n° 18593 | Fiche technique | 66135 caractères | 66135Temps de lecture estimé : 40 mn | 12/10/18 |
Résumé: Un passage à Londres pour le travail et ce qui en découle devient étrange ! Enfin peut-être... | ||||
Critères: fh hotel voir fellation cunnilingu humour policier -policier | ||||
Auteur : Jane Does Envoi mini-message |
Hôtel Sheraton de Londres.
Il fait froid ! La pluie fine, un crachin qui englue tout dans une couche humide tombe en permanence dans cette nuit du six janvier. J’ai l’impression qu’un type me suit depuis que je suis descendue de la navette desservant l’aéroport. Mon voyage n’a rien d’une visite de courtoisie ou d’un séjour de vacances, je suis là parce que…
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Il ne fait pas beau sur Paris, mais il ne pleut pas. Et quand j’arrive à mon bureau ce matin, ma boîte à lettres regorge de courrier. L’électricité, le loyer, le téléphone, que des factures à régler et pas la moindre petite affaire à me mettre sous la dent. Merde alors ! Ils sont tous partis en vacances, les cocus, ou quoi ? Mon job ? Je suis détective privée et je me suis spécialisée dans la recherche de preuves pour les hommes ou les femmes qui veulent divorcer sans trop donner de pognon à leur moitié. Donc je file, j’écoute, je photographie, je fouille, je fouine. En bref, j’amasse le plus de biscuits possible pour que mes clients démontrent aux juges que celui ou celle qui partage leur quotidien les trompe.
Quand je parviens à trouver un accord avec ceux qui m’emploient, je gagne relativement bien ma vie. Ce n’est pas toujours facile de faire son trou dans ce foutu boulot, mais j’adore ce job. Les mois comme ce janvier risquent d’être un peu ric et rac, on sort quand même des fêtes de fin d’année. Alors je me sens morose ce matin en empilant les factures. Je vais avoir du mal à les honorer si personne ne vient me relancer pour une enquête. Je n’ai pas comme dans les séries télé de secrétaire, ni de machine à écrire. Non ! Mon bureau c’est tout bêtement une pièce de mon appartement.
Le café coule dans la « Senséo » et son odeur me donne un coup de fouet. Je regarde une énième fois mon extrait de compte en banque, désespérément dans le rouge vif. Je commence à me dire que ça va mal pour moi. La sonnette de la porte d’entrée vient soudain me faire sursauter et je file dare-dare ouvrir la lourde.
La femme qui me fait face a dans les trente, trente-cinq ans. Les cheveux châtains mi-longs encadrant son visage d’un bel ovale, des yeux un peu en amandes qui semblent me transpercer. Je ne dirais pas qu’elle est belle, non, c’est un autre sentiment qui me vient à l’esprit. Elle porte un manteau que je qualifierais de chic, donc elle a sans doute de la thune. Mais c’est dans son regard que je sens comme une mauvaise impression. Il est hagard, perdu, me met mal à l’aise d’emblée. Mais bon, je m’efface pour qu’elle entre dans ce qui me tient lieu de burlingue.
Alors qu’elle avance à mes côtés, je la sens qui se raidit à cette idée que je suis une femme. Mais elle a le nez qui hume, comme pour déterminer ce qu’elle sent et d’où provient cette fragrance qui flotte dans la minuscule pièce.
Machinalement elle a retiré son manteau. Le pantalon en tergal qu’elle porte est de bonne coupe, son pull lui moule la poitrine et ce qui se cache là-dessous doit avoir des proportions intéressantes pour bien des mecs. Elle confirme mon impression bizarre qu’elle a de l’argent. Elle porte aussi des talons aiguilles et, mon Dieu ! le tout est harmonisé. Une belle plante qui s’assoit tranquillement sur le siège en face du mien. J’avance une tasse fumante et odorante.
Je fais glisser la boite de gâteau qui contient le sucre et une cuillère. Elle tourne celle-ci dans le petit noir durant quelques secondes. Puis d’un geste élégant, elle approche sa tasse de sa bouche.
Elle vient de sortir de son sac une enveloppe avec quelques photographies. On y voit un homme. Lui aussi semble jeune. Il a une belle gueule et son sourire se veut ravageur. Bon, à première vue il va bien avec la femme qui se trouve là. De plus, comme pour confirmer cela, une seconde image me montre son Jean-Marc et elle, en tenue de mariés.
J’ai simplement dit cela pour qu’elle m’en déballe plus. Bien sûr que si qu’elle doit avoir besoin de moi. Il le faut, c’est même vital pour mon compte en banque.
D’un coup je me sens rassérénée. Mes ennuis financiers s’éloignent et la femme porte une fois encore sa tasse à ses lèvres. C’est le Bon Dieu qui l’envoie, cette riche héritière. Elle me donne encore quelques détails dont j’ai besoin et nous nous tapons dans la main, un engagement moral… oui ! Il faut aussi savoir rester terre à terre. Je dois manger accessoirement et au moins une fois par jour. Une question me brûle les lèvres, mais je la garde pour moi. Pourquoi et comment cette Marylène m’a-t-elle choisie ?
Elle vient de poser sur le bureau une liasse de billets. De grosses coupures, d’une belle couleur verte, mes préférées quoi ! Voilà qui va me sortir du trou. Je ne lui fais pas l’injure de les comptabiliser, mais il y en a assez pour me renflouer. Bon, me voilà engagée si je comprends bien. De toute façon c’est le train-train habituel. En trois jours, elle devrait être bâchée, cette affaire. Pas de quoi fouetter un chat. Je me prépare rapidement après son départ, et fais les démarches pour réserver une place sur un vol pour le Royaume-Uni. Et c’est parti, mais mon anglais laisse un peu à désirer, ça c’est le point noir. Le temps est plutôt plus pourri encore qu’à Paris.
C’est ce que je me dis en passant la porte d’embarquement. Et je débarque sous un temps bien anglais à Heathrow sur le coup de seize heures. Trouver et prendre une navette aux abords de l’aéroport ne prend guère plus de temps qu’à Paris. Et me rendre au Sheraton Skyline Hôtel, pas plus de quelques minutes. La chambre retenue est d’un prix modique. Le garçon d’étage qui monte mes bagages et me fait visiter la piaule sait tout autant que chez nous tendre la main. Il reçoit un billet… il ne me coûte pas trop cher. Je suis donc dans le même endroit que le beau Jean-Marc. Reste donc à le retrouver et à le suivre à la trace. Mais je reste sur la curieuse impression que quelqu’un m’épie, moi, depuis mon arrivée ici.
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Dans un sofa proche du bar, un canapé aux couleurs comme seuls les Anglais savent en dénicher, je suis enfoncée dans un coussin moelleux. Je tire désespérément sur le bas de ma robe. Trop courte, et indéniablement le tissu n’est en rien extensible. Un groupe d’hommes endimanchés, costume cravate chic, discute devant un verre aux reflets ambrés. Ils parlent la langue de Shakespeare et je tente désespérément d’en comprendre toutes les subtilités. Un serveur zélé vient de passer et d’un geste sobre de la main, je lui fais signe. Il accourt, servile et empressé.
Il est parti. Sans se presser, raide comme un piquet et lorsqu’il revient, sur son plateau mon verre est en parfait équilibre. Il a les yeux sur moi et je sens peser son regard. Mes cuisses vont finir par le faire loucher, le pauvre gars. Les serveurs de Sa Majesté ne sont donc pas si différents de ceux de notre bonne vieille république. Un des membres du groupe a tourné la tête, sans doute pour voir où se rendait le garçon de salle. Et lui aussi accroche ces foutus genoux que j’ai du mal de camoufler. Alors je me positionne légèrement de biais. Au moins ne verra-t-il pas ma culotte. Quelle idiote ! Pour passer inaperçue, c’est gagné.
Il a dû parler aux autres et ils sont désormais trois à me reluquer sans vergogne. Mais l’un d’eux m’intéresse plus que les autres. Celui que je cible s’appelle Gauthier. Et pour l’heure, il ne fait rien qui puisse me donner à penser qu’il trompe sa bobonne. Je sirote lentement mon glass et je fais celle qui n’a rien remarqué. La discussion entre ces hommes semble axée sur le service de l’hôtel, mais je ne suis pas certaine d’avoir tout compris. Puis le groupe se disperse et seul Jean-Marc reste au bar.
Je le vois qui appelle le barman et je ne sais pas ce qu’ils se racontent, mais au bout de quelques secondes le serveur revient avec une autre boisson, droit sur ma place. Comme il le pose sans rien dire devant moi, je l’interpelle.
Donc je finis ma Vodka sans précipitation et je me lève résolument pour rejoindre ce personnage que je dois remercier. Il me sourit.
Je me collerais une baffe. Il sait donc sans rien demander que je parle sa langue. Mais il est aussi chouette que sur la photo que sa bourgeoise m’a remise. Son visage est craquant et pour un peu… je me laisserais prendre au petit jeu de la séduction. Mais en y réfléchissant mieux, ça pourrait aussi être bien de surveiller mon client de près. Quoi de mieux que d’être dans son intimité pour cela ? Donc au diable les scrupules. Et lui me regarde avec des yeux remplis d’envie, il pue le dragueur impénitent.
J’admire la manière de fouiller, sans en avoir l’air. Et je me prépare à répondre d’une façon cinglante, puis je m’arrête dans ma course. Pas la peine de le décourager. Après tout, j’ai besoin de connaître tous ses faits et gestes, alors je dois marcher sur des œufs.
J’ai failli éclater de rire. Il me ment, ce con, éhontément, mais comment pourrait-il se douter ? Après tout, c’est de bonne guerre.
Là encore je me retiens de répondre, pour la maison Gauthier, je me contente de hausser les épaules. Ça lui suffit. Il n’insiste pas, poli tout de même.
J’ai vu son sourire. Les dents d’un loup qui imagine sans doute de suite que je vais finir dans son lit. Comme tu te goures, mon gaillard ! Enfin, je lui laisse ses illusions. C’est donc comme cela que je me retrouve en compagnie du type que je dois surveiller « Chez-Elles » au 45 Brick Lane à Londres. Et c’est aussi vrai que c’est excellent. Gérard est un bon vivant et je sens bien que tout est axé sur la drague. Les petits compliments, les petites allusions sans cesse renouvelées, ne me font pas oublier mon objectif premier. Mais j’avoue que ce coco-là sait parler aux dames. Et le repas est un bon moment.
Le retour à notre hôtel se fait également dans la bonne humeur, mais je continue à sentir sur moi ses fameux regards et ma robe n’est pas plus longue au retour qu’à l’aller. Mais comme j’ai picolé un peu, je me fiche qu’il voie autre chose que mes genoux. Je dois dire aussi qu’il ne cherche pas à toucher autrement que par les yeux. C’est déjà cela. Nous montons et j’imagine qu’il pense que le coup du dernier verre va fonctionner. Et il tente crânement sa chance, comme je m’y attendais.
Nous sommes dans sa chambre et elle est toute semblable à celle que j’occupe. Mêmes meubles, même disposition, et il a trouvé dans le mini-bar ce qu’il faut pour passer encore quelques minutes. Il ne tente toujours pas une approche plus intime. C’est un gentleman. Bien, ça. Mais par contre il me bouffe des yeux et j’en ai presque des vapeurs. Je lape mon verre assez rapidement, je dois filer avant que mon corps ne s’emballe. Il est bien foutu, ce salaud, et je reste une faible femme.
Je me sens crevée et je me lève pour faire le voyage qui va de cette chambre à la mienne. Je n’ai donc que le corridor à suivre. Il n’a pas cherché à me retenir. Mais j’ai un coup de fatigue terrible. Le voyage ? Le repas ? L’alcool ? Sans doute un mélange des deux. Dans ma piaule, mes gestes sont comme au ralenti. Bizarre, ça ! Je n’ai pas la force de passer une nuisette, c’est tout juste si j’arrive à me dévêtir avant de m’écrouler sur le lit.
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Il fait jour et j’ai un vilain mal de crâne. J’ai dormi à poil et je me sens plutôt nauséeuse. Je me lève avec une sorte de gueule de bois et il y a dans ma chambre une odeur épouvantable. J’ai dû gerber partout pour que ça pue de la sorte. Je me lève tant bien que mal et les volets ne laissent filtrer qu’un minimum de lumière. Je dois me recoller les fesses sur le pieu pour ne pas me casser la figure. Et dans ma caboche, quelqu’un a déposé Big Ben, pas la tour, mais juste la cloche. Bon, ma vieille, il te faut te rendre aux toilettes de toute urgence. Tu ne vas tout de même pas faire pipi sur le plumard.
Bon Dieu, que c’est compliqué pour me remettre en position verticale ! Au prix d’un énorme effort, j’avance vers la porte que je distingue dans le flou de mon réveil. Voilà qui promet… et comme si ça ne suffisait pas, je me prends les pattes dans… Dans quoi au fait ? Je tâtonne et c’est, oui sous mes doigts ça ressemble à une chaussure. Un signal d’alerte dans ma tête, une godasse oui, mais sans talon. Ça, ce n’est plus normal ! Je tâte un peu plus haut et je constate avec effroi que la pompe n’est pas vide. Et l’odeur que je perçois n’est pas celle d’un panard. Non ! De plus quand je relève la main de cette guibolle dont le pied est enchâssé dans le soulier, elle est toute trempée.
Tout mon corps a comme un sursaut et mon estomac fait soudain de la balancelle. L’amertume me monte aux lèvres. Je dois me relever rapidement et filer aux toilettes. Je tombe à genoux devant celles-ci et quand j’en ai fini de rendre mes tripes, je trouve enfin l’interrupteur. Rebelote ! Mes tripes me remontent dans la gorge à vitesse grand « V ». Mes doigts sont pleins de… sang ! Du reste la cuvette des chiottes devant laquelle je me suis prosternée est tachée de partout par des traces rouges que mes pattes ont collées là.
Qu’est-ce que c’est que ce bintz ? Je ne comprends rien à rien. Il me faut faire un effort surhumain pour revenir vers la chambre et ouvrir totalement les volets. La godasse n’a pas bronché et le mec qui la garnit non plus. Je m’approche de ce loustic qui a eu l’impudence de venir caner dans ma chambre. Qui c’est ce zig et qu’est-ce qu’il fout chez moi ? Et c’est à ce moment-là que je devine plus que je ne le vois, ce manche de couteau qui dépasse allégrement de sa poitrine. Ce… ce n’est tout de même pas moi qui ai refroidi ce mec ?
La panique m’envahit et ça se traduit par un nouveau passage aux gogues. Mon ventre se vide de ce qu’il n’a déjà plus. La bile a toujours un goût amer alors qu’elle est régurgitée avec violence. Mon cœur aussi cogne fort dans la cage qui le retient. Et c’est tant mieux, sinon vu son emballement, il ficherait le camp rapidement. Je tente de calmer tous mes tremblements. Qu’est-ce que je dois faire ? J’avoue que j’ai la trouille, une peur monumentale. Et ça tient aussi au fait que je vais avoir du mal de m’expliquer, et surtout de développer avec mon maigre bagage en Anglais que je n’ai aucun souvenir de ce… foutoir.
Je reviens, il le faut, vers ce malotru qui s’est permis de venir finir ses jours dans la chambre que j’ai payée. Quel goujat ! Ça ne se fait pas. Et j’ai beau le regarder, son visage gris terreux ne me dit rien du tout. C’est un parfait inconnu. Et je n’ai pas fait attention, mais des coups discrets sont donnés dans la porte. Comme je ne réponds pas, je vois débouler dans la carrée le garçon d’étage. Ses chailles filent vers le paquet qui est couché sur ma moquette. Et elles s’attachent d’un coup à cette mare rouge sombre qui englue la laine. J’admirerais presque le flegme du type. C’est tout juste si j’entends quelques mots sobres.
Ça résume bien la situation. Ensuite tout va vite. Il est reparti et je sais que les flics vont débouler rapidement dans cette piaule et je vais passer un sale quart d’heure. Je m’habille parce que le larbin qui est venu, s’il a trouvé bizarre de voir un macchabée sur mon plancher, n’a pas eu le moindre sursaut devant ma nudité intégrale. J’ai devant la glace de la salle de bain une tronche à faire peur. Et puis il reste toujours cette odeur écœurante. Je ne suis pas chochotte plus que cela, mais trouver un type froid au réveil n’a rien d’agréable et je suis de nouveau très vaseuse. Ce qui nécessite une autre visite urgente au petit coin.
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Les flics sont deux. Ils me regardent sans trop comprendre. Dans la piaule rien n’est dérangé et pour le moment, ils ne font que les constatations d’usage. Quand le plus âgé des deux s’approche de moi, il sait déjà que je ne suis pas un sujet de la reine. Il parle un bon français, c’est déjà ça.
Sa main montre le cadavre et son environnement immédiat. Me voici bien empruntée. Je n’ai rien à lui raconter.
Il tient le portefeuille du mort. Et sur le coup, je ne réagis pas vraiment. Puis alors que je cherche la réponse, mon esprit prend note du nom qu’il vient de me donner.
Ce con a un léger sourire, comme si la situation était marrante. J’ai envie de lui dire ce que je pense, mais ma position n’est pas la meilleure.
Je cherche ma pièce d’identité fébrilement et la photo que m’a remise Marylène Mélancourt. Je suis paumée dans cette affaire. Et je peux aisément comprendre que le vieux flic le soit aussi. Son collègue, lui, est revenu vers nous. Je tends mes papelards et la pochette avec les deux photographies au policier.
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Le poste de police où je suis conduite est assez hospitalier. Face aux deux policiers, je déballe mon histoire par le menu. Ils m’écoutent et le plus ancien des deux traduit à l’autre qui prend un tas de notes. Le plus âgé a le cheveu rare, mais il a une bonne bouille et quand je lui explique que j’ai pris un dernier verre avec un autre français qui réside dans le même hôtel, il me fait préciser quelques détails.
Je vois le jeunot, raide dans son costume Prince de Galles, sur un signe de tête du vieux qui se déplace jusqu’à mes affaires qui sont dans mon sac tout proche. Il me le tend et je farfouille pour dénicher le bristol. Je le donne à l’ancien qui le regarde dans tous les sens.
Il a dit cela sur un ton blasé. Puis il revient sur mes paroles.
Je suis enfermée dans une sorte de salle d’attente relativement confortable. Un petit divan sur lequel je prends place et j’ai droit, grand luxe, à un sandwich. Donc tout, pour le moment, va plutôt bien. Je n’ose pas imaginer pareille mésaventure en France. Je serais déjà en train de croupir dans une cellule sale et malodorante. Les deux flics sont partis et je suppose qu’ils vérifient mes dires. Je ne pense pas avoir omis quelque chose, mais je cherche à remettre tout en place dans mon esprit. Si le mort c’est bien Gauthier, alors qui est le type avec qui je suis allée au restaurant ?
Et surtout pourquoi la femme qui m’a engagée m’a-t-elle raconté des bobards ? Il y a un truc qui m’échappe dans cette histoire. Je me sens un peu comme la dinde de la farce. J’en suis là de mes réflexions quand une infirmière, accompagnée d’une fliquette viennent dans mon isoloir.
C’est rapide, quasi indolore et ça me rassure. À nouveau je gamberge dans la minuscule pièce ou je suis confinée. Puis, les effets de ce qui m’arrive me laissent somnolente et sous le coup de toute cette affaire. Étrangement, ma peur n’est pas revenue, c’est comme si je faisais confiance à ce vieux flic et à son jeune acolyte. Je ne veux plus penser à cela, et ma gueule de bois s’est dissipée, diluée lentement dans un demi-sommeil, une sorte de coma qui m’interdit de trop penser. Finalement, je m’endors et c’est le visage du policier qui me sort de cette léthargie bienveillante.
Il me faut une deux secondes pour assimiler la question ; puis je réponds enfin !
Il a sorti la photographie d’une femme blonde plutôt dans sa tranche d’âge. Une autre d’un couple et à y regarder de plus près, je vois que le type avec cette femme, c’est le cadavre de ma chambre d’hôtel.
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Ce Georges se montre sous un jour nouveau. Il n’est pas beau, mais il a un charme certain. Ça réveille un peu mon corps et je ne sais pas pourquoi, mais je trouve à la Guinness que nous buvons un goût nouveau. Rien à voir avec nos bières blondes et pas nos brunes non plus. Il me sourit avec des petits yeux qui en disent long sur sa façon de lire en moi. Et je reconnais que ses regards, ses sourires, sa gentillesse aussi m’émeuvent plus que je ne le voudrais. Ses prunelles marron, qui roulent dans leurs orbites, ses grandes mains fines, presque féminines et son délicieux accent pour parler notre langue, tout cela sans doute concourt à me donner envie.
Il y a également — et il ne faut pas nier cette baisse de tension qui intervient en moi, un relâchement de tout mon être qui m’inciterait à plus ou moins fantasmer sur ce grand bonhomme placide qui doit bien avoir dix ans de plus que moi. Je devrais sans doute ajouter à tout ceci la confiance qu’il m’accorde, parce qu’après tout… il n’a aucune certitude que je ne suis pas une vilaine tueuse. Il me parle de ce Londres qui lui tient tant à cœur, puis parfois redérive sur cette enquête. Il reste persuadé que c’est bien voulu que l’on m’ait promenée de la sorte. Et je suis sensiblement d’accord avec ses déductions toutes policières.
Il a payé sa tournée et je remets une autre mousse, donc. Un litre de bonne bibine bien épaisse, sombre au possible, mais qui coule dans la gorge comme un plaisir suave à elle seule et nous revoilà dans les rues de cette capitale anglaise où tout est gauche. Et alors que je me pose la question de savoir où je vais bien pourvoir aller dormir, car les scellés sont posés sur la chambre que j’occupais, il m’invite chez lui. Mon hésitation n’est que de courte durée. Nous faisons le chemin à pied du pub à son domicile. Et parfois… le hasard qui se joue de nous fait pourtant bien les choses.
Au détour d’un trottoir, alors que rien ne le laissait supposer, un type croise devant nous à quelques dizaines de mètres et je crispe ma main sur le bras du flic. D’abord, il ne comprend pas ce geste très brusque et j’ai du mal à trouver les mots pour m’expliquer.
Je saisis bien ce que dit Georges et puis il doit jubiler. Joindre l’utile à l’agréable, après tout, c’est une bonne méthode aussi pour voler un baiser. Mais l’autre ne se retourne jamais. Il va tout droit et depuis plus de quinze minutes nous sommes à ses trousses. Enfin, nous gardons une distance de sécurité. Et six ou sept minutes plus tard, il s’arrête enfin et ouvre un portillon qui mène à un jardin. De l’autre côté de la barrière, au bout d’un grand parc, une immense bâtisse comme il en existe beaucoup chez nos amis d’outre-Manche.
Comme le bonhomme a du mal pour trouver ou ouvrir la serrure, Georges m’attire contre lui. Je suis appuyée contre un platane et je le sens qui me colle contre sa poitrine. Sa bouche est tout contre mon oreille et il me parle doucement.
J’ai passé mes bras autour de son cou et sa joue est bouillante contre la mienne. Il ne parle plus, mais je sens sa grande carcasse qui frémit en cramponnant mon corps. Je n’ose pas lui demander où en est notre gaillard de son ouverture de porte. Quand la bouche de mon « amoureux » se détourne de mon oreille, je la sens qui vient frôler mes lèvres. Eh bien… je crois que c’est moi qui déclenche le premier baiser. Faut déjà oser, en plein cœur de Londres, rouler une pelle au flic qui m’accompagne alors que nous filons le train à un suspect.
Mais le pire de cela, c’est que j’adore cette galoche nocturne. Je mets cela sur le compte de la tension nerveuse engendrée par notre filature. Quand nous en finissons, j’ai comme un goût d’inachevé au fond de la tête. Toi, mon bonhomme, tu ne perds rien pour attendre. Je sais déjà que Georges passera à la casserole avant que je regagne Paris… parole de détective. Nous avons un mal de chien à nous détacher l’un de l’autre. Je crois qu’il bande, mais je ne suis pas allée vérifier. Quant à moi, ma culotte suffirait à attester de mon envie. Mais il faut retrouver notre mec.
Il a refermé derrière lui, mais les flics ici comme ailleurs, sont équipés et le rossignol de mon chaperon entame sa valse d’amour dans la serrure. Elle grince un peu, et quand enfin le pêne glisse, la clôture n’est plus infranchissable. Il jette un coup d’œil aux environs et nous voilà engagés tous deux dans l’allée sablonneuse qui sépare les deux parties du parc et forme un chemin qui mène à la bicoque plongée dans l’obscurité. Je sens la louche de mon flic qui m’attrape les doigts et il m’entraîne sur la pelouse.
Tout au fond, une minuscule lampe vient de s’allumer derrière une grande baie vitrée. L’homme est bien dans la baraque.
Nous mettons un temps infini pour rejoindre le mur où la fenêtre est restée allumée. Et Georges se baisse pour tenter d’approcher davantage et savoir ce qui se trame dans la pièce. Je fais la même chose, après tout c’est mon enquête également. Et là, dans cette sorte de salon, je vois seulement les jambes d’une femme assise dans un canapé. Elle est tournée de telle manière que je ne distingue pas sa tête. Mais je reconnais toutefois les échasses qui chaussent les pieds de la drôlesse.
Puis entre dans mon maigre champ de vision le gus avec qui j’ai passé la soirée de mon arrivée. Il est debout devant la femme. Pas moyen de distinguer leurs visages, mais je sais que c’est la femme que j’ai reçue dans mon « bureau »… Georges aussi regarde et il est tout contre moi. Je n’avais pas remarqué son odeur, ou plus exactement son parfum. Une fragrance subtile faite d’un mélange d’épices et de tabac. Ça me donne la chair de poule. Toute la situation me hérisse les poils, mais plus particulièrement cette promiscuité avec ce vieil Anglais.
Les choses semblent évoluer d’une manière coquine ou amoureuse dans le salon, derrière la fenêtre. Cette fois, je vois enfin les traits de la belle. Elle s’est agenouillée devant le canapé sur le sol. Donc sa frimousse est là où ses gambettes se tenaient, il y a encore quelques instants. J’entends un drôle de clic sur ma gauche. Je tourne les yeux vers mon compagnon d’aventure et il a un appareil photo dans la main. Il prend des clichés. À l’intérieur, la femme avance les mains vers le type debout devant elle.
Et ce qui suit est digne d’un porno bon chic bon genre. Elle a sorti un chibre du pantalon de celui qui est avec elle. Je vois comme hallucinée sa bouche qui s’approche de cette chose rose, encore à demi molle. La hampe de l’engin disparaît entre deux mâchoires voraces. Ensuite les mouvements du cou de la belle sont sans équivoque. Et l’effet que ça me fait est lui aussi quasi instantané. Je suis cinglée, ma parole. Mais mon corps, lui, réagit à la vision de ces deux êtres qui se tripotent, qui se connaissent, se reconnaissent, s’allient pour se mélanger.
Les mains du gaillard sont sur l’arrière du crâne de la femme et elles poussent l’ensemble de la tête contre le ventre du bonhomme. Bien entendu, j’imagine que ça doit être doux, bon, et je suis certaine que cette salope apprécie hautement cette fellation qu’elle pratique sur le mâle qui ne veut plus qu’elle le lâche. Le mec s’arc-boute, se déhanche alors qu’il donne des oscillations d’avant en arrière, forçant cette bouche qui engloutit son sexe maintenant d’une belle taille et raide comme un pieu. C’est là que je sens la main de Georges qui est sur mon épaule.
Depuis combien de temps est-elle placée là ? Aucune idée ! Je sais seulement que d’un coup, elle me chauffe terriblement tout partout. Mais ma caboche se pose encore des questions. C’est la main anglaise qui me donne des chaleurs ou le spectacle de ces deux qui font l’amour ? Car depuis une minute ou deux c’est mon lascar qui lèche l’entrecuisse de la dame sur son sofa. Et c’est exactement comme si cette langue qui frôle les muqueuses de la miss courait sur les miennes.
Je frémis, je tremble devant le spectacle excitant de ce couple qui va baiser. La main du flic est maintenant passée de mon épaule à mes reins et je n’interviens pas. Mais il se tourne vers moi.
Cette demande alors que je suis à cent lieues de cela, vient perturber le bon ordre de mes hormones femelles. Je me sens délaissée, trahie par ces phrases hors contexte pour moi. Et ça casse le charme, je redescends de mon petit nuage. Sa patte n’est pas venue pour me caresser, mais simplement en soutien alors que Georges mitraille les amants. Lui reste au plus près de son boulot, alors que moi… j’avoue que j’attendais une étincelle. La différence est là, pour me rappeler qu’un flic reste un flic, en toutes circonstances. Je n’ai pas répondu suffisamment vite.
J’admire le flegme de ce type. Me demander ce que je pense de ce duel entre gens qui vont faire ou qui font l’amour. N’a-t-il pas remarqué que je suis aussi une femme et que la vue de ces scènes plutôt… bestiales m’avait bien allumée ? Il fait exprès ou il est né comme ça ? Nous nous replions, mais c’est bien la mort dans l’âme que je ne verrai pas la suite des évènements. Je me sens un peu… déçue pour ne pas dire frustrée ! Georges est-il bête au point de n’avoir pas senti que… j’aurais bien fait l’amour, là, sous la fenêtre ? Mais nous sommes désormais dans la rue et le bruit de nos pas résonne dans la nuit.
Le pavé londonien a les mêmes résonnances que celui de Paname ! Le téléphone de mon garde du corps envoie un message pour faire surveiller la maison. Je n’écoute plus, je suis dans mon monde. Je tente de remettre de l’ordre dans tout cela. Le keuf marche maintenant bien plus vite. Je dois presque courir pour le suivre. Et puis je perds pied. Il a pris un mètre d’avance, puis deux et il s’aperçoit enfin que je suis loin derrière lui.
Je suis sur le cul. Il est en train de me raconter qu’il a bandé aussi en voyant… les autres s’envoyer en l’air ? Alors là… chapeau bas, Monsieur Georges ! Qui a dit « tirez les premiers, Messieurs les Anglais » ? Pour lui ce serait plutôt « tirons-nous avant que je vous tripote », si je comprends bien. Quelle connerie !
J’ai dit ces mots avec une boule au fond de la gorge et je devine son sourire. Il glousse doucement alors que de sa poche, il extirpe un trousseau de clés.
La porte s’entrouvre et la lumière qui inonde la pièce où nous entrons me montre un univers tout particulier. C’est donc à cela que ressemble un intérieur de flic londonien ? On se croirait vraiment dans un appartement conçu pour un film d’Agatha Christie. Georges m’ouvre sa chambre d’ami. Un lit comme personne n’en rêverait en France. Une chambre dont le papier peint est… d’un goût très british. Et puis il règne ici une odeur bizarre, indéfinissable. Je cherche dans ma mémoire alors que je me déshabille pour me coucher. Rien de ce qui flotte ici ne m’est familier. C’est idiot et j’en souris, du coup, j’ai l’impression qu’un fantôme va surgir, drapé de blanc, un spectre qui agiterait des chaines.
Je tente dans le noir, après m’être douchée, il y a tout ce dont j’ai besoin dans le cabinet de toilette, je tente donc de faire le point. À Paris, je me suis donc fait balader par cette femme qui s’envoyait… ou s’envoie encore en l’air, peut-être en ce moment. Le type qui la baise m’a dit s’appeler Massart alors que dans mon esprit, il était Gauthier. Mais dans quel but m’ont-ils aiguillé sur cet hôtel londonien ? Dans celui, flagrant, de me faire porter le chapeau d’un crime crapuleux ? Pourquoi moi, dans ce cas ? Ils auraient pu penser que j’allais me défendre. Je n’ai rien touché hormis la chaussure du défunt.
Puis le fait que ce brave macchabée ait été bougé, changé de place ou d’endroit… à moins que tout ceci ne soit que fortuit ? Que ceux qui ont tué ce pauvre gars aient agi dans l’urgence absolue. Du coup, je devenais un rempart tout trouvé ! Le temps que la police passerait à s’occuper de moi laisserait donc le champ libre à celui qui avait trucidé le mec. Un peu tiré par les cheveux, mais mon raisonnement se tient. Ma chance, c’est finalement que cet original Anglais, flic de surcroît, fasse bien son boulot. Je lui dois une fière chandelle.
C’est vrai que chez nous, dans notre bonne vieille patrie… je croupirais en taule dans une vilaine cellule. Je n’arrive plus à suivre mon esprit qui capitule. Il fera jour demain et le sommeil m’étreint de ses bras capiteux. Je m’endors donc pour un voyage peuplé de « ghost ou de spooks » tellement réalistes que je dois m’agiter sur ma couche. C’est une odeur spéciale qui me réveille. Tout d’abord, je ne comprends pas où je suis vraiment. Mais au fur et à mesure les idées reviennent se mettre en bon ordre dans ma caboche. Ce que je sens n’est pas du café, mais il y a aussi cette odeur de pain grillé et de friture !
Georges me voit débouler dans sa cuisine. Ses œufs sur le plat agrémentés de haricots à la tomate me font lever le cœur. Puis le traditionnel thé brûlant dans une tasse grosse comme un dé à coudre remet tout en place. Je me contente d’une tartine de pain grillé beurrée avec un lit de confiture d’orange amère.
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Ce matin, après ce petit déjeuner typiquement britannique, je décide donc de faire bouger les choses, de donner un coup de pied dans la fourmilière. Je ne vais pas suivre simplement partout ce gentil flic. Il va s’occuper de suspects potentiels et moi je vais flairer dans une autre direction.
Je téléphone au numéro qui est inscrit sur la carte remise par miss Mélancourt. À la troisième sonnerie, elle décroche et je reconnais sa voix, malgré un éraillement sans doute dû à la sortie du sommeil.
Elle a raccroché. Donc, comme je l’ai vue cette nuit en galante compagnie, je sais parfaitement qu’elle me ment. Je me dois cependant d’aviser Georges que je vais la rencontrer. Sinon comme ses cow-boys la filochent, ils vont me croire de mèche. Aussitôt dit, aussitôt fait. Dès qu’il est au courant, il semble se départir de son flegme « so british ».
Je ne réplique pas ! Et je m’exécute. Je retrouve donc Georges et son équipier ou adjoint James et nous déjeunons tous les trois en attendant l’heure du rendez-vous. Sous mon sein gauche le petit microphone ne me gêne pas et ils planqueront aux abords du parc dans une camionnette. Finalement les méthodes ne diffèrent guère d’un pays à l’autre. Donc, c’est le cœur plus léger que je me rends à la rencontre de la fausse Mylène ! Elle est déjà assise sur un banc. À mon arrivée elle se lève.
Elle me tend un billet d’avion. Je lis l’heure du vol et effectivement elle est bien là depuis à peine deux plombes. Puis elle sort de sa poche deux photos. Sur l’une d’elles, on la voit avec une femme qui lui ressemble comme deux gouttes d’eau.
Merde, alors. Les choses ne semblent pas aussi simples. La femme qui est là chiale d’un coup. Ben oui ! Je viens de lui raconter que son mâle est mort. Alors elle a ouvert les grandes vannes. Des bruits se font entendre pas très loin. Georges et son adjoint, ils arrivent. Ça me rassure, finalement.
Elle farfouille dans son sac en tremblotant. Puis elle extrait la pièce demandée.
Elle renifle à s’en fendre l’âme. Nous sommes tous repartis et Georges donne en anglais des instructions pour que les deux autres soient appréhendés. À notre retour au commissariat le couple est déjà là, menottes aux poignets. Le type assis sur un banc, dans le corridor, a une sorte de raidissement de tout son corps en me voyant passer en compagnie du vieux flic et de son collègue. La femme elle, ressemble comme deux gouttes d’eau à celle qui marche deux mètres derrière moi.
Le type interrogé a mis près d’une heure avant de reconnaître les faits. Il m’avait bel et bien droguée. Pas pour me tringler, mais parce que je risquais d’être gênante. Il m’avait reconnue parce qu’il avait lui-même suivi Marylène alors qu’elle venait à mon bureau. Ce salaud et sa femme, frangine de la riche héritière, auraient ensuite avec un peu plus de temps fait disparaître Marylène. Astrid, avec les papelards de cette dernière, se serait alors fait passer pour elle.
C’était sans compter sur la présence d’esprit d’un vieux cops londonien. Bien sûr il tient après toutes ces péripéties à m’emmener visiter les vieux quartiers. Et je ne dis pas non ! Reste la promesse, celle que je me suis faite toute seule, lorsque devant cette fichue fenêtre, nous observions les Massart qui tringlaient. Georges ne connaît rien de mes sombres desseins. Sombres ? Pour qui ? Et puis n’a-t-il pas avoué aussi avoir eu un faible pour moi lors de ce moment délicat ?
Alors, après avoir visité Hyde Park, remonté May, fait Piccadilly, traversé Soho, nous sommes repartis vers chez lui du côté de Paddington. Un vrai périple où le flic semble avoir ses aises. Il aime sa ville et je le sens. Puis sa maison, celle de sa mère avec son papier peint si… british ! Et puis, quoi ? Quelques heures passées à bavarder, à se dire avec la bouche et les mains, sans un mot, ces choses si importantes que nous avions tellement envie de nous raconter… ou de plus simplement vivre, ce n’était pas un crime, que je sache !
Et il faut de tout pour faire un monde, et le mélange des langues n’est pas l’apanage des Français, il me semble. Enfin, mon retour en France s’est bien déroulé et, à l’aéroport, la main qui me faisait un signe d’adieu, j’en garderai le meilleur de mes souvenirs londoniens. Merci, Georges.