar. Étrange impression que celle d’être pénétrée par deux membres différents. Mais l’envie qui monte dans mon ventre me rend incapable de toute analyse. Les vannes de mon plaisir s’ouvrent au moment où je sens dans ma gorge jaillir une semence âcre que j’avale en partie malgré moi. Karim à son tour se cabre et m’inonde de son jus.


Toute la nuit, j’ai été l’objet des assauts de mes deux jeunes mâles. Tout au plus, ai-je pu imposer l’usage de préservatif à Omar et repousser toute tentative de sodomie. En toute honnêteté, je dois reconnaître le plaisir que j’ai tiré de cette double présence virile à mes côtés, même si le cadet n’avait visiblement pas le savoir-faire de son aîné, et si certaines de ses caresses, buccales notamment, manquaient de retenue. D’ailleurs, au petit matin, les marques rouges sur ma peau révélaient un art un peu trop primitif. Mais, oui, j’avais pris mon pied de manière intensive. Avoir deux hommes pour soi n’est pas désagréable !


Le gros problème au réveil est d’exfiltrer mes deux amants sans que Léa réalise leur présence. J’ai dû, emmitouflée dans une robe de chambre masquant mes excès, aller demander à Léa de se rendre à la boulangerie. Visiblement, je devais avoir une drôle de tête, car elle m’a demandé si j’étais souffrante. L’oreille collée contre la porte, j’ai attendu un moment où elle s’exécute, me suis assurée par la fenêtre du salon qu’elle avait passé le coin du pâté de maisons et pousser mes deux lascars dans l’ascenseur. Étrangement, Léa, à son retour, est venue dans ma chambre, ce qui était rare. Je l’avais sommairement arrangée avant de me glisser sous la douche, dont la porte était fort heureusement dépolie, masquant les stigmates de ma nuit de débauche. Visiblement, ma fille se doute de quelque chose.




9 – Une demi-lune de miel



Léa passe son bac, nous avons retrouvé cette complicité mère-fille que l’irruption dans sa vie de Karim avait chamboulée. Elle est plutôt satisfaite de ses prestations. Moi, je rêve chaque nuit du corps de son ex contre moi.


Grand bonheur, elle décroche son bac et s’inscrit, comme elle le souhaitait, en droit à Assas. Nous dégotons un petit appartement qu’elle va partager avec deux de ses copines. Elle ne reviendra à Saint-Cloud que le week-end. Lorsque tout est prêt, elle s’embarque avec une amie pour un mois de voyage en Italie. Je lui fais bien entendu les recommandations de principe qui s’imposent et attire son attention sur le sang chaud qui coule dans les veines des garçons italiens comme dans toutes celles des méditerranéens. Elle ne réagit pas à ma remarque.


Je m’apprête donc à partir quinze jours début août (date de vacances imposée par mon boss) dans la jolie maison d’une copine sur la Côte d’Azur. Nous sommes toutes quatre divorcées et profitons du cadre pour compenser intensément le vide habituel de nos lits conjugaux. Au bord de la Grande Bleue, les occasions foisonnent !


Une dizaine de jours avant mon départ en congés, je reçois un appel de Karim. Après m’avoir dit que je lui avais manqué (compliment qui m’émeut, car c’est le premier dans sa bouche), il me propose une virée de cinq jours mi-août au Touquet où il a à faire. Ravie, j’accepte.


Lorsque j’annonce aux copines que je ne resterai pas avec elles jusqu’à la date prévue pour la fin de nos vacances, elles devinent qu’il y a un homme dans ma vie et m’assaillent de questions. Vu la personnalité de mon jeune amant, je reste peu volubile. Leur curiosité est aiguisée par le fait que je participe cette année très mollement à ce que nous appelons « nos chasses à l’homme ». Le seul écart que je commets est une liaison éphémère avec un des plagistes, culturiste amoureux de son corps, mais trop pressé et empressé au lit pour me satisfaire vraiment.


Je tombe dans les bras de mon amant lorsque nous nous retrouvons devant chez lui. Il charge son sac (fort léger) dans ma voiture et nous voilà partis pour une lune de miel. Évidemment, sevrés (en tout cas pour moi) de caresses, nous mourons d’envie l’un de l’autre et, dès que nous nous sortons de l’agglomération parisienne, nous trouvons un champ accueillant, nous dévêtons en un tour de main et partons pour Cythère comme des assoiffés. Merveilleux moment, où je retrouve toute la fougue, le savoir-faire et l’imagination de mon jeune amant.


À l’arrivée au Touquet, nous nous heurtons à la difficulté de trouver un havre pour abriter nos ébats. Toutes les chambres d’hôtes, gîtes, hôtels que nous visitons prétendent être complets. Je me rends bien compte que l’improbabilité de notre couple dérange nos hôtes potentiels. Tout d’un coup, même plus dévoilée que voilée, je me sens musulmane, je me sens vieille…

Nous finissons notre nuit enlacés sur la plage. Le lendemain, au milieu de nulle part, à quelques kilomètres de la côte, nous trouvons enfin un gîte, une espèce de cabane au fond du jardin d’un vieux propriétaire. Même si le confort, sanitaires notamment, y est plus que sommaire, nous avons trouvé un abri pour notre presque voyage de noces.


Évidemment, la plage ne ressemble pas à celles de la Côte d’Azur. Nous trouvons un coin pour étaler notre serviette. Nous n’en avons qu’une, j’ai omis d’en prendre pour mon homme. Par contre, je lui ai offert un beau short rouge et trois caleçons fantaisie, en choisissant ceux avec des lèvres de femmes comme motif pour l’inciter à l’usage de sous-vêtements sous son éternel jogging. Il a bien entendu découvert que j’avais bronzé seins nus dans le Midi et m’impose l’absence de tout soutien-gorge. Je suis un peu gênée, car celles qui osent laisser tomber leur haut se comptent sur les doigts de la main dans ce coin.


Visiblement, Karim ne s’aventure jamais là où l’eau dépasse sa ceinture et ne sait pas toujours pas nager. Je tente, sans succès, de l’initier. Finalement, je me résous à nager autour de lui sous l’eau, en lui passant entre les jambes et en l’effleurant là où il est le plus sensible. Je savoure ensuite sa gêne qui le force à rester dans l’eau jusqu’à la disparition de l’effet de mes caresses. Assez vite, Karim rejoint une bande de jeunes qui jouent une partie endiablée de foot. Quelques gamines, mineures pour la plupart, encouragent leurs copains. Lorsque je m’approche, je découvre dans leurs regards une certaine jalousie. Un peu pour la différence d’âge, un peu pour l’assurance qui leur manque pour se montrer seins nus. Par contre, leurs copains viennent fréquemment vers moi et me matent sans vergogne, moi, la meuf à Karim, comme ils m’appellent. Je sens une véritable satisfaction de sa part de s’afficher à mes côtés.


Cette fierté prend une tournure étrange lorsque nous sentons le poids des regards désapprobateurs de ceux qui nous entourent. Karim a alors envers moi des gestes de propriétaire, me flattant une fesse, me caressant un flanc, m’embrassant sur un sein devant eux. Ainsi, le lendemain, devant la mine défaite de trois générations d’une famille d’estivants installée près de nous, il me glissera à l’oreille son souhait d’une pipe publique ! Cela ne finit en fait que par une caresse manuelle osée de ma part sous notre serviette de plage et… la migration de la famille puritaine vers d’autres lieux moins dangereux pour elle.


Bien entendu, mon amant manifeste toujours une ingéniosité sexuelle déroutante. Pendant notre séjour, nous avons fait l’amour dans la mer (grisant), sur la plage (romantique), dans les dunes (ah, le sable !), en forêt (superbe), dans une hutte de chasse (exigu), sur une aire d’autoroute (risqué), dans les toilettes d’une station-service (désagréable). Par deux fois, il a voulu à nouveau me prendre par la petite porte. Prévoyante, j’avais éloigné mes crèmes les plus coûteuses et laissé de la lotion solaire à sa portée. Honnêtement, j’ai joui surtout grâce à ses doigts. Mais les séquelles ont été bien moindres que ce que j’avais connu jusqu’alors. Il en a déduit que je m’ouvrais peu à peu. Je suis dingue de la manière qu’il a de se contrôler, de laisser mon plaisir monter puis éclater, et de ne venir qu’après. En amour, il est tout sauf égoïste.


Un épisode savoureux survient l’après-midi où Karim me laisse seule pour honorer son rendez-vous au Touquet. Lorsque j’arrive sur la plage, ses copains viennent me voir pour me demander où il est. Apprenant son absence, ils me proposent de le remplacer pour leur match. Je leur réponds, narquoise :



Ils s’esclaffent, mais saisissent la perche que je leur ai innocemment tendue en venant me chercher pour se baigner à la fin de leur match. Très vite, je me rends compte qu’ils se sont donné le mot pour m’entourer, m’éclabousser et me pousser au centre du cercle qu’ils forment, comme si j’étais un ballon avec lequel s’amusent. Leurs mains, elles, sont tout sauf innocentes, elles effleurent mes seins. Rendues gaillardes par mon absence de réactions, elles m’empaument de manière de plus en plus marquée. Je me demande jusqu’où iront ces jeux délicieusement troubles. Je décide de contre-attaquer et ne me prive pas de m’accrocher, comme par inadvertance, à leurs parties les plus sensibles. Je me retrouve à un moment avec le bas de maillot à mi-cuisses ! L’arrivée de leur fan club féminin sur les lieux de nos joutes aquatiques interrompt ceux-ci, et je bats prudemment en retraite, non sans regarder avec intérêt leur stratégie pour cacher à leurs copines l’effet induit par notre petit manège.


L’avant-dernier jour, Karim revient vers moi en boitillant. Un tacle, semble-t-il, assassin lui a abîmé le mollet. Et me voilà devenue infirmière, avec de longues séances de massage au baume apaisant qui se transforment peu à peu en manipulations bien moins thérapeutiques. Peu à peu, nous nous découvrons l’un l’autre. Il me parle de sa famille ; il est l’aîné de huit enfants, dont sept garçons, pas tous du même père ; de sa mère, luttant pour nourrir toute sa progéniture ; de ses grands-parents maternels, revenus au pays ; de la fierté qu’il a eue d’être choisi pour intégrer en seconde le lycée de Saint-Cloud ; de l’immense désillusion qu’il a eue devant le rejet malsain dont il a été victime de la part de ses camarades garçons (il précise bien garçons, ce qui me fait penser que l’hospitalité des filles à son égard a été beaucoup plus chaleureuse) ; du climat de violence qui en a découlé, et du parti pris injuste de certains professeurs à son égard ; de ses conquêtes amoureuses aussi (Léa n’était pas la seule) ; de sa découverte des bienfaits que lui apporte le cannabis, et de son attirance pour des drogues plus dures. Il m’interroge sur mes premiers émois sexuels, mes différents partenaires. Il me fait lui parler de mon mariage et de ses déceptions ultérieures. Il s’amuse de la manière dont, dans mon boulot, je dois gérer l’image d’un PDG à l’ego surdimensionné. Bref, après nos corps, nous dévoilons nos âmes.


Sur la route qui nous ramène, je fais le bilan de notre court séjour. D’abord, je ne m’imaginais pas pouvoir jouir intensément autant de fois en aussi peu de temps. Je crois que, avec lui, plus je fais l’amour, plus j’ai envie de faire l’amour. Ensuite, j’ai découvert, sous ses apparences de vilain voyou des cités, de petit coq dressé sur ses ergots, un jeune homme terriblement attachant, un peu fragile malgré ses apparences, qui me fait craquer… Mais notre relation n’est malheureusement pas viable sur le long terme. Trop de différences nous séparent ; âge, culture, style de vie. Mais j’ai envie avec lui d’appliquer la maxime « carpe diem » !




Épilogue



Voilà près de six mois que j’ai une liaison avec l’ex de ma fille. Il me rejoint chez moi presque chaque semaine. Il me prévient toujours au dernier moment. Par deux fois, il est à nouveau venu avec « un frère », ce fut Khaled, puis Mustapha. Par deux fois, je les ai accueillis dans ma couche.


Ma mission a pleinement réussi : Léa a repris goût aux études et veut devenir avocate. Elle a même un nouveau petit ami, Kevin, un étudiant de sa fac, un beau garçon un peu timide.


Jamais je n’aurais imaginé, quand je me suis fixé comme objectif de l’extraire des griffes d’un jeune beur, dealer à ses heures, que celles-ci se refermeraient sur moi. J’ai deux vies, celle la maman et la collaboratrice exemplaire qui se transforme, quand il est avec moi, en femme de mauvaise vie à la sensualité débridée. Ma sensualité s’épanouit comme jamais. Ma seule crainte : apprendre que Karim est tombé dans les mains de la police.


Je me sens à la fois la maman et la putain