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Temps de lecture estimé : 52 mn
03/10/18
Résumé:  « Si tu dors et que tu rêves que tu dors, il faut que tu te réveilles deux fois pour pouvoir te lever » (Jean-Claude Van Damme)
Critères:  fh hplusag frousses grossexe amour cérébral revede voir exhib miroir noculotte lingerie fellation pénétratio jeu aventure fantastiqu merveilleu
Auteur : Someone Else  (J'essaie (encore et toujours) de sortir de l'ordinaire.)            Envoi mini-message
Divagations sur l'oreiller

Ah, les posters sur les murs… Même si la mode semble quelque peu être passée, il y a peu de chance que vous n’ayez pas connu cette époque où une chambre d’adolescent ne se concevait pas sans être constellée d’affiches et de placards géants. Et il est à noter que deux tendances se dessinaient souvent : chez les filles, c’était le plus souvent les chanteurs à la mode qui avaient les faveurs des miss quand les groupes de rock, hard rock, métal – la musique en elle-même n’ayant en réalité aucune importance, l’unique but était plutôt d’agacer les parents au maximum – avaient généralement les faveurs des garçons.


Mais dans ces temps reculés et comme il semble que, de tout temps, je n’ai jamais rien fait comme tout le monde, j’avais naturellement d’autres sujets de prédilection… Même si, au final, je ne me souviens vraiment que de deux de mes posters perso : le premier, c’était celui d’une ravissante joueuse de tennis prise de dos et qui avait négligemment soulevé sa jupette pour se gratter tout aussi négligemment la fesse, nous donnant par la même occasion le loisir de remarquer que la donzelle avait – sans doute encore une fois négligemment – omis d’enfiler une culotte. L’autre, par contre, était plus consensuelle : c’était une pub d’une voiture bien précise, la Triumph Dolomite Sprint – ne faites pas cette tête, ce détail sera important pour la suite – et on la voyait sur le cliché du haut en pleine bourre sur un circuit en train de nous faire un travers de porc de toute beauté. La photo du bas était plus classique puisque la belle était tranquillement stationnée portière ouverte devant un superbe château, histoire d’illustrer la dualité du luxe et de la sportivité que cette bagnole était censée offrir.


Bon sang, quand j’y repense, combien de fois ai-je imaginé tout ce que cette charmante demoiselle et moi pourrions bien faire sur la banquette arrière de cette bagnole ! Mais en attendant, je n’ai jamais oublié ces deux images, même si elles sont restées enfouies dans les profondeurs de mon cerveau pendant plus de quarante ans.




---oooOooo---




Ce n’est qu’une fois la préretraite arrivée – ou, plus exactement, le médecin du travail ayant décidé de siffler une fois pour toutes la fin de la recréation pour cause de palpitant quelque peu farceur – et que je me suis retrouvé quelque peu désœuvré que le souvenir de ces années heureuses a retraversé mon esprit. Retrouver la demoiselle de la photo ? Déjà, à seize ou dix-sept ans, j’avais des doutes que ce puisse simplement être possible, mais aujourd’hui… Sans compter que si par le plus grand des hasards j’avais réussi à remettre la main dessus – et qu’elle soit restée aussi jolie qu’à l’époque, ce dont je doute également – quelque chose me dit que mon épouse y aurait étrangement trouvé à redire.


La Triumph, par contre, c’était relativement plus simple… Mais ce n’est que lorsqu’elle est enfin arrivée dans ma cour, après des mois de recherches, que j’ai enfin compris que cette vieille légende british qui voulait que les anglaises de ces années-là étaient en fait construites autour de leurs fuites ou n’étaient conçues que pour être en panne, n’était finalement pas très loin de la réalité… C’est qu’elle m’en a fait baver, my rosbeef charrette !


Mais tout ça, par bonheur, c’est du passé. Aujourd’hui, ma représentante de sa très gracieuse majesté démarre le matin, accélère, freine, tient presque la route, a un chauffage qui fonctionne et des phares qui éclairent et, encore plus incroyable – et alors là, accrochez-vous aux branches de votre fauteuil, les spécialistes vous expliqueront à quel point ce détail est absolument exceptionnellissime – parvient même à ne plus marquer son territoire à chaque arrêt… ou à ne plus répandre ses fluides un peu partout, si vous préférez.


Tout cela ne s’est pas fait sans mal… Heureusement que j’ai intégré un club dont les membres ont su me donner toutes les combines nécessaires à la résurrection de ce véritable hymne à l’absurdité mécanique ! Et c’est ainsi que je me retrouve aujourd’hui allongé tranquillement sur un transat à l’ombre des platanes.


Ce début d’après-midi fleure bon la fin du printemps où, selon le dicton, même les tas de pavés sont en fleur. Ma belle somnole, elle aussi, au milieu de quelques autres merveilles du même métal – c’est le cas de le dire – puisque nous sommes tout simplement à une concentration de voitures anciennes comme nous en avons grosso modo tous les quinze jours, chaque club invitant les autres à tour de rôle dans des lieux qui changent régulièrement.


Soudain, l’éclat d’une voix me sort de ma torpeur… Il me faut plusieurs secondes pour me rendre à l’évidence, elle ne peut appartenir qu’à une seule personne.



Oh que oui que je te reconnais ! Je ne risque d’ailleurs pas de t’oublier un jour, ma chère Malika, quand bien même tout cela remonterait quasiment à quarante ans !


Malika était de très loin la plus jolie fille de la classe, peut-être même de tout le bahut. Cette ravissante beurette à la peau délicieusement mate, aux longs cheveux crépus d’un noir de jais et à la taille de guêpe faisait tourner toutes les têtes, à commencer par la mienne. Quelle que soit la longueur de sa jupe, on avait toujours l’impression qu’elle était plus courte que celle des autres filles et, lorsqu’elle portait un jean, elle parvenait toujours à le porter si serré que la seule question qui nous venait à l’esprit était de savoir ce qu’elle portait en dessous, car jamais, au grand jamais, la moindre couture n’était visible !


Peut-être le portait-elle à cru, d’ailleurs… sauf qu’en réalité, je n’en ai jamais rien su. Aller la chercher chez elle ? Il n’en était pas question. L’embrasser ou simplement lui prendre la main dans les couloirs du bastringue ? Pas question non plus. Par contre, lorsque je la raccompagnais chez elle, nous faisions invariablement un petit détour vers les caves de son bâtiment et là, nous nous embrassions à n’en plus finir, toujours loin des regards…


Et ensuite ? Eh bien, lui décrocher son soutif, ce n’était pas possible puisqu’elle n’en portait jamais, sa poitrine était à la fois menue et incroyablement ferme. Comment je le sais ? Eh bien, parce qu’à défaut de n’avoir jamais eu accès à son entrejambe, elle ne se faisait pas prier pour me laisser les palper et les palper encore !


Seulement, moi, j’aurais bien aimé passer à quelque chose de plus adulte… Et pas uniquement à l’horizontale : l’emmener au cinoche, au resto, en boîte, tout cela faisait partie de mes projets d’autant que mes grands-parents me prêtaient régulièrement leur petite Fiat – encore un détail dont il serait bon de se souvenir – et que j’étais donc presque libre de mes mouvements.


Alors, bien sûr, empilant refus sur refus, j’ai posé des questions, encore des questions, toujours des questions… Et lorsque les explications me parvinrent enfin – et encore, par l’intermédiaire de sa môman – elle me scotcha sur place : elle, la mère, s’en moquait éperdument puisqu’elle me trouvait plutôt mignon et sympathique, mais son père, lui, n’accepterait jamais que sa fille sorte, et encore moins se marie, avec quelqu’un qui n’était pas musulman. Le choc des cultures, cela s’appelle ! En même temps, tout s’expliquait, et notamment pourquoi elle tenait tellement à ce que notre liaison – ou pseudo-liaison, en fait – reste secrète puisqu’à l’écouter, son paternel aurait été capable de la tuer ou de la renvoyer à Casablanca…


Bref, je vous passe les détails suivants, la seule chose vraiment importante était qu’il m’avait fallu pas mal de temps pour la chasser de ma tête. Cependant et grâce à quelques amis communs, j’avais appris que, quelque temps après, son cher daron lui avait enfin trouvé un mari adepte de l’islam 100% pur jus, pur sucre qui s’était empressé de lui coller trois lardons – oui, je sais, un comble pour un musulman – à la suite, avant de se barrer avec tout le pognon du ménage, mais en prenant bien soin de lui laisser un polichinelle dans le placard !


Et là, alors qu’elle est aujourd’hui devant moi, avec son quintal bien sonné, ses cheveux aussi gras que gris et ses fringues délavées, que dire ? Que t’as vraisemblablement eu une vie de merde, mais que je suis désolé de te dire que tu l’as bien cherchée ? Et qu’en vérité, là, tout de suite, c’est mon éducation qui me retient parce que c’est surtout une formidable envie de t’envoyer te faire foutre jusqu’à la lune qui me submerge… Mais, vu la foule autour de nous, il serait peut-être malvenu de faire un esclandre, essayons plutôt de faire mine que rien, comme disait Coluche.



Là-dessus et comme je m’y attendais, la voilà partie à me raconter sa vie, ses tracas divers et variés avec ses enfants dont deux sont en prison, ses deux petits-fils qu’elle ne voit plus, son éternel besoin d’argent et tout le reste… J’en suis à me demander comment je vais me débarrasser d’elle lorsque la solution m’apparaît soudain sous la forme d’une très jolie brune qui semble s’intéresser à mon bolide. Toujours grand seigneur dans ces cas-là, j’abandonne Malika à ses emmerdes et je m’empresse d’ouvrir la portière à la nénette et de l’inviter à s’installer à l’intérieur, ce à quoi elle parvient à grand-peine tant sa courte robe blanche est serrée.



Je me marre intérieurement. Apparemment, j’ai affaire à quelqu’un qui s’y connaît.



Je m’étrangle.



Sans me laisser le temps d’ouvrir la bouche, elle est déjà quasiment descendue de voiture.




---oooOooo---



J’ouvre un œil. Tiens, c’est marrant, je n’avais pas le souvenir d’avoir laissé la lampe de chevet allumée ! Dans mon demi-sommeil, je tourne la tête et telle n’est pas ma surprise de voir la ravissante brunette de cet après-midi tranquillement assise sur le rebord de mon lit.



Elle sourit tandis que mon regard se pose sur mon épouse, profondément endormie.



De fait, alors que je me retourne, je vois mon propre corps profondément endormi. J’espère simplement que je ne suis pas tout simplement clamsé ! Quoique… Si tous les anges qui viennent vous chercher ressemblent à Morphée, la situation mériterait sans doute d’être reconsidérée.



Interloqué, je ne trouve rien de mieux à faire que de la boucler.



Est-il indispensable de préciser que je n’y capte rien ?



Encore une fois, pas le temps d’ouvrir la bouche, elle vient de disparaître… Ce qui tombe bien, si j’ose dire, puisque c’est précisément l’instant que quelqu’un a choisi pour venir tambouriner à ma porte comme un forcené. Qui cela peut-il bien être, surtout à deux heures du matin ? En tout cas, à en juger par les coups qui ne cessent de redoubler, il ne s’agit pas d’une erreur et l’affaire semble grave.


Je me lève, j’enfile un peignoir et là, première surprise : mon épouse, dont le sommeil est habituellement si léger, continue de pioncer allégrement malgré le raffut ambiant. Moi, par contre…


Pour faire court, j’ai affaire à un double moi. L’un des deux a quasiment soixante ans et est en train d’en écraser sévère dans le paddock, tandis que l’autre dont je perçois le reflet dans le miroir me ressemble trait pour trait lorsque j’avais environ vingt ans. Ben voyons ! Une seule explication s’impose, je suis bel et bien, comme le disait Morphée, en train de rêver… Seulement, là tout de suite, l’urgence est ailleurs vu qu’à ce train, celui qui cogne à ma porte va bien finir par me la défoncer… Même si tout me laisse à penser que je suis le seul à l’entendre.


Alors là, si je m’attendais à ça ! Mon tambourineur est en fait une tambourineuse, et pas n’importe laquelle ! Non, le plus simplement du monde, je me retrouve face à face avec la Malika de ma jeunesse, c’est-à-dire à des années-lumière de l’espèce de vieux tableau défraîchi de cet après-midi. Elle paraît affolée.



Le temps d’enfiler un froc et une veste, me voilà dehors. Et malgré l’incongruité de la situation, je ne peux m’empêcher de sourire, dans la mesure où ma Triumph est là, dans la cour ! Or, dans le vrai monde, à cet âge-là, eh ben… La plupart du temps, je roulais à pied, tout simplement ! De toute façon, depuis que j’ai ouvert ma porte à Malika, j’ai cette étrange sensation que l’on a quelquefois lorsque l’on rêve, mais où l’on a parfaitement conscience d’être au pays des songes. Dans ces cas-là et pour bien que le moment soit vraiment agréable, la perspective d’une saleté de réveil qui sonne est la seule crainte…


Et puis, entre nous, si nous étions dans le vrai monde, elle aurait probablement appelé les secours comme n’importe qui d’autre l’aurait fait à sa place… Et d’ailleurs, pourquoi suis-je en train de me rendre chez elle puisqu’après tout, rien ne m’empêche également de le faire, moi ?


Bon, en attendant, je me poserai des questions plus tard, puisque nous voici en bas de l’immeuble des parents de Malika. La situation ne me semble pas vraiment grave même si sa daronne a dû effectivement rater une marche puisque c’est les quatre fers en l’air et en bas de l’escadrin que nous la retrouvons. Non, en fait, la véritable cause de tout ce merdier vient que la môman de Malika doit allégrement taquiner le quintal tandis que son mari, lui, est joyeusement taillé dans la masse d’un rayon de vélo.


Je l’examine à mon humble niveau et, quelques minutes plus tard, notre apprentie cascadeuse est de nouveau sur pied… Quoique quelque chose me dise que pour les claquettes, il faudra attendre un peu.



Et là, vlan, un trou noir.


De nouveau la lumière, je me retrouve projeté en plein jour dans la chambre où sa mère est hospitalisée. Malika est avec elle et les deux femmes ont le sourire aux lèvres.



Disons que je m’en doute… Mais je ne vois pas le rapport.



Alors, là, rêve ou pas rêve, j’en suis sur le cul… Mais je comprends soudain pourquoi elles complotaient tout en souriant toutes les deux. Dès lors, que répondre ?


Eh bien, rien du tout… D’autant que Malika vient de m’attraper par le bras et que sous sommes déjà quasiment dans l’ascenseur. Là, sans se préoccuper le moins du monde des autres personnes présentes dans la cabine, elle m’embrasse à pleine bouche. Elle qui tenait tant à ce que notre pseudo-relation reste secrète, voilà qui est nouveau !


Le temps de traverser le parking et de faire un petit coucou à sa mère qui nous regarde par la fenêtre, et nous nous retrouvons devant la porte n°132, que je m’empresse d’ouvrir. Malika, toujours soudée à moi, ne semble pas pressée d’y entrer, comme si elle avait une idée derrière la tête, idée qui se précise sacrément lorsqu’elle attrape mes mains pour les poser très bas sur ses hanches.


Message reçu fort et clair, comme on disait à une époque… Je descends alors mes mains sous sa courte jupe pour attraper ce qui m’apparaît aussitôt comme une ravissante culotte de dentelle qui souligne plus qu’il ne cache un triangle de poils impeccablement taillés, mais aussi drus que noirs.


Qu’à cela ne tienne, elle glisse bien vite le long de ses jambes avant de finir dans ma poche. Et, puisque cela semble être son souhait, je dégoupille bien vite l’arbalète que je présente à l’orée de sa grotte.



Là encore, cela ne devrait pas coller… Lorsque j’avais l’âge que je suis censé avoir, cela ne fait tout au plus que quelques mois que je connais Malika et certainement pas des lustres. Mais peu importe, l’essentiel est ailleurs puisqu’il se situe tout bonnement au niveau de l’entrejambe de ma partenaire.


Alors, faisant fi qu’après tout, n’importe quel agent d’entretien – ou même client – peut sortir à n’importe quel instant de n’importe quelle chambre et que nous risquons donc d’être découverts en pleine action, je décide de m’introduire en elle tout doucement, centimètre par centimètre, histoire de faire durer le plaisir. Après tout, ce moment, cela fait quarante ans que je l’attends ! Malika accueille mon entrée en matière de la façon la plus délicate qui soit en poussant de petits gémissements d’extase qui en disent long sur son état d’esprit.


À chaque instant, je m’attends à rencontrer une résistance puisque, vraisemblablement, la donzelle devrait être vierge… Par bonheur il n’en est rien, ce qui me permet d’attaquer en douceur une série de va-et-vient qui ne laissent visiblement pas de marbre comme en témoignent ses soupirs qu’elle peine de plus en plus à garder discrets.


Tiens, c’est marrant, ça aussi… Quand on a vingt ans, les problèmes d’érection ne sont pas vraiment d’actualité, mais le plus dur est de ne pas exploser sur le pas de tir. Et quand la demoiselle est aussi jolie que Malika et qu’on la désire depuis une éternité, ne pas tirer plus vite que le fusil reste un challenge de haute volée !


Et là, c’est tout le contraire qui se produit : tandis qu’il devient de plus en plus évident que l’orgasme de ma vertibaiseuse est en train de monter, je me sens serein, léger, tranquille… Aucune pression… Dans la réalité, j’aurais sans doute déjà retapissé le plafond, mais non, rien ne se passe. Quel pied !


Alors, je pistonne, sans hâte, sans brutalité, peinard… Jusqu’à ce que la jouissance de Malika la submerge subitement, quasiment sans prévenir, et qu’elle pousse un long cri qui résonne dans le couloir.


Là, par contre, l’affaire est grave ! On a beau être au milieu de l’après-midi, je doute fort qu’une telle gueulante passe inaperçue… Sans lui laisser le temps de revenir sur terre, j’attrape ma dulcinée par le bras, l’expédie sur le lit avant de reclaquer la porte. Pas manqué, c’est le branle-bas de combat dans le couloir, tout le monde cherche à savoir qui a égorgé qui sans que personne ne pense à venir taper à notre turne. Tant mieux, cela m’arrange… Malika rouvre les yeux et, voyant mon sexe toujours dressé, me regarde, gourmande.



Ça, comme dirait l’autre, il ne faut pas me le dire deux fois. Alors, il est temps pour moi d’essayer quelque chose qui, je ne sais pas trop pourquoi, vient de me passer par la tête. Je m’allonge derrière telle, la pose sur le côté – c’est vrai qu’elle était vraiment mince, la demoiselle – et, sans une hésitation, je m’enfonce en elle alors que nous sommes dans la position de la petite cuillère. Bon sang, voir ma queue pénétrer sa douce fente dans le reflet du miroir, laisser glisser mes mains sur ses courbes superbes, surprendre son regard en route vers l’extase, tout cela n’est pas loin d’être trop pour moi… Et pourtant, encore une fois, je résiste, je résiste et je résiste encore, ce qui n’est pourtant pas dans mes habitudes : je ne suis pas particulièrement éjaculateur précoce, mais d’habitude, quand c’est l’heure, c’est l’heure !


Un petit quart d’heure plus tard, Malika en est à son troisième orgasme lorsque je sens soudain la sève monter de mes reins : bah, me dis-je, lorsque j’avais vingt ans ou presque, remettre le couvert plusieurs fois de suite n’avait rien d’exceptionnel ! Alors, je laisse aller, et un formidable geyser jaillit alors de mon ventre, mon horizon s’obscurcit, et…


Et merde, en fait… Je viens de me réveiller, et mon épouse dort paisiblement à côté de moi. Ce n’était qu’un rêve, j’en ai eu conscience tout au long de sa durée, et pourtant il paraissait tellement vrai… Bah, il ne reste plus qu’à essayer de se rendormir, mais là, ce n’est pas gagné.



---oooOooo---



Cela peut paraître idiot, mais lorsque vous avez le souvenir d’un rêve agréable, cela vous met de bonne humeur pour la journée, et c’est le cas… À tel point que moi qui ne suis jamais pressé d’aller me coucher, je me retrouve à être le premier au paddock en espérant que Morphée me refasse vivre d’autres aventures du même tonneau.


Las… rien du tout. Pendant trois jours – enfin, plutôt trois nuits, en fait – rien du tout. Je ne rêve pas, ou alors des conneries habituelles qui n’ont la plupart du temps ni queue ni tête et dont je ne me souviens qu’à moitié. Jusqu’à ce que…


J’ouvre les yeux. Ah ben, tiens, il me semble reconnaître ce couloir.


C’était… Eh ben là aussi, c’était il y pas mal d’années, à l’époque où je connaissais les joies de l’intérim. Pour faire simple, on me confie une mission de trois mois au poste de responsable d’une chaîne de montage de radiateurs de chauffage. Là, je tombe sur une équipe d’ouvriers qui pourraient quasiment tous être mon père et qui sont totalement au bout du rouleau… La faute à une invraisemblable désorganisation où tout semble avoir été fait totalement en dépit du bon sens. Bien entendu, je comprends très vite que, dans ces conditions, ce que je dois bien appeler mon équipe et moi ne parviendrons jamais à tenir les objectifs demandés, aussi prends-je sur moi – et en suivant les suggestions des anciens, bien évidement - de réorganiser la chaîne et oh surprise, tout va subitement beaucoup mieux… à tel point que je me retrouve à demander aux gars de lever quelque peu le pied, histoire de ne pas dépasser la production demandée et donner des idées de nouvelles exigences à la direction.


Seul détail que je n’avais pas prévu, c’était que le coup de l’intérimaire qui déboule de je ne sais où et qui, en trois coups de cuillère à pot, parvient à faire mieux que le type qui était là depuis des années, eh bien… ça peut ne pas toujours plaire à tout le monde, et particulièrement à la direction, profondément ancrée dans ses principes hérités du dix-neuvième siècle.


Et donc, le jour où l’on m’a signifié qu’il était temps pour moi d’aller jouer plus loin, je me suis retrouvé dans le couloir où je me trouve actuellement. De l’autre côté de la porte en question, il y avait Mylène, la DRH, qui s’était chargée de me dire de prendre rapidement mes cliques et mes claques tout en m’expliquant – sans vraiment me convaincre – qu’elle était désolée de ce qui se passait, qu’elle avait le sentiment que cette conception archaïque conduirait un jour l’entreprise à la faillite, mais qu’elle n’y pouvait rien.


Même si sa sincérité m’avait tout l’air d’être feinte, elle avait par contre raison sur au moins un point puisque deux ans plus tard, la boutique mettait la clé sous la porte en laissant une grosse centaine de salariés sur le carreau. Bref…


En attendant et bien que je n’aie pas la moindre idée de ce que je fous là, je m’apprête à toquer à la porte de ce fameux bureau lorsqu’une main se pose sur mon épaule. À ma grande stupeur, il s’agit de Morphée, toujours aussi sculpturale dans sa robe blanche.



Le temps de tourner la tête, la belle a disparu. Il ne me reste plus qu’à taper à la porte.



Par rapport à la réalité, strictement rien n’a changé. Simplement, l’état d’esprit n’étant plus tout à fait le même, je me surprends à m’attarder sur les courbes de notre chère DRH. Indiscutablement, si elle consentait à sourire de temps en temps, ce serait une très jolie femme… D’autant que, malgré le tailleur strict qui lui tient d’uniforme, elle reste quand même relativement sexy. Est-ce parce que sa jupe laisse deviner deux très jolies jambes gainées de noir ou sa position légèrement penchée en avant qui m’offre le loisir de loucher dans son décolleté ?



J’ai beau savoir que je ne suis pas dans la réalité, le souvenir de cet endroit m’est encore douloureux… Et quelque chose me dit que si je ne veux pas que l’expérience malheureuse que j’aie connue ici reprenne le dessus et que tout cela prenne une tournure désagréable, le mieux est d’expédier le sérieux le plus vite possible. Bref, je ne lui laisse pas le temps de s’éterniser.



La stupéfaction se lit sur son visage.



Alors là, j’avoue, c’est un peu plus que du culot… Mais après tout, qu’est-ce que je risque ? Une gifle ? De toute façon, nous sommes dans un rêve, et irais-je jusqu’à dire que je n’en ai rien à péter ?



Elle sourit.



Elle n’a pas le temps de rouvrir la bouche, j’ai déjà tourné les talons… Et le trou noir vient de me frapper.


Le hall de la Corne d’Or est immense, tout comme le parc où ma Triumph se trouve en bonne place. Est-il utile de préciser qu’à l’époque où les faits sont censés se produire, je suis très loin de posséder ce genre de voiture ?


Un taxi s’arrête, le loufiat va ouvrir la porte au passager qui s’avère sans surprise être Mylène. Si, à première vue, rien n’a changé en ce qui concerne sa tenue par rapport à tout à l’heure, un coup d’œil un peu plus insistant peut remarquer que d’une part sa jupe m’a l’air considérablement plus courte que celle du boulot et que, surtout, ses petits seins semblent bien libres sous le caraco de dentelle qu’elle cache sous sa veste de tailleur tandis qu’elle grimpe le perron. Je l’embrasse – même si ce n’est que sur la joue – ce qui est accessoirement une grande première pour moi !


Le repas est excellent, on s’en doute. Mylène parle beaucoup, notamment de son boulot, de ses chefs qui la traitent comme une serpillière et qui lui refilent régulièrement le sale boulot – j’en sais quelque chose – et du fameux plafond de verre. J’interviens :



Tout est vrai là-dedans, se trouver aux toilettes au bon moment permet parfois d’intercepter quelques discussions ma foi fort intéressantes.



Elle semble quelque peu ébranlée, comme si je venais de lui donner une idée à laquelle elle n’avait jamais songé.



Entre le resto et chez elle, il y a une bonne trentaine de kilomètres dont la plupart se situent en forêt. Nous roulons vitres ouvertes pour mieux profiter des parfums des bois et de la douceur de ce jour qui s’étiole.



Subitement, je comprends où elle veut en venir. Cependant, je la laisse poursuivre.



Là-dessus et comme pour illustrer ses propos, elle en profite pour se retrousser quelque peu, ce qui me permet d’apercevoir l’attache d’une jarretelle et la lisière d’un bas noir. Elle a de la suite dans les idées, la demoiselle… Je souris.



Naturellement, il y a à peu près autant de bruit à l’arrière de ma voiture que de sincérité dans le discours d’un homme politique… Toujours est-il que la voiture n’est pas encore complètement arrêtée de Mylène s’est déjà collée à moi et que sa langue commence l’exploration de mes amygdales. J’ai beau parfaitement savoir où je suis, je n’en reviens pas ! Et encore un peu moins lorsqu’elle délaisse ma bouche pour mieux s’attaquer à mon froc et au monstre qui s’y cache. Si, si, un monstre…


Eh oui, j’avais déjà remarqué qu’avec Malika, j’étais plutôt équipé façon grand seigneur, un peu comme dans la réalité, quoi – mais si, mais si, l’important c’est d’y croire –, mais alors là, c’est encore le calibre au-dessus ! Ce qui n’effraie absolument pas ma DRH qui s’évertue à me faire voir des étoiles en me suçant avec une ardeur à la tâche assez peu commune.


Elle pompe tellement fort, la donzelle, que quelque chose me dit qu’à ce rythme, rêve ou pas rêve, le train ne va pas tarder à entrer en gare… Ce dont, bien évidemment, il n’est pas question ! Je la décolle de mon sexe toujours dressé tel un obélisque.



Là encore, le message est reçu cinq sur cinq… Si bien que, quand je l’attrape par la taille pour la poser sur le capot de ma charrette, elle ne semble pas surprise, et pas davantage je la retrousse quasiment jusqu’à la taille, dévoilant le Graal de tout homme un tant soit peu civilisé, à savoir une magnifique paire de bas noirs ainsi qu’un porte-jarretelles assorti du plus bel effet. La culotte, tout aussi noire et assortie que le reste, pourrait sans doute ne pas être de la partie et c’est sans doute pourquoi elle accueille mon assaut par un craquement sinistre.


Qu’à cela ne tienne, essayons donc de nous faire pardonner… Je suis sur le point de m’agenouiller avec, dans ma ligne de mire, une formidable envie d’aller goûter à ce délicat abricot délicieusement juteux qui m’attire comme un aimant… Mais la belle m’en empêche.



Comme si cela n’était pas assez clair, elle m’attrape le zgeg qu’elle présente d’elle-même devant sa caverne ruisselante. Et moi, vous me connaissez, je n’aime pas contredire les jolies demoiselles !


Elle accueille mon entrée en matière par un gloussement ravi qui se transforme bien vite en gémissement d’extase. C’est qu’elle aime ça, ma DRH ! En plus, faire l’amour sur un capot de bagnole, cela a souvent un côté quasiment comique : votre coup de reins fait remonter votre partenaire, mais notre ami Newton se rappelle à notre bon souvenir en la faisant se ré-empaler sur votre queue. Amusant et jouissif pour les deux partenaires, que demander de plus ?


Eh bien, augmenter la cadence du trombonage, par exemple… Vlan, et vlan, et vlan… Et si la pesanteur invite Mylène à redescendre, son plaisir à elle ne cesse de monter ! Les légères plaintes du départ sont en train de se muer de plus en plus en de véritables cris, jusqu’à ce que l’irrémédiable se produise : que je le veuille ou non, que je sois dans monde parallèle ou pas, le point de non-retour n’est pas loin… Est-ce précisément le fait de sentir mon dard enfler encore un peu qui déclenche l’orgasme de ma dulcinée ? Je n’en sais rien, mais la forêt tout entière semble désormais silencieuse à l’instant où résonne le hurlement de louve blessée de ma partenaire, tandis que je me répands en elle en un invraisemblable torrent de lave. Trou noir.



---oooOooo---



Il est extrêmement rare que nous fassions deux expositions deux dimanches de suite, ne serait-ce que parce les épouses n’apprécient pas toujours de se retrouver avec de vieux adolescents qui ne parlent que de mécanique et de chromes.


Mais là, ce n’est pas pareil : c’est la brocante du patelin, certains vont en profiter pour essayer de refourguer les sièges d’une Dauphine 1959 qui les encombre depuis des lustres ou les deux caisses de pièces d’Aronde qui prend la poussière depuis des années. Bref, nous sommes de nouveau à l’ombre des platanes.



Des rayures ? Où est-ce qu’il a vu des rayures, cet ahuri d’Ernest ? Je me lève de mon transat où je suis une fois en train de comater pour venir constater l’éventuelle étendue des dégâts et là, mon sourire se fige.


Non, ce n’est pas la succession de petites griffures parallèles qui m’inquiète – un coup de polish et l’on n’en parlera plus –, mais le pourquoi du comment elles se sont retrouvées ici. La seule explication qui me vient à l’esprit est qu’elles aient été provoquées par les attaches des jarretelles de Mylène, d’autant que je me souviens bien avoir entendu ce léger crissement au beau milieu de notre fougueux assaut… Sauf que, jusqu’à preuve du contraire, tout cela n’était pas réel ! Je rêvais, bordel de merde !


J’en suis à me poser des questions par dizaines lorsqu’une voix m’interpelle et là encore, je le reconnais instantanément : Malika ! Qu’est-ce qu’elle vient encore me casser les noix, miss Olida, surtout à cet instant précis ? Elle vient encore me raconter ses misères ?


Je me retourne et là, ma mâchoire n’est pas loin de se décrocher. Oui, c’est bel et bien Malika, une Malika de presque soixante ans, avec pas mal de cheveux blancs et quelques rides, mais elle n’a rien à voir avec l’espèce d’horreur sur pattes rencontrée la semaine dernière. De plus, elle est accompagnée d’un homme du même âge, lui aussi grisonnant, mais impeccable dans son costume gris. Il me tend sa main à serrer.



Alors là et encore une fois, il y a un os dans le pâté… Vu que jusqu’à preuve du contraire, je suis dans la réalité. Pour ne pas totalement perdre pied et surtout m’offrir le temps de réfléchir un peu, je dégage en touche en demandant qui est cette ravissante petite dans sa poussette.



Alors là, c’est carrément la tempête dans mon crâne. Déjà, il y a – et même si c’est anecdotique – ces rayures son mon capot, arrivées de façon inexplicable : depuis quand un coup de queue au pays des rêves pourrait-il laisser des traces – en dehors d’une vague carte de France, et encore, uniquement quand on est jeune – dans le monde réel ? Et comment se pourrait-il qu’il y ait le moindre rapport entre ce que j’ai virtuellement vécu avec Malika et l’incroyable transformation de sa vie et même de sa petite personne ? Comment est-elle passée en une semaine d’une quasi-loque humaine à une grand-mère radieuse ?


Un peu idiotement, je me rends compte que je suis en train de scruter la foule comme si j’espérais y apercevoir Morphée… Qui ne semble pas nous honorer de sa présence, bien entendu. Par contre, tandis que je vois Malika s’éloigner, une idée me traverse l’esprit… Aussi débile soit-elle, il faut que j’en aie le cœur net.


Un saut en voiture, me voilà dans la rue où se trouvait l’entreprise où Mylène et moi travaillions autrefois. Enfin, où elle se trouvait dans mon souvenir, puisque les bâtiments ont été rasés quelques mois après lorsque la boîte a déposé le bilan.


Sauf que… la construction est toujours là, et sa façade semble même avoir été fraîchement repeinte. Un coup d’œil à l’organigramme exposé dans l’espèce de guitoune à la porte et accessible de l’extérieur me confirme ce dont j’avais fini par me douter : non seulement la boutique n’a pas coulé, mais la responsable générale en chef porte le doux prénom de Mylène et ressemble rudement fort – les années en plus, évidemment – à une certaine DRH que j’ai bien connue.



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Bien entendu, ce sont des millions de questions qui me passent par la tête tout du long du reste de la journée… Et va demander conseil à quelqu’un, dans une telle situation ! Parce que, bien entendu, lorsque j’essaie évasivement de mentionner par exemple l’usine de Mylène, personne n’a jamais entendu parler d’une éventuelle fermeture ! J’ai lu quelque part la théorie des dimensions temporelles et il me semble bien que je sois en train d’en vérifier l’existence… À l’occasion, je crois que j’aurais quelques questions à poser à Morphée lorsque je la verrai ! Mais en attendant, avec un truc pareil, va réussir à t’endormir…



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Ah ben, finalement, le sommeil a dû me prendre par surprise puisque je me retrouve en bas d’une cage d’escalier que, là encore, je reconnais immédiatement.


Bon sang, mais pourquoi est-ce que je n’ai jamais quasiment jamais eu d’histoire simple et classique dans ma vie amoureuse ? Parce que celle-ci n’est pas non plus piquée des vers.


La fille qui habite là – ou qui habitait là, peu importe – s’appelle Alexandra. Comment l’avais-je rencontrée ? Franchement, je crois bien que je l’ai rangée dans la boîte à oublis. Par contre, je me souviens bien de ce qui a conduit à notre séparation : sa grande sœur, Marina… Cette dernière, qui aurait dû s’occuper de ses fesses puisqu’on ne lui a jamais connu de copain, s’était mise en tête de protéger la virginité de sa sœur. Pourquoi ? Voilà une question qu’elle est bonne, comme disait le regretté Coluche !


Quoi qu’il en soit, réussir à sortir avec elle tenait de la gageure : si, par bonheur, c’était Alexandra ou sa mère qui m’ouvrait, c’était gagné, au grand dam de son dragon de sœur. Par contre, si c’était elle, alors là, c’était la fête ! On me claquait la porte à la gueule, ça ronflait sévère à l’intérieur et moi, je me retrouvais bien souvent à attendre pour rien et à me la foutre sur l’oreille.


Ce cirque a duré un certain temps – quelques mois, de mémoire – jusqu’à ce qu’Alexandra et moi décidions d’un commun accord de ne plus nous voir, la situation était devenue impossible à gérer. Par contre, quelques années plus tard, c’est un concours de circonstances qui m’avait fait rencontrer leur mère et qui m’avait révélé ce qui était prévisible, à savoir qu’elle ne voyait quasiment plus ses filles puisqu’elles s’étaient mises à se haïr cordialement.


Quoi qu’il en soit, je cherche Morphée du regard, mais celle-ci semble de nouveau s’être mise aux abonnés absents. Dès lors, que faire ? Attendre patiemment le réveil ne sonne ? Aller carillonner at the door ? Après tout, si l’on m’a envoyé ici, c’est sans doute pour une bonne raison…


La porte s’ouvre… Tiens, pourquoi ne suis-je finalement pas plus étonné que ça de me retrouver nez à nez avec l’Alexandra d’il y a quarante ans tandis que mon reflet dans le miroir du couloir me confirme que, moi aussi, je suis jeune et beau… Enfin, autant que j’ai pu l’être, cela va sans dire.


Et là, pas le temps d’ouvrir la bouche que cette petite rousse aux yeux verts et au sourire croquignolet m’entraîne déjà dans l’escalier, faisant fi de ce qu’elle ne porte qu’un big tee-shirt de coton – avec une superbe tête de Mickey dessus – qui ne lui arrive qu’au genou et qui m’a tout l’air d’être sa chemise de nuit. Et vers où se précipite-t-elle, je vous le demande ? Vers les caves !


Alors là, il va falloir jouer fin, parce que je parie que nous ne serons pas sur le palier que Marina sera déjà sur nos talons. Déjà, lorsque nous avions l’idée saugrenue de nous asseoir sur les marches, elle ne pouvait empêcher d’écouter aux portes, alors là… Certes, de temps en temps, et quand j’avais réussi à me faire prêter une voiture – histoire d’aller plus loin que quelques embrassades et un peu de touche-pipi discret – nous parvenions à nous éclipser dans ces fameuses caves avec la mégère aux trousses, mais le temps qu’elle réussisse à savoir par quel palier nous étions ressortis, nous étions loin ! À peu près aussi loin d’ailleurs que le pucelage d’Alexandra qu’un autre avait pris avant moi et qui rendait le harcèlement de sa sœur encore un peu plus ridicule.


Mais là tout de suite, ma rouquine a une autre idée en tête, puisqu’elle vient de me projeter dans ce qui fut un fauteuil orphelin d’une des caves et qui, somme toute, pourrait sembler en bon état si l’un des deux accoudoirs n’était pas porté disparu tandis que l’autre expérimente la géométrie variable.


C’est le moment pour moi de vérifier un vieil axiome bien connu et qui fonctionne toujours sur la gent masculine, principalement lorsqu’elle est jeune : lorsqu’une demoiselle te montre le début du commencement d’un poil pubien, tout le sang qui se trouve d’habitude dans le fromage blanc qui te sert de cerveau descend instantanément dans ta braguette et tu deviens aussitôt une sorte de zombie dont le QI est inversement proportionnel à la taille de sa queue.


Et c’est précisément ce qui vient de se produire… Alexandra s’est retroussée, me dévoilant une ravissante petite chatte aussi rousse que libre de toute entrave – après tout, si je l’ai réellement surprise au saut du lit, c’est assez logique – et mon camarade Marcel en a aussitôt profité pour jaillir comme un diable de sa boîte ! Et ce n’est sûrement pas le fait que ma belle vient tout bonnement de s’empaler sur ma queue qui va arranger le problème, tout comme la cavalcade qui commence.


Enfin, quand je parle de cerveau qui cesse d’être irrigué, ce n’est que partiellement vrai… Dans le sens où c’est quand même l’esprit d’un type de plus de cinquante ans qui se cache dans celui d’un jeune homme ! Et puis, depuis le début de cette chimère, quelque chose me turlupine : je ne sais pas pourquoi, mais j’ai l’impression que ce rêve n’est pas celui d’Alexandra. Et tandis qu’elle vient d’apparaître dans l’encadrement de la porte, je me dis que ce n’est pas non plus celui de Marina…


Sa sœur explose.



L’autre, évidemment, se retrouve un tantinet cueillie… Ce qui ne l’empêche pas de balancer un chapelet d’injures à l’égard de sa sœur tandis qu’elle tourne les talons. Alexandra, quant à elle, vient de se déboîter précipitamment de ma queue.



Et c’est ainsi que, sans même avoir pu rentrer la bête à l’écurie, je me retrouve à cavaler dans les couloirs poussiéreux des caves. Le temps de refermer ma braguette, nous voilà dehors où – ô surprise – ma représentante de l’ex-Empire britannique nous attend de pied ferme… Mais ni moi ni Alexandra n’avons le temps d’y monter, le trou noir vient de frapper.


Je ne sais pas qui tire les ficelles de ce merdier et pourquoi, mais il m’a tout l’air d’être du genre taquin puisque je me retrouve exactement sur le même palier et au même endroit que je n’étais il y a quelques instants… Sauf qu’une fois de plus, côté rêve, quelque chose ne colle pas.


Quoi qu’il en soit, là tout de suite, je n’ai pas vraiment envie d’aller taper à la porte : si, comme je le pense, Marina est allée faire son petit rapport à la mother, quelque chose me dit que cela a dû très légèrement chier dans le ventilo et qu’il y a de fortes chances que je m’en prenne plein la gueule avant même d’avoir franchi le seuil de l’appart’.


En attendant, un petit sifflement venant du palier du dessous attire mon attention.



Elle a un petit sourire en coin.



J’ai beau savoir que je ne suis pas dans le vrai monde, j’ai quand même le trac ! Et je m’attends à tout sauf à me retrouver décalqué sur le mur de l’entrée aussitôt la porte ouverte. Collée à moi, Marina vient de me fourrer sa langue comme si sa vie en dépendait. Je laisse passer l’orage.



Marina a alors un sourire carnassier.



Comme pour faire bonne mesure, elle vient de m’attraper le paquet cadeau au travers de mon froc.



Bon, ben, puisque l’affaire semble urgente – et qu’aussi chiante soit-elle, Marina est tout de même regardable – allons-y… Sauf que si sa robe lui va finalement plutôt bien, j’ai une sacrée surprise lorsque j’essaie de me rapprocher de la terre promise. Je saisis la balle au bond.



Si, tout à l’heure, j’avais été cueilli, cette fois c’est à Marina de ne plus savoir si c’est du lard ou du cochon. Cependant, elle ne proteste pas et se dirige vers sa chambre.



Tandis que j’attends que ma partenaire revienne, je vois un flot de boucles rousses s’immiscer dans l’encadrement de la porte.



Là-dessus, sœurette réapparaît, mais cette fois, elle semble bien décidée à ne plus perdre de temps puisqu’elle s’est enroulée dans une serviette de bain, serviette qu’elle laisse nonchalamment tomber juste devant moi tout en vrillant son regard dans le mien.


Bigre, elle est mignonne, la frangine… On ne le croirait pas vu qu’elle est toujours attifée avec l’élégance d’une brebis munichoise, mais entre ses hanches menues, sa petite poitrine visiblement encore plus ferme que celle de sa sœur et sa toison pubienne impeccablement taillée, la demoiselle a finalement du répondant. Cependant, tout cela est bien joli, mais quoi que j’en dise, la teube n’a pas toujours le dernier mot : certes la miss veut ma queue, certes elle est plutôt trognote, certes sa mère ne viendra pas nous déranger puisque je sais qu’elle est en train de bosser, mais il n’empêche que Marina m’a pourri la vie des dizaines des fois…


Elle veut mon zgeg ? Elle va l’avoir… Mais elle n’aura que ça. En général et surtout quand rien ne presse, je me débrouille toujours pour que la nénette avec qui je suis ait du plaisir avant même que nous ne passions aux choses sérieuses… D’abord c’est agréable pour les deux partenaires, mais en plus cela permet de limiter la casse quand Marcel décide subitement de prendre ses jambes à son cou ou de se la jouer perso. Donc, en temps normal, j’y vais de mon lot de caresses, de petits bisous, je fais bien souvent une petite visite du côté du pôle Sud, mais là…


J’attrape Marina par la taille, la dépose sur la table de la cuisine et sans même m’être assuré que son sexe soit prêt à me recevoir, je m’enfonce en elle d’un seul trait. Le hurlement qu’elle pousse est bien plus un cri de surprise que de souffrance.


S’ensuit une séance de pilonnage qui, aussi bourrin soit-il, semble faire son petit effet… Marina s’accroche à tout ce qu’elle peut pour ne pas tomber de la table jusqu’à ce que celle-ci ait subitement l’idée saugrenue d’aller cogner le mur. Et bong, et bong, et bong…


Merde ! Les coups dans le mur, c’était le signal qu’attendait Alexandra ! J’entends subitement la porte s’ouvrir derrière moi, un flash crépite… Mais, pour Marina autant que pour moi, la messe est dite : quand le vin est tiré, il faut le boire… Et c’est quasiment à mon corps défendant que j’entraîne la grande sœur dans un orgasme aussi simultané qu’inattendu.


Tiens, d’habitude, c’est souvent le trou noir… Mais cette fois, ce n’est pas le cas, et je me retrouve entre les deux sœurs dont l’une peine à revenir sur terre.



Malgré l’incongruité de la situation, je ne perds pas complètement pied, ne serait-ce que parce que, pour la première fois, le trou noir ne m’a pas saisi après avoir envoyé la purée. Et comme il semblerait qu’il y ait une corrélation entre ce qui se passe au pays des rêves et ce qui va se passer dans leur vraie vie à elles, cela veut dire que je ne suis pas là par hasard et que j’ai une tâche à accomplir. Je me risque :



L’intéressée est rouge comme une pivoine.



Ravi d’apprendre que pour elle, je n’étais qu’un plan cul, mais peu importe.



Décidément, le pays des rêves est aussi celui des surprises. Je reprends.



Là-dessus et pour couper court à tout, j’attrape l’appareil photo d’Alexandra dont j’arrache la pellicule.



À ma grande surprise, les deux sœurs se prennent dans les bras. La suite immédiate, par contre, je ne la connaîtrais pas : trou noir.



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Toutes les voitures du monde, qu’elles soient nouvelles ou anciennes, qu’elles soient des merveilles ou des tas de boue ont toutes un point commun : il faut aller refaire le plein de temps en temps. Et quand bien même certaines se contentent d’une prise de courant, le résultat est le même.


Et donc, ce jour-là, je fais bêtement le plein. Cela fait deux ou trois jours que je cherche à savoir ce que sont devenues les deux sœurs, mais je n’ai rien vu. Après tout, et en admettant qu’elles se soient réconciliées, elles ne sont pas obligées d’être restées dans cette bonne ville.


C’est un coup de frein un peu violent que me sort de ma torpeur : la camionnette d’à côté vient de manquer d’emplafonner une poubelle que le vent vient de renverser, mais ce n’est pas cela qui me fait sourire… Ce sont les deux prénoms qui sont sur la portière de la camionnette en question, ceux des deux filles. Finalement, en y réfléchissant, c’est peut-être bien dans le rêve de leur mère que nous nous trouvions l’autre nuit…



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De nouveau, quelques jours s’écoulent avant que je ne me retrouve au pays des chimères. Cette fois, le décor est différent, puisque je suis dans un hôpital. Un coup d’œil dans une vitre me confirme ce dont je me doutais, j’ai encore une fois vingt ans, peut-être vingt-cinq au plus.


Pas le temps de me demander ce que je fous là, puisqu’une voix connue m’interpelle.



L’apparition de mon pote Fabien dans ce rêve me surprend : jusque-là, je n’avais eu affaire qu’à des représentantes de la gent féminine et que j’avais plus ou moins croisé dans la réalité. Mais Fabien, c’était tout juste un ami d’enfance…


Enfin, quand je dis c’était, c’est partiellement faux, puisque d’un point de vue médical, il n’est pas mort. En fait, il a eu un accident de moto, le coup classique du mec qui prétend avoir confondu un phare de vingt centimètres de diamètre avec celui d’une mobylette et qui vous démarre tout juste sous le pif.


La suite, on s’en doute, fractures diverses et variées, traumatisme crânien, l’encéphalogramme montre que l’activité cérébrale n’est certes pas brillante, mais pas désespérée non plus, jusqu’à ce qu’un événement fâcheux ne survienne et qui est directement lié à l’anatomie de mon pote : Fabien a toujours eu une grosse queue et maintenant qu’il est quasiment un légume, elle n’a pas rétrécit pour autant.


Sans aucune explication valable, l’état de mon ami empire de jour en jour et il est placé dans un coma plus ou moins artificiel jusqu’à ce qu’une infirmière peut-être un poil plus délurée remarque qu’il a des marques rouges à la base de son membre viril. Une enquête est lancée, une surveillance mise en place et c’est ainsi que l’on découvre que deux élèves infirmières s’amusent avec le mandrin de mon pote… Ce qui ne serait médicalement pas si grave – légalement répréhensible oui, mais c’est un autre débat – que cela si ces deux bécasses n’avaient pas une peur obsessionnelle de tomber enceintes. Utiliser un préservatif ou prendre la pilule ? C’est trop simple ! Il est tellement plus amusant de ligaturer le bas du sexe de leur victime pour en profiter des heures sans que jamais il ne puisse envoyer la purée… Ce qui, on s’en doute, l’a totalement fait disjoncter.


Bref, les deux nénettes sont virées, l’infirmière qui avait découvert le poteau rose – euh, plutôt le pot aux roses – est chargée officiellement de s’occuper de Fabien et de très probablement de lui vider occasionnellement les couilles, ce qui a pour conséquence immédiate de voir son activité citronesque remonter à son niveau précédent, voire même légèrement au-dessus. Malheureusement cela n’est pas suffisant pour lui faire reprendre conscience, Fabien est toujours un légume.


Donc, le retrouver là, debout et parfaitement conscient dans cet hôpital, cela a un côté pour le moins curieux. Il m’invite à entrer dans une chambre et là, surprise… Deux filles, une blonde et une brune – toutes deux plutôt jolies d’ailleurs et habillées en infirmières – sont attachées et bâillonnées sur les lits.



Je m’insurge.



Il éclate de rire.



C’est à ce moment-là que je me rends compte que les deux filles gigotent comme si elles avaient quelque chose à ajouter. Je m’approche de l’une d’elles à qui j’ôte le bâillon.



Alors là, les bras m’en tombent… Tout comme ceux de Fabien, accessoirement.


Quelques minutes plus tard, les deux nénettes sont détachées et se tiennent debout face à nous.



Elles font naturellement allusion à leur tenue vestimentaire.



Et là, à notre grande surprise, nous avons droit à un magnifique strip-tease en stéréo. Enfin, strip-tease, c’est un bien grand mot, vu que les deux filles ne font qu’ôter leur blouse, mais ce qu’il s’y cache vaut le déplacement. Si d’un côté on se la joue dentelle blanche et de l’autre plutôt satin rouge, le résultat est le même : soutifs échancrés mettant en valeur deux jolies petites poitrines, porte-jarretelles assortis et accompagnés de deux paires de bas blancs du meilleur effet, elles sont ravissantes. Seule ombre au tableau, deux tangas aussi jolis qu’échancrés, mais qui, compte tenu des circonstances, auraient très bien pu rester dans le placard tant leur présence nous semble malvenue.



Je n’ai pas fini ma phrase que déjà Fabien est sur les deux filles qui se retrouvent bien vite le cul à l’air puisqu’il vient d’ôter ces deux accessoires inutiles.



Ça, pour être mieux, c’est mieux, puisque ce sont deux charmantes petites touffes impeccablement taillées qui viennent de se révéler, chacune d’entre elles ayant la bonne idée de ne pas cacher des abricots qui, eux, sont totalement épilés.


Sans dire un mot, mais plutôt le sourire aux lèvres, la blonde s’agenouille devant mon pote dont elle sort la queue d’un geste précis. Certes, je l’avais déjà vu à l’œuvre avec des demoiselles qui n’en finissaient plus de hurler leur bonheur, mais il n’en demeure pas moins qu’elle reste impressionnante… Mais sans doute pas assez pour la nénette qui vient de se la coller tout au fond du bec. Elle suce, pompe, pompe encore, ne relâche sa pression que pour mieux lui lécher les baloches avant de reprendre son travail de sape. Le petit jeu dure quelques instants où je me demande si la brune a l’intention de s’occuper de moi ou si elle se contente d’être spectatrice lorsqu’elle s’agenouille également et attrape la tête de son amie pour l’obliger à gober l’intégralité de la teube de mon pote. Comment ça s’appelle ça ? Eh oui, c’est une gorge profonde…


L’inconvénient de cette pratique, c’est qu’en plus de tout un tas de renvois sans doute aussi désagréables à vivre qu’à entendre, l’étouffement n’est jamais bien loin. Et là, c’est ce qui se passe… Mais la brune n’en a cure, elle persiste à maintenir la tête de sa partenaire collée tout contre le ventre de Fabien, jusqu’à ce qu’elle finisse par la relâcher. Totalement à bout de souffle, la blonde lance un regard noir à son amie avant de se recoller d’elle-même dans la même position, s’enfonçant de nouveau le zgeg jusqu’au fin fond du gosier. De nouveau elle frôle sa suffocation plusieurs fois jusqu’à ce qu’elle finisse par se redresser et saisir sans ménagement la tignasse brune dont elle expédie la propriétaire sur le paddock et qui se retrouve plus ou moins involontairement le cul en l’air. Elle me désigne du doigt.



En temps normal, il va sans dire que j’en serais à me demander si c’est du lard ou du cochon depuis pas mal de temps, mais après tout, puisque nous ne sommes pas dans la réalité… Dès lors, je sors l’engin qui, ô surprise, est raide comme un piquet et, tandis que je m’apprête à m’introduire dans cette caverne d’Ali Baba aussi offerte que ruisselante, la brune m’attrape la queue.



Oui, quoiqu’en fait, elle ne me doive rien du tout, à moi ! Mais qu’importe, lorsqu’une telle occasion se présente, il serait dommage de s’en priver…


C’est ainsi que, quelques minutes plus tard, nous nous retrouvons tous deux en train de bourrer nos infirmières à qui mieux mieux… Tout juste le temps de remarquer que si, à titre personnel, j’ai décidé de reprendre par des voies plus classiques – certains sont fans de l’enculage, de l’enculerie, de l’enculationage, bref de la sodomie, mais je ne goûte en vérité pas tellement cette pratique – Fabien, lui, est en train de ramoner le petit conduit de sa partenaire et pour faire simple, il est en train de lui en mettre des kilomètres ! Et comme sa victime – si j’ose dire – est parallèlement en train de se trifouiller le bouton magique, quelque chose me dit que ces deux-là ne vont pas tarder à décoller.


De mon côté aussi, les choses ne vont pas tarder à se préciser… Cela fait un petit moment que ma blonde est sur le pas de tir, mais, lorsque je vois que la casserole est prête à déborder, je préfère ralentir la cadence. Qui a dit que j’étais taquin ?


Mais, aussi taquin sois-je, quand le vin est tiré, il faut le boire… Et là, en l’espace d’un instant, tout va très vite : c’est tout d’abord la brune qui explose, suivi de mon pote qui brame son plaisir à en faire trembler les murs. Quant à moi, eh ben… je parviens à me retenir encore quelques instants lorsque l’orgasme de ma partenaire la submerge, juste pour le temps pour moi d’expédier ce qui me semble un demi-litre de foutre et, accessoirement, de tomber dans un trou noir.



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J’ouvre les yeux. Mais qu’est-ce que c’était que ce rêve ? Dans ma tête, c’est de la folie furieuse, et à cela une bonne raison : jusque-là, tout ce qui s’est passé dans ces voyages nocturnes s’est traduit par un changement dans la vraie vie de tous ceux qui s’y trouvaient. Pour ce qui est deux filles, je ne m’inquiète pas tellement, je ne les avais jamais vues auparavant et elles n’ont a priori rien à voir avec moi. Par contre, pour Fabien, la situation est différente.


Le temps d’une douche rapide et d’un café avalé sur un coin de table, je suis à l’hôpital. Par chance, je croise l’infirmière qui s’occupe régulièrement de lui. Elle m’invite à entrer dans son bureau.



Là, je tape dans le dur, parce que si je lui annonce froidement que j’étais dans son rêve cette nuit, c’est moi qui vais finir à l’hosto, au rayon « détraqués du ciboulot ».



C’est loin d’être la première fois que je vois mon pote sur son lit d’hôpital, mais je ne parviens pas à m’y habituer. Branché de partout, des sondes dans tous les endroits possibles, relié à une palanquée de machines toutes reliées à une tétrachiée d’écrans, il n’en demeure pas moins inerte. Je m’approche en lui prenant la main.



De fait et comme c’était assez prévisible, le miracle de se produit pas. J’insiste.



La nénette me regarde alors avec des yeux ronds, mais ce n’est rien à côté de sa tronche lorsqu’une machine se met soudain à sonner.



Alors bien, sûr, je continue de baratiner, et j’en rajoute des tonnes, dans les détails de ce qui s’est passé dans son rêve, comment elles étaient balancées, leurs tenues et tout le teste. À un moment, mais peut-être est-ce une coïncidence, il me semble même voir ses paupières bouger. La porte s’ouvre et c’est le professeur lui-même, probablement accompagné de quelques élèves-médecins, qui entrent dans la pièce.



Dix minutes plus tard, le même professeur réapparaît. Je ne sais pas ce qui s’est passé à l’intérieur, mais, visiblement, il n’en revient pas.



J’exulte.



Tandis que je remonte dans ma bagnole, je ne peux réprimer un grand sourire. Bon sang, et si tout ce formidable merdier pouvait ramener mon pote à une vie autre que végétative ? Je n’ose espérer…



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Élodie se penche vers moi et me fait la bise. Un coup d’œil rapide dans la cour me confirme ce que je pensais, je suis encore une fois dans un rêve, comme le prouve ma Triumph qui brille au soleil. Et puis, si j’avais des doutes, elle a de nouveau vingt-cinq ans et moi, une bonne quarantaine. Au moins, pour une fois, l’échelle des âges est respectée.



Le vrai problème – si l’on peut estimer que cela en soit vraiment un – est qu’Élodie a bel et bien été ma nièce pendant quelques années… À une certaine époque, le frère de mon épouse s’était mis en ménage avec une charmante dame qui avait elle-même eu une fille d’un précédent mariage : Élodie… Et de fait, elle était bien ma nièce ! Cependant, si je parle de cela au passé, c’est que la ritournelle entre sa mère et le beauf a très vite tourné court… Ce qui n’a jamais empêché celle qui était donc devenue mon ex-nièce de passer régulièrement à la maison.



Il faut dire que les relations amoureuses d’Élodie ont toujours eu de quoi faire sourire : un coup elle est avec un mec qui trouve qu’elle ne pense qu’à ça – un comble parce que j’en connais un paquet, à commencer par moi dans d’autres circonstances, qui rêveraient d’avoir cette ravissante rouquine dans leur lit et de lui en coller des longueurs – une autre fois son mec n’a pour seule idée que de la prêter à ses copains, sans même parler de cette fille avec qui elle a eu le malheur de partager son lit et qui confondait le cœur et le cul. Aujourd’hui, dans la vraie vie, elle ne s’épanche plus sur sa vie, vie érotico-sentimentale, tellement elle continue d’être chaotique.



Évidemment, je suis surpris.



Trou noir.


À l’exception de l’estrade centrale où deux somptueux fauteuils de cuir et d’une épaisse peau de bête sont placés en pleine lumière, l’ensemble de l’immense salle est plongée dans la pénombre. Bien que le silence soit de mise, je sais que plusieurs dizaines d’yeux nous scrutent… Même si en vérité, je sais que c’est la seule Élodie doit être l’objet de tous les regards : impeccablement maquillée, ses jolis cheveux aussi roux que frisés tombant aux épaules, elle est tout simplement somptueuse. Et, comme pour faire bonne mesure, sa courte jupe fendue sur le côté laisse apparaître l’attache d’une jarretelle et son chemisier d’un blanc immaculé ne laisse aucun doute sur la liberté de sa poitrine. Tandis que je l’accompagne jusqu’à l’estrade, une question de taraude : comment fait-elle pour être aussi incroyablement sexy sans qu’il n’y ait la moindre once de vulgarité ?


Par contre, tandis qu’elle grimpe sur cette sorte de podium, elle n’en mène pas large. James s’en aperçoit et se lève.



Comme pour accompagner le propos, il se saisit de la cravache qui était posée pour lui relever le menton avec fermeté, mais sans aucune brutalité.



De fait, Élodie vient de sacrement se redresser, ce qui tend encore un peu plus le fin tissu de son chemisier au travers duquel ses seins semblent percer. Quant à sa position cambrée à l’extrême, elle affine encore une silhouette qui n’en a pourtant pas besoin et fait ressortir un cul dont je n’avais jamais remarqué à quel point il était à damner un saint.



Surprise, Élodie s’exécute, mais n’a le temps que de faire quelques pas.



Moi, qui reste sagement assis dans mon fauteuil, je n’en reviens pas. En trois minutes et tout juste quelques mots, il est en train de transfigurer Élodie d’une manière prodigieuse, c’est tout juste si je parviens à la reconnaître.



En fait d’escarpins, il s’agit d’une paire de chaussures italiennes dont les talons me semblent interminables. Je s’agenouille devant Élodie qui vient de s’asseoir dans le fauteuil où je me trouvais quelques instants plus tôt.



En fait d’intimité, j’ai une vue imprenable sur son adorable petite touffe rousse et sur son sexe proprement dit. À mon corps défendant, j’en attrape une trique à enfoncer des clous.



Le problème, c’est que notre demoiselle a certes l’habitude de marcher avec des talons, mais certainement pas avec de telles échasses. James s’en agace quelque peu, et se saisit d’un livre posé sur une petite table quasiment invisible dans la pénombre.



Pour maintenir cette stabilité, il n’y a pas trente-six solutions : il faut se tenir la tête haute et rester totalement imperturbable. Après quelques tâtonnements, le bouquin est immobile.



Houla ! Marcher en talons ne doit pas être tous les jours facile, mais le faire ainsi perchée et en s’efforçant de maintenir une position aussi improbable relève de la gageure. J’interviens.



Quoique n’ayant jamais été femme – même si, au pays des rêves, je vais finir par me méfier – je me doute bien qu’au-delà de tout le reste, ne pas savoir où l’on pose les pieds en hauts talons ne simplifie pas la tâche. Je l’accompagne quelques mètres, jusqu’à ce qu’elle me lâche la main, puis se tourne vers James, visiblement fière du résultat.



Pendant l’espace d’un instant, je crois avoir mal compris… Élodie hésite.



Là, sans hâte, elle commence à retirer chaque bouton de son chemisier. James approuve.



Encore une fois, j’ai du mal à la reconnaître… Et quand la jupe rejoint le chemisier sur le sol, un frisson traverse l’assistance, bien présente faute d’être visible. Il faut dire que le spectacle vaut le détour… Je ne sais ce qui m’impressionne le plus : ses petits seins hauts perchés, ses longues jambes mises en valeur par ses bas, sa toison rousse encadrée par les dentelles de son porte-jarretelles, tout est ravissant… Mais le plus étourdissant reste son regard : Élodie est presque nue devant cet homme qu’elle ne connaît quasiment pas, elle est parfaitement consciente d’être la cible privilégiée d’un nombre considérable d’yeux qu’elle ne distingue pas, mais elle reste dans la posture demandée par maître James depuis le début : infiniment fière, les mains sur les hanches, totalement étrangère à ce qui se passe autour d’elle.



Si je ne comprends pas l’astuce dans un premier temps, celle-ci me saute soudain au visage : James, qui porte des bottes de cheval soigneusement cirées, vient simplement d’allonger la jambe et Élodie se retrouve quasiment contrainte de coller son entrejambe contre celle-ci.



Garder sa superbe, c’est vite dit… Parce que James a commencé à légèrement déplacer sa jambe et que le cuir de sa botte caresse désormais doucement la case trésor d’Élodie. Or, notre homme sait y faire, comme en témoigne le frisson de plaisir qui vient de parcourir l’échine de sa victime. Il la rappelle sèchement à l’ordre.



J’assiste alors à un numéro qui ne me semble pas piqué des hannetons : Élodie s’efforce de batailler et de garder sa posture, mais, en même temps, il devient de plus en plus évident que le plaisir la taraude. James met fin à son supplice.



D’un geste précis, il vient de fixer deux élastiques autour de sa botte qui lui permettent de maintenir en place un banal vibromasseur chromé comme il en existe des millions. Simplement, lorsque notre donzelle se pose délicatement dessus, elle ne peut refréner un petit cri de surprise. James tonne.



Rien ne doit l’atteindre, rien ne doit l’atteindre… c’est vite dit ! Pendant de longues minutes, Élodie repousse l’échéance, s’efforce de garder l’attitude demandée, jusqu’à ce que les portes du barrage ne cèdent, et que le plaisir la submerge. Sa jouissance n’en finit plus, elle s’écoule épuisée sur la peau de bête sous un tonnerre d’applaudissements.



James sourit.



Trou noir.



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C’est un bel après-midi d’été comme je les aime et où j’ai l’habitude de m’allonger sous la tonnelle tout en dévorant un livre. Ce sont des pas sur le gravier qui m’interpellent, je lève les yeux.


Sans surprise – je commence à connaître la musique – il s’agit d’Élodie. L’Élodie d’aujourd’hui s’entend, quadragénaire, mais ravissante comme elle l’a toujours été. Par contre, ce qui est nouveau, c’est l’homme qui se tient à ses côtés. Il me tend sa main à serrer.



Je souris.



Michael et moi parlons de tout et de rien, jusqu’à ce que la question fatidique arrive sur le tapis.



Je souris, notre homme s’en s’étonne.



L’intéressée est au téléphone.



Elle se tourne vers moi.



Le portail n’est pas encore refermé que d’autres pas sur le gravier attirent mon attention.



Touché.



Elle sourit.