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n° 18621Fiche technique63108 caractères63108
Temps de lecture estimé : 42 mn
26/10/18
Résumé:  Rien n'est plus fragile au monde que le désir.
Critères:  fh inconnu uniforme hotel amour facial préservati pénétratio jouet
Auteur : Claude Pessac            Envoi mini-message
T'as joui ?



L’invite est claire.

Il y a quelques instants encore, Marie, tous les sens tendus, le corps arqué, haletait, suffoquait presque, à deux doigts de plonger. Deux doigts ? Dix plutôt ! Les dix doigts affolants de Geoffroy qui fouillaient, cajolaient, tourneboulaient ses replis intimes, avides et submergés.

Mais la jeune femme avait sciemment refusé la bascule, désireuse de prolonger le délicieux combat, et surtout de ne pas céder seule : elle voulait partager le plaisir, accéder au summum de l’orgasme conjugué.



Le Graal est offert. Geoffroy devrait en être comblé, mais il a compris.

Il sait. Ce ne sera pas le grand soir.

Et pourtant…




oooOOOooo




Pourtant, tout avait bien commencé.


Vingt-quatre heures plus tôt, lorsqu’il avait fait la connaissance de la jeune femme au bar de l’hôtel, le courant était tout de suite passé entre eux. En fait, côté Geoffroy, le courant en question tenait plus du foudroiement, de l’électrocution massive ou carrément de l’électrochoc. En quelques secondes, il avait compris : « C’est elle, exactement, c’est elle que j’attendais ».


La chanson de Delpech avait commencé à tourner dans son esprit. En boucle. Hypnotisé, il avait apprécié sa pose un peu lascive, son attitude décontractée malgré l’inconfort des tabourets du bar, profité de la fente de sa longue jupe anthracite pour apprécier le galbe a priori parfait de ses jambes. Pour le reste, le chemisier immaculé était trop opaque et flou pour qu’il juge des appas réels de la jeune femme. Trop ample, boutonné trop haut ! Geoffroy en avait déduit, amusé, qu’il s’agissait là sans doute d’un habile camouflage pour dissimuler en fait une poitrine trop menue pour être totalement assumée par sa fière propriétaire.


Au bar, ils s’étaient découverts. Lui surtout, soumis à la question par sa gracieuse compagne. Gracieuse, jolie, ravissante certes, mais directe, directive, voire même un peu autoritaire. Une attitude somme toute très logique vu sa profession : la demoiselle se trouvait être capitaine de gendarmerie.


En apprenant ce statut, Geoffroy avait été vaguement intimidé. Il avait pensé, amusé, qu’il n’aurait jamais imaginé draguer un jour… un militaire ! Mais tout capitaine et gendarme qu’elle était, Marie n’en était pas moins terriblement attirante. En répondant, avec humour souvent, à son interrogatoire, le demi-trentenaire avait détaillé la petite curieuse ; petite étant d’ailleurs un qualificatif tout à fait inapproprié dans son cas ! Silhouette svelte, élancée, visiblement sportive, Geoffroy avait été charmé par l’ovale allongé de son visage encadré par de longs cheveux très sombres à peine méchés d’auburn et son regard troublant de par le chatoiement de ses iris oscillant entre brun et or. Nez fin et rectiligne, légèrement retroussé, bouche pulpeuse et pourprée avec un arc de cupidon très marqué, des pommettes hautes et l’ombre d’une fossette au menton. Le tout mis en lumière par le teint hâlé d’une peau satinée. En bref, une divine Cléopâtre !


On a les références qu’on peut ! Ou qu’on veut ! Dès qu’il l’avait aperçue au bar, en bon historien émérite qu’il est, Geoffroy avait bien évidemment immédiatement pensé à… Monica Bellucci ! Historien soit, mais homme de son temps malgré tout, plus sensible au charisme de l’actrice transalpine qu’aux représentations, généralement flatteuses certes, mais souvent hiératiques de la fière pharaonne ! Il réalisa tout de même que si la demoiselle avait une ressemblance physique indéniable avec l’actrice, elle avait aussi la détermination et l’autorité de son antique référence.


Il avait finalement mis fin à l’interrogatoire après le deuxième américano :



Réalisant ce que son attitude pouvait avoir d’agaçant et intrusif, la gendarme s’était excusée :



Comme Marie affichait un air de gamine prise en défaut, mais ne répliquait pas, il avait ajouté une couche :



Marie avait pouffé de rire à cette dernière remarque :




Passés à table, le vouvoiement avait vite été abandonné et leur conversation à bâtons rompus avait abordé maints thèmes, très diversifiés. La capitaine avait d’ailleurs recruté l’historien/généalogiste/anthropologue/expert devant les tribunaux : elle affirmait vouloir connaître les us et coutumes de la région pour mieux cerner les habitudes et attitudes des protagonistes de l’enquête qu’elle menait ici. Elle avait besoin de ses connaissances sur certains points précis.


Au-delà, l’ambiance du dîner avait oscillé entre humour et gentille drague, Marie s’ingéniant malicieusement à stopper chaque velléité de son compagnon par des froncements de cils réprobateurs, des moues faussement sévères, des hochements de tête désapprobateurs. À l’instant de se séparer, elle avait argué d’un besoin de marcher un peu, seule, avant de monter se coucher. Seule ! Message reçu 5 sur 5 par son compagnon, un peu dépité : pas même de bisou-bisou camarade à espérer au pas de la porte de sa chambre…


Une agréable soirée qui n’avait pas démenti les impressions premières de Geoffroy : la demoiselle (elle l’était, il en avait eu confirmation dans la conversation), la demoiselle donc, était bel et bien un peu autoritaire, en tous cas, sûre d’elle : une maitresse-femme, pas du genre à se laisser manipuler, exigeante mais franche, sans détour et sans fausse pudeur aucune. La partie n’était pas gagnée ! Toute la nuit, notre bonhomme avait ressassé ses pulsions et espoirs, s’inventant mille et un scenarii, aussi improbables que délicieux.


« C’est elle, exactement, c’est elle que j’attendais, une fille comme elle, c’est ça que j’attendais ».




oooOOOooo




Le couple s’était retrouvé dès 8 heures le lendemain pour le petit-déjeuner. Heure bien matinale pour un dimanche. En acceptant de se plier à cet horaire, Geoffroy avait, la veille, négocié un déjeuner sur l’eau. Sans bien comprendre de quoi il retournait, la jeune femme avait néanmoins accepté.

En voyant entrer Marie dans la salle de petit-déj, notre amoureux transi avait noté avec plaisir que sa divine compagne avait opté pour une tenue moins austère que la veille. Chemisier parme, plutôt échancré et petite jupe fleurie, raisonnablement courte. Dans la seconde, Geoffroy s’était projeté dans la barque du déjeuner : ramant en face d’elle, il finirait bien, à un moment ou un autre, par entrevoir l’entrejambe entrebâillé…


Après s’être régalés des brioches encore tièdes du petit déjeuner, le couple était monté dans la chambre de Marie, au dernier étage de l’hôtel. Heureux hasard, leurs chambres étaient voisines l’une de l’autre, les seules de cet étage sous les combles. En entrant dans celle de la jeune femme, Geoffroy avait retrouvé le même aménagement que dans la sienne, en miroir exact. Outre des salles de bains spacieuses offrant douche à l’italienne et vaste baignoire, ces vastes mansardes chic disposaient de belles terrasses gagnées sur la toiture. Luxe exclusif de ces deux chambres, ces solariums jumeaux étaient juste séparés par un paravent fixe en métal laqué.


Le couple s’était installé au soleil et avait travaillé sans relâche jusqu’en fin de matinée. Assis l’un à côté de l’autre devant l’ordinateur portable, concentrés, ils avaient fini par identifier la possible arme du crime que cherchait la gendarme : un outil bien spécifique des coupeurs de joncs du moyen-âge. Geoffroy avait d’ailleurs un peu triché : avec les éléments très spécifiques énoncés par Marie et résultants de l’autopsie, il avait presque immédiatement compris ce qu’elle recherchait, mais avait fait défiler pas de mal de photos à l’écran avant d’aboutir à l’outil recherché. Impatiente, Marie avait en effet tendance à se rapprocher de l’écran à chaque nouvelle photo présentée et son compagnon en profitait pour loucher dans son décolleté. Comme il l’avait pressenti la veille, celui-ci n’était pas abondamment garni, mais les rondeurs menues gonflant le soutien-gorge en dentelles violine n’en étaient pas moins appétissantes. Et que dire des cuisses fuselées dévoilées peu à peu par la jupe se retroussant mécaniquement à chaque balancement de sa propriétaire. Une propriétaire pas vraiment dupe de la manœuvre : ainsi, lorsqu’elle avait estimé qu’un centimètre de troussage supplémentaire ferait franchir la ligne rouge, elle avait sonné la fin de la récré. Se rajustant, elle avait exigé :



La remarque ravit Geoffroy, non évidement, parce que le jeu prenait fin, mais par l’aveu formulé par sa voisine : elle avait bien, consciemment, malicieusement accepté de se… découvrir quelque peu, pour son plaisir à lui. Geoffroy s’en trouva encouragé.


Promenade et déjeuner sur l’eau lui avaient apporté quelques espoirs supplémentaires. Marie avait joué au chat et à la souris un moment, décochant délibérément au rameur des œillades triomphantes à chaque fois qu’elle croisait ou décroisait les jambes si habilement qu’il ne pouvait rien espérer apercevoir. Ce n’est qu’après leur dînette à bord, lorsque Geoffroy avait repris les rames que la demoiselle l’avait gratifié d’un gentil spectacle. Tendant les bras en arrière, mains posées sur le banc derrière elle, elle s’était allongée en partie, levant la tête vers le ciel, comme désireuse de prendre le soleil. Dans cette position, jambes tendues, mais légèrement disjointes, sa jupe s’était naturellement troussée. Monopolisé par l’examen des quelques millicentiares de tissu dévoilés, le canoteur en avait oublié sa tâche première et avait laissé filer la barque sur son erre. Marie, redressant la tête et plantant son regard dans le sien, avait souri en hochant doucement la tête :



Geoffroy avait alors coché une case supplémentaire sur le listing de son plan d’approche de la forteresse. Non seulement elle avait sciemment offert le spectacle espéré, mais elle ne s’offusquait pas de son regard et ne s’empressait même pas de refermer la perspective. Au contraire, il lui sembla que la gracieuse écartait un peu plus ses adorables cuisses. Encore une croix !



La gorge nouée, le rameur cette fois ramait… réellement trop pour formuler une réponse intelligible. Marie avait répondu à sa place :



Il avait beau avoir compris depuis longtemps qu’elle était franche et sans fard, tout de même ! User de termes aussi précis avait de quoi déstabiliser ! Prenant une bonne respiration, il avait continué :



Geoffroy marqua quelques secondes de réflexion avant de répondre.



Geoffroy ramena les rames à l’intérieur du canot avant de répondre. L’air sérieux, presque grave, ancrant fermement ses mains sur ses genoux, il formula calmement sa réponse :



Il fallut plusieurs secondes à Marie avant de réagir. Elle commença par se rasseoir correctement, posa un regard attendri sur son partenaire, souligné d’un gentil sourire. « Ce gars-là est un ovni, pensa-t-elle. En tous cas, il vient de réussir son examen d’entrée. Enfin, d’entrée, façon de parler, il a encore un petit bout de chemin à parcourir avant… d’entrer ! ».



Marie interrompit sa phrase brusquement avant de s’exclamer :



Geoffroy jeta un coup d’œil dans son dos et replongea précipitamment les rames dans la rivière. Malgré ses efforts et bien que le courant ne fut pas très fort, le canot s’en vint tosser contre le mur en béton de la digue. Et bien que le choc n’ait pas été très violent, Marie, déséquilibrée, tomba à la renverse, se retrouvant au fond de la périssoire, les quatre fers en l’air ou pour être plus précis, les deux jambes écartées, accrochées au banc duquel elle venait de glisser. Écroulée de rire, la jupe troussée au nombril, elle dévoilait totalement et bien involontairement cette fois son slip en dentelles ajourées.


Incapable de se relever sans aide, elle redoubla de rire lorsque Geoffroy, tentant de l’aider, mais victime du tangage, tomba sur elle, plaquant involontairement une paume sur un de ses seins et un genou pile dans le compas de ses cuisses !


De maladresse en maladresse, il fallut plusieurs minutes aux deux marins d’eau douce pour retrouver bonne contenance et positions décentes.





oooOOOooo




En fin de soirée, une tendre complicité s’était installée entre eux, sans qu’aucun geste précis ou déclaration enamourée pourtant n’ait été échangé au cours du dîner.

Une agréable tension, qui les accompagne alors qu’ils rejoignent les chambres contiguës. La lumière tamisée, l’épaisse moquette moelleuse, les murs tendus de moire, tout dans ce couloir d’hôtel campagnard haut de gamme concourt à créer une ambiance trouble, propice au rapprochement.


Geoffroy est nerveux. Va-t-il se pencher vers elle pour l’attirer à lui et déposer un baiser léger sur ses lèvres ? Appuyée contre le chambranle de sa porte déjà ouverte, Marie est immobile, comme en attente. Un regard, un simple sourire d’elle serait suffisant pour libérer le jeune homme, mais aucun signe ne vient l’encourager. Elle me jauge, pense-t-il.


La fixant résolument, Geoffroy se contente alors de lui caresser la joue du dos de la main, un geste doux, une caresse à peine perceptible.



La jeune femme apprécie cette retenue, y voit plus une marque de respect que de timidité. Attrapant la main de Geoffroy à l’instant où elle se retire de sa joue, elle tire doucement son compagnon vers l’intérieur de la chambre. Les lèvres alors se rapprochent, se frôlent d’abord, s’apprivoisent doucement avant de se souder enfin. Leurs souffles se mêlent, leurs langues se trouvent. Dès lors, leurs désirs les submergent, les bouches se gourmandent, les mains s’affolent, les vêtements sont effeuillés avec fièvre.


Tombés sur le lit blanc, la fougue cède place à une patiente découverte. Geoffroy est un caresseur : ses papouilles, légères et lentes, calment l’impatience de sa compagne, mais gonflent son désir. De la nuque au nombril, en évitant soigneusement les seins, ses phalanges papillonnent, exaspèrent les sens de la belle alanguie. Les doigts parcourent l’épiderme doré qui se hérisse sous ces chatouillis délicieusement agaçants.


Lorsqu’enfin, les doigts fripons semblent vouloir aborder les clairs monts de ses seins, Marie retient son souffle pour apprécier l’infernale spirale qui souligne d’abord la rondeur ferme des globes tendus avant d’en escalader les versants à venir friser, juste frôler, les aréoles étrécies et dardées. Les phalanges glissent désormais d’un sein à l’autre, dessinant un vertigineux grand-huit plus étourdissant qu’un manège infernal, le signe de l’infini, un infini sensuel et bouleversant. Marie espère autant qu’elle redoute le frôlement final sur ses fraises tendues, l’appelle autant qu’elle souhaite en retarder le terme pour savourer ces mille et une agaceries prodiguées par cet amant si persévérant.


Marie déguste cette infinie patience. Elle a connu des premières fois bien moins sensuelles que celle-ci. Maladresses précipitées, caresses hâtives, parfois douloureuses, d’amants sans doute trop sûrs d’eux, avides de la posséder, précipités, persuadés qu’ils étaient de la toute-puissance infaillible de leur burin triomphant. Des maladroits égoïstes, tellement, pour certains, qu’elle les avait jetés dans la foulée. Elle avait bien tenté d’en éduquer certains, de leur apprendre la carte du tendre, le sens et le goût du partage. Il faut croire qu’elle n’avait pas vraiment réussi : trente-deux ans et toujours célibataire, parfaitement, totalement libre.


Jouet du patient marionnettiste qui tire les ficelles de son désir, Marie tangue sous les houles qui la parcourent, la chavirent comme une poupée. Un petit cri lui échappe quand une paume s’en vient, comme par accident, effleurer le sommet de l’un de ses tétons turgides. Avide, elle profite du passage suivant pour s’arquer et plaquer son sein dans la main de son amant. Le contact lui est douloureusement délicieux. Il semble qu’une explosion incendiaire vient de carboniser ses reins, qu’une vague scélérate est venue dévaster son sexe pourtant déjà largement submergé alors que ses seins, désormais somptueusement martyrisés par une bouche experte et une langue mutine, lui semblent vibrer, comme envahis par des essaims d’abeilles furieuses.


Libérée par le relais délicieux pris par une bouche experte, une des mains de Geoffroy glisse sur son flanc, survole ses hanches, s’insinue entre les cuisses entrouvertes. Caresses légères, mais insidieuses qui quémandent le passage vers la porte d’amour. Désormais hétaïre soumise, la jeune femme répond à la demande, ouvre le compas de ses cuisses. Sans se hâter, la main remonte vers le centre névralgique, parcourt les bords des grandes lèvres, les gravit avec légèreté, les flatte. Marie roule du bassin, provoque le contact espéré. C’est un pouce qui vient se noyer en premier dans la dentelle de ses petits replis sensibles, remonte et descend les flots impétueux du canyon submergé.


Sans doute comblé par ce qu’il y a découvert, il est vite rejoint par le majeur et l’index. Trois vaillants petits soldats qui bravent le torrent, fendent les plis délicats des petites lèvres, montent, grimpent à l’assaut du promontoire sensible. Une fois, deux fois, trois fois, ils s’élancent avant d’atteindre, enfin, leur but. Pour Marie, la prise du bastion est dévastatrice : souffle coupé, elle tangue et roule sous les pressions exercées sur son bouton, tour à tour douces et fermes. Le plaisir irradie son corps tout entier, sa raison chavire. Elle s’accroche néanmoins, en attend plus encore, refuse la bascule. Certaine d’être assez forte pour contenir ses sens, son esprit se mobilise pour repousser la vague qui la pousse au bord du précipice ascensionnel. « Non, t’auras beau faire enfoiré, je ne grimperai pas au ciel sans toi ! Hors de question ! »


Pour lui ! Parce que c’est lui ! Parce qu’il n’est pas n’importe qui ! Sûrement pas, SURTOUT pas un de ses amants-kleenex, levé en boîte un soir de manque et dont elle n’attendait rien d’autre qu’un coup dans la caisse, un coït libérateur, pour l’hygiène.


Elle comprend à cet instant qu’elle l’aime ce Geoffroy ! Non, non, c’est beaucoup trop tôt, calmos ma fille, t’emballe pas ! On ne dit pas « Je t’aime » dès la première fois ! Allez, on ne le pense même pas !


Ce qu’elle sait néanmoins, c’est qu’elle désire faire un bout de chemin avec lui, tenter l’expérience, aller au-delà de cette première joute.

Oh oui, ça, elle le sait !

Alors non, elle ne veut pas jouer cavalier seul !


Elle s’accroche donc, mais n’est pas au bout de ses peines. C’est qu’il ne la ménage pas le bougre. Une deuxième main a rejoint la première. Elle s’est glissée sous ses fesses, et ce sont dix doigts désormais qui fouillent et sa fente et sa grotte. Et quand un pouce vient se planter dans sa chatte, Marie n’a plus qu’une seule option : s’échapper. Elle rue, se tortille comme une démente et parvient à se dégager. Juste à temps !



Moqueur, mais embarrassé, d’un geste large, Geoffroy désigne sa totale nudité.



Se levant prestement, Marie file dans la salle de bains, en ressort quelques instants plus tard, déchiquetant presque rageusement un petit emballage plastique entre ses dents. Elle revient aussitôt sur le lit, se positionne à quatre pattes, pile au-dessus du braquemart érigé. Petite fringale soudaine ? Sa bouche avide engloutit la queue fièrement érigée. Elle la lampe goulûment, la cajole, l’agace, la titille. Mais elle comprend bien vite que l’excitation de l’homme est déjà à son comble. Il faut faire vite : elle encapuchonne le membre palpitant avant de s’allonger sur le dos.



Geoffroy obéit. Il se coule tout contre elle, quémande encore ses lèvres, glissant une dernière fois ses doigts entre les cuisses ouvertes.

Stupeur ! Déception ahurie ! La ria ennoyée il y a quelques instants encore est à marée basse, le canyon asséché et la grotte béante est close. Et Geoffroy a parfaitement perçu la petite grimace involontairement lâchée par Marie lorsque ses doigts ont effleuré son clitoris.



Ce n’est plus une invite, c’est une supplique. Il lit dans le regard de sa douce compagne plus de regrets que d’envies, plus de résignation que d’espoir. Elle s’offre. Elle a décroché, son désir s’est envolé, elle s’offre à lui, mais ne l’accompagnera pas, elle ne le rejoindra pas.


Ils ont voulu donner, trop donner. Ils ont voulu trop bien faire.

Ils ne sont pas responsables du ratage qui va suivre. Ni elle, ni lui.

Pas plus elle, pas moins que lui…


À genoux entre les cuisses de la pauvrette, Geoffroy lui saisit les hanches, les relève, porte son sexe à l’entrée de la grotte offerte, mais hésite. Il sait. Il sait que ce ne sera pas le grand soir. Il n’y aura pas d’apothéose.


De fait, malgré le lubrifiant du petit manteau, le membre peine à pénétrer le conduit resserré. Membre, c’est bien ainsi qu’il pense désormais : membre, pénis ou verge, conduit, vagin et utérus, ces termes froidement anatomiques ont remplacé à cet instant les mots trop verts, trop crus, trop grossiers du langage trivial des ébats amoureux. Le scénario passion et folie est passé, bite, queue ou chatte sont inconvenants désormais. La chevauchée fantastique est devenue opération d’intromission, clinique et mécanique.


Procédant par petits allers-retours prudents, il pénètre sans conviction le vagin asséché. Il souhaite juste désormais ne pas faire mal, ne pas irriter Marie ; il espère également conserver jusqu’au bout une raideur suffisamment convaincante pour que l’affaire ne tourne pas à la bérézina…


En finir, vite !

Au plus vite !


Et lorsqu’enfin, les va-et-vient laborieux déclenchent la libération, hors le pauvre petit dixième de seconde du premier spasme, l’éjaculation ne lui apporte aucune joie, aucun plaisir. Il subit ces constrictions automatiques en souhaitant juste qu’elles cessent au plus vite, tant le mécanisme lui paraît alors ridicule, déplacé, incongru.


Précipitamment, il libère sa partenaire du poids son corps, s’allonge à ses côtés et fixe le plafond. Un long soupir lui échappe.



Geoffroy ne peut lui offrir qu’un pauvre sourire contrit qu’elle s’empresse d’effacer en l’embrassant tendrement.



La jeune femme tente de consoler, le papouille encore avec tendresse avant de souffler :



La fixant en fronçant les sourcils, Geoffroy réplique avec véhémence :



Pendant plusieurs minutes encore, la jeune femme continue à le câliner avec tendresse. Ses mains se promènent longuement sur ce corps qu’elle n’a pas pu encore explorer, mais elle évite soigneusement les zones sensibles : ni leurs corps ni leur état d’esprit ne seraient propices à une nouvelle tentative.


Ronronnant, elle demande :



Geoffroy met un temps à lâcher un tout petit oui d’une voix étranglée.



Interloquée, Marie se relève et s’assied en tailleur pour le surplomber :



Devant l’air dubitatif de son amant, elle insiste :



Pour conclure, Marie se penche vers lui et lui offre un fabuleux patin, aussi puissant que tendre. Puis, lui tournant le dos, elle s’allonge sur le côté et adopte une confortable position fœtale.



Appréciant à sa juste valeur cette demande témoignant d’une réelle complicité intime, Geoffroy s’exécute avec plaisir et soulagement. Il glisse ses bras autour de sa compagne et cale son propre corps tout contre son dos. Dans cette position de confiance et d’intimité, il se réjouit de cette symbiose où leurs êtres fusionnent dans une quiétude complice…


Pour autant, Geoffroy n’est pas pleinement rassuré : même s’il pense bien avoir identifié les raisons de leur semi-ratage, ce cartésien pur et dur souhaite ardemment en certifier les causes réelles. Tellement désireux qu’il est de construire avec Marie une relation durable et épanouie, il refuse de laisser la moindre zone d’ombre dans leur histoire, non-dits, ou cachotteries polies. Avec une personne comme Marie, franche et sans détour, qui sans férir appelle un chat… une chatte, l’exercice paraît possible et même indispensable.


Bien entendu, il n’est question de tout se dire, de tout s’avouer, pas plus concernant les petits aspects courants de la vie de tous les jours que, surtout d’ailleurs, côté sexuel ! Chacun doit conserver ses fantasmes, ses désirs secrets, parfaitement inavouables sans une confiance absolue en l’Autre. Et quand bien même cette confiance serait-elle absolue, avouer un fantasme, n’est-ce pas le déflorer, l’affadir, voire l’annihiler ? Mais que l’Autre, perspicace et attentionné, mette à jour ces envies, vous aide et pousse à les assouvir, n’est-ce pas le plus beau moyen d’en être comblé ? Au partenaire donc de faire le chemin, jour après jour, année après année, de débusquer et faire éclore avec patience et sagacité les besoins et envies de l’être aimé.


Geoffroy sait qu’il ne passera certainement pas une très bonne nuit, à ruminer ses interrogations.

Pour l’heure, imbriqué dans le corps de Marie, il sait aussi que le contact de ses fesses adorables ne va pas tarder à réveiller un chenapan inassouvi.


Mais elle a bien dit vouloir dormir désormais…




oooOOOooo




La campagne est tranquille. Sur un transat du balcon, simplement vêtu d’un short, Geoffroy regarde sans les voir les premiers rayons du soleil pointant à l’horizon. Réveillé depuis longtemps, le jeune homme est passé dans sa chambre prendre une douche bienfaisante et s’est rasé de près, brossé les dents et peigné avant de se glisser à nouveau dans la chambre de Marie. C’est qu’il ne veut pas être pris en défaut et l’image romantique du prince charmant qui réveille sa belle avec un langoureux baiser… chargé d’une haleine de phoque, très peu pour lui !


Il profite de ces instants où un doux zéphyr précède le retour triomphant de l’astre du jour ; un vent agréable, mais bien incapable de faire fléchir vraiment la lourde chaleur de la nuit. « C’est elle, exactement, c’est elle que j’attendais », il en est plus que jamais convaincu. Marie obnubile son esprit : au-delà de l’entente intellectuelle, il a compris que la chimie des corps fonctionnait, même si un grain de sable a compromis l’apothéose. Geoffroy entrevoit bien des raisons à ce demi-échec. Demi, puisque Marie semble réellement ne pas lui en tenir rigueur.


Il n’empêche, qu’en bon mâle qu’il est, donc forcément bêtement orgueilleux et tout aussi bêtement inconfiant en ce qui concerne ses capacités sexuelles, il est dubitatif. Et donc, au-delà des raisons possibles, voire évidentes, du ratage, il se demande si sa partenaire n’a pas été déçue par les mensurations somme toute classiques de son service trois-pièces. Espérait-elle un attirail plus convaincant ? Fantasmait-elle sur un fier lancier du Bengale brandissant un formidable épieu, un cruel yakusa manipulant un katana impressionnant ou un italon infatigable et sur-membré de vidéos Z(ob) ? Car c’est bien à cet instant-là, lorsqu’elle s’était intéressée à son braquemart que son désir semblait s’être évanoui.


Lui-même évidemment ne peut croire à cette éventualité, il n’imagine pas Marie succube dévoyée ou nymphomane gourmandissime ! Mais quand l’honneur du mâle est atteint…


Il entend quelques bruits légers dans la chambre, la chasse d’eau (eh oui, même les princesses font pipi au réveil), l’eau qui coule dans la salle de bains. Il sourit, béat, mais un peu inquiet tout de même : quel visage va-t-elle lui offrir ce matin ?


La coquine a marché à pas de loup pour le rejoindre et lui passe les bras autour du cou avant de déposer un petit baiser dans ses cheveux. Très vite, elle contourne le dossier de la chaise longue pour lui offrir ses lèvres mentholées.



Ce n’est pas encore chéri tout court, mais c’est bon signe, pense-t-il. Il n’a pas le temps de répondre à cette salutation qu’elle le bâillonne à nouveau, l’enjambe et s’installe à califourchon sur ses cuisses. Il voit de suite qu’elle ne porte sur elle qu’une ample chemise.



Tortillant des fesses, Marie plaque volontairement son intimité déjà chaude sur la cuisse du jeune homme :



Comme Geoffroy tente d’empaumer ses fesses, elle se relève promptement et prend un peu de recul. Debout dans la lumière rosée du lever de soleil, les mèches acajou de sa chevelure brune chatoient et ses yeux luisent de reflets d’or. Elle est statue de bronze, triomphante pharaonne. L’ample chemise blanche qu’elle porte, simplement boutonnée à hauteur du nombril, pourrait lui donner une allure presque décente si la transparence du tissu ne laissait paraître l’ombre de ses sombres tétons. Hiératique, Mary garde la pose un instant avant de commencer à musarder sur la terrasse.



Côté bonshommes, c’est pas mieux, il y a obligation de résultat : vous devez prouver vos capacités et donc, pas question de prendre des risques en traînant trop en route, histoire d’éviter que le colosse ne se lasse et se réduise au Petit-Chose. Donc, après des préliminaires souvent un peu hâtifs, on roule la tanche sur le dos, elle écarte les cuisses, missionnaire, papa dans maman, la différence entre… et en voiture, Simone. Monsieur alors doit faire avec ce que dame nature lui a donné et surtout prouver son endurance. Et vas-y que j’te bourre, c’est la cavalcade, puissante et précipitée, et peu importe si on démonte la boutique. Pour peu que Madame ait des sentiments pour lui, ou, juste parce qu’elle ne prise guère l’odeur du caoutchouc brûlé, je ne dis pas qu’elle simulera, mais… elle se stimulera au maximum pour grimper aux rideaux. Et lorsque l’étalon percevra les signes visibles de sa victoire, triomphant et heureux, il lâchera la purée en rugissant comme le seigneur de la savane… Un petit baiser léger genre patin dévastateur et ce sera au tour du gardon de rouler sur le dos : « Alors poupée, heureuse ? »


Geoffrey hésite entre fou-rire et ahurissement :



Puis, remarquant la ride qui se dessine sur le front de son amant, elle redevient sérieuse :



Puis, sur le ton de la confidence câline, elle ajoute :



Il présente une mine si déconfite que Marie ne se sent pas de le laisser mariner plus longtemps.



Se campant face à lui, elle explique en mimant plus ou moins la scène :



Marie se ballade toujours sur la terrasse ensoleillée, sa chemise ne cache qu’à grand peine l’attache de ses cuisses, mais dévoile la naissance de ses fesses pommelées lorsqu’elle se tourne et se penche tant soit peu. La traîtresse se promène nonchalamment, s’ingéniant à adopter fugitivement des poses parfaitement indécentes qu’elle dissimule cependant, ou derrière un dossier de chaise, ou le ficus, ou ses mains jointes. Tout ce qu’il faut pour aiguillonner l’impatience et la lubricité de son amant.


Comme la jeune femme, d’un petit mouvement de tête interrogateur, l’invite à expliciter sa pensée, Geoffroy s’exécute, comme un gamin récitant sa leçon :



Amusée autant qu’intriguée par cette dernière affirmation, Marie, qui a plus ou moins opiné du chef aux affirmations successives, interroge son compagnon du regard.



Geoffroy réfléchit sévère avant de poursuivre :



Marie s’amuse de la gêne qu’a Geoffroy à prononcer certains mots. Elle trouve ces hésitations touchantes.



Là, Geoffroy n’en mène pas large ! C’est qu’elle est indiscrète la curieuse ! Tu pousses le bouchon un peu loin Maurice… cette ! Que répondre : enjoliver le tableau ou être franc ? Geoffroy considère l’adorable friponne et opte pour la vérité :



Ravie de cette réponse qu’elle sent presque franche, Marie acquiesce en riant :



Se rapprochant alors de son compagnon toujours allongé dans son transat, la fière capitaine s’insinue entre ses genoux, l’obligeant à écarter les cuisses. Elle se débarrasse (enfin ! pense Geoffroy) de sa cotonnade. Nue devant son amant, elle se pelote un des seins et, basculant son bassin vers l’avant, promène un index gourmé sur son sexe humide :



Geoffroy lui ferait volontiers remarquer que ce sont les cheminées qu’on ramone, que les abricots, ça se suce ou éventuellement, ça se fourre, et aussi qu’il est parfaitement choqué que d’aussi jolies lèvres puissent laisser échapper des expressions aussi crues que bouche de salope… Mais une main vient de trousser son short et de libérer sa queue douloureusement tendue depuis un bon moment déjà. Libérer, façon de parler, car la queue dressée a déjà été engloutie par une fameuse bouche de salope, gourmande et vorace, la bouche d’une salope tombée à genoux entre ses cuisses.


Le transat est idéal à cet instant : dans cette position semi-allongée, s’il n’a aucune chance de se relever pour échapper au vertigineux supplice infligé à sa bite (mais pourquoi donc voudrait-il s’échapper ?), il profite de la vision simultanée de la langue perverse qui lèche, salive et se promène sur sa queue, des adorables petits seins dressés qui ballottent doucement et aussi du manège lascif d’une main qui caresse les replis d’un… abricot juteux. Dans la fraîcheur toute relative de cette matinée estivale, c’est le paradis qui lui est servi sur cette terrasse.


Marie est indubitablement gourmande. Ses lèvres enserrent le vit, coulissent comme un anneau, sa la langue joue avec la hampe du gland, s’enroule sur le nœud. Geoffroy se tend sous le traitement, s’arc-boute sur le transat. De sa main libre, la jeune femme flatte les minuscules tétons de l’homme qui durcissent sous ses caresses alors qu’elle-même, des doigts s’activant furieusement dans sa conque, elle use de sa paume pour exciter son clito. Ensemble, sous sa menée experte, les amants gravissent avec délices les paliers du chemin divin, une lueur céleste illumine peu à peu le sentier tortueux. Maîtresse de la situation, Marie conduit avec malice leur envolée imminente : elle veut à son tour, profiter du corps de l’homme comme il a exploré le sien quelques heures plus tôt. C’est elle qui mène la danse, redoublant d’efforts par instants, abandonnant ses prodigieuses agaceries pour retarder l’explosion et semer le doute, affoler son partenaire. Elle se joue de lui, le contrôle, jauge sa résistance.


S’il avait essayé, au début, de capter sa poitrine, mais avait vu ses mains repoussées, Geoffroy désormais ne tente plus aucun geste. Accroché aux montants du transat à s’en faire blanchir les jointures, il n’imagine même plus conserver le moindre contrôle de la situation, il est ballotté en tous sens par l’avide furieuse qui s’acharne sur sa queue, maltraite délicieusement ses joyeuses, chipote son périnée. S’il est un peu frustré de ne pouvoir accéder aux trésors de sa compagne, il n’en apprécie pas moins le traitement.


Une fine sueur perle sur les corps des amants, leurs mouvements et soubresauts s’accélèrent. Comprenant qu’elle ne pourra plus retarder l’explosion de la queue frémissante, Marie redouble ses caresses sur son clitoris, s’aide de ses dix doigts pour enflammer définitivement sa moule submergée.


L’explosion les prend de concert : le premier jet de foutre dans sa bouche catapulte Marie vers des cimes éblouissantes, des plages submergées de miel et de sucre, des abysses lumineux. Les vagues scélérates de son plaisir lui semblent synchronisées avec les saccades erratiques du dard expulsant son poison délicieux. Délicieux certes, mais la pauvrette, haletante, époumonée, manque de s’étouffer. Libérant l’engin, elle le dirige sciemment vers son visage et ses seins. Le sperme jaillissant s’accroche en pendeloques sur ses joues, un de ses sourcils, son cou, ses seins. Elle rit, réaction nerveuse sans doute, mais signe de sa félicité aussi, bientôt suivie par son amant qui se moque de ses décorations gélifiées. Pour le punir de cette moquerie, la mutine s’abat sur lui, lui plaque sa bouche sur les lèvres, lui roule un monstrueux patin, toute désireuse qu’elle est de lui partager sa salive et son jus, de souiller son visage et son torse.


Leurs corps, délivrés et assouvis, naviguent entre deux eaux, Marie se redresse doucement et glisse :



Geoffroy ne peut finir sa phrase, Marie l’a langoureusement bâillonné !




oooOOOooo





Marie, plantée au milieu du salon, promène un regard circulaire sur les lieux. La pièce, sans être immense, n’en est pas moins confortable et fort agréable. Méridienne et canapé d’angle, revêtus d’un cuir fauve, visiblement de qualité si supérieure qu’il n’est nul besoin de le tâter pour juger de sa souplesse ; table basse design acier et verre fumé, épais tapis aux motifs contemporains, murs simplement blancs, à part un, recouvert de parements clairs en pierre de Bourgogne. Poêle scandinave et, accrochées aux murs, des huiles non figuratives dans des coloris plutôt pastel. Un ensemble de bon goût et bon aloi. La pièce, inondée de soleil, s’ouvre sur une terrasse en bois exotique et un terrain engazonné descendant en pente douce vers le Cher, aux rives bordées de peupliers et saules pleureurs. Dans le prolongement de la terrasse, une piscine à débordement, bêtement rectangle, mais terriblement tentante par ces temps de chaleur.


Tout ici respire le calme et l’indolence, le silence et la tranquillité, seulement rompus par les gazouillis des oiseaux et le bruissement des feuilles dans les peupliers.



Sa longue saharienne beige rosé s’ouvre largement, dévoilant ses longues jambes bronzées. Il faut dire que la robe n’est boutonnée que par trois de ses boutons, du nombril au niveau des hanches et c’est miracle que le tissu ne s’étale pas davantage et ne dévoile, en haut la poitrine, et plus bas, le centre du compas de ses cuisses. Miracle parfaitement inopportun pour Geoffroy qui ne désespère pas pour autant qu’un léger mouvement de la belle ne provoque un affriolant glissement de l’étoffe. D’autant, que l’instant d’avant, alors qu’il l’embrassait fougueusement à son arrivée, ses mains fureteuses n’avaient décelé sur les hanches aucun relief dénonçant la présence d’un quelconque sous-vêtement. L’impudente serait-elle nue sous sa robe légère ?


L’hypothèse est vraisemblable ! Depuis trois jours qu’ils se connaissent… bibliquement, Marie a démontré des dispositions sensuelles convaincantes. La jeune femme paraît ouverte à toutes les expériences imaginables, à condition précisément, qu’elles soient sensuelles. Son audace effrontée, sa franchise directe, sa liberté assumée sans faux-semblants et même, un sens certain de la provocation, tout concourt à faire d’elle la partenaire idéale.


Depuis son divorce, Geoffroy a connu quelques gentilles aventures. Des histoires globalement un peu frustrantes, par le sentiment ressenti de recommencement, de retour à la case départ, de reprise à zéro ou presque de ses habitudes sexuelles. En onze années de pratiques régulières avec son ex, il avait bien entendu découvert tous (?) les ressorts, fantasmes et limites de cette partenaire somme toute plutôt douée, voire rouée. Et vice et versa. Faire l’amour était agréable et facile avec elle, simple. Avec les petites nouvelles, il avait compris qu’il lui faudrait une certaine patience avant de pouvoir aborder toutes les facettes du sexe, du moins, celles qui l’intéressaient. Mais avec Marie, c’est une tout autre affaire : leur apprentissage commun se fait à la vitesse grand V.



C’est bien du Marie là encore ! La première femme qu’il ait jamais connue capable de discuter sexe au beau milieu de l’après-midi, en sirotant une orangeade. Pour elle, le sexe est un sujet de discussion naturel et aussi banal que la pluie et le beau temps, l’actualité people ou les petites phrases des politiques.



Geoffroy ne répond pas, se contentant d’acquiescer mollement du chef. Ravie de remuer le couteau dans la plaie, sa compagne reprend :



« Ça, ma chérie, si toutes les Françaises sondées ont ta franchise et ta liberté, le résultat se comprend parfaitement », pense Geoffroy qui reconnaît néanmoins l’argument. Pour autant, le bonhomme est plus concentré sur la lente dégringolade des pans de la saharienne que sur le discours de sa belle. Depuis le canapé, il a maintenant vue imprenable sur un des seins mignons de sa maîtresse. De quoi lui permettre d’encaisser un discours un peu trop péremptoire à son goût.



Est-ce pour amadouer son interlocuteur ou simple hasard et effet de la pesanteur, mais tout le pan gauche de sa robe qui restait encore malicieusement accroché à son genou s’affale à cet instant, confirmant les supputations premières de son amant ravi : il est avéré désormais que la friponne ne porte effectivement rien sous sa robe ! C’est clair, aussi clair que le triangle de peau préservée du bronzage à présent visible entre ses cuisses. Dans le haut de la zone blanche, au-dessus de la chatte imberbe, flashe le crin noir du pubis, réduit à une nette bande poils, fine mais drue. Consciente de l’effet produit par cette divine apparition sur son auditeur, Marie se hâte de conclure son exposé :



Comme Geoffroy entreprend de se lever pour s’approcher d’elle, la jeune femme l’arrête d’un geste.



Sa voix soudain est basse, rauque. Rejetant le second pan de sa robe, mais serrant les jambes, Marie découvre également ses seins. Si sa main gauche attaque prestement un de ses Mont-Blanc, l’autre vient s’insinuer entre les cuisses resserrées. La menotte feint de rencontrer une farouche résistance, semble peiner à s’enfoncer dans le delta. Après maints efforts, tours et détours lascifs, elle parvient toutefois à s’insinuer entre les cuisses où, abordant peut-être un certain bourgeon avec dureté, elle provoque un sursaut de sa propriétaire qui laisse échapper un petit cri de surprise (!) et bonheur…


Si elle croise ses pieds en signe d’opiniâtre opposition, Marie déjà s’abandonne : la partie est perdue, les phalanges progressent, se noient dans le torrent tumultueux, fondent vers l’antre brûlant. Les pieds croisés tiennent bon encore, mais les genoux eux s’écartent, les jambes dessinent un O. Ô combien majuscule, ô combien de marsouins, combien de capitaines sauraient-ils subir telle débâcle sans périr ? Les défenses cèdent, les chevilles lâchent, les pinceaux s’écartent, s’écartèlent, joyeusement impudiques et heureusement vaincus, exposant aux rayons ardents du soleil de juillet et au regard de son amant concupiscent le chaudron bouillonnant de désir. La capitaine sombre, la gendarme capitule, mais la salope jubile. Trop de force dans le canyon impétueux pour espérer y planter le drapeau de la victoire ? Il faut donc prendre possession des lieux, envahir la casemate : trois doigts s’engouffrent derechef dans la grotte béante, la fouillent sans ménagement, la triturent, la torturent délicieusement.


Les seins sont abandonnés, d’autres doigts volent ainsi à la rescousse du clito, un instant oublié. Marie lève ses jambes au ciel, c’est le V de la victoire ? L’impudique redresse son bassin, dévoile ses fesses. Surprise ! Aucun envahisseur ne montera à l’assaut de son cul, la place est prise déjà, un verrou y est posé ! Un bijou y scintille, strass irisé, partie émergée d’un iceberg dont on ne peut qu’imaginer la taille engloutie dans le fondement. Qu’à cela ne tienne, pour terrasser la belle, on oubliera ce défilé, mais on usera de terribles moyens !


Marie a récupéré sa main droite pour fouiller son sac près d’elle, en extirpe un diable noir. L’électrique phallus a des proportions impossibles, elle l’enfourne sans férir toutefois dans sa moule libérée des phalanges assassines. L’ersatz monstrueux disparaît à moitié dans le four brûlant, avalé, absorbé.

Si elle a résisté avec courage jusque-là à ses auto-saccages, Marie ne peut retenir des cris et plaintes extatiques après avoir enclenché l’infernal mécanisme du monstrueux gadget. Les vibrations du gode la tétanisent un temps et il lui faut puiser dans ses dernières forces pour appeler son amant :



Il y a beau temps que Geoffroy s’est rapproché, débarrassé de son short et paluche son chibre avec vigueur. Qui pourrait résister au spectacle qui est offert ? Et qui donc pourrait refuser de payer son tribut à l’insolente dévergondée ?


Il offre sa queue à la bouche affamée, subit le traitement affolé de la langue vicieuse ; il est pompé, sucé, avalé par l’infernale perverse qui se tortille comme une garce, possédée qu’elle est par les ondes accélérées de son jouet diabolique.


Les amants affolés sont à bord du Trans-Plaisir Express, qui les propulse vers le terminus céleste en brûlant les étapes. Les garde-fous explosent, les paliers de décompression sont grillés. Tout va vite, très vite, et pour une fois, pas assez vite encore pour le duo si voracement impatient. La chute ascensionnelle s’accélère, le mur du con est franchi par le gode qui l’habite, la bite carbonisée par le hurlement de joie de la putain galonnée.


Et tout explose dans l’éther infini ! Les corps, les gestes, les souffles, tout se bloque, le diable noir expulsé roule sur le tapis, la furie s’oublie dans la plénitude des plaines illuminées. Statufiés, sourds, rigides et pourtant secoués encore par la force irrésistible de l’orgasme, les deux amants oublient un instant encore notre pauvre monde pour savourer les rivières d’ambre qui coulent dans leurs veines.



Quand la conscience leur revient, Geoffroy s’allonge contre sa belle anéantie. Enlacés, ils se pressent l’un contre l’autre, s’abandonnent l’un à l’autre, savourent le calme voluptueux du partage réussi. La brise tiède de l’après-midi les rafraîchit, le gazouillis des oiseaux les enchante.


Il leur faudra plusieurs minutes encore pour percevoir et comprendre l’origine de l’étrange gazouillis ininterrompu qui trouble la quiétude. Au sol, le popaul électrique tourne sur lui-même, orphelin qu’il est d’un fourreau confortable…

Le fou-rire les secouera alors :