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Temps de lecture estimé : 19 mn
30/09/18
Résumé:  Perdue la nuit, une rencontre...
Critères:  f fh vacances voir exhib nudisme fmast conte -plage
Auteur : Katzou  (Vieux scorpion)      Envoi mini-message
Se coucher tard nuit

Faire la planche



Carole aimait le soleil et pensait que le bronzage la protégeait forcément. Elle avait tort, mais c’est une autre histoire.

Elle passait des vacances familiales avec ses parents, au bord de l’eau, sur la plage et dans l’eau.

Carole aimait s’exposer nue au soleil, mais cette idée n’était malheureusement pas partagée par son père. Sa mère avait l’esprit beaucoup plus libre et lui avait proposé de s’installer sur une plage naturiste un peu plus loin de la leur.

Mais jusqu’à présent, elles n’avaient pas pu mettre leur projet à exécution et se contentaient d’enlever le haut, ne conservant qu’un « bas » minuscule que Carole s’était efforcée de réduire au minimum.


Il faut dire que le string de Carole se réduisait vraiment à une cordelette d’une finesse transparente qui lui passait entre les fesses avec cependant peu de délicatesse.


La cordelette s’incrustait, séparant deux globes bien ronds et fermes puis continuait son chemin, passant sur son périnée et se faufilant entre les lèvres de son sexe qu’elle avait charnues et fournies. Le tissu ne commençait qu’à ce moment-là, un peu trop haut, ne masquant que les deux tiers de sa vulve, hésitant entre une retraite dans la vallée salée et un rôle de cache-sexe minimum. Son sexe était plus révélé que caché et le tissu d’une finesse arachnéenne se plaquait avec plaisir sur ses chairs bombées, sur le tumulus mystérieux de son mont de Vénus, le bien nommé. Tout se voyait, tout excitait, tout se mouillait. Mais elle préférait cela, cette provocation mineure à une culotte trop confortable, mais sage.


Elle pratiquait le surf et aurait aimé ne plus être gênée, le mélange de l’eau de mer et de ses eaux secrètes l’irritait et rougissait son entrejambe, le vêtement était trop petit !

Sa mère, plantureuse et mûre était aussi splendide qu’elle, mais revêtait un une-pièce dont elle roulait le haut avec un érotisme savant, arrêtant le tissu à la limite de l’indécence, à la naissance de sa toison pubienne qu’elle arrangeait pour la faire dépasser un tout petit peu, laissant quelques poils follets affoler les esprits.


Carole ne l’avait jamais encore montré à sa mère, mais elle se rasait totalement, depuis le début des vacances, dégageant son pubis et le bombé de son mont de Vénus.

Mère et fille possédaient des poitrines rondes et d’une forme parfaite, aux aréoles claires et aux tétons gourmands et pointus.

Ce jour-là, Carole avait chevauché sa planche de surf avec une idée bien précise en tête.

Elle s’était assise sur la planche rugueuse, les jambes bien écartées, les fesses à plat et cambrée, avait pagayé vers les vagues, au loin, vers la tranquillité.

La mer la berçait et léchait doucement ses jambes, arrosant son ventre d’écume salée et iodée, rafraîchissant sa peau surchauffée par le soleil déchaîné.

Personne ne la côtoyait, aucune planche, aucun nageur, elle était seule.


Arrivée au large de la plage, elle s’allongea sur la planche, se contorsionnant pour se débarrasser du slip qui la torturait, de cette ficelle qui s’insinuait entre ses fesses sans douceur ni subtilité.

Elle se retrouva enfin libre et sans entrave ; elle détacha le tube de crème solaire logé entre ses seins, passé à un lacet, et s’enduisit de crème solaire avec soin, n’épargnant surtout pas son entrejambe plus clair et si fragile, ni ses seins lourds et encore un peu blancs. Elle remit le tube autour de son cou et elle put enfin se confronter aux rayons brûlants sans avoir à craindre l’irruption intempestive d’un mateur. Elle aimait le soleil, elle aimait se retrouver nue, mais aussi tranquille.


Le vent violent soufflait en rafales et rafraîchissait Carole en brisant sur le bronze de sa peau des embruns salés et piquants. Les vagues se formaient bien et déroulaient leurs rondeurs sous ses pieds agiles.

Elle n’avait jamais surfé ainsi, la sensation de liberté qui en résultait la saoulait, la rendait légère et audacieuse. Le ciel et la mer étaient devenus ses amis et les rouleaux salés accueillaient avec plaisir ses chutes échevelées.

Carole prenait son pied et c’est épuisée qu’elle s’étendit avec volupté sous la morsure du soleil, face aux feux de l’astre.


Son ventre la cuisait et son sexe qu’elle avait rasé encore le matin même, chauffait délicieusement. Elle écarta en grand ses jambes : elle voulait faire disparaître la trace blanche qui trahissait le port d’un slip, si petit soit-il.

Elle regarda autour d’elle et constatant qu’elle était toujours seule, fit ce qu’elle n’avait jamais même rêvé de faire, du moins en plein jour : elle se caressa, doucement, lentement faisant naître des ondes de plaisir au creux de ses reins, faisant bourgeonner la pointe de ses seins, douloureusement sensibles.


Elle enduisit ses doigts de crème solaire, laiteuse et doucement parfumée et la répartit avec précision sur son sexe qu’elle massa avec énergie.

Elle ouvrit ses cuisses et les fit glisser sur le plastique rugueux de la planche, les plongeant dans l’eau fraîche, s’écartelant au soleil, son esquif ballotté au creux des vagues montait et descendait au rythme d’autres vagues plus intimes celles-là.

Le plaisir déferla en elle et les orgasmes la surprirent en rafale, et elle cria sans retenue. Elle était seule, sa masturbation appliquée, habile et si profonde dura de longues minutes, la faisant défaillir à plusieurs reprises, assommée, tétanisée par les spasmes de jouissance.


Jamais elle n’avait été aussi libre, aussi obscène dans ses gestes, aucun lien ne la retenait plus, elle rompit les digues de sa libido et se laissa submerger, impudique et sans limite, elle osa ce dont elle avait rêvé, ce qui la faisait reculer, ce qui lui faisait peur.

Quelque part en elle une voix la rassurait en lui disant que ce qu’elle faisait ne concernait qu’elle et elle seule.

Carole se coucha sur sa planche aux limites extrêmes de son plaisir, aux bornes de la douleur et finit par s’endormir au soleil, bercée par les flots, épuisée par ses orgasmes.

Le froid la réveilla. Le soleil se couchait.


Elle avait dérivé et s’était éloignée de la plage. Pire, elle s’aperçut que son maillot avait disparu. Elle se retrouvait nue sur sa planche. Comment allait-elle rentrer ? Elle était venue sur la plage sans rien emporter, ni serviette ni sac, seulement son tube de crème solaire et ses lunettes de soleil.

Elle avait adoré marcher ainsi, libre, sa planche jaune vif sous le bras. Son bronzage ressortait d’autant mieux et elle s’était excitée sous les regards affolés des ados qu’elle avait croisés.

Elle se souvenait de photos qu’elle avait vues sur des revues pour hommes et son reflet dans une vitrine, près de la plage l’avait confrontée à son souvenir, elle posait, effrontée et audacieuse, arrogante et affolante et cela lui plaisait.

Mais elle portait quand même un semblant de maillot…


Elle plongea dans l’eau tiède et chercha sans conviction son maillot.

Elle le regretta, c’était un triangle assez fin de tissu rouge vif, fin et doux au toucher, une cordelette le retenait sur ses hanches et en faisait le tour. Elle s’était regardée dans une glace, dans l’intimité de sa chambre, une après-midi d’orage, un jour chaud et moite.

Là, elle avait écarté en grand ses cuisses et avait vu le tissu qui sans vergogne disparaissait entre ses lèvres les révélant plus que les masquant… Elle devait se raser totalement sinon tout se voyait, encore plus impudique…


Elle regretta sa perte, d’autant qu’elle avait choisi un maillot de marque et les quelques grammes qu’il pesait avaient pourtant soulagé ses économies avec rapidité. Elle s’assit et réfléchit.

Le soleil se couchait, elle pourrait attendre un peu et tenter de rentrer comme elle était, dans la demi-obscurité. Elle viserait au plus court, la plage la plus proche de l’endroit où elle logeait. On ne la remarquerait certainement pas et de toute façon, elle n’avait pas le choix.

Elle distinguait à peine les lumières de la station balnéaire au loin. Carole se dirigea en pagayant vers la plage, couchée sur son esquif.


C’était épuisant, le vent la poussait vers le large. Elle ressentit bientôt des crampes dans les bras et s’aida de ses jambes. Elle fut obligée de se reposer et son retour vers la plage prit beaucoup plus de temps que prévu. Elle poussa donc la planche pendant de longues minutes, luttant contre le temps, car le soleil se couchait et l’obscurité envahissait la mer. Il faisait noir quand elle toucha enfin le fond sableux.


Elle fut soulagée, car elle ne pensait pas réussir, un temps une angoisse l’avait saisie et transpercée comme une lame de couteau. Il était temps, car la peau fine de l’intérieur de ses cuisses était irritée par le sel et le frottement continuel contre le plastique rugueux.

De plus elle s’aperçut que l’eau de mer brûlait ses muqueuses, sollicitées lors de ses caresses folles et elle désirait avant tout une bonne douche d’eau douce. La plage était déserte, mais elle devrait traverser une bonne partie de la station balnéaire avant d’arriver à l’appartement de location.


Carole était épuisée et elle aborda la plage sur les genoux, se traîna, s’allongea sur le sable encore chaud, haletante, mouillée et collante de sel, le cœur au bord des lèvres.

Elle s’allongea, le cœur battant, sur le sable chaud et s’y étendit comme une chatte, se poudrant le corps de sable, se surprenant à aimer cette sensation de se savoir sale et de l’accepter. Le sommeil la surprit et elle sombra.


Un bruit la réveilla et Carole se redressa en sursautant. Déboussolée, elle ne réalisa pas tout de suite où elle était puis tout lui revint. La brûlure de son ventre avait disparu et elle se sentit mieux, mais elle reprit contact avec la réalité et sentit une inquiétude différente l’envahir.


Elle était glacée et sa peau se couvrait de frissons, elle avait froid et rien pour la réchauffer. Elle avait soif aussi, elle n’avait rien bu de tout l’après-midi et le soleil était si chaud.


Non loin d’elle, un groupe de jeunes sortis de voitures arrêtées le long de la plage, pleins phares vers la mer. C’étaient leurs éclats de voix qui l’avaient réveillée. Elle les regarda, à plat ventre sur le sable encore tiède.

Ils se soulageaient sur le sable, ils devaient être saouls et elle se plaqua encore plus sur le sable, elle s’enterra presque derrière sa planche, souhaitant les voir partir rapidement : ils ne lui plaisaient pas du tout, leur comportement, leur allure vulgaire lui faisaient craindre le pire. Plusieurs d’entre eux se dirigèrent droit vers elle, et elle se fit toute petite, cachée heureusement par des rochers.


Elle les entendit discuter entre eux et ses craintes se révélèrent fondées, c’était les pires des voyous, plusieurs d’entre eux parlaient de drogue et autres affaires qu’elle ne comprenait pas, car ils utilisaient un genre de code pour parler. Elle s’enfonça dans le sable, peu désireuse de se faire voir. Une fois leurs vessies soulagées, ils partirent et sautèrent dans la voiture qui démarra dans une gerbe de sable.


Les phares l’éclairèrent en plein alors qu’elle se redressait, découpant sa silhouette sur le noir du ciel. Elle se coucha, mais il était trop tard, elle entendit leurs cris et la voiture stoppa aussi brutalement qu’elle avait démarré. Elle ne réfléchit pas longtemps et se mit à courir, à longues enjambées, sa planche sous le bras. Elle n’avançait pas vite, car elle courait sur le sable sec, elle se dirigea vers le rivage et put accélérer.


Soudain devant elle des phares l’éblouirent. Une voiture avait remonté la plage devant elle sans qu’elle l’entende, sans qu’elle la voie… C’était un gros 4x4 dont elle entendait le moteur gronder alors qu’il se frayait un chemin sur la grève. Elle fut éblouie, elle lâcha sa planche et courut droit sur les phares.

Elle heurta la calandre de plein fouet et son corps roula sur le capot glacé puis s’abattit sur le sable derrière la voiture avec un bruit mat. Le ciel et les étoiles tournèrent autour d’elle puis elle entendit un bruit sourd : son corps venait de heurter le sol. Elle n’avait pas mal.


Ils s’assemblèrent autour d’elle, allongée, déjetée, ouverte, sans pouvoir bouger devant eux. Ils avaient des lampes torches et les ronds de lumière s’aventurèrent sur elle, sur ses jambes, sur son ventre, sur ses seins. Elle respirait fort, à moitié évanouie.

Ils détaillèrent chaque parcelle de son corps nu, s’approchèrent et la touchèrent, promenant leurs mains froides sur sa peau, la touchant, la caressant. Elle regardait leur danse sans réagir, en spectatrice. Leurs mains étaient pleines de sable qu’elle sentit crisser et irriter sa peau sans défense.

Elle s’ébroua, le cauchemar éveillé qu’elle venait de vivre la fit frémir, elle se retourna et seulement alors sut qu’elle avait tout rêvé.


Son cœur battait à rompre et elle soupira quand elle entendit leurs cris diminuer. Ils abandonnaient. Il était très tard et la nuit épaisse s’étirait autour d’elle. Sa montre lui donna l’heure, il était une heure du matin. Elle devait rentrer.


Elle commençait à avoir froid, la nuit était chaude, mais son état la rendait sensible à la fraîcheur relative de l’air, et sa course éperdue l’avait fait transpirer. Elle se résolut à traverser la ville éclairée, n’ayant plus la possibilité de l’éviter. Elle s’était approchée le plus possible du quartier où elle habitait, mais maintenant il lui fallait traverser des rues éclaboussées de lumière.


Les premiers mètres, sous la lumière crue des lampadaires lui furent un supplice, elle se sentit si vulnérable, ainsi à la merci de qui la verrait ! Elle essaya d’éviter autant que possible les lumières, passant de zone d’ombre en zone d’ombre, n’hésitant pas à escalader un muret pour se cacher derrière. Elle arriva à un endroit bordé de hauts murs, violemment éclairés.


Ses pieds foulaient le macadam chaud et chaque réverbère découpait sa nudité, la révélait et la plaquait aussitôt en noir sur le crépi blanc et elle se sentait à chaque fois encore plus nue, encore plus fragile.


Carole était jolie et bien faite et le spectacle qu’elle offrait était loin d’être désagréable, mais à ce moment elle aurait souhaité être disgracieuse et grosse, moche !

Elle marchait vite, mais avait une conscience spéciale de son corps, offert malgré elle, dévoilé, montré. Chaque pas lui apportait les sensations du macadam encore chaud sur la plante de ses pieds, de ses jambes qui s’écartaient, de ses fesses qui s’ouvraient sur les portes disjointes de son sexe si présent, si fragile. Oui, elle se sentait fragile, comme une gazelle en train de boire alors que le lion rôde et se cache dans les hautes herbes. Ses seins, lourds et encombrants, tiraient son torse en avant et lui faisaient réaliser sa situation, sa condition. Elle se hâta.


Elle trouva une fontaine ancienne avec de l’eau douce, potable était-il indiqué… le bruit hypnotique de l’eau la guidait infailliblement. Elle s’y accouda et plongea la tête dans l’eau, aspirant avec délice le breuvage frais. L’eau la mouilla et rinça le sel accumulé, elle tourna la tête pour voir si personne ne la voyait. Alors elle enjamba la margelle et se plongea toute entière dans l’eau glacée.

Elle s’allongea sous le jet d’eau douce et frotta de son corps le sel et le sable, se revigorant à la fraîcheur de la source. Elle but longuement et l’eau lui parut le meilleur des nectars.


Elle sortit, dégoulinante sirène érotique et reprit sa planche. Le petit vent de la nuit la fit grelotter, sa peau se couvrit de frissons. Elle était gelée maintenant. La route était encore longue, elle avait accosté à des kilomètres de chez elle, à l’autre bout de la station.


Elle marchait rapidement maintenant, sa planche de plus en plus lourde la faisait se déhancher et elle commençait à avoir mal aux reins. Soudain, elle se rendit compte qu’elle était encore plus loin qu’elle ne le pensait. En effet, elle avait dérivé jusqu’à la station voisine et c’était dix bons kilomètres qui la séparaient de son lit… Elle en laissa tomber sa planche de dépit. Dix kilomètres à pied, entièrement nue et en pleine nuit…

Jamais elle n’en sortirait intacte…


Abattue, elle s’assit sur le sable encore chaud du bord de la route, pas pour longtemps, car des herbes barbelées vinrent lui rappeler sa tenue et piquèrent avec énergie la peau douce de ses fesses.

Carole se reprit et calcula : dix kilomètres : deux heures de marche rapide. C’était dans ses cordes, elle était assez sportive pour cela, pas de souci, en route se dit-elle.

La nuit était noire, douce et belle. Carole profita de la situation, jamais elle n’aurait pu faire cela, se promener toute nue ainsi, par une nuit d’été aussi douce, alors autant se laisser aller un peu.


Ses pieds foulaient avec aisance le macadam chaud et doux, un petit vent la rafraîchissait juste ce qu’il fallait, et sa peau se faisait caresser par les effluves iodés de la mer, toute proche. Elle eut envie de se soulager et pleine d’audace, elle s’installa au milieu de la route et debout, les jambes écartées comme un homme elle vida sa vessie, pressant de sa main son pubis pour orienter le jet avec une joie enfantine.

Le jet s’écrasa avec bruit sur le macadam et lui mouilla les jambes, n’en pouvant plus, elle avança deux doigts et se fit jouir rapidement, s’étonnant de la vitesse à laquelle son plaisir déferla, secouant son bas-ventre de spasmes de plaisir qui lui mouillèrent les cuisses.


Revigorée pas son orgasme audacieux, elle se sentit revivre. Elle reprit sa route, marchant sur la bande blanche au milieu de la chaussée, seule au monde.


Rien ne bougeait, seul le vent dans les pins parasols au bord de la route égayait la nuit, les étoiles ne clignotaient même pas, ses pieds nus ne faisaient pas de bruit.

Elle poussa un petit cri et l’écouta s’amortir au son du ressac omniprésent de la mer.

Sa tenue lui revint soudain comme un coup de poing à l’estomac : elle était totalement et irrémédiablement nue, sans défense. Jamais elle n’avait ressenti cela, se savoir si vulnérable, si nue… rien ne pouvait la cacher, la sauver…


Puis elle croisa la route d’un homme qui se tenait, immobile dans l’ombre, accoudé à la rambarde du pont qui enjambait la rivière, les yeux fixés sur la mer légèrement lumineuse. Elle crut mourir. Elle ne l’avait pas vu tout de suite et maintenant il était trop tard pour reculer. Elle passa derrière lui, raide et transie de peur, elle ne pouvait pas passer ailleurs, car il s’agissait du seul pont et ce côté était dans l’ombre, mais il avait dû la voir arriver, silhouette blanche et pitoyable dans les lumières chirurgicales des lampadaires. Carole s’avança, bravement, se préparant, la mort dans l’âme à abandonner sa planche et à courir si besoin était. Le vent s’était refroidi et la glaçait, lui donnant la chair de poule et érigeant les pointes de ses seins, insolemment.


Il lui parla. Il se détacha de la main courante et la suivit. Elle était si effrayée qu’elle ne comprit pas ce qu’il disait. Il se tenait à ses côtés, s’approchant même à la toucher. Elle frémit et se prépara au pire. Son corps se recroquevilla et un frisson de peur naquit au creux de son ventre glacé, son imagination travaillait à plein et elle se vit, entraînée violemment par l’homme, traînée sur la grève caillouteuse, forcée sur un rocher, violée, brutalisée…


Elle était épuisée et la planche se faisait lourde. Elle boitait un peu, car elle s’était blessée au pied avec un caillou tranchant. Elle plaça sa planche entre elle et lui.

À ce moment, une voiture arriva en face d’eux et ses phares l’éblouirent.

Elle se cacha derrière la planche et la voiture klaxonna un long moment quand le conducteur la vit nue dans son rétroviseur. Elle sentit son estomac se nouer et un bloc de glace y naquit. L’homme s’arrêta de marcher, et elle vit son expression dans la lumière rouge des feux de la voiture.



Sa voix était douce et agréable, de ces voix auxquelles on se confie…



La voiture était toujours là, arrêtée, et les feux de recul s’allumèrent.



Il lui prit d’autorité la planche des mains et la porta. Elle essaya de résister, mais laissa l’homme prendre sa planche.



Il lui prit le bras, doucement, sa main était chaude. La voiture redémarra et s’éloigna.

Elle se trouva alors vraiment nue, gauche et un peu honteuse. Elle mit ses mains sur ses seins en réflexe, puis sur son ventre. La planche ne la cachait plus du tout.


Elle se sentait à bout de forces et n’avait pas envie de discuter. Sa nudité même passait au second plan et elle voulait par-dessus tout dormir. Elle se serait bien de nouveau allongée sur la plage, car il y faisait bon, le sable était tiède sur sa peau et dormir à la belle étoile ne l’aurait pas gênée. Mais elle n’était pas folle, et tenait à sa peau. Elle avait déjà eu beaucoup de chance. Elle avait peur, maintenant, il semblait gentil, mais elle n’avait pas aimé son regard quand les phares avaient révélé sa nudité.


C’était un homme, jeune et il n’était pas en bois. Elle remarqua tout de suite la bosse qui déformait son pantalon. Marcher à côté d’une jolie fille sans le moindre bout de tissu sur elle, vulnérable, dans un endroit désert, par une tiède nuit d’été aurait fait exploser n’importe qui, alors pourquoi pas lui !


La lumière se faisait rare, maintenant qu’ils se dirigeaient vers les petits appartements de vacances, en bordure du port. L’homme ne disait plus rien. Il restait discret et portait sa planche sans mot dire.


La mer étalait ses vagues à côté d’eux, dans un ressac énervant et suggestif. Carole avait l’impression que les vagues déferlaient sur elle, une à une, venant la lécher, la mouiller, se retirant et revenant sans cesse, dans un mouvement familier et hypnotique.


En réaction au stress, elle se sentit devenir molle, emportée par une vague de fond de désir, s’en voulant de penser à cela, maintenant, mais c’était plus fort qu’elle, elle se sentait sensuelle, soumise à un désir qui la prenait par surprise. Elle se surprit à vouloir profiter de la situation : elle aimait se trouver ainsi, nue devant cet homme habillé, se trouver aussi à sa merci, vulnérable, disponible à tous ses fantasmes et aussi aux siens et elle en avait…


Ce fut elle qui parla. Son cœur battait fort et un frisson glacé courait dans son dos. Carole se rendait compte de sa situation et s’attendait au pire. Elle avait lu des histoires macabres de corps retrouvés des mois après portant des traces de tortures, de sévices, cela l’avait fait trembler de rage, de peur et maintenant elle se trouvait au centre d’une histoire semblable… Elle dit la vérité.



Ça y est, les ennuis commencent se dit-elle. Elle ne répondit pas. Sa voix était agréable, douce et il parlait bien.



Il marchait vite et sans attendre sa réponse il la distança assez vite. Elle s’étonna, pourquoi faisait-il cela, il la fuyait ? Elle l’appela. Carole sentait confusément qu’elle avait besoin de lui, elle était folle de se balader ainsi au milieu de la nuit, il pourrait l’aider, peut-être…



Il marchait vite, il s’arrêta et se retourna pour l’attendre. Il grava l’image de la jeune fille, si fragile, si belle, si nue, dans sa mémoire.



Elle accepta la chemise à manches courtes de l’homme et l’enfila sans la boutonner. Son eau de toilette l’imprégnait, elle aimait bien ce parfum. La chemise s’arrêtait au ras de ses fesses et elle se sentit encore plus fragile ainsi. Le tissu pourtant doux râpa sa peau salée et la gêna : c’était une chemise d’homme et la coupe ne lui allait pas, la pointe ses seins frottaient continuellement sur l’étoffe, l’agaçant et l’excitant encore plus. Elle rapporta son attention sur son compagnon de route. Il était pas mal, musclé et bien foutu ! Il rit et elle aussi. Il s’approcha d’elle. Elle réalisa qu’il gardait volontairement une certaine distance entre eux, restant plus loin que nécessaire.



Elle savait ce qu’il allait lui dire, elle avait compris aussi pourquoi il lui avait prêté sa chemise et cela la rendit bizarrement joyeuse. Quelques minutes plus tôt, elle se serait sauvée à toutes jambes et maintenant…



Il ne répondit rien. Carole le trouvait mignon et avait envie de lui. Elle se trouva contradictoire, elle avait eu peur de lui et maintenant…

Ses prouesses de l’après-midi l’avaient jetée dans un état d’excitation qui ne l’avait plus quittée. Sa tenue et l’érotisme de sa situation, la douceur de la nuit et la voix de Jean, chaude et profonde la faisaient craquer.


Ses craintes s’étaient envolées, elle avait envie de connaître Jean, de le connaître bien.

Sa fatigue était passée, elle se sentait bien, l’adrénaline qui s’était déversée en elle la dopait et sa tenue, la sensualité de la nuit, chaude et douce, la présence du jeune homme, prévenant et doux, tout cela et le souvenir de son après-midi, son aventure, tout cela la chavirait. Elle sentait avec délice le vent passer entre ses jambes nues et fraîchir son sexe maintenant mouillé. Elle enleva la chemise qui la couvrait et lui tendit.



Il faisait chaud et lourd près de l’eau, elle voulait le voir, le sentir près d’elle, nu, elle voulait bien lui faire l’amour, maintenant. Elle lui prit la main et l’entraîna en courant sur le sable de la plage. Il se dévêtit après une courte hésitation et la suivit dans l’eau tiède.


Elle vit sa silhouette bleutée sous la lune et le trouva beau, elle aimait sa démarche et son désir s’amplifia, la submergea. Elle se revit sur sa planche, se faisant souffrir, gémissant de plaisir, seule.


Très vite elle sentit entre ses jambes son sexe dur et chaud. Elle l’embrassa et ouvrit son ventre pour lui, mais les vagues les déséquilibraient, l’eau était extraordinairement tiède, un cadeau du ciel, elle s’y allongea, se laissant rouler dans les vagues sableuses. Il l’agrippa et enfila son genou entre ses cuisses, écrasant son mont de Vénus, la faisant chavirer encore et encore.


Ils sortirent des vagues et elle s’affala sur le sable mouillé, à la limite des vagues, à ses pieds. Elle reçut avec volupté sa verge souple entre ses cuisses. Il la trouva tout de suite et elle s’empala d’un coup de reins sur lui, faisant glisser son sexe entre ses cuisses douces et salées.


Il lui fit l’amour, doucement tout d’abord puis de plus en plus violemment, l’entraînant dans une spirale de plaisir mêlé à de la douleur. Son sexe la faisait souffrit, le sel la brûlait et sa verge était épaisse, dure, elle n’avait jamais fait l’amour ainsi, si durement, sa peau l’irritait, les frottements de la planche sur ses cuisses avaient rougi sa peau fine agressée par le soleil, elle avait mal, mais bizarrement elle apprécia son sexe, malgré la douleur, cela lui faisait comme un fouet qu’elle recevait au plus profond de son intimité.

Ses coups de reins la labourèrent longuement jusqu’à ce qu’il éjacule en elle dans un cri rauque qu’elle reprit presque aussitôt.


Le sable couvrit leurs peaux nues et s’infiltra entre leurs fesses, dans le creux de son ventre, dans sa bouche, il les habilla, les poudrant d’abrasif. Il se coucha alors sur elle puis roula sur le côté, encore attaché à son ventre par sa verge. Carole s’était presque évanouie de plaisir et son cœur battait la chamade.


Il la reprit au bout de quelques minutes et là fut plus doux, tendre et attentionné, la berçant, la caressant longuement, la faisant jouir sous ses mains habiles puis il s’enfonça de nouveau dans son ventre et son sexe la perfora jusqu’à ce que sa liqueur l’emplisse et mouille ses cuisses.


Ils restèrent allongés longuement sans parler, regardant les étoiles puis, le ciel blanchissant, il la raccompagna chez elle, restant nu lui aussi, ses vêtements à la main.

Et puis, à nouveau, il lui fit l’amour, sur le capot glacé, couvert de rosée d’une voiture : elle s’y allongea sur le dos et remonta ses jambes, les ouvrant en compas à la lumière orangée des lampes puis posa ses chevilles sur ses épaules.


Jean la contempla, dardant sa verge entre ses cuisses, en posant le bout juste sur ses lèvres roses, excitant de ses mains douces son ventre et ses seins. Puis son sexe, énorme, la perça et ils firent tanguer la voiture. Elle jouit au moment où l’alarme, malmenée par les coups de boutoir de son amant, se déclenchait, faisant s’ouvrir les volets en face d’eux.


Elle jouit devant une dizaine de spectateurs, dont sa mère et son père, enclouée par la verge infatigable de Jean, dans un cri rauque et un déluge de jouissance.